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dimanche 28 avril 2019

1014-JEAN DUBUFFET (1901-1985), L'ART BRUT



- DUBUFFET Jean (1901-1985), Natura Genitrix, juillet-août 1952,
huile sur toile, 130 x162 cm. Collection privée, Paris.


VOIR LA VIDÉO (5 MN 34, 2016) D’ENTRÉE LIBRE,
RÉTROSPECTIVE JEAN DUBUFFET
BÂLE, FONDATION BEYELER, FEVRIER-MAI 2016.



VOIR LA VIDÉO (5 MN 34, 2018) DE JEAN MINERAUD,
JEAN DUBUFFET, ASPHYXIANTE CULTURE.



LIRE ET TÉLÉCHARGER LE DOSSIER PÉDAGOGIQUE 2019
RÉALISÉ PAR LE MUCEM POUR L'EXPOSITION,
JEAN DUBUFFET, UN BARBARE EN EUROPE,
MARSEILLE, 24 AVRIL-2 MAI 2019.








samedi 27 avril 2019

1013-INTÉRIEURS (POÈME - DEUXIÈME PARTIE)









INTÉRIEURS


INTÉRIEURS - 8

     Le lieu est d'une géométrie singulière. On ne sait qui, de l'ombre ou de la lumière, modèle son espace et ses limites.

    On sent les suées. L'ombre même est humide. Et tout à la fois dense, dure, presque solide. On avance dans ses réseaux. On se heurte à elle autant qu'aux objets.

    On ressort chargé d'ombre. La lumière la renforce. L'obscurité la multiplie. Elle s'attache au pas, à la peau, trace une grille sur le regard. Elle pénètre enfin le corps et se projette sur le temps et la connaissance.


INTÉRIEURS - 9

    Un temps donné. Hors-les-murs. Empli des 32 parties de l'horizon. Un temps porté, mouvant, semblable à la pluie dispersée.

    Temps adjectif, advenu, dérélictif.


INTÉRIEURS - 10

    Les fruits du premier cercle, les avons-nous tenus volontairement à distance pour ne pas voir qu'ils étaient en dehors de nous ?

    Avons-nous saisi leur indépendance malgré notre regard et nos résonances ? Nous sommes-nous rassasiés de leur présence investie ?

    Les fruits du second cercle, les avons-nous retirés des mâchoires de la terre avec notre souffle vulnérable ? Les avons-nous cueillis ou convoités seulement ?

    Les fruits du dernier cercle mûrissent hors de notre portée, nous ignorent de leur volonté propre, nous supplantent même.

    Ne sommes-nous pas pour eux quelque substance ?

    Nous séjournons entre les racines de l'arbre qui les élève dans le froissé de l'espace.


INTÉRIEURS - 11

    C'est plein de cette envie de mots dans la bouche. Un jardin entre deux états-poussière.

    On ne saurait dépeindre rien d'autre que ces marbrures labiles de l'air, ce lieu cru bagué d'ombre mauve (eau du silence), cette surface d'être.

    On ne sait ce qui sous-tend le faciès de l'endroit. Son immobilité prégnante. Il faut surseoir à tout effet, tout déplacement. S'installer, comme pieu en terre.


INTÉRIEURS - 12

    La pierre échappe-t-elle au pierrier ? Fragment évoquant le tout. Fondement tour à tour tore et scotie, densité ou portée, contour ou matière.

    Dévoiement de l'être contre toute attente et conscience. Base et tailloir.

    Souffle expulsé.


INTÉRIEURS - 13

    S'arrête un bruit dans l'habitude. Sans-à-coups. Sans sursauts. S'arrête.

    Existe peut-être ailleurs. Se déplace. Plus loin.

    Pour l'heure, la mémoire rappelle le bruit suspendu. Fragmente, perd ce synopsis soluble.

    Peu importe l'origine - bruit des plaques du ciel, séparées ? - c'est le manque qui interroge.

    Reste la perspective géométrique du silence, contre-rejet du vide.


INTÉRIEURS - 14

    Peindre l'écume. Ces oscillations du dehors. Et nous, dans ces embruns impalpables qui détrempent notre corps.

    Point de limites si nettes entre un mot / l'autre, la page / la suivante, l'eau salée du corps / de la mer.

    Nous sommes sortis du dehors. Nous le célébrons par ces ondes. Nous participons des marées.

    Peindre l'écume. Ce que la mer conduit dans la désinence des algues. Ce que la mer, parfois, destine à notre appartenance de terre et de langage.

    Le corps témoin, orateur et mime. Le corps, geste d'eau.
    Danseurs rituels, nous simulons l'élément informel, tendu, équilibré.

    Nous nous désincarnons dans la pulsation de la permanence.



(Extraits du recueil, Intérieurs, 1991).













vendredi 26 avril 2019

1012-JAKE FRIED L'HYPNOTIQUE, "BRAIN WAVE", 2019






VOIR LA VIDÉO (1 MN 04, 2019)
DE JAKE FRIED (ARTISTE AMÉRICAIN NE EN 1944),
BRAIN WAVE.
Après des débuts de peintre, Jake Fried s'est consacré à des films expérimentaux et
 des films d'animations, souvent en noir et blanc (encre), créant des visions hallucinatoires.




VOIR D'AUTRES VIDÉOS DE












dimanche 21 avril 2019

1011- HÖFFERT (1832-1901), GUARNERO FRÈRES, DEROUX (1833-?), PHOTOGRAPHES




- UNNA Morritz (1811-1871) & HÖFFERT Wilhelm (1832-1901), Portrait de Mademoiselle Michaud, vers 1861-1864,
recto sans inscription, 
tirage albuminé de 5,7x9,4 cm, sur carton de 6,1x10 cm, Collection personnelle.



DERNIÈRE MISE A JOUR DE CET ARTICLE : 23/02/2024





- Ernst Friedrich Wilhelm Hugo HÖFFERT (1832-1901) ou Guillaume HOEFFERT 


PRUSSE ET SUÈDE

Wilhelm Höffert est né le 28 octobre 1832 à Stralsund (Poméranie prussienne, anciennement suédoise).

Âgé de 27 ans, il s'associe 
à Göteborg (Suède) en 1860 avec le peintre et photographe Morritz Unna (1811-1871) (Unna & Höffert's - Photografiska Atelier - Södra Hamngatan N° 41)

Ils réalisent des portraits (voir ce site suédois de généalogie) mais également des vues urbaines de Göteborg. Ils participent à l'Exposition Universelle de Londres de 1862 où ils obtiennent une mention honorable. 

Leur association prend fin en 1864, date à laquelle Wilhem Höffert repart en Allemagne et ouvre, à Dresde, un atelier à son nom (Marienstrasse, 10 ; See-Str. 10, Kaufhaus ; See-Str. 21 ; Pragerstrasse 6 ; Pragerstrasse 49 ; Hausnummer 7).

Il ouvre ensuite de nombreux ateliers, essentiellement situés en Prusse et en Saxe :
- Leipzig (dès 1869 ? Thomaskirchhof 24 ; Vis-à-vis Centralhalle, Promenade ; Promenade ; Schlossgrasse 16, Petersbrücke ; Petersbrücke, Haus Polich), 
- Chemnitz (dè 1872 à 1881 ? Zwickauerstrasse 1 im Gaarten ; Nicolaiapotheke ; Langestrasse 18, Haus Bernstein), 
- Carlsruhe (dès 1875 ? Hirschstrasse, 36), 
- Düsseldorf (Alleestrasse 40), 
- Bad Ems (vers 1875-1880 ?), 
- Hambourg (dès 1881 ? Poststrasse 5b ; Jungfernstieg 6 ; Jungfernstieg 12 ; Stradtwassermühle 5 ; Esplanade 47, Alsterthor 14/16), 
- Hanovre (dès 1879-81 ? Georgstrasse 9 ; Georgstrasse 8 ; Georgstrasse 14 ; Gergstrasse 42 ; Hausnummer 14),
- Berlin (dès 1885 ? - Leipziger-Platz 12 II ; Unter den Linden 24), 
- Cologne (dès 1896 ? Hohestrasse 55 ; Hohestrasse 111a), 
- Bonn (Coblenzstrasse 8), 
- Postdam, 
- Breslau (Tauentzienplatz 11),
- Magdebourg (Breiteweg, 196/197),
- mais également en Bavière, à Munich. 

NICE

Wilhelm Höffert ouvre un atelier à Nice en 1875. Le 9 décembre 1875, il demande en effet l'autorisation "d'établir un laboratoire de photographie dans la petite maison de Meur Felix Tiranty, rue du Temple N° 5, convertir une porte en fenêtre et une fenêtre en porte et exhausser le mur de clôture par un vitrage (13x1,80 m)" (arrêté du 17 décembre 1875, Archives Municipales, 2T47-268).

Le 7 novembre 1876, W. Höffert demande cette fois l'autorisation de "placer une enseigne au-dessus de la porte de son atelier sis rue du Temple n° 5 (...) portant, "W. Hoeffert (sic), peintre-photographe de la Cour de Dresde, Leipsig, Bad, Ems" puis le 17 novembre de "placer sur un pilier formant l'angle de l'avenue de la Gare et de la rue du Temple (maison Imbert), un cadre contenant des photographies et donnant son adresse et son nom" (Archives Municipales, 2T51-306 et 310).

Son atelier est uniquement signalé dans les annuaires niçois de 1877 et de 1879 (annuaires de 1876, 1878 et 1880-1883 absents) aux 3 et 5, rue du Temple.  

Le photographe est cité dans le recensement de la Ville de Nice de 1876, comme "Guillaume Hoeffret", allemand, âgé de 44 ans, résidant au 5, rue du Temple, avec "Guillaume Reispochier", allemand, 19 ans, apprenti photographe. 

Il est ensuite signalé dans la Liste des Etrangers arrivés et fixés en maisons particulières parue dans La Vie Mondaine à Nice du 9 novembre 1876 : "Hoffert, r. du Temple, 5".


- Publicité pour l'atelier Hoeffert parue dans Les Echos de Nice du 16 novembre 1876,
Nice, Bibliothèque municipale Nucéra.



Les cartons-photos de sa période niçoise rappellent qu'il est le photographe des rois de Saxe (Albert, roi de 1873 à 1902) et de Prusse (Guillaume Ier, roi de Prusse de 1861 à 1888 et 1er empereur allemand de 1871 à 1888 - il réalise son portrait vers 1870) et attestent des autres ateliers contemporains : 

- "Armoiries de Saxe et de Prusse - W. Höffert – Kgl. Sächs & Kgl. Preuss - Hof-Photograph - Dresden (See-Str. 10 - Kaufhaus.) - Leipzig (Petersbrücke.) - Chemnitz - Bad Ems - Nice - Rue du temple n° 5. (un carton daté de septembre 1877) [et parfois en plus :] Hannover - Georgstrasse 9.)", 

- "Armoiries de Saxe et de Prusse - W. Höffert - Kgl. Sächs & Kgl. Preuss - Hof-Photograph - Dresden ( See-Str. 10 - Kaufhaus.) - Leipzig (Schlossgrasse 16, - Petersbrücke.) - Hamburg (Jungfernstieg 6.) - Hannover (Georg-Strasse 9.) [ces deux dernières adresses peuvent être dans l'ordre inverse puis] - Chemnitz. - Nizza." (deux cartons datés de 1881).

La première différence entre ces cartons est l'évocation de "Bad Ems" qui est présente sur les cartons les plus anciens (dès 1875) et disparaît par la suite (avant 1881). La deuxième différence est l'absence puis l'apparition de "Hannover" (vers 1879-1881 ?).


- Publicité parue dans L'Ami des Arts (Nice)
du 28 octobre 1882 au 24 août 1883 (Gallica).



Wilhelm Höffert confie son atelier niçois en 1880 au photographe Antoine Merle.

A la fin de l'année 1881, Wilhelm Höffert est présent à Nice et signalé à l'Hôtel Victoria dans la Liste des Etrangers aux Hôtels publiée dans La Vie Mondaine à Nice des 24 novembre et 25 décembre 1881.

Sa présence semble nécessitée par le choix du successeur d'Antoine Merle à la tête de son atelier niçois. C'est Joseph Luzzatto qui est choisi, l'atelier gardant, dans un premier temps, le seul nom de Höffert/Hoeffert. 

Les cartons-photos de Joseph Luzzatto portent "Atelier Höffert- Succ. - J. Luzzatto" sous la mention de l'Exposition d'Altona de 1869 ("Austellung Altona 1869", Exposition industrielle et agricole du Schleswig-Holstein aux portes d'Hambourg) qui se rapporte à Wilhelm Höffert (même si je n'ai pas retrouvé son nom dans le catalogue de l'Exposition).

Wilhelm Höffert reste en activité jusqu'à sa mort le 8 avril 1901, à Wiesbaden.


- UNNA Morritz (1811-1871) & HÖFFERT Wilhelm (1832-1901), Portrait de Mademoiselle Michaud, vers 1861-1864,
recto sans inscription, 
tirage albuminé de 5,7x9,4 cm, sur carton de 6,1x10 cm, Collection personnelle.

- UNNA Morritz (1811-1871) & HÖFFERT Wilhelm (1832-1901), Portrait de Mademoiselle Michaud, vers 1861-1864,
inscriptions manuscrites au verso, "Melle Michaud - mon institutrice - Nyons Suisse",
inscriptions imprimées, "UNNA & HÖFFERT'S - PHOTOGRAFISKA ATELIER - Södra Hamngatan N° 41 - GÖTHEBORG"
carton de 6,1x10 cm, Collection personnelle.


- HÖFFERT Wilhelm (1832-1901), Portrait de jeune fille (Frau von Kurt B.), vers 1876-1879,
inscriptions au recto, "W. HÖFFERT, KÖNIGL. SÄCHS & KONIGL. PREUSS. HOF-PHOTOGRAPH.",
tirage albuminé de 9,2x5,9 cm, sur carton de 10,5x6,4 cm, Collection personnelle.

- HÖFFERT Wilhelm (1832-1901), Portrait de jeune fille (Frau von Kurt B.), vers 1876-1879,
inscriptions manuscrites au verso (difficiles à décrypter), "Frau von Kurt B." et "Fraü Flipabotf Kuttner job. - Loüknov in Leipzig." (?),
inscriptions  imprimées, "Armoiries de Saxe et de prusse - W. HÖFFERT - Kgl. Sächs & Kgl. Preuss - HOF-PHOTOGRAH - 
DRESDEN - See-Str. 10 (Kaufhaus) - LEIPZIG - Petersbrücke - CHEMNITZ - BAD EMS - NICE - Rue du Temple N° 5",
carton de 10,5x6,4 cm, Collection personnelle.


- HÖFFERT Wilhelm (1832-1901), Portrait de jeune femme, vers 1879-1880,
inscriptions au recto, "W. HÖFFERT, Kgl. Sächs & Kgl. Preuss. - Hof-Photogr. DRESDEN",
tirage albuminé de 5,8x9 cm, sur carton de 6,4x10,5 cm, Collection personnelle.

- HÖFFERT Wilhelm (1832-1901), Portrait de jeune femme, vers 1879-1880,
inscriptions  imprimées au verso, "Armoiries de Saxe et de prusse - W. HÖFFERT - Kgl. Sächs & Kgl. Preuss - HOF-PHOTOGRAH - 
DRESDEN - See-Str. 10 (Kaufhaus) - LEIPZIG (An Der Petersbrücke) - CHEMNITZ - BAD EMS - NICE - Rue du Temple N° 5 - 
HANNOVER - Georgstrasse 9.",
carton de 6,4x10,5 cm, Collection personnelle.





- GUARNERO Spirito/Esprit (1859-1884) & GUARNERO Salvateur Achille dit Emile (1864-1900), DELFINO Elisabeth épouse GUARNERO puis épouse MASSA (1865-1930), MASSA Ange André (1880-1921) [et GUARNERO Roger Dominique Emile (1894-1977)] 


GUARNERO Spirito ou Esprit (1859-1884)

Spirito Guarnero est né à Nice le 12 juin 1859 (paroisse St. Martin St. Augustin). Il est le fils de Domenico Guarnero (plâtrier) et de Celestina Millo (ou Christine Mille).

A 19 ou 20 ans, il ouvre un atelier de photographie dans la même ville en 1877 ou 1878 (annuaire de 1878 absent), au 9, rue Gioffredo. Son nom de photographe "E. Guarnero" apparaît en effet, dans les annuaires niçois, dès 1879. 

A ce jour, je n’ai pas connaissance de cartons-photos portant cette adresse.


GUARNERO Esprit (1859-1884) & RADIGUET Joseph (1834-1887)

Certains cartons font ensuite mention d'une association temporaire entre Esprit Guarnero & Joseph Radiguet : "Photographie Artistique - Esprit Guarnero & Radiguet (signature oblique), Rue Gioffredo . 27 . [et 29] - [jardin de la ] Maison Bermond - Nice", probablement vers 1879-1882 (annuaires absents), Joseph Radiguet étant cité seul à cette même adresse dans les annuaires de 1883 (Collection privée Didier Gayraud), 1884 et 1885 (puis en 1886 au 25, rue Delille).


- GUARNERO Esprit (1859-1884) & RADIGUET Joseph (1836-1887), Portrait de femme, recto, vers 1879-1882 (?),
inscriptions au recto, "Esprit Guarnero - & Radiguet -- 27, Rue Gioffredo",
tirage albuminé de 8,8x5,5 cm, sur carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.

- GUARNERO Esprit (1859-1884) & RADIGUET Joseph (1836-1887), Portrait de femme, verso, vers 1879-1882 (?),
inscriptions au verso, "Photographie Artistique - Esprit Guarnero & Radiguet (signature oblique), Rue Gioffredo . 27 . -
 Maison Bermond - Nice", carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.


- GUARNERO Esprit (1859-1884) & RADIGUET Joseph (1836-1887), Portrait de couple, recto, vers 1879-1882 (?),
inscriptions au recto, "Esprit Guarnero - & Radiguet -- 27, Rue Gioffredo",
tirage albuminé de 9,2x5,3 cm, sur carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.

- GUARNERO Esprit (1859-1884) & RADIGUET Joseph (1836-1887), Portrait de couple, verso, vers 1879-1882 (?),
inscriptions au verso, "Photographie Artistique - Esprit Guarnero & Radiguet (signature oblique), Rue Gioffredo . 27 . - Maison Bermond - Nice", 
carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.


- GUARNERO Esprit (1859-1884) & RADIGUET Joseph (1836-1887), Portrait de bébé, recto, vers 1879-1882 (?),
inscriptions au recto, "Esprit Guarnero - & Radiguet -- 27, Rue Gioffredo",
tirage albuminé de 9,1x5,6 cm, sur carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.

- GUARNERO Esprit (1859-1884) & RADIGUET Joseph (1836-1887), Portrait de bébé, verso, vers 1879-1882 (?),
inscriptions au verso, "Photographie Artistique - Esprit Guarnero & Radiguet (signature oblique), Rue Gioffredo . 27 . - Maison Bermond - Nice", 
carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.



GUARNERO Esprit (1859-1884) & GUARNERO Emile (1864-1900)

Le revers de certains cartons précisant, "Esprit Guarnero" ou "Emile Guarnero", j'ai d'abord cru qu'Esprit et Emile étaient les deux prénoms d'une seule et même personne mais de plus rares cartons du début des années 1880 (vers 1882-1884) indiquent, à l'encre violette ou rose, "Photographie Artistique - Esprit Guarnero - frères (signature oblique) - Rue Gubernatis, 9 - en face le consulat italien - Nice".

Vers 1882, l'atelier d'Esprit Guarnero s'établit en effet au 9, rue Gubernatis (annuaire niçois de 1883, Collection privée Didier Gayraud), en association avec son frère cadet Emile.
Une proposition d'emploi parue dans The Nice Times du 3 février 1883 (p 4) demande de s'adresser "rue Gubernatis, 9, à la Photographie Guarnero".


- GUARNERO Esprit (1859-1884) & GUARNERO Emile (1864-1900), Portrait de femme, recto, vers 1882-1884 (?),
"Esprit Guarnero Frères - - 9, Rue Gubernatis"
tirage albuminé de 9,5x5,5 cm carton de 10,4x6,2 cm, Collection personnelle.

- GUARNERO Esprit (1859-1884) & GUARNERO Emile (1864-1900), Portrait de femme, verso, vers 1882-1884 (?),
inscriptions au verso, "Photographie Artistique (sous une étiquette "Agrandissements Portraits")
- Esprit Guarnero - frères (signature oblique), Rue Gubernatis, 9 -
 en face le consulat italien - Nice", carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.



Esprit Guarnero réalise des photographies de l'Observatoire de Nice alors en construction (voir ici des photos réalisées entre 1881 et 1883).

Esprit Guarnero, "sujet italien, célibataire" décède cependant au 7, rue du Paillon, à l'âge de 25 ans, le 11 juillet 1884. Il est dit domicilié à Nice mais légalement à Casale Monferrato (province d'Alexandrie).
Le certificat de décès est signé par son père mais également par "Paul Laban, photographe, 23 ans". Je n'ai pas retrouvé mention de ce nom dans les annuaires niçois ni ailleurs mais il reste probable que Paul Laban était l'un des assistants d'Esprit Guarnero. 

Malgré ce décès, l'atelier du 9, rue Gubernatis, garde le nom d'"Esprit Guarnero" dans les annuaires niçois jusqu'en 1888 puis devient "E. Guarnero" puis "Em. Guarnero" jusqu'en 1906 (annuaire de 1907 absent).


GUARNERO ACHILLE SALVATEUR DIT EMILE (1864-1900)

Salvateur Achille Guarnero, dénommé Emile, est né à Cannes le 29 novembre 1864.

Il a probablement été formé à la photographie par son frère avant de devenir son associé vers 1882-1884 (cartons "Guarnero Frères") puis de devenir son successeur à l'âge de 19 ans.

Des publicités pour l'atelier du 9, rue Gubernatis sont notamment publiées dans Nice Artistique entre novembre 1890 et avril 1891 mais également dans le Guide Soleil contemporain.


- Publicité parue pour l'atelier d'Emile Guarnero dans Guide Soleil, vers 1890,
G. d'Alba Directeur, Nice - J. Fabbio (photographe), Collaborateur Artistique.



Emile Guarnero a un fils hors mariage, Roger Dominique Emile Guarnero, le 6 avril 1894, 4, passage du Temple Vaudois (adresse de ses parents), avec Delfino Elisa/Elisabeth, âgée de 28 ans (née à Nice le 6 juin 1865).

Emile "sujet italien, 30 ans, demeurant à Nice domicilié à Casale Monferrato, province d'Alexandrie, Italie" et Elisabeth "sujette italienne, 30 ans, couturière, demeurant à Nice, domiciliée à Morozzo, province de Coni, Italie", officialisent leur union et la reconnaissance de leur fils Roger, l'année suivante à Nice, le 26 septembre 1895. 

Salvateur Achille Guarnero (dit Emile), domicilié au 9, rue Gubernatis, photographe, est naturalisé français en 1896 (dossier du 9 mai 1896) et accomplit son service militaire (sourd de l’oreille droite) en 1896-1897 (passe dans la réserve de l’Armée active le 1er novembre 1897). 

En avril 1898, à 34 ans, il est témoin du mariage du photographe Costa Élisée. 

Emile Guarnero décède malheureusement à Utelle (Alpes-Maritimes), le 13 septembre 1900, âgé de 35 ans.

Son épouse Elisabeth prend alors la direction de l'atelier niçois. Elle est citée, en 1902, comme "Madame veuve Emile Guarnero, propriétaire d'un atelier de photographie" et comme "photographe" (Le Petit Niçois des 24 et 27 février 1902 p 2), à l'occasion d'un vol supposé de clichés photographiques (articles signalés par l'historienne niçoise Véronique Thuin-Chaudron que je remercie).

L'atelier reste cette fois au nom d'Emile Guarnero, tant dans les annuaires que sur les cartons-photos, toujours au 9, rue Gubernatis

Lors du procès à Nice du crime d'Eze commis par Henri Vidal, "l'assassin a été conduit dans la cour du Palais de Justice où l'attendait avec son appareil tout préparé un ouvrier de la maison Guarnero. Le photographe le fit poser trois fois" (Le Petit Provençal du 2 janvier 1902 p 2).

Les revers des cartons-photos varient peu dans leurs inscriptions :

- "Photographie - Artistique - EmileGuarnero (nom et prénom accolés dans une signature oblique) - 9 - Rue Gubernatis - Nice" (fin des années 1880 et début des années 1890),

- "Photographie - E. Guarnero (sur phylactère oblique) - 9, Rue Gubernatis, 9. - Nice" (fin des années 1890 et premières années 1900).

En avril 1898, à 34 ans, Emile Guarnero est témoin du mariage du photographe Costa Élisée. 

Emile Guarnero décède malheureusement à Utelle (Alpes-Maritimes), le 13 septembre 1900, âgé de 35 ans.

Le nom de "Guarnero" est cité dans la "Liste générale des principaux photographes" publiée par la Société de Photographie de Toulouse, de 1888 à 1905.


- GUARNERO Emile (1864-1900), Portrait de soldat du 40ième Régiment d'Infanterie, seconde moitié des années 1880 (?),
inscriptions au recto, "EMILE GUARNERO 9 RUE GUBERNATIS NICE",
tirage albuminé de 5,6x9,2 cm, sur carton de 6,4x10,4 cm, Collection personnelle. 

- GUARNERO Emile (1864-1900), Portrait de soldat du 40ième Régiment d'Infanterie, seconde moitié des années 1880 (?),
dos nu (papier serpente disparu),
carton de 6,4x10,4 cm, Collection personnelle.



GUARNERO Elisabeth (1865-1930)

A la suite du décès d’Emile Guarnero, sa veuve  Elisabeth prend la direction de l'atelier niçois.

Elle est citée, en 1902, comme "Madame veuve Emile Guarnero, propriétaire d'un atelier de photographie" et comme "photographe" (Le Petit Niçois des 24 et 27 février 1902 p 2), à l'occasion d'un vol supposé de clichés photographiques (articles signalés par l'historienne niçoise Véronique Thuin-Chaudron que je remercie).

L'atelier reste au nom d'Emile Guarnero, tant dans les annuaires que sur les cartons-photos, toujours au 9, rue Gubernatis. 

Lors du procès à Nice du crime d'Eze commis par Henri Vidal, "l'assassin a été conduit dans la cour du Palais de Justice où l'attendait avec son appareil tout préparé un ouvrier de la maison Guarnero. Le photographe le fit poser trois fois" (Le Petit Provençal du 2 janvier 1902 p 2).


GUARNERO Elisabeth (1865-1930) & MASSA Ange (1880-1921)

Elisabeth Delfino, veuve Guarnero, 38 ans, "photographe", se remarie cependant en avril 1904 avec Ange André Massa, 24 ans, photographe, peut-être opérateur dans son atelier. 

Ange André Massa est né le 19 janvier 1880 à Nice. Il est l’un des enfants de Michel Massa, né à Borcavirone ( ? - It.) et de Marguerite Bertoletti. 

A 16 ans alors qu'il habite avec ses parents au 10, rue Cassini, il est déjà "photographe" (recensement de la Ville de Nice de 1896).

A ses 20 ans, sa fiche matricule militaire (classes 1900- 1901) signale qu’il est "photographe, fils d’étranger" (père menuisier), domicilié au 22, boulevard Risso et a son frère sous les drapeaux. Il est ajourné pour faiblesse en 1901 mais jugé apte au service en 1902. Il obtient la nationalité française et effectue ensuite son service militaire à partir de novembre 1903 au 112ème Régiment d’Infanterie d’Antibes. Ses problèmes de santé provoquent cependant l’interruption de son service dès mars 1904.

Suite à son mariage d’avril 1904 avec Elisabeth Delfino, veuve Guarnero, André Massa fait, la même année, une demande à la Mairie pour peindre la devanture et l'inscription de son magasin, 9, rue Gubernatis. L'atelier prend alors le nom de "Massa et Guarnero" et perdure à la même adresse (l'annuaire de 1912 affiche cependant le n° 7).

Le revers des cartons-photos affiche désormais, "Photographie - médaille 1880 Arts décoratifs - médaille 1880 Nice Beaux-Arts - Guarnero & Massa - 9, rue Gubernatis, 9 - Nice".

Leurs deux noms de Guarnero et Massa disparaissent cependant des annuaires dès 1914, révélant une cessation d'activité en 1912 (faillite, AD06, 06U 04/0814).

Ange Massa participe à la Première Guerre Mondiale de juillet 1915 à mars 1919.


- GUARNERO Elisabeth (1865-1930) & MASSA Ange André (1880-1921), Portrait d'homme, recto, vers 1904-1912,
inscriptions au recto, "Guarnero & Massa - 9. R. Gubernatis - Nice", 
tirage de 9,1x5,5 cm sur carton de 10,5x6,3 cm, Collection de Giorgio Olivero.

- GUARNERO Elisabeth (1865-1930) & MASSA Ange André (1880-1921), Portrait d'homme, verso, vers 1904-1912,
inscriptions au verso, "Photographie - médaille 1880 Arts décoratifs - médaille 1880 Nice Beaux-Arts - Guarnero & Massa - 9, rue Gubernatis, 9 - Nice", 
carton de 10,5x6,3 cm, Collection de Giorgio Olivero.


- GUARNERO Elisabeth (1865-1930) & MASSA Ange André (1880-1921), Portrait de petit garçon, recto, vers 1904-1912,
inscriptions au recto, "Guarnero & Massa - 9. R. Gubernatis - Nice", 
tirage de 9,1x5,5 cm sur carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.


- GUARNERO Elisabeth (1865-1930) & MASSA Ange André (1880-1921), Portrait de petit garçon, verso, vers 1904-1912,
inscriptions manuscrites au verso, en haut, "Le petit Jean à son petit frère",
en bas à gauche, "avec gros baiser.",
"Photographie - médaille 1880 Arts décoratifs - médaille 1880 Nice Beaux-Arts - Guarnero & Massa - 9, rue Gubernatis, 9 - Nice", 
tirage de 9,1x5,5 cm sur carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.



Après la Première Guerre Mondiale, Ange Massa ouvre cependant un nouvel atelier au 5, rue Lépante (annuaire de 1920) mais ses problèmes de santé semblent s’être aggravés (réformé et pensionné).

C'est à l’adresse  du 5, rue Lépante qu'il décède le 16 avril 1921, à l'âge de 41 ans. Elisabeth, sa veuve, reprend ou continue son métier de couturière.


GUARNERO Roger Dominique Emile (1894-1977)

Roger Dominique Emile Guarnero est né à Nice 6 avril 1894. Il est fils d'Emile Guarnero (c.1863-apr.1898) et d’Elisabeth Delfino qui l’ont reconnu lors de leur mariage à Nice le 26 septembre 1895. 

Il a été initié à la photographie par son beau-père, Ange Massa (1880-1921), dès les années 1910 et il est qualifié de "photographe" à ses vingt-ans (fiche matricule militaire de 1914) et à nouveau lors de son mariage, à l'âge de 26 ans, le 10 juin 1920 avec Olga Charlotte Marcellini, lingère, 20 ans (née à Nice le 23 juillet 1899). 

Roger Guarnero semble partir quelques jours après son mariage (fiche matricule militaire) pour le Mont-Dore (Puy-de-Dôme) où il travaille pour le photographe Joseph Sanitas Fils (né en 1886). 

Il est cependant de retour à Nice dès 1921 (au plus tard en septembre), au 5, rue Lépante. Il ne semble pas reprendre l'atelier familial à la mort de son beau-père mais travailler chez un photographe. 

C'est le nom de sa mère, Massa, veuve et couturière, qui apparaît dans les annuaires au 5, rue Lépante. Âgée de 64 ans, elle décède à cette même adresse le 10 avril 1930.

En décembre 1930, Roger Guarnero embarque au Havre sur le paquebot "France", pour gagner New York (fiche matricule militaire).

Dès l'annuaire de 1931, le nom  de "Guarnero Roger, photographe", est cité au 5, rue Lépante mais dans les seules listes alphabétique des habitants.

En 1938, il ouvre cependant, à Nice, un atelier à son nom au 11, rue Pairolière. 

Ses cartons-photos affichent "Roger Guarnero - 11, rue Pairolière - Nice - Photographie".

Il décédera à Nice le 13 septembre 1977. Son corps repose au cimetière niçois de Caucade.





- Marie Charles Félicité Alphonse ROUX, DE ROUX ou DEROUX (1833 - ?) 


Marie Charles Félicité Alphonse de Roux est né à Marseille le 30 novembre 1833. Il est le premier des enfants d'Emmanuel Marie Thomas de Roux, propriétaire (né en 1811) et de Ma(g)delaine Zoé de Boniface Fombeton (née en 1815) qui se sont mariés à Marseille le 14 février 1833.  

En 1861, Alphonse de Roux (27 ans) expose à Marseille des vues stéréoscopiques de sites connus de Provence (Le Sémaphore de Marseille du 8 octobre 1861 p 1). 

A la fin des années 1860, il possède un atelier à Paris.

A partir de 1873, il est cité à plusieurs reprises comme "photographe" dans le Journal de Monaco, sous le nom de "Du Roux" (18 février 1873) puis de "De Roux" (1873-1879) et il est probable qu'il passe alors les saisons d'hiver sur le littoral méditerranéen. 

Il réalise notamment les nombreuses photographies (reproduites par l'estampe) du luxueux ouvrage édité sous la direction d'Alexandre Lacoste, Nice Pittoresque, Promenades et Résidences, Etablissements publics, qui paraît à Nice, sous forme de fascicules, à partir d'octobre 1873 (ouvrage non conservé).

Son travail est régulièrement évoqué et notamment ses vues stéréoscopiques transparentes et coloriées des intérieurs du Palais et du Casino de la Principauté (Journal de Monaco du 18 février et du 25 mars 1873), ses albums de la Principauté, son projet d'Album de Nice à San Remo (Journal de Monaco du 19 mai 1874) ou son album réalisé des Prisons de l’Île Sainte-Marguerite près de Cannes (Journal de Monaco du 1er septembre 1874).

Il conserve cependant une adresse parisienne. Il est d'ailleurs cité à Paris, le 9 août 1873, comme témoin du mariage de Marie Vayssié, photographe qu'il emploie et loge au 15, rue Drouot dans le 9ème arrondissement de Paris, avec Antoine Gaspard Lestrade, photographe, qui vit à cette date au 24, rue Lemercier dans le 17ème arrondissement.

"Deroux" est cependant nommé dans le recensement de la Ville de Nice de 1876, âgé de 42 ans et résidant au 2, boulevard Longchamp, avec "sa femme Marie, 42 ans" (elle n'est pas encore son épouse et a 44 ans), et deux photographes célibataires de 19 ans, Pauline Croes, née à Nice et Georges Mariot, né à Paris. 

En tant que photographe de la Principauté, il remporte une médaille d’argent à l’Exposition Universelle de Paris de 1878 (Journal de Monaco du 22 octobre 1878).

"De Roux Marie Charles Félicité Alphonse" se marie à Nice le 24 septembre 1878, à l'âge de 44 ans, avec Marie Rosalie Legendre, 46 ans (née le 21 mars 1832 à Forges-les-Eaux, Seine-Maritime), sans profession.

Alphonse "Roux" est ensuite cité dans l'annuaire niçois de 1879, au 6, boulevard Longchamp (liste professionnelle des photographes et adresses des habitants). 

S'il vit à Nice, il n'en continue pas moins de réaliser des vues de Monaco et notamment du Théâtre et du Tir aux Pigeons de Monte-Carlo (Journal de Monaco du 9 décembre 1879).

Pauline Croes est-elle encore l'employée d'Alphonse de Roux lorsqu'elle décède à Nice, peu avant ses 23 ans, le 21 décembre 1879 ? C'est probable et il faut d'ailleurs noter que l'un des témoins de l'acte de son décès est le photographe Antoine Gaspard Lestrade qui a eu comme témoin de son mariage à Paris, le 9 août 1873, le photographe Alphonse de Roux

La trace d'Alphonse De Roux se perd ensuite vers 1880, date à laquelle il revend son fonds à Achille Courret. Alors qu'il a beaucoup œuvré à Paris et dans le sud de la France, je n'ai pas connaissance de photographies portant son nom.













vendredi 19 avril 2019

1010-"PRIÈRE DE..." - IMPLICATION DU SPECTATEUR-9




- BRUGUERA Tania (née en 1968), Installation interactive militante, Londres, Tate Modern, 2018.




PRIÈRE DE SENTIR




- TINGUELY Jean (1925-1991), l'artiste au vernissage de la Première Biennale de Paris, 1959,
avec le Stabilisateur méta-matic n° 17 en fonctionnement sur le parvis
entre les deux musées d'Art moderne, photographies argentiques de Paul Almasy.
"L'oeuvre fonctionne  les  jours  de  beau  temps  pendant  une  heure, à 15h et 17h. Deux mécaniciens, décrits comme de jeunes gens athlétiques type «club James Dean»,revêtus  de  maillots  blancs où est inscrit «Méta-Matic 17», sont chargés  de  remplacer le  ballon  de  baudruche  à  l’extrémité  du  tuyau  d’échappement de l’œuvre, qui libère régulièrement un nuage de fumée. Cette machine produit des dessins abstraits en  série,  les  découpe,  et  un  ventilateur  se  charge  de  les  diriger  vers  les spectateurs ; un dispositif vaporise un parfum de muguet, afin de masquer l’odeur dégagée par  la  fumée. C’est la «star» de  la  Biennale : elle  accueille  les  visiteurs,  et fait  rire Malraux  lors  de  l’inauguration. Pourtant,  c’est  aussi l’œuvre  la  plus  décriée  de  la Biennale". Extrait du Mémoire de Justine Jean, La première Biennale de Paris : genèse, enjeux, bilan et réalité, 2017 p 51.



- SAITO Takako (née en 1929), Spice Chess (série Smell Chess, Fluxchess, Fluxus Box), vers 1965,
boite à jeu d'échec en bois où les pions, tous identiques (petits cubes fermés par un bouchon en liège),
 sont identifiables par leur odeur d'épice, 32x32x6 cm,
Blois, La Fondation du Doute, Collection Ben Vautier.



- PENONE Giuseppe (né en 1947), Respirare l'ombra, 1999,
cages métalliques, feuilles de laurier, bronze, 330x180x130 cm, Paris, MNAM.
Créée à l'origine pour Avignon, l'oeuvre, dépourvue de voûte a été adaptée au lieu muséal mais a conservé ses 4 murs tapissés de laurier. L'oeuvre évoque la poésie de Pétrarque (XIV° siècle) chantant la forêt, l'air, l'or et son amour au nom végétal, Laura (laurier) et répond aux attentes de l'artiste qui travaille le plus souvent avec l'arbre et ses rapprochements métaphoriques avec le corps humain.Les lauriers sont contenus dans des cages métalliques construites selon le Nombre d'or ; ils diffusent leur parfum vivace et offrent également au visiteur toutes les vibrations de leurs nuances de vert tenace. Dans l'un des murs, une sculpture en bronze doré représente deux poumons moulés dans des feuilles.



- BLAZY Michel (né en 1966), Ex-Croissance, 2010,
Venours, Centre d'Art contemporain.
L'artiste travaille avec le vivant. Ici, il a recouvert les murs, sur 6 m de haut, de concentré de tomates et déposé plusieurs tonnes de briques de culture de champignons au sol, d'où une oeuvre en croissance et décomposition, envahissant et modifiant l'espace.


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- SORIN Pierrick (né en 1961), Woody haleine, 2014,
installation, ventilateur, inhalateur et fromage sur la table en bois, 133 x 45,5 x 90,5 cm.
"Le point de départ est quelque chose d’assez potache : une machine à mauvaises odeurs. Cet objet, qui semble délirant tout en ayant un fonctionnement cohérent, s’inscrit dans la lignée des objets surréalistes. Et il y a une prouesse poético-technique involontaire : cette image qui se projette sur le ventilateur passe à travers les pales et crée une image sur le mur. On ne voit pas qu’elle est coupée sans arrêt, comme avec un projecteur de cinéma. Cela condense beaucoup de choses, entre l’histoire du cinéma et le surréalisme. Cette installation s’appelle “Woody haleine”, un jeu de mots sur sa mauvaise haleine !".




PRIÈRE DE LAISSER UNE TRACE GRAPHIQUE



- TINGUELY Jean (1925-1991), Machine à dessiner n°3, relief Méta-mécanique, 1955,
tableau de bois peint en noir, disque métallique tournant, fil métallique et au verso, trois roues en bois, courroies en caoutchouc, deux moteurs électriques, 54, 5x106x33 cm, Bâle, Musée Tinguely.
(machine à dessiner des œuvres abstraites, mécanique, grâce à un bras actionné par le spectateur).


- WARHOL Andy (), Do It Yourself series (Violin, Landscapes, Flowers, Sailboat)Violin, 1962,
acrylique et sérigraphie sur toile, 137,2x182,9 cm,
 travail inachévé à compléter par le spectateur en suivant les codes-couleurs, Collection privée.


- UNTEL, 350 m d'informations, rue de la Barre, Arles, 1976,
intervention sur un rouleau de papier sérigraphié, matériel graphique à disposition du public.
Dérouler dans la rue une bande de papier sérigraphiée d’une seule pièce longue de 350 mètres. Inviter le public des Rencontres photographiques d’Arles à écrire, dessiner et photographier les improvisations générées par cette performance participative.
Rencontre internationale de la photographie d’Arles. 17 juillet 1976.


- GERZ Jochen (né en 1940), Monument Contre Le Fascisme, Hambourg, 1986-1993,
 pilier 1x1x12 m, recouvert de plomb,
le pilier s'enfonce dans le sol à mesure qu'il est recouvert des signatures
 des spectateurs s'engageant contre le fascisme.


- SMIGLA-BOBINSKI Karina (née en 1967), ADA, 2010,
 une sphère gonflée à l'hélium et hérissée de pointes de fusain,manipulée par le spectateur, inscrit des traces graphiques sur sol, murs et plafond.
VOIR UNE VIDÉO (3 MN 51, 2010)




PRIÈRE DE POSER...



- TUNIK Spencer (né en 1967), Performance devant le Musée d'Art Contemporain de Montréal, 2001,
à l'appel de l'artiste, 2.500 personnes posent nues, sur le sol par un matin froid, et se voient remettre une photographie. Depuis 1992, il photographie ainsi des bénévoles nus dans des lieux publics, des foules entières  (jusqu'à près de 20.000 personnes) dans des manifestations qui peuvent prendre une tournure symbolique voire politique.


- JR (né en 1983), Installation au Panthéon, 2014.
Durant le mois de mars 2014, plus de 2500 sont venues se faire photographier dans le camion photographique de JR installé dans neuf monuments nationaux, et plus de 5000 personnes ont proposé leur photo directement sur le site.
L'installation éphémère des photos en noir et blanc a recouvert des parties extérieures et intérieures du bâtiment pendant plusieurs mois.



- MOHR Matthew (né en 1955), As We are, 2017,
Greater Columbus Convention Center (Ohio) ;
la sculpture pivotante est liée aux visiteurs qui font des photos d'identité dans une cabine située à l'intérieur, équipée de 29 caméras HD qui reconstituent un selfie 3D projeté sur la tête sculptée faite de rubans de LED. 10.000 photos peuvent être mémorisées. La nuit, la tête se tourne vers la rue pour rester visible.






PRIÈRE D'HABITER



- DE MARIA Walter (né en 1935), The Lightning Field, 1977, Nouveau-Mexique.
400 piquets en acier inoxydable répartis dans un rectangle de 1x1,6 km,
 soit 6 705 m2 destinés à attirer le spectacle de la foudre dans une région sujette à ce phénomène.
Ouverte six mois par an, l'installation ne peut être visitée qu'en réservant pour passer une nuit sur le site, dans une cabane ne pouvant accueillir qu'un maximum de six personnes.


- HÖLLER Carsten (né en 1961), Giant Psycho Tank, 1999.
Les visiteurs sont invités à se déshabiller (en maillot de bain ou nus) pour flotter dans cet espace sensoriel chauffé ) 35°5 et empli de sel ; serviettes, peignoirs et pantoufles sont fournis.


- L/B, Hotel Everland, 2002/2007, Palais de Tokyo, Paris,
hôtel monospace exposé sur le toit de musées internationaux,
Sabina LANG et Daniel BAUMAN sont connus pour leurs installations habitats, dans lesquelles la frontière entre l'art et le design sont consciemment confondues. L'hôtel Everland est dessiné jusqu'aux poignées de fenêtres, tous les éléments sont finement accordés les uns aux autres et produisent une sorte de fiction artistique.
L'hôtel est constitué d'une seule chambre, équipée d'une salle de bain, d'un lit double et d'un lounge. Cette chambre, aux dimensions généreuses, incarne le fantasme même de l'hôtel, de la conception architecturale allant jusqu'à la mise en scène des moindres détails, en passant par les serviettes de bain brodées au fil doré incitant à la cleptomanie. Tous les hôtes d'Everland deviennent partie intégrante de l'œuvre d'art.
L'organisation de l'exploitation est également conçue par les artistes. Tous les aspects du fonctionnement d’Everland sont des éléments importants faisant partie de l'idée artistique: La chambre ne peut-être louée que pour une nuit, le minibar est garni et gratuit, il y a un tourne-disque avec une collection de vinyles de choix, le petit-déjeuner est servi dans la chambre et pour finir, il est même possible de subtiliser les serviettes de bain brodées.




PRIÈRE DE PERFORMER...




- KAPROW Allan (1927-2006), 18 Happenings in Six Parts, New York, Galerie Reuben, octobre 1959.
Les éléments perçus par les spectateurs sont tout à la fois visuels et sonores, quotidiens et artistiques.
A leur arrivée au deuxième étage de la Galerie, les spectateurs se voient remettre des instructions précises (programme et 3 cartes agrafées) : "La manifestation est divisée en six parties (...) Chaque partie contient trois happenings qui se produisent à la fois. Le début et la fin de chacun seront signalés par une cloche. A la toute fin, deux coups de cloche seront entendus (...) Il n'y aura pas d'applaudissements après chaque happening mais vous pourrez applaudir après le sixième si vous le souhaitez". Les spectateurs sont également invités à ne pas fumer, ni sortir pendant la manifestation.
Ces instructions définissent également le placement des spectateurs et le moment de quitter leur siège afin de se déplacer successivement dans les trois espaces qui divisent la galerie. Ces déplacements ont pour but de leur faire vivre une expérience différente et unique selon le point de vue adopté dans chacun des espaces et la sélection des happenings au déroulement simultané, mais également de les faire participer à l'oeuvre par leur présence colorée, leurs bruits et surtout leur déambulation.


- ONO Yoko (née en 1933), Cut Pieces, 1964-65,
performance durant laquelle l'artiste, assise sur scène dans la posture traditionnelle de la femme japonaise, invite les spectateurs, un par un, à prendre une paire de ciseaux pour découper et garder un morceau de ses habits, jusqu'à ce qu'elle soit complètement nue.
Cette performance, effectuée au Japon en 1964, s'est répétée à New York en 1965 puis à Londres en 1966, avant de se répéter dans les décennies suivantes.
VOIR UNE VIDÉO


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- EXPORT Valie (née en 1940), Tap und Tastkino (Cinéma du toucher), performance et vidéo, 1968,
l’artiste porte sur le torse une boîte noire perforée dans laquelle est encastrée sa poitrine nue. Les passants sont invités à venir y introduire les mains et palper les seins, sans les voir.



- CLARK Lygia (1920-1988), Tunnel, 1973,
performance dans laquelle des participants rampent à l’intérieur d’un tunnel en tissu
 d’une longueur 50 m qui épouse le corps comme un collant.


- ABRAMOVIC Marina, Rythm Zero, Naples, 1974,
performance de 6 h de l'artiste se mettant en danger,
permettant aux visiteurs d'utiliser librement les 72 choses et matières douces ou agressives mises à leur disposition sur son corps.
La performance dégénéra dans l'utilisation des lames de rasoir puis la menace du pistolet et fut stoppée par le galeriste.


- BRUGUERA Tania (née en 1968), Installation interactive militante, Londres, Tate Modern, 2018.
L’installation est constituée d’un immense rectangle de peinture grise thermochromique à même le sol, cachant le portrait d’un jeune réfugié syrien. Pour le faire apparaître, les visiteurs doivent s’allonger sur le sol, la chaleur de leurs corps faisant alors réagir la peinture (empreinte, trace graphique). Pour voir l’intégralité du visage, il est nécessaire que plusieurs centaines de personnes s’allongent en même temps.
VOIR UNE VIDÉO (1 MN 28, 2018).




PRIÈRE D'INSTALLER L'OEUVRE



- KAPROW Allan (1927-2006), Fluids, happening, 3 jours d'octobre 1967, Pasadena et Los Angeles, 
photo Denis Hopper, l'artiste, avec l'aide de participants recrutés par affiches publicitaires, construit une vingtaine d'enclos aux murs ininterrompus constitués de blocs de glace, livrés aux intempéries et laissés à fondre ; cette construction est un acte vain qui permet de vivre l'art comme expérience, dans le travail et l'entraide.



- OROZCO Gabriel (né en 1962), Home Run, 1993,
oranges, dimensions variables, installation temporaire pour le MoMA de New York.
Seul un cartel présent dans le musée renvoie à l'oeuvre positionnée dans l'espace urbain ; l'artiste a demandé aux habitants de l'immeuble d'en face, de positionner chaque matin, durant le temps de l'exposition, des oranges (livrées chaque semaine par le musée) sur le bord de leur fenêtre.



- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Vue du montage de Plastic Bags, atrium central de la Gare Saint-Lazare, Paris, 2012.
Des sacs plastique de couleur (environ 25.000 sacs) sont montés par les passants volontaires sur un filet métallique (structure géométrique) formant une installation éphémère au cœur d'un lieu public.


- BLAZY Michel (né en 1966), Bar à oranges, 2012,
(pourrissement des fruits déposés par l'artiste et les visiteurs invités à se presser un jus d'orange, odeur, mouches, araignées, chaîne alimentaire)
installation pour l'exposition "Le grand restaurant", Paris, Le Plateau.


- KUSAMA Yayoi (née en 1929), Obliteration Room, 2011,
 Brisbane (Australie), Gallery of Modern Art.
Une pièce toute blanche et meublée comme un intérieur traditionnel australien est livrée aux enfants chargés de la recouvrir de stickers colorés en forme de pois, les fameux "Polka Dots", obessionnels pour l'artiste.


- KAWAMATA Tadashi (né en 1953), Collective Folie, Paris, Parc de la Villette, 2013 (avril-août).
Une tour éphémère est construite par les habitants de cet arrondissement de Paris en pleine restructuration. La construction, jamais achevée, évolue continuellement avant de disparaître. La tour devient un terrain de jeu et un belvédère pour les visiteurs.


- JR (né en 1983), Le Secret de la Grand Pyramide, mars 2019,
installation éphémère d'un collage en trompe-l’œil dans la Cour Napoléon du Louvre,
réalisée par 400 volontaires en quatre jours (plus de 2.000 bandes imprimées en noir et blanc de 10 m chacune à coller au sol), 
donnant l'illusion de continuer la Pyramide de verre en en révélant le sous-sol et les fondations.