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lundi 24 décembre 2018

961-PETIT (1831-1909), RIOLLET (1837-1889), MOUË (VERS 1828-?), PHOTOGRAPHES




- PETIT Pierre (1831-1909), Portrait de femme, vers 1864 (?),
"PIERRE PETIT",
tirage albuminé de 8,9x5,3 cm sur un carton de 10,5x6 cm, Collection personnelle.


DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 14/04/2023





- Pierre PETIT (1831-1909) 


Pierre Petit est né le 15 août 1831 à Aups (Var). Il est présent comme photographe à Paris (au n° 31, Place Cadet) dès le milieu des années 1850. Il se forme en effet à la photographie chez Disdéri en 1854, participe à l'Exposition Universelle de 1855 puis à la troisième (1859) et à la quatrième (1861) Exposition de la Société Française de Photographie (associé à Trinquart). 

A Nice, l'entrepreneur Léon Massenet dépose le 7 octobre 1861 une demande d'autorisation d'un pavillon de 4m de haut à construire pour bail de 9 ans à l'extrémité sud de la villa Masclet, "pour l'établissement d'un Atelier photographique, succursale de la Photographie des Deux-Mondes, Pierre Petit de Paris, 31, rue Cadet" (AM, 2T9-289).

Pierre Petit est présent, la même année, à l’Exposition des Beaux-Arts de Nice (décembre 1861-mars 1862) et son nom apparaît dans les annuaires niçois des années 1862 et 1863 : "Petit, promenade des Anglais". 

Lors d'une collecte réalisée dans l'atelier, la liste des photographes est la suivante : "Pierre Petit - Jeanselme - Bonnard - Mireux - Cartié - Josy - Dumingo - Bonnet Honoré - Lanteri Augustin - Martin" (Journal de Nice du 10 février 1862 p 2). Ces photographes sont parisiens et V. Jeanselme, Alexandre Bonnard, Alexandre Mireux notamment, ouvriront un atelier à leur nom à Paris, dans les années ou décennies suivantes.

Pierre Petit est signalé à l'Hôtel Raymond en octobre 1862 (Le Messager de Nice du 18 octobre 1862 p 3). On lit dans le Journal de Monaco du 16 novembre 1862 : "Nous avons appris que Pierre Petit est revenu de Rome et qu'il a ouvert à Nice le premier de ce mois ses salons et ses ateliers de photographie - Sa collection des hommes du jour est complète, il a terminé aussi celle de l'Épiscopat ; dans ces travaux d'une grande valeur il a déployé tout l'art que la science mettait à sa disposition"

Emile Négrin fait l'éloge de Pierre Petit dans son guide de 1863 (Les Promenades de Nice, 1863, p. 283), soulignant qu'il "vient d'ouvrir ses ateliers du Parc-aux-roses, sur la Promenade des Anglais". 

Son atelier affiche le n° 5 en 1864 : "Photographie des Deux Mondes - Galerie des hommes du jour - Galerie de l’Episcopat - Vues de Nice - Stéréoscopes" (De Carli, Conseiller du touriste à Nice et ses environs, 1864-1865 p 84 -voir sur Gallica)

En 1864, l'Annuaire-almanach du Commerce... de Paris et des départements cite à Nice, "Pierre Petit, promenade des Anglais, 5".

A Nice, il utilise souvent ses cartons parisiens (Portraits de Mgr Sola, évêque de Nice, d'Alphonse Karr, écrivain-jardinier...). Cependant, il use parfois d'un tampon humide à l'encre bleue inscrivant dans un ovale "Photographie des Deux Mondes - Pierre Petit - Nice, 5, Promenade des Anglais, 5." sous le revers imprimé de son adresse parisienne, "Photographie des Deux Mondes - Exposition Universelle - (deux médailles recto et verso [1855 et 1862] puis dans un écu entouré des armoiries de Prusse et de Bade) - Paris Besançon - Pierre Petit - Photographe - 31, Place Cadet - Paris".

Il semble confier son atelier à Riollet dès fin 1862 puis à Mouë en 1864, regagnant Paris où il fait toute la suite de sa carrière (ateliers de Bade, vers 1861 et de Marseille, vers 1862 mais également de Besançon et Cambrai). La Revue des Races Latines de 1862 (vol. 33, p 568) cite ses succursales de Bade, Nice, Marseille, Bordeaux, Vienne, Londres et Moscou.

La photographie d'une caricature de Pierre Petit est conservée dans l'Album Donis de 1862 à la Bibliothèque municipale de Cessole (Nice).

Il est désigné par la commission impériale comme photographe officiel de l'Exposition Universelle de Paris en 1867 et il y expose également. Il participe ensuite à l'Exposition Universelle de Paris en 1878.

Il s'associe à Paris (au plus tard en 1893 aux 17, 19, 21 Place Cadet) avec son fils Auguste (signalé avec un atelier au 41, rue de Lille fin 1884) et ce dernier assurera sa succession, comme le révèle le verso de certains cartons : 
- "Tous les procédés - Toutes les Récompenses - PierrePetit&Fils - Officier de l'Instruction Publique - Chevalier de la Légion d'Honneur - Photographie en Couleur - 27-29 Place Cadet-Lafayette - Paris - 02-1899", 
- puis à partir de 1900, "Pierre Petit & Fils, 122 rue Lafayette".

Pierre Petit meurt le 16 février 1909 à Paris mais son atelier parisien perdure encore plus d'une dizaine d'années.


- PETIT Pierre (1831-1909), Portrait de femme, vers 1862-1864 (?),
"PIERRE PETIT",
tirage albuminé de 8,9x5,3 cm sur un carton de 10,5x6 cm, Collection personnelle.

- PETIT Pierre (1831-1909), Portrait de femme, vers 1862-1864 (?),
"Photographie des Deux Mondes - Exposition Universelle - (deux médailles recto et verso [1855 et 1862] puis dans un écu entouré des armoiries de Prusse et de Bade) - Paris Besançon - Pierre Petit - Photographe - 31, Place Cadet - Paris",
et enfin, dans un timbre humide bleuté, "Photographie des Deux Mondes - Pierre Petit - Nice, 5, Promenade des Anglais, 5." ,
 carton de 10,5x6 cm, Collection personnelle.


- PETIT Pierre (1831-1909), Portrait de femme, vers 1864-1866 (?),
"PIERRE PETIT, PHOT",
tirage albuminé de 9,2x5,4 cm sur un carton de 10,3x5,9 cm, Collection personnelle.

- PETIT Pierre (1831-1909), Portrait de femme, vers 1864-1866 (?),
"Photographie des Deux Mondes (dans un phylactère) - armoiries de Prusse - PIERRE PETIT - Phot. de S.A. le Roi de Prusse - de S.A. le Gde Duc de Bade (?) - 5, Promenade des Anglais - Nice - armoiries de Bade - Galerie des Hommes du Jour (dans un phylactère)",
inscriptions manuscrites, "sig(nori)na Rosalia Eras (?) Droppo 1866",
 carton de 10,3x5,9 cm, Collection personnelle.


- PETIT Pierre (1831-1909), Portrait de jeune garçon, recto, vers 1866-1870,
"PIERRE PETIT - armoiries (?) - 31, Place Cadet",
tirage albuminé de 8,9x5,6 cm sur un carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.

- PETIT Pierre (1831-1909), Portrait de jeune garçon, verso, vers 1866-1870,
inscriptions manuscrites au verso, "Georges - Henri" et "Juillet 1878",
inscriptions imprimées, "dans un phylactère Exposition Universelle [1867] - Concession Exclusive - série de trois médailles recto et verso avec le profil de Napoléon III encadrant les armoiries de la Ville de Paris - Pierre Petit - Photographe - Épiscopat Français - Lycées et Ecoles de France - Faculté de Médecine - Société des Gens de Lettres - 31, Place Cadet - Paris -- Ouverture Des Nouveaux Ateliers de Pose - Grand Salon d'Exposition - 29 & 31, Place Cadet - 29 & 31 - Entrée Nouvelle sur la Place au 1er Étage - marches A Monter ",
 carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.





Paul Augustin RIOLLET (1837-1889)  


Paul Augustin (ou Auguste) Riollet est né à Paris le 5 août 1837. Il est le fils de François de Paule Riollet et de son épouse Marie Adrienne Monin. 

Il est signalé à l'Hôtel Reynaud de Nice fin septembre 1862 (Le Messager de Nice du 21 septembre 1862 p 2). Il dépose dans cette ville, le 22 novembre 1862, une demande d'autorisation de voirie pour installer une enseigne sur l'atelier de Pierre Petit au n°5 de la Promenade des Anglais avec, en façade, l'inscription "Photographie", et en côté, "Pierre Petit". Il signe, "Pour Pierre Petit - Son Représentant - Riollet" (arrêté du 25 novembre 1865 ; AM, 2T14-1193).

Il est ensuite signalé comme photographe, en tant que témoin de naissance du premier enfant du photographe Sérène Lemière, en janvier 1863. 

Lorsque Paul Augustin Riollet se marie à Nice, à l'âge de 26 ans, le 16 septembre 1863, son père est décédé et sa mère est toujours domiciliée à Paris. Il épouse Angélique Laurence Stagnetto, sans profession, âgée de 16 ans (née à Villefranche le 13 janvier 1847). Ils ont l'année suivante un fils, Paul Laurent, qui naît à Maison(s)-Alfort (Val-de-Marne), près de Paris, le 19 septembre 1864.

Paul Augustin Riollet est cité en tant que "photographe" dans le seul annuaire niçois de 1864, "Riollet, A., succ.(successeur) de Pierre Petit, prom. des Anglais, 5".

Le 15 décembre 1863, Paul Augustin Riollet a cependant créé une société avec le photographe Hippolyte Mouë qui lui succède (Journal de Nice du 8 avril 1868 p 3).

Les cartons photos portant au recto la mention "Pierre Petit" (1864 ?) indiquent au verso, "Photographie des Deux Mondes - Exposition Universelle (1862, Londres) - Blason de Prusse - Pierre Petit - Riollet - Élève & Successeur - 5 . Promenade - des Anglais - Nice - Blason de Bade". 

La trace de Paul Augustin Riollet se perd dans les années 1860 et 1870. Il semble abandonner le métier de photographe. 

Il est à nouveau cité à Nice dans l'annuaire de 1884, "Riolet (sic), Auguste, à St-Barthélémy, dépôt des Tramways" puis celui de 1885, "Riolet, Auguste, chef des stations des Tramways, à St-Barthélémy-Inférieur, maison Bovis".

C'est à cette adresse que son fils Paul Laurent, "imprimeur, âgé de 22 ans", décède le 4 octobre 1886. 

C'est également à cette même adresse que Paul Augustin Riollet décède le 10 avril 1889, "inspecteur des marchés, âgé de 52 ans" (la tombe familiale est au cimetière niçois de Caucade).


- RIOLLET Augustin (1837-1889), Portrait de Madame Stavaux, 26 ans, vers 1863-1864,
"PIERRE PETIT",
tirage albuminé de 5,2x9 cm sur carton de 5,7x10 cm, Collection personnelle.

- RIOLLET Augustin (1837-1889), Portrait de Madame Stavaux, verso, vers 1863-1864,
"PHOTOGRAPHIE DES DEUX MONDES - EXPOSITION UNIVERSELLE - médailles - Blason de Prusse - PRUSSE -  PIERRE PETIT - RIOLLET - ÉLÈVE & SUCCESSEUR - 5 . PROMENADE - DES ANGLAIS - NICE - blason de Bade - BADE",
inscriptions manuscrites, "Mme Stavaux Fosset - la sœur de Mme Maton Fosset - filateur à Sains - mère de Lucie et Emilie Stavaux" ;
ces indications détaillées sont cependant en partie  erronées car s'il s'agit bien de Madame Stavaux, il s'agit de la première épouse (mariés le 8 juillet 1857) de Florent François Stavaux (Sains 1839-Sains 1881), Irma Désiré Wery née le 13 août 1837 à Sains du Nord, (mère de Lucie, Emilie et Irma Stavaux) et décédée à Nice le 25 février 1864, et non de sa deuxième épouse (mariés le 22 mars 1865), Athénaïse Marie Barbe Fosset (née à Sains en 1837) ; Augustin Riollet n'ayant tenu l'atelier de Pierre Petit qu'entre 1862 et 1864, la prise de vue a été probablement réalisée lors de la saison d'hiver 1863-64 où Irma Stavaux venue se soigner à Nice, entre octobre 1863 et février 1864, et y est décédée, à l'âge de 26 ans ;
carton de 5,7x10 cm, Collection personnelle.


- RIOLLET Augustin (1837-1889), Portrait de garçon (Emile Musiot ?), vers 1862-1864,
"PIERRE PETIT", et écriture manuscrite, "Emile Musiot" (?),
tirage albuminé de 5x8,9 cm sur carton de 6,2x10,9 cm, Collection personnelle.

- RIOLLET Augustin (1837-1889), Portrait d'enfant, verso, vers 1862-1864,
"PHOTOGRAPHIE DES DEUX MONDES - EXPOSITION UNIVERSELLE - médailles - Blason de Prusse - PRUSSE -  PIERRE PETIT - RIOLLET - ÉLÈVE & SUCCESSEUR - 5 . PROMENADE - DES ANGLAIS - NICE - blason de Bade - BADE",
carton de 6,2x10,9 cm, Collection personnelle.






Hippolyte MOUË ou MOUET (vers 1828 - ?)  


Hippolyte Mouët crée avec Paul Augustin Riollet une société le 15 décembre 1863 et succède à ce dernier dans l'atelier de Pierre Petit situé au 
n° 5, promenade des Anglais (Journal de Nice du 8 avril 1868 p 3).

Hippolyte Mouë est ensuite cité comme "photographe" dans les annuaires niçois de 1864 à 1866, au n° 16, rue Masséna (1864 et 1865) et au n° 5, promenade des Anglais (1865 et 1866).

Une Exposition de tableaux a lieu pendant 15 jours dans l'atelier début février 1865 (Le Journal de Nice du 1er février 1865).

Le photographe est par ailleurs cité au n°1, Promenade des Anglais, lors du recensement de population de la Ville de Nice effectué en 1866, et dit âgé de 38 ans.

Le bâtiment qui lui sert de laboratoire au 5, Promenade des Anglais est cependant démoli en août 1866 car il a été endommagé par les travaux de la construction voisine du Casino Cercle International. 

Il touchera  des dédommagements mais la société créée avec Paul Augustin Riollet fin 1863 est cependant dissoute en janvier 1868, à la demande de Pierre Petit & Compagnie (Journal de Nice du 8 avril 1868 p 3).

Ses cartons-photos affichent au recto, "Pierre Petit, Phot", et au verso, "Photographie des Deux Mondes (dans un phylactère) - armoiries de Prusse - Prusse - Pierre Petit - Phot. de S.M. le Roi de Prusse - de S.A. le Grand Duc de Bade - Mouë Successeur - 5, promenade des Anglais - Nice - armoiries de Bade - Bade - Galerie des Hommes du Jour (dans un phylactère)".

Son nom réapparaît dans le Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boistier de 1874, alternativement sous le nom de "Mone" ou de "Moué" (sic), avec un atelier situé, "quai Masséna, 3, maison Adé, au fond de la cour, 2ème étage".

La suite de sa vie et de sa carrière et ses date et lieu de décès, restent inconnus.

[Deux autres photographes du XIX° siècle portant le nom de Mouë sont connus en France : l'un à Vals-les-Bains (Ardèche), au prénom inconnu, et l'autre au Havre, 1, rue de Toul, Robert Georges Marcel Mouë].