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jeudi 26 mai 2022

1233-ORCHHA : ÉTANCHER MA SOIF !


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ORCHHA (MADHYA PRADESH, INDE)


J'ai demandé au chien jaune de la rivière Betwa comment étancher ma soif (le chien en question est celui qui se couche et croise les pattes avant sur la première marche immergée des ghats, en contrebas des tombeaux royaux). Il a levé la tête en direction de l'autre rive et m'a demandé plus de précisions.

Je lui ai expliqué qu'après 15 jours de températures allant de 43 à 48° (sol brûlant, vent chaud), mon organisme était fatigué, que je dormais mal, que je n'avais plus d'énergie, que mes neurones éclataient comme du pop-corn et que malgré le port d'une casquette, les haltes à l'ombre des grands arbres, l'humidification de mon visage tous les 200 m, l'ingestion de plusieurs litres d'eau glacée, les douches froides répétitives, je n'avais qu'une obsession, me rafraîchir et que je rêvais chaque nuit de baignoires chargées de glaçons.

Il m'a alors conseillé de me plonger par trois fois entièrement dans la Betwa, que cette chaleur mentale disparaîtraît immédiatement et que par la suite, il me faudrait éviter de boire de l'eau glacée mais qu'il faudrait faire couler cette dernière sur ma tête et humidifier mes cheveux en permanence.

Pour remercier le chien jaune, je lui ai fait un petit massage du dos avec les mains mouillées. Il a eu l'air d'apprécier mais m'a dit qu'il ne croyait pas en l'amitié chiens-humains, qu'il avait reçu des coups et des cailloux tout au long de sa vie, et que même là, dans l'eau fraîche de la Betwa, il ne pouvait s'attarder sans être l'objet de sévices.

Je me suis alors baigné dans la rivière et la chaleur tant extérieure qu'intérieure qui m'accompagnait s'est évanouie aussitôt. 

Je croyais que les indiens étaient également là pour se rafraîchir mais il semble que ce n'était pas le cas car il a commencé à pleuvoir et tous ont disparu pour se mettre à l'abri. Même le chien m'a abandonné.


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dimanche 22 mai 2022

1232-AGRA : COMME UNE ENVIE DE TAJ MAHAL...

 

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La visite du Taj Mahal (Agra) est un incontournable en Inde. Malgré la distance de Delhi (200 km), malgré le réveil nocturne, malgré le prix d'entrée individuelle (17 € + guide éventuel), la plupart des occidentaux l'incluent dans leur circuit. Une seule question, pourquoi ?

Quelques éléments de réponse :

- parce que c'est un site mythique et grandiose,

- parce que c'est un joyau de l'architecture moghole du second tiers du XVII° siècle élevé, à la demande de l'empereur Shâ Jahân, à la mémoire de son épouse morte en couches,

- parce qu'après avoir passé la porte en grès rouge, la perspective du bassin conduit avec émotion votre regard vers ce mausolée de marbre blanc entouré de quatre minarets, dont le dôme principal et les façades sont ornés de motifs dessinés par des incrustations de pierres semi-précieuses,

- parce que c'est un lieu "romantique" (amour, mort),

- parce que toute cette puissance, cette richesse, cette beauté ne peut qu'imprégner et auréoler le visiteur,

- parce que le Taj Mahal fait partie des "7 merveilles du monde moderne" (2007) et que c'est l'un des monuments les plus visités au monde,

- parce que l'on se l'était promis, parce qu'il faut l'avoir vu, l'avoir soi-même photographié,

- parce qu'il faut s'être pris en photo devant, si possible avec le disque orangé du soleil levant (selon météo) puis diffuser la ou les photos sur les réseaux sociaux pour prouver que l'on y a été et donner l'envie aux autres d'y aller, 

- et, parce que l'envie de Taj Mahal n'est pas encore totalement assouvie, aller le soir au bord de la rivière Yamuna (accès et entrée payants) pour photographier le mausolée au soleil couchant (selon météo) et le prendre en photo à chaque fois qu'on l'aperçoit depuis la ville...



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mardi 17 mai 2022

1231-AGRA : LES LAVANDIERS DE LA RIVIÈRE YAMUNA-2

 

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Cet amour du linge qu'on lave, qu'on étend puis qu'on replie me vient de l'enfance. En France, au début des années 1960, ma mère, comme toutes les femmes de l'époque, consacrait son lundi matin au lavage du linge.

Ce rituel était presque mystique. Il s'agissait de commencer une nouvelle semaine avec du propre, la saleté du corps, des habits et de l'âme disparaissant dans ce grand nettoyage. 

Il s'agissait ensuite de descendre au jardin pour procéder à l'étendage des linges humides, colorés et translucides qui reflétaient la composition de la famille. Il fallait que le soleil sèche sans décolorer et j'aimais voir les tissus flotter au vent comme autant de drapeaux intimes. Il y avait comme une union des éléments, avec l'eau du lavage, la terre du jardin, l'air et le soleil du séchage.

J'admirais le geste expert, mille fois répété, du linge énergiquement secoué pour le débarrasser de ses plis puis celui du linge sec, admirablement replié. Parfois, pour aider, je passais les petites pièces de linge mouillé ou les pinces à linge lors de l'étendage ou je les récupérais lors du ramassage.

Les familles qui ne disposaient pas de jardin, mettaient le linge à sécher aux fenêtres, sur les balcons et sur des fils tendus en hauteur entre les murs des rues étroites. Toute ma vie j'ai aimé la couleur de ces linges et le bruit de leur flottement.

J'ai retrouvé cet amour du linge étendu dans les centres anciens des villes italiennes. Dans les Alpes-Maritimes, les règlements de copropriété cherchent à mettre un terme à cette humanité. Par chance, les photographies de la seconde moitié du XIX° siècle montrent à Cannes les linges séchant sur le sol des prés et le sommet des fourrés, et, à Nice, les linges lavés par les bugadières professionnelles dans le Paillon, avant d'être mis à sécher près de ses rives.

Quelques peintres de la fin du XIX°et du début du XX° siècle ont été sensibles à la poésie de ces scènes (Gustave Caillebotte, Franz Marc, Egon Schiele...) et certains artistes contemporains s'en sont inspirés dans leurs installations (Annette Messager, Christian Boltanski, Christo...).

En Inde, je retrouve parfois ces linges colorés des familles, étendus sur l'herbe et les fourrés, comme autant de machines à remonter le temps. Tout près, les femmes discutent à l’ombre d’un grand arbre. Près de la rivière, après le bain rituel du matin, les femmes deux à deux, étendent à bout de bras leur sari et laissent un temps ce long rectangle coloré suspendu entre terre et ciel, dans le vent chaud, avant de s'en draper à nouveau.

A Agra, ce sont des lavandiers et lavandières professionnels qui, aujourd’hui près des ponts de la ville sous lesquels buffles et bufflonnes se couchent et se baignent, lavent et battent le linge dans l’eau de la Yamuna, avant de le mettre à sécher sur l'herbe et la terre des rives et des îlots qui surnagent. 

Ce sont souvent de très longues pièces de tissus, comme autant de chemins de vie, puis de larges compositions abstraites, géométriques et colorées, qui recouvrent et métamorphosent le sol en des œuvres éphémères.

Enfin, il y a les gestes répétitifs de ces hommes et de ces femmes qui magnifient la scène, font s'envoler le tissu, le font scintiller dans la lumière, le déposent, le replient ou l’emportent sous forme de ballots. Et demain matin, tout recommence...






























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lundi 9 mai 2022

1229-AGRA : SÉJOURNER PRÈS DU TAJ MAHAL AU CORAL TREE BOUTIQUE HOMESTAY


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THE CORAL TREE BOUTIQUE HOMESTAY



The Coral Tree Boutique Homestay est une maison colorée, située dans une rue calme, à quelques centaines de mètres de l'entrée Est du Taj Mahal (7 mn à pied). 



Après le portail, une allée ombragée conduit à une cour et à un jardin. 





Ce jardin, clôturé de murs bleus sur deux de ses côtés, est entouré de grands arbres, de beaux arbustes aux fleurs colorées puis de centaines de plantes en pots. 

Des portes anciennes, des canapés, balancelles, fauteuils, chaises et tables entourés d'objets d'art et d'artisanat constituent le mobilier de jardin. 




Un grand rectangle de pelouse centrale permet de se reconnecter avec la terre et d'y observer sans fin les poursuites des écureuils et d'y écouter les chants des différents oiseaux qui y vivent à demeure.






La haute maison aligne ses murs bleus, ses baies vertes et ses balustrades jaunes sur trois niveaux dominés par un roof-top. Un grand escalier de bois bleu conduit de terrasse en terrasse. Chacune d'entre elles, ornée de beaux objets et de photographies, est reliée à la précédente par des arbustes grimpants, chargés de fleurs.





Pieds nus, vous grimpez les marches ponctuées de pétales de fleurs, vous arrivez sur la terrasse aux meubles de jardin garnis de coussins épais et scintillants.







Vous pénétrez dans votre chambre pourvue d'une grande baie vitrée donnant sur la terrasse et les feuillages. Chacune des chambres climatisées adopte une couleur dominante, avec des murs ornés de miroirs et de photographies (très bonne connexion Wi-Fi dans toute la maison, y compris le jardin).







Vous partez ensuite explorer la ville.

Alors que la chaleur règne, vous revenez dans l'après-midi à votre hôtel pour goûter le plaisir d'une nouvelle douche fraîche (ou chaude - grande douche à l'italienne ou cabine de douche et W.C. séparés). 




Vous descendez dans le jardin pour arrêter le temps (coins d'ombre et de soleil) et vous ressourcer avant de repartir de plus belle. 








A l'heure où les cerfs-volants tournoient au-dessus des terrasses, vous gagnez le rez-de-chaussée de la maison pour partager avec les autres visiteurs une cuisine végétarienne aux saveurs variées, mêlant légumes de saisons agrémentés d'épices, chapatis et dessert frais et fruités. Avec les propriétaires, les touristes indiens et étrangers, vous échangez, le temps du repas, vos expériences de vie, de voyages et de visites.

Dès le repas terminé, vous espérez déjà la lumière du matin afin de revenir, dans la même pièce de vie (salle à manger et bibliothèque), partager le copieux petit-déjeuner.



Vous réalisez alors que cette oasis de verdure et de couleur magnifie votre découverte de la ville, en transformant les temps intermédiaires en autant d'instants de bien-être.




THE CORAL TREE BOUTIQUE HOMESTAY

+91-9837 6090 88

vandnapatholia@ymail.com


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