- Petite annonce parue dans Le Grand Écho du Nord et du Pas-de-Calais du 19 juillet 1892 p 3 (cf. sur Gallica).
- Salomon Emmanuel VAN BLITZ (1848-1920)
UTRECHT, PARIS ET NARBONNE
Salomon Emmanuel van Blitz est né à Utrecht (Pays-Bas) le 3 mars 1848. Il est le fils aîné des 12 enfants d'Emmanuel Aron van Blitz (1824-1902) et de Hanna Cohen-Kloodt (1826-1898) qui se sont mariés à Utrecht en 1847.
Son père est photographe dès 1859 et Salomon Emmanuel apprendra le métier auprès de lui avant de devenir l'un de ses associés dans les années 1870, "E. A. van Blitz en Zoon - [15, Vinkenburger Straat, by de Neude] - Utrecht" (Emmanuel Aron van Blitz et Fils), avec notamment de nombreuses vues de paysages.
Il existe cependant de plus rares cartons au recto nu et blanc encadré de rouge, affichant au verso, en français, sur un fond rose orné d'entrelacs, "EB - Photographie - artistique - Parisienne - E. A. van Blitz et fils - Utrecht - Neude Wyk. G. - N° 102 & 3 - spécialité d'agrandissement".
Âgé de 28 ans, "photographe, demeurant à Vernon (Eure), Place d'Armes, n°1", Salomon Emmanuel épouse à Paris le 26 octobre 1876 (4ème arrondissement), Adrienne Rothschild, 19 ans, comptable (née à Paris le 25 janvier 1857). L'un des témoins est son frère Arnold Emmanuel van Blitz, 26 ans, graveur-dessinateur, domicilié à Paris (au 35, rue des Jeûneurs dans les années 1880 et 1890).
Le couple a une fille l'année suivante, Caroline Edmée, qui naît à Utrecht le 19 novembre 1877.
L'épouse de Salomon Emmanuel van Blitz décède malheureusement à l'âge de 24 ans, à Narbonne (Aude), le 14 juillet 1881 (acte non consultable) et le photographe reste seul avec sa fille Caroline.
BERCK-PLAGE
Il ouvre cependant un atelier à Berck-Plage (Berck-sur-Mer, Pas-de-Calais) en 1886. Il est cité dans le premier numéro de saison du Bulletin de la Plage de Berck dont La Gazette des Eaux rend compte le 8 juillet 1886 : "un habile photographe, M. Emmanuel Van Blitz, a eu soin de déposer entre les mains de l'autorité les documents attestant sa nationalité hollandaise".
Il se remarie dans cette ville, à l'âge de 38 ans, le 27 décembre 1886, avec Marie Louise Stéphanie Marguerite Berry, sans profession, âgée de 19 ans (née à Paris le 3 décembre 1867) et domiciliée à Berck. L'un des témoins est son frère Léon van Blitz, 22 ans, facteur de pianos, domicilié à Paris.
Une fille naît de cette nouvelle union en 1887, Madeleine (née à Berck, adresse non précisée, le 4 octobre 1887).
NICE
Emmanuel van Blitz ouvre une succursale d'hiver à Nice en 1891 (annuaire de 1892), avec un atelier et une résidence situés au 14, rue Saint-François-de-Paule, à la suite du photographe Joseph Fabbio. Je n'ai pas, à ce jour, connaissance de cartons-photos portant son nom à Nice (de même qu'à Vernon ou Narbonne).
L'atelier niçois est cependant cédé dès janvier 1892 à Paul Faraut (Archives commerciales de la France, 6 février 1892 p 178).
BERCK-PLAGE
Le 19 juillet 1892, Emmanuel van Blitz fait paraître une petite annonce dans Le Grand Echo du Nord et du Pas-de-Calais (p 3) afin de recruter un employé photographe (voir en tête de cet article).
En 1896, Emmanuel van Blitz intente un procès pour contrefaçon contre A. Karl (ou Carl), directeur de publication de France-Album (fascicule d'estampes) et son revendeur, M. Fervers, libraire à Berck, 5 des 65 dessins ayant été exécutés d'après ses photographies. Il est débouté de sa demande et condamné aux dépens par le Tribunal civil de la Seine, le 8 janvier 1897, la photographie instantanée ne présentant pas un caractère artistique suffisant et le médium du dessin étant autre et montrant des différences dans les vues.
Au tournant du XX° siècle, Emmanuel van Blitz devient éditeur de cartes postales ("Collection Van Blitz" ; l'une d'elles est datée de septembre 1898).
Le divorce du couple van Blitz est prononcé par le Tribunal civil de Montreuil (Pas-de-Calais) le 26 juin 1901 et Emmanuel van Blitz va quitter Berck dans les années suivantes.
L'atelier de photographie de Berck aura duré environ 20 ans et produit des photographies de portraits (notamment de personnalités) et de paysages (vues urbaines et marines, scènes de genre dont des vues stéréoscopiques). L'Aide-Mémoire de la Société de Photographie publié par la Société de Toulouse cite le photographe à Berck de 1897 à 1905.
Ses cartons-photos portent :
- sur fond beige-orangé, brun ou rose, au recto dépourvu de texte et au verso, à l'encre notamment brune, sous les emblèmes de la Photographie et de la Peinture, "Photographie Hollandaise - De - S. E. van Blitz" (sans adresse - photographies prises à Berk vers 1886 ?),
- certaines vues de paysage n'affichent aucune inscription au recto ou juste le titre et au verso un simple tampon à l'encre bleue, "E. van Blitz - Photographe - Berck. - Plage.",
- avec un recto sur fond beige ou ocre dépourvu d'inscription et un verso blanc ou ocre affichant à l'encre violette ou brune, "E. van Blitz (signature oblique) - Photographe - Route Rothschild - Berck-Plage" (un carton-photo daté de 1888),
- sur fond blanc ou beige, à l'encre brune ou bleue, au recto, "[E.] van Blitz - armoiries des Pays-Bas - Berck-Plage" et au verso, sous les armoiries des Pays-Bas, "Photographie d'Art (dans un phylactère) - [E.] van Blitz (écriture oblique) - Berck-Plage (écriture oblique) - Pas-de-Calais - Salon de pose dans le jardin - [Les clichés sont conservés]" (un carton-photo daté de juillet 1898),
- au recto, à l'encre blanche sur fond gris ou brune sur fond beige, "Van Blitz - Berck-Plage - (P de C)" et au verso, à l'encre blanche sur fond gris ou brune sur fond beige, sous les armoiries des Pays-Bas, "Photographie d'Art (dans un phylactère) - van Blitz (écriture oblique) - Berck-Plage (écriture oblique) - Pas-de-Calais - 4, rue Carnot - Maison ouverte toute l'année",
- au recto, sans inscription à l'encre bleue sur fond blanc ou brune sur fond beige, "Van Blitz - Berck-Plage - (P de C)" et au verso, "Portrait Souvenir De (écriture oblique) - Berck-Plage - Photographie - van Blitz - Rue Carnot" (un carton-photo daté de juin 1902),
- ses cartons-photos les plus récents (vers 1904-1906) n'affichent aucune mention au recto et au verso, un simple tampon à l'encre bleue, "Photographie - Van Blitz - Berck-Plage - P.-D.-C.".
BERCK-SUR-MER ET PARIS
Il est à noter que certains cartons-photos affichent Berck-sur-Mer (et non Berck-Plage) comme succursale d'une adresse parisienne ; aucun renseignement complémentaire n'a été trouvé sur cet atelier parisien du 37, rue de Passy (16ème arrondissement) mais il est probable qu'il date des années 1890.
BOIS-COLOMBES
Je n'ai pas connaissance de cartons-photos portant son nom à Bois-Colombes. Salomon Emmanuel van Blitz publie en 1908 la petite annonce suivante : "Amateur ou professionnel demandé pour travailler à compte et demi sur la Côte d'Azur - Renseignements chez Van Blitz, 14, Villa Médicis, Bois-Colombes" (Photo-Revue, 1908 p VII).
Lors du mariage de sa fille Madeleine, artiste dramatique âgée de 22 ans, le 5 juillet 1910 à Paris (18ème arrondissement), Salomon Emmanuel van Blitz (absent), 62 ans, est dit "photographe à Bois-Colombes (Seine - actuellement Hauts-de-Seine)" et son ex-épouse (présente), 42 ans, sans profession, vivant à Nice au 20, rue Meyerbeer (depuis 1905).
Leur fille Madeleine divorce quelques mois seulement après son mariage (divorce prononcé le 30 octobre 1910). Lors de son deuxième mariage à Paris (12ème arrondissement) le 7 août 1915, "la future épouse déclare sous serment que le lieu du décès et celui du dernier domicile de son père lui sont inconnus".
Emmanuel Salomon van Blitz, "photographe", décède en fait le 19 juillet 1920 à Bois-Colombes, à son domicile du 25, rue Henry Litolff.
Madeleine van Blitz (dite Mady Berry) est actrice de théâtre et elle deviendra également actrice de cinéma, des années 1930 à la fin des années 1950. Elle décédera à Paris, le 18 janvier 1965, âgée de 77 ans.
- EBERT Andrew (1848-1923)
PARIS
André Pierre Gaston
Ebert est né à Paris le 10 mai 1848. Il est l’un des enfants de Jules
Ottomar Ebert (né vers 1806), marchand de papiers-peints et de Rose Adélaïde
Caroline Nivet (née en 1812).
NEW YORK
La famille
Ebert émigre aux Etats-Unis en 1858, en empruntant le bateau "Nicholas"
qui fait la traversée Le Havre-New York
le 22 octobre et où "André Ebert, 10 ans" est listé.
Le recensement
de New York cite ensuite " Ottermer Ebert, 54, Paper Hanger, Caroline
Ebert, 48, Artist, Trinidad Island, Gustavus Ebert, 23, Engraver, France, Lindente
Ebert, 21, French Teacher, France, Andrew Ebert, 12, France".
DUNKERQUE, BOULOGNE-SUR-MER
ET NICE
Rien de
sa carrière américaine de photographe n’est connu. Cependant, Andrew Ebert s’établit en France et ouvre un atelier de photographie à
Dunkerque (Nord) au 1, rue Faulconnier, au tout début des années
1880 et à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) en face le Casino, en
1881.
En 1881, également, il dépose, auprès de la Ville de Nice, une
demande de concession de terrain en bord de mer pour l'établissement d'un
atelier de photographie sur la Promenade des Anglais (probablement à proximité
du futur Casino de la Jetée Promenade).
S'il n'est pas cité dans le recensement de la Ville de Nice de décembre 1881, il n'en publie pas moins, à plusieurs reprises les petites annonces suivantes, tout début 1882, mais sans son nom.
Il installe donc son atelier niçois au 3, quai Masséna, au plus tard en janvier 1882 et réside
à la même adresse. Cette dernière est citée dans les annuaires à partir de 1884 (annuaires absents de 1880 à 1883). A
partir de 1890, l'adresse devient le n° 4, quai Masséna.
Andrew Ebert ne semble pas cité dans le recensement de la Ville de Nice de 1886
mais il l'est dans celui réalisé au début de l'année 1891, sous une orthographe
erronée, avec le nom de "Andeus" et le prénom de "Erbert",
résidant seul au 4, quai Masséna, "né aux Etats-Unis [Paris],
photographe, âgé de 38 ans [43 ans]".
En 1890, il est l'auteur d’un album de 27 photos du Casino de la
Jetée-Promenade (produit pour l'inauguration de ce dernier le 10
janvier 1891) où chacune des photographies de grand format (22x28 cm) est
soulignée du texte encadrant le titre, avec à gauche, "Photographie
Américaine - A. Ébert" (avec accent aigu) et à droite, "Nice - 4,
quai Masséna - Boulogne-sur-Mer - En face le Casino" (voir l'album ici).
Ses cartons-photos présentent tout d'abord les trois ateliers de Dunkerque,
Nice et Boulogne-sur-Mer (années 1880 mais ses premiers cartons de 1881-1882 ne semblent pas connus) puis seulement Boulogne-sur-Mer et Nice,
avec notamment :
- sur fond noir ou bordeaux à cadre et écriture dorés, au recto
"Photographie Américaine" et au verso "1, Rue Faulconnier, 1 -
Dunkerque - Succursales - 3, Quai Masséna, 3 - Nice - En face le Casino -
Boulogne S/ Mer - D. Hutinet-Paris" (vers 1883-1890),
- sur fond blanc ou beige à cadre brun foncé ou bordeaux à cadre doré, au recto
à l'encre brune ou dorée, "Photographie Américaine" et au
verso à l'encre brune ou dorée, "Boulogne-Sur-Mer - 26, Boulevard
Ste-Beuve - vis-à-vis le jardin du Casino - Succursale - 4, Quai Massena - Nice
- Spécialité de Portraits - Peints à l’huile - Photographie Américaine (texte
oblique) - A. Ebert", avec pour cartonnier, "D. Hutinet-Paris"
puis "L. & D. Paris" et enfin "L. & D. et Ch. D.
Paris" (années 1890),
- sur fond beige, à l'encre brune au recto, "A. Ebert (dans un cartouche
en forme de palette) -- Boulogne s/. Mer - Nice" et sur fond blanc à
l'encre grise au verso, "Photographie Américaine [Fondée en 1881] -
Agrandissements - Spécialité - De Portraits Peints - A L'Huile - emblèmes de la
photographie (putto, tirages, chambre) - A. Ebert - 26 - Bould Ste-Beuve - Vis
A Vis Le Jardin Du Casino - Boulogne S/ Mer - Succursale : 4, Avenue Masséna à
Nice - Edition .Vues de Boulogne - Types Matelottes", avec pour cartonnier
"B P Grimaud Paris" (extrême fin des années 1890 et début des années
1900).
Le 18 septembre 1892, Andrew Ebert publie cependant la petite annonce suivante
dans Le Petit Journal (p 4) : "Photographie Nice, grand
centre, avec ou sans matériel. Loyer insignifiant. Ecrire : Ebert à
Boulogne-sur-Mer".
Le nom "Ebert, A." apparaît une dernière fois dans l'annuaire niçois
de 1893 mais l'atelier "Photographie Américaine" perdure à l'adresse
du 4 bis, avenue Masséna avec le photographe Claudius Couton de fin 1892-début
1893 à 1895. Les cartons-photos d'Andrew Ebert continuent par ailleurs à
afficher la succursale niçoise au-delà de 1895, ce qui interroge.
La "Liste générale des principaux photographes" publiée par la Société de Photographie de Toulouse, cite "Ebert" à Boulogne-sur-Mer de 1897 à 1905 et à Nice de 1897 à 1901.
Le 29 décembre 1917, André Ebert, âgé de 69 ans, épouse à Boulogne-sur-Mer Marie Joséphine Couvelard, âgée de 35 ans (née le 21 mai 1885 à Boulogne-sur-Mer). Le couple légitime à cette occasion leurs trois enfants, Eva/Iva Ebert (née en 1909 au Portel, Pas-de-Calais), André Gustave Couvelard (né en 1910 à Boulogne-sur-Mer) et Maurice Couvelard (né en 1912 à Boulogne-sur-Mer).
L'atelier de photographie de Boulogne-sur-Mer semble perdurer jusqu’en 1922.
Andrew Ebert décède cependant à Boulogne-sur-Mer le 15 novembre 1923, âgé de 75 ans.
- Paul Antoine CARLES (1869-1951)
- CARLES Paul (1869-1951), Portrait de petit garçon, verso, vers 1896-1908 (?), |