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jeudi 7 novembre 2019

1071-NICE, LE BOULEVARD CARABACEL-2 (1875-1900)




1- NOACK Alfred (1833-1895), 3510 - Nice, Vue prise du Château, détail, 1876,
tirage albuminé de 21x27 cm, Collection privée.
En milieu de colline, les travaux du Couvent du Saint-Sacrement semblent achevés (clocher).
Au sommet de la colline, les travaux du Couvent des Ursulines sont en cours
mais le quatrième niveau et la toiture ne sont pas encore érigés.


2- DEBRAY Jean Walburg (1839-1901), Nice -- Vue prise du Château, détail, vers 1876-1877,
tirage albuminé de 9,5x15 cm, sur carton de 10,9x16,4 cm, Collection personnelle.
Les travaux du Couvent des Ursulines sont en cours mais
le pavillon occidental du grand bâtiment n'est pas encore érigé.


DERNIERE MODIFICATION DE CET ARTICLE : 13/02/2023


VOIR LA PREMIÈRE PARTIE DE CET ARTICLE



NICE, LE BOULEVARD CARABACEL


Dans le dernier quart du XIX° siècle, de nombreux bâtiments du côté nord du boulevard Carabacel sont modifiés, agrandis ou reconstruits.

Alors qu'en 1875 les travaux du Couvent du Saint-Sacrement s'achèvent sur la colline, les travaux d'agrandissement du Couvent des Ursulines s'engagent à leur tour (images 1, 2, 3). 


3- Photographe anonyme, Nice, boulevard Carabacel, détail, vers 1877,
tirage panoramique albuminé, Collection privée.
En pied de colline, au bord du côté nord du boulevard sont présents, de droite à gauche :
[l'Hôtel de Paris, non visible ici], le Palais à Marie,
l'Hôtel d'Europe et d'Amérique (ex Villa Joly), la Maison Ciaudo (ex Hôtel Périno)
 et l'Hôtel Fischer (ex Maison Blanchi) [les Villas Boutau, le Grand Hôtel de Nice, non visibles ici].
En deuxième ligne sont présents, de droite à gauche :
[les Villas Francinelli, non visibles ici], les Villas Joly (trois villas reliées entre elles).
Près du sommet de la colline, sont présents, de droite à gauche :
Le Couvent des Sœurs du Saint-Sacrement, la Villa Victoria, la Villa Boutau.
Au sommet de la colline : le Couvent des Ursulines dont les travaux extérieurs sont achevés.



Vers 1875, deux des trois Villas Boutau du bord du boulevard sont surélevées et le Grand Hôtel de Nice s'augmente d'un bâtiment annexe au sud-est.

Le plan de la Ville de Nice, dressé le 1er janvier 1878 (image 4), témoigne des nouvelles constructions et notamment des façades des deux couvents.


4- Plan pittoresque de la Ville de Nice dressé le 1er janvier 1878, détail,
Nice, Bibliothèque municipale du Chevalier de Cessole.
En pied de colline, au bord du côté nord du boulevard sont présents, de droite à gauche :
l'Hôtel de Paris, le Palais à Marie, l'Hôtel d'Europe et d'Amérique,
la Maison Ciaudo (ex Hôtel Périno), l'Hôtel Fischer (ex Maison Blanchi), les Villas Boutau, le Grand Hôtel de Nice.
En deuxième ligne sont présents, de droite à gauche :
les trois Villas Francinelli, les trois Villas Joly (reliées entre elles), 
la Villa Alexandrina de M. de Pontalbin (ex Villa Victoria).
Près du sommet de la colline, sont présents, de droite à gauche :
Le Couvent des Sœurs du Saint-Sacrement, la Villa Victoria puis la Villa Boutau.
et le Couvent des Ursulines.



Au tournant des années 1880, l'Hôtel d'Europe et d'Amérique est remplacé par la Villa Ernestine (1879), un Grand Chalet est érigé plus en retrait sur la propriété Boutau (1879), la Villa Victoria est transformée (1880), le Grand Hôtel de Nice voit sa capacité d'accueil doublée lors d'un agrandissement du côté oriental (1880) et une nouvelle Villa Boutau est construite à proximité du Grand Hôtel de Nice (1880) 

Le boulevard Carabacel lui-même est transformé au début des années 1880. Sa partie occidentale située au-delà de l’intersection avec le boulevard Dubouchage est renommée, vers 1880, avenue Des Ambrois ou Desambrois. Sa partie orientale située entre l'entrée de la rue Gioffredo et la quai Place d'Armes fait l’objet d’un projet de prolongement de la part de la municipalité, dès 1880 (cession de terrains). Les travaux sont engagés en août 1882 et achevés en août 1884 (Conseils Municipaux 1880-1884).  

Vers 1882-1885, c'est au tour du Palais Marie d'être transformé puis de l'une des Villas Boutau. 

Entre 1885 et 1890, la Villa Cauvin-Francinelli est construite à l'entrée orientale du boulevard, en remplacement de plusieurs maisons. Le grand bâtiment horizontal accoste désormais le Grand Hôtel de Paris.

Entre 1890 et 1894, l'ensemble du Grand Hôtel de Nice est exhaussé d'un niveau, d'est en ouest, et en 1894, le pavillon d'entrée le plus occidental de la Maison Ciaudo (ex Hôtel Périno) est détruit pour la construction d'une petite villa.


5- DE BRAY Jean Walbourg (1839-1901), Nice, Carabacel, vers 1877,
Vue panoramique de 21,8x8 cm sur carton de 22,3x10,3 cm, Collection personnelle.
En pied de colline, au bord du côté nord du boulevard sont présents, de droite à gauche :
le mur de clôture et le jardin du Grand Hôtel de Paris (le bâtiment n'est pas visible ici), le Palais à Marie,
l'Hôtel d'Europe et d'Amérique (ex Villa Joly), la Maison Ciaudo (ex Hôtel Périno)
 et l'Hôtel Fischer (ex Maison Blanchi).
Au sommet de la colline, on aperçoit l'extrémité supérieure du pavillon occidental du Couvent des Ursulines et celle de la Villa Boutau.
La datation de la photographie vient d'une part de la présence de l'enseigne de l'Hôtel Fischer (uniquement ouvert entre fin 1875 et fin 1877) et d'autre part de l'achèvement visible du pavillon occidental du Couvent des Ursulines (1877).



LES BÂTIMENTS LONGEANT LE CÔTE NORD DU BOULEVARD CARABACEL


- LE (GRAND) HÔTEL DE PARIS (actuel n° 4 du boulevard Carabacel)

Le Grand Hôtel de Paris, qui occupe un bâtiment construit vers 1857-1858 (Villa Marion aîné), a ouvert au plus tard en 1865. 

Eugène Jury, maître d’hôtel est signalé dans le recensement de la Ville de Nice de 1876, comme propriétaire, âgé de 58 ans, avec sa femme Julie, leurs trois enfants et dix membres du personnel (un pâtissier, trois cuisiniers, une lingère, un garçon d'hôtel et quatre domestiques).

L'annuaire niçois de 1877 cite Coste, en tant que directeur. 

Le Grand Hôtel de Paris, situé à l'entrée orientale du  boulevard Carabacel au n° 8 (images 1, 2, 4, 6, 18, 20), devient dès 1879 la propriété de Joseph Duittoz (né en 1858) & Eugène Jury.

En 1883, une publicité précise que le Grand Hôtel de Paris, boulevard Carabacel bénéficie de : "Ascenseur.- Téléphone.- Calorifère.- Bains.- Douches.- Eclairage électrique" (Guide Joanne, Aix-les-Bains, Marlioz et leurs environs, 1883 p 87).

Appartiennent à la même Maison, le Grand Hôtel du Louvre à La Bourboule (publicité de 1883, Duittoz-Jury propriétaire) puis le Grand Hôtel des Bains à Vichy (publicité de 1895, Jury propriétaire).

[Le Grand Hôtel de Paris perdure au XX° siècle. Il est associé à l'Hôtel Prince de Galles, son voisin, dès 1929, devenant l'Hôtel de Paris-Prince de Galles. L'emplacement de l'ancien Grand Hôtel de Paris est, depuis 1967, occupé par l'I.P.A.G.]



6- GILETTA Jean (1856-1933), Nice, vue prise de la Colline du Château, détail, vers 1881-1883,
tirage albuminé, Nice, Archives Municipales, Bibliothèque du Chevalier de Cessole.
En pied de colline, au bord du côté nord du boulevard sont présents, de droite à gauche :
l'Hôtel de Paris (ex Villa Marion), le Palais à Marie (ex Villa Boïeldieu), la Villa Ernestine (Mayrargue(s), ex Hôtel d'Europe et d'Amérique, ex Villa Joly),
 la Maison Ciaudo (ex Hôtel Périno) et l'Hôtel Bristol (ex Hôtel Fischer, ex Maison Blanchi), 
les trois Villas Boutau, la nouvelle Villa Boutau, le Grand Hôtel de Nice,
En deuxième ligne sont présents, de droite à gauche :
les trois Villas Francinelli, les trois Villas Joly (reliées entre elles), le Chalet Boutau.
Près du sommet de la colline, sont présents, de droite à gauche :
Le Couvent des Sœurs du Saint-Sacrement, la Villa Victoria puis la Villa Boutau.
et le Couvent des Ursulines.


7- Photographe anonyme, Nice, boulevard Carabacel, détail, vers 1881-1883,
tirage albuminé, 23,7x17,3 cm, Collection personnelle.
Cette photographie est peut-être d'Eugène Degand (1829-1911) car il existe des tirages identiques, au format Cabinet, signés de "J. Viale Avenue de la Gare 19 Nice", l'un de ses distributeurs dont la librairie est ouverte entre 1879 et 1883 puis attestée à cette adresse dans les annuaires de 1884 à 1887.
En pied de colline, au bord du côté nord du boulevard sont visibles, de droite à gauche :
 le Palais à Marie (ex Villa Boïeldieu), la Villa Ernestine (Mayrargue(s), ex Hôtel d'Europe et d'Amérique, ex Villa Joly), 
la Villa Francinelli (ex Hôtel Périno, ex-Maison Ciaudo), l'Hôtel Bristol (ex Hôtel Fischer, ex Maison Blanchi).
En deuxième ligne sont présents, de droite à gauche : les Villas Joly (trois villas reliées entre elles) et le Chalet Boutau.
Près du sommet de la colline, sont présents, de droite à gauche :
Le Couvent des Sœurs du Saint-Sacrement, la Villa Victoria, la Villa Boutau.
Au sommet de la colline : le Couvent des Ursulines.
Il est à noter que cette même photographie a servi de base à une estampe publiée dans l'ouvrage de Stéphen Liègeard, La Côte d'Azur, 1887 p 197 (voir sur Gallica).




- LE PALAIS À MARIE (ou Palais Marie) (actuel n° 6 du boulevard Carabacel)


Le Palais à Marie (Villa Boïeldieu) a été construit au milieu des années 1850 (images 1, 2, 4, 6, 18, 24). En décembre 1877, il est occupé par le baron et la baronne Leonino (Le Figaro du 31 décembre 1877 p 3).

La façade du Palais à Marie (images 3 et 8) est modifiée au début des années 1880 (vers 1883-1885) (image 8). La terrasse de son niveau supérieur est couverte, et couronnée en son centre d'un grand fronton hémicirculaire sculpté et interrompu et à ses extrémités latérales d'un petit fronton triangulaire. Les baies de la terrasse deviennent des trous d'ombre et sont accostées de pilastres à chapiteaux.

[Le Palais à Marie devient en 1905 l'Hôtel Palais Royal (et de Francfort). Le bâtiment est par la suite transformé en immeuble résidentiel (façade modifiée) qui subsiste encore aujourd'hui avec le nom de Palais Royal.]


8- GILETTA Jean (1856-1933), 337, Nice, Le Carabacel, vers 1889,
tirage albuminé, 21x27 cm, Collection privée.
En pied de colline, au bord du côté nord du boulevard sont visibles, de droite à gauche :
 le Palais à Marie (façade rénovée), la Villa Ernestine (Mayrargue(s), ex Hôtel d'Europe et d'Amérique, ex Villa Joly), 
la Villa Francinelli (ex Hôtel Périno, ex-Maison Ciaudo), l'Hôtel Bristol (ex Hôtel Fischer, ex Maison Blanchi), les trois Villas Bouttau, la nouvelle Villa Bouttau, le Grand Hôtel de Nice.
En deuxième ligne sont présents, de droite à gauche : les Villas Joly (trois villas reliées entre elles) et le Chalet Boutau.
Près du sommet de la colline, sont présents, de droite à gauche :
Le Couvent des Sœurs du Saint-Sacrement, la Villa Victoria, la Villa Boutau.
Au sommet de la colline : le Couvent des Ursulines.




- L'HÔTEL D'EUROPE ET D’AMÉRIQUE (ou Grand Hôtel d'Europe et d'Amérique) (actuel n° 8 du boulevard Carabacel ; avec en arrière la Villa Beau-Site, actuel n° 4 de la montée Carabacel)

L'hôtel, qui occupe un bâtiment construit à l'extrême fin des années 1850 (l'une des Villas Joly, celle positionnée au bord du boulevard) a été ouvert en 1866, par Bernard Balbi.

L'hôtel affiche le n° 9 du boulevard (images 3, 4 et 5) et reste dirigé par Bernard Balbi jusqu'en 1877 ou 1878 puis par Bastiant (ou Bastian), cité au n° 12 dans l'annuaire de 1879 (annuaire de 1878 absent).

Le bâtiment est cependant acheté à sa propriétaire la veuve Lubonis le 21 février 1879 et détruit pour laisser place, la même année, à la Villa Ernestine, construite par l'architecte Sébastien Marcel Biasini (1841-1913). La Villa Ernestine porte le prénom de sa nouvelle propriétaire, Ernestine Esther Pollonnais (née à Nice en 1810), veuve de Moïse Mayrargue(s), négociant (Nice 1805-Nice 1876). 

Le nom de Meyrargues/Mayrargues apparaît d'ailleurs sur de nombreux plans de la Ville de Nice (1882-1898), boulevard Carabacel, marqué au-devant de l'Hôtel de Paris, du Palais à Marie et de la Villa Ernestine.

La Villa Ernestine est, contrairement à l'ancien Hôtel d'Europe et d'Amérique, construite avec le même alignement et la même hauteur que le Palais à Marie (images 7 et 8). 

Précédée du jardin luxuriant avec bassin central de l'ancien Hôtel d'Europe et d'Amérique, elle offre un bâtiment conséquent à la façade sud constituée de trois niveaux et demi percés de cinq baies. 

L'entrée du rez-de-chaussée est précédée d'un porche. Ce dernier porte la terrasse du deuxième niveau auxquelles conduisent les deux volées monumentales d'escalier qui l'accostent (image 7).

Les baies de ce niveau sont encadrées de pilastres au centre et surmontées d'un décor sculpté aux extrémités. 
Au troisième niveau, les supports sont cette fois couronnés de chapiteaux corinthiens.

Au-dessus d'une corniche sculptée, les extrémités latérales sont dominées par un dôme couronné d'un motif crénelé et percé d'une baie plein cintre encadrée par deux figures imposantes de putti allongés. Ces derniers tiennent la guirlande qui interrompt le fronton hémicirculaire placé en-dessous.

L'ensemble du bâtiment est couvert d'une terrasse qui abrite en son centre une large verrière.

La façade appareillée, verticale et soignée de la Villa Ernestine contraste avec les bâtiments qui l'accostent, allongés, percés de simples baies, dépourvus de décor et dominés par une toiture traditionnelle. 

La villa est louée en 1891 par le grand-duc Pierre de Russie (The New York Herald du 27 octobre 1891 p 2) et en janvier 1894 par le général Sinelnikoff, gendre du ministre de l'Intérieur de Russie.

En 1893, un guide attire l'attention du visiteur sur la Villa Ernestine et le Palais Marie, dans leurs splendides jardins (Gustave Simons, Au pays des enchantements : d'Antibes à San Remo, T II, 1893 p 90).

Dès 1879, la partie hôtelière semble transférée au revers de son emplacement précédent, en remplacement de l'Hôtel et Pension de Genève qui déménage pour la petite rue Saint-Etienne.

L'Hôtel d'Europe et d'Amérique occupe alors la Villa Joly la plus orientale et est dirigé par Joseph Ollier (annuaires de 1880 à 1883 absents, hôtel cité dans les annuaires de 1884-1889). L'enseigne, Hôtel & Pension, visible sur certaines photographies (image 7) derrière la Villa Ernestine, couronne sa terrasse en partie couverte et ornée d'un décor en stuc

L'hôtel semble cesser son activité en 1889 (absent des annuaires des années 1890) et l'enseigne disparaît. L'une des trois villas prend le nom de Villa Beau-Site dans les années 1890 (n° 12 bis), occupée notamment par Albert Gauthier, consul de Roumanie, dont la belle salle d'armes attire de nombreux amateurs.

[En 1928, la Villa Ernestine devient l'Impérial Hôtel. Quelques modifications sont alors appliquées à la façade sud. Le porche et les deux volées d'escalier latérales sont démolies. L'entrée est cependant précédée d'un nouveau portique central en saillie. Ce dernier offre des baies jumelles reposant alternativement sur une grosse colonne inspirée de l'ordre dorique et sur un culot, et porte la terrasse centrale du premier niveau. L'Hôtel subsiste aujourd'hui sous le nom d'Hôtel Impérial.
A l'arrière de l'Hôtel Impérial, les trois Villas Joly reliées à l'extrême fin des années 1860, subsistent encore sous l'appellation de Villa Beau-Site ou celle de Palais italien. Des colonnes en pierre ont remplacé les anciennes colonnes métalliques de la façade de la villa la plus occidentale.]


9- Nice, boulevard Carabacel, Hôtel Impérial, 2019,
photographie numérique couleur.


10- Nice, boulevard Carabacel, Hôtel Impérial, détail du dôme occidental, 2019,
photographie numérique couleur.


11- Nice, boulevard Carabacel, La Villa Beau-Site, 2019,
photographie numérique couleur.




- L'HÔTEL PÉRINO  (actuels n° 10 et 12 du boulevard Carabacel)

L'hôtel, qui occupe un bâtiment construit au milieu des années 1850 (Maison Ciaudo, précédée de deux petits bâtiments d'entrée), a ouvert en 1868 et porte le nom de son propriétaire (Pierre Périno).

Le recensement de la Ville de Nice de 1876 cite Pierre Périno, 32 ans, sa femme Julie et leurs deux jeunes enfants.

L'hôtel semble cependant cesser son activité en 1877 (absent du plan de 1878 et des annuaires édités à partir de cette même date). Périno (Tomati et Cie) gère ensuite l'Hôtel d'York, au 6, place Saint-Dominique (annuaire niçois de 1879).


12- Annonce du transfert de l'Hôtel Périno parue dans Les Echos de Nice du 29 novembre 1877,
Nice, Bibliothèque municipale Nucéra.



L'Hôtel Périno du boulevard Carabacel devient la Villa Francinelli (n° 14) (images 3, 5, 7, 8). 

Au printemps 1894, la Villa est disponible, "Nice, gd local p. pensionnat ou hôtel à vendre ou à louer, quart. Carabacel, pos. sup., eau et gaz. S’adr. ag. Pt Marseillais, Nice" (annonce parue dans Le Petit Marseillais des 2, 5, 8 et 13 avril 1894). 

La villa est achetée par J.-C. Bruderer. Ce dernier remplace cette année-là le petit bâtiment d'entrée occidental par une petite villa (voir la première partie de cet article, images 6, 13 et 14). Elle est l’œuvre de deux architectes niçois, Albert Tournaire (1862-1958), Grand prix de Rome, associé à l’architecte Joseph Mars (1864-1918) (Archives municipales de Nice 2T150).

La villa, précédée de grilles offre, après quelques marches, une façade à deux niveaux de trois baies. Les baies du second niveau sont soulignées de balcons ouvragés et dominées par un décor végétal sculpté, une corniche ornementée reposant sur de longs corbeaux et un petit fronton triangulaire central.

[Le bâtiment principal (n° 10 du boulevard), le petit bâtiment d'entrée oriental (n° 10, actuel Théâtre de l'Eau Vive) et la petite villa (n° 12) existent encore aujourd'hui. La petite villa a pris le nom de Villa Réséda en 1901, de Villa Tyndaris en 1925 (puis de Pension Tyndaris), dénomination qu'elle conserve encore aujourd'hui.]


13- Nice, n° 10, boulevard Carabacel, 2019,
photographie numérique couleur.


14- Nice, boulevard Carabacel, La Villa Tyndaris, 2019,
photographie numérique couleur.




- LA MAISON BLANCHI DEVENUE L'HÔTEL FISCHER PUIS L'HÔTEL BRISTOL (actuel n° 14 du boulevard Carabacel)

Cet immeuble, construit au milieu des années 1850, appartenait à l'épouse de Zéphyrin Blanchi. Il est acheté à ce dernier par Edouard Fischer en 1875 et devient l'Hôtel Fischer (images 3, 4, 5). Son ouverture a lieu en décembre 1875 (Les Echos de Nice, chronique du 12 décembre 1875, publicité du 28 décembre 1875).

Edouard Fischer (né en Suisse, vers 1840), maître d'hôtel, est cité avec sa femme dans le recensement de la Ville de Nice de 1876.

Le nom de l'hôtel est pour sa part signalé dans l'annuaire niçois de 1877 (annuaire de 1876 absent) puis sur le plan indicateur du 1er janvier 1878 (image 4). 

Un fronton triangulaire couronne désormais la façade et reçoit l'enseigne de l'hôtel (images 3 et 5).

Suite à une faillite, l'Hôtel Fischer est vendu aux enchères en 1877. Acheté par Joseph Duittoz (né en 1858) et son frère Simon (né en 1856), il prend alors le nom d'Hôtel Bristol (cité dans les annuaires niçois de 1879 et de 1884-1919) (images 7, 8).


15- Publicité pour l'Hôtel de Bristol parue dans Les Echos de Nice du 17 janvier 1878,
Nice, Bibliothèque municipale Nucéra.


16- Publicité pour l'Hôtel Bristol parue dans l'ouvrage du Dr Rouget, Nice en poche, 1883 p 4.


17- Publicité pour l'Hôtel Bristol parue dans Le Gaulois littéraire et politique du 12 décembre 1892 à avril 1893, Paris, BnF.



[L'Hôtel Bristol devient en 1919, la Maison Blanche, internat de jeunes filles. L'association qui gère cette institution, rachète ensuite l'immeuble en 1922. Le bâtiment laisse la place en 2015, à un nouvel immeuble qui conserve le nom et les fonctions de l'ancienne Maison Blanche.]


18- Photographe anonyme, Nice, vue de la colline du Château, détail, vers 1890-1892,
Collection privée.
Noter à l'est la présence de la Villa Cauvin-Francinelli en début de boulevard (futur Hôtel Prince de Galles), et à l'ouest l'étage nouvellement construit sur la moitié du bâtiment du Grand Hôtel de Nice.




- LA PENSION OU VILLA BOUTAU (ou Bouttau) (actuel n° 20 du boulevard Carabacel)

Construites avant 1860, deux des trois Villas Boutau, situées au bord du boulevard, sont agrandies et alignées sur la troisième, vers 1875 (images 4, 6). 

Elles sont louées pendant la saison d'hiver à de riches personnalités, comme la duchesse de Hamilton, princesse de Bade, en novembre 1880 (La Fantaisie artistique et littéraire du 13 novembre 1880 p 6) et à la fin des années 1880, au roi et à la reine de Wurtemberg qui viennent y passer plusieurs mois lors de trois hivers successifs (1886-1888).

L'une des trois Villas (image 6) est surélevée au milieu des années 1880 (image 8) et les Villas semblent reliées entre elles. "Recommandons : Les villas Boutau, du boulevard Carabacel, maisons très simples, reliées entre elles pour l'installation du Roi de Wurtemberg, qui depuis deux saisons y mène une vie toute aussi simple mais pourtant royale existence près de son auguste compagne, cette Olga Nicolaïevna dont la réputation de beauté fut sans rivale parmi les princesses de son temps" (Stephen Liégeard, La Côte d'Azur, 1887 p 199 ; voir aussi, The New York Herald du 1er mars 1888 p 2). 

Un Grand Chalet Boutau (ou Villa Le Chalet) est élevé, plus en retrait, vers 1879-1880. Sa façade sud semble comme timbrée d'une grande croix centrale, probablement dessinée par les formes sombres des volets et du balcon qui s'entrecroisent (images 6, 7, 8, 18, 24).

La baronne E. de Kronenberg est notamment signalée en 1891 au Chalet Boutau, 20, boulevard Carabacel (Bulletin de la Société de secours aux blessés militaires, janvier 1891 p 28).

[Un deuxième chalet, plus à l'ouest, accoste le précédent dès les toutes premières années du XX° siècle. L'ensemble des villas et chalets Boutau disparaît au début des années 1920, pour céder la place à la Chambre de Commerce et d'Industrie, érigée entre 1921 et 1923, et toujours présente aujourd'hui au n°20.]


19- JACKSON James (1843-1895), Nice sous la neige, Jardin de la Villa Boutau, boulevard de Carabacel, 15 janvier 1893,
 Paris, BnF, vue 64 sur Gallica.




- VILLA BOUTAU (actuel n° 5 de l'avenue Emile Bieckert)

A côté du Grand Hôtel de Nice, du côté est, se construit vers 1880 une nouvelle Villa Boutau (n° 28), constituée de quatre niveaux percés de neuf baies sur la façade sud (image 20 ci-dessous et 6, 8, 18, 24).

Dans les années 1890, résident à la Villa Boutau le grand-duc Georges de Leuchtenberg et prince Romanovsky (général de l'armée russe) et sa seconde épouse la princesse Anastasia de Monténégro.

[Cette villa devient le Palais de la Reine en 1905, l'Hôtel du Palais de la Reine en 1907, le Pavillon de l'Hermitage en 1910, le Langham Hôtel en 1911 et enfin le Palais Langham en 1941 (immeuble résidentiel en copropriété).]


20- DEGAND Eugène (1829-1911), Grand Hôtel de Nice. A Nice, tirage des années 1884-1887,
prise de vue vers 1880-1887, tirage albuminé de 9,7x15 cm sur carton de 11x16,5 cm, Collection personnelle.
De gauche à droite : le Grand Hôtel de Nice et son annexe puis la nouvelle Villa Boutau.
Sur le flanc de la colline et le sommet : la Villa (familiale) Boutau, le Couvent des Ursulines et la Villa Victoria.




- LE (GRAND) HÔTEL DE NICE (ou Grand Hôtel et Pension de Nice) (actuel n° 28 du boulevard Carabacel)

 Le Grand Hôtel de Nice s'est installé dans le bâtiment Tori dès sa construction en 1864 et le directeur Charles Kraft en est devenu le propriétaire en 1874.

Suite à une demande formulée en novembre 1874, il fait reconstruire en 1875, un bâtiment annexe au sud-est du terrain, au bord du  boulevard. Ce dernier est constitué de 3 niveaux de huit ou neuf baies sur la façade sud, d'une baie sur les angles et de deux baies sur les façades latérales. Les baies du troisième niveau reçoivent le décor sculpté le plus soigné et sont surmontées de larges motifs végétaux ; sur les cinq baies centrales, ces motifs accostent une tête de femme surmontée d'un petit fronton triangulaire.

Vers 1879-1881, le bâtiment principal est fortement agrandi vers l'est et presque doublé par une construction de même hauteur, avec quatre niveaux percés de onze baies (image 20 ci-dessus). A l'entrée un portail, encadré de deux piliers surmontés d'une figure féminine sculptée déhanchée et portant un vase, précède la montée vers le grand bâtiment.

Vers 1890-1891, l'ensemble se voit désormais exhaussé d'un sixième niveau, d'abord sur la partie nouvellement construite (image 18) puis sur l'ancien bâtiment (image 24).

Les travaux s'achèvent en 1894 par l'ajout d'un toit surélevé à quatre pans (image 24), à l'extrémité occidentale de l'immense façade horizontale.

[En 1936 ou 1937, le Grand Hôtel de Nice devient un immeuble résidentiel en copropriété qui subsiste encore aujourd'hui, sous la dénomination de Palais de Nice.]


21- Nice, boulevard Carabacel, Le Palais de Nice, 2019,
photographie numérique couleur.


22- Nice, boulevard Carabacel, Le Palais de Nice, détail du niveau supérieur de l'extrémité occidentale, 2019,
photographie numérique couleur.


23- Nice, boulevard Carabacel, Annexe du Palais de Nice, 2019,
photographie numérique couleur.




- L'HOTEL ET PENSION DE GENÈVE (actuel n° 4 de la montée Carabacel)

L'Hôtel et Pension de Genève a ouvert vers 1867, dans l'une ou plusieurs des Villa Joly construites vers 1858-1860. Il a pour propriétaire Jean Rusterhofftz, avec comme maître d'hôtel Henri Trüb. L'hôtel est signalé dans les annuaires niçois jusqu'en 1877.

L'hôtel garde le même nom mais déménage en 1878 pour la petite rue Saint-Etienne, Villa de Beauretour, avec cette fois Henri Trüb comme propriétaire (annuaire de 1879)L'hôtel cède ainsi la place à l'Hôtel d'Europe et d'Amérique (lui-même remplacé par la Villa Ernestine en 1879).

[A l'arrière de l'Hôtel Impérial, les trois Villas Joly reliées à l'extrême fin des années 1860, subsistent encore sous l'appellation de Villa Beau-Site ou celle de Palais italien.]



- L'HÔTEL DU PRINCE DE GALLES

Un premier Hôtel du Prince de Galles est cité de 1865 à 1872 au 18, boulevard Carabacel, à l'extrémité occidentale du boulevard (côté sud de l’actuelle avenue Desambrois) et n’est plus cité par la suite.

Un hôtel du même nom est cependant signalé dans les annuaires niçois de 1884 à 1887 (annuaires de 1880-1883 absents), au 23, avenue de la Gare, dirigé par Wantz & Cie, et apparaît une dernière fois en 1888, au n° 31, dirigé par Vauthier.

[L'hôtel est de retour boulevard Carabacel au début du XX° siècle et occupe, au n° 2, le grand bâtiment horizontal de la Villa Francinelli-Cauvin (quatre niveaux percés de treize baies) construit à l'entrée orientale du boulevard à la fin des années 1880 (image 24 ci-dessous). 

L'Hôtel du Prince de Galles est cité dès 1907 (Practical Guide to Nice, Monaco, Beaulieu and the Alps, 1907 p 62) mais n'apparaît dans les annuaires niçois qu'à partir de 1914. 
Il est associé, dès 1929, au Grand Hôtel de Paris qui l'accoste. Il devient un immeuble résidentiel en copropriété en 1947. Démoli au début des années 2000, il cède la place à un immeuble résidentiel contemporain nommé Villa Prince de Galles qui occupe toujours le n° 2.]


24- Photographe anonyme, Panorama de Nice vu du Château, détail, vers 1898-1900,
vue 35, F. 16, photographie extraite de l'album de 125 photographies,
Voyages en France : Bretagne, Côte d'Azur, environs de Paris, Val de Loire, Normandie
Paris, BnF, voir sur Gallica.
L'Excelsior Régina Palace, érigé entre 1895 et 1897, couronne désormais la colline de Cimiez.




LES BÂTIMENTS NORD DU HAUT DE LA COLLINE 


- LE COUVENT DU SAINT-SACREMENT (actuel n° 4, chemin de Saint-Charles)

Installées au plus tard en 1868 dans l'ancienne Villa Ferrara, les sœurs du Saint-Sacrement et de Saint-Joseph n'ont pas cessé d'agrandir les bâtiments du couvent jusqu'en 1875 (images 1-4, 6-8, 18, 24).

Au revers du grand bâtiment de façade, un cloître et une grande chapelle ont été érigés au nord, la chapelle fermant l'ensemble du côté oriental (images 25 et 26). 

Le Guide-Bleu Joanne, Nice pratique et pittoresque de 1888 (2° éd., p 64) décrit ainsi l'établissement : "Au-dessous [du couvent de Sainte-Ursule], on voit le couvent du Saint-Sacrement qui est également une excellente maison d'éducation. On y admet des dames pensionnaires qui sont traitées à part".



25- Carte-lettre, Le Pensionnat du Saint-Sacrement, vers 1900,
vue nord-sud, Collection personnelle.
Voir sur le site des Archives Départementales des Alpes-Maritimes, une vue de 1907 (cote : 10FI2355).


26- LL. Éditeur, carte postale, 204. Nice. - Le Château et le Mont-Boron, détail, vers 1910,
le Couvent du Saint-Sacrement vu du sommet de la Colline de Carabacel,
vue nord-est, Collection personnelle.




[En 1903, les Congrégations religieuses sont interdites. Les sœurs vont, semble-t-il réussir à conserver la propriété, sans porter l'habit religieux. A la fin du XX° siècle (?), le bâtiment devient une maison de retraite avec quelques sœurs, en retraite également. L'EHPAD Saint-Charles est désormais fermé].



27- Google Maps, Nice, boulevard Carabacel, vue satellite, détail de l'EHPAD Saint-Charles, 2019.
Le bâtiment de l'ancienne chapelle du Couvent du Saint-Sacrement a été fortement remanié et allongé.


28- Nice, boulevard Carabacel, Ancien EHPAD Saint-Charles, façade sud, 2019,
photographie numérique couleur.


29- Nice, boulevard Carabacel, Ancien EHPAD Saint-Charles, façade nord, 2019,
photographie numérique couleur.



- LA VILLA VICTORIA (actuel n° 7 de la montée de l'Hermitage)

Sur le plan de 1865, une Villa Victoria, construite avant 1860, est positionnée à l'ouest des Villas Joly. Sur les photos des années 1860, le bâtiment apparaît presque carré, constitué de quatre niveaux percés de six baies sur sa façade sud et de cinq sur ses façades latérales (actuel emplacement de la Villa Cynthia).

La villa semble reconstruite vers 1869, un peu plus haut sur la colline, dans l'alignement du Couvent du Saint-SacrementLe bâtiment est ensuite fortement agrandi à l'ouest vers 1873-74 et est désormais constitué de trois niveaux (images 1-3). Il apparaît sur certaines photographies des années 1873-1879 et sur le plan du 1er janvier 1878 (image 4). 

La Villa est transformée vers 1880. Sa façade sud est pourvue d'une tourelle dominante à son extrémité occidentale et d'une partie centrale exhaussée, accostée au dernier niveau de balustrades et de deux frontons hémicirculaires (images 6, 7, 8, 18, 20, 24).

La Villa est mise en vente en janvier 1887 (image 30 ci-dessous).



30- Annonce de vente de la Villa Victoria 
parue dans La Justice du 20 janvier 1887 p 4.




[La Villa Victoria devient le Carlton-Hôtel en 1906 (son nom n'apparaissant dans les annuaires niçois qu'à partir de 1912) et l'ensemble du bâtiment est exhaussé d'un niveau. En 1923, l'hôtel est agrandi du côté occidental, la tourelle devenant centrale. Si le bâtiment subsiste aujourd'hui, l'hôtel est désormais fermé].



31- Nice, boulevard Carabacel, Ancien Hôtel Carlton, façade sud, 2019,
photographie numérique couleur.



- LA VILLA FAMILIALE BOUTAU (actuel n° 11 de l'avenue du Bois)

La Villa familiale, construite avant 1858, est située près du sommet de la colline (images 1-4, 8, 18, 20, 24). Elle perdure jusqu'au début du XX° siècle. 

[Son emplacement est désormais occupé par la Résidence Carabacel].



- LE COUVENT DES URSULINES (actuel n° 42 de l'avenue Emile Bieckert)

Les Ursulines (couvent et pensionnat) se sont installées au sommet de la colline en 1868 (acte d'achat par Blanche Rocher de Perret, Mère Marie-de-Jésus, le 24 juillet 1868), dans les locaux de l'ancienne Villa Venanson (début du XVIII° siècle), devenue la Villa du prince russe Soutzo.

Suite au projet de nouvelle et grande construction envisagé dès le début des années 1870, une cérémonie de pose de la première pierre du nouvel édifice a lieu en 1875. 

Les travaux avancent rapidement. La chapelle provisoire installée au premier étage est bénie par Mgr Sola, évêque de Nice, le 25 février 1876.

L'ancienne Villa Venanson est conservée le temps des travaux (images 1 et 2) mais vers 1877, sa partie nord-est est ensuite démolie (image 3). 

Le troisième aumônier des Ursulines de Nice (depuis septembre 1874), le chanoine Victor Postel (1823-1885), écrit en 1878 : "Bientôt se dressa sur les hauteurs de Carabacel ce monastère qu'on aperçoit aujourd'hui de tous les points de la ville, et qui a devant lui les flots bleus de la Méditerranée, les navires du port, les monuments de la cité, l'éternelle verdure des jardins, des vallées, des montagnes de ce coin privilégié de notre France (...). La façade actuelle a soixante-quinze mètres sur 25 de hauteur, avec deux avant-corps formant pavillons aux extrémités" (Chanoine Victor Postel, Histoire de sainte Angèle Merici et de tout l'ordre des Ursulines, 1878, vol. 2, pp 412-419, ouvrage en ligne ; voir aussi, Mgr Foulon, Mgr Postel, sa vie et ses œuvres, Paris, 1885 pp 234-237. 

Les travaux sont menés d'est en ouest comme les photographies le révèlent. Le gros œuvre semble achevé en 1877 mais l'argent commençant à manquer, les Ursulines sont contraintes de revendre une partie de la propriété en 1879 (images 32 et 33 ci-dessous).


32- Annonce de mise en vente de la Villa de l'Ermitage, 
parue dans Le Figaro du 22 janvier 1879 p 6  (Paris, BnF).


33- Annonce de mise en vente de la Villa de l'Ermitage,
 parue dans Le Figaro du 15 février 1879 p 3 (Paris, BnF).



A l'occasion d'une cérémonie de profession religieuse d'une jeune novice dans la chapelle de l'établissement, un article de L'Univers du 16 août 1888 (p 3) célèbre le monastère : "Ceux qui ont visité pendant la saison d'hiver, la ville de Nice ont admiré, sans doute, le magnifique monastère des ursulines qui s'élève au sommet de la verdoyante colline qui domine elle-même le quartier de Carabacel. A l'abri des vents du Nord, il reçoit sans obstacles et dans les conditions les plus hygiéniques les rayons vivifiants du soleil du Midi, tempérés d'ailleurs par la brise de mer qui modère la chaleur de l'été. Un horizon tel que Nice seule peut offrir charme et étonne ; le regard embrasse à la fois l'ancienne et la nouvelle ville, le port et les admirables contours de la baie des Anges et ne trouve au-delà d'autres limites que la mer et le ciel. Là, depuis près de vingt ans, les ursulines travaillent à l'éducation des jeunes filles appartenant à l'élite de la société niçoise ou de la colonie étrangère, sous l'habile direction d'une supérieure éminente par les qualités d'esprit et de cœur qui la distinguent. Louis Veuillot [1813-1883, journaliste catholique, défenseur de l'Enseignement privé, ancien directeur du journal L'Univers], traversant la ville de Nice [probablement en janvier 1873], avait visité ce monastère et y a laissé des témoignages de son admiration et de sa sympathie que l'on y conserve précieusement".

Le Guide-Bleu Joanne, Nice pratique et pittoresque de 1888 (2° éd., p 64) décrit ainsi l'établissement : "Un couvent des plus beaux couronne le faîte de la colline, le couvent de Sainte-Ursule. C'est un pensionnat que nous recommandons spécialement à la colonie étrangère. Les jeunes filles y respirent l'air pur de la campagne, et la brise marine qui souffle doucement matin et soir ; elles y reçoivent en outre une éducation des plus soignées et une instruction sérieuse" (images 3-4, 6-8, 18, 24).

Des petites annonces paraissent dans le New York Herald, de novembre 1890 à février 1891 (image 34).



34- Annonce pour le Pensionnat de Sainte-Ursule,
parue dans le New-York Herald du 22 décembre 1890 p 2.



[En 1903, les Congrégations religieuses sont interdites. Les Ursulines de Nice sont expulsées le 1er avril 1904 (La Libre Parole du 9 juin 1903 p 3 et du 5 avril 1904 p 2, La Gazette de Château-Gonthier du 10 avril 1904 p 5). Vendu aux enchères, le couvent de l'Hermitage devient un hôtel. Le bâtiment, transformé en 1906, devient le prestigieux Hôtel Hermitage. Dans les années 1930, l'ensemble devient la copropriété qui existe encore aujourd'hui, sous le nom de Palais de l'Hermitage.]



QUELQUES HÔTELS DU CÔTÉ SUD DU BOULEVARD CARABACEL


L’HÔTEL CARABACEL (actuelle avenue Desambrois)

L’Hôtel Carabacel, ouvert au début des années 1860 à l’extrémité occidentale du boulevard Carabacel, est encore signalé dans l’annuaire de 1879 au 35, boulevard Carabacel. 

Cependant la partie du boulevard Carabacel située au-delà de l’intersection avec le boulevard Dubouchage est renommée vers 1880. L’hôtel est, dès l’annuaire de 1884, signalé dans le quartier de Carabacel au 5, avenue Desambrois, avec comme maître d’hôtel, Gimello M. puis sous le n° 7 (dès l’annuaire de 1890).

[L’Hôtel perdure à cette même adresse au-delà des années 1930].



L'HÔTEL ET PENSION DE LONDRES (actuel n° 13 du boulevard Carabacel)

L'Hôtel et Pension de Londres, cité dès 1867, n'est répertorié dans les annuaires niçois qu'à partir de 1877. Il est situé sur le trottoir sud du boulevard Carabacel, côté est, à l'angle occidental de la rue Gioffredo (plan de 1878) mais également à l'angle de la rue Penchiennati (Penchienati ou Penchienatti). 

L'hôtel affiche en 1877 le n° 6 du boulevard puis le n° 17 dès 1878 (annuaire de 1879, publicité de janvier 1883 ; image 35 ci-dessous). Il bénéficie d'un grand jardin au sud, donnant sur la rue Penchiennati.

L'hôtel est dirigé par Turcan (annuaire niçois de 1879) puis, au plus tard en 1883, par Hugo Bünge (annuaire de 1884). 

L'Hôtel est cité pour la dernière fois dans une publicité de l'annuaire niçois de 1884 qui indique paradoxalement son changement de direction et sa remise à neuf (image 36 ci-dessous).


35- Publicité pour l'Hôtel de Londres, 
parue dans le Le Figaro du 8 janvier 1883 p 4.


36- Publicité pour l'Hôtel et Pension de Londres, 
parue dans l'annuaire niçois de 1884.



37- Nice, Vue de la Colline Carabacel depuis la Colline du Château, 2019,
vue sud-est/nord-ouestphotographie numérique couleur.
Le Palais de l'Hermitage domine la colline.