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MIGRATIONS SAISONNIÈRES ENTRE NICE ET VICHY (1860-1900)
INTRODUCTION
Les recherches menées sur les photographes du XIX° siècle installés à Nice (Alpes-Maritimes), montrent que quelques-uns d'entre eux tenaient un atelier estival dans des stations thermales comme celles d' Aix-les-Bains (Savoie), Cauterets (Hautes-Pyrénées) ou encore Vichy (Allier).
La numérisation récente, sur Gallica, de la presse ancienne des Fonds patrimoniaux de Vichy, permet désormais de renseigner tout aussi bien la présence de photographes niçois à Vichy que de photographes vichyssois à Nice, sachant, par ailleurs que ces derniers fréquentaient également d'autres stations balnéaires hivernales, comme Cannes ou Menton (Alpes-Maritimes).
Cependant, cette migration saisonnière ne concernait pas seulement quelques personnes exerçant la profession de photographe mais bien un ensemble de professions dont le détail et l'ampleur restent à découvrir.
En effet, il ne semble pas exister d'étude globale sur le sujet. Certes, la question a été évoquée au sein d'études sur l'hôtellerie, la médecine dédiée aux malades ou les tournées de spectacles, et n'a parfois été envisagée que du seul point de vue de l'attrait de la région niçoise sur les professionnels d'autres départements, comme pour les ouvriers agricoles ou ceux du bâtiment.
ENTRE NICE ET VICHY
Les villes
Les villes de Nice et de Vichy ont toutes les deux un passé prestigieux en tant que station balnéaire ou thermale. Elles voient leur développement s'accélérer dans la fin des années 1850 et, plus encore, les années 1860, avec :
- à Nice : les séjours de l'Impératrice de Russie et des Cours européennes (1856-60), le rattachement du comté de Nice à la France (1860), les visites de Napoléon III (1860 et 1864), le lancement de grands travaux urbains et l'arrivée du chemin de fer (1863-64) puis l'ouverture d'un Casino (1867) et d'un hippodrome (1869) ;
- à Vichy : la rénovation de l'Etablissement thermal (dès 1857), les cures répétées de Napoléon III (1861-1866), le lancement de grands travaux urbains, l'arrivée du chemin de fer (1862) et l'ouverture d'un Casino (1865).
La population de Nice (environ 36.000 habitants en 1841, 48.000 en 1861, 66.000 en 1881 et 105.000 en 1901) est bien supérieure à celle de Vichy (environ 1.300 habitants en 1841, 3.700 en 1861, 8.400 en 1881 et 14.000 en 1901) mais le nombre des visiteurs des deux stations (statistiques très controversées) semble bien moins important à Nice qu'à Vichy, dans les années 1860 puis à peu près égal dans les années 1880.
Les deux stations ne sont d'ailleurs pas concurrentes mais complémentaires (les concurrentes de Nice sont les autres stations balnéaires de la Méditerranée et celles de Vichy sont les stations thermale d'Aix-les-Bains et d'Allemagne). La saison des deux villes a d'ailleurs tendance à progressivement s'allonger (seconde quinzaine de mai puis début octobre pour Vichy ; avril pour Nice).
Vichy va parfois d'ailleurs s'inspirer de Nice, par exemple pour la création de l'Union syndicale de commerçants et propriétaires, l'organisation des fêtes ou l'aménagement des quais de l'Allier. La Société Musicale de Vichy sera invitée à participer, dès 1890, aux fêtes du Carnaval de Nice. Un journal éphémère réunissant les deux villes, Vichy-Nice - Gazette des Etrangers, paraîtra également en 1890.
Les professionnels niçois
De nombreux professionnels travaillent à Nice pendant la saison d'hiver (d'octobre à mars/avril) puis dans la station thermale de Vichy pendant la saison d'été (de mai à septembre). Certains d'entre eux passent l'intégralité de la saison à Vichy, d'autres y arrivent ou en partent cependant d'une manière échelonnée.
Ce phénomène migratoire ne semble pas perceptible avant le rattachement de Nice à la France en 1860. Dans le Guide de Vichy de F. Barthez, paru en 1849 (de nombreuses fois réédité dans les années 1850 et 1860), les professionnels niçois ne sont pas cités :
"De nombreux marchands des villes voisines et même de Paris, viennent, pendant la saison, ouvrir des magasins où l'on trouve toutes sortes de produits, parmi lesquels on distingue plus particulièrement les incrustations ou pétrifications de Saint-Nectaire ou de Saint-Alire (sic) près Clermont, ainsi que les dentelles du Puy" (F. Barthez, Guide pratique des malades aux eaux de Vichy, Paris, 5ème édition, 1857 p 26).
Entre 1860 et 1900, les découvertes, dans la presse vichyssoise, de professionnels domiciliés à Nice ou affichant une adresse dans chacune de ces deux villes, ont été peu nombreuses.
Les journaux ne mettent bien souvent en évidence que le nom de quelques commerçants et membres de professions libérales mais passent sous silence ceux des employés de tous les domaines : employés d'hôtels, de cafés et de restaurants, de maison, de commerce, des établissements de bains, du Casino, voire les vendeurs de rue et les petits artisans.
L'irritation des résidents vichyssois
Cependant, quelques articles révèlent l'ampleur de la concurrence exercée par les professionnels de Nice présents à Vichy, et l'irritation croissante qui en découle chez les résidents vichyssois.
L'Avenir de Vichy du 24 septembre 1876 en rend compte : "Les marchands nomades ont ceci de spécial qu’on ne les rencontre guère que dans les villes d’eaux. Entendons-nous et ne confondons pas nomades avec errants. On trouve partout des commerçants errants, qui parcourent les villages et exploitent les foires.
Les marchands nomades des villes d’eaux paraissent et disparaissent à époques fixes, comme les comètes. Par conséquent, ils ne sont qu’à moitié nomades : il y a de la fixité dans leurs pérégrinations. Comme les oiseaux, ils se règlent, pour leurs migrations, sur les changements des saisons de l’année. En les voyant venir, on peut dire : Voici l’hiver ! ou Voici l’été ! et l’on ne se trompera jamais.
Du reste, le commerçant dont nous nous occupons tient maison et paie patente. Il tient même double maison et paie double patente : l’hiver à Nice, l’été à Vichy... Il a deux propriétaires et deux portiers ; un même commerce, mais sur deux places différentes. Ses frais sont doubles, il faut croire que sa recette est double aussi.
Joignez à cela les voyages, les déménagements, les transports, les dérangements, les pertes de temps, les installations, les déballages, que sais-je ? tout le tracas et toutes les dépenses qu’entraîne cette perpétuelle mutation, cette migration périodique (...).
Les nomades ne tiennent généralement guère l'article sérieux. Leur spécialité, c’est la fantaisie. Que diable voulez-vous que fasse la fantaisie pendant les six mois de sommeil que dure la morte-saison?
Rangeons dans cette catégorie les marchands d’objets turcs, les débitants d’éventails orientaux, les négociants en strass, les commerçants en articles cuir russe, les marchands de dentelles, de broderies, d’armes damasquinées, de chinoiseries, de curiosités japonaises, de chaînes de montres en oxidé (sic), de porcelaines de Sèvres, de ceintures de dames, de bains de mer, de coquillages, de bracelets algériens, de sacs de dames, de bambous et d'articles de pêche à la ligne".
À cette catégorie, le journaliste oppose celle des "commerçants sédentaires" qui sont non seulement concurrencés par les marchands nomades mais également par le nombre, précisé pour sa part, de quatre ou cinq cents "marchands de circonstance ou bal(l)adeurs" qui vendent, sur le trottoir, leur invraisemblable pacotille.
Le commerçant sédentaire dédaigne, pour sa part, ces objets légers et privilégie tout un assortiment d'objets riches : "Chez lui, les dames trouveront les velours, les soieries, les tissus de laine nouveauté, les cachemires, etc.; tout ce qui est sérieux, tout ce qui est prud'hommesque (sic). Il tient aussi les articles fantaisie, mais comme accessoire. L’utile, voilà sa spécialité. D’ailleurs, il ne s’adresse pas aux étrangers seulement, puisque, domicilié dans sa petite ville, il compte aussi sur la clientèle stable.
Donc, en première ligne, parmi les commerçants sédentaires, rangeons tous les marchands d’objets indispensables : les commerçants en nouveautés, les tailleurs, les chapeliers, les pharmaciens, les charcutiers, les bottiers et les cafetiers".
Ce discours anti-marchands étrangers, en partie faussé et partial, est cependant repris dans un article qui paraît dans le Courrier de Vichy du 26 février 1888 mais avec des catégories professionnelles supplémentaires :
"Nous sommes les adversaires déterminés de tout ce qui peut porter atteinte au commerce local, mais il est certaines industries que l’on peut admettre, sans préjudice pour personne, dans l’enceinte du futur Casino.
Il y a toute une catégorie de négociants qui s’abat sur notre ville dès le mois de mai ; ils arrivent de Nice, Monaco, etc., etc. ; véritables oiseaux de passage et de proie, ils ne viennent à Vichy que pour rançonner les étrangers, et leur donner de nous cette opinion peu flatteuse, que nous sommes des exploiteurs.
Ces industriels, qui pour la plupart vendent des bibelots, gagnent relativement des sommes considérables, sans que l’on puisse bien s’expliquer la cause de ces bénéfices exagérés, que l’on ne peut guère attribuer qu’à la bêtise humaine (...).
Eh bien! que les négociants dont nous venons de parler, bijoutiers, opticiens, marchands de bois sculptés, de curiosités, d’antiquités, de pastilles du sérail et d’objets plus ou moins turcs, de dentelles, etc., soient autorisés à louer des magasins au Casino".
L'article se termine en appelant à ce que tous les personnels du Casino non spécialisés (contrôleurs, comptables, huissiers, garçons de service) soient prioritairement recrutés parmi les gens du pays.
L'exercice particulier de la profession de cocher à Vichy est révélateur. Si les noms des cochers de voiture de place ne sont jamais cités, la présence de professionnels venant de Nice pose problème.
Au début de l'année 1881, les cochers de Vichy adressent, au Conseil municipal, une pétition demandant que leurs tarifs soient revalorisés mais également que le droit d'exercer leur profession soit exclusivement réservé aux résidents de plus de six mois (comme pour les électeurs).
Cette revendication vise "les cochers des autres pays" et plus particulièrement "les cochers de Nice ou de Cannes qui résident cinq mois de l'année sur le littoral et pendant les cinq mois de saison viennent chez nous" (L'Avenir de Vichy des 13 février, 5 et 13 mars 1881).
Ces questions, concernant la limitation du nombre de numéros accordés et le fait de favoriser ou non les habitants de Vichy, seront sans cesse discutées dans les vingt années suivantes, d'autant que les municipalités de Nice et de Cannes ont, soi-disant, exclu le travail de cochers étrangers (La Semaine de Cusset-Vichy du 8 avril 1882 ; Courrier de Vichy du 26 février 1888 ; Le Mémorial de l'Allier des 14 janvier et 4 mars 1894 ; Le Moniteur de l'Allier des 14 janvier, 4 mars et 14 juin 1894).
Les professionnels niçois et vichyssois
Une évidence semble cependant s'imposer : qu'ils résident à Nice ou à Vichy, ces professionnels travaillent ensemble à Nice pendant la saison d'hiver, sur la rive gauche du Paillon (quais Masséna et Saint-Jean-Baptiste, rues Masséna et Gioffredo, avenue de la Gare), et à Vichy, sur le pourtour du Parc thermal, pendant la saison d'été (passages du Parc et Noyer, rues de l'Hôpital, de Nîmes, de Paris, Cunin-Gridaine et Lucas).
Ils quittent de concert, une ville pour l'autre, pour accompagner la clientèle de malades et de touristes dans sa migration. Cependant, les rares articles de la presse vichyssoise qui en rendent compte envisagent essentiellement la question du côté des négociants et employés de Vichy :
- "Beaucoup de négociants, établis à Vichy, pendant l'été, passent l'hiver à Nice" (La Semaine de Cusset-Vichy du 26 septembre 1885).
- "Circulez un peu, depuis les Célestins jusqu'à la place de l'Hôpital, vous reverrez les étalages de l'an dernier ; de l'Hôpital à l'Etablissement, les magasins anciens et nouveaux qui de Vichy sont allés à Nice, par exemple, et sont revenus" (Le Petit Libéral de Cusset-Vichy du 30 juin 1889).
"Le mois d'octobre est un mois de transition, pendant lequel on transporte son installation et son personnel. Les employés des deux sexes engagés pour la saison de Nice, à Vichy et Cusset, sont en effet plus nombreux qu'on ne pense" (Le Petit Libéral de Cusset-Vichy du 3 octobre 1897).
Dans les années 1890, Le Petit Libéral de Cusset-Vichy célèbre chaque début de saison, en décrivant l'abondance de chariots et voitures qui transportent d'énormes caisses de marchandises arrivées par wagons de Nice, Cannes, Menton mais également d'autres villes de France et de l'Etranger, "destinées à être versées dans les boutiques ou magasins restés si sombres pendant les longs mois d'hiver". Le même journal décrit le départ de ces mêmes caisses en fin de saison (Le Petit Libéral de Cusset-Vichy du 22 mai 1893, du 13 octobre 1895, du 31 mai 1896, du 3 octobre 1897).
Ces extraits révèlent notamment que nombre de magasins vichyssois sont fermés pendant l'hiver, les commerçants, mais aussi leurs employés, étant partis sous d'autres cieux.
Il faut donc se résoudre à penser qu'il existe dans les deux stations, à côté de magasins fermés hors-saison, d'autres ouverts toute l'année, et qu'à côté d'employés qui migrent avec leur patron, d'autres embauchés sur place ou recrutés par annonce dans l'autre ville. Il n'est cependant pas possible de quantifier ces catégories.
La Presse vichyssoise
Outre les publicités et les avis de création ou dissolution de Sociétés, les relevés d'état civil et les comptes-rendus de procès fournissent quelques informations.
Le relevé des mariages précise tout à la fois le domicile et la profession des conjoints mais ne révèle pas le nombre des saisons effectuées ni même la future domiciliation des époux. Ces mariages célébrés à Vichy ou Cusset, une vingtaine environ, posent cependant plus de questions qu'ils n'en résolvent.
Ils datent tous des années 1890, concernent l'union d'hommes domiciliés "de droit à Nice et de fait à Vichy" avec des femmes domiciliées à Vichy ou Cusset, ou bien celle de deux personnes domiciliées à Nice. Il y a très peu d'unions entre un homme domicilié à Vichy et une femme à Nice et les deux-tiers des cérémonies ont lieu pendant la saison hivernale.
Les professions des hommes domiciliés à Nice, sont : garçons de café, de salle ou d'hôtel, limonadier, employé, employés de commerce, cordonniers, tailleur d'habits, négociant, gérant, restaurateur, asphaltier, horloger, opticien, comptable, maitre d'hôtel, artiste-peintre, artiste lyrique, pharmacien, avocat ; celles des hommes domiciliés à Vichy ou Cusset, sont : employés de commerce, valet de chambre.
Les professions des femmes (quand elles en exercent une) domiciliées à Vichy ou Cusset, sont : lingères, couturière, caissière ; celles des femmes domiciliées à Nice, sont employées, employée de commerce, couturières, lingère, blanchisseuse, femme de chambre, maître d'hôtel, artiste chorégraphe.
Les comptes-rendus de procès du Tribunal correctionnel de Cusset, pour vol ou escroquerie (ou encore bigamie), révèlent quelques personnes (auteurs ou victimes) venues de Nice à Vichy : une marchande de dentelles (procès de novembre 1875), un cuisinier (janvier 1883), un croupier (novembre 1885), une Suisse cartomancienne (février-mars 1890), un cocher (juillet 1890) ou encore une antiquaire (procès d'octobre 1890).
La Presse niçoise
Si les journaux vichyssois ne mentionnent, par décennie (entre 1860 et 1900), qu'une dizaine de noms de professionnels ayant tout à la fois une adresse à Nice et une autre à Vichy, les journaux niçois n'en mentionnent, pour leur part, que deux fois moins. Le fait d'afficher l'adresse de l'autre ville est une publicité pour un lieu où la même clientèle pourra retrouver le professionnel mais également une preuve de qualité et de modernité.
Les professionnels sont cependant signalés sans que l'on puisse être toujours certain de leur domiciliation dans l'une ou l'autre ville et, plus encore, de leur première implantation.
La mobilité géographique et professionnelle des personnes qui ne sont pas nées à proximité de ces deux villes (Français issus de villes nombreuses dont Paris ; étrangers, notamment nés en Suisse ou en Italie), empêche souvent de déterminer leur première implantation et seule une étude détaillée de la vie de chacun des individus cités permettrait de le faire.
Après des années d'alternance entre Nice et Vichy, de nombreux professionnels choisissent d'ailleurs l'une des deux villes pour y travailler à l'année, mais sans que cette installation ne soit toujours définitive.
QUELQUES NOMS DE PROFESSIONNELS
Ces noms, relevés dans les journaux vichyssois et niçois, sont essentiellement issus des publicités et de plus rares avis de création ou de dissolution de sociétés.
Il est nécessaire de distinguer : les professionnels qui font paraître des annonces dans les journaux de Vichy ou de Nice mais n'y ont pas d'adresse ; ceux qui se disent "de" l'une des deux villes mais n'y possèdent plus d'adresse ; ou encore ceux qui y annoncent une "succursale", alors qu'il ne s'agit que d'un simple dépôt de produits.
Parmi ceux qui ont réellement une adresse professionnelle à Nice et à Vichy, il faut distinguer également : ceux qui ont un large réseau de boutiques (à la saison ou à l'année ?) sur tout le territoire français, au-delà même de Nice et Vichy ; ceux qui ont un magasin ouvert toute l'année dans l'une des deux villes mais seulement en saison dans l'autre ; ceux qui précisent seulement l'une des deux adresses et se contentent d'une formule plus vague pour l'autre ("L'hiver à Nice", "Maison à Vichy") ; ceux qui font paraître des publicités qui ne couvrent pas toutes leurs années d'activité (ou ne sont connues qu'en fonction des journaux conservés) ; et enfin, ceux qui ne font pas paraître de publicités et restent indétectables.
Ces noms de professionnels (hors employés) se regroupent sous six domaines qui apparaissent prédominants, sans que l'on sache si cela reflète ou non la réalité. Ce sont ceux de la Mode, de la Santé, de l'Hôtellerie-restauration, du Portrait, des Antiquités et objets d'art et de la Bijouterie-joaillerie :
Antiquités et objets d'art
- C. Schmidt, antiquités et objets d'art, nommé fournisseur de S.M.I. Napoléon III, à Nice et Vichy, en 1863.
- La Maison Moch, de Nice, spécialisée dans les objets d'art (vases, argenterie, ivoire, tableaux) établit l'été 1892, une succursale à Vichy, rue du Casino (seulement citée cette année-là).
Coiffeurs
- Théophile Allard (né en 1841), coiffeur de Paris (Chaussée d'Antin, 45), récompensé par deux médailles d'or, est présent à Nice dès 1867, rue Saint-Etienne, Villa Tchernisheff puis au Grand Hôtel, quai Saint-Jean-Baptiste, 9. Il ouvre ensuite à Vichy, rue du Casino, en face le Kiosque de Musique, une succursale, citée de 1876 à 1881. Il est encore signalé à Nice, après cette date.
Corsets
- Maison Autran-Giudicelli, fournisseur de la Princesse de Bulgarie, corsets sur mesure, ouvrages pour Dames, à Nice, rue Paradis, 8, et à Vichy, jardin de l'Hôpital, 4, citée de 1899 à 1905
Dentelles
- Mme Clotilde B., marchande de dentelles, à Nice et à Vichy, citée en 1875.
- Marguerite Vernet, veuve de Jean Baptiste Rolle, demeurant à Nice vend, en octobre 1900, à Joseph Vernet, négociant en lingerie et à Marie Breul son épouse, demeurant à Paris, le fonds de commerce de lingerie et dentelles qu'elle exploite alternativement à Nice, rue de Paradis, 10, et à Vichy, rue Sévigné, 2.
Dentistes (chirurgiens-dentistes, prothésistes dentaires)
- La première implantation du chirurgien-dentiste Etienne Férary/Ferrari (Lavalette, Charente 1830-Moulins, Allier, 1892) n'a pu être déterminée. Il ne semble alterner, entre Nice, rue Masséna, 8 et Vichy, rue de Nîmes, 17, en face de l'Hôtel de la Loire, qu'en 1869. Il n'affiche plus que la seule adresse de Vichy en 1870 puis est aidé de son fils Baptiste Némorin Férary/Ferrari, dès la fin des années 1880, avec l'affichage de dix médailles d'or et d'argent et une succursale à Cannes. Il s'établit ensuite à Moulins où il décède en 1892.
- Dr Linn (American Dentist de Philadelphie), à Nice, quai Masséna, et à Vichy, Chalet Maussant puis Chalet des Thermes, en face la Villa Strauss, près du Kiosque de la Musique, cité en 1874 et 1875. Il est signalé en Russie, en 1880, lors de la publication d'un traité dentaire.
- Ninck [Jean Ninck (Thionville, Moselle, 1821-Nice, Alpes-Maritimes, 1884), propriétaire ?], chirurgien-dentiste français, agrée par la Faculté de Saint-Pétersbourg, est installé à Nice, rue Masséna, 30, depuis le début des années 1860. Il publie un traité dentaire dans cette ville en 1862, dépose ensuite plusieurs brevets d'invention, reçoit un total de trois médailles en argent puis une mention honorable à l'Exposition Universelle de Paris en 1867. Dans la seconde moitié de la décennie suivante, il effectue quatre cures thermales de trois semaines à Vichy. Il profite de l'occasion pour consulter les après-midis, d'abord à l'Hôtel des Bains puis à l'angle de la rue Burnol et du Parc, au-dessus du magasin d'habillements du Prophète, de 1876 à 1879. Il meurt à Nice en 1884.
- Le chirurgien-dentiste David Cerf alterne entre Vichy, rue de Nîmes, aux Quatre-Chemins, Maison Bruneau, confiseur, et Nice, quai Saint-Jean-Baptiste, 11, de 1870 à 1880. Il ne révèle dans ses publicités, qu'à partir de 1879, qu'il fréquente Vichy depuis 1854.A partir de 1881, il abandonne Nice pour résider toute l'année à Vichy où il est encore actif en 1884.
Docteurs-Médecins
- De Vichy - Le médecin Léon Collongues (L'Isle-Jourdain, Gers, 1830-Vichy, Allier, 1908) quitte Paris pour s'installer à Vichy en 1866 ou 1867. Il est signalé en alternance à Nice, rue Longchamp, 8, dès novembre 1867 et est cité dans cette ville jusqu'en 1888. Il se fixe ensuite toute l'année à Vichy et y décède en 1908.
- Dr Blanchet, à Nice, villa Bracco, rue Jenny, derrière l'Hôtel des Empereurs, "l'été à Vichy", cité en 1886 et 1887.
Horlogers, Bijoutiers, Joailliers
- Emile Brirot, horloger demeurant alternativement à Vichy et Nice, est signalé en faillite début 1866.
- Charles Schatt, de Genève, est bijoutier fabricant, à Nice, rue Masséna, 5, depuis 1873. Son magasin de Vichy, dénommé, "Aux Buveurs d'Eau", Villa du Casino, rue du Casino, 16, derrière la Restauration, est cité de 1886 à 1888.
- A. Leriche (puis Th. Leriche et fils aîné), horloger, bijoutier, joaillier, est établi à Vichy dès 1867. Il est encore cité dans cette ville, à l'angle de la rue du Casino, presque en face de la statue de Carrier-Belleuse, en 1892 et 1897. Il est par ailleurs cité à Nice, quai Masséna, 7 puis avenue de la Gare, 3, dès 1881 et encore en 1897.
- Magasins Claude Framinet, diamants naturels et artificiels, de Bluze successeur, joaillier, à Nice, avenue de la Gare, 19, à Vichy, rue Lucas, est notamment cité en 1894. Il possède également deux adresses à Paris et une autre à Marseille,
Hôtels, Restaurants
- M. Marret, maître d'hôtel de Vichy, tient l'Hôtel Orangine de Nice, à Cimiès, pendant l'hiver 1865-66.
- Geoffroy Roubeau-Place, 60 ans (né le 4 août 1821 à Vichy, Allier), propriétaire du Grand Hôtel des Ambassadeurs de Vichy, depuis 1858, dirige à Nice, le Grand Hôtel des Îles-Britanniques, situé à l'angle du boulevard Longchamp et de l'avenue de la Gare, pendant la saison d'hiver 1880-1881.
- Finazzi, maitre d'hôtel, à Nice, Hôtel des Deux-Mondes, avenue de la Gare, 6, à Vichy, Hôtel de la Grande-Bretagne, cité seulement en 1889.
- Coursolle, propriétaire, à Nice, du Grand Hôtel Beau-Rivage, et à Vichy, de l'Hôtel du Parc Larvy, cité en 1889-1890.
- J. Peylet, maître d'hôtel, à Nice, de l'Hôtel de l'Amirauté, et à Vichy, du Grand Hôtel de Cherbourg, sur le Parc, cité de 1891 à 1895.
- Création en mars 1892 d'une société en nom collectif pour 5 ans, entre Théophile Louveau, restaurateur, Constantin Marca, maître d'hôtel, tous deux demeurant à Nice au Casino Municipal, et Charles Cadart, rentier à Paris, pour l'exploitation du Café-Concert et du Restaurant de "l'Alcazar", sis à Vichy, rue de Nîmes dont l'immeuble appartient aux deux professionnels niçois. La Société Louveau (restaurateur à Nice), Cadart (de Paris, directeur de l'Alcazar), Marca (maitre d'hôtel à Nice, propriétaire actuellement à Drap, Alpes-Maritimes), est dissoute en avril 1894, avec partage des biens. C'est ensuite M. Tixier, gérant à Nice, de la Jetée-Promenade et, à Vichy, de l'Hôtel des Thermes, qui devient le gérant de "l'Alcazar".
- Création de la Société Anonyme du Casino de Vichy, à Paris, le 14 septembre 1898, pour 37 ans. Les statuts sont établis par M. Louis Tessier, gérant de cercle demeurant à Nice, qui apporte tous les traités faits avec le Cercle du Casino de Vichy et la Cie Fermière de l'Etablissement thermal.
- Emile Thomas Prével (né le 29 décembre 1845 à Tronquay, Calvados) maître d’hôtel, qui gère à Nice, depuis 1869, l'Hôtel de la Paix puis le Grand Hôtel, quai Saint-Jean-Baptiste, depuis 1869. effectue une saison à Vichy, en 1900.
Massages
- G. Barberis Fils, ex-masseur à l'Hôpital Militaire de Paris, professeur de massages hygiéniques et médicaux, à Nice, rue Halévy, 8, à Vichy durant l'été, cité de 1890 à 1893. Il est le fils de M. et Mme Barberi(s), ex-propriétaires des Bains Turcs à Nice, qui se sont, dès 1879, installés à Vichy, pharmacie Desbrest, place Croix-de-la-Mission, puis Maison Ragonet, en face l'entrée des Célestins.
Modes
- Laurent, tailleur, à Nice, rue Charles-Albert, et à Vichy, rue Burnol, 11, cité en 1869.
- Gaillac-Fougère, "A la Ville de Lyon", rubans, velours, modes et fleurs, à Nice, Hôtel Chauvain, à Vichy, passage Noyer, cité entre 1882 et 1885.
- Maison Gonin, Nouveautés parisiennes, citée dès le début des années 1850, à Nice, Jardin-Public, 4 puis Robes et Manteaux dès le début des années 1880, à la même adresse. La Maison ouvre une succursale d'été à Vichy, 1, rue Lucas, en face la Grande Grille et rue du Casino, 15, mais cette dernière est seulement citée en 1884 et 1885.
- Maison Monnier, Robes et Manteaux, à Nice, Jardin-Public, 6, l'été à Vichy (Paris, rue Saint-Augustin, 31), citée en 1890 et 1891.
- Maison L. Truchet, Robes et Manteaux, à Nice, quai Saint-Jean-Baptiste, 50, à Vichy, place de la Croix-de-Mission, citée en 1892.
- Léon, chapelier à Paris (rue Daunou, 21), à Nice, place Masséna, au Casino Municipal, et à Vichy, sur le Parc, au coin du Passage Giboin, en face le Kiosque de la Restauration, cité de 1893 à 1896.
- Lavex, Bottes et chaussures, Parapluies, ombrelles et parasols, à Nice, rue Gioffredo, 62, près la place Masséna, à Paris et à Vichy, cité seulement en 1898.
- "Au Tailleur Riche", à Nice, avenue de la Gare, 47 (siège social), et à Vichy, rue Sornin, 14, cité en 1896. Puis passage de l'Eden, rue Sornin, 11, en 1900, avec la précision, "Maisons ouvertes toute l'année".
Mosaïstes sur bois de Nice
- Honoré Lacroix, "mosaïste en bois, tabletier, ébéniste" (coffrets, boîtes, cannes, panneaux, tables, chaises...), est installé à Nice. Il est "l'un des représentants les plus distingués de l'industrie niçoise" présent à Vichy, au plus tard en 1864 (journaux non conservés entre 1860 et 1863), avec un magasin situé rue Montaret, 33. Il est cité en tant que fournisseur breveté de "S.M.I. Napoléon III " puis "de S.M. le roi de Suède". Il rencontre cependant des difficultés financières (dès 1866 ?) et est déclaré en faillite en mars 1869 ; les objets de son magasin vichyssois sont mis en vente aux enchères en juin de la même année.
- Galliena & Cera, sculpteurs, ébénistes, mosaïstes, sont actifs à Nice, des années 1850 à 1870 (F. Cera successeur), rue Masséna, 18 et place Saint-Etienne, et sont également présents à Vichy, rue Montaret, 14, où ils sont cités de 1864 à 1868. Ils sont les fournisseurs brevetés des Cours de Suède et Norvège, de Wurtemberg et Monaco. Ils sont récompensés par des médailles aux Expositions de Gênes en 1851, de Turin et de New York en 1853, de Nice en 1865 (médaille vermeil) et par une mention honorable à l'Exposition Universelle de Paris en 1867.
Négociants
- M. Jean Marie Théaux, négociant, demeurant à Nice, quai Saint-Jean-Baptiste, 19, acquiert à Vichy, en novembre 1881, une parcelle de terrain et ses constructions, faisant partie du Grand Hôtel de Paris, rue Cunin-Gridaine.
- "Maison Hollandaise", à Nice, place Grimaldi, à Vichy, rue du Casino, citée seulement en 1894.
Opticiens-oculistes
- L'opticien-oculiste Bartésago (Bartesago-Zanoli) installé à Saint-Etienne (Loire) ouvre une boutique à Vichy, passage Noyer en décembre 1867. Il ne passe les hivers à Nice, quai Masséna, 11 que dans les années 1877-1881/83. Il exerce ensuite uniquement à Vichy, jusqu'en 1889. Sa femme tient à Vichy, à la même adresse, une boutique de Robes et Confections, citée dès 1879.
- L. Ulrich, appareils optiques et photographiques, à Nice, Jardin-Public, 4, et à Vichy, au Casino, mais aussi à Paris, Aix-les-Bains et Monte-Carlo, cité de 1889 à 1900.
Peintre-portraitiste
- Charles Fantini, artiste itinérant, "bien connu à Nice", est notamment signalé à Vichy, chez le Photographe Chardonnet, place de l'Hôpital puis chez Frasnette, rue de Nîmes, en face l'église Saint-Louis, en 1879, et rue Burnol, 12, près le Hammam, en 1888.
- F. Charrière, "une ancienne connaissance, qui passe l'hiver à Nice, où il a du succès comme portraitiste, et vient à Vichy l'été" transforme les photographies à la peinture, dessine au crayon noir ou pastel d'après des photographie (portraits de célébrités) et d'après la pose. Il est cité à Vichy, près des Célestins, au Clos-Lardy puis boulevard National, de 1888 à 1900.
Pharmacies
- Desbrest Pharmacien, à Vichy, place Fontaine de l'Hôpital et dans les stations hivernales de Nice, Cannes, Menton (Alpes-Maritimes), Hyères (Var) et Pau (Basses-Pyrénées, actuellement Pyrénées-Atlantiques), cité en 1874
Photographes
- Le photographe Giuseppe Silli (Rome 1836-Vichy 1886), est actif à Nice dès 1858, Derrière le Temple Vaudois puis quai Masséna, 9. Il ouvre une succursale à Vichy en 1865, boulevard Victoria, ancienne Maison Coutem. Il conserve les deux ateliers, avec à Nice, l'adresse du quai Saint-Jean-Baptiste 6 puis 13, Maison du Grand Hôtel de la Paix, et à Vichy, l'adresse de la rue de Ballore puis du boulevard Napoléon qui devient boulevard National début 1871. En 1881, il abandonne l'atelier de Nice, tout en continuant à résider dans cette ville mais conserve l'atelier de Vichy jusqu'à sa mort en 1886. C'est ensuite son assistant, François Randrup, qui fait perdurer l'atelier vichyssois "Silli", jusqu'à sa mort en 1899, tout en restant domicilié à Nice.
- Le photographe Ferdinand Chardonnet (Rouvres-en-Plaine, Côte d'Or, 1833-Vichy, Allier, 1899) ouvre, dès 1863, un atelier à Nice, rue du Temple, 24 puis quai Masséna, 9. Il y adjoint une succursale vichyssoise, boulevard Victoria, Ancienne Maison Coutem, dès 1875. Il alterne entre ces deux ateliers pendant deux ans seulement. En 1877, il quitte Nice pour résider toute l'année à Vichy, maison Wasmer, en face la source de l'Hôpital puis rue Sornin, jusque vers 1892-93. C'est ensuite son fils Fernand Chardonnet qui reprend l'atelier jusqu'en 1896.
- Claudius Couton (Saint-Pourçain-sur-Sioule, Allier, 1837-Maisons-Alfort, Val-de-Marne, 1929), est actif à Clermont-Ferrand vers 1859, Maison Grabaum, rue du Terrail puis rue d'Assas, 1, et à Vichy, dès 1859, rue Prunelle puis rue Sornin. Il laisse son atelier clermontois à l'un de ses gendres en 1891 et ouvre, la même année, une succursale à Nice, d'abord Villa Soleil, à l'angle des boulevards Dubouchage et Carabacel puis quai Masséna, 4 et 4 bis, et enfin, avenue des Phocéens, 4. Il fait la navette entre les deux villes de Vichy et Nice pendant toute la décennie suivante. Suite à la faillite de son atelier vichyssois en 1900/01, il ne conserve que l'atelier niçois jusqu'en 1905/07.
- Paul Méténier (Hérisson, Allier, 1829-Saint-Amand-Montrond, Cher, 1909), sentame une carrière de photographe itinérant, vers 1859-1861 où il est successivement signalé dans les villes de Dun-le-Roi (Dun-sur-Auron, Cher), Ainay-le-Château (Allier), Poitiers (Vienne), Bourges (Cher) ou encore Gannat (Allier). Il ouvre cependant un atelier pérenne à Vichy dès 1861/63, à Montluçon de 1863 à 1867 et à Paris de 1865 à 1869/70. À Vichy, il occupe différentes adresses qui ne semblent que des dénominations différentes d'un même lieu, place de la Marine, 12, boulevard Napoléon, 6 puis 12, et enfin, rue Sévigné, 12. Il ouvre, sur la côte méditerranéenne, des ateliers à Cannes (1870-1884 ?), Nice, dès 1875 ou 1876, puis Menton (vers 1878-1883/84). Il alterne entre ses ateliers de Nice et de Vichy, de 1875-76 à 1884. Il stoppe progressivement ses succursales des Alpes-Maritimes, ne conservant plus, dès 1884, que son atelier de Vichy et un nouvel atelier créé, vers 1883/84, à Saint-Amand-Montrond (Cher). Il cesse toute activité en 1889.
Professeurs
- A. Laurens, professeur de Langues vivantes, "l'hiver à Nice, l'été à Vichy", rue du Pont, cité en 1880.