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1a- DAVANNE Alphonse (1824-1912), Place de Cusset, vers 1864, tirage albuminé de 23,2x31 cm sur carton de 52,8x42,9 x cm, Vienna, Albertina Museum (Foto GLU2000/11301). Maison n°3. |
LE BAS DE LA PLACE DE CUSSET, ALLIER (1860-1900)
Le lieu
La place centrale de Cusset, bordée de commerces et dépourvue de végétation, est dénommée place d'Armes dès 1792 mais aussi place du Marché ou place de la Halle (au blé) et enfin place Victor Hugo à partir du 2 mars 1881.
Elle est le lieu des revues militaires, des défilés, cérémonies et concerts mais également des marchés et des foires dont celle de la Loue.
"Avant la Révolution française, la place publique qui n'occupait guère que l'emplacement connu généralement aujourd'hui sous le nom de "Bas de la Place" [partie occidentale], se nommait "Place des Gras". C'étai là, que les bouchers exposaient les viandes qu'ils mettaient en vente (...).
Après la démolition de l'église Collégiale, l'emplacement qu'elle occupait, le cimetière qui l'entourait et l'ancienne place des Gras, ne formèrent plus qu'une seule place qui, depuis 1792, s'appelle place d'Armes.
On croit généralement, à Cusset, et cette croyance est même très accréditée, que les deux maisons, à pignons de bois, qui occupent le fond de la place, la maison Bélot est celle où Louis XI et Charles VII se réconcilièrent [Traité du 24 juillet 1440] et la maison Cavy, qui fait le coin de la rue du Nord, celle qui servit à loger les pages de Charles VII, pendant son séjour à Cusset.
Ces deux maisons sont dans un parfait état de conservation et donnent à la place un cachet très pittoresque" (La Semaine de Cusset et de Vichy du 2 octobre 1869).
La recherche
La recherche concernant l’évolution du bas de la place de Cusset (à l'opposé de l'église Saint-Saturnin, reconstruite entre 1857 et 1867), s'est basée sur l’analyse détaillée d’une quinzaine de photographies de ce lieu emblématique, prises entre 1860 et 1900.
Le relevé de toute modification des façades des trois premières maisons et des noms des commerçants (inscriptions murales et enseignes) a permis un premier classement de ces vues.
La recherche systématique des noms dans les documents contemporains (photographes et commerçants) a ensuite permis de préciser au mieux cette chronologie.
Plusieurs buts étaient recherchés :
- étudier les photographies (résultats partiellement délivrés dans cet article, les deux tiers des photographies n'étant pas libres de droits)
- étudier les photographes et leurs séjours dans l'Allier (partie conséquente absente de cet article)
- évoquer la vie du quartier et de ses commerçants dans la seconde moitié du XIX° siècle
- et établir une liste de repères permettant de dater toute photographie de cette période.
MAISON (N°1)
[Images 2a-b-c-d (3a-b ; 4a-4b) ; 5a-5b]
Emplacement actuel, place Victor Hugo, 21 (avec la Crêperie du Théâtre).
La Maison, construite ou modifiée au XVIII° siècle, est constituée d'un rez-de-chaussée surmonté d'un seul étage et d'un toit à la Mansart.
Cette Maison a été beaucoup moins photographiée que les bâtiments voisins du XV° siècle
Années 1860 (place d'Armes)
Les photographies des années 1860 montrent la présence d'une devanture d'un bureau de "Tabac" (Image 2c ci-dessus), qui occupe la partie droite du rez-de-chaussée de la façade orientale, accostée d'une porte permettant d'accéder à l'étage. Deux baies sont percées au niveau de l'étage et du toit.
Ce bureau de tabac reste absent des textes contemporains.
Il est possible qu'il ait été tenu par Marie Pigeron (Lachaux, Puy-de-Dôme, 27 septembre 1834 - Cusset, Allier, 17 mai 1918), veuve de François Larbaud (depuis décembre 1862), citée en tant que débitante de tabac dans le recensement de 1866. Cette dernière sera, par la suite, signalée du côté nord-ouest de la place d'Armes.
Années 1870 (place d'Armes)
Le bureau de tabac et sa devanture quittent cet emplacement au tout début des années 1870 (Image 3b ci-dessous).
Le locataire suivant reste inconnu.
En 1878, l'ensemble de la maison devient le siège du bureau du journal Le Petit Libéral et affiche les inscriptions suivantes : "Le Petit Libéral" ; "Journal - De - Cusset-Vichy - Spécialiste - Des - Registres - De Commerce" ; "Imprimerie Nouvelle - Librairie-Papeterie".
Le Journal et l'Imprimerie sont notamment tenus par l'un des fondateurs, Simon Fumoux (Bost, Allier, 8 octobre 1841 - Cusset, Allier, 31 mai 1911).
Années 1880 et 1890 (place Victor Hugo)
Le bureau du "Petit Libéral" reste à cet emplacement pendant les trois décennies suivantes (Image 5b, au bas de cet article).
Simon Fumoux édite notamment des cartes postales, dont celle de la place Victor Hugo, à la fin des années 1890.
Il semble cesser son activité vers 1900 (absent à cette adresse du recensement de 1901). Il décède, après une longue maladie, au printemps 1911.
Le Journal et l'Imprimerie perdurent pour leur part jusqu'au début des années 1910 (1913 ?).
MAISON (N° 2) BÉLOT-BOURRASSET
(Image 2a-b ; 3a-b ; 4a-4b ; 5a-5b)
Emplacement actuel, place Victor Hugo, 23 (avec la Taverne Louis XI).
La maison, bâtie dans les premières décennies du XV° siècle, est constituée d'un avant-corps saillant de quatre niveaux et de deux ailes symétriques de trois niveaux.
Sur la façade orientale de l'avant-corps, une petite porte surmontée d'un arc plein cintre et une large entrée surmontée d'un arc surbaissé donnent accès au rez-de-chaussée. Deux baies rythment les deux étages supérieurs et une baie plus étroite marque le sommet du pignon. Un toit très pentu couronne l'ensemble, soutenu par une ferme en arc brisé reposant sur des corbeaux.
Sur le côté droit de l'avant-corps, des entrées donnent également accès au rez-de-chaussée : une large entrée du magasin sous un arc surbaissé et une porte latérale surmontée de deux baies à meneaux (état actuel).
Sur un plan de 1792 ou 1793, la Maison est désignée sous le nom de "Maison Collon et Dupour" (Le Petit Libéral de Cusset-Vichy du 21 octobre 1894).
Années 1860 (place d'Armes)
Au début des années 1860, une large inscription, "Droguerie - Epicerie" surmonte le rez-de-chaussée, alors qu'une pancarte affichant notamment, "Chocolats - Cie Française", est placée près de l'angle droit de la façade orientale.
Un long bandeau portant, "Belot-Bourrasset", surmonte les baies du deuxième niveau et une inscription circulaire, "Vins - En - Gros", timbre enfin l'espace situé entre les baies du troisième niveau (Image 3b ci-dessus).
L'aile gauche de la maison (côté sud) est masquée par la maison n°1 précédemment étudiée et constituée d'une façade aveugle (actuelle adresse de la rue du Marché au Blé, 2).
Son aile droite (côté nord), souvent peu visible sur les photographies, comporte depuis de nombreuses années une pharmacie en rez-de-chaussée (actuelle adresse du boulevard Général de Gaulle, 2).
La maison est occupée, depuis plusieurs décennies déjà, par la famille Bélot-Bourrasset, avec Laurent Bélot, épicier (Cusset, Allier, 2 décembre 1788 - Cusset, Allier, 17 septembre 1862). fils de Charles Bélot et Jeanne Bourrasset, et son épouse Anne Labry (Cusset, Allier, 12 novembre 1790 - Cusset, Allier, 7 octobre 1859).
Dès 1847, c'est son fils Pierre Guillaume dit "Paul" Bélot (Cusset, Allier, 13 décembre 1821 - Cusset 29 mai 1880) qui reprend l'affaire (épicerie, droguerie, vins en gros), avec son épouse, à nouveau issue de la famille Bourrasset, Marie Alexandrine dite "Adèle" Bour(r)asset (Lapalisse, Allier, 18 octobre 1826 - Cusset, Allier, 27 juillet 1899).
M. Bélot met à disposition des pompiers ses voitures (Image 2b ci-dessus) pour transporter les pompes en cas d'incendie un peu éloigné (La Semaine de Cusset du 22 juin 1867).
A la fin des années 1860, l'inscription de façade, "Droguerie-Epicerie", apparaît très effacée (Image 2b).
- Aile droite
La pharmacie de l'aile droite (nord) est tenue, dès les années 1850, par Charles (Auguste) dit "Léon" Sallard (Moulins, Allier, 13 décembre 1821 - Cusset, Allier, 4 juin 1861), qui s'est marié, le 4 avril 1856, avec Elisabeth Gueneau (née à Decize, Nièvre, le 26 mars 1832).
Charles Sallard décède cependant, à 39 ans, au printemps 1861.
C'est son ancien élève pharmacien, Eugène (Guillaume Amable) Giat (né à Randan, Puy-de-Dôme, le 15 mars 1841) qui va reprendre l'officine et va également, le 23 novembre 1865, épouser sa veuve.
Années 1870 (place d'Armes)
L'inscription de façade, "Droguerie-Epicerie" est repeinte au début des années 1870. C'est probablement à cette occasion qu'est enlevée, du premier niveau, la pancarte "Chocolats - Cie Française" (Image 3b ci-dessus).
Paul Bélot est déclaré en faillite en 1872 (La Semaine de Cusset-Vichy des 22 juin, 2 juillet, 10 août, 5 et 26 octobre 1872, 19 juillet 1873, 11 mars 1876).
Cela conduit à la vente à l'amiable, les 20 et 21 juillet 1872, de 2,500 hectolitres de vins, de comestibles, épicerie et de chevaux, voitures et harnais, à la séparation de biens des époux Bélot et à la vente sur saisie, le 4 avril 1876, d'une maison sise à Vichy, rue Bardiaux.
La situation financière de Paul Bélot semble ensuite se rétablir.
4b- Collection ND. Phot. [NEURDEIN FRERES], 79 - Cusset. - Vieilles Maisons, détail, vers 1885 (entre 1884 et 1887), carte postale, vers 1900, Fonds Geneanet. Inscriptions Maison n° 2 :"VINS - EN - GROS" ; "BELOT-BOURRASSET." ; "A LA BELLE JARDINIERE - BARTHELAT". |
Années 1880 (place Victor Hugo)
Lors du premier trimestre 1880, la façade de la Maison Bélot-Bourrasset est rénovée : "Tous les archéologistes vont pousser des clameurs d'importance première en voyant que le badigeon et les réparations atteignent même les monuments historiques.
Dans quel siècle vivons-nous ? On a osé, proh ! pudor ! replâtrer et repeinturlurer la maison de la place d'Armes où eut lieu l'entrevue entre Charles VII et le dauphin depuis Louis XI, après la Praguerie" (La Semaine de Cusset du 6 mars 1880).
Suite à la mort de Paul Bélot (58 ans) en mai 1880, Marie Adèle Bourrasset, sa veuve (53 ans) met en vente le fonds de commerce dès le mois de septembre 1880 puis la maison dès janvier 1881.
Cependant, après la vente, Marie Adèle Bourrasset, reste vivre dans la maison et est dite, "propriétaire", jusqu'à la date de son décès dans les lieux (le 27 juillet 1899).
C'est la Ville de Cusset qui fait l'acquisition d'une partie des locaux car c'est elle qui les loue par la suite.
L'enseigne, "A La Belle Jardinière - Barthelat", vient remplacer l'ancienne inscription, "Droguerie-Epicerie", alors que les autres inscriptions perdurent sur la façade ("Belot-Bourrasset." et "Vins - En - Gros").
Il s'agit du magasin de Claude Barthelat, marchand tailleur (Cusset, Allier, 4 juin 1857 - Vichy, Allier, 21 janvier 1920), qui se marie à Cusset, le 2 août 1881, avec Louise Martin (Cusset, le 21 décembre 1856 - Vichy, 31 mars 1917).
Il serait logique de considérer que Claude Barthelat a installé ses magasins après la mise en vente du fonds et de la maison Bélot-Bourrasset, fin 1880 ou courant 1881, après son mariage.
Cependant, il est déjà l'un des témoins de l'acte de décès de Guillaume Pierre "Paul" Bélot, en mai 1880, en tant que "voisin". Son magasin était-il déjà installé, à cette date, dans la Maison Bélot-Bourrasset ?
En 1884, il change d'adresse, mais reste à Cusset, Maison Berger, à l’angle des rues de l’Isle et du Coq.
C'est son frère, François Barthelat (Cusset, Allier, 27 août 1853 - Cusset, Allier, 11 décembre 1886), marchand de nouveautés, qui s'est marié à Vichy, le 13 décembre 1882, avec Marie Augustine Fradin (Paris, 11ème, 28 avril 1857 - Vichy, Allier, 7 juillet 1910), qui demande à profiter du bail en cours (La Semaine de Cusset-Vichy du 29 novembre 1884).
Il s'installe à son tour dans l'ancienne Maison Bélot-Bourrasset et semble conserver l'enseigne ("A la Belle Jardinière - Barthelat") (Image 4b ci-dessus).
François Barthelat décède cependant à cette adresse en décembre 1886, âgé de 33 ans. Sa veuve met en vente le fonds de commerce au début de l'année suivante et en réalise la vente le 10 mars 1887.
- Annonce parue dans La Semaine de Cusset-Vichy du 19 mars 1887, Fonds patrimoniaux de Vichy. |
C'est cette fois un magasin de meubles qui s'installe à ce même emplacement vers 1888.
Le négociant, Antoine Villiers, ébéniste (né à Varennes-sur-Allier, Allier, le 28 avril 1858), est encore cité rue de l'Isle en septembre 1887, avec Françoise Cornil (née à Cusset le 12 novembre 1861) qu'il a épousée à Cusset, le 5 juin 1883 (publicité Villiers-Cornil, parue dans Le Petit Libéral du 17 avril au 18 septembre 1887).
Antoine Villiers conserve lui aussi les inscriptions anciennes ("Belot-Bourrasset." et "Vins - En - Gros") mais remplace celle de "La Belle Jardinière" par "Sièges Et Meubles".
Années 1890 (place Victor Hugo)
Dans les années suivantes (entre 1888 et 1894), Antoine Villiers fait cependant disparaître l'inscription, "Vins - En - Gros", et remplace celle de "Bélot-Bourrasset" par "Fque [Fabrique] de Meubles" (Image 5b ci-dessous).
Dans le recensement de 1891, son nom reste aussi bien absent de la place Victor Hugo que de la rue de l'Isle mais il est cité, place Victor Hugo, dans les recensements suivants.
Dans le milieu des années 1890 (vers 1895), il ajoute une nouvelle inscription sur la façade, sous la partie gauche de la pancarte, "Sièges Et Meubles", afin de préciser, "Sommiers et Matelas.".
Lors des élections municipales du printemps 1900, il est inscrit sur la Liste radicale de Défense républicaine (Le Petit Libéral de Cusset-Vichy des 13 mai et 5 août 1900).
Antoine Villiers semble conserver cet emplacement jusqu'à l'année 1906 où il déménage du côté nord de la place Victor Hugo. C'est le "Bar des Tribunaux" qui lui succède.
- Aile droite
Sur l'aile droite de la maison, le pharmacien Eugène Giat conserve l'officine jusqu'en octobre 1898, date à laquelle il la cède au pharmacien Jean Joseph Antonin Ménard (Feurs, Loire, 1er juin 1871 - Montbrison, Loire, 1938) qui ne va la conserver que jusqu'en 1904.
5a- R. & J. D. [Römmler & Jonas, Dresde - Römmler Emil (1842-1941) & Leopold Erasmus Jonas (?-?), Place Victor Hugo - Cusset, vue 10175, vers 1892-1894, carte postale vers 1900, Collection personnelle. Toute une série (numéros 10150 et suivants) de vues de Vichy et de ses Environs est tamponnée "Römmler & Jonas - Dresden 1896". L'horloger-bijoutier "Chambon" dont l'enseigne est bien lisible ici, a cependant cessé son activité dès la fin de l'année 1894, avec pour successeur "Massit". La série a donc été réalisée au plus tard à cette dernière date. |
5b- R. & J. D. [Römmler & Jonas, Dresde - Römmler Emil (1842-1941) & Leopold Erasmus Jonas (?-?), Place Victor Hugo - Cusset, vue 10175, détail, vers 1892-1894, carte postale vers 1900, Collection personnelle. Inscriptions Maison n° 1 : "LE PETIT LIBERAL" ; "IMPRIMERIE NOUVELLE - LIBRAIRIE - PAPETERIE" Inscriptions Maison n° 2 : "Fque De MEUBLES" ; "SIEGES ET MEUBLES", On aperçoit l'aile droite de la Maison n° 2 avec les inscriptions de la Pharmacie Giat. |
5c- R. & J. D. [Römmler & Jonas, Dresde - Römmler Emil (1842-1941) & Leopold Erasmus Jonas (?-?), Place Victor Hugo - Cusset, vue 10175, détail, vers 1892-1894, carte postale vers 1900, Collection personnelle. Inscriptions Maison n° 3 : "CHAMBON" et "VINCENT - COIFFEUR". |
MAISON (N° 3) CAVY
(Images 1a-1b ; 2a-2d ; 3a-3c ; 4a-4c ; 5a-5c)
Emplacement actuel, à l'angle de la place Victor Hugo, 40, du boulevard Général de Gaulle, 1 (avec notamment la Coiffure Scoup) et de la rue Blaise Jallet.
La Maison offre un style et une datation proches de la Maison Bélot-Bourrasset. Elle présente deux niveaux sur ses deux façades sud et nord et une lucarne de toit mais cinq sur sa façade principale.
En effet, le toit très pentu permet trois niveaux supplémentaires sur la façade orientale, inscrits dans un pignon très prononcé qui offre, entre les arbalétriers, une grande ferme en arc brisé surmontée d'un entrait et d'un poinçon. Deux baies de grandeur inégale rythment les étages mais une petite baie seulement s'inscrit au sommet du pignon.
Sur la rue du Nord (actuelle rue Blaise Jallet), la façade est percée d'une petite baie pour chacun des deux niveaux mais est accostée d'une porte avec linteau en accolade. Cette dernière est surmontée d'une tourelle en encorbellement, ponctuée de trois petites baies superposées.
Sur un plan de 1792 ou 1793, la Maison est désignée sous le nom de "Maison Artaud et Aufauvre" (Le Petit Libéral de Cusset-Vichy du 21 octobre 1894).
Sur les estampes puis les photographies du XIX° siècle, deux magasins sont visibles au rez-de-chaussée de la maison : le premier, possède deux devantures situées à l'angle des façades sud et est ; le deuxième, une devanture sur la façade est, près de l'angle de la rue du Nord.
Années 1860 (place d'Armes)
Dès les années 1840, c'est la Maison de Paul Cavy, confiseur (c.1815-avant juin 1877) et époux de Gilberte Adèle dite "Michelle" Arfeuilles (c. 1823?-apr. 1877).
Sa boutique est située rue du Nord, 2.
- Publicité parue dans La Semaine de Cusset-Vichy du 2 juillet 1869, Fonds patrimoniaux de Vichy. |
Le premier niveau de la façade sud est traversée par une plante grimpante, issue de la maison voisine (Image 1b en début d'article). Cette plante semble se développer pendant plusieurs années, avant d'être coupée à la fin des années 1860 sur cette façade (puis au début des années 1870, sur la maison voisine dont elle est issue).
- Magasin de gauche
Le commerçant du magasin d'angle est identifié par l'enseigne de la façade est, "Gimel - Coutelier" (Image 1b). Son nom n'apparaît dans les Annuaires-Almanachs Didot-Bottin qu'à partir de 1864, laissant supposer une installation récente.
Il s'agit de Mari (Mâri/Mary/Marie) Gimel (Ris, Puy-de-Dôme, 1er février 1818 - apr. 1901) qui est revenu s'installer dans la région avec sa fille, suite au décès, début 1861, de son épouse, Françoise Cotte, âgée de 32 ans (Thiers, Puy-de-Dôme, 29 mars 1828 - Paris, 3ème, 24 janvier 1861), qu'il avait épousée à Thiers, le 3 avril 1846.
Après le recensement de 1866, le nom de Gimel disparaît de la place d'Armes et son enseigne est ôtée, alors que les deux devantures sont refaites (Image 2d ci-dessus).
Mari Gimel reviendra cependant vivre, âgé, de l'autre côté du bas de la place (il est à nouveau cité dans les recensements de 1886 à 1901).
- Magasin de droite
Le commerce voisin reste, pour sa part, non identifié tout au long des années 1860 (Louis Langlade, cordonnier, né vers 1823 ?).
- Magasin de gauche
Le commerce d'angle (ancienne coutellerie "Gimel") reste non identifié dans le début et le milieu des années 1870.
Le décès du propriétaire, Paul Cavy, entraîne la mise en vente de la maison par sa veuve, au printemps 1877.
La Ville de Cusset fait, là aussi, l'acquisition de cette maison de caractère et en loue ensuite les locaux à l'automne 1878 (La Semaine de Cusset-Vichy du 30 novembre 1878).
C'est dés lors, le nom de, "Chambon" qui est inscrit au sommet des deux devantures.
Il s'agit de Claude dit "Henri" Chambon, horloger-bijoutier (Saint-Gérand-le-Puy, Allier, 5 décembre 1823 - Cusset, Allier, 4 décembre 1897) qui a préalablement possédé un magasin à Cusset, rue Thionville (actuelle rue Saturnin Arloing) puis du côté nord-est de la place d'Armes.
Veuf en premières noces de Jeanne Morand (Cusset, Allier, 29 octobre 1826 - Cusset, Allier, 29 décembre 1858) qu'il avait épousée à Cusset le 25 août 1846, il s'est remarié vers 1867, avec Catherine Clémence Bourdichon (Clermont-Ferrand, 25 mars 1836 - apr. 1901 ?).
- Magasin de droite
Le commerce est, pendant quelques années, surmonté de l'inscription murale, "Fque [Fabrique] De Parapluies - Lavergne" (Image 3c ci-dessus).
Il s'agit de Jean Lavergne (Beaujeu, Rhône, 14 août 1832 - Cusset, Allier, 3 février 1895), qui vendait auparavant des parapluies à Trébiac, près Mauriac (Cantal).
Il s'est marié à Mauriac, le 8 janvier 1857, avec Toinette dite "Marie" Gély (née à Trébiac près Mauriac, Cantal, le 17 avril 1841).
Le couple, qui a d'abord ouvert son magasin sur le côté nord-est de la place d'Armes de Cusset, en 1861 ou 1862, le déplace, en décembre 1870, au bas de la place, dans la Maison Cavy.
Cependant, suite à la mise en vente de la maison, le fabricant de parapluies retourne s’installer, vers 1877-1878, du côté nord de la place d’Armes, à l’angle de la rue de Thionville (actuelle rue Saturnin Arloing).
Un autre commerçant le remplace dans l'ancienne Maison Cavy et inscrit, au sommet de la devanture, "Caveau - Coiffeur".
Il s'agit d'Antoine Caveau (Langy, Allier, 30 mai 1854 - Cusset, Allier, 29 décembre 1881).
Ce dernier a épousé, à Cusset, le 29 août 1877, Marie Marnat, domestique (Cusset, Allier, 31 janvier 1857- Saint-Rémy-en-Rollat, Allier, 1939), qui va devenir coiffeuse à son tour.
Années 1880 (place Victor Hugo)
- Magasin de gauche
Le magasin d'angle reste occupé, toute la décennie, par l'horloger-bijoutier "Chambon" (Image 4c ci-dessus).
- Magasin de droite
Le coiffeur Antoine "Caveau" qui l'occupe décède malheureusement à 27 ans, le 29 décembre 1881.
Son épouse conserve le commerce. Deux ans plus tard, elle se remarie à Cusset, le 17 décembre 1883, avec Michel Saint-Cyr, coiffeur (Régnié-Durette, Rhône, 25 octobre 1852 - ?).
Ce dernier a préalablement été employé au magasin car il est cité comme témoin de l'acte de décès d'Antoine Caveau et dit, domicilié place Victor Hugo.
L'enseigne prend alors le nom de, "Saint-Syr (sic) - Coiffeur". Les époux vont conserver cet emplacement jusqu'au printemps 1888 (Image 4c ci-dessus).
Leur successeur va ensuite afficher, "Vincent - Coiffeur" (Image 5c ci-dessus).
Il s'agit de Claude Vincent (Lyon, Rhône, 23 octobre 1865 - Vichy, Allier, 19 mars 1938).
Années 1890 (place Victor Hugo)
- Magasin de gauche
Claude Henri Chambon, horloger-bijoutier cesse toute activité fin 1894 mais reste vivre dans la maison (il y décèdera en décembre 1897).
Fin 1894, une inscription murale peinte sur la façade orientale va afficher, "Horlogerie-Bijouterie - Annne Mson [Ancienne Maison] Chambon" et le nom de, "Massit" va se substituer, sur la devanture, à celui de "Chambon".
Il s'agit de Jean Auguste Théophile Massit, horloger-bijoutier (Cotter, L’Isle-D’abeau, Isère, 28 octobre 1869 - Montagnieu, Isère, 8 décembre 1931).
Théophile Massit va conserver cet emplacement jusqu'au début des années 1900. Entre 1903 (encore cité en décembre 1902) et 1905 (absent du recensement de 1906), il part ensuite s'installer à Lyon, cours Lafayette, 94 où il est déclaré en faillite en janvier 1908 (La Semaine de Cusset-Vichy du 18 janvier 1908).
Son enseigne cussetoise reste cependant en place, en l'attente d'un repreneur.
C'est au printemps 1908, que "Deschamps Aîné - Tailleur" prend la suite du magasin, désormais situé à l'angle du boulevard de l'Hôtel de Ville (percé en 1906) et de la place Victor Hugo (Le Petit Libéral de Cusset-Vichy du 28 juin 1908).
Il s'agit de Jean Deschamps (né à Boucé, Allier, le 2 février 1855).
- Magasin de droite
Le coiffeur Claude "Vincent" travaille là jusqu'en 1902, date à laquelle il part s'installer à Vichy, avenue de la Gare.
C'est "L. [Léon] Morier - Coiffeur" (Saint-Germain-des-Fossés, Allier, 30 mars 1878 - La Veuve, Marne, 1er mai 1918) qui lui succède dès l'été 1902 (Le Petit Libéral de Cusset-Vichy du 14 septembre 1902).
TABLEAU DE SYNTHESE DES INSCRIPTIONS
ET DE LEUR DATATION
MAISON N° 1 |
MAISON N° 2 BELOT-BOURRASSET |
MAISON N° 3 CAVY Magasin de gauche |
MAISON N° 3 CAVY Magasin de droite |
"TABAC" (c.1863 - c.1870/72) "LE PETIT LIBERAL" "CUSSET-VICHY" (c.1878 - c.1913) "IMPRIMERIE NOUVELLE" "LIBRAIRIE - PAPETERIE" (c.1878 - c.1913 ?) |
"VINS EN GROS" (avant 1863 - c.1888/94) "BELOT-BOURRASSET". (avant 1863 - c.1888/94) "DROGUERIE – EPICERIE" (avant 1863 - c.1880/81) "A LA BELLE JARDINIERE - BARTHELAT" (c.1880/81 - c.1888) "Fque DE MEUBLES" (c.1888/94 - c.1906) "SIEGES ET MEUBLES" (c.1888 - c.1906) "SOMMIERS et MATELAS" (c.1895 - c.1906) |
"GIMEL – COUTELIER" (c.1863 - c.1868) "CHAMBON" (c.1878 - c.1894) "HORLOGERIE- BIJOUTERIE - Anne Mson CHAMBON" (c.1894 - c.1908) "MASSIT" (c.1894 - c.1908) |
? (c.1863 - c.1870) "Fque De PARAPLUIES - LAVERGNE" (c.1870 - c.1877) "CAVEAU – COIFFEUR" (c.1877 - c.1884) "SAINT-SYR - COIFFEUR" (c.1884 - c.1888) "VINCENT - COIFFEUR" (c.1888 - c.1902) |