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mardi 14 décembre 2021

1212-CANNES - LA CROISETTE VUE DU NORD-EST (ANNÉES 1860)

 

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DERNIERE MISE A JOUR DE CET ARTICLE : 14/02/2023



INTRODUCTION


Dans mes précédentes recherches sur l'histoire de la Croisette, je n'ai pu étudier la partie où se trouvait l'Hôtel Gonnet du fait du peu de photographies anciennes des lieux, centrées sur cet hôtel et pour la plupart postérieures à 1890. 

L'acquisition récente de deux vues de Cannes prises du nord-est m'a cependant incité à étudier à nouveau l'évolution de la Croisette mais cette fois à partir de visions lointaines montrant l'arrière des bâtiments (vues prises depuis Les Gabres, La Californie, La Villa Henriette). 

Ces photographies comportent énormément de renseignements mais seuls quelques bâtiments emblématiques vont être étudiés ici, afin de permettre notamment de déterminer le premier emplacement de l'Hôtel Gonnet ainsi que celui de l'Hôtel Gray.


LA CROISETTE


Au milieu du XIX° siècle, la Croisette, longée par un simple chemin proche des bois de pins, n'est encore qu'une lande sablonneuse de bord de mer, ponctuée de ruines de redoutes et de salines anciennes et de quelques cultures.

En 1858, apparaissent les premières constructions réalisées par les propriétaires des terrains (dont Marius Barbe et son oncle Marius Aune) mais ce n'est véritablement qu'avec la réalisation de la gare de chemin de fer en 1861 que cette zone, située entre la route d'Antibes et la mer, va se développer. 

Les déblais engendrés par la construction de la voie ferrée vont permettre de sécuriser et d'élargir le chemin qui va, en quelques années, se muer en un boulevard de plus en plus large, bordé de constructions neuves (boulevard de l'Impératrice puis de la Croisette dès septembre 1870). 

Les hôtels et les villas vont se multiplier du côté nord, précédés de jardins ou de vastes parcs fleuris complantés d'orangers et de palmiers, et transformer le bord de mer en une promenade prestigieuse, pourvue de bancs, de réverbères au gaz, de plantations et d'établissements de bains.


IMAGE 1


1a - NÈGRE Charles (1820-1880), Cannes, Vue du Suquet, détail, 1862, 
tirage sur papier albuminé de 8,9x13 cm, 
Los Angeles, The J. Paul Getty Museum, 84.XP.1032.23. 



La datation (1862) de la photographie ci-dessus (Image 1) est notamment déduite de la présence du Casino Cresp (ou Villa Beau-Rivage), érigé par Etienne Cresp (né en 1812) sur un terrain qu'il a acquis le 9 novembre 1861. Ce château néo-gothique à tourelles crénelées de la Croisette (architecte Thomas Smith) a vu son gros œuvre achevé l'été 1862 et a été inauguré le 9 août 1863.

On peut également noter dans l'image l'absence du Grand Hôtel de Cannes (1863-64) et, en arrière-plan, celles des avancées de toit de la Maison Girard située au 4, quai Saint-Pierre (1863). 


1b - NÈGRE Charles (1820-1880), Cannes, Vue du Suquet, détail de l'image précédente, 1862, 
tirage sur papier albuminé de 8,9x13 cm, 
Los Angeles, The J. Paul Getty Museum, 84.XP.1032.23. 



Sur la gauche de l'image (Images 1a et 1b), deux bâtiments se détachent côte à côte sur la Croisette. Ils ont été érigés en 1858-59 (simultanément ou successivement), à la demande de Marius Barbe et constituent les Villas Barbe n°1 et n° 2 (Mémoires de la Société des sciences naturelles & historiques, des lettres et des beaux-arts de Cannes et de l'arrondissement de Grasse, Volumes 2, 1870 p 259)

Le plus haut bâtiment (Villa Barbe n°1), encore en construction, est offert à la location dès février 1860 : "Aux Maîtres d'Hôtel - A louer présentement à Cannes (Var), pour un hôtel ou une pension, une belle maison en construction, admirablement située pour la saison d'hiver et l'été pour les bains de mer et les bains de sable. S'adresser au bureau de ce journal, ou à M. J. Vidal, directeur des bateaux à vapeur, à Cannes. Se hâter, à cause de la distribution à l'intérieur" (Journal de Genève du 4 février 1860).

Dès août 1860, c'est l'ouverture de l'Hôtel Gonnet : "Cet hôtel, construit et meublé à neuf, situé sur les bords de la mer, dans un site admirable, offre tout le confort que peuvent désirer les familles qui viennent passer l'hiver dans le Midi. Salon de compagnie, musique et journaux, bains d'eau douce et bains de mer, jardin exposé au midi, voitures, chevaux et bateaux de plaisance, interprète, pension, table d'hôte et dîners particuliers" (Journal de Genève du 21 août 1860 p 4 ; voir aussi, Annuaire-Almanach Firmin & Didot, 1861 p 1414).

Au printemps 1861, M. Gonnet adjoint à l'hôtel un établissement de bains de mer le long de la plage de la Croisette (Le Messager de Nice du 9 mai 1861 p 4).


- Annonce parue dans Le Messager de Nice du 9 mai 1861 p 4,
Archives Départementales des Alpes-Maritimes.



L'Hôtel Gonnet, qui devient "le noyau du beau quartier" (Revue de Cannes du 11 février 1865 p 2), est tenu par le maître d'hôtel Pierre Gonnet [né en 1818] (cité dans le recensement de la Ville de Cannes de 1861). Le nom de l'hôtel, inscrit sous les baies du quatrième niveau, révèle ainsi son premier emplacement (Image 1b).


IMAGE 2


2a - NÈGRE Charles (1820-1880), Vue de Cannes depuis l'Est, détail, été 1863,
quarante-et-unième vue de l'album, Midi de la France
tirage sur papier albuminé d'environ 15x21 cm sur carton de 24,4x29,4 cm, 
New York, The Metropolitan Museum, 1998.475 (41).



La datation (1863) de la photographie ci-dessus (Image 2a) est notamment déduite de la présence, en arrière-plan, des deux avancées de toit sur la Maison située au 4, quai Saint-Pierre (1863) mais également, sur la Croisette, de la coupe des arbres du terrain situé au nord-est de l'Hôtel Gonnet, dégagé pour la construction du Grand Hôtel de Cannes. 

La pose de la première pierre du Grand Hôtel de Cannes (Société franco-suisse) a eu lieu le 10 juin 1863 (architectes Charles Baron, né à Marseille, en 1836, et Laurent Vianay, né à Lyon en 1843) et le tout début du chantier est visible sur la photographie ci-dessous (Image 2b).


2b - NÈGRE Charles (1820-1880), Vue de Cannes depuis l'Est, détail de l'image précédente, été 1863,
quarante-et-unième vue de l'album, Midi de la France, 
tirage sur papier albuminé d'environ 15x21 cm sur carton de 24,4x29,4 cm, 
New York, The Metropolitan Museum, 1998.475 (41).




Par rapport à l'image précédente, plusieurs bâtiments se sont ajoutés au nord-est du Casino Cresp (Image 2a) et à l'ouest et à l'est de l'Hôtel Gonnet (Image 2b). 

Le nouveau bâtiment situé à l'est de la Villa Barbe n° 2 est l'Hôtel Gray et Cie, tenu par l'écossais Charles Gray (né vers 1820). L'hôtel a été construit en 1863 et son ouverture est signalée dans Le Journal de Nice du 5 octobre 1864 (p 4) : "Cannes - Hôtel Gray - Pour Famille - Ce nouvel établissement, situé au bord de la mer, dans le plus beau quartier de la ville, offre aux familles le confortable et la tranquillité d'une maison particulière, avec l'élégance et le luxe des plus beaux établissements. Table d'hôte. Journaux de Londres et de Paris. On parle Anglais et Italien".

Il est également signalé dans les annuaires et les guides de la même année : "Pension de famille Gray et Cie ; appartements au midi ayant vue sur la mer. - Family Boarding House apartments with southern exposure and looking on the sea, avenue de l'Impératrice" (Annuaire-Almanach Firmin & Didot de 1864 p 1580 ; voir aussi, E. Reclus, Les Villes d'Hiver de la Méditerranée, 1864 p 101 où l'auteur attribue par erreur les travaux à l'Hôtel Gonnet ; Annuaire des Alpes-Maritimes de 1864 p 72)

Sur la gauche de l'image, la construction du Cercle Nautique de la Société des Régates (1863-1864) est en cours (Image 2b), avec la réalisation de son deuxième niveau (architecte Charles Baron).


IMAGE 3


3a - Photographe anonyme, Vue panoramique de Cannes, prise depuis l'Est, vers 1866,
 distribuée par la Librairie Visconti de Nice, Chartier successeur,
tirage albuminé de 21,2x8,1 cm, collé sur un carton de 27x11,9 cm, Collection personnelle.



La datation (vers 1866) de la photographie ci-dessus (Image 3a) est notamment déduite de la présence du Grand Hôtel de Cannes. Cet hôtel dont la toiture a été posée en mars 1864 (Journal de Nice du 30 mars 1864) et le gros œuvre a été achevé en juin 1864 (Journal de Monaco du 19 juin 1864), a été inauguré le 22 octobre 1864 (Journal de Nice du 17 octobre 1864). L'hôtel donne au sud sur un vaste jardin, la Croisette et la mer, et au nord sur la rue d'Antibes.

Sur la gauche de l'image, le Cercle Nautique de la Méditerranée, commencé en 1863, en partie ouvert pour la Fête des Régates le 4 avril 1864 (Journal de Nice du 30 mars 1864), ouvert début octobre 1864 (Journal de Nice du 8 octobre 1864) et inauguré vers le 15 octobre 1864 (Journal de Monaco du 19 juin 1864), apparaît également achevé.

Le Café de la Rotonde, pour sa part érigé à partir de février 1865 et ouvert le 30 décembre de la même année (Revue de Cannes du 30 décembre 1865 p 3), n'est pas visible ici (hors-champ) mais l'est sur un tirage élargi effectué à partir de la même plaque de verre (Collection privée) et apporte un précieux indice de datation. 

Enfin, l'absence en arrière-plan de l'étage ajouté courant 1867 sur la Maison Contini située au 16, quai Saint-Pierre, resserre la datation entre fin 1865 et début 1867.


3b - Photographe anonyme, Vue panoramique de Cannes, prise depuis l'Est,
 détail de l'image précédente, vers 1866,
 distribuée par la Librairie Visconti de Nice, Chartier successeur,
tirage albuminé de 21,2x8,1 cm, collé sur un carton de 27x11,9 cm, Collection personnelle.



Le grand bâtiment de trois niveaux (Image 3b) qui s'est ajouté vers 1864-66 au nord du Cercle Nautique, au bout de la rue de la Rotonde/du Cercle Nautique, est la Villa Saint-Jacques (Plan de Cannes de 1871, AMC-1Fi105). 

Sur la photographie, le bâtiment du Grand Hôtel de Cannes masque désormais celui de l'Hôtel Gonnet. 

Plus à l'est deux villas (non nommées) se sont ajoutées vers 1865-66, se partageant dos à dos la parcelle de terrain. La villa la plus au sud, et la plus soignée, est visiblement en cours d'achèvement (échafaudage de la façade orientale). Ces deux villas ne sont pas distinguées l'une de l'autre sur les plans postérieurs et n'y sont désignées que par un seul et même nom.

L'Hôtel Gray "pour Familles" (érigé en 1863-64) reste visible et son nom est lisible sous les fenêtres du deuxième niveau (Image 3b). 

Cette lecture des noms de l'Hôtel Gonnet et de l'Hôtel Gray et Cie est confirmée par des publicités qui les situent tous les deux avenue/boulevard de l'Impératrice (Revue de Cannes du 4 février 1865 ; Dr Lubanski, Guide aux stations d'hiver du littoral méditerranéen, 1865 p XIV) mais également par le Panorama de la Ville de Cannes de Victor Petit (dessiné en 1864 et édité en 1865 par Fortuné Robaudy, Paris, BnF) et par une rare photographie, prise du sud-ouest et datable vers 1865-1867 (AMC-25Fi1601). Il est possible qu'à cette date, l'Hôtel Gonnet occupe également la Villa Barbe n°2, comme le laisse penser le recensement de la Ville de Cannes effectué au début de l'année 1866.

Ce recensement cite notamment : 
- Etienne Cresp [né à Grasse, Alpes-Maritimes, en 1812], marié, 54 ans, tenant pension à la Maison Sicard (ou Villa Sicard, au sud-est de la chapelle Notre-Dame) ; 
- Pierre Gonnet, marié, 47 ans [né à Bobbio, Emilie-Romagne, Italie, en 1818], maître d'hôtel de l'Hôtel Gonnet ; 
- Charles Gray [né à Ibrox près de Glasgow, Ecosse, vers 1820], célibataire, 45 ans, maître d'hôtel de l'Hôtel Gray et Cie ; 
- Amédée Tollin [né à Tence, Haute-Loire, en 1831], marié, 34 ans, maître d'hôtel du Grand Hôtel de Cannes ; 
- Antoine Sur [Henri Louis Lesur né à Chevresis-Monceau, Aisne, en 1828], marié, 36 ans, maître d'hôtel du Cercle Nautique ; 
- Eugène Vaillant [né vers 1830], marié, 35 ans, maître d'hôtel de l'Hôtel de la Plage ; 
- Alexandre Debionne, marié [né en 1821 à Neuilly-sur-Marne, Seine-Saint-Denis], 43 ans, propriétaire du Café Rotonde et Jean Buisson [né vers 1820], célibataire, 45 ans, gérant du Café Rotonde.

Il semble que dès le début de l'année 1867, Pierre Gonnet dirige désormais "l'Hôtel Desanges. Route d'Antibes. Succursale de l'Hôtel Gonnet. Appartements confortables pour familles. Position abritée. Grand jardin" (Journal de Nice du 14 février 1867 puis Revue de Cannes du 29 février 1867 p 3). L'Hôtel Gonnet est, pour sa part, dirigé désormais par son ancien employé, François Daumas (né à Nice en 1837, marié, maître d'hôtel). 

Dès avril 1869, la "Grande Villa Desanges" apparaît cependant "A louer avec ou sans pension. Position abritée. Bois de pins et d'orangers. - Grand jardin" (Revue de Cannes du 21 avril 1869).


IMAGE 4


4 - ALEO Miguel (1824-vers 1886) & DAVANNE Alphonse (1824-1912), Cannes - De la Villa Henriette, 1868,
tirage albuminé de 14,2x9,2 cm, Collection personnelle.
La Villa Henriette est pour la première fois citée dans un ouvrage de 1866
 (P. Millière, Iconographie et description des chenilles et lépidoptères, Paris, 1866 p 286).



La datation (1868) de la photographie ci-dessus (Image 4) est notamment déduite de la présence, en arrière-plan, de la surélévation de la partie nord de la Maison Contini située au n° 16 du quai Saint-Pierre (1867) mais également, sur la Croisette, de l'agrandissement du Cercle Nautique décidé par la Société des Régates le 29 décembre 1867. Les ailes de ce bâtiment sont en construction, l'aile orientale comportant visiblement des échafaudages (Image 4). 

Le cadrage élargi vers l'est de cette photographie permet également de découvrir tout à gauche de l'image, au-delà du Cercle Nautique, le Café de la Rotonde et la Maison Aune.

Le Café de la Rotonde créé par Baptiste Grafada puis acquis par Alexandre Debionne est un petit bâtiment de plan hexagonal qui a été érigé à partir de février 1865 et dont l'entrée est située à l'angle du boulevard de la Croisette et de la rue du Cercle Nautique/de la Rotonde.

La Maison de Charles Marius Aune a pour sa part été construite en 1858. Elle est devenue, en 1865, l'Hôtel de la Plage, tenu par Eugène Vaillant (cité pour la première fois dans la Revue de Cannes du 4 novembre 1865 p 4).

Plus à l'ouest, le Casino Cresp (ou Villa Beau-Rivage) est devenu l'Hôtel Beau-Rivage en 1867 (Guide Murray, A Handbook for Travellers in France, 1867 p 539 ; Les Echos de Nice du 26 octobre 1867).


IMAGE 5


5 - DEGAND Eugène (1829-1911), Cannes, La Croisette vue de l'Est, détail, vers 1868-1871,
tirage albuminé de 9,8x6 cm sur carton de 11,7x7,1 cm, Collection personnelle.



La datation (vers 1868-71) de la photographie ci-dessus (Image 5) est notamment déduite, en arrière-plan, de l'absence de brèche à l'angle nord-est de la Tour de la Castre (vers 1873), mais également de la présence, sur la Croisette, des ailes achevées du Cercle Nautique (1868) et de l'enseigne de l'Hôtel Gray (départ en 1871).

L'Hôtel Gray emménage en effet, en octobre 1871, un peu plus au nord-ouest (trois rues plus loin), au 46, de la rue d'Antibes, à l'angle de la rue de la Foux (actuelle rue des Serbes), en face des Bains Notre-Dame et à côté de la Parfumerie. Il s'installe dans un grand bâtiment unique précédé d'un parc complanté de palmiers.
 
L'Hôtel Gray fusionne avec la Pension et Hôtel d'Albion (ancienne Pension des Etrangers) et se nomme désormais l'Hôtel Gray et d'Albion (hôtel cité pour la première fois dans la Revue de Cannes du 22 octobre 1871 et sur le Plan de Cannes de 1871, AMC-1Fi105), tenu par le maître d'hôtel Herman Foltz (né à Annweiler am Trifels, Rheinland-Pfalz, Allemagne, en 1840). D'autres bâtiments s'ajouteront dans les années 1870, du côté est, sur l'ancien terrain de la Parfumerie (Plan Indicateur de la Ville et de la Campagne de Cannes, vers 1880, BnF)

Parallèlement, l'Hôtel Gonnet occupe, dès octobre 1871, l'emplacement des deux bâtiments qui l'accostaient à l'est dont l'ancien Hôtel Gray et se nomme désormais l'Hôtel Gonnet et de la Reine. Le Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boistier de 1874 cite l'Hôtel Gonnet et de la Reine avec François Daumas.

Les deux bâtiments de trois niveaux forment cependant, sur leur façade sud, un ensemble non aligné des baies et des corniches. Vers 1896, les deux bâtiments seront réunis par une travée de jonction. L'ensemble de la façade sera ensuite repris, aligné et exhaussé de deux niveaux vers 1900-1905.

L'ancien emplacement de l'Hôtel Gonnet est renommé la "Villa Barbe n°1" (Plan de Cannes de 1871, AMC-1Fi105) puis devient en 1872, "l'Hôtel des Quatre Saisons", dirigé par Claude Guillon (1841-?) (hôtel cité pour la première fois dans la Revue de Cannes du 24 octobre 1872 pp 2-3 puis dans le Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boisitier en 1874 p 647) ou "Villa Quatre-Saisons" (Plan de Cannes de 1884, AMC-1Fi145). 
La villa sera vendue en 1885 et transformée pour devenir le "Royal Hôtel" (mais gardera le nom de Quatre-Saisons sur le Nouveau Plan Indicateur de Cannes et de ses Environs de 1888 et sur celui de 1899, BnF).

Les deux anciennes villas non nommées deviennent l'Hôtel National et des Îles (Plan de Cannes de 1871, AMC-1Fi105). Elles sont renommées, au plus tard en 1876, Villa Britannique (Recensement de la Ville de Cannes de 1876 ; Plan Indicateur de la Ville et de la Campagne de Cannes, vers 1880, BnF ; Plan de Cannes de 1884, AMC-1Fi145 ; Nouveau Plan Indicateur de Cannes et de ses Environs de 1888, BnF) puis, dès 1898, Villa Bénédicte (Annuaire des Alpes-Maritimes de 1899 ; Nouveau Plan Indicateur de Cannes et de ses Environs de 1899, BnF).

Le Café de la Rotonde devient le Café Rumpelmayer dès 1873-74 (cité pour la première fois dans Les Echos de Cannes du 5 juillet 1874 p 1).

Enfin, la Villa Saint-Jacques devient, dès 1872, la Villa Duboys d'Angers et donne son nom au rond-point attenant au mois de juin de la même année (Mémoires de la Société des sciences naturelles & historiques, des lettres et des beaux-arts de Cannes et de l'arrondissement de Grasse, Volumes 4-5, 1874 p 326) puis à la rue qui y conduit (Plan de Cannes de 1884, AMC-1Fi145 ; actuelle rue Frédéric Amouretti).




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