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lundi 30 juillet 2018

907-"PRIÈRE DE MANGER !"-IMPLICATION DU SPECTATEUR-3




GOÛTER, PARTAGER UN REPAS COLLECTIF, ÉCHANGER,
METTRE SON CORPS À L'OEUVRE, 
PARTICIPER À UNE ACTION ÉPHÉMÈRE


- OPPENHEIM Meret (1913-1985), Das Frühlingsfest (Le Festin cannibale, appelé aussi Banquet printanier), 1959-60,
 E.R.O.S., Exposition inteRnatiOnale du Surréalisme, Paris, Galerie Cordier,
photographie noir et blanc témoignant de l'installation, avec le buffet (poissons et fruits) dressé sur le corps d'un mannequin nu au visage doré. Le jour du vernissage, il s'agissait d'une vraie femme nue autour duquel les convives étaient invités à passer à table (reprise d'une Fête de la Fertilité organisée par l'artiste à Berne la même année, avec seulement trois couples).


- MANZONI Piero (1933-1963), Manzoni e le uova, 21 juillet 1960, Milan, Galerie Azimut,
l'artiste signe de son empreinte de pouce les œufs durs qu'il a fait cuire, leur donnant le statut d'oeuvre d'art,
 "œufs d'artiste", avant de les faire manger par le public.

- KAPROW Allan (1927-2006), Eat (dessin du plan de l'environnement), 1964,
environnement dans des caves de New York, les deux derniers week-end de janvier,
les visiteurs, sur réservation, déambulent dans les caves et se voient offrir par des performers du vin et de la nourriture
 (bananes frites, pommes suspendues, pommes de terre bouillies, pain et confiture).


- SPOERRI Daniel (né en 1930), Le repas hongrois, tableau-piège, 1963,
restaurant de la galerie J. Paris, mars 1963,
métal, verre, porcelaine, tissu sur aggloméré peint, 112,5 x 212,5 x 43,5 cm avec la cuve,Paris, MNAM.
Première série d'oeuvres réalisées avec les restes d'un repas. En 1968, il ouvre un restaurant puis une Eat-Art-Gallery en 1970. Pendant trente ans, Spoerri fait que le repas soit une performance, une oeuvre d'art, et qu'ensuite, la table, la vaisselle et les restes de nourritures soient collés et verticalisés, formant un tableau-relief, en tant que mémoire du repas. Les convives sont parfois invités à composer leur propre tableau-piège.

- SPOERRI Daniel (né en 1930), 13 tableaux-pièges astro-gastronomiques, Milan, 1975,
collage d’objets divers, documents, menus et aliments consommés sur panneau en bois, une couleur différente par panneau de 100 x 200 x 3 cm, Blois, Fondation du Doute,
12 tableaux-pièges réalisés après 12 repas correspondant aux 12 signes astrologiques, plus la table mise.


- JOURNIAC Michel (1935-1995), Prise de sang et Messe pour un corps, 1969,
l'artiste, travesti en prêtre dans une célèbre galerie parisienne, dit une messe en latin. À la fin de la messe, le prêtre propose pour l’eucharistie une hostie particulière, faite de boudin cuisiné avec son propre sang (recette).


- NITSCH Hermann (né en 1938), Le Théâtre des Orgies et des Mystères, depuis 1957,
organisation d'actions depuis 1957 et de week-end payants lors des fêtes de la Pentecôte depuis les années 1970 au Château de Prinzendorf, 
avec fleurs, conférence, exposition de tableaux de sang, actions rituelles et liturgiques et repas alcoolisés, avec notamment un animal crucifié
 devant un drap blanc et des corps humains nus et barbouillés de sang, de jus de raisin et de tomate.


- SELZ Dorothée, Eat Art, depuis 1967,
réalisations de sculptures pâtissières, de repas colorés, de paysages imaginaires et d’œuvres monumentales in situ (arches, colonnes en polystyrène et pâte à sucre, recouvertes d'aliments sucrés et salés) comestibles et éphémères, consommées par le public lors du vernissage.



- BRISLEY Stuart (né en 1933), 10 Days, 1973 (et 1978), 
pendant les 10 jours, du 21 au 31 décembre 1973, Brisley offrit à son auditoire des performances et la nourriture qu'il consommait habituellement, vivant de son côté sans aucune source de nourriture.


- UNTEL (Collectif né en 1975), Je vous offre un verre, 1975 et 1976,
à partir d’un bar portatif à bretelles, offrir un verre (de vin) aux passants et engager une conversation de « pilier de bar » à Paris, Bordeaux, Macon, Dijon.


- GONZALEZ-TORRES Félix (1957-1996), Untitled (Public Opinion), 1991,
bonbons de réglisse enveloppés individuellement dans de la cellophane, approvisionnement sans fin, poids idéal: 317,5 kg
installation composée d'un tas de bonbons à la réglisse en forme de projectiles, offerts au public, remettant ainsi en question la légitimité de l'opinion publique des États-Unis dans sa prise de position lors de la Guerre du Koweït (1990-1991), première guerre du Golfe.

- GONZALEZ-TORRES Félix (1957-1996), Untitled (Portrait of Ross in L.A.), Art Institute of Chicago, 1991,
tas de bonbons à même le sol (tapis, tas) qui a pour poids exact celui de son compagnon Ross Laycock lors de son diagnostic de séropositivité (87 kg). Ces bonbons à l'emballage coloré attirent le spectateur vers l'œuvre. En invitant le spectateur à prendre un bonbon, l’artiste fait de son œuvre un acte de transmission. L’œuvre est amenée à se disperser dans le corps du visiteur et représente ainsi, symboliquement, la contamination et la transmission du SIDA dont l'artiste et son compagnon ont subi les conséquences.


- GUERRERA Massimo (né en 1967), La Cantine (redistribution et translation de nourritures terrestres), Sortie n° 4, 1995,
épreuve à la gélatine argentique, 50 x 60 cm,
 cantine roulante permettant d'aller dans la rue pour échanger et distribuer de la nourriture,
avec une théâtralité utilisant des cuillères géantes et des entonnoirs.

- TIRAVANIJA Rirkit (né en 1961), Untitled (Pad thai), 1990,
 dimensions variables (repas thaïlandais partagé par les visiteurs).
L’artiste thaïlandais Rirkrit Tiravanija aime le partage, la générosité et les rencontres publiques.

- TIRAVANIJA Rirkit (né en 1961), Soup/No Soup, Paris, Grand Palais, 2012,
immense distribution de soupe gratuite, les visiteurs étant invités à venir s'asseoir et partager le repas avec de parfait inconnus. Ouvert à tous, ce projet, reprend sous le même titre, mais sur une plus large échelle, une œuvre présentée pour la première fois  à New York en janvier 2011. A Paris, Le 7 avril 2012, pendant 12 heures, de midi à minuit, des bénévoles auront servi 15 000 bols soit 5 000 litres de soupe Tom Kha pour 9.000 personnes.
VOIR UNE VIDÉO DE SOUP/NO SOUP


Résultat de recherche d'images pour "bernard pras disparition de l'inventaire"
- PRAS Bernard (né en 1952), Disparition de l'Inventaire 76, 2007,
 vernissage de "l'Opéra Bouffe", Apacc,
une oeuvre, réalisée en sucreries d'après un tableau d'Egon Schiele, est consommée par les spectateurs.
VOIR UNE VIDÉO



- La CELLULE (Becquemin Emmanuelle née en 1981 et Sagot Stephanie née en 1980), Glory Holes, 2008,
 des mains offrant de la nourriture, sortent d'une cloison de 200x200x200 cm,
vernissage de l'exposition "L'art du goût, le goût de l'art", Cahors.

- BLAZY Michel (né en 1966), Bar à oranges, 2012,
installation pour l'exposition "Le grand restaurant", Paris, Le Plateau.
pourrissement des fruits déposés par l'artiste et les visiteurs invités à se presser un jus d'orange, odeur, mouches, araignées, chaîne alimentaire.


- GAGNON Claudie (née en 1964), Le Banquet, 2013,
oeuvre éphémère et participative, repas réalisé avec le chef Pierre Normand, "sculptures mangeables", 160 convives, Musée d'Art Contemporain de Montréal,
repas réalisé en référence à des tableaux hollandais du XVII° siècle à nos jours, avec de la vaisselle dépareillée et un horaire précis.

- FOOD OF WAR (collectif depuis 2010), Clouded Lands, 2016,
(collectif artistique contre la violence créé par Omar Castaneda )
trentième anniversaire du nuage radioactif de Tchernobyl, 2016,
les visiteurs sont invités notamment à manger un peu du nuage atomique 
composé de barbe-à-papa grise et de pommes faussement empoisonnées.

- MATTAR Simone (née en 1978), Sans titre (Festin cannibale), 2016,
gastroperformance, SP- Arte Four, Sao Paulo, 2016,
nourriture congelée 20 minutes dans des moules de têtes en silicone, peau en agar-agar et gélatine,
dans une pièce obscure, 35 têtes humaines sont posées sur une table, éclairées et animées par une projection vidéo sonore de visage parlant ;
les visiteurs sont invités à consommer les têtes qui offrent des aliments différents selon les parties du visage.
VOIR UNE VIDÉO DE "OPERA DOS PORCOS", 2017



SUR L'IMPLICATION DU SPECTATEUR, VOIR ÉGALEMENT
 "Souriez, vous êtes filmé !",
 "Prière de toucher !",
 "Prière de déambuler !",
 "Prière de s'immerger dans la lumière, la couleur et le son !",
 "Prière de percevoir l'invisible !",
 "Prière d'adopter une posture, un point de vue !",
 "Bougez, vous êtes détecté !",














jeudi 26 juillet 2018

905-"PRIÈRE DE TOUCHER !"-IMPLICATION DU SPECTATEUR-2




DÉCOUVRIR L'OEUVRE PAR LE TOUCHER
LA MANIPULER, LA MODIFIER, 
JOUER AVEC L'OEUVRE, METTRE LE CORPS À L'OEUVRE



- DUCHAMP Marcel (1887-1968), Roue de bicyclette, 1913,
assemblage de tabouret en bois peint et de roue métallique,
126,5x31, 5x63, 5 cm, Paris, MNAM.

- MARINETTI Filippo Tommaso (1876-1944), Soudan-Paris, 1920-1921,
technique mixte, éponge, papier de verre, râpe, laine, pinceau, papier
aluminium, soie,velours et plumes , sur carton, 63 x 37 x 10 cm, Collection Privée.
Tableau tactile offert au visiteur (nommé "Voyage des mains"), et opposant des matières agressives (Soudan), lisses (mer) et douces (Paris).


-  CALDER Alexander (1898-1976), Small Sphere and Heavy Sphere, 1932-1933,
fer, bois, cordes, tiges et objets divers, H. 317,5 cm (dimensions variables), New York, Calder Foundation.
Cette installation occupe sol (terre) et plafond (ciel) et utilise des matériaux pauvres et des objets ; une mise en mouvement (rotation) des sphères par le spectateur entraîne des chocs sonores et musicaux sur les objets et leur renversement.

- DUCHAMP Marcel (1887-1968), Prière de toucher, 1947,
sein en caoutchouc mousse (latex), collé sur velours noir sur carton,
couverture du catalogue de l’exposition "Le Surréalisme en 1947", 41,8x34,7x7,1 cm.


- BURY Pol (1922-2005), Plans mobiles, 1953-55,
 contre-plaqué peint, métal, plaques montées les unes sur les autres sur un axe mobile
et manipulables par le spectateur, 135x60x10 cm, Paris, MNAM.

- KLEIN Yves (1928-1962), Sculpture tactile, 1957/2014,
boîte en bois peint, deux manchons pour y glisser les mains, divers objets à l'intérieur, 142 x 50 x 50 cm, découverte posthume.
"Mes sculptures tactiles ne furent pas exposées, je ne sais plus trop pourquoi d’autant plus que j’en avais beaucoup parlé. C’étaient des boîtes percées de deux trous munis de manchons. L’idée était de pouvoir passer les mains jusqu’aux coudes par ces manchons et toucher, palper la sculpture à l’intérieur de la boîte sans pouvoir la voir. Je crois maintenant que si je n’ai pas exposé ces boîtes c’est que j’avais très vite atteint une telle extrémité de perfectionnement de ces sculptures tactiles que j’ai cru bon d’attendre un peu. Cette extrémité était tout simplement le fait de placer dans les boîtes des sculptures vivantes telles que de beaux modèles nus, aux formes très rondes évidemment. C’était un peu prématuré à l’époque, j’aurais eu la police sur le dos tout de suite ; aujourd’hui par contre, ce n’est pas dit que je ne présente pas ces sculptures tactiles hyper-sensibles au public très prochainement."


- KAPROW Allan (1927-2006), Yard, happening, 1961/1967, Pasadena (Californie),
recréation de l'œuvre née en 1961 à New York, cour de la Galerie Martha Jackson.
Les visiteurs se déplacent tant bien que mal sur des piles de pneus qu'ils réarrangent à volonté.



- TINGELY Jean (1925-1991), Dylaby (Dynamique Labyrinthe), 1962,
salle remplie de ballons incitant à leur contact à au jeu, Exposition, Amsterdam, Stedelijk Museum.

- WARHOL Andy (1928-1987), Silver Clouds, 1966,
70 coussins en film plastique métallisé thermosoudé, réalisés avec l'ingénieur Billy Klüver, gonflés à l'hélium et à l'oxygène, flottaient, selon les courants d'air et les obstacles, et se couchaient sur le sol, manipulés par les visiteurs de la Galerie Léo Castelli de New York.



- AGAM Yaacov (né en 1928), Tactile sonore, 1963.
ccier inoxydable sur bois, boîte de résonance incorporée, éléments en métal poli reliés à des ressorts en métal. En touchant chaque élément, on obtient un son particulier.
98 x 123 cm, Kaiser Wilhelm Museum. Krefeld (Allemagne).
Il s'agit d'une surface sur laquelle sont montés des éléments métalliques que le spectateur est invité à parcourir de la main pour en tirer un effet sonore.
Les éléments métalliques montés sur ressorts s'entrechoquent à la moindre vibration en émettant chacun une note différente. Ainsi, l'énergie cinétique se transforme-t-elle en énergie sonore.
VOIR UNE VIDÉO DU FONCTIONNEMENT DE L'OEUVRE

- AY-O (né en 1931), Finger Box (Fluxbox), 1964,
15 "boîtes à doigts" en bois naturel contenant chacune quelque chose de différent (matières, objets),
mallette en vinyle noir avec des clés originales, Walker Art Center.
Le groupe Fluxus a beaucoup théorisé sur la participation du spectateur dans les events et a édité des Fluxboxes pour démultiplier l'oeuvre d'art et développer des actions ludiques.


- G.R.A.V. (Groupe de Recherche d'Art Visuel, 1960-1968), Labyrinthe, Paris, 1963 (rétrospective  au Museo Tamayo de Mexico, 2013),
avec Horacio GARCIA-ROSSI (1929-2012), Julio LE PARC (né en 1928), 
François MORELLET (né en 1926), Francisco SOBRINO (né en 1932), 
Joël STEIN (1926-2012) et YVARAL (1934-2002).
Dans un parcours d’œuvres fait d'installations et d'environnements (structures, cellules), se mêlent jeux de mouvements, formes et volumes géométriques (rectangles, disques, sphères, trièdres), reflets et transparences (matériaux), lumières (lampes, rayons lumineux, projections, néons) et jeux d'optique (kaléidoscope). Le spectateur est appelé à parcourir le Labyrinthe, à pénétrer dans les cellules et surtout à manipuler les œuvres en faisant osciller, tourner, rouler leurs éléments. Pour le Groupe de Recherche d'Art Visuel, «il ne s’agit pas de créer un super spectacle mais, par la provocation ou l’agression, par la modification des conditions d’environnement, par un appel direct à la participation active, par le jeu, par une mise en situation inattendue, d’influer directement sur le comportement du public et de substituer à l’œuvre d’art et au spectacle une situation en évolution faisant appel à la participation active des spectateurs».


- TINGUELY Jean (1925-1991), Rotozaza I, 1965-1967,
métal peint en noir, bois, moteur et ballons, 2,60x4x4 m,
cette oeuvre en mouvement (machine sonore) jette des ballons que le public lui réintroduit dans sa trompe.
VOIR UNE VIDÉO DE L'INSTALLATION

- TINGUELY Jean (1925-1991) et NIKI DE SAINT-PHALLE (1930-2002), Le Cyclop ou La Tête ou Le Monstre dans la forêt, 1969-1994,
Milly-la-Forêt, près de Paris, oeuvre collective inspirée par L'esprit de notre temps ou Tête mécanique (1919) de Raoul Hausmann (1886-1971), réalisée avec la participation et les oeuvres d'une quinzaine d'artistes dont Soto, César, Arman, Spoerri, Raynaud..., H : 22,5m, 350 tonnes d'acier,
une tête tournante privée de corps et recouverte de miroirs, un seul œil à projecteurs lumineux, une bouche d'où ruisselle de l'eau
 sur une langue toboggan, une énorme oreille mobile qui pèse une tonne ; à l'intérieur un parcours labyrinthique
 au travers d'oeuvres d'artistes, de sculptures sonores, d'un théâtre automatique, le tout dominé par le bruit
 assourdissant de la machinerie placée à l'emplacement du cerveau.
A noter la langue toboggan (à l'origine) et le Pénétrable sonore de Soto.
VOIR UNE VIDÉO DE PRÉSENTATION DU "CYCLOP"


- CLARK Lygia (1920-1988), Bicho de Bolso, 1966,
sculpture manipulable constituée de plaques métalliques à charnières, faisant appel à l'expérimentation et à la créativité du participant.

- CLARK Lygia (1920-1988), Livro Sensorial, 1966,
livre constitué de pages de 18x18 cm, faites chacune d'un sac plastique transparent contenant de l'eau et des matières, objets et choses (aluminium, laine, coquillages...) et à la dernière page, un miroir ; le participant est appelé à lire le livre et à effectuer des manipulations tactiles d'éléments du monde, le miroir final le renvoyant à l'image de sa propre réalité et à celle du monde.


- SOTO Jésus-Rafaël (1923-2005), Pénétrable de Pampatar, 1971. 
Les Pénétrables, créés par l'artiste dès 1967, proposent une structure géométrique de fils suspendus, soit en fils de nylon colorés, soit en métal (sculpture sonore) en interaction avec le spectateur. Ce dernier ne tourne plus autour de l'oeuvre mais entre dans l'oeuvre, la traverse, l'anime et la ressent.

- SOTO Jésus-Rafaël (1923-2005), Pénétrable BBL bleu, 1999/2007,
réplique de 2007, fils de nylon et métal laqué, 3,65x14 m sur 4m de hauteur, Galerie Denise René.
"Pour moi, l'oeuvre n'existe pas indépendamment du spectateur et de son mouvement. Avec les Pénétrables (...) cette participation devient tactile, voire même souvent auditive. L'homme joue avec son monde environnant. La matière, le temps, l'espace constituent une trinité indissociable et le mouvement est la force qui démontre cette trinité", Soto (1973).
VOIR UNE VIDÉO SUR "LES PÉNÉTRABLES"


- MORRIS Robert (né en 1931), Bodyspacemotionthings, 1971-72/2009,
Londres, Tate Modern, Turbine Hall,
participation active et ludique du spectateur qui monte, descend, grimpe et cherche l'équilibre
 dans des structures en bois ou des jeux de cordes et de ballon.
VOIR UNE VIDÉO DE L'INSTALLATION EN 2009



- MACIUNAS George (1931-1978), Flux Ping-Pong, 1976,
table de jeu et raquettes transformées,
la table est formée de deux parties dont l'une est pliée en deux et l'autre percée d'un trou central,
les raquettes sont pour leur part le plus souvent modifiées par l'ajout de matières et d'objets, rendant le jeu aléatoire et créant des effets sonores.

- BERTLMANN Renate (née en 1943), Waschtag, 1976-2014,
pièces en latex naturel installées sur une corde à linge,
sculptures tactiles et érotiques.


-  SHAW Jeffrey (né en 1944), The Legible City, 1989-91, 
installation vidéo interactive 
(le spectateur en pédalant avance et choisit son parcours dans les rues d'une ville virtuelle
 projetée sur écran, calquée sur le plan d'une ville réelle mais faite de lettres de l'alphabet).
VOIR UNE VIDÉO DE L'INSTALLATION

- WEST Franz (1947-2012), Auditorium, 1992
Métal, mousse, tapis et polochons, 72 divans créés pour la Documenta IX de Kassel
72 divans en fer à béton sur lesquels sont posés des tapis d'Orient usagés,
utilisés comme assise par le public, Paris, MNAM.


- OROZCO Gabriel (né en 1962), DS, 1993,
Citroën DS modifiée, 140,1x482,5x115,1cm, Paris, Collection FNAC.
la voiture française, emblématique des années 60, sciée en trois parties dans le sens de la longueur puis réassemblée sans la partie centrale, offre un design aérodynamique et un espace transformé dont le spectateur. pouvait, à l'origine, faire l'expérience en y entrant.



- OROZCO Gabriel (né en 1962), Ping-Pond Table, 1998,
table de ping-pong modifiée, nénuphars, terre, pierres et eau, 76,2x426,1x426,1 cm, l'une des 3 versions.
Deux tables aux bords arrondis sont reliées par une mare centrale remplaçant le filet et compliquant le jeu qui se déroule dans l'espace et le temps. Le titre est un jeu de mots entre "ping-pong" et "pond" (mare), mélangeant ainsi le jeu et le bassin aux lotus (symbole bouddhiste de l'univers).

  - OROZCO Gabriel (né en 1962), Half Submerged Ferris Wheel, 1997-2000,
grande roue, dimensions variables,
vue de l'installation à EXPO 2000, Hanovre, 2000.
La Grande roue a été envisagée dès 1997 de taille monumentale et n'a pour l'instant été réalisée qu'en version réduite en 2000. Elle est tout à la fois un manège à disposition du public et une roue de la Fortune (destin), s'enfonçant à moitié dans le sol.


- COUCHOT Edmond (né en 1932), BRET Michel (né en 1941), CAUS Marie-Hélène, Pissenlits, 1998-2005,
œuvre numérique qui réagit au souffle des spectateurs ; le souffle, l’air essentiel à la vie, anime ici un dispositif numérique inerte par nature et produit ainsi une vie artificielle. 



- NETO Ernesto (né en 1964), Humanoïdes, 2001,
tulle Lycra et mousse de polystyrène,
structure souple, mi-vêtement, mi-architecture (cocon) invitant le spectateur à interagir,
à se glisser à l'intérieur et à vivre une expérience sensorielle.
VOIR UNE VIDÉO D'EXPOSITION EN 2012

- NETO Ernesto (né en 1964), Anthropodino, 2009,
 New York, Park Avenue Armory.
Dans cette sérié d'installations, l'artiste utilise tout à la fois des espaces labyrinthiques et tactiles où le spectateur se déplace, et des espaces de fusion avec l'oeuvre, où le spectateur se glisse dans le ventre de la matière, l'habitant et la modulant.



- NETO Ernesto (né en 1964), Leviathan Thot, 2006, Paris, Panthéon.
La spécificité de l'artiste est de créer des sculptures offrant des éléments olfactifs et tactiles au spectateur.
Ici, l'installation in situ est monumentale. Des formes organiques en polyamide blanc (Lycra souple et translucide) parfois emplies de billes de polystyrène, pendent des voûtes au sol, offrant un épiderme ou un labyrinthe de viscères du bâtiment, ainsi qu'un parcours sensoriel au spectateur.



- ERLICH Leandro (né en 1973), Bâtiment, installation, Paris, 2004 et 2011.
Un miroir monumental incliné reflète le décor d'une façade horizontale.
Le public qui se positionne sur cette dernière a le vertige et défie les lois de la gravité
 en se regardant dans le reflet verticalisé et en adoptant des postures de circonstance.


- HEIN Jeppe (né en 1974), Intervention Impact, 2004,
300 cubes blancs de 30x30 cm chacun (coupés dans un angle afin de pouvoir les assembler), répartis dans l'espace d'exposition et mis à la disposition du public pour un jeu modulaire de constructions sculpturales.

- SIERRA Santiago (né en 1966), Pièce de 9m2 II, 2004,
installation, Brétigny-sur-Orge, CAC,
le spectateur accepte une garde à vue dans un cube noir minimaliste ; il signe et dépose ses affaires personnelles auprès du gardien puis entre dans le cube noir ventilé, meublé d'une seule chaise ; la durée de son enfermement est alors décidée par le lancement de dé du gardien et peut varier de quelques minutes à quelques heures.


 - TAYOU Pascale-Marthine (né en 1967), La Roue des Insultes, 2010,
bois, adhésif, mécanisme, 30x200 cm, Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Les Moulins.
Des insultes en différentes langues, des mots supposément blessants, sont désamorcés par l'humour et la drôlerie de cette Roue des Insultes
"Je rêve d'un monde où les mots ne sont pas des maux, mais une orchestration ludique. Dire un poème doux avec des épines dans le cœur transforme la beauté en laideur et raconter la guerre dans un jardin de roses fait oublier les épines du pré."



- WEIWEI Ai (né en 1957), Sunflower Seeds, 2010,
100 millions de graines grandeur nature (150 tonnes), réalisées en porcelaine (cuites à 1300°)et peintes à la main par les artisans chinois de Jingdezhen (2 ans et demi de travail pour 1600 artisans, à partir du kaolin des montagnes voisines), tapissent le Turbine Hall (1000 m2) de la Tate Modern de Londres en 2010 et constituent un paysage poétique visuel et sonore sur lequel les visiteurs e déplacent, s'assoient et manipulent l'oeuvre. Les graines de tournesols sont depuis vendues au poids.
Les graines de tournesol renvoient à deux évocations complémentaires : une phrase et une image de la propagande chinoise appelant les gens du peuple à se tourner comme des tournesols vers le soleil de Mao, et le partage humain chaleureux des graines de tournesol, repas de base durant cette même Révolution Culturelle (1966-1976), période de grande pauvreté et d'incertitude. Les graines uniques et massives, comme leur réalisation, sont les symboles des individus et de leur puissance collective et l'image de leur devenir (graines). Ils renvoient également à l'image de la Chine, atelier à bas prix de production de masse pour le monde occidental avec les ouvriers dans un travail répétitif.
VOIR UNE VIDÉO DE L'INSTALLATION


- KEIO UNIVERSITY (Minori NAGASHIMA, Hideyuki NAKAZATO, Sho KAMURO, Kouta MINAMIZAWA, Susumu TACHI), Sound Forest, 2011,
le spectateur évolue dans un espace clos et sonore et il modifie cet espace par ses expériences acoustiques et tactiles
VOIR UNE VIDÉO DE L'INSTALLATION


- WURM Erwin (né en 1954), Instructional Drawing and One Minute Sculpture, 2012.
l'artiste rédige un protocole ou réalise un schéma que suit le spectateur
avec les accessoires mis à sa disposition.
VOIR UNE VIDÉO D'EXPOSITION EN 2014


- HÖLLER Carsten (né en 1961), Test Site, Unilever series, Londres, Turbine Hall, 2007,
5 toboggans géants enroulés enroulés à la structure du bâtiment permettent par leur descente à sensations une exploration ludique et scientifique de la perception et du comportement humain, dans une expérimentation architecturale.

- HÖLLER Carsten (né en 1961), Golden Mirror Carousel, 2014,
manège de 7x5 m, équipé de 24 sièges suspendus qui tournent à grande vitesse dans la direction opposée à la colonne centrale du carrousel, et sont entourés de lumières foraines.
VOIR UNE VIDÉO DE L'INSTALLATION


- BANKSY (né en 1974), Dismaland, Weston-super-Mare (Angleterre), 2015,
anti-parc d'attractions pour adultes et galerie d'Art contemporain ouverts uniquement 5 semaines en août-septembre 2015 (les pièces ont été réutilisées pour des abris de migrants),
une grande roue toute rouillée fonctionne encore au milieu des décombres, le château de Cendrillon est en ruines...  la Mort fait de l’auto-tamponneuse sur le dancefloor.
de nombreuses installations sont interactives : une pêche aux canards se révèle compliquée, car tous les volatiles sont gluants de mazout. Un manège de chevaux de bois est devenu la proie d’un serial killer assermenté, qui massacre ses poulains pour en faire des lasagnes. Un jeu permet de piloter sur un plan d’eau calme des petits bateaux remplis à ras bord de migrants fantomatiques qu’on ne réussit jamais à faire débarquer.



SUR L'IMPLICATION DU SPECTATEUR,
VOIR ÉGALEMENT :