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DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 06/01/2025
RECHERCHES SUR LES
DAGUERRÉOTYPEURS ET PHOTOGRAPHES
TITULAIRES D'UN ATELIER NANTAIS
ENTRE 1839 ET 1859
LISTE ALPHABÉTIQUE (recherches en cours)
N.B. : le prénom souligné est le prénom d'usage.
- PERRIN FRERES (puis PERRIN C.)
- Mathurin Marie PERRIN (Mohon, Morbihan, 5 novembre 1805 - Mohon, 31 juillet 1865)
- Louis Marie PERRIN (Mohon 20 avril 1808 - ?)
- Charles Julien PERRIN (Mohon 12 juillet 1810 - ?)
- François PERRIN (Mohon 21 février 1815 - Mohon 19 avril 1878).
Le nom de "Perrin frères" est cité dans la rubrique, "Daguerréotypie", dès l'annuaire nantais de 1849, avec un atelier situé, rue Newton.
Les annuaires des années suivantes citent à nouveau les frères Perrin mais "rue Crébillon " en 1850 puis "au Change", en 1851 et 1852.
Seul "Perrin (C.)" est ensuite nommé dans les annuaires, avec l'adresse de, "carrefour Casserie, 2", dans l'annuaire de 1853 puis, "rue Briord, 2", dans ceux de 1854 à 1856, avant d'en disparaître.
Aucune publicité des Frères Perrin ou de C. Perrin ne semble avoir été publiée dans les journaux locaux, d'où un manque de témoignages sur leur identité mais également sur leur pratique et leur offre pendant huit ans.
Il semble que "C. Perrin" pourrait être identifié à Charles Julien Perrin, né à Mohon, Morbihan, le 12 juillet 1810, fils de Mathurin Perrin, laboureur, et de Marie Anne Colin/Collin. Cette hypothèse est pour l'instant la seule mais reste cependant très fragile.
Charles Julien Perrin est signalé à Nantes, âgé de 32 ans, comme "employé de l'administration de l'octroi, domicilié rue Contrescarpe", à la date de son mariage, le 22 décembre 1842 (ses parents sont alors décédés), avec Rose Mélanie Paquer, 23 ans, sans profession (née à Nantes, le 22 octobre 1819).
Leur fils Charles Adolphe Perrin, naît le 13 décembre 1843, quai d'Orléans. A cette date, Charles Perrin est toujours employé à l'octroi. Malheureusement, leur fils décède à 4 mois, à la même adresse, le 4 mai 1844.
Cependant, les listes électorales de la ville de Nantes (1849-1850 ; 1851-1856) ne citent aucune personne du nom de "Perrin ou Perin", avec le métier de daguerréotypeur ou de photographe.
Charles Perrin, qui y est le seul de ce nom à porter un prénom avec l'initiale "C." dans cette période, reste systématiquement dit, "visiteur d'octroi, né le 12 juillet 1810, domicilié rue porte neuve, 16". Peut-on imaginer qu'il ait mené parallèlement les deux activités professionnelles pendant plusieurs années ?
Les différentes adresses des domiciles de "Charles Julien Perrin", comme celles des ateliers de daguerréotypie de "C. Perrin", n'ont pas été retrouvées dans les recensements successifs de la ville (1846, 1851, 1856, 1861, 1866).
"Employé d'octroi, en retraite", Charles Julien Perrin, décède le 1er octobre 1870, à l'âge de 60 ans, à son domicile désormais situé, passage Saint-Yves, 20.
L'identité des Frères Perrin à Nantes, dont C. Perrin, reste donc inconnue à ce jour. Il existe bien entendu d'autres daguerréotypeurs et photographes français portant le nom de "Perrin" ou de "Perin" dans le troisième quart du XIX° siècle mais très peu semblent avoir exercé dans les années 1850 et aucun avec un prénom présentant l'initiale recherchée.
- RAZIMBAUD
Charles Michel RAZIMBAUD (Nantes 20 janvier 1808 - Plainpalais, Genève, Suisse, 9 mars 1884).
Nantes
Charles Razimbaud est né à Nantes le 20 janvier 1808. Il est l'un des enfants de Jean Joseph Razimbaud, marchand de tabac et d'Adélaïde Félicité Dejoye/Dejoie.
Vevey
A l'âge de 29 ans, il travaille à Vevey (canton de Vaud, Suisse), au bureau de la direction de la bibliothèque populaire de cette ville. Il se marie, la même année (en mars 1837, à Vevey ou Lausanne ? - acte non retrouvé).
Il épouse Marie Susan(n)e Nerdinger, négociante, âgée de 25 ans (née à Vevey, le 28 mai 1811). Les parents de Marie Susanne sont décédés et elle tient, avec sa sœur Susanne Christine, un magasin d'épiceries et de merceries à Vevey, mis en vente l'année suivante, "pour cause de départ".
Genève
Il est probable que Charles Razimbaud, son épouse et sa belle-sœur s'installent dès 1838 à Genève.
Charles Razimbaud y est cité, en 1842, en tant que "négociant" puis est signalé, à partir de 1843, sous les noms de sa société, "Razimbaud & Cie", "MM. Razimbaud & Cie" ou "Ch. Razimbaud & Cie", en tant que marchand d'estampes ("grande collection de vues suisses et dépôt d'orfèvrerie plaquée d'argent"), libraire et éditeur, rue de la Corraterie, 9.
Il se forme (vers 1844 ?) à la daguerréotypie mais semble pratiquer en amateur.
La boutique à son nom de la rue Corraterie reste citée jusqu'en 1849 (Nouveaux Guides de l'Etranger à Genève et aux environs et publicités).
En février 1849, il est signalé comme marchand d'estampes et comme daguerréotypeur ambulant à Neuchâtel, Grand' Rue, maison Borel (1).
Charles Razimbaud et son épouse (qui n'ont pas d'enfant) quittent Genève, peut-être fin 1849, suite au mariage de Susanne Christine Nerdinger.
Nantes et Rennes
Le couple semble rentrer en France. Charles Razimbaud y exerce désormais le métier de daguerréotypeur itinérant, en rayonnant probablement depuis sa ville natale de Nantes ou depuis le domicile de sa mère, situé à Saint-Même-le-Tenu (à 40 km au sud-ouest de Nantes).
Il faut notamment le reconnaître dans des publicités où son nom n'est pas toujours précisé, en tant que daguerréotypeur de passage à Rennes, quai de Nemours, 1. Il y propose des portraits en noir ou en couleur à l'occasion des étrennes, de fin novembre à fin décembre 1850, mais prolonge finalement jusqu'en mars 1851 (2).
Il ouvre ensuite à Nantes, fin 1852, un atelier de "Portraits daguerriens", rue et Hôtel de l'Héronnière, 6, au 4ème étage.
En avril 1853, il déménage son atelier rue Boileau, 16, maison de l'ancienne Poste, avec des publicités qui proposent, comme pour son adresse précédente, des "Portraits daguerriens", sans citer son nom.
Rien ne permet de savoir s'il continue ou non une vie de daguerréotypeur itinérant. L'atelier de la rue Boileau semble cependant pérenne, étant à nouveau cité dans des publicités anonymes qui paraissent en mai et juin puis en décembre 1854, proposant des "Portraits daguerriens sur plaque, papier, huile et au pastel".
Alors que ses publicités s'arrêtent, son nom s'affiche désormais avec son adresse de la rue Boileau, 16, dans les annuaires nantais, à partir de 1855.
Il quitte la ville de Nantes, en 1855 ou 1856, laissant son atelier au photographe Gustave Bazelais. Cependant, leurs deux noms restent étrangement affichés à cette même adresse dans les annuaires nantais, jusqu'en 1862.
Bordeaux
Il ouvre, au plus tard en 1856, un nouvel atelier (et domicile) à Bordeaux (Gironde), rue Mautrec, 3 où il succède au photographe Edouard Moreno.
Il participe, avec des portraits au collodion, à la IIème Exposition parisienne de la Société Française de Photographie (21 décembre 1856 -15 mai 1857). Ses portraits sont appréciés par le jury mais jugés "trop heurtés par la dureté des blancs et des noirs".
Charles Razimbaud va former à la photographie, vers 1862, son neveu par alliance, Henri Charles Nerdinger (né à Vevey, le 9 mars 1833), avant de céder l'atelier à ce dernier, lors de son mariage à Bordeaux, le 16 septembre 1863.
Plainpalais
Charles Razimbaud est alors âgé de 55 ans. Il semble quitter la ville de Bordeaux avec son épouse et retourner s'installer au sud de Genève, dans la commune de Plainpalais, rue du Mail.
Rien ne permet cependant de confirmer son arrivée à Plainpalais dès 1863 ni de savoir s'il y conserve une activité professionnelle pendant quelques années.
C'est bien dans cette commune, en tout cas, que vont progressivement se regrouper les membres de la famille Nerdinger et à cette adresse que Charles Razimbaud va décéder, vingt ans plus tard, le 9 mars 1884, âgé de 76 ans.
Il est à noter qu'aucune épreuve (sur plaque ou papier) de Charles Razimbaud ne semble conservée, tous lieux et périodes confondues.
(1) Merci à Marc Herren, du site foto-ch.ch/, de m'avoir signalé cet article.
(2) Sur Razimbaud, voir la notice d'Hervé Lestang, sur son site portraitsepia.fr.
- ROINET (ou ROINÉ)
Le père, Pierre Hyppolite/Hippolyte ROINÉ (Nantes 5 février 1805 - Saint-Louis, Missouri, après 1860), cartier (domicilié à Nantes rue du vieux Bel-air puis, vers 1840, quai Cassard et enfin, vers 1851, rue Sainte-Catherine)
& le fils, Henri Stanislas ROINÉ (Nantes 28 octobre 1831, St-Louis, Missouri, 25 février 1878).
L'identité du membre de la famille "Roinet" qui ouvre à Nantes, en 1845, un atelier de daguerréotypie pose question. S'agit-il du père, Pierre Hippolyte Roiné, marié depuis 1829 à Benoîte Catherine Beley Sirot (Charlieu, Loire, 8 juin 1807 - Nantes 7 août 1841) ou, plus probablement, de l'un de ses enfants (à cette date, trois fils dont l'un est décédé en bas-âge et trois filles dont l'une est décédée en bas-âge) ?
S'il s'agit de l'un des fils, ce ne peut être qu'Henri Stanislas Roiné, né en 1831 et alors âgé de 14 ans ; en effet, son frère aîné, Hippolyte Jean Marie, est décédé en 1835, à 4 ans et 9 mois et son frère cadet, Hippolyte Jules, n'a que 5 ans en 1845 (1).
Henri Stanislas Roiné est cité dans les listes électorales nantaises, dès sa majorité (en octobre 1852), en tant que "professeur" [de musique, violoniste].
Son atelier de daguerréotypie est installé dans un pavillon situé sur le terrain de la fabrique familiale de cartes à jouer, quai Cassard, 2. Il est uniquement signalé dans les annuaires nantais, de 1846 à 1848, sous le nom de "Roinet" puis, de 1849 à 1856, sous le nom de "Roiné" mais par erreur en 1855 et 1856.
Au printemps 1854, Pierre Hippolyte Roiné (le père) commence en effet à liquider tous ses biens. Il fait paraître en mai et juin 1854, la petite annonce suivante :
"A céder de suite à des conditions très avantageuses, une Fabrique Cartes à Jouer française et étrangère, située à Nantes au centre de la ville. Clientèle gratuite, marchandises et matériels s'élevant à 10.000 francs " et "avec ou séparément, le pavillon de daguerréotypeur avec le matériel évalué à 1.000 fr. On donnerait des leçons gratuite à l'acquéreur s'il en avait besoin".
N'ayant pas trouvé d'acquéreur, la vente publique "de meubles et d'un fonds de cartier", comprenant "deux bons daguerréotypes", est organisée début août 1854.
On devine une urgence. La recherche a permis d'apprendre que Pierre Roînet a été, dès la fin des années 1840, adepte des idées révolutionnaires et communautaires, membre de la Société fraternelle universelle de Nantes (fondée par le Dr Ange Guépin, 1848-1850) mais également du Mouvement communiste icarien des "soldats de l'humanité" (fondée à Paris en 1847 par Etienne Cabet).
C'est donc pour rejoindre les communautés d'Icariens, fondées aux Etats-Unis dès 1848, que tous les membres de la famille Roiné (le père 49 ans, sa deuxième épouse 37 ans, ses cinq enfants, âgés entre 23 ans - Henri Stanislas - et 1 an, et son beau-fils) préparent leur émigration puis s'embarquent à leur tour au port du Havre pour gagner New York, dans une traversée de près de deux mois. Ce départ a peut-être lieu dès le 9 août 1854.
Ce départ est en tout cas antérieur à l'été 1855 car la compagne française d'Henri Stanislas Roiné, "Léontine" (dont le nom de jeune fille reste inconnu), accouche aux Etats-Unis de leur premier enfant, le 1er septembre 1855. La date de cette naissance implique une conception en janvier de la même année, suite à leur rencontre sur le bateau pendant la traversée ou lors des premiers mois de leur séjour aux Etats-Unis car Henri Stanislas Roiné était encore célibataire à son départ de Nantes.
A Nantes, la vente de la maison Roiné du quai Cassard a lieu le 27 octobre 1855, "alors que le propriétaire demeure hors de France".
Les membres de la famille Roiné vivront successivement dans différentes communautés icariennes et obtiendront la nationalité américaine dans les années 1860. La plupart d'entre eux finiront leur vie aux Etats-Unis.
Henri/Henry (Stanislas) Roiné vit en Louisiane où naît sa fille Marie/Mary en 1855, peut-être à la Nouvelle-Orléans (?) puis à Thibodaux City (Lafourche) où il est recensé, en 1860, comme professeur de musique.
Il semble ensuite domicilié dans l'Illinois (à Nauvoo ?) où naît son enfant August/Augusta, vers 1865 (garçon ou fille ?). Dans la deuxième moitié des années 1860, Il rejoint son père et ses frère et sœurs à St. Louis, Missouri, où naît sa fille Claire/Clara vers 1869 et où il est recensé en tant que professeur de musique en 1870.
Il décédera d'ailleurs à St. Louis, le 25 février 1878, à l'âge de 46 ans et quatre mois, et son épouse, Léontine, le 7 mars 1889, à l'âge de 52 ans et 9 mois (2).
(1) C'est également l'hypothèse retenue par Jean-Marie Voignier, dans, Répertoire des Photographes de France au Dix-Neuvième Siècle, Le Pont de Pierre, 1993.
(2) Léontine est donc née en France vers juin 1836.
- TAGOT
Zosime/Zozime Benjamin Jules TAGOT (Nantes 14 mai 1804 - Paris 27 décembre 1880).
Jules Tagot est né à Nantes le 14 mai 1804. Il est l'un des enfants de François Benjamin Tagot (1769-1839), commis de mairie, et d'Alexandrine Sabine Chéron (1772-1841) qui se sont mariés à Meaux (Seine-et-Marne) en 1794.
Âgé de 26 ans, "peintre doreur en porcelaine", Jules Tagot se marie à Nantes le 13 octobre 1830, avec Anne Adèle Archambaud, 29 ans (née à Nantes le 16 juin 1801).
Dès la fin de la même année, "Mme Jules Tagot, peintre en miniature et professeur de dessin, donne des leçons en ville et chez elle, quai Brancas".
Le couple alterne sa vie entre Nantes et Paris où il possède un domicile. C'est d'ailleurs là que naissent leurs trois enfants, Léon le 21 avril 1836 (dans le 6ème arrondissement), Charles le 9 mars 1838 (dans le 20ème arrondissement) et Maria vers 1840 (acte non retrouvé).
L'été 1850, Jules Tagot ouvre à Nantes, à son domicile de la rue de l'Héronnière, 8, un atelier de photographie. Il y propose des portraits coloriés sur papier, grâce à un procédé dont il s'est rendu acquéreur, avec une pose de quelques secondes et des prix allant de 6 à 20 fr. Il expose parallèlement ses épreuves dans plusieurs magasins d'estampes nantais et chez Mme Pottin, libraire et galeriste.
Il est difficile de dire combien de temps perdure son activité de photographe (vers 1850-1853 ?), le nom de Jules Tagot étant très rarement présent dans les documents nantais et qualifié de "peintre" lorsqu'il est cité.
Son nom reste absent des listes électorales nantaises de 1849-1850 mais est présent dans celle de 1851-1852 puis rayé dans les années suivantes (sans date ni motif), à la nouvelle adresse de la rue Boileau, 16. Cependant, "Tagot Jules, peintre", son épouse et leurs trois enfants, sont encore cités rue de l'Héronnière, 8, au printemps 1851, dans le registre de recensement de la ville de Nantes.
Cette ambiguïté se voit renforcée par la parution de plusieurs petites annonces anonymes contemporaines pour l'atelier de la rue Boileau, 16, annonces que certains historiens attribuent à Tagot (1) mais que j'attribue personnellement à Razimbaud. Il reste la possibilité que les deux artistes se soient succédés à l'adresse de la rue Boileau, Razimbaud succédant à Tagot dès le début de l'année 1853, suite au départ de la ville de ce dernier.
Jules Tagot est ensuite cité en tant que "peintre sur émail" dans les annuaires parisiens, en 1856 rue Saint-Martin, 256 (3ème ou 4ème arrondissement) puis, dès 1859, rue Chapon, 40 (3ème arrondissement).
A la date du mariage de leur fils Léon, le 12 octobre 1865, Jules Tagot et son épouse Adèle sont toujours "artistes-peintres", respectivement âgés de 61 et 64 ans et toujours domiciliés rue Chapon, 40. Ils restent signalés à cette adresse jusqu'en 1879.
Jules Tagot, domicilié rue d'Aboukir, 141 (2ème arrondissement), décède dans le 10ème arrondissement de Paris le 27 décembre 1880, âgé de 76 ans, et son épouse, Adèle, le 8 mars 1885, âgée de 84 ans, rue des Forges, 5 (2ème arrondissement).
(1) Gildas Buron, Le Costume prend la pose - Premières photographies en Guérande, 2020 p 12 et note 16 (extraits en PDF dans, L’essor de la daguerréotypie et de la photographie à Nantes et le pays nantais, vue 3 et note 16, ici).
- WOLTER & THOBERT (puis WOLTER)
François Théodore WOLTER (Varsovie, Pologne, 14 janvier 1820 - Nantes 20 janvier 1868)
& Pierre Alexandre Polycarpe THOBERT (Gémenos, Bouches-du-Rhône, 26 janvier 1830 - ? 3 janvier 1878).
Théodore Wolter est né à Varsovie (Pologne), le 14 janvier 1820. Il a quitté la ville fin 1831, fuyant la répression russe, pour se réfugier en France.
Vingt ans plus tard, il vit à Brest (Finistère). Alors que ses parents, Crystian Fryderyck Wolter, docteur en médecine, et Crystiane Elisabeth Fromm(ow) sont tous les deux décédés, François Théodore Wolter, artiste peintre, âgé de 31 ans, se marie dans cette ville, le 17 mars 1851, avec Amélie Marie Pilven, institutrice, âgée de 31 ans également (née à Brest le 17 mars 1820).
Le couple (sans enfant) s'installe ensuite à Nantes en 1855. Leur foyer est signalé dans le recensement de 1856 (avec un an d'ancienneté), rue du Calvaire, 3. avec "Welter (sic) François Théodore, peintre autographe [photographe]", son épouse et une domestique.
Dans le même recensement, "Weter (sic) Théodore, photographe, 28 ans [36 ans], célibataire [marié]" est également cité dans un atelier, rue Boileau, 9, avec son associé, "Thobert Spolicarpe (sic), photographe, 22 ans, célibataire".
Il s'agit de Pierre Alexandre Polycarpe Thobert, 26 ans, célibataire (né à Gémenos, Bouches-du-Rhône, le 26 janvier 1830), fils d'Henry Auguste Thobert et de Marie Lucrèce Fabre.
Il a notamment pour frère, Charles Joseph Henri Toussaint Thobert (né à Gémenos le 1er novembre 1825), opticien à Marseille, qui s'est marié dans cette ville en 1852, avec pour témoin l'ingénieur-opticien-photographe Louis Dodéro (Gênes, Italie, 6 septembre 1824 - Six-Fours-les-Plages, Var, 18 décembre 1902). Il est possible que ce soit dans l'atelier marseillais de ce dernier, situé rue Saint-Ferréol, que Polycarpe Thobert se soit formé à la photographie.
Wolter et Thobert participent à l'Exposition triennale nantaise du printemps 1858.
Ils fournissent, au journal L'Illustration, une vue de l'Inauguration du Monument du Combat de Saint-Cast, à Saint-Malo (commémorant une victoire contre les troupes anglaises le 7 septembre 1758) puis le Portrait du Général Guesviller (qui dirige les forces de terre et de mer de l'Algérie), qui paraissent sous forme d'estampes, respectivement dans les numéros du 18 septembre 1858 et du 7 mai 1859.
Wolter et Thobert semblent tout d'abord signer leurs photographies, au recto, sur le portrait lui-même, de leurs deux noms tracés à la mine de plomb (verso nu). Leurs cartes de visite affichent ensuite un recto nu et leurs deux noms au verso.
Polycarpe Thobert repart à Marseille, en 1860 (même si son nom est encore cité dans l'annuaire nantais de 1861), Il s'y marie le 2 février 1861 et prend la suite de Louis Dodero dans l'atelier de photographie de la rue Saint Ferréol, auprès de Victor Cassien (Grenoble, Isère, 25 octobre 1808 - Grenoble, 18 juin 1893).
Théodore Wolter conserve l'atelier nantais de la rue Boileau, 9. Son domicile est pour sa part situé rue du Calvaire, 24 (en 1860) puis rue du Chapeau-Rouge, 21 (en 1861).
En septembre 1863, il réunit désormais son domicile et son atelier dans une nouvelle adresse, rue du Calvaire, 10, et fait paraître à cette occasion, pendant quinze jours, une petite annonce indiquant son transfert.
Ses cartes de visite (portraits et vues) présentent, de 1860 à 1863 :
- un recto et un verso nus,
- un recto nu et un verso tamponné à l'encre bleue ou grise avec, "Phot. Wolter. Nantes". Ce même tampon se retrouve, au recto cette fois, de ses rares vues stéréoscopiques conservées.
- un recto avec, "Ch. Thobert. Photogr.e", et un verso avec, "Ch. Wolter - Peintre & Photographe - 9, rue Boileau, 9, - Nantes.". La présence des initiales, "Ch." au lieu de "Th.", pour son prénom, se retrouvera uniquement par la suite dans le texte de trois petites annonces de début novembre 1865 : est-ce l'évocation volontaire du prénom de son père (Christian) ou une erreur typographique des imprimeurs ?
- un recto nu, et un verso avec la grande signature oblique imprimée à l'encre noire, "Wolter", suivie de, "Peintre Photographe - 9, rue Boileau, 9, - Nantes.",
- un recto avec, "Th. Wolter. Photogr.e", et un verso avec la grande signature oblique imprimée à l'encre noire, "Wolter", suivie de, "Peintre Photographe - 9, rue Boileau, 9, - Nantes.",
- un recto avec, "Th. Wolter. Photogr.e", et un verso avec la grande signature oblique imprimée à l'encre noire très grasse, "Wolter", suivie de, "Peintre Photographe - 9, rue Boileau, 9, - Nantes.",
Puis dès fin 1863 :
- un recto avec, "Th. Thobert. Photogr.e", et un verso avec la grande signature oblique imprimée à l'encre très grasse, "Wolter", suivie de, "Peintre & Photographe - 10, rue du Calvaire, 10, - Nantes.".
A l'automne 1865, Théodore Wolter fait paraître, par alternance, deux nouvelles petites annonces : l'une, uniquement en novembre, pour informer sa clientèle qu'après sa longue maladie et les bruits malveillants qui se sont ensuivis et qu'il dément, il reprend ses travaux comme par le passé ; l'autre, pendant plus d'un an, de novembre 1865 à décembre 1866, pour rappeler son activité de peintre-photographe à son adresse de la rue du Calvaire, 10.
Le recensement de 1866 cite à cette adresse, en plus du couple et de la domestique, une "cousine" de l'épouse, "Folliot Adelina, photographe, 38 ans, célibataire". Il s'agit de Marie Pauline Adélina Folliot, née à Brest le 19 février 1828, fille d'Arthur Victor Folliot, imprimeur et de Marie Pauline Mallenec.
François Théodore Wolter décède à cette dernière adresse, le 20 janvier 1868, à l’âge de 48 ans et est inhumé le 22 suivant.
Quelques jours plus tard, sa veuve informe la clientèle que l'Etablissement photographique, fondé par son mari, "se continuera avec le même Personnel et avec les mêmes conditions, sous la direction de M. Bernier [Alfred] de Brest, à qui elle a cédé sa maison".
(1) Sur Théodore Wolter, voir notamment les notices de :
- Hervé Lestang, sur son site portraitsepia.fr.
- Jean-Louis Liters, Le Tigre déconfiné, n° 20 du 11 septembre 2021, PDF.
À SUIVRE