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CATHERINE CURTIS, ÉPOUSE VERSCHOYLE
Catherine/Catharine Curtis est née à Southampton (Hampshire, England) au printemps 1800 et a été baptisée dans cette même ville le 2 mai 1800. Elle est la fille de Thomas Curtis (1766-1851) et de Mary Horsey (1799-?).
Elle épouse à Bath (Bathwick with Woolley, Somerset, England), le 20 août 1824, Robert Verschoyle, avocat (né vers 1792 à Kilberry, Hildare, Ireland) (Google Books, Galignani's Messenger du 11 septembre 1824 p 7).
Le couple va alterner sa vie entre l'adresse irlandaise de Kilberry, Abbey Farm, et l'adresse anglaise de Londres, n° 98 puis 116, Eaton-square.
Leurs enfants, Henry (?), Augustus, Henry Marcus, Georgina, Catherine, Henry William et Agusta/Augusta Verschoyle, vont pour la plupart naître à l'une ou l'autre de ces adresses (quatre à Kilberry et un à Londres). Malheureusement, il semble que les trois premiers enfants n'atteindront pas leur majorité.
Aquarelliste confirmée, Catherine Verschoyle semble se former à la photographie au cours des années 1840 (portraits et paysages).
Le 7 avril 1853, elle est admise comme membre de la Photographic Society of London et expose avec elle dès l'année suivante.
LES SAISONS À NICE (1857-1862)
À partir de l'automne 1857, Catherine Vershoyle (57 ans), généralement accompagnée de son mari et de certains de ses enfants, quitte Londres chaque année pour aller passer plusieurs mois à Nice, équipée de son matériel graphique et photographique.
À son arrivée en France, la famille Verschoyle ("Vershoyle" ou "Versckoyle", par erreur) loge à l'Hôtel des Bains de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) puis continue son voyage pour atteindre Nice (États sardes).
Le premier voyage semble débuter fin d'octobre 1857 (Paris, BnF, Gallica, The Boulogne Gazette du 28 octobre 1857).
Leur présence à Nice est signalée dès le début du mois de novembre, "Verschoyle (M. R.), maison Gastaud, [quartier de] St-Hélène (sic)", dans une location très recherchée, à l'ouest de la ville, sur la colline de Fabron (Nice, BM Nucéra, Les Échos de Nice du 7 novembre 1857 p 1).
Il faut reconnaître, cette même saison, Catherine Verschoyle dans la protagoniste de l'une des anecdotes racontées à un journaliste par le photographe Pierre Ferret implanté à Nice : "Une dame - Anglaise et amateur de photographie - demandait à ce même praticien, quel était le meilleur moyen d'envoyer ses instruments et accessoires de photographie en Angleterre - étant obligée - disait-elle - de continuer son voyage en Italie..." (Nice, BM Nucéra, Les Échos de Nice du 2 janvier 1858 p 7).
La date de fin de séjour des Verschoyle à Nice n'est pas connue mais doit se situer au printemps 1858 (avril ou mai ; voir plus bas).
La ville est choisie pour son climat, sans que l'on puisse savoir si c'est ou non dans un but thérapeutique (pour l'époux de Catherine, alors âgé de 65 ans et probablement retraité ?). Le séjour à Nice (automne et hiver) semble précéder un voyage en Italie (vers avril), avant un retour à Nice, Boulogne-sur-Mer puis Londres (voir plus bas).
En 1858, les Verschoyle ne retournent chez eux que pour une durée de trois mois, avant de repartir pour Nice, de fin août 1858 à mi-mai 1859 (Google Books, The Court Journal and Fashionable Gazette, du 28 août 1858 p 616 et du 14 mai 1859 p 386 ; Paris, BnF, Gallica, The Boulogne Gazette du 1er septembre 1858 puis des 11 et 25 mai 1859).
Aucun voyage ne semble effectué en France ou à Nice pendant la saison 1859-1860.
Cependant, en janvier 1860, Catherine Verschoyle expose à Londres quatre photographies de Nice : Vue de l'entrée du port de Nice, Le port de Nice, Notre villa à Nice, Dans nos jardins de Nice. Il est probable que la villa photographiée soit la maison Gastaud, célèbre par les plantes exotiques et d'ornement de son jardin.
"Deux de ces tirages ont été réalisés par le procédé au collodion albuminé et deux par le procédé au miel. Ce sont des tirages très corrects, l'un d'entre eux étant nettement supérieur aux autres ; mais ils ne montrent pas un avantage très marqué du collodion albuminé par rapport au procédé au miel" (Google Books, The Photographic News du 27 janvier 1860, vol. 3, pp 242-243).
Une nouvelle saison 1860-1861 semble entamée, même si "Mr. Verschoyle" est la seule personne citée à l'Hôtel des Bains de Boulogne-sur-Mer, début octobre (Paris, BnF, Gallica, The Boulogne Gazette du 3 octobre 1860), que sa présence à Nice n'est pas confirmée et que la date de retour reste inconnue.
Lors de la saison suivante 1861-1862, la date de passage à Boulogne-sur-Mer lors de l'aller n'est pas connue mais il apparaît que "Versckoyle" (sic - sans précision de prénom) participe à l'Exposition des Beaux-Arts de Nice, en février 1862 (Nice, BM Nucéra, Revue de Nice 1861-1862, pp 154-155).
"Mr. Verschoyle and family" quittent Nice en avril 1862 (Paris, BnF, Gallica, The Boulogne Gazette du 23 avril 1862) et il semble qu'ils n'y reviendront plus par la suite.
LES DESSINS ET PHOTOGRAPHIES
Catherine Verschoyle a initié plusieurs de ses enfants au dessin et à la photographie. Des réalisations de son fils Henry William (né vers 1833/35) sont notamment conservées.
Capitaine des Grenadiers de la Garde (blessé et médaillé lors de la Guerre de Crimée) puis lieutenant-colonel (dès 1861), Henry William Verschoyle habite à Londres au 23, Chapel-street, Belgrave-square, avec son épouse Lucy Clarissa Goddard (mariés le 18 décembre 1856) puis leurs cinq enfants.
Henry William pratique la photographie depuis le début des années 1850. Il réalise notamment des dessins et photographies pendant la Guerre de Crimée (paysages, portraits).
Il devient membre de la Photographic Society le 8 janvier 1861 (Google Books, The Photographic Journal du 15 janvier 1861).
Il expose en 1861, 1863 (paysages), 1864 avec The Photographic Society mais participe également à l'Exposition Universelle de Londres en 1862 ("Photographs by wet and collodion albumen processes"), à l'Exposition Internationale de Dublin en 1865 ("Studies from Nature, collodio-albumen printed by Wöthlytype ; Views of Alhambra") et à l'Exposition Universelle de Paris en 1867 (Mention honorable).
En 1865 également, lors d'une réunion de la Photographic Society, il présente une collection de vues à partir de négatifs au collodion albuminé dont les tirages sont réalisés avec le procédé allemand Wöthlytype (Google Books, The Photographic Journal du 15 août 1865 p 124).
Catherine Verschoyle semble exposer pour les dernières fois en 1861 et 1863 (Photographic Society) ; ses paysages sont très appréciés (The Photographic Journal du 15 août 1864 p 87).
Très peu de ses œuvres (dessins et photographies) sont connues et conservées (aucune de Nice et ses environs) et la distinction entre ses réalisations propres et celles de son fils ne semble pas toujours effectuée (Getty Museum, Hulton Deutsch Collection, ici).
Son mari Robert a, lui aussi, pratiqué la photographie et il est devenu membre de l'Amateur Photographic Association, le 6 juillet 1863 (Google Books, The Photographic News du 27 juillet 1863 p 356).
103 dessins d'Henry William Verschoyle (Vues d'Europe, du Liban, d'Egypte et de Palestine) ont été présentés à une vente aux enchères du 29 avril 2008 (Paris, Pierre Bergé & Associés, ici).
L'un des lots comprenait 17 dessins signés et datés entre décembre 1857 et avril 1858, avec une vue de Lyon, plusieurs vues de Rome et de Naples mais également trois vues de Nice, une de Villefranche-sur-Mer, une de Saint-André et une de Monaco ; ces dessins étaient accompagnés de "photographies de monsieur et madame Verschoyle" (aux sujets non précisés).
Henry William Verschoyle (et probablement son épouse) a donc accompagné ses parents lors de leur première saison à Nice et ses dessins révèlent un voyage effectué par terre (Lyon) et par mer (Rome, Naples), encore en cours en avril 1858.
Cette vente incite à nouveau à la prudence dans l'attribution d'œuvres non signées qui peuvent aussi bien être celles de Catherine, d'Henry William ou même de Robert Verschoyle.
Les voyages de Robert et Catherine Verschoyle sur le continent ne sont pas tous connus. Ainsi, leur voyage à Rome de 1858 n'était pas le premier, leur fils Henry Marcus ayant été baptisé dans cette ville en janvier 1827.
ÉPILOGUE
Robert, le mari de Catherine Verschoyle, meurt à Londres le 14 juillet 1866, à l'âge de 73 ans (après une longue maladie ?) (Paris, BnF, Gallica, Galignani's Messenger du 20 juillet 1866).
Son fils Henry William meurt le 20 août 1870, à l'âge de 35/37 ans environ (d'un coup de chaleur lors d'une régate) (The London Gazette du 13 septembre 1870).
Catherine Vershoyle, âgée de 82 ans, décède à Londres le 14 juin 1882.