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dimanche 20 février 2022

1218- "LES SOLEILS DE ROZIER-CÔTES-D'AUREC (LOIRE)" PAR L'ASSOCIATION "LES CHEMINS DU PETIT PATRIMOINE"

 

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POUR TOUT CONTACT AVEC L'ASSOCIATION :



LES SOLEILS DE ROZIER-CÔTES-D'AUREC (LOIRE)


Ces "soleils" sont une invitation à découvrir un patrimoine exceptionnel au cœur d'un village du Haut-Forez.

C'est provoquer une rencontre qui embrasse et dépasse le pittoresque touristique pour appréhender la symbiose entre l'architecture religieuse et l'organisation de l'habitat.

La découverte se fait tentation touristique, historique, sacrée architecturale, symbolique, gnomonique, géobiologique.

Le langage se cache dans les pierre, sculptures, jeux de lumière, géologie, et s'illumine dans la ronde des saisons.

Tout est encore à dire, à voir, à ressentir. "Mille détails qui font l'espace, comme les instants font le temps".

Demain, de nouvelles aurores, une multitude de rayons de soleil viendront tisser les mailles d'un futur éternel sous LES SOLEILS DE ROZIER-CÔTES-D'AUREC.


Marie-Louise Guillaud-Bataille,

Présidente de l'Association, "Les Chemins du Petit Patrimoine".



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"LES CHEMINS DU PETIT PATRIMOINE" :









mercredi 9 février 2022

1217-ANNE CAROL : "LA MISE EN PIÈCES DE GAMBETTA - AUTOPSIE D'UN CORPS POLITIQUE", JANVIER 2022

 

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Anne Carol, Professeur d’histoire contemporaine à l'Université d’Aix-Marseille, vient de publier en janvier 2022, aux Editions Jérôme Millon, "La mise en pièces de Gambetta - Autopsie d'un corps politique". 


En avril 1909, le président de la République Armand Fallières doit inaugurer le monument que la ville de Nice a élevé à la mémoire d’un des fondateurs du régime: Léon Gambetta, inhumé dans le cimetière municipal. Un dépôt de gerbes sur la tombe est prévu. La municipalité décide pour l’occasion de transférer les restes du grand homme dans un tombeau plus monumental que la modeste concession familiale où il repose depuis 1883. Il faut donc l’exhumer.

C’est un corps incomplet, très mutilé qui s’offre aux yeux des assistants: un corps décapité et privé de son bras droit, mais aussi de son cœur et d’une partie de ses entrailles. Comment en est-on arrivé là? Comment interpréter cette mise en pièces? C’est à ces questions que cette nécrographie s’efforce de répondre.



POUR EN SAVOIR PLUS





lundi 7 février 2022

1216-LES "DESGRANGES" : TROIS GÉNÉRATIONS DE PHOTOGRAPHES

 

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LES "DESGRANGES" : TROIS GÉNÉRATIONS DE PHOTOGRAPHES 


Cet article a été écrit en collaboration avec Hervé Lestang : portraitsepia.fr/



- "DESGRANGES", DESGRANGE ou DEGRANGE Joseph André (1842-1915)


GRÉSIN

Joseph André Degrange/Dégrange est né le 23 décembre 1842 à Grésin (Savoie). Il est le dernier des enfants de Jean François Degrange, cultivateur, et de Sophie Dubost qui se sont mariés vers 1824. 

Il a cinq frères et sœurs, François Marie (né en 1825), François Henri (né en 1828), Joséphine Andréanne (née en 1832), Henriette (née en 1835) et Antoine Philippe (né en 1840).

Les enfants perdent leur mère le 6 septembre 1846 (André a 3 ans) et leur père le 7 octobre 1857 (André a 14 ans). Ils partiront pour la plupart s’installer à Lyon (à 90 km). Lors des mariages successifs des frères et sœurs d’André, entre 1855 et 1862, leur nom de famille est désormais orthographié, "Desgrange". 


LYON

A la fin des années 1850, Joseph André Degrange quitte Grésin pour se former à la photographie à Lyon, probablement hébergé chez l’un de ses frères ou sœurs. Rien n’est connu de son parcours professionnel (apprenti, employé) jusqu’au milieu des années 1860.


ANNECY

Lors de son mariage à Aix-les-Bains (Savoie), le 13 février 1867, avec Antoinette Godiat/Goddiat, sans profession, âgée de 22 ans (née le 28 mai 1845 à  Aix-les-Bains), "Degrange Joseph André" est dit "photographe, domicilié à Annecy, Haute-Savoie, âgé de 24 ans".

Son atelier annécien, ouvert depuis peu, peut-être dès 1865 ou 1866, est attesté par des Cartes de visite (portraits et vues) qui présentent :

- un recto muet, et au verso, sous les armoiries de la Ville de Lyon, "Desgrange (sic) - Photographe - [Lyonnais] - près le Pont du Paquier - A Annecy" (une Cdv datée de décembre 1867, une autre d'avril 1868). 

Certaines vues d’Annecy portent au verso la petite étiquette rectangulaire de la librairie annécienne (attestée dès 1864) de Jean Burnod (1819-1882) qui diffuse les photographies, "J. Burnod – Libraire".

"Desgranges (sic), photographe à Annecy", remporte une médaille d’argent au Concours agricole, industriel et artistique d’Albertville (Savoie) de septembre 1869 (Le Courrier des Alpes du 2 octobre 1869 pp 1-2 ; Journal de la Savoie du 6 octobre 1869 p 3).

Dès 1869 ou 1870, André Desgranges cède son atelier d’Annecy au photographe Philippe Calligé. Ce dernier, précédemment marchand de vins à Annecy (Le Courrier des Alpes du 2 avril 1868 p 4), porte au recto de ses Cartes de visite, "Photographie Desgranges - - P. Calligé. Succr à Annecy" (une Cdv au dos muet, datée de septembre 1870) puis au verso,  "Photographie Desgranges - dessins recto et verso de la médaille d’Albertville encadrant la date de 1869 - Ppe Callige - Sr - Près le Pont du Paquier - Annecy" (une Cdv datée de juin 1871).


- DESGRANGE André (1842-1915), Portrait de Marie Girod enfant, recto, vers 1865-1869 (?),
recto muet, 
tirage albuminé de 9,3x5,5 cm sur carton de 10,3x6 cm, Collection personnelle.

- DESGRANGE André (1842-1915), Portrait de Marie Girod enfant, verso, vers 1865-1869 (?),
inscriptions au verso, sous les armoiries de la Ville de Lyon,
 "Desgrange - Photographe - près le Pont du Paquier - A Annecy"
inscription manuscrite, "Marie Girod" [Marie Joséphine Girod, 1851-1902 ?]
carton de 10,3x6 cm, Collection personnelle.


- DESGRANGES André (1842-1915), Portrait de prêtre, recto, vers 1868,
recto muet, 
tirage albuminé de 9,2x5,4 cm, sur carton de 10x5,9 cm, Collection personnelle.

- DESGRANGE André (1842-1915), Portrait de prêtre, verso, vers 1868,
inscriptions au verso, sous les armoiries de la Ville de Lyon,
 "Desgrange - Photographe - près le Pont du Paquier - A Annecy"
inscription manuscrite, "12 avril 1868 - Pâques - N. Alivond",
carton de 10x5,9 cm, Collection personnelle.



ITINERANCE ?

Il est intéressant de noter qu’aucune Carte de visite connue d’André Desgranges ne fait mention de la médaille de 1869 avec l’adresse d’Annecy (Haute-Savoie) ou celle, plus rare, des Abrets (Isère), "Desgranges - Photographe - Aux Abrets" (sur fond jaune). 

André Desgrange va cependant afficher sa médaille sur des cartons-photos à fond blanc, beige ou jaune, dépourvus de nom de ville, ce qui peut laisser supposer qu’il poursuit ou entame une carrière de photographe ambulant :

- recto muet et au verso, "Médaille d’Honneur - 1er Prix - Photographie - Desgranges",

- recto muet et au verso, "Médaille d’Honneur - 1er Prix - Desgranges - Photographe",

- recto muet avec liseré brun encadrant le tirage, et au verso, "Médaille d’Honneur - 1er Prix - dessins recto et verso de la médaille d’Albertville encadrant la date de - 1869. - Desgranges - Photographe",

- au recto, "Photographie Desgranges" et liseré brun encadrant le tirage, et au verso, "Récompense - 1er Prix - dessins recto et verso de la médaille d’Albertville encadrant la date de - 1869. - Desgranges - Photographe ".


VOIRON

André Desgranges ouvre ensuite un atelier à Voiron (Isère) à une date non précisée. Si André Desgranges n’est pas cité dans le recensement de la Ville de Voiron de 1872, il est signalé, rue d’Expilly (n° 12) dans celui de 1876, impliquant une installation entre 1872 et 1875. 

Les cartons-photos révèlent l’adresse de la rue Expilly : 

- recto muet et au verso, "Médaille d’Honneur - A. Desgranges (sic) - Photographe - Rue Espilly (sic) - Voiron (Isère)", carton à fond jaune (milieu des années 1870 ?),

- recto muet et au verso, "Médaille d’Honneur - A. Desgranges - Photographe - Rue Expilly - Voiron, Isère", carton à fond abricot (milieu des années 1870 ?),

- recto muet et au verso, "sous une médaille rendant hommage à Daguerre et Niepce et présentant leur nom et leur profil - Médaille d’Honneur - 1er Prix - 1869 - dessins recto et verso de la médaille d’Albertville - dessins recto et verso d’une médaille contenant à gauche, Spécialité Pour Enfants, et à droite, Portraits Grandeur Naturelle - A. Desgranges - Photographe- Rue Expilly [ou plus rarement - Espilly] - Voiron (Isère)", carton à fond blanc ou beige (milieu des années 1870 ?) 

- cartons semblables à la description précédente mais sur fond jaune ou orange à encre brune (seconde moitié des années 1870 et début des années 1880 ?) 

- cartons semblables à la description précédente mais sur fond noir et encre dorée (vers 1883-1885)

- cartons semblables à la description précédente mais sur fond bordeaux et encre dorée, avec au verso, un génie ailé concentrant les rayons du soleil sur le nom, "A. Desgranges" (vers 1886-1888).

La Société des sciences industrielles de Lyon cite, dans sa séance du 26  février 1879, "une épreuve photographique faite à la lumière électrique d’une partie de l’usine de M. Favier, de Voiron ; cette épreuve a été obtenue en 59 secondes par M. Desgrange (sic), photographe à Voiron" (Annales de la Société des sciences industrielles de Lyon, 1879 p 22).

André Desgranges est à nouveau cité dans le recensement de la Ville de Voiron de 1881, à l’adresse de la rue Expilly. Le n° de son domicile (n°4) est cependant différent de celui cité en 1876 (n° 12) mais un déménagement n’est pas assuré, l’ordre dans lequel le recensement a été effectué et la numérotation de la rue ayant pu changer. 

Le numéro de son atelier n’est, lui, jamais précisé sur ses cartons-photos et il est difficile de dire si ce dernier a toujours occupé le même numéro et s’il a toujours été couplé avec l’appartement.

Dans les recensements de 1876 et de 1881, André Desgranges est cité seul, rue Expilly, sans assistant ni son épouse Antoinette. Il semble d’ailleurs que les époux vivent séparés une partie du temps. Ceci est confirmé par une annonce de vente, le 6 décembre 1883, de deux immeubles situés rue de Genève appartenant en indivision à la famille Goddiat dont, "Dame Antoinette Goddiat, femme de M. André Desgranges (sic), par lui autorisée ; elle sans profession, demeurant à Aix-les-Bains ; lui photographe, demeurant à Voiron" (Le Patriote Savoisien du 9 novembre 1883 p 4).

Dans le recensement de la Ville de Voiron de 1886, André Desgranges n’habite plus rue Expilly mais rue Basse (n° 16), une voie perpendiculaire à la précédente. Son épouse est malheureusement décédée en 1884 ou 1885 (acte de décès non retrouvé). 

André Desgranges, "44 ans, photographe", vit désormais avec "Joséphine Genin, 24 ans" [Philomène Joséphine Genin-Lomier née le 3 mars 1862 à Voiron, de père inconnu et d’Angélique Philomène Genin-Lomier, tisseuse de toiles, 22 ans (née en 1838 à Miribel-les-Echelles, Isère) qui l’a reconnue le 27 mars 1862], et le fils de cette dernière, "Marius Genin, 6 ans" [né le 25 novembre 1879 à Voiron, de père inconnu et reconnu par sa mère le 12 décembre 1879].

Sur le registre de recensement de 1886, le nom d’André Desgranges a été ultérieurement rayé, celui de son successeur étant indiqué dans la marge, "Jourdan, photographe, rue Expilly, 4" ; ce dernier va apparaître ensuite au 4 bis de cette rue dans le recensement de 1891, "Jourdan Louis, 30 ans, photographe" [Grenoble 21 mars 1861-Voiron 1936], avec son épouse Gabrielle née Buisson [mariés le 30 juin 1884 à Valence, Drôme] et ses deux jeunes enfants, Gabriel 5 ans et Fernand 1 an et demi.

La date d’installation de Louis Jourdan à Voiron (préalablement employé photographe à Valence) est précisée par le lieu de naissance de ses enfants (Gabriel étant né à Valence le 21 avril 1886 et Fernand à Voiron le 1er janvier 1890) mais surtout par sa fiche matricule militaire qui le signale à Voiron dès le 4 décembre 1886, "rue Expilly, chez Desgrange (sic) photographe". 

Louis Jourdan s’est donc installé à Voiron entre avril et décembre 1886 mais il est probable qu’il ait été dans un premier temps l’assistant d'André Desgranges, avant de devenir son successeur. Ses premiers cartons-photos afficheront, "1er Prix 1869 - dessin recto et verso de la médaille d’Albertville [remportée par André Desgranges] - dessin d’une médaille présentant les profils et les noms de Daguerre et Niepce - Médaille d’Honneur - Ancne Maison - Desgranges - L. Jourdan Seur - Rue Expilly - Voiron - (Isère)".

L’adresse de la rue Basse n’apparaît sur aucun carton-photo connu d’André Desgranges ; il semble donc que, lorsque ce dernier se met en ménage dans cette rue avec Joséphine Genin, il conserve son atelier rue Expilly (n° 4). Louis Jourdan emménage, avec sa famille, dans l’appartement libéré de la rue Expilly en 1886 et le conserve par la suite.

André Desgranges cède à ce dernier son atelier de Voiron entre 1886 et 1891 (absent du recensement de 1891), probablement fin 1888-début 1889, date à laquelle il ouvre un nouvel atelier à Aix-les-Bains (Savoie).


AIX-LES-BAINS ET NICE

A Aix-les-Bains, André Desgranges loue en effet à la famille Terme/Therme, une maison située 7, avenue de la Gare (construite en 1877 - actuelle avenue Charles-de-Gaulle), y installe son atelier fin 1888 ou début 1889 et l’agrandit de 3 m en façade au printemps 1889 (demande d’autorisation du 19 avril 1889). 

A partir de 1889, André Desgranges va citer une médaille d'or obtenue cette année-là (à L'Exposition Universelle de Paris ?).

Au second trimestre de 1891, André Desgranges fait construire à Aix-les-Bains, dans le quartier de la Gare, un hôtel situé rue Dr Garrod (Grand Hôtel d’Albion/des Alpes/Hôtel Moderne qu’il revendra en 1897 - patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/).

L’été 1893, il fait installer au sommet du Mont-Revard (à plus de 1500 m), un observatoire en bois, haut de 3 m, pourvu d’une galerie circulaire bordée d’une planchette au panorama dessiné identifiant les monts et les vallées visibles (villes, villages, hameaux, voies, lac et rivières, altitudes et distances) et mettant à disposition de la vingtaine de personnes qu’il peut accueillir des instruments d’optique pour profiter de la vue à 360° dont un puissant télescope permettant d’observer notamment le Mont-Blanc (Le Patriote Savoisien des 11 et 12 septembre 1893 p 2 ; La Gazette des Etrangers du 17 septembre 1893 ; Le Courrier des Alpes du 19 septembre 1893 p 2). 

Il réalise à cette époque toute une série de photographies du Mont-Revard dont il confie la diffusion dans les années 1890 aux éditions N.D. (tirages photographiques de format Cabinet, Neurdein, Paris) puis, sous forme de cartes postales, dans les premières années du XX° siècle aux Editions Giletta (Nice).

[Un dénommé Antoine Desgranges (?) prendra également des clichés du Mont-Revard et les diffusera en cartes postales chez les Editeurs Jullien frères (Genève) au tout début du XX° siècle. Il éditera en 1914 un recueil de photographies intitulé, "Mont-Revard - Aix-les-Bains"].

André Desgranges achète la maison de son atelier aixois le 28 juin 1894 (Le Patriote Savoisien du 13 janvier 1895 p 4) qu’il agrandira en 1900. En 1900, il achètera, dans le quartier de la Gare à nouveau, un bâtiment (remise et écurie dont la construction a été autorisée le 1er décembre en 1880), situé à l’arrière de la Villa Frieda du Dr Brachet (rue de Chambéry - actuel square Jean-Moulin) et le revendra par la suite(patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/).

Début 1893, il ouvre un atelier à Nice (Alpes-Maritimes), prenant la succession du photographe Albert Niederlinder au 33, avenue de la Gare (Archives Commerciales de la France du 29 mars 1893 p 390 - Annuaire des Alpes-Maritimes 1894-1899).

André Desgranges alterne désormais les ateliers selon les saisons, l’hiver à Nice et l’été à Aix-les-Bains et forme, au milieu des années 1890, son beau-fils Marius à la photographie. 

"Degrange Joseph André", 52 ans, photographe, épouse à Nice, le 30 mars 1895, Genin-Lomier Philomène Joséphine, 33 ans (en présence de la mère de cette dernière, Angélique Philomène Genin-Lomier, née en 1838, 57 ans environ, domiciliée à Nice, sans profession).

Dans le recensement de la Ville de Nice de 1896, la famille est citée à son domicile du 11, rue Lépante (qui n’apparaît pas dans les annuaires) : "Desgranges (sic) André, 51 ans [53 ans], photographe", son épouse Desgranges (sic) Joséphine 36 ans [34 ans], sa belle-mère Genin Philomène, 60 ans [58 ans environ] et son beau-fils "Genin Marius, 17 ans, photographe".

De janvier à avril 1897, André Desgranges fait paraître une publicité dans La Vie Mondaine à Nice.


- Publicité parue dans La Vie Mondaine à Nice
 du 24 janvier au 24 avril 1897 p 3, Paris, BnF (Gallica).


Dès 1897, la famille Desgranges semble habiter à Nice deux maisons côte à côte, la Villa Emilie, à l’angle de la rue Emma, 1 et le Palais Florentin à l’angle de l'avenue Beaulieu, 24 (puis 28, avenue Beaulieu dès 1903 puis 30, avenue Maréchal-Foch - avenue rebaptisée - dès 1918).

En 1899, il ouvre un magasin de vente d’appareils photographiques à la nouvelle adresse niçoise du 14, avenue Masséna mais cède, la même année ou au plus tard en 1900, l’adresse du 33, avenue de la Gare au photographe Clément Fantin, 29 ans (Annuaires des Alpes-Maritimes 1900 et 1901).

Dans le recensement de la Ville de Nice de 1901, au 24, avenue Beaulieu sont cités, "Desgranges Joseph, 59 ans [58 ans], photographe" ; Desgranges Joséphine, 39 ans, sa femme ; Desgranges Philomène, 55 ans, sa belle-mère [63 ans environ et qui décède à cette même adresse le 18 novembre 1902] ; mais également Genin Jeanne, 40 ans et Catrenne Baptistin, 25 ans. Son beau-fils Séraphin Marius Genin, alors âgé de 22 ans, n’est pas cité avec eux. Accomplit-il alors son service militaire (fiche matricule non retrouvée) ?

Le 24 mai 1902, à Aix-les-Bains, Joseph André Dégrange adopte son beau-fils Marius qui prend officiellement le nom de Genin-Dégrange (acte du 24 mai du Juge de Paix d’Aix-les-Bains, approuvé par arrêt de la Cour d’Appel de Chambéry le 23 juillet 1902). 

Marius Genin-Dégrange, se marie le 11 novembre 1903 à Mâcon, avec Antonia Ramel (née le 29 mai 1882 à Mâcon).

André Desgranges qui a 60 ans, confie à cette époque, ses ateliers à Marius, sans qu’il soit possible de dire s’il reste actif dans le domaine de la photographie quelques années encore, son fils étant désormais dit "Desgranges" également. C’est probablement André Desgranges qui, en 1904, démissionne du bureau du Moniteur de Photographie (Le Moniteur de Photographie du 1er mai 1904 p 3). 

L’Aide-Mémoire de Photographie (Toulouse 1876-1905), cite "Desgranges" à Aix-les-Bains de 1897 à 1905 et à Nice de 1903 à 1905. 

En février 1907, André Desgranges, âgé de 65 ans est dit "rentier à Nice", à l'occasion du mariage d'un photographe.

André Desgranges ("Desgranges A." ou "Desgranges") semble posséder quatre propriétés niçoises qui sont citées dans l’annuaire de 1912 (Villa Emilie rue Emma, Palais Florentin avenue Beaulieu, Maison Desgranges rue d’Alger et une maison rue Hancy), son fils Marius étant cité comme "Desgranges M., fils". 

Deux des propriétés semblent revendues dans les deux ans (celles de la rue d’Alger puis celle de la rue Hancy) mais deux nouvelles adresses les remplacent, une maison signalée en construction au 41, rue de France en octobre 1911 (Le Petit Marseillais du 24 octobre 1911 p 2) puis celle au 6 bis de la rue Meyerbeer, en 1913 (Tel. : 42-11) qui est l’adresse de son fils Marius (annuaire de 1914).

L’atelier de l’avenue Masséna (n° 14 puis n° 12 dès l’annuaire de 1913) reste au nom de "Desgranges A." dans les annuaires niçois jusqu’en 1915 (Tel. dès 1907-1908, 7-76  puis dès 1913-1914, 27-76). 

"Degrange Joseph André" décède à Aix-les-Bains au 23, avenue de la Gare, le 23 juin 1915, âgé de 72 ans et est inhumé dans le cimetière d’Aix-les-Bains sous le nom "Desgranges".

Son épouse, Joséphine, décèdera à Nice, au 1, rue Emma, le 13 avril 1923, à l’âge de 61 ans et sera inhumée à ses côtés.


- DESGRANGES André (1842-1915), Portrait de femme, recto, vers 1893-1899,
inscriptions au recto, "Desgranges - - Aix Les Bains - & Nice", 
tirage albuminé de 9,4x5,7 cm, sur carton de 10,4x6,1 cm, Collection personnelle.

- DESGRANGES André (1842-1915), Portrait de femme, verso, vers 1893-1899,
inscriptions au verso, "Photographie - Nouvelle - treize dessins de médailles accompagnées du texte suivant, à gauche - Méd.D’Or - Paris 1889 - dessin de médaille cruciforme - à droite - Reproductions D'Anciens- Portraits - en-dessous - Gds Prix Hors Concours (texte inscrit dans les rayons captés par une chambre photographique tenue par un génie dénudé) - Spécialité - De - Grands Portraits-Platinogravure - Desgranges - Portraits Instantanés - Pour - Enfants - Aix-les-Bains - Avenue de la Gare - Maison à Nice - 33 avenue de la Gare - Les Clichés sont conservés - L. & D. et Ch. D. Paris",
tirage albuminé de 9,4x5,7 cm, sur carton de 10,4x6,1 cm, Collection personnelle.



- DESGRANGES Marius (1879-1933), Portrait de femme, recto, vers 1907-1918,
inscriptions au recto, "Desgranges - Inaltérable - 14, Avenue Masséna - Nice - Eté A Aix-Les-Bains",
tirage de 9,4x5,7 cm, sur carton de 14,4x9,9 cm, Collection personnelle.


- DESGRANGES André (1879-1933), Portrait de femme, verso, vers 1907-1918,
inscriptions au verso, "Maison Fondée en 1868 - Portraits - d’Art - Desgranges - 14 - Avenue Masséna - Téléphone 7-76 - Nice - Avenue de la Gare-Aix-les-Bains - Grands Prix-Hors Concours - Les Clichés sont Conservés - N°.. - Reproduction Interdite - B-P-Grimaud-Paris",
carton de 14,4x9,9 cm, Collection personnelle.



Les modèles de cartons-photos utilisés sont multiples. S'il existe, dès 1893, des cartons-photos spécifiques à l’atelier d’Aix-les-Bains et à celui de Nice, la plupart citent les deux adresses. L'atelier d’Aix-les-Bains est tout d’abord signalé "Avenue de la Gare" puis "7, Avenue de la Gare" (Tel : 2-43). 

L’atelier de Nice est cité au "33, Avenue de la Gare" (1893 à 1899) puis, après déménagement, au "14, Avenue Masséna" (1899-1918), rebaptisée "Avenue de Verdun" dès 1918 avec l'atelier au n° 14 puis au n° 16 dès 1921. 

Il est à noter que toutes les variations présentées dans les annuaires niçois (numéro d’adresse de l’atelier voire numéro de téléphone) ne sont pas intégralement répercutées sur les cartons-photos (ni sur les factures). La reprise des ateliers par Marius Desgranges (vers 1902-1903) puis l’héritage de ces derniers (en 1915) n’est, de même, pas signalée sur les cartons-photos.

Les Cartons-photos d’André Desgranges (1893- vers 1903) puis de Marius Desgranges (vers 1903-1933), présentent notamment :

- au recto, à l’encre beige sur fond blanc à tranche dorée, "Desgranges (signature horizontale soulignée d’un trait oblique) & Ce - Aix-Les-Bains", et au verso, à l’encre brune sur fond clair, à gauche, dans un grand cartouche décoratif vertical, "1er Prix 1869 - dessin recto et verso de la médaille d’Albertville de 1869 - dessin, de médaille présentant les noms et les profils de Daguerre et de Niepce - Médaille d’Honneur", à droite, "Spécialité-Pour Enfants - Portraits- Grandeur Naturelle", et en-dessous, "Desgranges & Cie (signature oblique) - Aix - Les-Bains - Savoie" (vers 1888-1889),

- au recto, à l’encre brune sur fond beige à tranche dorée, "Desgranges (signature horizontale soulignée d’un trait oblique) & Ce - Aix Les Bains", et au verso, à l’encre brun rouge sur fond beige, "Photographie Artistique (en demi-cercle) - dessins de 14 médailles sur fond de palmes - (avec au centre dans un médaillon circulaire) Spécialité - De - Grands Portraits - Platinogravure - Portraits Instantanés - pour Enfants - Med. D’Or-Paris 1889 (dans un petit phylactère) - Desgranges (signature oblique) - Aix-Les-Bains - .Savoie. - Avenue De La Gare" (vers 1889-1893).

- carton-photo d'Aix-les-Bains, identique au précédent mais avec l'ajout d'un tampon manuel à l'encre mauve, utilisé lors de l'ouverture de l'atelier niçois (portrait de la BnF, daté, "Nice, le 29 mars 93").

- au recto, à l’encre dorée sur fond beige à tranche dorée, "Desgranges (signature horizontale) - - Aix-Les-Bains - & Nice", et au verso, à l’encre brune sur fond beige, onze dessins de médailles, reposant sur des palmes et accompagnées du texte suivant, à gauche, " Les Plus Hautes Récompenses-Hors-Concours - (médaille recto et verso) Médaille D’Or - Paris 1889 - dessin de médaille cruciforme", à droite, "Photographie Nouvelle - Spécialité - De Grands Portraits Platinogravure - Portraits Instantanés - pour- Enfants.", et en-dessous, "Desgranges (signature oblique) - Aix-les-Bains - Avenue de la Gare - Maison à Nice - 33 avenue de la Gare . - Les Clichés sont conservés - J.H. Nacivet-Paris (nom du cartonnier en petits caractères)" (vers 1893-1899)

- au recto, à l’encre dorée sur fond beige à tranche dorée, "Desgranges (signature horizontale) - - Aix-Les-Bains - & Nice", et au verso, à l’encre brune sur fond beige, "Photographie (texte en arc-de-cercle) - Nouvelle - treize dessins de médailles accompagnées du texte suivant, à gauche - Méd.D’Or - Paris 1889 - dessin de médaille cruciforme - à droite - Reproductions D'Anciens- Portraits - en-dessous - Gds Prix Hors Concours (texte inscrit dans les rayons captés par une chambre photographique tenue par un génie dénudé) - Spécialité - De - Grands Portraits-Platinogravure - Desgranges (texte oblique) - Portraits Instantanés - Pour - Enfants (dans un cartouche hémicirculaire) - Aix-les-Bains - Avenue de la Gare - Maison à Nice - 33 avenue de la Gare - Les Clichés sont conservés - L. & D. et Ch. D. Paris (nom du cartonnier en petits caractères)" (vers 1893-1899)

 - au recto à l’encre brune sur fond beige, "Desgranges (signature horizontale soulignée d'un trait oblique) - - Aix-Les-Bains - & Nice", et au verso, à l’encre brune sur fond beige, onze dessins de médailles reposant sur des palmes et accompagnées du texte suivant, à gauche, "Les Plus Hautes Récompenses-Hors-Concours - (médaille recto et verso) Médaille D’Or - Paris 1889 - dessin de médaille cruciforme - 1893 (en petits caractères)", à droite, "Photographie Nouvelle - Spécialité - De Grands Portraits Platinogravure - Portraits Instantanés - pour Enfants, etc.", et en-dessous, "Desgranges (signature oblique) - Aix-les-Bains - Avenue de la Gare - Hiver: à Nice - 33, Avenue de la Gare - Les Clichés sont conservés - Landry & Dechavannes.Paris. (nom du cartonnier en petits caractères)" (vers 1893-1899),

 - au recto à l’encre orangée sur fond beige à tranche dorée, "Desgranges (signature horizontale soulignée d'un trait oblique) - - Aix-Les-Bains - & Nice", et au verso, à l’encre brune sur fond beige, onze dessins de médailles reposant sur des palmes et accompagnées du texte suivant, à gauche, "Les Plus Hautes Récompenses-Hors-Concours - (médaille recto et verso) Médaille D’Or - Paris 1889 - dessin de médaille cruciforme - 1893 (en petits caractères)", à droite, "Photographie Nouvelle - Spécialité - De Grands Portraits Platinogravure - Portraits Instantanés - pour Enfants, etc.", et en-dessous, "Desgranges (signature oblique) - Eté à Aix-les-Bains - Avenue de la Gare - Hiver: à Nice - 14, Avenue Masséna - Les Clichés sont conservés - B-P-Grimaud-Paris - (nom du cartonnier en petits caractères)" (vers 1899-1907),

- au recto, à l'encre dorée sur fond gris à tranche dorée, "Desgranges (signature légèrement oblique) - - Inaltérable - - 14. Avenue Masséna - . Nice . - Eté A Aix-Les-Bains", verso muet (vers 1899-1907), (une photographie de la BnF datée de mars 1900),

- au recto, à l’encre blanche sur fond beige, "Desgranges (signature légèrement oblique) - Aix-Les-Bains Et Nice", et au verso, à l’encre brune sur fond clair ou beige, "Grand-Prix, Hors-Concours - Desgranges (signature oblique) - Avenue de la Gare - Aix-les-Bains - 14, Avenue Masséna - Nice - Les Clichés sont conservés - R.Dechavannes.Paris (nom du cartonnier en petits caractères)" (vers 1899-1907),

- au recto à l’encre brun rouge foncé sur fond gris à tranche dorée, "Desgranges (signature horizontale) - - 14, Avenue Masséna - Nice", et au verso, à l’encre brun rouge foncé sur fond clair, onze dessins de médailles reposant sur des palmes et accompagnées du texte suivant, à gauche, "Les Plus Hautes Récompenses-Hors-Concours - (médaille recto et verso) Médaille D’Or - Paris 1889 - dessin de médaille cruciforme - 1893 (en petits caractères)", à droite, "Photographie d’Art", et en-dessous, "Spécialité - De Grands Portraits Platinogravure - Portraits Instantanés - pour Enfants, etc. - Desgranges (signature oblique) - Hiver à Nice - 14, Avenue Masséna - Eté à Aix-les-Bains - Avenue de la Gare - Les Clichés sont conservés - (nom du cartonnier - non lisible - en petits caractères)" (une Cdv datée d'avril 1901) (vers 1899-1907),

- au recto, à l’encre gris foncé sur fond gris clair ou à l'encre brun foncé sur fond clair, "Desgranges (signature horizontale soulignée d’un trait oblique) - - Nice - Aix-Les-Bains (ou noms des villes inversés)", et au verso, à l’encre gris foncé sur fond gris clair ou à l'encre brun foncé sur fond clair, une douzaine de de dessins de médailles reposant sur des palmes et accompagnées du texte suivant, à gauche, "Les Plus Hautes Récompenses-Hors-Concours - Médaille D’Or - Paris 1889 (médaille recto et verso) - dessin de médaille cruciforme - 1893 (en petits caractères)", à droite, "Photographie d’Art", et en-dessous, "Reproductions & Agrandissements -  d’Anciens Portraits – Desgranges (signature oblique) - Hiver A Nice - 14, Avenue Masséna - Eté A Aix-Les-Bains - Avenue de la Gare (ou noms des villes inversés) - Les Clichés sont conservés - Reproduction Interdite - R.Dechavannes.Paris (nom du cartonnier en petits caractères)" (vers 1899-1907),

- au recto sur fond beige et à l’encre brune, "Desgranges (signature horizontale) - - Aix-Les-Bains - & Nice", et au verso, sur fond beige à l’encre orangée, "Desgranges - 14, Avenue Masséna - . Nice. - Eté à Aix-Les-Bains" (vers 1899-1907),

- au recto, à l’encre blanche sur fond gris ou beige à tranche dorée, "Desgranges (signature oblique) - Inaltérable - 14, Avenue Masséna - .Nice. - Eté A Aix-Les-Bains", et au verso, à l’encre brun rouge sur fond gris clair, "Photographie d’Art - Desgranges (signature oblique) - Nice - 14, Avenue Masséna - Aix-Les-Bains - Avenue de la Gare - Grand Prix Hors Concours – N°.. - B.P.Grimaud.Paris (nom du cartonnier en petits caractères)" (un carton-photo daté de 1905, Aix-les-Bains) (vers 1899-1907),

- au recto, à l’encre blanche sur fond gris à tranche dorée, "Desgranges (signature oblique) - Inaltérable - 14, Avenue Masséna - .Nice. - Eté A Aix-Les-Bains", et au verso, à l’encre noire sur fond clair ou brun foncé sur fond gris, "Maison Fondée en 1868 - Portraits (avec grande initiale soulignée de fines fleurs) - d’Art - Desgranges (signature oblique) - .14. - Avenue Masséna - Téléphone 7-76 - Nice - Avenue de la Gare-Aix-les-Bains - Grands Prix-Hors Concours - Les Clichés sont Conservés - N°.. - Reproduction Interdite - B-P-Grimaud-Paris - (nom du cartonnier en petits caractères)" (vers 1907-1918),

- au verso, à l’encre noire sur fond blanc, "Photographie - d’Art - Grand-Prix - Hors-Concours (ces deux mots à l’écriture ondulée entourant "d’Art") - Desgranges - Aix- Les Bains. Avue de la Gare - Nice, 14. Avue Masséna - Téléphone 7-76" (vers 1907-1918),

- au resto, à l'encre brune sur fond beige clair, "Desgranges (en italique ) - - Inaltérable - - 14, Avenue Masséna - Nice (en italique)", et au verso, à l'encre noire sur fond beige clair, "Photographie d'Art - (puis avec un demi-cadre d'entrelacs et de fleurs) - Grand-Prix, Hors-Concours - Desgranges - Nice - 14.Avenue Masséna - Aix-Les-Bains.7.Avenue de la Gare - Les Clichés Sont Conservés" (vers 1907-1918) (deux photographies de la BnF datées de 1908),

- au recto, à l'encre grise sur fond blanc, tout en italique, "Desgranges - - Aix-les-Bains, Nice", et au verso, à l'encre grise sur fond blanc, dans un cadre formé d'entrelacs, "dessin de médaille recto et verso - Photographie d'Art - Grand-Prix, Hors-Concours - Desgranges - à gauche 14, Avue Masséna - Nice - Téléphone 7-76 - à droite Avenue de la Gare - Aix-Les-Bains - Téléphone 2 43 - N.° .. - à rappeler" (vers 1907-1918),

- recto muet sur fond beige clair, et au verso, sur fond beige clair, étiquette ovale ou médaillon ovale portant, "Portraits - De Luxe - Desgranges - 14, Avenue de Verdun - Nice - 7, Avenue de la Gare - Aix-Les-Bains" (vers 1918-1933).

- recto avec utilisation d'un timbre sec dans un cadre rectangulaire, "Desgranges - Nice" (années 1920 ?).




- "DESGRANGES", GENIN-DEGRANGE, GENIN ou GENIN-LOMIER Séraphin Marius (1879-1933)


VOIRON

Séraphin Marius Genin-Lomier est né le 24 novembre 1879 à Voiron (Isère). Il est le fils naturel de Philomène Joséphine Genin (née le 3 mars 1862 à Voiron) qui le reconnaît le 12 décembre 1879. 

Dès le milieu des années 1880, alors que Marius a environ 5 ans, sa mère se met en ménage avec le photographe et veuf Joseph André Degrange dit Desgranges qui possède un atelier rue Expilly. Le recensement de la Ville de Voiron de 1886 cite Marius, sa mère et son beau-père à leur domicile du 16, rue Basse.


AIX-LES-BAINS ET NICE

Fin 1888 ou début 1889, la famille déménage à Aix-les-Bains (avec la grand-mère maternelle de Marius) au 7, avenue de la Gare où André Desgranges a son nouvel atelier et son domicile.

André Desgranges ouvre également, au début de l’année 1893, une succursale d’hiver à Nice (Alpes-Maritimes), au 33, avenue de la Gare.

Dès qu’il en a l’âge (vers 15/16 ans, au milieu des années 1890), Marius est formé à la photographie par son beau-père et travaille ensuite avec lui, l’été à Aix et l’hiver à Nice.

Dans le recensement de la Ville de Nice de 1896, à l'adresse familiale du 11, rue Lépante, "Genin Marius, 17 ans [16 ans]" est déjà dit "photographe".

Sa mère, Genin-Lomier Philomène Joséphine, 33 ans, se marie à Nice le 30 mars 1895, avec "Degrange Joseph André", 52 ans, photographe.

L’année de ses 21 ans, le 24 mai 1902, Marius est adopté par son beau-père à Aix-les-Bains et prend officiellement le nom de "Genin-Dégrange" (acte du Juge de paix d’Aix-les-Bains, approuvé par arrêt de la Cour d’appel de Chambéry du 23 juillet 1902).

Sa grand-mère Angélique Philomène Genin, âgée de 64 ans, décède à Nice au 24, avenue Beaulieu, le 18 novembre 1902 et est inhumée au cimetière d’Aix-les-Bains.

Marius Genin-Degrange, photographe, se marie à l’approche de ses 24 ans, le 11 novembre 1903 à Mâcon, avec Antonia Ramel, 21 ans (née le 29 mai 1882 à Mâcon). Leur premier enfant, André Louis Genin-Dégrange (sic), naît à Aix-les-Bains, le 23 septembre 1904.

Marius se voit dès cette époque confier par son père adoptif les ateliers de photographie d’Aix et de Nice. Il est possible que son père reste actif encore quelques années mais les deux photographes étant connus sous le nom de "Desgranges", il est difficile de démêler les productions de chacun (série de photographies des Courses hippiques d’Aix-les-Bains). 

C’est probablement Marius Desgranges qui se fait recommander dans les bonnes adresses de La Vie Mondaine à Nice, en 1904 et 1905 : "Le Meilleur Photographe. - Desgranges, 14, Avenue Masséna, Nice.".

Le deuxième enfant de Marius, Simonne Renée Genin-Degrange, naît le 16 novembre 1906 à Nice, au 28, avenue Beaulieu. Les témoins de la déclaration de naissance, domiciliés à Nice, sont la mère de Marius, "Genin-Dégrange Joséphine" (sic), 44 ans et Novvakowski Casimir, 26 ans [25 ans], photographe, ami et probablement employé de Marius. Marius est signalé, à l’occasion de la naissance de sa fille, comme, "M. Desgranges, le photographe bien connu en notre ville et à Aix-les-Bains" (La Vie Mondaine à Nice du 22 novembre 1906).

Le 21 février 1907, c'est "André Desgranges, 65 ans, rentier à Nice" qui est témoin de mariage du photographe Kasimir Nowakowsky (sic) à Beausoleil (Alpes-Maritimes).

Dans la première décennie du XX° siècle, Marius réalise des portraits multiples où la personne est représentée trois fois dans des postures différentes (un portrait daté d'Aix-les-Bains, 1905).

Marius Desgranges édite également des portraits d’artistes et de personnalités en cartes postales et fournit ses clichés à des journaux régionaux et nationaux (notamment dans La Vie Mondaine à Nice, entre 1909 et 1914, Les Alpes Pittoresques 1910, Comoedia en 1913, Le Figaro en 1914). 

Sa deuxième fille, Paule Georgette Genin-Degrange, naît à Nice, le 25 janvier 1915, au 6 bis, rue Meyerbeer. 

La même année, le père adoptif de Marius Desgranges, André Desgranges, décède à Aix-les-Bains, au 33, avenue de la Gare, le 23 juin 1915, âgé de 72 ans.

Marius divorce le 21 octobre 1918 (Tribunal civil de Nice) et Antonia Ramel quitte Nice pour s’installer à Grenoble (Isère).

"Marius Genin-Degrange [il signe M. Genin Degrange], photographe, âgé de 39 ans, domicilié à Nice au 6 bis, rue Meyerbeer", se remarie à Nice, le 3 juillet 1919, avec Blanche Lamy, 45 ans, sans profession, domiciliée à Nice (née le 15 décembre 1873 à Paris 9ème, divorcée elle-aussi).

Sa mère Joséphine Degrange [elle signe "J. Desgranges" (sic)], veuve, sans profession, âgée de 56 ans, est témoin du mariage de son fils. Elle décède à Nice, au 1, rue Emma, le 13 avril 1923, à l’âge de 61 ans et est enterrée près de sa mère et de son époux au cimetière d’Aix-les-Bains.

Marius Desgranges forme, à son tour, son fils André adolescent, à la photographie dans l’atelier niçois du 12, avenue Masséna (renommée avenue de Verdun depuis 1918 et avec les numéros 14-16 dès 1920) car il semble que les enfants de son premier mariage vivent avec lui ou l’ont rejoint.

On trouve souvent le nom du photographe Desgranges dans la revue Le Photographe des années 1920, que ce soit en mars 1924 où il témoigne de son intérêt pour l’appareil professionnel Vertical Pascault (réductions et agrandissements), en mai-juin 1928 où il passe une petite annonce demandant pour Aix-les-Bains, un "bon ouvrier photographe, connaissant retouche", en avril 1929 où il recommande l’Eclairage à vapeur de mercure ou en décembre de la même année où "il se rend acquéreur des procédés Astracolor pour la photographie en couleurs sur la Côte d’Azur". "Desgranges" y cite souvent ses adresses (de même que sur ses cartons-photos et ses en-tête de factures) et signale en 1924 que sa Maison a été fondée en "1856" (erreur ?) puis en 1929, qu’elle a été fondée en "1868" (comme sur ses cartons-photos des années 1910, alors que la Maison date au plus tard de 1867). 

Il fait partie du bureau de la revue et est également secrétaire de la Chambre Syndicale Française de Photographie (L’Indicateur de l’industrie photographique – Annuaire général de 1923) et affiche ses deux adresses, "7, avenue du Casino [ou plutôt 7, avenue de la Gare - Tel. : 2-43 ?], Aix-les-Bains - 14, avenue de Verdun, Nice".

Le 1er juin 1931, son fils "André Louis Genin-Dégrange, photographe, âgé de 26 ans, domicilié à Nice, rue Verdi, 40 [adresse de son père, copropriété peu citée dans les annuaires]", épouse à Nice, Fernande Jeanne Santiaggi, sans profession, 23 ans (née à Nice le 9 juillet 1907).

Séraphin Marius Genin-Degrange, époux en secondes noces de Blanche Lamy (1873-apr.1933) décède à Nice, au 40, rue Verdi, le 22 avril 1933, âgé de 53 ans et est inhumé le 27 avril, sous le nom "Desgranges", dans la tombe familiale d’Aix-les-Bains.

Le Photographe du 30 mai 1933 rend hommage : "à M. Desgranges qui a joué un rôle important dans la photographie artistique. Fils lui-même de photographe, il avait repris la succession de la maison paternelle, et pendant les trente années qu’il l’a dirigée [vers 1903-1933], il a su donner à cette entreprise une impulsion remarquable. Il comptait à Nice aussi bien qu’à Aix-les-Bains, où il avait également un atelier, de très nombreuses amitiés".

Ses deux filles vont se marier et quitter Nice : Simonne Renée Genin-Degrange (Nice 1906-Paris 14ème 1981), âgée de 27 ans, sans profession, épouse à Nice le 22 janvier 1934, Jean Henri Botcazo (Paris 1908- ?), et Paule Georgette Genin-Degrange (Nice 1915-Rueil-Malmaison 1999), âgée de près de 27 ans, sans profession, épouse à Paris (16ème) le 5 janvier 1942, Claude Alfred René Ozannat (Calais 1908-Orléans 1979).



"DESGRANGES" ou GENIN-DEGRANGE André (1904-1967)


AIX-LES-BAINS ET NICE

André Genin-Degrange est né à Aix-les-Bains, le 23 septembre 1904. Il est le fils de Marius Desgranges (1879-1933), photographe et d’Antonia Ramel (1882-apr.1931) qui se sont mariés à Mâcon en 1903 et ont divorcé en 1918.

André Genin-Degrange est formé à la photographie par son père (fiche matricule militaire non retrouvée).

Âgé de 26 ans, il épouse à Nice le 1er juin 1931, Fernande Jeanne Santiaggi, sans profession, 23 ans (née à Nice le 9 juillet 1907).

Suite au décès de son père en 1933, il prend la direction des ateliers de Nice et d’Aix-les-Bains.

Il décède à Nice, le 19 avril 1967, âgé de 62 ans. 

Son corps, qui repose au cimetière niçois de Caucade sous le nom de "Genin-Degrange", sera rejoint par celui de son épouse Fernande, âgée de 77 ans, en 1984.



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