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dimanche 12 juillet 2015

380-L'OEUVRE DE PASCALE MARTHINE TAYOU (ARTISTE CAMEROUNAIS, NÉ EN 1967)-1



Portrait de Pascale Marthine Tayou. Photographie de Lorenzo Fiaschi, Gand, 2008.


Jean Apollinaire Tayou est né à Nkongsamba, au nord-est du Cameroun ou à Yaoundé (lieu incertain), en 1967 ou 1966 (date incertaine). Autodidacte, il abandonne ses études de Droit et commence à créer dans les années 1994-1995, et féminise son nom en Pascale Marthine Tayou, en reprenant les prénoms de ses parents. Sa renommée internationale date de la fin des années 1990 et du début des années 2000 (Documenta 11, Kassel, 2002). Représenté par la Galleria Continua (San Gimignano), il multiplie les expositions collectives et personnelles, notamment en Europe. Il accomplit des séjours en Suède et en France puis s'installe à Gand (Belgique) en 2003. Pascale Marthine Tayou est depuis 2013 professeur à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il vit à Gand et à Yaoundé.


VOIR LA VIDÉO (2 MN 24) DE L'EXPOSITION DE 
PASCALE MARTHINE TAYOU, ALWAYS ALL WAYS,
(TOUS LES CHEMINS MÈNENT À...), MAC LYON, 2011




En 2015, l'artiste expose notamment en janvier-février au Musée africain de Lyon ("Fast & Slow"), de mars à mai à la Serpentine Sackler Gallery de Londres ("Boomerang"), d'avril à juin à Paris à la VNH  Gallery ("Gri-gri"), de juin à septembre à La Galleria Continua Les Moulins en Île-de-France ("Poupées Pascale" et "Arbre à palabres"), de juin à septembre, 80 œuvres au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles ("Boomerang"), et d'octobre 2015 à juin 2016, à Paris, à la réouverture du Musée de l'Homme.

Son travail est multiple, varié et proliférant : dessins (graffiti, B.D.), collages, photographies, sculptures, installations, vidéos, performances. Son travail est intime et autobiographique, lié à l'idée de ses racines, de ses voyages et de ses rencontres, tout en prenant en compte le temps et le lieu présents. Nombre de ses œuvres sont inspirées d'anecdotes liées à sa vie personnelle et à celle de ses proches.


CLASSEMENT CHRONOLOGIQUE DES ŒUVRES (1994-2006)



- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Looobhy, 1994,
collage, pastel et stylo-feutre, 93x65 cm.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Human Being, 1995,
technique mixte, 80x25x20 cm chacun, 
vue de l'exposition, "Update", San Gimignano Galleria Continua, 2014.


- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Poor Men series, 1996,
technique mixte sur papier, 60x80 cm.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Compositie, 1996,
collage et dessin en couleur, 81,5x119 cm.



- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Vieille Neuve, 2000,
vieille voiture japonaise achetée à Yaoundé et vidéo (conceptuelle) du trajet jusqu'à Douala, avant de l'emmener en Allemagne,
à l'inverse du parcours habituel des vieilles voitures européennes, revendues en Afrique,
vue de l'Exposition, "Rendez-vous", MARTa Herford (Allemagne), 2005.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Garage Modern, 2003,
voiture recomposée (avec l'aide de mécaniciens camerounais, à partir d'éléments de récupération), objets, et installation vidéo à 'intérieur du véhicule montrant le processus même du montage,
installation réalisée pour la Biennale de Sculpture de Münsterland en 2003, et montrant notamment les liens entre le Cameroun et l'Allemagne, son premier pays colonisateur.

L'artiste récolte au cours de ses voyages, en Afrique et ailleurs, mais également sur place, des objets, des détritus de la société de consommation (imprimés, ficelles, ustensiles de vaisselle, bibelots, jouets, sacs, vêtements, parapluies, cages et nichoirs à oiseaux, tables et chaises, caisses, cagettes, étagères, portes et portails, appareils ménagers mais également bâches et sacs plastique, tuyaux et câbles, lampes néons, enseignes et caissons lumineux, microphones...) et des matériaux organiques (branches, troncs ou arbre entier, paille, crin d'animal...). Cette collecte constitue ses matériaux de création, notamment pour ses installations in situ, parfois monumentales, qui s'adaptent aux lieux d'exposition et les transforment en de véritables environnements surchargés et chaotiques (au mur, au sol au plafond), aux parcours labyrinthiques et colorés (mêlant tous médiums y compris son et projection vidéo), reconstituant des lieux de vie et d'échanges (microcosme, rue, village, maison, place du marché).


- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Dream team, 2000,
11 bouteilles de bière, bois, métal, Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Les Moulins.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Plastic Bags, 2001,
sacs plastique de couleur, dimensions variables.
En 2001,l'artiste entame une série d'installations à base de sacs plastique colorés qu'il continue jusqu'à aujourd'hui.


- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Game Station, 2002,
vidéo installation, Documenta 11, Kassel, 2002.
Environnement constitué d'un long couloir éclairé par des lumières colorées aux couleurs du Cameroun conduisant à un espace de rue sombre avec un hangar à bois, une lampe de rue et des postes de téléviseurs et des radios diffusant images et sons du Cameroun et du monde entier.


- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Colonies de foulards, 2004,
fer, foulards, drapeaux, 1,70x11x5,50 m, Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Les Moulins.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Le circle de la guerre, 2005,
fer, soie, H: 170 cm, D: 300 cm, Galleria Continua, San Gimignano, Beijing, Les Moulins.



- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Crazy Wall, The Red Line, 2005,
installation, graffiti, néon rouge, Galleria Continua/Biennale de Lyon, 2005.


- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Plastic Bags, 2001-2005,
installation, Biennale de Venise, 2005.
Les nombreuses installations nommées, Plastic Bags, résident dans l'accrochage de sacs plastique colorés sur des filets et structures métalliques, notamment coniques.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Plansone Duty Free, 2006,
construction cylindrique de 12 m de haut à laquelle sont suspendus des objets usés, jetés et recyclés du quotidien du Cameroun (gourdes, chariots, filets, flûtes, tambours, ballons, seaux),
The NMAC Foundation, Vejer de la Frontera, Cadiz (Espagne).



- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Jpegrafica/Africagift, 2006,
installation, drapeaux africains de papier, dimensions variables.

- PASCALE MARTHINE TAYOU (né en 1967), Panther Family, 2006,
sculptures en cristal, bois, technique mixte.


Les matériaux hétéroclites entrent également dans la réalisation de ses dessins, peintures, collages et tableaux-reliefs encadrés de bois ou de métal (café, chocolat, bâtonnets de craies et de fusains, paillettes, aiguilles, lames de rasoir....), comme dans la réalisation de ses sculptures en ronde-bosse (plâtre, béton cellulaire). Cependant l'artiste utilise également des matériaux nobles (bronze, cristal de Murano, paillettes de diamant) qui, mélangés à des matériaux pauvres (plumes, tissus, déchets, ficelles, bracelets, cuillères) traduisent une identité hybridée (poupées, masques, tambours, totems, gri-gris...).

Pascale Marthine Tayou conjugue ses racines camerounaises et son identité africaine post-coloniale avec sa vie européenne et son nomadisme international, mélangeant souvenirs et impressions, 
rituels et symboles, actualité et modernité, réseaux de communication, critique politique et sociale de la mondialisation : surproduction, pollution, surexploitation des ressources naturelles notamment en Afrique (diamants, pétrole...), fractures sociales et culturelles, conflits religieux, sida, cocaïne, guerres, flux financiers, commerce, migrations, le tout avec une volonté de poésie, d'imaginaire, de magie, de spiritualité, d'énergie vitale et d'érotisme, d'émotion et de rencontre avec l'autre.

VOIR LA VIDÉO (5 MN 18) DE L'EXPOSITION DE 
PASCALE MARTHINE TAYOU, TRANSGRESSIONS,
SAN GIMIGNANO, GALLERIA CONTINUA, 2012
LIRE LA VIDÉO DE 0 MN 55 À 6 MN 13 (5 MN 18)