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jeudi 3 novembre 2022

1269-MIGUEL ALEO, "NICE, LA VILLA DIESBACH"

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


1- Anonyme, La Villa Diesbach, vue non datée,
tirage albuminé de 5,7x9,5 cm, sur carton de 6,5x 10,4 cm, Collection personnelle.




DERNIERE MISE A JOUR DE CET ARTICLE : 15/01/2023




INTRODUCTION


Cette vue anonyme, prise depuis la Promenade des Anglais, montre les façades occidentale et méridionale de la Villa Ladislas de Diesbach. Il existe alors deux villas Diesbach voisines et celle-ci est la villa sud.



LA FAMILLE DE DIESBACH (ANOBLIE DEPUIS LE XV° S.)


Louis Alexandre Ladislas de Diesbach de Belleroche est né de parents suisses à Saint-Germain-en-Laye, le 1er novembre 1814. Il est l'un des huit enfants de Marie Philippe François Romain de Diesbach de Belleroche (1778-1839) et de Pauline Alexandrine Joseph(e) de Cardevac de Gouy (1778-1821), qui se sont mariés le 8 juin 1803 à Gouy-en-Artois (Pas-de-Calais).

Ladislas de Diesbach, âgé de 26 ans, épouse à Fribourg (Suisse), le 24 janvier 1841, sa cousine Caroline Constance de Maillardoz de Rue, âgée de 28 ans, née le 25 octobre 1812 à Fribourg. 

Le couple a cinq enfants, Romain (né le 1er février 1842 à Fribourg), Anna (née le 15 septembre 1844 à Fribourg), Alphonse (né le 4 mars 1847 à Fribourg mais décédé le 17 janvier 1849 à Nice), Alphonse (né le 2 décembre 1849 à Nice) et Maria (née le 21 juin 1853 à Nice). 

Ladislas de Diesbach devient l'aide-de-camp de son beau-père en 1847 puis chambellan du roi Guillaume Ier de Wurtemberg. Il est décoré de l'ordre de Saint-Grégoire-Le-Grand (commandeur). 

Le roi de Wurtemberg (1781-1864) vient à Nice passer plusieurs saisons d'hiver, notamment en 1858-59, 1860-61 et 1862-63, mais à une période où Ladislas Diesbach ne semble plus être son chambellan.


2- Photographe anonyme, Portrait du Comte de Diesbach, Nice, vers 1856,
 épreuve de 16x19 cm, P_240-1.r-24.-23, 
Magyar Országos Levéltár (Archives nationales de Hongrie).





LA VILLA DIESBACH NORD


Le long et étroit terrain situé entre la rue de France et la Promenade des Anglais est déjà présent avec sa villa nord sur le Plan de la Ville de Nice Maritime gravé par le chevalier Barberi en 1834 (Nice, Bibliothèque Municipale de Cessole, tiroir 49-3)

La propriété est achetée à une date inconnue par Ladislas de Diesbach au comte Théodore de Orestis di Castelnuovo (1803-1884). La présence à Nice de la Famille Diesbach est attestée dès la saison d'hiver 1848-49 (actes d'état civil de ses fils), sans qu'il soit possible d'affirmer que la propriété lui appartient à cette date. 

Ce n'est qu'à partir de 1854-56 que des documents iconiques et textuels attestent la présence de la famille à cet emplacement. Un Plan de la rive droite du Paillon daté de juin 1855 (Image 3) désigne la propriété du "Comte Diesbah (sic)", positionnée entre le vallon de Saint-Barthélémy à l'ouest (chemin) et la propriété de Madame Martin, veuve Gilli à l'est (Nice, Archives Municipales, 1Fi3-7 - voir aussi le Plan de la Ville de Nice de 1856, ParisBnF, ici). 

Le plan de 1855 montre la présence de la villa nord, près de la rue de France mais désormais aussi celle de deux pavillons sud, près de la Promenade des Anglais.  


3- Nice, Plan de la rive droite du Paillon, daté de juin 1855, détail,
Nice, Archives Municipales, 1Fi3-7. 
Les deux pavillons sud de la propriété Diesbach sont situés au-delà de l'alignement projeté en 1854-55.



Un Plan de la Ville de Nice de 1870 (Image 8) révèle cette fois que la villa nord est constituée de deux bâtiments en L répartis autour d'une cour centrale (Nice, Archives Municipales, 1Fi67-3).

Une photographie des années 1860 (icimontre pour sa part les deux pavillons sud qui accostent un haut portail d'entrée. Ils sont constitués d'un seul niveau percé de trois baies plein cintre et surmonté d'une terrasse à balustrade ponctuée de grands vases. Le 3 juillet 1869, la comtesse Diesbach fera d'ailleurs déposer une demande pour "faire blanchir le mur extérieur de ces deux terrasses" (arrêté du 8 juillet 1869, Nice, Archives Municipales, 2T31-214).

La "Villa Diesbach" est citée en 1856 dans l'ouvrage d'Auguste Burnel, Etude sur Nice (p 84). En 1857, le rosiériste François Lacharme (1817-1887), qui s'occupe du jardin de la villa, donne le nom, "Anna de Diesbach", l'une des filles de Ladislas alors âgée de 15 ans, à l'une de ses créations (L'Horticulteur Français, 1857 p 128). 

"Diesbah (sic) propr." est cité dans le Guide des Etrangers à Nice de 1858-59 (1858 p 13) aux 31 et 33 de la Promenade des Anglais puis dans les annuaires des deux décennies suivantes.

S'il est probable que les deux pavillons aient été édifiés par la Famille Diesbach, les transformations éventuelles effectuées par cette famille dans la villa nord restent inconnues.

C. Cornaz-Vulliet, dans un ouvrage édité en 1889, écrira, "Un membre de la famille [de Diesbach] a construit, dit-on, à Nice une villa dont l'architecture très originale, rappelle celle de la Poya" (La Suisse romande en zig-zag, 1889 p 348)

Le Château néo-classique de la Poya, situé au nord de la ville de Fribourg, inspiré de l'architecture palladienne, a été construit entre 1698 et 1701 ; il a été hérité au XVIII° siècle par l'épouse de l'arrière-arrière-grand-père de Ladislas Diesbach et conservé par une branche de la famille jusqu'à nos jours. Son architecture a pu influencer la transformation de la villa niçoise nord. 

Si l'auteur fait cependant référence à la villa sud néo-gothique de la vue étudiée, cette dernière présente peu de similitudes avec le château de la Poya, en dehors de la présence au niveau du plan (Image 3), d'un élément circulaire, et au niveau de l'élévation (Image 1), des armoiries inscrites au sommet de la façade (voir les photographies de la Bibliothèque de Fribourg, ici et notamment une photographie des années 1862-70, ici).



LA VILLA DIESBACH SUD


Début 1861, la famille Diesbach achète à la famille Gilli la propriété orientale voisine qui comprend elle aussi une maison nord (deuxième Villa nord Diesbach) et décide d'établir, au sud de ce nouveau terrain, une villa de rapport. 

Le 24 juin 1861, la comtesse de Diesbach dépose pour son mari la demande d'autorisation "d'élever dans sa propriété une construction en retrait de l'alignement projeté de la promenade des Anglais" (arrêté du 10 juillet ; AM 2T8-200). L'architecte en est François Brun (1822-1899) (La Revue de Nice 1862-63, octobre 1862 p 17).

La nouvelle villa, de plan rectangulaire, va avoir ses longs côtés orientés est et ouest, avec une abside au nord et des entrées positionnées au centre des façades sud et ouest. 

4- Plan et élévation de la façade sud de la Villa Diesbach 
joints à la demande de construction datée du 24 juin 1862,
Nice, Archives Municipales, 2T 8-200.
La villa apparaît en effet en retrait par rapport au pavillon de concierge situé à l'ouest.



Le chantier démarre rapidement. Le 14 juillet 1861, l'entrepreneur Thomas Rolland (1813-1877) demande l'autorisation "de transporter le gravier que je léverai des fondements, à la rive de la mer", afin de servir à l'aménagement en cours de la chaussée de la Promenade des Anglais (arrêté du 17 juillet ; AM 2T 8-212).

En septembre 1861, une demande est cette fois déposée pour la construction d'un pavillon (non visible sur les plans postérieurs) et la pose d'une grille en fer (AM 2T9-249).

Enfin, le 1er juillet 1862, le chantier semble se terminer avec la demande "d'établir, devant sa nouvelle bâtisse sur la promenade des Anglais, une grille conforme à celle qui existe devant sa villa" (arrêté du 5 juillet ; AM 2T 12-807).


5- Anonyme, La Villa Diesbach, vue non datée,
tirage albuminé de 5,7x9,5 cm, sur carton de 6,5x 10,4 cm, Collection personnelle.
Voir deux autres photographies de la villa sud sur le site niçois 
du Patrimoine mondial de l'UNESCO (ici et ici)



La nouvelle villa est constituée de deux niveaux qui sont percés de baies au décor néo-gothique (arcs Tudor), au nombre de cinq sur le côté sud et de sept sur les façades est et ouest. 

Le centre de la façade sud est marqué, au rez-de-chaussée par une entrée précédée de quatre longues et fines colonnes torsadées, au premier niveau par un balcon porté par ces mêmes colonnettes et, à hauteur de la balustrade de la terrasse, par un fronton sculpté. La galerie prévue sur le plan ci-dessus (Image 4) n'a pas été réalisée.

La façade occidentale comporte la même avancée centrale mais a conservé sa longue galerie néo-gothique aux arcades ajourées (arcs en accolade) qui supportent la terrasse continue du niveau supérieur.

La villa est très critiquée : on lui reproche notamment son orientation, son manque d'harmonie dû à sa multiplicité de styles et son manque d'un étage supplémentaire, en rapport à l'Hôtel Victoria si proche et écrasant. 

Cependant la villa est très confortable et sa façade occidentale bénéficie d'une vue admirable. "Bâtie pour une famille aristocratique dont le blason date de plusieurs siècles, elle rappelle par ses ogives, par sa galerie à colonnettes, par ses vitraux coloriés, l'architecture gothique dont ses propriétaires ont voulu faire revivre le souvenir. 

Les appartements sont séparés par un beau et vaste corridor (...), les portes, fenêtres et serrures (...) sont de la meilleure facture. Les plafonds et boiseries sont soignés, les salons sont vastes et semblent affectés à une famille princière (...) L'habitation est pourvue de salles de bains, de sonnettes électriques [installées par l'un des plus habiles ouvriers de la maison Hermann de Paris] et d'un service d'eau à tous les étages" (Revue de Nice 1862-63, 15 décembre 1862 pp 112-114). 



LES DEUX VILLAS DIESBACH


Dès les années 1850, le comte et la comtesse de Diesbach ont cherché à mettre en valeur le jardin de la villa nord. Ils ont employé le rosiériste François Lacharme puis d'autres jardiniers au début des années 1860 (Le Journal de Monaco du 21 avril 1863). 

La Villa nord est d'ailleurs le lieu choisi le 14 juin 1860, au moment de l'Annexion de Nice, pour la première réunion de la Société d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation de la Ville de Nice placée sous la présidence du préfet et dont le comte est l'un des fondateurs.

Ladislas de Diesbach décède maleureusement à Nice, le 6 février 1864, à l'âge de 49 ans.

La villa nord reste célèbre par son jardin ; "Les villas Diesbach, Stirbey, ne donnent-elles pas l'idée de ce que l'on peut faire avec du goût dans un espace relativement restreint ? Les pelouses avec leurs bouquets de palmiers, les massifs de verdure avec leurs fleurs variées, ne produisent-elles pas un effet ravissant chacun dans son genre ?" (Le Journal de Monaco du 10 juin 1866).

La nouvelle villa sud va être notamment louée par le chambellan de l'Empereur de Russie, Skriatine, par l'intermédiaire de l'industriel (fabricant de lits en fer) François Morel (1824-1876), pour la saison d'hiver 1864-1865 (Journal de Nice du 2 juin 1865). C'est le grand-duc héritier Nicolas Alexandrovitch de Russie (1843-1865) et à sa fiancée, la princesse Dagmar de Danemark (1847-1928), qui l’occupent dès le 12 novembre 1864. 

"La villa Diesbach (Image 6) est la résidence du grand duc héritier et de la princesse Dagmar. Bâtie en pierre d'Arles d'un ton très chaud, elle tranche sur la plupart des autres villas généralement peintes à fresques" (Le Monde Illustré du 3 décembre 1864 pp 5-6 et recueil annuel pp 357-58). 


6- Estampe de la Villa Diesbach sud parue dans Le Monde Illustré du 3 décembre 1864 p 5.
Les cannelures des colonnettes de l'entrée sud du bâtiment sont davantage visibles que sur la photographie étudiée.
Une aquarelle sur le site niçois du patrimoine mondial de l'UNESCO 
présente également la villa (ici).
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A son retour de Florence le 2 janvier 1865, le grand-duc, malade et dérangé la nuit par le bruit des vagues, va quitter en mars la Villa Diesbach. Il va rejoindre la Villa Bermond où réside sa mère l'Impératrice et y mourir le 24 avril 1865, à l'âge de 21 ans. 

Si le roi Louis de Bavière (1786-1868) retient dès octobre 1865 la Villa Diesbach pour la saison d'hiver 1865-66 et, après une semaine passée à l'Hôtel de la Méditerranée, s'y installe avec sa suite le 15 décembre de la même année, il s'agit en fait de la villa nord, "située au fond du jardin, au couchant de celle où s'était installé, au début de cette année, feu le Csarewitch" (Journal de Nice du 15 décembre 1865). 

Après le décès de son époux, la comtesse de Diesbach a donc décidé de louer également la villa familiale lors de certaines saisons d'hiver. 

La comtesse et ses filles sont des dames patronesses qui, auprès de la famille du préfet Gavini de Campile participent, de la fin des années 1850 au début des années 1870, à de très nombreuses actions de charité et de bienfaisance menées dans la ville de Nice.


7- Plan de la Ville de Nice, 1865, détail,
 Georges Erhard Schieble, graveur(1821-1880), Charles Jougla (1834-1909), éditeur,
Paris, BnF.
Le plan affiche désormais la réunion des deux terrains, les deux villas nord ainsi que la construction de la villa sud.



En 1866, la villa sud est louée par la princesse Souvaroff/Souworoff. Elisabeth Ivanovna, née Basilewsky (1839-1923), a épousé, après 1863, en troisièmes noces, le prince Nicolas Alexandrovitch Souvaroff (né en 1834) (Marie Bashkirtseff, Journal 1877-1879, 1999 note 122 p 45).

Le 27 février 1869, après avoir une nouvelle fois loué la Villa sud et avoir gagné une fortune au Casino de Monte-Carlo, Madame Elisabet de Basilewski, princesse d'Italie, comtesse Souvaroff de Rininick, achète la Villa Diesbach. Elle vend au enchères l'ensemble du mobilier de la villa dès le 17 mai et fait faire de grands travaux d'installation sous la direction de l'architecte Sébastien Biasini (1841-1913) (Le Figaro du 10 février 1869 p 2 ; le Journal de Nice des 3 mai et 3 juillet 1869 p 3).

Elle fait notamment couvrir de soie les murs d’une pièce de 600 m2, contenant une piscine intérieure. La princesse continuera à passer les saisons d’hiver dans sa villa de la Promenade des Anglais au moins jusqu'en 1879.

Quant à la villa nord, elle reste la propriété des enfants Diesbach après le décès de leur mère Caroline à Nice, le 4 avril 1871, à l'âge de 58 ans. 


8- Plan du Port de Nice, daté de juin 1870, détail
Nice, Archives Municipales, 1Fi67-3.
Le terrain oriental est désormais la propriété de la princesse Souworoff.
Un grand escalier est dessiné à l'ouest de l'abside de la villa sud.



Il est possible que ce soit dans la villa nord que se déroule, le 14 septembre 1871, le mariage de leur fils Marie Alphonse Gaston Ernest de Diesbach, âgé de 21 ans (né à Nice le 2 décembre 1849), avec l'américaine Margareta/Meta McCall/Mac Call, âgée de 24 ans (née le 25 août 1847 à Philadelphie, Pennsylvanie, fille d'Henry McCall [1821-1888] et de Charlotte Willcoks).

Un article d'une revue de Philadelphie de 1875 évoque en effet cette hypothèse, lors de la description des villas de la Promenade des Anglais : "The Villa de Diesbach comes next, the winter residence of the historical family of that name, into which married a few years since a tall, gazelle-eyed american belle, Miss Meta McCall" (Lippincott's Monthly Magazine, 1875, vol. 15, p 440). 

Cependant ni les registres d'état civil ni les journaux n'attestent la cérémonie à Nice. The American Register for Paris and the Continent du 4 août 1871 annonce l'arrivée à Genève de Meta McCall, de ses parents et de son frère, et des ouvrages postérieurs confirment le mariage à Genève à la date du 19 septembre 1871 (Titled Americans, 1890 ; Cosmopolitan, 1899, vol. 27 p 232).

Le jeune couple aura un fils qui naîtra à Paris au 61, avenue Joséphine (16ème arrondissement), le 25 janvier 1873 (et non le 23), Ladislas Alphonse de Diesbach de Belleroche. La famille sera ensuite domiciliée au 12, avenue Bugeaud dans les années 1890 et 1900.


9- JOLIOT Léon (1847-1922), Portrait du comte Alphonse de Diesbach [Nice 2 décembre 1849-Paris 19 septembre 1922] et de son épouse Margareta/Meta, née McCall [Philadelphie 25 août 1847-Paris 3 juillet 1905], 
Paris, atelier du photographe Joliot situé au 350, rue Saint-Honoré, seconde moitié des années 1870,
tirage albuminé de 5,4x8,9 cm sur carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.



La villa nord accueillera cependant, le 24 juillet 1875, le mariage (également absent des registres et des journaux niçois) de Maria/Marie Anne Eugénie de Diesbach de Belleroche, âgée de 22 ans (née le 21 juin 1853 à Nice), avec le comte Hélion Louis Scipion de Barrême-Montravail, âgé de 35 ans (né le 10 septembre 1839 à Florence) (Le Journal de Monaco du 25 juillet 1875).



DATATION DE LA PHOTOGRAPHIE


Si la Carte de visite étudiée est anonyme, d'autres photographies identiques affichent cependant au revers le nom de Miguel Aleo [1824-c.1900] : "Souvenir de Nice - Collection de Vues pour Album - par - Miguel Aléo - Ch. Jougla [Charles Jougla, 1834-1909] - Libraire - Nice".

La présence de Migue Aleo est attestée à Nice de 1860 à 1870 (voir la biographie du photographe, ici), pendant les saison d'hiver, entre novembre et mars.

La vue de la Villa peut être datée de 1862 au plus tôt, du fait de la présence du bâtiment érigé entre l'été 1861 et l'été 1862, des plantations de la Promenade des Anglais effectuées au printemps 1862, et de  de la grille de la villa posée en juillet 1862.

La vue peut être, de la même façon, datée de 1868 au plus tard, du fait de la présence, sur la droite de l'image, de l'enseigne de l'Hôtel Victoria qui va devenir celle de l'Hôtel de Rome en juillet 1868 (arrêté du 18 juillet 1868 ; Nice, Archives Municipales, 2T 28-258).

L'absence d'identification portée au verso de la Carte de visite s'avère cependant symptomatique des tirages niçois de petit format réalisés par Miguel Aleo dans la première moitié des années 1860 et la jeunesse des plantations, par comparaison avec d'autres photographies de la Promenade des Anglais, semble impliquer plus précisément les années 1862-1864 (entre novembre 1862 et mars 1863 ou entre novembre 1863 et mars 1864). 



ÉPILOGUE


La villa nord Diesbach et la villa sud Souvaroff vont être vendues au tout début des années 1880 puis revendues séparément dans les années 1890, avant d'être toutes deux acquises en 1898 par Victor Masséna duc de Rivoli et prince d'Essling (1836-1910). 

Ce dernier fait démolir les bâtiments des deux villas afin de faire édifier, près du centre des terrains réunis, la Villa Masséna (1898-1901). Donnée en 1919 par son fils à la Ville de Nice, la villa abrite désormais le Musée Masséna et la Bibliothèque de Cessole.