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UN ARTICLE ÉCRIT EN COLLABORATION AVEC DIDIER GAYRAUD
- Lucien ANDRÉ dit ANDRÉ GASQUET (1830-apr.1880) & Julien ANDRÉ dit Julien GASQUET (1856-?)
FLAYOSC ET GRASSE (VAR)
Lucien André naît à Flayosc (Var), le 9 février 1830. Il est le fils de Pierre Julien André (1800-apr.1856) et d'Elisabeth Serraillier (1798-1832) qui se sont mariés dans cette commune le 29 avril 1827.
Lucien André, dit Gasquet, devient probablement armurier à Flayosc chez son oncle Louis André (1803-1871) puis, au début des années 1850, il ouvre une boutique d'armurerie à Grasse (Var), place des Aires.
Le 24 décembre 1853, âgé de 23 ans, il se marie à Grasse, en présence de son père, avec Marie Françoise/Fanny Belandou, 19 ans (née le 26 mars 1834 à Grasse).
Le couple a un enfant, Julien André, qui naît à Grasse le 10 octobre 1856, en présence de son grand-père paternel.
CANNES (ALPES-MARITIMES)
Entre 1861 et 1863, la famille déménage ensuite à Cannes (Alpes-Maritimes) où Lucien André ouvre une nouvelle boutique d'armurerie (son nom est présent dans la liste électorale de 1864 et il est témoin de naissance le 16 février 1864). L'Annuaire-Almanach Didot & Bottin du Commerce et de l'Industrie de Paris et des Départements de l'année 1864 signale à Cannes (p 1580) : "Armurier : Gasquet, armes de luxe, article de chasse, etc.". Une publicité parue dans la Revue de Cannes de février à décembre 1865 le présente ensuite comme "Armurier-Graveur, rue d'Antibes, 21", sa boutique offrant certes des armes mais également un choix de gravures et de lunetterie.
Il est cité comme "Gasquet André Lucien (sic), armurier, âgé de 35 ans" lors du recensement de la ville de Cannes de 1866, vivant au 21, rue d'Antibes (domicile) avec son épouse "Belandou Fanny, 30 ans", son fils "Gasquet Julien André (sic), 10 ans" et "Allemand Pierre, ouvrier armurier, 18 ans".
Son intérêt pour les arts et l'optique l'a probablement incité à se former à la photographie. Il ouvre alors, parallèlement à son armurerie, un atelier de photographie dès 1866.
Vers 1866-1867, ses premiers cartons-photos affichent au verso, "Photographie (texte droit ou incurvé) - Adré Gasquet - Rue d'Antibes, 15 - Cannes".
- GASQUET ANDRÉ Lucien (1830-apr.1880), Portrait de couple, recto, vers 1866-1867, "A. Gasquet", tirage albuminé de 9x5,5 cm, sur carton de 10,4x6,2 cm, Collection personnelle. | ||
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Fin 1867, il déménage son atelier de photographie "boulevard de l'Impératrice, 8" (il est cité à cette adresse dans la liste électorale de 1868 mais comme "armurier"). En 1869, il est nommé à Cannes, "photographe, boulevard de l'Impératrice", dans l'ouvrage Nice-Guide de Léo Watripon, et "promenade de la Croisette" (autre nom du même boulevard) dans l'Indicateur des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco (pp 573-575) de Léon Affairous.
- Publicité parue dans, Léo Watripon, Nice-Guide : nouveau Cicérone des Etrangers, 1869, appendice publicitaire, Paris, BnF (Gallica). |
Vers 1867-1870, ses cartons-photos affichent désormais au verso, "Photographie (texte droit ou incurvé) - Adré Gasquet - Boulevard de l'Impératrice, 8 - Cannes. (A.M.)" puis "Photographie - André Gasquet - Boulevard de l'Impératrice, 8 - Cannes - (A.M.) - - N° x - Les Clichés sont conservés" (deux Cdv datées de décembre 1868, une de 1870).
Il réalise, dès cette époque, des vues de Cannes et de ses environs mais également de Nice et de Monaco (stéréoscopies sur carton de couleur, cartes de visite et formats panoramiques) et des portraits de studio sur fond de grandes toiles peintes montrant des vues de Cannes (Le Port et l'Estérel, La Croisette et les Îles).
Le 26 juin 1869, André Gasquet est, à Nice, témoin du mariage de Jules Buisson, propriétaire (ancien photographe cannois) puis, le 13 novembre 1869, à Cannes, témoin de la naissance du fils de ce dernier (il signe "Adré Gasquet").
Les listes électorales le signalent en tant que "photographe, rue Rouguière" dès 1871. Il occupe désormais un atelier dans l'une des propriétés de Jules Buisson, "rue grande, 5 et rue Rouguière, 3". En décembre 1872, il informe sa clientèle qu'il vient "de réparer à neuf le magnifique atelier situé dans la rue Grande, n° 5" et rappelle ses offres : "Photo-miniature - Grandissements - Produits et leçons pour Messieurs les amateurs - On se rend à domicile pour Groupes, Villas, Portraits après décès - Magnifique collection de vues panoramiques de Cannes, Nice et leurs environs - Vues-cartes - Stéréoscopes (...)" (Courrier de Cannes du 22 décembre 1872 p 2).
Une description de l'atelier est proposée dans le même journal, la semaine suivante : "Entrons et tout d'abord examinons ces photographies si expertes de ce goût artistique que chacun est bien aise de rencontrer chez celui qui doit vous indiquer la pose qui sied le mieux à votre physionomie. C'est fini ; entrons dans le grand salon d'attente ; là vous voyez de suite à qui vous avez affaire. L'établissement complet se montre à vos yeux étonnés (...)" (Courrier de Cannes du 29 décembre 1872 p 1).
L'adresse affichée sur ses cartons-photos, devient sous les armoiries de la Ville de Cannes :
- "5, rue Grande et rue Rouguière" (le n° 3 de la rue Rouguière n'est pas précisé), vers 1871-1873,
- "5, rue Grande et rue Rouguière, 5", vers 1873-1875,
- "5, rue Grande et rue du Port, 44", vers 1875-1876,
- et enfin, "44, rue du Port, 44", vers 1876-1879.
Son oncle "André Louis Gasquet (sic), célibataire, propriétaire", âgé de 68 ans, décède chez lui au 5, rue Grande, le 8 décembre 1871. L'un des témoins de l'acte de décès est le photographe Dominique Mansuino, domicilié à Cagnes et âgé de 23 ans.
André Gasquet est ensuite cité comme "photographe, rue Grande" et comme "opticien, rue d'Antibes" dans les tableaux synoptiques du Courrier de Cannes du 31 décembre 1871 (p 6) et du 21 novembre 1872 (p 4). Il est également présent comme opticien et comme photographe, mais plus comme armurier, dans l'Annuaire-Almanach Didot-Bottin de 1875 (p 2073).
"Gasquet André, photographe, âgé de 41 ans", est ensuite cité dans le recensement de 1872 au 4, rue Rouguière, avec sa femme Belandou Françoise, 36 ans, son fils "Gasquet André Julien, 15 ans" et leur domestique, Monsani Dominique, 24 ans.
Le Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boistier de 1874 cite, "Gasquet (A.), rue Rouguière".
L'Annuaire-Almanach du Commerce et de l'Industrie Firmin-Didot de 1875 (p 2073) le présente, sans précision d'adresse, comme opticien, photographe, papetier et lunettier.
Dans le recensement de 1876, il est signalé au 45, rue du Port, comme "armurier-photographe, âgé de 45 ans", avec sa femme Belandou Françoise, 40 ans et la domestique, Trachel Rosa, 21 ans. Leur fils Julien, 20 ans, n'est pas cité mais il accomplit peut-être son service militaire.
André Gasquet est signalé, sans précision d'adresse, dans l'Agenda photographique de 1876 (p 39).
En mars 1876, André Gasquet voit sa demande d'installation d'une baraque de photographe sur le bord de mer (boulevard de la Croisette), refusée par la municipalité, comme celles d'autres photographes avant lui.
Dès 1877, les listes électorales de la Ville de Cannes citent, avec lui, son fils initié à la photographie dès l'adolescence et désormais majeur, "Gasquet Lucien, photographe".
Dès 1877, André Gasquet rencontre cependant des difficultés financières. Les dettes s'accumulant, le Tribunal de Commerce de Grasse prononce sa faillite à la date du 25 avril 1879 puis, après analyse, la fixe le 20 juin suivant, à la date du 30 novembre 1877 (AD06 - 06U 03/0244).
L'atelier de photographie d'André Gasquet est cité pour la dernière fois en juin 1879 (Courrier de Cannes du 5 juin 1879 p 2).
La villa et les appareils photographiques sont mis en vente en août 1879 et c'est le photographe Alexandre Magal(l)on qui reprend l'atelier du 5, rue Grande.
Cette situation entraîne la séparation d'André Gasquet et de son épouse, prononcée le 17 novembre 1879 (Archives Commerciales de la France du 28 décembre 1879).
En février 1880, André Gasquet demande par courrier le solde d'une facture "de photographies et d'albums des plans d'architecture du Théâtre et de l'Hôtel à construire sur les Allées" (Conseil municipal du 14 février 1880 - AMC 1D20).
Les listes électorales de 1880 et 1881 rayent le nom de, "Gasquet Lucien, photographe, rue Centrale", avec l'annotation, "(failli), radié suivant avis du 9 mars 1880", et le nom de son fils "Gasquet Julien, photographe, rue Centrale", avec l'annotation, "parti".
La procédure de faillite ne semble s'achever qu'en 1883. Le 3 octobre de cette année-là, "le sieur André Lucien dit Gasquet, photographe demeurant anciennement à Cannes" est dit "aujourd'hui sans domicile connu" (AD06 - 06U 03/0244).
Il est cité à Cannes dans l'Aide-Mémoire de Photographie de 1876 à 1885 (abonnement de 9 ans).
J'ignore tout de la suite de la vie et de la carrière d'André Gasquet de même que ses date et lieu de décès. Il en est de même pour son ex-épouse et leur fils Julien.
VOIR UN ALBUM D'ANDRÉ GASQUET
"PANORAMAS DE CANNES ET SES ENVIRONS", VERS 1875
VOIR AUSSI
CANNES : JOSEPH CONTINI (1827-1892), PEINTRE ET PHOTOGRAPHE
CANNES : JACQUES BUSSI (1818-1902), PEINTRE ET PHOTOGRAPHE