4

4

lundi 20 septembre 2021

1201-GUIGLION OU GUILLON JOSEPH (1869-1954), PHOTOGRAPHE

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS





DERNIERE MISE A JOUR DE CET ARTICLE : 01/03/2022


- Joseph GUIGLION, GHIGLION ou GUILLON (1869-1954)


NICE

Joseph "Guillon" est né à Nice le 9 mars 1869 au 4, rue Saint-François-de-Paule. Il est l'un des enfants de Mathieu Guillon, marbrier (né "Guiglion" le 9 août 1831 à Nice) et de Julie Boyer, son épouse, sans profession (née vers 1828 à Nice) qui se sont mariés à Nice, paroisse Sainte-Réparate le 8 septembre 1858.

Joseph a deux frères aînés, Michel Marie "Ghiglion" (né à Nice le 3 mars 1859) et Fortuné "Guiglion" (né le 17 mars 1866, à Nice, rue Droite, 8), ainsi qu'une sœur cadette, Justine "Guiglion" (née le 24 février 1871, à Nice rue Saint-François-de-Paule, 4).


ANTIBES

"Guillon Joseph, 13 ans, apprenti" est cité dans le recensement de la Ville d’Antibes de 1881, vivant au domicile du photographe Félix Trajan.


NICE

Joseph "Ghiglion" est ensuite signalé dans le recensement de la Ville de Nice de 1886, en tant que "photographe, âgé de 17 ans, domicilié rue de la Poissonnerie, 4", avec son père Mathieu, 55 ans, marbrier, sa mère Julie, 58 ans, ménagère, ses frères, Dominique (Michel ?), 29 ans, maçon, Fortuné, 20 ans, colleur, et sa sœur Julie, 15 ans, tailleuse.

A ses 20 ans, Joseph "Guillon" est ensuite cité à la même adresse, en tant que "photographe" dans sa fiche matricule militaire (classe 1889) puis dans la liste électorale de la Ville de Nice de 1890.

Il accomplit ses années de service militaire dans un Régiment de zouaves en Algérie, à partir de novembre 1890. Sa fiche matricule militaire l’y signale jusqu’en septembre 1893 mais il semble qu’il soit rentré à Nice en 1892 et soit ensuite parti à Paris dans la même année (observation portée sur la liste électorale de la Ville de Nice de 1893).


PARIS

Joseph Guillon est en effet engagé comme retoucheur par la Maison Nadar de Paris, située au 51 rue d'Anjou.

Il ne reste cependant dans cette Maison qu'une année environ et, dès 1893, quitte Paris pour retourner en Algérie, à Constantine.


CONSTANTINE

Le suivi de sa fiche matricule militaire le signale, dès septembre 1893, à "Constantine, rue du 26ème de ligne chez Armerigo, photographe".

Il prend, dans cette même ville, dès le mois suivant, la suite de l'atelier du photographe J. Chazal, situé au 53, rue Damrémont (actuelle rue Abdellah Bouhroum), sous le nom de "J. Guiglion".

Joseph Guiglion devient membre du Photo-Club de la ville le 28 octobre 1893 et met à disposition de ce dernier des locaux de son atelier : salle de réunion au 2ème étage, laboratoire indépendant, pièce noire pour une lanterne d'agrandissement (Bulletin du Photo-Club de Constantine, n° 7, novembre 1893 pp 25-26).

Le 7 mars 1894, Joseph Guillon, "photographe, âgé de 25 ans, domicilié à Constantine (Algérie)" se marie dans cette ville (ses parents sont consentants par acte notarié), avec Julie Henriette Grellier, 22 ans, sans profession (née à Constantine le 26 août 1871). L'un des témoins est le photographe Louis Alexis Antoine Trivet (né le 19 février 1867 à Saint-Etienne, Loire).

Le jeune couple habite rue Damrémond mais c'est au numéro 46 que naît leur fils, Henri Georges Guillon, le 20 juin 1897.

Joseph Guiglion fait paraître des publicités pour son atelier dans les journaux locaux. En septembre 1895, son atelier itinérant est signalé à Bougie (L'Oued-Sahel [Bougie] du 26 septembre 1895).


- Annonce parue dans L'Oued-Sahel du 26 septembre 1895.


Tolédano est opérateur-retoucheur pour Joseph Guiglion dans les années 1890 (publicités de Tolédano parues de 1902 à 1905 revendiquant cette ancienne fonction).

Joseph Guiglion obtient une Mention honorable à l'Exposition Nationale et Coloniale de Rouen de mai-octobre 1896.

Il édite en 1902 un album de 32 photographies imprimées des Gorges du Rhumel (Constantine, Les gorges merveilleuses du Rhumel et le chemin des touristes projeté et construit par Frédéric Rémès, ingénieur, Paris, 1902). Il fait paraître une nouvelle publicité pour son atelier dans Les Clochettes algériennes et tunisiennes du 22 juin 1902. 


- Annonce parue dans Les Clochettes Algériennes Et Tunisiennes du 22 juin 1902.


C'est au plus tard en 1902 qu'il se lance dans l'édition de cartes postales, signées "Guiglion. Constantine", "Guiglion. Photo. à Constantine" ou "F.A. n° X - Cliché Guiglion, Constantine" : paysages urbains et naturels, séries ethniques (annonce ci-dessus de 1902 et cartes postales conservées ayant voyagé entre 1902 et 1906).

Il réalise puis expose les portraits de Joseph Chaumié, ministre de l'Instruction, et Auguste Jonnart, gouverneur général, suite à leur venue à Constantine le 7 octobre 1904 (Le Républicain de Constantine du 28 octobre 1904). 

Il est ensuite le photographe de l'excursion du Syndicat de la Presse au Djebel-Ouache le 30 juillet 1905 (L'Echo du Soir [Constantine] du 1er août 1905 et L'Union Républicaine [Philippeville] du 19 août 1905).

Son atelier est parfois cité dans le guide de G. Jacqueton et L. Presse, Algérie et Tunisie, de 1906 (p 11).

Il remporte une médaille d'or à l'Exposition Coloniale de Marseille de 1906.

Joseph Guiglion réalise de nombreux portraits (Cdv, Cabinets et de plus rares grands formats signés) de militaires (chasseurs, tirailleurs, zouaves), posant souvent devant de grandes toiles peintes d'architectures et de paysages aux grands palmiers.

Ses cartons-photos précisent l'adresse de la rue Damrémont au n° 53 jusque vers 1896 environ puis au n° 46 de 1896 à 1908. Ils précisent une médaille d'argent (remportée par J. Chazal à l'Exposition Industrielle, Artistique et Scolaire de Constantine en avril 1882), remplacée par la suite par une médaille d'or (obtenue par Joseph Guiglion à l'Exposition Coloniale de Marseille d'avril-novembre 1906).

Ses cartons-photos affichent :

- au recto, sur fond beige entouré d'un liseré rouge, avec le texte à l'encre rouge, "J. Guiglion - - Constantine - 53, rue Damrémont, 53", et au verso, sur fond beige, "Photographie (texte légèrement convexe sur fond d'enseigne entourée de fins entrelacs) - J. Guiglion (signature oblique) - Successeur de J. Chazal (texte oblique) - Maison fondée en 1858 (texte oblique) - 53, rue Damrémont, 53 - Constantine - (cartonnier ?)" (vers 1893-1896 ?),

au recto, sur fond beige, au cadre et texte à l'encre brune, "J. Guiglion (signature horizontale) - - Constantine - 53, rue Damrémont, 53", et au verso, sur fond beige et à l'encre brune, "Photographie (texte convexe sur fond de fins entrelacs) - J. Guiglion (signature oblique) - Successeur De J. Chazal (texte oblique) - Maison Fondée En 1858 (texte oblique) - 53, rue Damrémont, 53, (avec des fleurs émergeant d'un angle de cadre sur la gauche) - Constantine - (cartonnier ? Vienne)" (vers 1893-1896 ?),

au recto, sur fond beige, avec texte à l'encre brune, "J. Guiglion (signature horizontale) - - Constantine - 53, rue Damrémont, 53", et au verso, sur fond beige, "Photographie (texte convexe) - Médaille (dessin de médaille recto et verso) d'Argent - J. Guiglion (signature horizontale) - Successeur De J. Chazal (texte dans un phylactère) - Maison Fondée en 1858 - 53, Rue Damrémont, 53 - Constantine - Salon de Pose au 1er Etage" (vers 1893-1896 ?),

au recto, sur fond beige, avec texte à l'encre brune, "J. Guiglion (signature horizontale) - - Constantine - 46, rue Damrémont, 46.", et au verso, sur fond beige, "Photographie (texte convexe) - Médaille (dessin de médaille recto et verso) d'Argent - J. Guiglion (signature horizontale) - Successeur De J. Chazal (texte dans un phylactère) - Maison Fondée en 1858 - 46, Rue Damrémont, 46. - Constantine" (vers 1896-1898 ?),

- sur format Cabinet à fond jaune et encre noire, au recto, "J. Guiglion (signature horizontale avec chaque lettre ornée de fins entrelacs) - 46, Rue Damrémont - Constantine (adresse entourée d'un décor d'entrelacs)", et au verso, dans un grand cadre rectangulaire ornementé de motifs décoratifs, "Photographie (texte convexe) - J. Guiglion (texte en italique) - 46, Rue Damrémont - Constantine" (vers 1896-1898 ?),

- au recto sur fond blanc ou beige, avec le texte à l'encre bleutée ou noire, "J. Guiglion (signature horizontale dans un cartouche en forme de trapèze) - 46, Rue Damrémont, 46 (dans une enseigne, sans encre colorée) - Constantine (texte concave)", et au verso à l'encre grise, sur fond ombré, dans un grand cartouche reposant sur un cadre circulaire perlé traversé par une palme, "Photographie - Médaille (dessin de médaille recto et verso) d'Argent - J. Guiglion (dans un phylactère) - Successeur de J. Chazal  - Maison fondée en 1858 (texte ondulé) - 46 - Rue Damrémont - Constantine - B.P. Grimaud Paris ou B.P. Grimaud. Nacivet.Paris (cartonnier)" (vers 1898-1902 ?),

- au recto, sur fond brun à l'encre blanche ou rouge ou sur fond blanc à l'encre brune, sur la droite, "J. Guiglion (signature légèrement oblique) - Constantine", et au verso à l'encre brune, sur fond ombré, dans un grand cartouche reposant sur un cadre circulaire perlé traversé par une palme, "Photographie - Médaille (dessin de médaille recto et verso) d'Argent - J. Guiglion (dans un phylactère) - Successeur de J. Chazal  - Maison fondée en 1858 (texte ondulé) - 46 - Rue Damrémont - Constantine - B.P. Grimaud Paris ou B.P. Grimaud. Nacivet.Paris (cartonnier)" (vers 1898-1902 ?),

- au recto, sur fond brun ou gris foncé à l'encre blanche, sur la droite, "J. Guiglion (signature légèrement oblique) - Constantine", et au verso à l'encre grise ou bleutée, "Photographie - D'Art - Photographie (texte convexe) - A La Lumière Artificielle (texte concave) - (puis, sur fond ombré, dans un décor de porte à double cartouche orné de fleurs et d'une palme reposant sur un linteau métallique) (premier cartouche nu) - J. Guiglion (texte ondulé dans un deuxième cartouche plus grand) - Officier d'Académie (sur le linteau) - 46, Rue Damrémont - Constantine - B.P. Grimaud Paris" (vers 1902-1906 ?).

- au recto, sur fond brun ou gris à l'encre rouge, sur la droite, "J. Guiglion (signature légèrement oblique) - Constantine", et au verso à l'encre brune, "Photographie - D'Art - Photographie (texte convexe) - A La Lumière Artificielle (texte concave) - (puis, sur fond ombré, dans un décor de porte à double cartouche orné de fleurs et d'une palme reposant sur un linteau métallique) Médaille d'or - Expon de Marseille - 1906 (texte convexe dans un premier cartouche) - J. Guiglion (texte ondulé dans un cartouche plus grand) - Officier d'Académie (sur le linteau) - 46, Rue Damrémont - Constantine - B.P. Grimaud Paris" (vers 1906-1908 ?),

- sur format Cabinet, au recto sur fond brun, à l'encre blanche, "J. Guiglion (signature horizontale) - Médaille D'Or (texte concave sous un dessin de médaille entre deux panneaux gravés) - Constantine", et au verso, fond brun nu (vers 1906-1908 ?).

En 1908, Joseph Guiglion cède son atelier au photographe Elie Juge et quitte Constantine avec sa famille et revient à Nice.

L'Aide-Mémoire de Photographie (SFP, Toulouse) cite "Guiglion" à Constantine de 1897 à 1905.


NICE

Il ouvre un atelier de photographie à Nice au 41, avenue de la Gare, y succédant à Jean Maniezzi dès 1908 (annuaire de 1909). 

De novembre 1908 à avril 1909, il fait paraître une publicité pour son atelier dans La Vie Mondaine à Nice.


- Annonce parue dans La Vie Mondaine à Nice du 19 novembre 1908.


Joseph Guiglion officie plus de dix ans dans l'avenue de la Gare à Nice, de 1908 à 1918/1919, entre ses 39 et ses 50 ans.

Ses cartons-photos niçois affichent au recto, "Profr J. Guiglion (signature horizontale suivie d'un petit dessin de palmes) - - 41, Avenue de la Gare - Nice", et un verso nu.

Son fils Henri Georges, 18 ans, violoniste, est, pendant la Première Guerre Mondiale, incorporé dans l'armée de janvier 1916 à janvier 1919. Il devient lieutenant et est décoré de la Croix de Guerre. En 1919, il s'installe à Paris et "commissionnaire en marchandises, âgé de 23 ans", s'y marie, dans le 9éme arrondissement, le 5 février 1921, avec Mercédès Hanbruge, sans profession, âgée de 32 ans (née le 9 novembre 1888 à Charleroi, Belgique). Ses parents, toujours domiciliés à Nice, sont absents à la cérémonie mais consentants par acte notarié.

A partir de 1920, Joseph Guiglion, "photographe", est propriétaire d'une villa dénommée La Source, située aux confins de l'avenue/rue de la Tour Lascaris, de la rue Labruyère et de la ruelle Sainte-Catherine, et n'est plus cité dans les listes professionnelles des photographes.

C'est dans cette villa que sa belle-sœur, "Grellier Rosalie [Rosalie Julie], née à Constantine, Algérie, le 12 [le 6] août 1859", décède malheureusement le 16 janvier 1921.

Joseph Guiglion est toujours présent dans les annuaires des années 1920-1930 (listes des habitants par rue et liste des habitants par ordre alphabétique), comme "photographe et propriétaire" (de 1920 à 1924) puis comme "propriétaire" (de 1925 à 1929) et à nouveau comme "photographe" (de 1931 à 1935), à l'adresse de sa villa La Source. Il est donc difficile de dire à quelle date précise, il stoppe toute activité professionnelle. 

Certains de ses portraits cartes-photos (cartes-postales) précisent d'ailleurs au verso, "Profr [mention de Professeur parfois précédée de Dr pour Directeur] J. Guiglion - 3, rue Masséna - Nice" et cette adresse de la rue Masséna est encore citée dans L'Indicateur de l'Industrie Photographique, Annuaire Général de 1927 (p 47) mais désormais au n° 5.

Il est également à noter que plusieurs photographes du nom de "Guiglion" (rue Honoré-Sauvan, 5) ou "Ghiglion" (Pierre Ghiglion, quai Gallieni, 18 ; Ghiglion et Claret, Photo-Sport, rue Cassini, 13) sont parallèlement cités dans les annuaires des années 1920 et 1930.

Vers 1934, Joseph Guiglion et son épouse quittent Nice pour Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

 

CAGNES-SUR-MER

Lorsque leur fils, Henri Georges Guillon, artiste chorégraphique, domicilié au 92, rue des Dames, âgé de 37 ans et divorcé depuis le 19 novembre 1934, se remarie à Paris (17ème arrondissement), le 21 mai 1935, avec Betty Emilie Gertrud Ziegler, artiste, âgée de 31 ans (née le 23 janvier 1904 à Leipzig, Allemagne, fille de Jean Ziegler et d'Anne Ziegler, née Gottwald), ses parents sont déjà dits domiciliés à Cagnes-sur-Mer. 

Malheureusement, l'épouse de Joseph Guiglion décède à Cagnes-sur-Mer le 18 décembre 1837, âgée de 66 ans et est inhumée à Nice, au cimetière de Caucade.

Âgé de 70 ans, Joseph Guillon/Guiglion se remarie à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), le 17 juin 1939, avec Hedwig Gertrud(e) Gottwald, 49 ans (née en 1890, à Leipzig, Allemagne) qui semble être la tante de sa belle-fille.


NICE

Joseph Guillon décèdera à Nice, le 12 septembre 1954, âgé de 85 ans.



VOIR LA LISTE DES PHOTOGRAPHES ÉTUDIÉS