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vendredi 24 novembre 2023

1323-LA DIFFUSION DES VUES DE NICE ET DE SA RÉGION (1850-1875)-2

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


- Publicité pour la Librairie et Beaux-Arts de Fortuné Robaudy (Cannes) présente au bas d'une estampe de
 Victor Petit (1817-1871), Panorama de la Ville de Cannes, vers 1866, Paris, BnF (Gallica). 


VOIR LA PREMIÈRE PARTIE DE CET ARTICLE


DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 26/03/2024



LES PHOTOGRAPHES


Peu de choses sont connues de la photographie des années 1839-1853 dans le Comté de Nice, en dehors de séjours et de passages répétés de quelques photographes français dont des portraitistes ambulants. 

Très peu d'ateliers saisonniers ou pérennes sont connus par les textes et aucune photographie ne semble conservée (contrairement aux estampes et peintures de la même période).

Le développement du tourisme hivernal dans les années 1854-1860, notamment du fait des séjours de l'Impératrice de Russie et des Cours européennes à Nice, entraîne l'augmentation parallèle du nombre d'ateliers de photographes. 

Leur activité principale est le portrait, voire la diffusion de portraits de personnalités. Ainsi le portrait de Garibaldi par Pierre Ferret est-il diffusé par la revue Les Guêpes d'Alphonse Karr du 5 juin 1859 et les portraits de Garibaldi, d'Azeglio et de Cavour par Louis Crette, sont-ils exposés en 1860 dans la galerie de la Librairie Visconti (Gazette des Beaux-Arts, 1860 p 88). 

Certains photographes accordent cependant une part croissante aux vues (quelques-unes conservées), en photographiant les sites emblématiques de la région avec les points de vue adoptés, depuis des décennies, par les dessinateurs.

Le recours par les photographes à des diffuseurs locaux semble donc s'être développé à partir du milieu et de la seconde moitié des années 1850. Son essor date des années 1860, suite à l'Annexion française mais surtout à l'implantation progressive de la voie ferrée qui a démultiplié les voyageurs.

La liste des photographes régionaux attestés chez les diffuseurs étudiés est d'une douzaine seulement, soit environ la moitié des paysagistes connus, et seuls quatre d'entre eux sont plusieurs fois cités : Alphonse Davanne, Miguel Aleo, Jean Walburg de Bray et Eugène Degand.

Il manque notamment les noms de Gilbert Mallard, Joseph Silli, André Gasquet, Alphonse de Roux, Léonard de Saint-Germain ou Célestin Degoix.

La liste des photographes-éditeurs parisiens cités est, de même, réduite à trois ateliers : Furne Fils & H. Tournier, Jean Andrieu et Etienne Neurdein. 

Il manque notamment les noms de Ferrier Père, Fils & Soulier, M. Léon & J. Lévy ou encore Hippolyte Jouvin, tous auteurs de séries régionales.

Il faut enfin préciser que certains photographes ont pu :

- diffuser des vues d'autres photographes (Eugène Degand diffusant dans les années 1870 celles de Léon Bouyer, gendre d'Alphonse Karr, domicilié à Saint-Raphaël, Var), 

- diffuser leurs vues hors des limites de la région, notamment à Paris, Lyon ou Marseille (Eugène Degand diffusant ses photographies peu après 1870 à "l'Observatoire et passage Gay à Fourvières", Lyon, Rhône), 

- voire céder les droits de certaines de leurs photographies à des éditeurs parisiens, leur nom n'y apparaissant pas (comme Eugène Degand à Etienne Neurdein ?).


- Publicité pour la Librairie Delbecchi de Nice, parue dans l'ouvrage du Dr Lubanski, Guide aux stations d'hiver du littoral méditerranéen, 1865, Appendice publicitaire p XXX (GoogleBooks).




LES COMMERCANTS


Certains diffuseurs, au-delà de leur activité saisonnière dans la région niçoise, font parfois comme les photographes et se déplacent l'été dans une autre ville dont ils sont ou non originaires (Aix-les-Bains, Savoie ; Vichy, Allier ; Genève, Suisse).

La liste proposée ci-dessous cible les commerces et les photographes qu'ils diffusent mais n'est pas exhaustive et devra être complétée par la suite. 

Deux diffuseurs seulement font la publicité pour des vues qui dépassent le cadre régional :

-  Raphaël Lucchesi (Nice) qui semble être un grossiste : "Vues de tous pays. Correspondant des principaux photographes d'Europe", 

- et P. Grasselli (Menton) qui vend des "Photographies des Musées d'Europe".

Les diffuseurs attestés sont seulement une vingtaine, avec une part importante de libraires-éditeurs. Il manque notamment les libraires de certaines villes (J. Marchand à Antibes et A. Dubout à Grasse ?) et probablement de nombreux propriétaires de boutiques de Beaux-Arts de la région.

Pour chaque commerce, il reste à préciser les dates de début et de fin d'activité, celles de première diffusion de photographies et de chaque changement d'adresse mais également la nationalité de leurs propriétaires (Sardes, Français, Suisses, Italiens).

La recherche est en cours afin de rédiger, comme exemples, les biographies détaillées de deux de ces diffuseurs : 

- Pascal Amarante, natif de Menton (Principauté de Monaco, Piémont-Sardaigne puis Alpes-Maritimes) qui tient le Bazar de la ville

- et Félix Morel, natif de Genève (Suisse), qui officie à Genève, Cannes et Nice.

Enfin, il faut signaler que de plus rares vues des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco portent le nom de commerçants du Var (Hyères, Toulon), avec des cartons-photos là aussi caractéristiques des vues diffusées par l'éditeur parisien Etienne Neurdein.


-Publicité pour la boutique de Beaux-Arts de Raphaël Lucchesi, parue dans l'ouvrage de
 D. Boistier, Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco, 1874-75,
 Nice, 1874 (GoogleBooks).



CANNES


- LIBRAIRIE FORTUNÉ ROBAUDY (dès le milieu des années 1860), rue d'Antibes, 1 (puis 10, 30, 34 et 42), Cannes.

"Photographies des divers Points de Vue de Cannes et de ses environs" ; "Photographies et albums divers".

Photographes :

Dès le milieu des années 1860 : Charles Nègre ; Joseph Contini & Jacques Bussi ; Jules Buisson, "vues en très grand nombre sur la localité".

Dès le début des années 1870 : Miguel Aleo & Alphonse Davanne.

Au milieu des années 1870 : Bouyer, "Photographies de tout format. Paysages, Vues de Fréjus, Saint-Raphaël [Var], la maison Close et le Jardin d'Alphonse Karr".


- LIBRAIRIE PASCALIN FERRAN/FÉRAND (dès les années 1850), sur le Cours puis rue du Port et enfin rue d'Antibes, 16.

Au plus tard dans les années 1870 : "Grand Choix De Vues Photographiques - de Cannes et ses environs (Ferran, éditeur)".

Photographe, dès les années 1870 : Etienne Neurdein.


- "AU CHALET SUISSE", GRAND BAZAR MOREL (dès le milieu des années 1860), Veuve Morel & fils puis Félix Morel (fils), rue d'Antibes, 14, Cannes ; autres adresses : (années 1860), rue du Rhône, 181 puis 9, Genève (Suisse) ; (années 1870), rue du Pont-neuf, 3, Nice.

Cannes, dès le milieu des années 1860 "Seul propriétaire de la photographie en couleurs""Atelier de Photographie - de Vues, Groupes de Famille et Villa sur commandes - On peut choisir les collections à domicile".

Photographe, Cannes et Nice, dès le milieu des années 1860 : Jean Walburg De Bray.

Genève, dès les années 1850 : "Vues photographiques" puis "Vues et sujets pour le stéréoscope" ; "Photographies de Genève et de Suisse"


NICE


ÉTABLISSEMENT LITTÉRAIRE BENOÎT VISCONTI (fondé en 1839), rue du Cours, 2, au coin de la place Saint-Dominique, Nice.

Photographes, dès la fin des années 1850 (paysages ou seulement portraits ?) : Louis Crette ; Michel Schemboche.


- LIBRAIRIE ÉTRANGÈRE CHARLES GIRAUD (dès les années 1850), quai du Jardin des Plantes/quai du Pont-Neuf/quai Masséna puis place du Jardin Public, 7, Nice.

Photographies (?).


- LIBRAIRIE NIÇOISE ET AGENCE DE LOCATION CHARLES JOUGLA (fondée avec son père Jean Jougla en 1855), quai Masséna, 13 puis Jardin Public, 1 (dès 1862), avec un kiosque au nord-est du Jardin (dès 1865), puis rue Masséna, 13 (dès 1866) et enfin rue Gioffredo, au n° 1 (dès 1871) puis au n° 55 (dès 1875 ou 1876).

Photographes, dès les années 1860 : Pierre Ferret ; Louis Joseph Ghémar (1865) ; Charles Furne & Henri Tournier ; Miguel Aleo (en exclusivité pour une partie des années 1860).


- LIBRAIRIE AMÉDÉE DELBECCHI/DELBECQUI (dès les années 1850), rue du Pont-Neuf, 7, Nice.

Dès 1857 : Estampes de Nice et ses environs (vues et album) par Jacques Guiaud, d'après des photographies de Louis Crette.

Dès les années 1860 : "Photographies, Vues, Vues-cartes, Stéréoscopes". Vues d'Albert Pacelli.


- LIBRAIRIE ANATOLE AMÉDÉE CHARTIER (successeur de la Librairie Visconti dès 1863), rue du Cours, 2, Nice.

Dès les années 1860 : "Photographie & Beaux-Arts".

Photographes, dès 1863 : Jean Andrieu ; Jean Walburg de Bray (?).

Pour en savoir plus sur ce commerçant, voir l'article de ce blog (ici).


- LIBRAIRIE ÉTRANGÈRE DES FRÈRES BARBARIS/BARBERY (successeurs de la Librairie Giraud dès 1867), place du Jardin Public, Nice. 

Dès 1867 : "Assortiment complet de Photographies".

Photographe, dès 1867 : Miguel Aleo (en exclusivité), "Vues de Nice, Cannes, Menton, etc.").


- AMEUBLEMENT ET OBJETS D'ARTS A. DUPUY (dès les années 1860) : angle rue Chauvain, 2  et quai Saint-Jean-Baptiste, 17 (Grand Hôtel Chauvain), Nice. 

Au plus tard, dans les années 1870 : "Photographies".


- LIBRAIRIE EUGÈNE FLEURDELYS (dès 1871), avenue de la Gare, 5.

Photographe, dès les années 1870 : Jean Walburg de Bray (?). 

Fleurdelys est notamment l'éditeur de l'ouvrage de Frédéric Hamilton, La Botanique de la Bible, 1871, illustré des photographies régionales de Jean Walburg de Bray.


"AUX BEAUX-ARTS" et "PHOTOGRAPHIE UNIVERSELLE", RAPHAËL LUCCHESI (dès les années 1870), quai Saint-Jean-Baptiste, 17 puis avenue de la Gare 3, 6 avec ensuite une deuxième boutique au 52, avenue de la Gare, Nice, et une adresse estivale, place du Casino, Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).

Dès les années 1870 : "Photographie Universelle" ; "Vues de tous pays. Correspondant des principaux photographes d'Europe, Commission".

Photographes, dès les années 1870 : Etienne Neurdein ; Jean Walburg de Bray ; Miguel Aleo & Alphonse Davanne (?).

Pour en savoir plus sur ce commerçant, voir l'article de ce blog (ici).


- "AUX BOIS DE NICE" ou "AUX BOIS D'OLIVIER", ALBERT RUEGGER (dès 1872), rue du Pont-Neuf, 3 puis 6, avec une adresse estivale (uniquement en 1874 ?), rue des Bains, Maison Guerre à Allevard (Isère).

Nice - Photographe, dès les années 1870 : Jean Walburg de Bray.

Albert Ruegger est le commis, l'ami (témoin de mariage) puis le successeur de la boutique niçoise d'objets en bois sculpté de Félix Morel (fabrique). 

Une estampe paraît dans Le Monde Illustré du 9 mars 1872, d'après l'une des photographies portant le nom de Ruegger, sans que cela prouve que ce dernier en soit l'auteur. 


- "À LA LUNETTE D'OR", OPTICIEN DONINELLI/Y  FILS (Théodore) (dès les années 1840), rue Saint-François-de-Paule, 5, vis-à-vis le Théâtre, Nice.

Photographe, dès les années 1870 : Eugène Degand.


- OPTICIEN FABRICANT E. ARNOUX POUZET (dès les années 1870), place du Jardin Public, 10, Nice, avec une autre adresse (dès les années 1860), rue du Mont-Blanc, 8, Genève (Suisse).

Nice, Photographe, dès les années 1870 : Degand. 

Genève, dès les années 1860 : "Fantasmagories et lanternes magiques, stéréoscopes, épreuves stéréoscopiques et vues illuminées".


- GRAVEUR SUR MÉTAUX, BERTINETTO (dès les années 1870), rue Paradis, 2, Nice.

"Photographies".


- TIMBRAGE TESNIÈRE, quai Saint-Jean-Baptiste, 9 (Grand Hôtel), Nice.

"Papeterie et Photographie".


- Publicité pour la boutique de Beaux-Arts de Grasselli à Menton, 
parue dans l'Appendice publicitaire de l'ouvrage d'Eugène S., 
Un Paquet de lettres sur Menton, 1874 p 88 (GoogleBooks).


MONACO


- KIOSQUE DE Mme veuve Eugénie BONNEMOY (du milieu des années 1870 jusqu'en 1901), à Monte Carlo : près de la guérite des Carabiniers, terrasses du Casino puis avenue des Spélugues.

"Marchande de photographies"

- BIBLIOTHÈQUE de la Gare de Monaco, Marie-Antoinette FERRIER (vers 1879-1882) puis Fanny ROCH, épouse BOUVARD (de 1883 à 1914).

"Marchandes de photographies"

- BIBLIOTHÈQUE de la Gare de Monte-Carlo, KIOSQUE de la place du Casino et KIOSQUE du boulevard de la Condamine d'Alphonse SINET (de 1879 à 1895).

"Marchand de photographies"



MENTON


- "MENTONE BAZA(A)R" ou "AU BAZAR DE MENTON", PASCAL AMARANTE (dès les années 1860), puis "MAISON MODÈLE", Amarante (dès la fin des années 1860), rue Saint-Michel puis également avenue Victor-Emmanuel, 16, Menton (dans les années 1880).

"Assortiment complet de Photographies".

Photographes :

Dès la fin des années 1850 : Alphonse Davanne.

Dès le milieu des années 1860 : Charles Jean Baptiste Anfossi.

Dès le début des années 1870 : Miguel Aleo & Alphonse Davanne.

Dès le milieu des années 1870 : Bouyer, "Photographies de tout format. Paysages, Vues de Fréjus, Saint-Raphaël [Var], la maison Close et le Jardin d'Alphonse Karr".


- LIBRAIRIE GIORDAN (au plus tard dans les années 1870), piazza Nuova, Menton.

Photographies (?).


- "AUX BEAUX-ARTS, P. GRASSELLI (dès les années 1870), rue Saint-Michel, 11 puis (?) avenue Victor-Emmanuel II, Menton, avec deux autres adresses, petite rue des Bains, près l'Hôtel de la Poste, Aix-les-Bains (Savoie) ; "A la Ville de Rome", Passage des Célestins, Vichy (Allier).

Menton : "Photographies des Musées d'Europe. Vues du Pays". Vues de Menton, de Nice et de Gênes.

Menton (vues de la région) : Photographe, dès les années 1870 : Alfred Noack.

Vichy (vues de la région) : Photographe, dès les années 1870 : Etienne Neurdein.



SAN REMO


- LIBRAIRIE GIULIANO GANDOLFO (dès les années 1840), piazza Nuova puis via Vittorio Emanuele, 21, San Remo.

 Dès les années 1860 (?) : "Photographies".


- OPTICIEN GIUSEPPE CRESTO (dès 1857), rue Vittorio Emanuele, 14, San Remo.

"Specialità Fotografie".

Photographes :

Dès les années 1870 : Pietro Guidi (?).

Au plus tard dans les années 1880 : Eugène Degand.


VOIR LA FIN DE CET ARTICLE




dimanche 19 novembre 2023

1322-LA DIFFUSION DES VUES DE NICE ET DE SA RÉGION (1850-1875)-1

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS



DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 21/11/2023



INTRODUCTION


De nombreuses collections publiques et privées, françaises et étrangères (dons, legs, achats) conservent des vues du XIX° siècle de Nice et de sa région. Ces vues ont circulé du fait de leur diffusion nationale et internationale mais également grâce aux achats des voyageurs sur place. Cela pose la question des lieux de vente et des réseaux de distribution de ces photographies. 

Le but de cet article est d’étudier uniquement les réseaux de distribution locaux et d’en lister les revendeurs dont le nom, présent sur les vues ou cité dans les textes, est parfois interprété à tort comme celui d’un photographe. 

L’étude va concerner la plupart des villes situées entre Cannes et Gênes mais se limiter au troisième quart du XIX° siècle. C’est un sujet rarement abordé en dehors des biographies individuelles des photographes car peu documenté et posant plus de questions qu’il n’en résout.




LES PHOTOGRAPHES


Les auteurs des vues sont des photographes-voyageurs qui traversent la région dans le cadre de parcours incluant la Provence et l’Italie mais aussi des hivernants réguliers et enfin des photographes qui possèdent un atelier dans la région. Les photographes de ces deux dernières catégories alternent souvent avec un autre atelier, situé à Paris, dans la région niçoise ou dans une ville de cure estivale.

Dès la période sarde, les photographes-voyageurs sont essentiellement des photographes-éditeurs français et parisiens. Au-delà de leur quête technique et artistique, ils développent une production industrielle de séries qu’ils diffusent à l’échelle nationale et internationale, tout en s’appuyant sur des relais de diffusion locaux.

Les photographes-hivernants fréquentent les villes de la région niçoise (parfois d’ailleurs pour leur santé ou celle de leurs proches), sans que l’on sache toujours s’ils disposent d’un atelier local ou effectuent l’ensemble de leurs tirages lors de leur retour. Ils sont souvent parisiens eux-aussi et apparaissent dans une posture intermédiaire entre celle des photographes-voyageurs de passage et les photographes titulaires d’un atelier local, et peuvent opter pour une diffusion locale ou nationale de leurs vues.

Les photographes titulaires d’ateliers locaux sont généralement tout à la fois paysagistes et portraitistes. Ils ne vendent-pas uniquement leurs vues et leurs portraits de célébrités dans leur atelier. Ils disposent de "montres", petites vitrines permettant d’exposer leurs tirages dans le quartier, et parfois d’une boutique qui est attenante à leur atelier ou, plus rarement, en est séparée. 

Recherchent-ils un ou plusieurs commerçants d’une même ville afin de diffuser plus largement leurs vues ? Contactent-ils également des commerçants des villes voisines photographiées lors de leurs excursions ? 

Cherchent-ils à obtenir un dépôt des photographies ou suscitent-ils des commandes ? Des contrats sont-ils signés entre photographes et commerçants, voire des contrats d’exclusivité ? Quelle peut-être la durée de ces accords ? 

Les vues sont-elles livrées par dizaines, centaines ou milliers ?  En quel nombre chacune des vues est-elle livrée ? Où s’effectue leur tirage et par qui ? Pendant combien de décennies la même vue fait-elle l’objet de nouveaux tirages ?  A quel rythme, les vues d’un même site sont-elles renouvelées ?

Y a-t-il des grossistes servant d’intermédiaires qui s’occupent de la diffusion régionale, voire nationale de ces vues ?



LES COMMERÇANTS


Quels commerçants vendent ces photographies dans leurs vitrines et leurs rayons (expositions, vues, portraits de célébrités, albums) ? Diffusent-ils toute la production d’un même photographe sur tous supports et formats ? Acceptent-ils ses vues des autres villes de la région, voire ses vues hors région ? Vendent-ils les vues de plusieurs ou de tous les photographes paysagistes de la ville, voire de la région (une vingtaine dans la période étudiée) ? 

Apposent-ils systématiquement leur nom ou celui de leur commerce sur les vues ? Leur nom est-il imprimé sur le carton ou inscrit dans le négatif ? Utilisent-ils une étiquette qui, masquant ou remplaçant parfois le nom du photographe, s’ajoute au carton de l’auteur ou est-ce aussi l’inverse ?




Ces commerces sont souvent :

- des librairies (livres, journaux, revues, estampes) qui vendent des photographies des sites régionaux mais également des livres sur la région qui contiennent des tirages albuminés ou, comme les journaux, leur reproduction par l’estampe, et font connaître leurs auteurs sur le plan national.

- des kiosques à journaux appartenant notamment à des libraires.

- des magasins de Beaux-Arts et d’Antiquités qui vendent parfois également les tableaux d’auteurs qui sont bien souvent, tout à la fois, peintres et photographes. 

- des magasins de souvenirs et d’artisanat local, notamment de mosaïques et sculptures en bois de Nice.

- des bazars (nouveautés, articles de ménage, jouets). 

- des boutiques d’opticien (lunettes, microscopes, appareils et lentilles photographiques). 

- des pharmacies offrant des produits et accessoires pour la photographie. 

- des hôtels qui organisent ponctuellement des expositions-ventes et tiennent des vues à disposition de leurs clients. 

- des agences de location qui diffusent, sur place et par envoi postal, les photographies des villas et des hôtels. 

Dans certaines villes, un seul commerce, librairie ou bazar, peut d’ailleurs cumuler les fonctions de librairie, de magasin de Beaux-Arts, de nouveautés et d’agence de location.




S’il est avéré que plusieurs commerçants d’une même ville proposent des photographies, peu d’entre eux sont mentionnés dans les articles de journaux, les publicités, les guides de voyage ou cités sur les photographies elles-mêmes. 

La vérité doit se situer entre une vision de tous les paysagistes proposant leurs vues dans de très nombreux commerces, et celle de quelques paysagistes dans de rares commerces. Le nombre de points de vente est certes corrélé à la dimension de la ville mais également à la fréquentation des hivernants. L’attractivité, la réputation et l’emplacement de ces commerces peuvent être également des critères de choix pour les photographes.  

Le nombre de vues offertes semble plus important dans un ou deux commerces seulement par ville et le nombre de photographes cités par ces commerces est semblable (de un à trois). Il faut d’ailleurs préciser que les commerçants diffusent tout aussi bien des vues de la ville réalisées par des photographes locaux, que par des photographes régionaux ou même nationaux. Il ne faut pas négliger pour autant les relations entre les photographes et les commerçants locaux qui reposent parfois sur des liens familiaux ou amicaux, notamment attestés par des actes d’état civil.



VOIR LA SUITE DE CET ARTICLE





jeudi 9 novembre 2023

1320-NICE, LE QUAI SAINT-JEAN-BAPTISTE AU MILIEU DU XIX° SIÈCLE-2

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


VOIR LA PREMIÈRE PARTIE DE CET ARTICLE


DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 10/11/2023



NICE, LE QUAI SAINT-JEAN-BAPTISTE AU MILIEU DU XIX° SIÈCLE


Les années 1860

Au revers du quai Saint-Jean-Baptiste, se développe, dès le début de cette décennie, tout un quartier neuf conçu le long de la rue Gioffredo.

Sur le quai Saint-Jean-Baptiste, les bâtiments situés près de la place Masséna sont pour la plupart des établissements hôteliers qui datent des années 1840 mais ont été rénovés ou agrandis par la suite. L'Hôtel Chauvin/Chauvain (ancien Hôtel d'Angleterre) et l'Hôtel des Empereurs (ancien Hôtel de Londres), situés côte à côte, ont fusionné dès 1855 pour former le Grand Hôtel Chauvain.

Les bâtiments proches du Lycée Masséna sont pour leur part plus anciens (antérieurs à 1835), ne sont ni alignés ni d'une hauteur égale et sont en partie dégradés et jugés insalubres. 

Les dessinateurs, les peintres et les photographes se sont donc souvent abstenus de représenter cette zone ou ne l'ont montrée que de loin (vues prises depuis le Jardin Public ou de la Tour Saint-François), préférant les abords du Pont-Neuf et de la place Masséna ainsi que leurs hôtels.


9- Façade principale de l'Hôtel Chauvain à Nice, vers 1863,
vue nord-sud, estampe publiée dans L'Illustration, vol. 42, 
du 28 novembre 1863 p 364 (GoogleBooks).

10- Plan Indicateur de la Ville de Nice, détail, janvier 1865, 
Georges Erhard Schieble, graveur (1821-1880),
 Charles Jougla (1834-1909), éditeur, 
Paris, BnF (Gallica).

Noter, au revers du quai Saint-Jean-Baptiste, le développement
 des îlots dans la partie occidentale de la rue Gioffredo.

11- NÈGRE Charles (1820-1880), Nice, Jardin public, détail, printemps 1864, 
vue sud-nord, négatif sur verre au collodion (ici inversé) de 18x24 cm, fichier Wikipédia, 
Archives Départementales des Alpes-Maritimes, 08FI 0017.

Alors que le quai Masséna a été rénové (au second semestre 1863) et vient d'être planté d'une ligne continue de palmiers
 (plantés entre mars et mai 1864), le quai Saint-Jean-Baptiste ne dispose toujours que de quelques zones arborées.



Entre mars et juillet 1866, toute la partie ancienne du quai Saint-Jean-Baptiste est démolie (trois des quatre îlots du quai, appartenant à nombreux propriétaires). Les débris sont ensuite évacués.


12- LEONARD DE ST. GERMAIN (c.1825-?), Nice, les quais, second semestre 1866, 
vue sud-nord, tirage albuminé de 9,7x5,7 cm, sur carton de 17,3x8,5 cm, 
Collection personnelle.

Sur le quai Masséna, des eucalyptus ont été plantés entre les palmiers au printemps 1866.
Sur le quai Saint-Jean-Baptiste, tous les bâtiments situés entre le Grand Hôtel Chauvain 
et le Lycée Masséna viennent d'être démolis.




Toute la zone est reconstruite entre 1867 et 1868 : le Grand Hôtel (1867 - Image 13), avec en aval, la Maison Bovis Frères (1867-1868 - Image 14) puis la Maison Taton qui va héberger l'Hôtel de la Paix (1868 - Image 15), et en amont, près du Lycée Masséna, trois bâtiments accolés (1868 - Image 16) dont la Maison Martin et la Maison Gaziello de même hauteur. 

La construction du Pont-Square Masséna (à cinq arches) sous les fenêtres du Grand Hôtel (1867-1868) permet de relier les deux rives du Paillon avec deux voies carrossables latérales et d'aménager un grand jardin, constitué de massifs de verdure centrés autour d'un Monument au Maréchal Masséna (1869). 

Le tracé du quai Saint-Jean-Baptiste est rectifié, la voie est refaite et élargie (été 1866-automne 1867) puis éclairée au gaz (janvier 1868) avec un grand trottoir en bord de rive dans le prolongement de celui du quai Masséna. Les plantations de caroubiers et de poivriers en alternance sur deux lignes, envisagées dès octobre 1868, ne seront cependant réalisées qu'en mars et avril 1870.

L'ouverture de rues perpendiculaires s'ajoutent à la rue Chauvain et rejoignent la rue Gioffredo avec, du sud au nord, les rues Alberti, Gubernatis et Saint-Jean-Baptiste (actuelle rue du Lycée).


13- Photographe anonyme, Nice, Panorama des quais du Paillon, détail, août ou septembre 1867, 
vue sud-nord, Nice, Archives Municipales, 3Fi 75-05.

Le quai Saint-Jean-Baptiste apparaît encombré et démoli, dominé par la présence
 de la silhouette neuve du Grand Hôtel. Dans le lit du Paillon, la création des piles
 du futur Pont-square Masséna est en cours.

14- Miguel ALEO (1824-c.1900), Nice - Le Quai des Palmiers, détail, décembre 1867,
tirage albuminé de 14,2x9,2 cm, 
vue sud-ouest/nord-est, Collection personnelle. 

Le Grand Hôtel est désormais accosté, à gauche, de la Maison Bovis, récemment achevée (gros œuvre).
 Entre la Maison Bovis et la Grand Hôtel Chauvain (dans l'axe du réverbère), il existe un grand espace vacant ;
 ce dernier va être comblé en 1868 par la Maison Taton qui va héberger le Grand Hôtel de la Paix (entre les rues Alberti et Chauvain). Le Grand Hôtel est également accosté, à droite, d'un grand espace vacant qui va lui aussi être comblé en 1868 mais par la construction de trois maisons 
(entre les rues Gubernatis et Saint-Jean-Baptiste - actuelle rue du Lycée).

15- Eugène DEGAND (1829-1911), Nice, Le quai Saint-Jean-Baptiste, fin 1869-début 1870,
vue sud-nord, tirage albuminé de 6x10,3 cm, sur carton de 7x11,3 cm, 
Collection personnelle.

C'est l'une des vues qui révèlent le nouvel aspect du quai Saint-Jean-Baptiste avec (de gauche à droite) :
 le Grand Hôtel Chauvain, le Grand Hôtel de la Paix à l'angle adouci et le Grand Hôtel avec un attique dominant sa partie centrale. Les plantations (mars 1870) n'ont pas encore été réalisées sur le trottoir du bord de rive.
 Face au Grand Hôtel, le Pont-square offre, au milieu des plantations, le Monument au Maréchal Masséna.



Les années 1870

Au début des années 1870, le quai Saint-Jean-Baptiste est constitué de bâtiments numérotés du nord au sud de 3 à 17. Ces bâtiments offrent leur façade principale (sud-est) sur le quai mais s'enfoncent dans les rues perpendiculaires.

Alors que les trois bâtiments nord (n°3 à 7) sont des logements d'habitation, les bâtiments suivants sont essentiellement des hôtels, avec le Grand Hôtel (n°9), le Grand Hôtel de la Paix (n°13 et 15) et le Grand Hôtel Chauvain (n°17). Tous sont cependant pourvus de boutiques en rez-de-chaussée, identifiées par leurs devantures et leurs "tentes".

Parmi les nombreux commerces, il faut citer notamment (du sud au nord) :

- Maison Tiranty : l'Épicerie coloniale Clerissi ; l'Agence de location Lattès ; les Antiquités Sauvet ;

- Maison et Hôtel Chauvain : la Banque Avigdor puis Bonfiglio et Gilly ; le photographe Debray ;

- Maison Taton et Hôtel de la Paix tenu par Gaud puis Prével : le vendeur d'estampes et photographies Lucchesi ; le changeur Fiat ; le photographe Silli ; la "Coutellerie de Langres" d'Humblot-Guerre ; 

- Maison Bovis : la quincaillerie Bovis ;

- Maison et Grand Hôtel tenus par Schmitz : "Au Grand Condé" du tailleur Debenedetti ; la "Pharmacie Internationale" de Peyron puis Plumet ; les Mosaïques de bois de Nice de Gimelle ; le coiffeur Allard ; le lampiste Capecchi ; le fleuriste Toche ; le débit de tabacs tenu par Gourret puis Pollaro ; le" Grand Café" tenu par Laurent puis Minard (voir plus de détails, ici)...

16- Eugène DEGAND (1829-1911), Nice, Le quai Saint-Jean-Baptiste, début 1870,
vue sud-nord, tirage albuminé de  21,8x14,7 cm, 
Collection personnelle.

De gauche à droite : le Grand Hôtel de la Paix, la Maison Bovis, le Grand Hôtel avec son attique central, 
la Maison ? (Sauvaigo dès 1878), la Maison Gaziello, la Maison Martin et le Lycée Masséna.

17- Photographe anonyme (probablement Eugène DEGAND, 1829-1911), 
Nice, Panorama du quai Saint-Jean-Baptiste, vers 1871,
tirage extrait du Recueil de Voyages en France et en Europe
Paris, BnF (Gallica).

Avec ses multiples ponts, sa rive bordée d'arbres, ses grands immeubles aux façades alignées et ses boutiques luxueuses, le quai Saint-Jean-Baptiste se donne des airs parisiens. Les plantations se sont rapidement développées sur le quai et plus encore sur le Pont-square Masséna.

De gauche à droite : la Maison Tiranty à l'angle de la place Masséna et du quai Saint-Jean-Baptiste,
 le Grand Hôtel Chauvain (Cosmopolitan-Hotel dès 1879), le Grand Hôtel de la Paix (Maison Taton) accosté de la Maison Bovis, le Grand Hôtel,
 la Maison ? (Sauvaigo dès 1878), la Maison Gaziello, la Maison Martin, le Lycée Masséna.

18- Photographe anonyme (probablement Eugène DEGAND, 1829-1911), 
Nice, Panorama du quai Saint-Jean-Baptiste, vers 1877,
tirage extrait du Recueil de Voyages en France et en Europe
Paris, BnF (Gallica).

Deux bâtiments ont vu leur façade récemment exhaussée (comparer avec l'image précédente) : 
- l'extrémité supérieure de la façade du Grand Hôtel offre un aspect en escalier car seule sa partie droite a été surélevée de deux niveaux (vers 1876) ; l'ensemble sera égalisé vers 1881 (ce dont témoignent d'autres photographies) ;
- la Maison Gaziello (deuxième maison située à droite du Grand Hôtel) s'est élevée pour sa part d'un niveau supplémentaire au-dessus de la corniche (vers 1875).

Au-delà des façades du grand Hôtel Chauvain, on aperçoit la Colline de Carabacel avec le nouveau Couvent des Ursulines (gros œuvre 1875-1877) (comparer avec l'image précédente).

19- Plan pittoresque de la Ville de Nice dressé le 1er janvier 1878, détail,
Nice, Bibliothèque municipale du Chevalier de Cessole.

Noter la représentation des plantations du quai Saint-Jean-Baptiste
 et de la façade en escalier du Grand Hôtel.


Au début des années 1880 (1881-1883), le Casino dit Municipal s'établit près du Pont-Neuf, sur un radier élevé au-dessus du Paillon, face à la Maison Tiranty, au Cosmopolitan-Hotel (ancien Grand Hôtel Chauvain) et à l'Hôtel de la Paix, bouchant désormais la perspective du Paillon vue du sud-ouest. 

Les photographies du quai Saint-Jean-Baptiste se raréfient à nouveau, en dehors de vues prises depuis la Tour Saint-François ou axées sur le Grand Hôtel et le Pont-square Masséna.




vendredi 3 novembre 2023

1319-NICE, LE QUAI SAINT-JEAN-BAPTISTE AU MILIEU DU XIX° SIÈCLE-1

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 07/11/2023



NICE, LE QUAI SAINT-JEAN-BAPTISTE AU MILIEU DU XIX° SIÈCLE


INTRODUCTION


À Nice, l'avenue Félix-Faure désigne, depuis l'année 1900, l'une des voies qui longent la rive droite du Paillon (actuelle Coulée Verte). 

A la période médiévale, l'ancien "faubourg Saint-Antoine" s'est établi face au pont de ce nom, donnant accès à la ville depuis l'ouest (Pont Saint-Antoine attesté depuis le milieu du XIII° siècle, en bois puis constitué de trois arches en pierre et plusieurs fois reconstruit)

Le faubourg a ensuite adopté le nom de "Saint-Jean-Baptiste", provenant du vocable de l'église du Couvent des Augustins, installé face au pont au milieu du XVII° siècle (Collège puis Lycée Masséna).

Au revers de la simple ligne de bâtiments qui constitue le faubourg, les terrains vont conserver leur destination première de jardins et de terres agricoles jusqu'au XIX° siècle.


1- Plan de la Ville de Nice, détail, 1786,
Collection privée.



LE FAUBOURG SAINT-JEAN-BAPTISTE AU XIX° SIÈCLE


Les années 1820-1830

Suite à la construction, plus en aval, du Pont Saint-Charles au début des années 1820 (pont de pierre à trois arches succédant à une ancienne passerelle en bois), le faubourg (de) Saint-Jean-Baptiste va, dans les deux décennies suivantes, s'étendre vers le sud, du Pont Saint-Antoine (ou Pont-Vieux) et de la place du Collège, au Pont-Saint-Charles (ou Pont-Neuf) et à la "nouvelle place du faubourg" (future place Masséna). 

Dès lors, le bord de rive, ancienne "Grande route de Paris à Rome" sous le Premier Empire, va être indifféremment désigné sous le nom de faubourg ou de route de Saint-Jean-Baptiste mais également de "boulevard du Pont-Neuf" (comme celui de la rive gauche). 


2- Paul Emile BARBERI (1775-1847), dessinateur et lithographe,
 Plan de la Ville de Nice Maritime, détail, vers 1834, 
réalisé d'après les originaux du cadastre de L. Escoffier, Ingénieur en Chef, 
Imprimerie lithographie de Villain, Nice, 1834,
Nice, Bibliothèque Municipale de Cessole.

Noter sur la rive droite, l'absence de constructions à proximité du Pont-Neuf
 (futur quai Masséna, future place Masséna et partie sud du futur quai Saint-Jean-Baptiste).

3a- Paul Emile BARBERI (1775-1847), dessinateur et lithographe,
 Vue des quais et du pont neuf à Nice, vers 1834, 
Album, ou Souvenir de la Ville de Nice maritime et de ses environs,
 Nice, Imprimerie lithographie de Villain 1834, 
Nice, Archives Municipales.

Noter la présence, sur la rive gauche du Paillon, à l'entrée du Pont-Neuf,
 de la base et de l'extrémité supérieure de l'Obélisque émergeant des arbres
 (obélisque offert par la communauté juive de Nice à Carlo Felice vers 1826 ;
il sera démonté en août 1861).

3b- Paul Emile BARBERI (1775-1847), dessinateur et lithographe,
 Vue des quais et du pont neuf à Nice, vers 1834,
détail de la partie nord du quai Saint-Jean-Baptiste,
 Album, ou Souvenir de la Ville de Nice maritime et de ses environs, 
Nice, Imprimerie lithographie de Villain 1834,
 Nice, Archives Municipales.

Noter la présence d'une rangée d'arbres à proximité du Pont-Vieux,



Les années 1840

Toute la partie du bord de rive proche de la nouvelle place du faubourg (anciens jardins et remises de maisons situées plus en retrait) est construite entre 1842 et 1845, avec du sud-ouest au nord-est : la Maison d'Ambroise Tiranty (à l'angle de la place et de la route), la Maison des Frères Velliano (occupée par l'Hôtel de Londres), la Maison Chauvin (occupée par l'Hôtel Chauvin), la Maison du banquier Carlone et la Maison Audry (AM, D44-291).

A l'autre extrémité du quai, la Maison Deporta accueille l'Hôtel de Marseille, tenu par Charles Raybaud (cité de 1847 à 1858).


4- Plan de Nice, vers 1847, 
estampe extraite de l'Almanach de la Division de Nice et Indicateur Niçois pour 1847
Archives Départementales des Alpes-Maritimes.

Noter, même si le plan confond projet et existant, 
la présence des nouvelles constructions de la rive droite, à proximité du Pont-Neuf.

5a- F. COCKX ou Cockk (?-?) dessinateur, Henri DANIAUD (1820-1877 ?) lithographe,
 Nice, Vue des Quais et du Pont-Neuf, vers 1845-1847,
 vue sud-nord, prise depuis le nord-est de la place du Jardin des Plantes,
 album, Nice et ses environs,
 publié par Visconti, Paris, Imprimerie Lemercier, 1847
 (Bibliographie de la France, n° 13 du 27 mars 1847 p 156), Collection privée.

Noter l'absence de plantations sur la rive droite.

5b- F. COCKX ou Cockk (?-?) dessinateur, Henri DANIAUD (1820-1877 ?) lithographe,
 Nice, Vue des Quais et du Pont-Neuf, détail du quai Saint-Jean-Baptiste, vers 1845-1847,
album, Nice et ses environspublié par Visconti, Paris, Imprimerie Lemercier, 1847
 (Bibliographie de la France, n° 13 du 27 mars 1847 p 156), Collection privée.

Noter la transformation de l'extrémité nord-ouest du Pont-Neuf (comparer avec l'Image 3b)
et la présence de jeunes plantations sur la route du faubourg de Saint-Jean-Baptiste.



Les années 1850

En 1853, la route est renommée, "quai Saint-Jean-Baptiste", et la nouvelle place du faubourg, "place Masséna", mais cette dernière ne sera totalement encadrée de bâtiments qu'à la fin de la décennie suivante (contrairement aux plans qui, dès les années 1830, montrent plus souvent le projet que l'existant).


6- Ch. MONTOLIVO, dessinateur, Ch. DYONNET, graveur, Plan de la Ville de Nice, détail, 1856, 
B. Visconti éditeur, Nice, 1856,
BnF, Paris (Gallica).

7- Nice, le Pont-Neuf, vers 1856, 
estampe publiée dans L'Illustration, Journal Universel du 31 mai 1856, 
Collection personnelle.

Alors que le quai Masséna est bordé de toute une rangée d'arbres, le quai Saint-Jean-Baptiste
 n'en offre que quelques-uns, d'abord face à la Maison Tiranty puis plus au nord.
 Les façades du Grand Hôtel Chauvain apparaissent transformées (dès 1855)
 et pourvues d'un attique central (comparer avec l'image 5b).

8a- CRETTE Louis (c.1824-1872), Nice - Paillon, le Jardin public, vers 1857,
tirage albuminé de grand format, Collection personnelle.

Au premier plan, le Jardin Public (créé dès 1851-1852) présente des allées bordées de treillages
 qui convergent vers le bassin situé sur la gauche de l'image. 
Des plantations ont été effectuées en bord de rive (comparer avec l'Image 7)

8b- CRETTE Louis (c.1824-1872), Nice - Paillon, le Jardin public, détail du quai Saint-Jean-Baptiste, vers 1857,
tirage albuminé de grand format, Collection personnelle.


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