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dimanche 13 juin 2021

1189-CANNES - JULES BUISSON (1844-1903) ET FILS, PHOTOGRAPHES

  

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


UN ARTICLE ÉCRIT EN COLLABORATION AVEC DIDIER GAYRAUD


DENRIERE MISE A JOUR DE CET ARTICLE : 07/07/2023



- Jules BUISSON (1844-1903) et Claire BUISSON (1843-1924)


CANNES, ROUTE DE FREJUS

Jules François Théodore Buisson est né à Cannes le 24 mai 1844. Il est le seul enfant de Victor Théodore Buisson (1804-1868), percepteur des Contributions directes, et de Marie Françoise Mélanie Girard (1809-1871) qui se sont mariés à Cannes le 9 novembre 1836. 

Dans les années 1850 et 1860, la famille Buisson habite à Cannes, route de Fréjus, 18.


CANNES, RUE DU PORT 

Âgé de 17 ans, Jules Buisson, récemment formé à la photographie (probablement par Joseph Contini), vers 1861-1862. 

En mai 1863, il ouvre son atelier cannois et édite une série de stéréoscopies de la ville. "M. Jules Buisson vient de doter Cannes, son pays, d'un magnifique établissement photographique, qui le dispute pour le confortable et l'élégance aux établissements des plus grandes villes. D'un mérite artistique incontestable, M. Jules Buisson, quoique bien jeune encore [18 ans], s'est livré avec un zèle intelligent à des études spéciales qui promettent bientôt un photographe distingué" (Le Messager de Nice du 21 mai 1863 p 3).

Il semble que l'atelier est ouvert dans l'une des propriétés de son père, au fond d'un jardin d'orangers donnant sur la rue Grande.

Si ses premières stéréoscopies portent "Jules Buisson" mais ne précisent pas l'adresse de l'atelier, les suivantes, réunies dans une série intitulée, "Souvenirs du Midi de la France" (Cannes, Nice, Menton, Monaco, etc.), affichent, "Grand Atelier de Pose, ouvert tous les jours, - A Cannes (Alpes-Maritimes) rue du Port, N° 38. - J. Buisson.".

Cette adresse est également présente au dos de ses Cartes de visite (à l'encre rouge), précédée des armoiries de l'Angleterre, "Photographie - J. Buisson - Rue du Port, 38 - Entrée Rue Grande, 3 - Cannes " (une CDV datée de 1864).


- BUISSON Jules (1844-1903), Vue de Cannes, verso, vers 1862-1865,
sous les armoiries anglaises, "Photographie - J. Buisson - Rue du Port, 38 - Entrée Rue Grande, 3 - Cannes",
tirage albuminé de 9,2x5,7 cm, sur carton de 10x6 cm, Collection privée.


Il est intéressant de s'interroger sur l'origine de ces armoiries anglaises. A-t-il photographié (comme Charles Nègre) le jeune Prince Léopold d'Angleterre (1853-1884) lors de son séjour à Cannes l'hiver 1861-1862 (Léopold est arrivé à Cannes en novembre 1861 et y a encore été cité en février 1862) ?

Un article d'avril 1864 précise, qu'à la suite de la pêche d'une baleine à lames, "MM. Contini et Buisson de notre ville ont photographié le monstre dans diverses positions" (article d'un journal de Cannes relayé dans le Journal de Nice du 16 avril 1864).

L'Annuaire des Alpes-Maritimes de 1864 cite "Buisson, fils" comme photographe à Cannes sans précision d'adresse mais celui de 1865 cite "Buisson Jules, rue du Port, 38" et le Guide aux Stations d'Hiver, édité par le Dr Lubanski en 1865, signale le photographe, "Jules Buisson, rue du Port".

Jules Buisson fait, de plus, paraître des publicités à cette adresse dans la Revue de Cannes du 18 février au 25 avril 1865 (p 4)Ses "vues en très grand nombre sur la localité" sont également signalées en vente à la même époque à la librairie cannoise Robaudy (Revue de Cannes du 29 avril 1865 pp 1-2).


- Publicité parue dans la Revue de Cannes du 18 février 1865 p 4,
Archives Municipales de Cannes.


Jules Buisson cède cependant son atelier cannois au cours de l'année 1865. Les Échos de Nice du 7 octobre 1865 annoncent le nom de son successeur : "M. Messy, photographe, vient de fonder à Cannes un atelier de photographie, succursale de celui qu'il dirige à Nice. Espérons que le succès qu'il a rencontré ici le suivra à Cannes où l'existence d'un atelier bien organisé se faisait depuis longtemps sentir"

Jules Buisson quitte pour sa part la France pour l'Algérie, avec sa compagne enceinteClaire Alliez, 22 ans (née à Cannes le 26 juillet 1843).


ALGER

Il ouvre à Alger un nouvel atelier de photographie où il réalise des portraits (militaires, familles juives) mais également des vues urbaines.

Le verso de ses Cdv n'indique pas la ville d'Alger ni l'adresse de son atelier mais seulement, sous les armoiries anglaises, "Photographie - J. Buisson".


- BUISSON Jules (1844-1903), Portrait de gendarme à Alger, recto, vers 1865-1868,
"J. Buisson Phot.",
tirage albuminé de 9,2x5,7 cm, sur carton de 9,8x6,2 cm, Collection personnelle.

- BUISSON Jules (1844-1903), Portrait de gendarme à Alger, verso, vers 1865-1868,
sous les armoiries anglaises, "Photographie J. Buisson",
carton de 9,8x6,2 cm, Collection personnelle.


- BUISSON Jules (1844-1903), Vue d'Alger, recto, 1867, 
inscrit dans le négatif, "J. Buisson 1867",
tirage albuminé de grand format, Paris, BnF (Gallica).


"Edouard Théodore Buisson, fils naturel du sieur Jules Théodore François Buisson, photographe, âgé de 22 ans et de demoiselle Clara (sic) Alliez, 21 ans, sans profession, naît à Alger le 3 février 1866, rue de l'Echelle n° 1, domicile de ses père et mère" (Archives Nationales, Algérie, Alger, Naissances, 1866, acte n° 139). L'un des témoins de l'acte de naissance est Adolphe Clavier [Saint-Tropez 1821-Sétif 1894], photographe [titulaire d'un atelier], âgé de 44 ans, domicilié à Alger, rue Babeloued [Bab-Azoun, 8 ?], maison Tesca.

Jules Buisson vit et travaille donc rue de l'Echelle, 1, une rue en escaliers, transversale à la rue Rovigo (actuelle rue Dumont d'Urville).


NICE

La famille rentre cependant en France vers 1868 et s'installe à Nice. 

Jules Buisson s'intéresse toujours à la photographie, comme en témoigne sa participation à l'Exposition des Arts Industriels et des Produits de l'Industrie Niçoise qui se tient dans le local de la Société des lettres, sciences et arts de Nice qui s'ouvre en octobre 1868. Il y expose des vues panoramiques de Nice et de Cannes "obtenues avec le nouvel appareil Mertens, à axe tournant, permettant d'embrasser un paysage plus étendu" (Annuaire des Alpes-Maritimes 1869, Seconde partie p 191).

Jules Buisson est cité dans la liste électorale de la Ville de Nice de 1869 en tant que "rentier, rue Papacin,5".

Sa compagne attendant un deuxième enfant, "Buisson Jules, 25 ans, propriétaire" et Claire Alliez, 25 ans, sans profession, domiciliés à Nice se marient dans cette ville le 26 juin 1869 et légitiment leur fils Edouard, avec notamment comme témoin "Gasquet André, âgé de trente-huit ans, photographe, domicilié à Cannes".


CANNES, BOULEVARD DE LA CROISETTE

Leur deuxième fils, Victor Edouard Buisson, naît à Cannes le 13 novembre 1869, Jules Buisson étant à nouveau dit "propriétaire". L'un des témoins de l'acte est, cette fois encore, le photographe cannois André Gasquet.

"Propriétaire" (probablement du fait de l'héritage de son père, retraité vers 1864 et décédé le 19 novembre 1868), Jules Buisson s'installe à Cannes, boulevard de l'Impératrice. Il s'associe dans cette ville avec le niçois Pierre Filiat/Eiliat pour y ouvrir un atelier de construction mécanique, boulevard du Cannet, en 1869 ou 1870 (atelier signalé dans Le Courrier de Cannes des 31 décembre 1871 et 21 novembre 1872, tableaux synoptiques).

La mère de Jules Buisson décède au domicile de ce dernier, boulevard de la Croisette, le 29 décembre 1871.

Le recensement de 1872 cite, boulevard de la Croisette (nom ayant remplacé en septembre 1870, à la chute du Second Empire, celui de boulevard de l'Impératrice), "Buisson Jules, 28 ans, mécanicien, Alliez Claire, sa femme, 29 ans, Buisson Edouard, leur fils, 6 ans et Buisson Victor, leur fils, 2 ans".

Cependant, à la séance du 10 avril 1872, "Jules Buisson, photographe" est admis comme membre permanent de la Société des Sciences Naturelles et Historiques, des Lettres et des Beaux-Arts de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse (Mémoires de la Société, 1874 T IV, p 6).

En effet, début 1872, en parallèle de son activité de mécanicien, Jules Buisson ouvre un nouvel atelier de photographie à son adresse de la Croisette (ce qui sera confirmé par une publicité tardive des premières années du XX° siècle de son fils Victor, "Maison fondée en 1872").

Ses cartons-photos affichent dès lors au verso, à l'encre rouge ou verte, "Photographie - Buisson - 12, boulevard de la Croisette, 12 - Cannes.". Il édite également des "Vues Panoramiques", portant dans le cadre, "J. Buisson - - Cannes".

Il est à noter que Jules Buisson n'est pas cité comme photographe dans le tableau synoptique publié par le Courrier de Cannes le 21 novembre 1872 (p 4).

Malgré l'héritage de sa mère, Jules Buisson rencontre cependant des difficultés financières dès la fin de l'année 1872 et ses dettes s'accumulent dans les mois suivants. Le Tribunal de Commerce de Grasse déclare le 30 mai 1873, Jules Buisson, constructeur-mécanicien, en faillite, à la date du 15 septembre 1872 (AD06 - 06U 03/0237).

Certains de ses biens finissent par être mis en vente aux enchères, et notamment trois de ses immeubles au cours de l'année 1874 (Le Courrier de Cannes du 15 mars 1874 p 2 et du 5 juillet et du 13 septembre p 3 ; Les Echos de Cannes des 15 et 22 mars 1874 p 2). Dès lors, son épouse, mariée sous contrat, qui avait notamment engagé sa dot pour éponger les dettes, la récupère. Cependant des meubles sont encore saisis à leur domicile du 4, rue Saint-Honoré et mis aux enchères fin septembre 1874 (Le Courrier de Cannes du 21 septembre 1874 p 3).

L'atelier de photographie de Jules Buisson perdure cependant (Annuaire-Almanach Didot-Bottin, 1875 p 2073) mais passe au nom de "Buisson" puis à celui de sa femme, Claire Buisson, probablement pour éviter de nouveaux problèmes. 

Les cartons-photos affichent désormais au verso (signature oblique), "Buisson" ou "Buifson" mais également "C. Buisson" ou "C. Buifson" (une Cdv datée de 1877) au 12, boulevard de la Croisette.


- BUISSON Jules (1844-1903), Portrait de militaire, recto, milieu des années 1870,
"Buisson - - Cannes",
tirage de 9,3x5,7 cm, sur carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.

- BUISSON Jules (1844-1903), Portrait de militaire, verso, milieu des années 1870,
"Photographie - Buisson - 12,Boulevard de la Croisette,12 - Cannes",
inscription manuscrite, "A. Ollivier" (signature),
tirage de 9,3x5,7 cm, sur carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.



Le recensement de 1876 cite à nouveau Jules Buisson au 4, rue Saint-Honoré, âgé de 35 ans [31 ans en fait], avec son épouse, 30 ans [32 ans] et ses fils Edouard, 10 ans et Victor 7 ans.

Son atelier est signalé dans l'Agenda photographique de 1876 (sans précision d'adresse, p 39) et  boulevard de la Croisette en 1877 (Le Courrier de Cannes du 10 mai 1877 p 2).

En janvier 1880, Jules Buisson, "photographe de la Cour", réalise un portrait de groupe des 23 marins russes qui constituent l'équipage du bateau de plaisance de sa majesté l'Impératrice et est félicité par le grand-duc Serge Alexandrovitch (1857-1905) (Echos de Cannes du 25 janvier 1880 p 1).

Le recensement de 1881 cite, rue de la Foux, "Buisson Jules, 38 ans [37 ans en fait], photographe, Alliez Claire, sa femme, 39 ans [38 ans], sans profession, Buisson Edouard, leur fils, 16 ans [15 ans] et Buisson Victor, leur fils, 13 ans [12 ans]".


- BUISSON Jules (1844-1903), Portrait de la famille Gazagnaire, recto, vers 1877-1878,
"C. Buisson - - CB - - Cannes",
tirage albuminé de 14,4x10,3 cm, sur carton de 16,3x10,8 cm, Collection personnelle.
Esprit François Eugène Gazagnaire (1838-1900, notaire, et maire de Cannes à partir de janvier 1878), avec Marie Catherine Bougarel (1853-apr.1927) qu'il a épousée à Antibes le 29 août 1871 et leurs premiers enfants François Joseph Félix (né le 13 juillet 1872) et Marie Marguerite Gazagnaire (née le 14 octobre 1873).


- BUISSON Jules (1844-1903), Portrait de la famille Gazagnaire, verso, vers 1877-1878,
"C. Buisson (signature oblique) - - Boulevard de la Croisette, 12 - Cannes",
inscriptions manuscrites, "Eugène Gazagnaire - sa femme Marie et ses - deux enfants Félix l'aîné - et Marguerite",
carton de 16,3x10,8 cm, Collection personnelle.


- BUISSON Jules (1844-1903), Mercerie Parisienne, recto, vers 1875-1880 (?),
"C. Buisson - - CB - - Cannes",
tirage de 9,3x5,7 cm, sur carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.

Procès entamé par Melle Pécoud pour usurpation d'enseigne - Jugement du Tribunal de Grasse du 2 mars 1877 : "Le sieur Carton a, depuis deux ans environ, ouvert dans la même rue d'Antibes, et au n° 8, un magasin portant sur l'enseigne les mots, Mercerie Parisienne, et sur l'un des panneaux de la devanture le mot, Modes" (Journal de jurisprudence commerciale et  maritime, 1879 p 39).

- BUISSON Jules (1844-1903), Mercerie, verso, vers 1880 (?),
"C. Buisson (signature oblique) - - Boulevard de la Croisette, 12 - Cannes",
carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.



Jules Buisson initie ses fils à la photographie dans les années 1880. Il les initie parallèlement au tir (Le Courrier de Cannes des années 1882-1884).

Jules Buisson réalise, début 1882, des photographies des principaux interprètes de l'opérette, Les Mousquetaires au Couvent (Les Echos de Cannes du 5 février 1882 p 2) et les expose à l'entrée du théâtre de Cannes.

Dans les Annuaires des Alpes-Maritimes, son seul nom (et non celui de sa femme) apparaît pour l'atelier cannois dès 1884, "Buisson, J., boulevard de la Croisette, 11 (sic)" (liste professionnelle), comme pour le domicile, "Buisson, Jules, photographe, boulevard de la Croisette, 12" (liste des habitants).

Les cartons-photos, du milieu des années 1880 au milieu des années 1890, présentent au recto, sur fond noir, blanc, beige, jaune ou orangé, "Disdéri - - Buisson Successeur", "Buisson - - .Cannes. - - Succr De Disdéri A Biarritz", "Buisson - - Cannes -Biarritz", "Buisson - - CB - - Cannes-Biarritz" ou encore "C. Buisson - - Cannes-Biarritz".

Au verso, les cartons-photos affichent :

"Salon de Pose - Photographies (initiale ornée et entourée de décor) - Au Rez-De-Chaussée - C. Buisson (signature oblique) - Boulevard de la Croisette (texte oblique) - 12 (dans un médaillon circulaire) - Cannes - Succle à Biarritz", 

- ou sous les nombreuses armoiries et médailles de Disdéri, "Disdéri - Inventeur Breveté - De La Carte De Visite Portrait - Brevet du 27 novembre 1854 - Buisson Successeur - Cannes-Biarritz" (une Cdv datée de janvier 1891, une de janvier 1894).

La date précise d'ouverture de cette succursale de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) n'est pas connue. Disdéri est encore signalé à Biarritz, rue Neuve, en 1879 (Alfred Germond de Lavigne, Biarritz et autour de Biarritz, 1879 p 4) et Jules Buisson lui succède probablement au milieu des années 1880. La succursale apparaît en effet sur ses cartons à fond noir puis rouge, vers 1883-1886 puis "Buisson" est cité à Biarritz dans l'Aide-mémoire de Photographie dès 1888 (années 1886 et 1887 manquantes).

Le 12 juin 1885, son fils aîné, "Buisson Edouard Victor Théodore, célibataire, photographe, âgé de 19 ans, né à Alger", souffrant depuis six mois d'une maladie, décède malheureusement à Cannes, boulevard de la Croisette (Le Courrier de Cannes du 14 juin 1885 p 2).

Jules Buisson est choisi par le prince de Galles pour photographier, le 27 février 1886, la pose de la première pierre du monument élevé à la mémoire du duc d'Albany (prince Leopold d'Angleterre mort à Cannes le 28 mars 1884) (Le Courrier de Cannes du 28 février 1886 p 2). En avril 1886, il photographie également les jeunes gymnasiarques lors des Fêtes suisses de Juan-les-Pins (Le Courrier de Cannes du 1er mai 1886 p 1).

En février 1887, il réalise une bannière pour la Fête des fleurs avec le transfert sur soie d'une photographie de vague se brisant sur le môle (Le Courrier de Cannes du 20 février 1887 p 2) et à l'automne, il photographie les membres du Congrès Géodésique sur l'île de Saint-Honorat (Le Courrier de Cannes du 6 novembre 1887 p 1).

Dans les années 1880, Jules Buisson s'intéresse à la fabrication d'appareils photographiques. Il participe à l'Exposition Universelle de 1889 où il remporte une médaille Vermeil pour "les Appareils Détective Buisson Brevetés S.G.D.G." (voir une publicité plus bas ; certains appareils sont conservés, voir ici et ici). 

A partir de 1890, c'est le nom de "C. Buisson, boulevard de la Croisette, 11" qui apparaît pour l'atelier cannois (listes professionnelles) dans les Annuaires des Alpes-Maritimes, celui de "Buisson J." apparaissant pour sa part dans la liste alphabétique des habitants. En effet, sa femme semble diriger l'atelier, secondée par leur fils Victor, alors que Jules Buisson se concentre de plus en plus sur la fabrication d'appareils photographiques. 

Dans une tribune libre parue dans Le Courrier de Cannes du 17 juin 1891 (p 2), Jules Buisson rappelle que, contrairement aux rumeurs, il n'a pas cédé sa maison de Photographie sise 12, boulevard de la Croisette mais qu'il y a même "adjoint, depuis quelques temps, de vastes ateliers de constructions pour les appareils photographiques de (son) invention et brevetés".

Jules Buisson est cité ensuite comme photographe à Cannes dans le Bulletin de la Société Française de Photographie de 1891 et dans l'Annuaire Général et International de la Photographie de 1892.

Il est admis en janvier 1893, en tant que membre de l'Association Amicale des Commerçants et Industriels (Le Courrier de Cannes du 25 janvier 1893 p 2).

Jules Buisson obtient une médaille d’argent pour ses appareils photographiques à l’Exposition Universelle de Lyon d’avril-novembre 1894 (Aide-Mémoire de la Photographie 1895 p 71).


CANNES, RUE D'ANTIBES ET AUTRES ADRESSES

Fin 1893 ou début 1894, il quitte le boulevard de la Croisette pour la rue d'Antibes, établissant son atelier de fabrication au n° 69 et l'atelier de photographie dirigé par son fils depuis fin 1892, au n° 67. 

Les changements d'adresse se multiplient, l'atelier de fabrication étant tour à tour signalé rue d'Antibes, 69 (annuaires de 1895 et 1896), rue Teisseire, 10 (annuaire de 1898 à 1903) mais également rue Chabaud, 60 (annuaires de 1899 à 1901) et enfin rue des Gabres (annuaires de 1904 et 1905).

Jules Buisson, présent au mariage de son fils Victor Edouard Buisson le 29 novembre 1894, est dit "photographe" puis, lors de l'acte naissance de son petit-fils Edouard Fernand Buisson en juin 1897, il est dit "propriétaire".

Il n'en reste pas moins photographe. En décembre 1898, Jules Buisson expose "une superbe vue panoramique de Cannes" à l'Office de la Presse ; en mai 1901, il photographie les membres de la Société des Régates Cannoises à l'occasion de leur banquet dans l'île de Saint-Honorat ; en juin 1901, il est l'un des vice-présidents du premier Concours de Photographie de la Société Nautique, ouvert aux amateurs et en août 1901, il est l'un des fondateurs et vice-président du Photo-Club Cannois (Le Courrier de Cannes des 19 décembre 1898 p 2, 21 et 22 mai 1901 p 2, 22 juin 1901 p 2, 15, 20, 25 août 1901 p 2, 30 août 1901 p 1 et 6 octobre 1901 p 2 ; Echos Photographiques 1901 p III).

"Jules Théodore François Buisson, ingénieur-constructeur, âgé de soixante ans" [59 ans] décède cependant à Cannes, d'une embolie, le 18 décembre 1903 dans son atelier de la rue des Gabres, avant d'être transporté à son domicile au 76, rue d'Antibes (Le Courrier de Cannes des 20 et 22 décembre 1903 p 2). L'un des témoins de l'acte de décès est son fils "Victor Buisson, 35 ans, photographe".

Jules Buisson est cité à Cannes dans l'Aide-Mémoire de Photographie de 1877 à 1905.

Son épouse Claire Buisson, née Alliez, décédera le 27 mars 1924, rue Saint-Dizier à Cannes.



Victor de BUISSON Fils (1868-1914) et Julia-Victor de BUISSON (1870-apr.1938)


Victor Edouard Buisson est né à Cannes le 13 novembre 1869. Il est le second fils de Jules Buisson (1844-1903) et de Claire Alliez (1843-apr.1914) qui se sont mariés à Nice le 26 juin 1869. L'un des témoins de son acte de naissance est le photographe cannois André Gasquet.

Victor Buisson est initié par son père à la photographie (et au tir) dès son adolescence. Il est âgé de 14 ans lorsqu'il est pour la première fois qualifié de "photographe" lors d'une séance de tir en août 1884 (Le Courrier de Cannes du 3 août 1884 p 2).

Alors que son père se concentre dès le milieu des années 1880 sur la fabrication d'appareils photographiques, Victor Buisson travaille avec sa mère à l'atelier et représente son père à l'Exposition Universelle de 1889 où il remporte une médaille Vermeil pour "les Appareils Détective Buisson Brevetés S.G.D.G." (voir la publicité ci-dessous). 

Son nom apparaît sur les listes électorales de la Ville de Cannes dès 1891 (l'année suivant sa majorité), suivi de "photographe, boulevard de la Croisette".

En novembre 1892, âgé de 23 ans, "Victor de Buisson Fils (sic)" (apparition de la particule) prend officiellement la direction de l'atelier situé boulevard de la Croisette, 12. Un article du Courrier de Cannes du 30 novembre 1892 (p 2) incite à visiter "les ateliers de M. Victor de Buisson fils, boulevard de la Croisette dont l'ouverture vient d'avoir lieu ces jours-ci", ainsi qu'à admirer "les deux portraits exposés dans sa vitrine de l'Hôtel de Ville".

Il fait paraître une publicité dans ce même journal du 10 décembre 1892 au 27 mars 1893.


- Publicité parue dans Le Courrier de Cannes du 10 décembre 1892 p 4,
Archives Municipales de Cannes.


Lors de la Fête des Fleurs de Cannes de février 1893, le comité des fêtes distribue des souvenirs aux participants, "ainsi cents éventails (...), de même plus de 150 tambours de basque, illustrés avec un goût exquis par M. Buisson fils, photographe" (Le Courrier de Cannes du 8 février 1893 p 1).

Âgé de 25 ans, Victor Edouard Buisson, domicilié avec ses père et mère rue d'Antibes, 67, "réformé du service militaire", se marie à Cannes, le 29 octobre 1894, avec Julia Chalvignac, 24 ans, sans profession (née le 31 août 1870 à Nyon, Suisse). Leur fils Edouard Fernand Buisson naîtra à Cannes le 4 juin 1897, rue d'Antibes, 40, avec notamment pour témoin de l'acte de naissance, le grand-père, "Buisson, Jules, 54 ans [53 ans], propriétaire".

Le nom de "Buisson, V. (de)" n'apparaît cependant dans les listes professionnelles des Annuaires des Alpes-Maritimes qu'à partir de 1895, avec la nouvelle adresse, rue d'Antibes, 67 qui prend le n° 65 dès l'annuaire de 1896, le n° 40 dès celui de 1898 et enfin le n° 47 bis dès celui de 1902.

Il est probable qu'il ait conservé un temps les cartons familiaux car une Cdv datée de "janvier 1894" offre encore, à l'encre brune sur fond beige, au recto, "Buisson - - CB - - Cannes-Biarritz", et au verso "Buisson (signature oblique) - Boulevard de la Croisette, 12 - Cannes" ; vers 1892-1894.

Les cartons-photos portant son prénom affichent tour à tour :

- sur fond beige, au recto, "Cannes - 67, Rue d'Antibes - Victor de Buifson fils (signature) - Biarritz - 18, Rue Mazagran" (verso inconnu), vers 1894-1895 (?),

- sur fond beige, au recto, "Cannes - Victor de Buifson fils (signature) - Biarritz", et au verso, sous les nombreuses armoiries et médailles de Disdéri, "Disdéri - Inventeur Breveté - De La Carte De Visite Portrait - Brevet du 27 novembre 1854 - Buisson Successeur - Cannes-Biarritz", vers 1896-1901 (?),

- sur fond gris-beige ou gris clair, au recto, "Cannes - Victor de Buifson fils (signature) - Allevard", et au verso, sous les nombreuses armoiries et médailles de Disdéri, "Disdéri - Biarritz - Vor De Buisson Fils - Cannes-Allevard" (un Cabinet daté de juin 1905), vers 1902-1914 (?).

Dès les premières années du XX° siècle, s'ajoute en effet à Biarritz, la succursale d'Allevard-les-Bains (Isère) où Victor de Buisson réalise notamment des vues de paysages naturels (vallées et torrents). Au tournant du siècle, Victor de Buisson Fils, édite également des cartes postales, avec des vues de Cannes et d'Allevard-les-Bains. 

Victor de Buisson fils fournit des photos de Cannes pour l'ouvrage intitulé, Riviera : souvenir de Nice, Cannes, Grasse, Antibes, Villefranche, Beaulieu, Monte Carlo, Menton, etc., etc. qui paraît en 1901 (Zurich, Cesar Schmidt).

Il réalise des portraits en extérieur du photographe Félix Nadar et de sa famille, à Cannes, vers 1894 (Michèle Auer, Paul Nadar, Le Premier Interview Photographique, 1999 p 29) puis dans leur Ermitage de la forêt de Sénart (au sud de Paris), vers 1905 (Collections, Paris, Musée d'Orsay ; Los Angeles, Getty Museum).

Après la mort de son père en 1903, Victor Buisson ne semble pas continuer l'atelier de fabrication d'appareils photographiques, même si l'adresse paternelle de la rue des Gabres perdure jusqu'en 1905 dans les Annuaires des Alpes-Maritimes.

Le fils de Victor Buisson, Edouard Fernand Buisson, décède malheureusement le 24 mai 1911, âgé de 13 ans, rue d'Antibes, 47. 

"Victor de Buisson, photographe", décède à son tour le 28 mars 1914, à l'âge de 44 ans, rue d'Antibes, 47 bis.

Sa veuve, Julia Buisson, née Chalvignac, reprend l'atelier de photographie. "Julia de Buisson, 46 ans, photographe" est témoin de l'acte de décès de sa belle-mère en mars 1924.

"Buisson (de) J.-V., rue d'Antibes, 47b" va conserver l'atelier jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale (listes professionnelles des photographes des Annuaires des Alpes-Maritimes jusqu'en 1935 puis listes alphabétiques jusqu'en 1938, date limite des annuaires consultables).



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lundi 7 juin 2021

1188-CANNES : ANDRÉ GASQUET (1830-apr.1880) & FILS (1856-?), PHOTOGRAPHES


SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


UN ARTICLE ÉCRIT EN COLLABORATION AVEC DIDIER GAYRAUD


DERNIERE MISE A JOUR DE CET ARTICLE : 01/01/2023


- Lucien ANDRÉ dit ANDRÉ GASQUET (1830-apr.1880) & Julien ANDRÉ dit Julien GASQUET (1856-?)


FLAYOSC ET GRASSE (VAR)

Lucien André naît à Flayosc (Var), le 9 février 1830. Il est le fils de Pierre Julien André (1800-apr.1856) et d'Elisabeth Serraillier (1798-1832) qui se sont mariés dans cette commune le 29 avril 1827.

Lucien André, dit Gasquet, devient probablement armurier à Flayosc chez son oncle Louis André (1803-1871) puis, au début des années 1850, il ouvre une boutique d'armurerie à Grasse (Var), place des Aires.

Le 24 décembre 1853, âgé de 23 ans, il se marie à Grasse, en présence de son père, avec Marie Françoise/Fanny Belandou, 19 ans (née le 26 mars 1834 à Grasse).

Le couple a un enfant, Julien André, qui naît à Grasse le 10 octobre 1856, en présence de son grand-père paternel.


CANNES (ALPES-MARITIMES)

Entre 1861 et 1863, la famille déménage ensuite à Cannes (Alpes-Maritimes) où Lucien André ouvre une nouvelle boutique d'armurerie (son nom est présent dans la liste électorale de 1864 et il est témoin de naissance le 16 février 1864). L'Annuaire-Almanach Didot & Bottin du Commerce et de l'Industrie de Paris et des Départements de l'année 1864 signale à Cannes (p 1580) : "Armurier : Gasquet, armes de luxe, article de chasse, etc.". Une publicité parue dans la Revue de Cannes de février à décembre 1865 le présente ensuite comme "Armurier-Graveur, rue d'Antibes, 21", sa boutique offrant certes des armes mais également un choix de gravures et de lunetterie.


- Publicité parue dans la Revue de Cannes du 18 février 1865 p 4, Archives Municipales de Cannes.


Il est cité comme "Gasquet André Lucien (sic), armurier, âgé de 35 ans" lors du recensement de la ville de Cannes de 1866, vivant au 21, rue d'Antibes (domicile) avec son épouse "Belandou Fanny, 30 ans", son fils "Gasquet Julien André (sic), 10 ans" et "Allemand Pierre, ouvrier armurier, 18 ans".

Son intérêt pour les arts et l'optique l'a probablement incité à se former à la photographie. Il ouvre alors, parallèlement à son armurerie, un atelier de photographie dès 1866.

Vers 1866-1867, ses premiers cartons-photos affichent au verso, "Photographie (texte droit ou incurvé) - Adré Gasquet - Rue d'Antibes, 15 - Cannes".



-
GASQUET ANDRÉ Lucien (1830-apr.1880), Portrait de couple, recto, vers 1866-1867,
"A. Gasquet",
tirage albuminé de 9x5,5 cm, sur carton de 10,4x6,2 cm, Collection personnelle.


-
GASQUET ANDRÉ Lucien (1830-apr.1880), Portrait de couple, verso, vers 1866-1867,
"Photographie - Adré Gasquet - Rue d'Antibes, 15 - Cannes",
carton de 10,4x6,2 cm, Collection personnelle.



Fin 1867, il déménage son atelier de photographie "boulevard de l'Impératrice, 8" (il est cité à cette adresse dans la liste électorale de 1868 mais comme "armurier"). En 1869, il est nommé à Cannes, "photographe, boulevard de l'Impératrice", dans l'ouvrage Nice-Guide de Léo Watripon, et "promenade de la Croisette" (autre nom du même boulevard) dans l'Indicateur des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco (pp 573-575) de Léon Affairous.



- Publicité parue dans, Léo Watripon, Nice-Guide : nouveau Cicérone des Etrangers, 1869,
appendice publicitaire, Paris, BnF (Gallica).



Vers 1867-1870, ses cartons-photos affichent désormais au verso, "Photographie (texte droit ou incurvé) - Adré Gasquet - Boulevard de l'Impératrice, 8 - Cannes. (A.M.)" puis "Photographie - André Gasquet - Boulevard de l'Impératrice, 8 - Cannes - (A.M.) - - N° x - Les Clichés sont conservés" (deux Cdv datées de décembre 1868, une de 1870).

Il réalise, dès cette époque, des vues de Cannes et de ses environs mais également de Nice et de Monaco (stéréoscopies sur carton de couleur, cartes de visite et formats panoramiques) et des portraits de studio sur fond de grandes toiles peintes montrant des vues de Cannes (Le Port et l'Estérel, La Croisette et les Îles).

Le 26 juin 1869, André Gasquet est, à Nice, témoin du mariage de Jules Buisson, propriétaire (ancien photographe cannois) puis, le 13 novembre 1869, à Cannes, témoin de la naissance du fils de ce dernier (il signe "Adré Gasquet").

Les listes électorales le signalent en tant que "photographe, rue Rouguière" dès 1871. Il occupe désormais un atelier dans l'une des propriétés de Jules Buisson, "rue grande, 5 et rue Rouguière, 3". En décembre 1872, il informe sa clientèle qu'il vient "de réparer à neuf le magnifique atelier situé dans la rue Grande, n° 5" et rappelle ses offres : "Photo-miniature - Grandissements - Produits et leçons pour Messieurs les amateurs - On se rend à domicile pour Groupes, Villas, Portraits après décès - Magnifique collection de vues panoramiques de Cannes, Nice et leurs environs - Vues-cartes - Stéréoscopes (...)" (Courrier de Cannes du 22 décembre 1872 p 2). 

Une description de l'atelier est proposée dans le même journal, la semaine suivante : "Entrons et tout d'abord examinons ces photographies si expertes de ce goût artistique que chacun est bien aise de rencontrer chez celui qui doit vous indiquer la pose qui sied le mieux à votre physionomie. C'est fini ; entrons dans le grand salon d'attente ; là vous voyez de suite à qui vous avez affaire. L'établissement complet se montre à vos yeux étonnés (...)" (Courrier de Cannes du 29 décembre 1872 p 1).

L'adresse affichée sur ses cartons-photos, devient sous les armoiries de la Ville de Cannes :

- "5, rue Grande et rue Rouguière" (le n° 3 de la rue Rouguière n'est pas précisé), vers 1871-1873,

- "5, rue Grande et rue Rouguière, 5", vers 1873-1875,

- "5, rue Grande et rue du Port, 44", vers 1875-1876,

- et enfin, "44, rue du Port, 44", vers 1876-1879.


- Publicité parue dans le Courrier de Cannes, du 28 septembre 1873 au 16 avril 1874,
Archives Municipales de Cannes.


- GASQUET ANDRÉ Lucien (1830-apr.1880), Portrait de famille, recto, vers 1875-1879,
"André Gasquet - - A Cannes",
tirage albuminé de 9,5x5,9 cm, sur carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.

- GASQUET ANDRÉ Lucien (1830-apr.1880), Portrait de famille, verso, vers 1875-1879,
"Photographie - André Gasquet - 44, rue du Port - Cannes - (Alpes Maritimes.)",
carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.


Son oncle "André Louis Gasquet (sic), célibataire, propriétaire", âgé de 68 ans, décède chez lui au 5, rue Grande, le 8 décembre 1871. L'un des témoins de l'acte de décès est le photographe Dominique Mansuino, domicilié à Cagnes et âgé de 23 ans.

André Gasquet est ensuite cité comme "photographe, rue Grande" et comme "opticien, rue d'Antibes" dans les tableaux synoptiques du Courrier de Cannes du 31 décembre 1871 (p 6) et du 21 novembre 1872 (p 4). Il est également présent comme opticien et comme photographe, mais plus comme armurier, dans l'Annuaire-Almanach Didot-Bottin de 1875 (p 2073).

"Gasquet André, photographe, âgé de 41 ans", est ensuite cité dans le recensement de 1872 au 4, rue Rouguière, avec sa femme Belandou Françoise, 36 ans, son fils "Gasquet André Julien, 15 ans" et leur domestique, Monsani Dominique, 24 ans.

Le Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boistier de 1874 cite, "Gasquet (A.), rue Rouguière".

L'Annuaire-Almanach du Commerce et de l'Industrie Firmin-Didot de 1875 (p 2073) le présente, sans précision d'adresse, comme opticien, photographe, papetier et lunettier.

Dans le recensement de 1876, il est signalé au 45, rue du Port, comme "armurier-photographe, âgé de 45 ans", avec sa femme Belandou Françoise, 40 ans et la domestique, Trachel Rosa, 21 ans. Leur fils Julien, 20 ans, n'est pas cité mais il accomplit peut-être son service militaire.

André Gasquet est signalé, sans précision d'adresse, dans l'Agenda photographique de 1876 (p 39).

En mars 1876, André Gasquet voit sa demande d'installation d'une baraque de photographe sur le bord de mer (boulevard de la Croisette), refusée par la municipalité, comme celles d'autres photographes avant lui.

Dès 1877, les listes électorales de la Ville de Cannes citent, avec lui, son fils initié à la photographie dès l'adolescence et désormais majeur, "Gasquet Lucien, photographe".

Dès 1877, André Gasquet rencontre cependant des difficultés financières. Les dettes s'accumulant, le Tribunal de Commerce de Grasse prononce sa faillite à la date du 25 avril 1879 puis, après analyse, la fixe le 20 juin suivant, à la date du 30 novembre 1877 (AD06 - 06U 03/0244).

L'atelier de photographie d'André Gasquet est cité pour la dernière fois en juin 1879 (Courrier de Cannes du 5 juin 1879 p 2).

La villa et les appareils photographiques sont mis en vente en août 1879 et c'est le photographe Alexandre Magal(l)on qui reprend l'atelier du 5, rue Grande.

Cette situation entraîne la séparation d'André Gasquet et de son épouse, prononcée le 17 novembre 1879 (Archives Commerciales de la France du 28 décembre 1879).

En février 1880, André Gasquet demande par courrier le solde d'une facture "de photographies et d'albums des plans d'architecture du Théâtre et de l'Hôtel à construire sur les Allées" (Conseil municipal du 14 février 1880 - AMC 1D20).

Les listes électorales de 1880 et 1881 rayent le nom de, "Gasquet Lucien, photographe, rue Centrale", avec l'annotation, "(failli), radié suivant avis du 9 mars 1880", et le nom de son fils "Gasquet Julien, photographe, rue Centrale",  avec l'annotation, "parti".

La procédure de faillite ne semble s'achever qu'en 1883. Le 3 octobre de cette année-là, "le sieur André Lucien dit Gasquet, photographe demeurant anciennement à Cannes" est dit "aujourd'hui sans domicile connu" (AD06 - 06U 03/0244).

Il est cité à Cannes dans l'Aide-Mémoire de Photographie de 1876 à 1885 (abonnement de 9 ans).

J'ignore tout de la suite de la vie et de la carrière d'André Gasquet de même que ses date et lieu de décès. Il en est de même pour son ex-épouse et leur fils Julien.



VOIR UN ALBUM D'ANDRÉ GASQUET

"PANORAMAS DE CANNES ET SES ENVIRONS", VERS 1875


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