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samedi 13 août 2022

1254-LES HUG : UNE FAMILLE D'HÔTELIERS SUISSES À NICE (1850-1930)

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


- Annonce parue dans L'Avenir de Nice du 6 janvier 1859 

et diffusée en page 4 pendant toute l'année 1859 puis 1860, Archives Départementales des Alpes-Maritimes.



INTRODUCTION


Lors de recherches récentes, mon attention a été attirée par l'achat de l'ancienne Pension Clerissy de la rue des Ponchettes, renommée dès 1866, "Hôtel et Pension Suisse", par leurs nouveaux propriétaires, Jean Edouard et Barbara Hug.

Ne connaissant rien de la vie de ces hôteliers suisses, de la période de leur implantation à Nice ou de leur descendance, j'ai entrepris d'établir une partie de leur arbre généalogique afin de pouvoir mieux en raconter l'histoire. 

Avant même de présenter l'évolution des bâtiments de l'Hôtel et Pension Suisse sur ce blog, j'ai donc décidé de partager préalablement les informations généalogiques récoltées, par nature difficiles à insérer intégralement dans une étude architecturale. Tous les ajouts et corrections seront les bienvenus (patin.camus@gmail.com).


Bibliographie :

- THUIN-CHAUDRON, Véronique, 'Les familles hôtelières à Nice à la fin du XIXème siècle", dans Actes du colloque organisé par le CEHTAM sur "Histoire du travail dans l’hôtellerie et la restauration sur la Côte d’Azur au XXème siècle" (29 et 30 mars 2007), publiés dans Recherches régionales N°189, janvier-mars 2008, pp. 9 à 15 (PDF).

- THUIN-CHAUDRON, Véronique, "L’influence de la Suisse sur la naissance et l’essor de l’hôtellerie niçoise" dans Actes du Colloque "Tradition et grandeur de l’hôtellerie de luxe sur la Côte d’Azur" organisé par le CEHTAM (30 et 31mars 2012), publiés dans Recherches régionales N°203, janv-juin 2013,  pp. 14-23 (PDF).



JEAN ÉDOUARD HUG (1823-1871)


Hans ou Johannes Eduard HUG est né à Bâle (Suisse) en 1823. Il est le fils de Wilhelm HUG (?- ?) et de Maria Salome GEYMÜLLER (Kleinhüningen ? 1791-Bâle 4 novembre 1853) qui se sont mariés à Kleinhüningen (village situé à la périphérie de Bâle, Suisse), le 20 septembre 1813 et semblent avoir eu au moins 10 enfants dont 5 morts à la naissance ou en bas-âge :

- Barbara Emilia HUG (Bâle 31 janvier 1815- ?).

- Elisabeth HUG (Bâle 27 juin 1816-?). 

- Judith Catharina HUG (Bâle 27 novembre 1818- ?).

- Wilhelm HUG (Bâle 20 juin ou 28 novembre 1820-Bâle 20 juin ou 28 novembre 1820). 

Wilhelm HUG (Bâle 9 septembre 1821- ?).

- Wilhelm HUG (Bâle 7 juillet 1822-Bâle 7 juillet 1822).

Hans Eduard HUG (Bâle 1823-Nice 28 décembre 1871).

- Wilhelm Peter HUG (Bâle 27 août 1825-?).  

- Jakob Andreas (Bâle 11 août 1826-Bâle 11 août 1826).

- Jakob Andreas (Bâle 31 janvier 1829-Bâle 11 août 1829).


La présence de Jean Edouard HUG est attestée à Nice dès 1852 où, courrier de famille, (organisateur et accompagnateur de voyage de familles aisées, parlant souvent plusieurs langues), âgé de 29 ans, "domicilié à Nice mais demeurant habituellement à Bâle", il épouse le 9 décembre, Anna Barbara NEERACHER, âgée de 32 ans.

De 1853 à 1866, il tient, avec son épouse, un établissement hôtelier dénommé la "Pension Suisse", "l'Hôtel de la Pension Suisse" ou "l'Hôtel et Pension Suisse", aux 23-25, rue Masséna. 

Le couple achète ensuite, en 1866, la maison de l'ancienne Pension Clerissy, rue des Ponchettes, la renomme "Hôtel et Pension Suisse" puis la rénove et l'agrandit la même année. 

Jean Edouard Hug décède cependant à Nice le 28 décembre 1871, à l'âge de 48 ans. 


ANNA BARBARA NEERACHER (1820-1917)


Anna Barbara (Anne Barbe) NEERACHER est née le 28 octobre 1820 à Dielsdorf (près Zurich, Suisse). Elle est la fille d'Heinrich NEERACHER et d'Anna Barbara ALBRECHT. Elle a au moins un frère, Henry NEERACHER (commerçant à Rio de Janeiro, Brésil, en 1853). 

Quelques mois après son mariage, Barbara tient avec son époux la Pension Suisse de la rue Masséna (1853-1866) puis l'Hôtel et Pension Suisse de la rue des Ponchettes. 

Après le décès de son mari en 1871, elle conserve l'Hôtel et Pension suisse, soutenue par ses enfants adolescents puis s'appuie dès les années 1880 sur son fils cadet, avant de lui en laisser l'entière gestion. 

Elle décèdera à Nice le 14 janvier 1917, âgée de 96 ans.


- Annonce parue dans Les Echos de Nice du 5 février 1868 

mais diffusée pendant toute la saison d'hiver 1867-1868 (GoggleBooks).



LES ENFANTS DE JEAN ÉDOUARD ET ANNA BARBARA HUG


Trois enfants vont naitre de leur union, à Nice (le ou les prénoms d'usage sont placés entre guillemets) :

- Eduard "Heinrich" ou Edouard "Henry" HUG (Nice 22 juin 1853-Nice 7 mai 1905), marié en Suisse dans les années 1880, avec Leonore GEORG (Morges 18 janvier 1853-Nice 31 octobre 1902). Le couple semble ne pas avoir eu d'enfants.

- Hans Peter Eduard Melchior ou "Jean Pierre" Edouard HUG (Nice 31 août 1855-Nice 28 juillet 1930), marié en Suisse en 1887 à Marie Wilhelmine "Louise" GEORG (Bâle 17 juillet 1863-?).

- Anna Barbara "Frida" ou Juda HUG (Nice 7 décembre 1857-Nice 22 février 1928), "sujette suisse, domiciliée à Nice mais légalement à Bâle", se marie à Nice le 18 août 1884, avec Joseph Léon PASSERON, négociant en huiles (Nice 11 mars 1854-Nice 20 janvier 1910), fils de feu Louis PASSERON (Nice ?-Nice ?) et de Joséphine Françoise PEIRELLI (Nice 18 avril 1816-Nice 7 décembre 1895). Le couple semble n'avoir eu qu'une enfant, Yvonne Jeanne Frida PASSERON, malheureusement décédée à 8 ans et demi (Nice 8 juillet 1886-Nice 14 novembre 1894).



- Annonce parue dans le Bradshaw's Monthly Continental Railway, Steam Transit..., juillet 1887 p 809 (GoogleBooks).


Henry Edouard HUG prend dès 1882 la direction de "l'Hôtel Sonnenberg" à Engelberg que sa mère vient d'acheter (station thermale située sur un plateau du centre de la Suisse, dans le canton d'Obwald). Cet hôtel, créé en 1869-1870 par Josef DÜRER (Kerns 1841-Sarnen 1919) et Franz Josef BUCHER (Kerns 1834-Caire 1906) était, depuis 1871-1872, la propriété d'Alfred Landry (La Heutte 1843-?). Il semble qu'il n'y a pas de liens entre cette famille et "l'Hôtel HUG ou Hôtel Victoria", créé à Engelberg en 1900 par Alfred HUG-INEICHEN.

Henry HUG épouse dans les années 1880, Leonore GEORG. Cette dernière décèdera à Nice le 31 octobre 1902, âgée de 49 ans. Henry, vendra l'Hôtel Sonnenberg la même année et rentier, décèdera à Nice deux ans plus tard, le 7 mai 1905, à l'âge de 51 ans.

Son frère Jean Pierre HUG prend la succession de l'Hôtel et Pension suisse à Nice dès les années 1880 et épouse, en 1887, Louise GEORG. Le couple va avoir 11 enfants qui vont, pour la plupart naître à Engelberg. 

Les deux frères HUG ont en effet épousé les deux soeurs GEORG et il semble que les deux familles se retrouvent à Engelberg pour la saison hôtelière de mai à septembre et pour les accouchements de Louise. Jean Pierre HUG décèdera à Nice le 28 juillet 1930, âgé de 74 ans.

Leonore et Louise GEORG sont les filles de feu Carl Ludwig GEORG (Northeim 1820-Bâle 1869), ancien professeur de philosophie à l’Université de Bâle, et de Sophie BEHRENS (Lingen 1826-Genève 1903) qui se sont mariés en 1850 à Lingen (Basse-Saxe, Allemagne) et ont eu huit enfants. Deux enfants étaient également nés du premier mariage, en 1844, de Carl Ludwig GEORG avec Louise KLINGBIEL (Osterode am Harz 1818-Yverdon-les-Bains 1849).



- Annonce publiée dans John Murray, Handbook to the Mediterranean, 1892 p 149 (GoogleBooks).



LES ENFANTS DE JEAN PIERRE ET MARIE LOUISE HUG


Onze enfants vont naître de leur union, sept d'entre eux à Engelberg (Suisse) et quatre en Italie :

- "Martha/Marthe" Henriette Wilhelmine HUG (Engelberg 18 juin 1888-Genève 1945), mariée le 28 janvier 1915 avec Jean Jakob SCHOCH (Stein 11 juin 1876- ? 1952). Le couple aura deux enfants, Marguerite Leonore SCHOCH (? 2 décembre 1915-? avril 1967) et Jacques Jean SCHOCH (Berlin 21 juillet 1921-Bethesda 22 juin 2008) ; ce dernier obtiendra la nationalité américaine en 1949 et vivra aux Etats-Unis mais se mariera à Lausanne en 1952.

- Henri/Heinrich HUG (Engelberg 26 juillet 1889- ? 1949). Il sera pasteur notamment à Lausanne puis Genève dans les années 1930.

- "Leonore" Wilhelmine Jeanne HUG (Engelberg 3 septembre 1890-Nice 9 février 1916).

- "Adolphe/Adolf" Melchior Charles HUG (Ospedaletti 16 mars 1892-apr.1948). Il sera ingénieur-conseil dès la fin des années 1910 à Thalwil (près Zurich, Suisse), marié avec des enfants.

- Louise HUG (Engelberg 7 mai 1894-?).

- "Sophie" Barbara Clara Marie HUG (Engelberg 9 septembre 1895- ?). Elle se mariera, le 10 septembre 1918 à Champéry (canton du Valais, Suisse), avec LORTSCH Alexandre Charles (Nîmes 11 septembre 1886-Paris 5ème 30 octobre 1970), juge ; le couple sera longtemps domicilié à Suresne (Seine). 

- Liliane/Lili/Lily HUG (San Remo 8 avril 1897-?) mariée à TASTAVI.

- Rudolf Hans ou Rodolphe Jean HUG (Engelberg 29 août 1898- ?).

- Marguerite HUG (Engelberg 19 juin 1900- ?).

- Hélène HUG (San Remo 1902-?).

- Noële HUG (San Remo 24 décembre 1905- ? 30 avril 1926).


Les enfants feront leur vie en Suisse, sauf :

- "Leonore" Wilhelmine Jeanne HUG qui décèdera à Nice en 1916, à l'âge de 25 ans, 

- "Sophie" Barbara Clara Marie HUG qui reviendra vivre en France, 

- Hélène HUG qui restera à Nice et sera naturalisée française en 1934 

- et Rodolphe Jean HUG qui reprendra, vers 1919, l'Hôtel et Pension Suisse de Nice et le conservera jusqu'à la faillite de 1924-1931, avant de quitter la France en 1934.



LES SÉPULTURES DU CIMETIÈRE DU CHÂTEAU


Trois tombes de la Famille HUG sont conservées au Cimetière du Château de la Ville de Nice. Les erreurs de dates ne sont pas reportées ci-dessous et la liste tient compte des corps présents, même si le nom n'est pas inscrit sur la dalle : 

- la première est située au Petit Cimetière (concession n° 332 de 1871) et réunit les corps de Jean Edouard HUG (1823-1871) et de son épouse Anna Barbara NEERACHER (1820-1917). Cette tombe, semble avoir été initialement située sur l'un des Plateaux Protestants et n'avoir été déplacée ici qu'en 1970.

- la deuxième est située au 3ème Plateau Protestant (concession n° 3912 de 1902), avec les corps de Leonore GEORG (1853-1902) et de son époux Henri HUG (1853-1905) ; de Leonore HUG (1890-1916), de Noèle HUG (1905-1926) et de leur père Jean Pierre HUG (1855-1930). Il semble que le corps de Leonore HUG (1890-1916) ait été transféré dans la tombe de ses grands-parents en 1970 mais son nom n'apparaît pas sur la dalle.

- la troisième est située au Plateau Protestant Inférieur (concession n° 5723 de 1910), avec les corps des époux PASSERON et de leur fille : Joseph Léon PASSERON (1854-1910), Yvonne Jeanne Frida PASSERON (1886-1894) et Anna Barbara Frida HUG (1854-1928) mais le nom de cette dernière n'apparaît pas sur la dalle.



- Tombe de la Famille Hug, Cimetière du Château de la Ville de Nice,

3ème Plateau Protestant, concession n° 3912 de 1902.