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jeudi 26 septembre 2019

1061-LES "THIEL", UNE FAMILLE DE PHOTOGRAPHES




- THIEL FRERES, Portrait de militaire (1er régiment de Chasseurs d'Afrique), recto, vers 1887-1889 (?),
texte au recto, "Thiel Frères -- 8, Quai St. Jean Baptiste. - Nice",
dos muet au fond de même couleur,
tirage albuminé de 9,4x5,6 cm sur carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.


DERNIÈRE MISE À JOUR DE L'ARTICLE : 06/06/2022




Les photographes "Thiel" et "Thiel Frères" étudiés ici ne sont pas les photographes du même nom qui ont travaillé à Bruxelles, Namur, Paris et Reims.



FAMILLE THIEL 


La famille Thiel (un couple avec cinq enfants de nationalité étrangère) est signalée dans le recensement de la Ville de Nice de 1886, résidant au 9, rue Assalit avec :

- Frédéric Thiel, âgé de 57 ans (né vers 1828/29), rentier

- son épouse, Anne Marie Laubach âgée de 48 ans [née à Odessa, Russie, vers 1838], sans profession

- Frédéric, âgé de 26 ans (né vers 1859/60), commerçant,

- Guillaume Victor, 24 ans [né à Galatz, Roumanie le 9 janvier 1862], photographe, 

- Alexandre, 21 ans (né à Galatz, Roumanie, vers 1864), peintre, 

- Hedwige Sophie, 19 ans [née à Galatz, Roumanie, le 5 mai 1866], sans profession,

- Ida Hélène, 17 ans [née à Galatz, Roumanie, le 18 août 1868], sans profession,

- et Béatrice Massa, 18 ans, domestique.

Si la mère est d'origine russe, le père semble roumain et toute la famille a vécu dans les années 1860 à Galatz (ou Galati) en Roumanie.

Il est possible que la famille soit venue à Nice rejoindre un parent prénommé François. Le nom de "Thiel François, rentier", apparaît en effet dans les annuaires niçois au milieu des années 1880 (annuaires de 1880-1883 absents), tout d'abord au 25, rue de Paris (annuaires de 1884 et 1885) puis au 17, bis rue Assalit (annuaires de 1886 et 1887). Or, le recensement de 1886 signale la famille Thiel étudiée au 9, rue Assalit. 


THIEL FRÈRES


Des cartons-photos du début des années 1890, revendiqueront la participation des Frères Thiel Photographes à l'Exposition Internationale de Nice de 1883 (de décembre 1883 à mai 1884), confirmant la présence de la famille Thiel à Nice dès le début des années 1880.

Un "M. Thiel" (sans précision de prénom) expose au Salon de Nice du printemps 1885 des Etudes au fusain qui "sont des modèles du genre. Le relief anatomique est irréprochable et les physionomies sont fort bien caractérisées" (Nice Artistique du 9 avril 1885 p 172 ; La Vie Mondaine à Nice du 11 avril 1885). Fin 1886, c'est cette fois, "Alexandre Thiel", qui est cité à l'Exposition des Beaux-Arts de Nice, avec deux fusains (Nice Artistique du 1er janvier 1887 p 6).

A la date du recensement de 1886 évoqué plus haut, Victor Thiel, 24 ans, est déjà dit "photographe". Où travaille-t-il à cette date et depuis quand ?

"L'Ouverture des Ateliers Thiel Frères, Photographie, Dessin, Peinture, 8, Quai St-Jean-Baptiste, Nice" semble dater de fin 1887 car elle est signalée pour la première fois dans cette publicité qui paraît dans La Vie Mondaine à Nice du 5 janvier 1888 (jusqu'en novembre 1888)On peut penser que les trois frères, après avoir suivi des études artistiques à Florence dans la fin des années 1870, se sont associés pour ouvrir cet atelier : Victor, essentiellement pour la photographie, Alexandre, essentiellement pour la peinture et Frédéric, essentiellement pour la partie commerciale (?).
 
Le numéro du 19 janvier 1888 du même journal informe que "le photographe Thiel, 8 quai Saint-Jean-Baptiste, dispose à côté de son établissement d'une cour qui lui permet de photographier des chevaux de course. Avis aux sportsmen". Le numéro du 9 février 1888 célèbre le succès de l'atelier, ses élégants salons et les jolis spécimens exposés dans les vitrines et celui du 8 mars rappelle qu'en ce moment de fêtes, "les ateliers de M. Thiel, l'excellent photographe, sont installés de façon à permettre la reproduction instantanée des voitures, groupes, bateaux, etc. Netteté et fidélité des épreuves, finesse du travail, impression artistique de l'ensemble"

"La maison Thiel qui s'est installée depuis quelques temps sur le quai Masséna 8, exécute tous les genres de photographie avec un réel talent. La partie surtout où les frères Thiel excellent, c'est la platinotypie, ce genre de photographie si coquet, ressemblant à un dessin au crayon" (Nice Artistique du 11 février 1888 p 7).

Les annuaires niçois (liste professionnelle) signalent également l'existence de l'atelier "Thiel Frères" à partir de 1888 : "Thiel Frères, photographes, dessinateurs et peintres de l'Académie des Beaux-Arts de Florence, quai Saint-Jean-Baptiste, 8". La liste alphabétique des habitants du même annuaire signale, "Thièl, F., rue Assalit, 8", sans qu'il soit possible de dire si le "F." désigne François ou Frédéric (Père), à moins qu'il ne s'agisse de la même personne. 

La Vie Mondaine à Nice célèbre leur Médaille Vermeil obtenue à l'Exposition de photographies de Nice du printemps 1889 (La Vie Mondaine à Nice des 4 avril et 6 juin 1889).

La liste alphabétique des habitants de l'annuaire de Nice de 1889 signale deux adresses :
- "Thiel, V., photog., rue Saint-Jean-Baptiste, 3",
- "Thiel, frères, photogr., quai Saint-Jean-Baptiste, 8".

Des publicités parues fin 1889 (Nice Artistique, du 29 décembre 1889 au 23 février 1890) et fin 1892 (L'Album du 24 novembre 1892 au 30 mars 1893) révèlent désormais le n° 42 ("Près du Grand Hôtel - Les ateliers et le Salon de pose sont au rez-de-chaussée"). C'est cette adresse qui devient unique, tant dans les listes alphabétiques que professionnelles jusqu'en 1899, "Thiel Frères, quai Saint-Jean-Baptiste, 42".

Leur père, Frédéric Thiel, âgé de 63 ans, décède à Bucarest (Roumanie) en 1892, et leur mère Marie Thiel, née Laubach, décède la même année à Nice, âgée de 54 ans, le 23 décembre 1892 au 3, rue du Lycée. C'est Victor, 32 ans, photographe, qui signe l'acte de décès de cette dernière.

Les Frères Thiel obtiennent le Grand Prix à l'Exposition Internationale de Nice de 1894.

Guillaume Victor Thiel, 33 ans, "photographe", se marie le 11 juillet 1895, avec Anne (ou Anna) Marie Petrolline Messy, 37 ans, "photographe" (née à Nice le 20 septembre 1857), fille d'Emile Messy, photographe (1835-1890) et sœur de Joseph Messy, photographe (au 31, avenue de Beaulieu) [voir un article sur ce blog consacré à Anne Marie Pétrolline Messy].

Victor, "photographe" et Anna, "sans profession" (enceinte) sont cités dans le recensement de 1896 au 42, quai Saint-Jean-Baptiste.
Victor et Anna Thiel, "photographes", vont avoir un premier enfant, Paul Pierre Frédéric René, le 8 janvier 1897 mais ce dernier décède malheureusement à 6 mois le 12 juillet 1897.

L'atelier est cité dans Les Bonnes Adresses de La Vie Mondaine à Nice du 10 novembre 1898 au 30 mars 1899.

Les cartons-photos restent très semblables des années 1880 aux années 1900 :
- sur un fond gris-beige, à tranche dorée, avec au recto, à l'encre rouge ou dorée, "Thiel Fres - - 8, Quai St. Jean baptiste - Nice" et un verso nu, avec un papier serpente (souvent disparu) (années 1880),

- sur un fond blanc ou jaune pâle, à tranche dorée, avec une encre brun-rouge, au recto, "Thiel frères - - Nice - 42, Quai St Jean-Baptiste" et au verso, "Expos(on) de Photographie - Nice 1883 (dans un phylactère) - quatre médailles recto-verso - Exposition Intern(le) - une médaille recto-verso - Nice (dans un phylactère) - blason de Nice reposant sur une longue palme et souligné de Nicaea Civitas - Thiel frères  (signature oblique) - Peintres-Photographes (texte oblique) - Nice (sur fond de fins rinceaux - 42, Quai St jean-Baptiste" (années 1890-1893 ; un carton daté d'octobre 1893),

- sur un fond blanc ou jaune pâle, à tranche dorée, avec une encre brun-rouge, au recto, "Thiel frères - - Nice - 42, Quai St Jean-Baptiste", avec parfois l'application d'un timbre sec du côté bas droit de la photographie, et au verso, "Expos(on) de Photographie - Nice 1883 (dans un phylactère - exposition internationale franco-italienne de février 1883 ?) - quatre médailles recto-verso - Exposition Intern(le) - une médaille recto-verso - Nice (dans un phylactère) - blason de Nice reposant sur une longue palme et souligné de Nicaea Civitas - Grand Prix - Exposition Internationale - De Nice 1894 - Thiel frères  (signature oblique) - Peintres-Photographes (texte oblique) - Nice (sur fond de fins rinceaux - 42, Quai St Jean-Baptiste" (années 1894-1899),

- sur un fond blanc, jaune pâle, rosé ou gris-bleu, avec une encre rouge, au recto "Thiel -- Nice - 8, Avenue Félix Faure", avec parfois l'application d'un timbre sec du côté bas droit de la photographie, et au verso, "Expos(on) de Photographie - Nice 1883 (dans un phylactère) - quatre médailles recto-verso - Exposition Intern(le) - une médaille recto-verso - Nice (dans un phylactère) - blason de Nice reposant sur une longue palme et souligné de Nicaea Civitas - Grand Prix - Exposition Internationale - De Nice 1894 - Thiel (signature oblique) - Peintre-Photographe (texte oblique) - Nice (sur fond de fins rinceaux - 8, Avenue Félix Faure - Ci-Devant [anciennement] - 42, Quai St Jean-Baptiste"(années 1900-1910 ; un carton daté d'août 1900, un carton daté de mars 1902). 


- THIEL FRERES, Portrait de femme, recto, fin des années 1880 (?),
texte au recto, "Thiel Frères -- 8, Quai St. Jean Baptiste - Nice",
dos muet au fond de même couleur,
tirage albuminé de 14,3x9,9 cm sur carton de 16,3x10,7 cm, Collection personnelle.


- THIEL FRERES, Portrait de militaire (1er régiment de Chasseurs d'Afrique), recto, vers 1887-1889 (?),
texte au recto, "Thiel Frères -- 8, Quai St. Jean Baptiste. - Nice",
dos muet au fond de même couleur,
tirage albuminé de 9,4x5,6 cm sur carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.


- THIEL FRERES, Portrait d'homme, recto, vers 1894-1898,
texte au recto, "Thiel frères -- Nice - 42, Quai St.-Jean-Baptiste",
et timbre sec "Thiel Nice" à l'angle bas droit de la photographie,
tirage albuminé de 9,4x5,6 cm sur carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.

- THIEL FRERES, Portrait d'homme, verso, vers 1894-1898,
texte au verso, "Expos(on) de Photographie - Nice 1883 (dans un phylactère) - quatre médailles recto-verso - Exposition Intern(le) - une médaille recto-verso - Nice (dans un phylactère) - blason de Nice reposant sur une longue palme et souligné de Nicaea Civitas - Grand Prix - Exposition Internationale - De Nice 1894 - Thiel frères  (signature oblique) - Peintres-Photographes (texte oblique) - Nice (sur fond de fins rinceaux - 42, Quai St Jean-Baptiste"
carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.



THIEL VICTOR (1862-1944)


Si l'enseigne de l'atelier reste "Thiel Frères", il semble que l'association prenne fin en 1898, les publicités (puis les cartons-photos) passant cette année-là de "Thiel frères, quai St-Jean-Baptiste, 42" (Nice Artistique, de décembre 1897 à mai 1898), à "Thiel, quai St-Jean-Baptiste, 42" (La Semaine Niçoise, de décembre 1898 à juin 1899). Il semble que Guillaume Victor Thiel et sa femme conservent seuls l'atelier et la résidence du 8, avenue Félix Faure (adresse rebaptisée de ce nom à la mort du Président de la République en 1899).

Victor et Anne Thiel, "photographes" sont ensuite cités dans le recensement de la Ville de Nice de 1901 au "8, rue Félix Faure".

Ils vont avoir, à cette même adresse, un nouvel enfant, Marie Louise, le 22 juin 1902, qu'ils initieront par la suite à la photographie.

Anne Marie Pétrolline Thiel (née Messy) décéde, à son domicile, le 29 novembre 1922, à l'âge de 65 ans.

Leur fille, Marie Louise Thiel, devient également "photographe", comme il est signalé lors de son premier mariage à 20 ans, le 9 avril 1923, avec Joseph Lazare Félix Ricci, employé de commerce (né à Nice le 20 août 1894) puis (après veuvage) lors de son second mariage à 26 ans, le 3 janvier 1929, avec Charles Auguste Laugier, "photographe" lui-aussi (né à Monaco le 1er mars 1897) et peut-être employé de son père. Marie Louise et son mari vont reprendre l'atelier dès 1930, "Laugier-Thiel, aven. Félix Faure, 8" (annuaire niçois de 1931).

Guillaume Victor Thiel est présent au mariage de sa fille en 1929. Il décédera le 3 novembre 1944, âgé de 82 ans (tombe familiale au cimetière de Caucade, auprès de son épouse). 

Je n'ai pas retrouvé la trace de Frédéric Thiel. 

Alexandre Thiel, célibataire âgé de 65 ans, artiste peintre "sans domicile connu", décède pour sa part à Nice le 4 février 1930, au 17, route de Levens, à l'asile de vieillards des Petits Sœurs des Pauvres (tombe familiale au cimetière de Caucade). 


- THIEL, Portrait d'homme, recto, vers 1902,
texte au recto, "Thiel frères - - . Nice, Avenue Félix Faure",
tirage de 9,1x5,2 cm sur carton de 10,4x6,2 cm, Collection personnelle.

- THIEL, Portrait d'homme, verso, vers 1902,
"Expos(on) de Photographie - Nice 1883 - quatre médailles recto-verso - Exposition Intern(le) - une médaille recto-verso - Nice - blason de Nice reposant sur une longue palme et souligné de Nicaea Civitas - Grand Prix - Exposition Internationale - De Nice 1894 - Thiel - Peintre-Photographe (texte oblique) - Nice (sur fond de fins rinceaux) - 8, Avenue Félix Faure - Ci-Devant [anciennement] - 42, Quai St Jean-Baptiste",
inscription manuscrite, "à mes bons amis - Césarine & Sylvain Robert ou Roberty - mars 1902 - A ou N Goujon [signature],
carton de 10,4x6,2 cm, Collection personnelle.




THIEL SOEURS 


Hedwige Sophie Thiel (née en 1866), 28 ans, se marie à Nice le 20 février 1895 avec Pierre Sauveur Frédéric MESTRES, "photographe, 36 ans, né à Papiol (province de Barcelone, Espagne) le 19 mars 1858, domicilié à Nice et légalement à Barcelone, fils majeur de Mestres Jean et de Pujol Rose son épouse". 

Hedwige Sophie Thiel et son mari Pierre Mestre(s)/Mestre(s) de Pujol continuent probablement à travailler pour l'atelier Thiel Frères avant d'aller, accompagnés d'Ida Hélène, s'installer à Cannes en octobre 1895 et résider au 95, rue d'Antibes. Ils sont cités à cette adresse dans le recensement de la Ville de Cannes de 1896, "Mestres Pujol Pedrio, photographe" et les deux sœurs Thiel, "sans profession ".

Le nom de "Mestre Pujol P. " puis "Pujol " et "Pujol de" apparaîtra ensuite successivement dans les annuaires cannois de 1899 à 1903 (liste professionnelle des photographes de 1899 à 1902 et liste des habitants de 1901 à 1903).

Le 17 janvier 1899, Ida Hélène Thiel (née en 1868), 30 ans, "sans profession", va cependant se marier à Cannes, avec Marie Joseph Michel de Lary (de Latour), 28 ans (né le 30 avril 1870 à Mansempuy, Gers), facteur suppléant à la gare, "domicilié à Cannes [précédemment à Vintimille] et légalement à Auch". Ses témoins de mariage sont notamment son beau-frère "Pedro Mestres de Pujol, 40 ans, photographe" et "André Blanc de Labarthe, 55 ans, propriétaire", le fameux photographe Numa Blanc Fils.

Les jeunes mariés ont un fils, Pierre Joseph Marie de Lary de Latour qui naît le 31 août 1899, à Aix-les-Bains, Villa Mollard.

Pierre Mestres de Pujol est employé depuis 1895 chez le photographe Numa Blanc et alterne comme lui les saisons d’hiver à Cannes (Courrier de Cannes du 26 octobre 1896 et du 19 octobre 1899) et d’été à Aix-les-Bains, accompagné de sa famille.

Je remercie ici, Solange Denais, pour avoir partagé avec moi ses documents concernant la généalogie de la famille de Lary de Latour.

"Mestres de Pujol, photographe" est d’ailleurs dit dans le recensement de 1901, employé chez "Numa Blanc" [atelier boulevard de la Croisette et salon d’exposition rue d’Antibes], avec son épouse et sa belle-sœur sans profession mais également "de Lary-Latour Pierre, sans profession, absent [soins ?]".

Des désordres mentaux affectent progressivement Pierre de Lary de Latour. Il est  réformé temporairement par l’Armée en janvier 1902 puis définitivement en janvier 1903. C'est "âgé de 24 ans, sans profession" qu'il décède à Nice, le 26 juin 1904, à l'asile des aliénés de Saint-Pons.

Ida Hélène, accompagnée de son fils, va alors quitter la région pour rejoindre sa sœur et son beau-frère, afin de vivre, et probablement de travailler, avec eux.

Ces derniers (sans enfant) ont quitté Cannes début 1904 (Mestres de Pujols est encore cité dans cette ville dans le Courrier de Cannes du 1er février 1903 p 2). Ils ont rejoint La Rochelle (Charente-Maritime), afin d’y reprendre l'atelier de photographie de Léonard Peyclit, situé (depuis septembre 1898) au 29, rue Dupaty (premières publicités pour l'atelier Mestres de Pujol parues dans L'Echo Rochelais des 27 et 30 avril 1904). Ils ouvriront par la suite un magasin au 24, rue du Palais (Immeuble Cognacq - maison du photographe Théophile Cognacq ?).

Les cartons-photos (vers 1904-1917) portent au recto, sur fond gris beige, à l'encre grise, "Mestres de Pujol - Succr de L. Peyclit - 29, rue Dupaty - La Rochelle", et au verso, à l'encre brune, 'Photographie d'Art (avec le "P" sur fond de cartouche et de palme) - Mestres de Pujol (signature oblique) - Succr de L. Peyclit (texte oblique) - 29, Rue Dupaty, 29 - La Rochelle" (un carton daté d'octobre 1911).

Le 5 mars 1917, Ida Hélène, "photographe, demeurant au 29, rue Dupaty", rachète la part de l'atelier de sa sœur Hedwige Sophie et de son mari malade, "pour y réunir l'usufruit au décès de M. Mestres de Pujol" (L'Echo Rochelais des 24 et 31 mars 1917 p 2). 

"Pedro Mestres de Pujol" décède à 59 ans, le 25 avril 1917 à son domicile (L'Echo Rochelais du 28 avril 1917 p 2).

Il est probable que les deux sœurs et veuves restent ensemble mais le 23 septembre 1918, le fils d'Ida Hélène, Pierre Joseph Marie de Lary de Latour, décède à l'âge de 19 ans (Le Courrier de La Rochelle du 25 septembre 1918 p 2). C'est certainement ce décès qui va entraîner la vente de l'atelier de photographie.

En 1919, Ida Hélène vend, au photographe Jean Marcel Arroyo et à son épouse Louise Planté (demeurant à Niort, 41, rue du Vingt-Quatre-Février), "le fonds de commerce de photographie exploité par elle à La Rochelle, rue Dupaty, n° 29, comprenant l'enseigne et le nom commercial, la clientèle et l'achalandage, les différents objets mobiliers et le matériel servant à son exploitation, les marchandises existant en magasin et le droit au bail des lieux où il est exploité. L'entrée en jouissance a été fixée au 1er mai 1919" (L'Echo Rochelais des 21 et 28 mai 1919 p 2).

Les deux sœurs vont quitter La Rochelle et c'est à Nice qu'elles décéderont, Ida Hélène Thiel, âgée de 73 ans, en janvier 1942 (déclaration de décès du 21 janvier 1942 ; registre annuel non consultable car trop récent) et Hedwige Sophie Thiel, veuve Mestres, à 83 ans, le 13 novembre 1949 (tombe au Cimetière du Château).

[N.B.: Homonyme : Louis Félix Thiel, né à Nice le 20 mars 1872, s'est marié dans cette ville le 11 décembre 1902, en tant représentant de commerce, et n'est devenu photographe qu'à Marseille vers 1904. Il est mort à Paris en 1934].