4

4

dimanche 18 août 2024

1355-NICE, LA VILLA LEBLANC DE CASTILLON (1857-1881)

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS



LA VILLA LEBLANC DE CASTILLON


Les années 1850


Le terrain concerné fait partie d'un grand pré du quartier de Longchamp, rétrocédé par la Ville de Nice, le 28 mai 1853, aux frères Victor et Félix Tiranty (le terrain avait préalablement appartenu au père de ces derniers, Joseph Tiranty, décédé). 


- Plan de la ville de Nice, détail, 1856, 
dressé par Ch. Montolivo, gravé par Ch. Dyonnet et édité à Nice par B. Visconti éditeur,
Paris, BnF (Gallica).

Détail des abords de la place Masséna, avec un point rouge désignant l'emplacement approximatif
 du terrain des frères Tiranty (à mi-chemin entre la place Masséna et l'Hospice de la Charité).



Le 6 avril 1857, les frères Tiranty revendent l'une des parcelles de ce terrain situé au nord-ouest de la place Masséna, à Prosper Leblanc de Castillon.

François Joseph Amédée Prosper Leblanc de Castillon est né le 11 décembre 1827 à Aix-en-Provence. Il est le dernier-né et le seul garçon des quatre enfants de Joseph François Prosper Leblanc de Castillon (1780-1828), conseiller à la Cour royale d'Aix, et de Louise/Louisa/Loïsa de Bovis Beauvoisin (1799-1881), qui se sont mariés à Aix-en-Provence le 11 mars 1822.

Prosper Leblanc de Castillon est le dernier représentant mâle de cette famille originaire de Florence, qui s'est établie à Aix-en-Provence au XV° siècle et s'est notamment rendue célèbre par un procureur général, représentant du Parlement de Provence aux Etats-Généraux de 1789. 

La vie de Prosper Leblanc de Castillon est essentiellement connue par les comptes-rendus des nombreux procès dans lesquels il a été impliqué (ceux antérieurs à 1856 ne sont pas étudiés ici). 

En 1851 (à l'âge de 24 ans), il est décrit comme "fils de banquier" (!), domicilié à Aix, portant des cheveux bruns courts et rasés, des moustaches et une barbe en pointe.

Au début de l'année 1857, le "marquis" [non], âgé de 29 ans, ne semble pas attendre la date de l'acte de vente du 6 avril pour entreprendre à Nice, en accord avec les frères Tiranty, la construction d'une grande maison. 

La municipalité s'oppose cependant à ce projet et le Tribunal civil de Nice du 27 mars 1857 (juridiction sarde) interdit de continuer les constructions entreprises par le Français car elles contreviennent au plan régulateur du 29 décembre 1843, coupent le tracé de la future avenue envisagée entre le Pont Saint-Charles (ou Pont-Neuf) et l'Hospice de la Charité et empêchent de lui donner la largeur prévue (30 m), de même qu'à la route communale de Saint-Michel.

Prosper Leblanc de Castillon fait cependant appel de cette décision, poursuit et achève la construction entamée et y ajoute deux pavillons.

Une expertise est demandée par le Tribunal de Nice le 2 janvier 1858 et la Ville se voit déboutée de sa demande le 15 janvier suivant. La Ville fait cependant appel de cette décision et une nouvelle expertise est ordonnée le 24 mars 1858.

Suite à l'Annexion du Comté de Nice (1860), le pourvoi en Cassation revient devant la juridiction française.


Plan de la ville de Nice, détail, 1860,
 Nice, Archives Municipales, FRAC006088_001Fi001_18.

Détail des abords de la place Masséna, 
avec un point rouge désignant le centre du jardin de la villa de Prosper Leblanc de Castillon
(et plus à l'ouest, le Temple russe inauguré le 12 janvier 1860).
C'est l'extrémité nord-est du bâtiment de la villa Castillon qui pose problème.

Le plan montre également le projet (par la suite abandonné) 
d'une avenue (future avenue du Prince-Impérial) bordée de bâtiments à portique,
conçus à l'image de ceux qui encadrent déjà une partie de la place Masséna



Les années 1860

Avec l'installation de la Gare de chemin de fer tout au nord de la place Masséna (dès 1861), l'Etat (représenté par le préfet des Alpes-Maritimes) doit réaliser l'ouverture de la voie reliant les deux sites (future avenue du Prince-Impérial). Des expropriations pour cause d'utilité publique de terrains, voire de bâtiments, sont alors entamées (dès 1862).

Une petite partie de la propriété de Prosper Leblanc de Castillon est directement concernée mais ce dernier choisit, comme la loi le lui permet, de vendre à l'administration des domaines de l'Etat, l'ensemble de sa propriété. 

L'immeuble est exproprié pour le compte de l'Etat, par jugement du Tribunal civil de Nice du 4 mai 1863 et transcrit le 23 mai suivant (AD 06, 2Q 715).

La vente a lieu le 5 novembre 1863 pour la somme de 250,000 francs mais cette somme n'est pas versée à Prosper Leblanc de Castillon du fait du contentieux en cours avec la Ville. En effet, cette dernière soutient toujours qu'une partie de la construction empiète sur la voie publique et doit être démolie, ce qui implique que la somme fixée par l'Etat devrait en être d'autant diminuée.

La Ville se pourvoit en cassation le 27 mars 1865 et obtient gain de cause auprès de la Cour Impériale d'Aix-en-Provence, le 7 février 1866. Cet arrêt se voit cependant cassé par la Cour de Montpellier le 24 janvier 1868 et le nouveau pourvoi de la Ville est définitivement rejeté le 2 décembre 1868 (Recueils de Jurisprudence des années 1865-1869).

Les tribunaux ont en effet jugé que l'acte du 28 mai 1853, passé entre le syndic de Nice et les frères Tiranty, contenait un plan annexé donnant à l'avenue prévue une largeur de seulement 14 m, sans préciser qu'elle serait obligatoirement bordée de deux allées ayant chacune une largeur de 8 m. C'est sous l'emprise de la même stipulation que l'acte, entre les frères Tiranty et Prosper Leblanc de Castillon, a été passé le 6 avril 1857. Les constructions de la villa Castillon n'ont donc pas empiété sur cette avenue.

Dans l'intervalle de temps entre le jugement de la Cour d'Aix (1866) et celui de la Cour de Montpellier (1868), Prosper de Castillon qui avait contracté des dettes auprès du sieur Pierre Audiberti (1815-1878) (nouveau procès en 1866-67), voit, à la suite d'une instance en saisie immobilière, sa villa de l'avenue du Prince-Impérial adjugée à ce dernier, le 3 avril 1867.

Prosper Leblanc de Castillon, "propriétaire", décède malheureusement à son domicile parisien, le 28 juin 1867, à l'âge de 39 ans (son corps sera déplacé au Cimetière de Montmartre le 18 avril 1873). 

Ses héritiers réclament ensuite à l'Etat le versement des 250,000 francs prévus pour la villa. Un nouveau procès s'ouvre alors entre l'Etat, les héritiers de Prosper Leblanc de Castillon (mort sans postérité) et le nouveau propriétaire, Pierre Audiberti.


Les années 1870

Le 19 janvier 1870, le Tribunal de Nice déboute Pierre Audiberti de sa demande de paiement d'une partie de l'indemnité, décide que l'Etat est bien propriétaire de la villa Castillon depuis 1863 mais qu'il doit faire prononcer l'annulation de l'adjudication de 1867 à Pierre Audiberti et régler la somme prévue aux héritiers de Castillon.

En appel, le 13 octobre 1871, Pierre Audiberti est à nouveau débouté de sa demande. La procédure se termine par le jugement du 2 juillet 1872, l'Etat ne s'engageant à verser la somme prévue qu'au moment où la propriété lui sera livrée (Recueil des lois et arrêts de 1872).

La fin de cette affaire n'est pas connue dans le détail. Un accord est-il conclu entre les héritiers de Castillon et Pierre Audiberti ? Toujours est-il que l'administration des domaines de l'Etat devient, dans les années 1870, propriétaire de la villa et de ses dépendances et décide ensuite de la revendre.



LA LOCATION ET LA VENTE DE LA VILLA


Le "marquis" a-t-il les moyens financiers de ses ambitions, au moment de son achat du terrain niçois en 1857 ? On peut en douter quand on sait qu'un Conseil judiciaire lui a été imposé par la Cour d'Aix dès le 3 décembre 1856.

La grande villa que Prosper Leblanc de Castillon fait construire à Nice est probablement terminée en 1858. Le bâtiment, situé au nord du terrain, est composé de bas-offices, de trois étages sur rez-de-chaussée et de mansardes ; il est précédé d'un grand jardin sud, complanté et clos de murs, aux angles desquels deux pavillons sont ensuite ajoutés, l'un servant de loge de concierge et l'autre de remise.

Il est probable que le marquis loge ensuite, lors de ses séjours à Nice, dans une partie de sa villa mais les appartements sont globalement destinés à la location saisonnière.

Le 5 mai 1859, Prosper Leblanc de Castillon confie, pour quatre années, au sieur Joseph Cassin, le soin d'administrer sa propriété niçoise, d'en louer les divers étages et d'en retirer les loyers, à l'effet de se payer de sa créance (nouvelles dettes) et de rendre compte du surplus.

A son retour, les montants qui lui sont présentés par Joseph Cassin, en juin 1863, ne semblent pas correspondre à la réalité des sommes perçues (loyers, dégradations, réparations). Après vérifications auprès des anciens locataires, russes pour la plupart, Prosper Leblanc de Castillon porte plainte pour escroquerie et détournement de fonds. 

Le 2 décembre 1864, la Cour d'Aix lui donne raison. Elle condamne, pour abus de confiance, Joseph Cassin à effectuer un mois d'emprisonnement, à payer 1,000 francs d'amende et à restituer à Prosper Leblanc de Castillon les 3,600 francs détournés, plus 2,400 francs à titre de dommages-intérêts (Bulletin judiciaire d'Aix de 1865).

Entre temps, l'Etat a acheté la villa Castillon, le 5 novembre 1863, mais avec la clause suspensive liée au procès intenté par la Ville de Nice. Du fait du non-versement de la somme, Prosper Leblanc de Castillon continue probablement de louer sa propriété.

Cependant, suite à de nouvelles dettes, sa villa se voit adjugée à son créancier, Pierre Audiberti, le 3 avril 1867. 


L'Hôtel des Empereurs

Pierre Audiberti loue "l'ancienne villa Castillon", la même année, au maître d'hôtel André Vidal qui y installe l'Hôtel des Empereurs et dépose, en octobre 1867, une première demande d'autorisation municipale pour placer une enseigne et fait paraître une première annonce dans Les Echos de Nice.

L'hôtel, situé au 13 puis 13 bis, avenue de la Gare (ancienne avenue du Prince-Impérial), va perdurer à cet emplacement pendant onze ans.

L'Etat devient cependant propriétaire de l'immeuble au plus tard en 1878 car il le revend à cette date à Marguerite Rosalie Pons (1827-1904), sans profession, épouse de Philippe Ferdinand Giraud (1823-1892), boulanger.


Plan pittoresque de la Ville de Nice dressé le 1er janvier 1878
Nice, Bibliothèque municipale du Chevalier de Cessole. 

Détail de l'Hôtel des Empereurs, avenue de la Gare 
(et, plus au sud, de l'Hôtel de l'Univers tout récemment installé).



L'Hôtel des Ambassadeurs

Le couple Giraud confie la propriété à leur fille Marie Julienne, sans profession (née le 29 juin 1848 à Septèmes-les-Vallons, Bouches-du-Rhône ; décédée le 4 juillet 1931) qui a épousé, à Nice, le 29 avril 1873, Victor Jean Celse Firme Tobie Joseph Buzzi, cafetier (né le 6 juin 1834 à Aquila, canton du Tessin, Suisse).

Dès 1878, J. Buzzi (Jean ou Joseph ?) ouvre un café-brasserie sur le côté de la villa, rue Saint-Michel, 12 (cité dans l'Annuaire des Alpes-Maritimes de 1879).

Il ouvre, la même année, à l'emplacement de l'ancien Hôtel des Empereurs (parti s'installer au 34, boulevard Dubouchage), l'Hôtel des Ambassadeurs, au 15, avenue de la Gare.



ÉPILOGUE


Le 14 avril 1881, les couples Giraud et Buzzi vendent la propriété de l'avenue de la Gare, composée du bâtiment de 520 m2 exploité par l'Hôtel des Ambassadeurs et du jardin de 1433 m2 contenant les deux pavillons, pour 450,000 francs (plus charges), à la Société anonyme du Crédit Lyonnais représentée par Etienne Gonnet, directeur de l'Agence niçoise (ouverte rue Gioffredo en 1878). 

Le Crédit Lyonnais acquiert par la suite, pour la somme de 100,000 francs (plus charges), une partie de la parcelle voisine située plus au nord (achetée par Honoré Pastoret le 30 septembre 1871 aux frères Tiranty), afin de posséder un terrain assez vaste pour y faire construire ses nouveaux bureaux, sur les plans de l'architecte Sébastien Marcel Biasini (1841-1913).

L'ancienne villa Leblanc de Castillon est entièrement démolie en juin et juillet 1881, avec mise en vente de ses matériaux.

Le "Palais du Crédit Lyonnais" est ensuite édifié, du sud au nord, de novembre 1881 à janvier 1883 (avec une inauguration anticipée le 4 janvier), à l'angle de l'avenue de la Gare (n° 15) et de la prolongation de la rue Pastorelli, et comprend d'autres bureaux et commerces dont la Foncière Lyonnaise et le restaurant du Garden House. 

Ce bâtiment est conservé de nos jours (Agence LCL et magasin H&M), entre l'avenue Jean Médecin (n° 15), les rue Maréchal Joffre, Joseph Brès et Rosanoff, et le passage Emile Négrin.


- Plan de la ville de Nice, détail, mars 1882, 
plan dressé par M. François Aune, édité à Nice par Visconti, 
Paris, BnF (Gallica). 

Détail de l'Agence du Crédit Lyonnais, avenue de la Gare.
Comparer la surface occupée par ce bâtiment avec celle préalablement 
occupée par l'Hôtel des Empereurs dans l'image précédente.




dimanche 11 août 2024

1354-LE PANORAMA DE NICE (ANNÉES 1880)

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


LE PANORAMA DE NICE


DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 16/08/2024



LA RÉALISATION DE LA TOILE (PARIS)


1880

Olivier Pichat (Paris 1823-Paris 1912) est un artiste, peintre d'histoire, de genre, de portraits et de chevaux mais également un journaliste sportif. 

Au printemps 1880, il envisage de réaliser une immense toile mettant en valeur les portraits des personnalités parisiennes dans le cadre d'une promenade. 

Cette même idée avait déjà été énoncée par le caricaturiste et peintre André Gill (Paris 1840-Saint-Maurice 1885) et son associé Pierre Carrier-Belleuse (Paris 1851-Paris 1932), avec le projet de regrouper dans un "Panorama de Paris" les célébrités parisiennes dans le cadre de la place de la Concorde. 

Olivier Pichat décide, pour sa part, de situer la scène au Bois de Boulogne et d'installer son premier panorama intitulé "Le Tour du Lac" dans la ville de Nice, sur la Promenade des Anglais (le mot "Panorama" désigne tout à la fois la toile et la salle qui l'accueille)

"Le Tour du lac. Quel tour du lac ? Celui du bois de Boulogne ? Certainement, mais transporté à Nice par Ollivier (sic) Pichat, sous forme d'immense panorama.

Les visiteurs seront placés dans le kiosque, à la pointe de l'ile, et de là, autour d'eux, le long du lac, ils verront circuler tout Paris, à pied, à cheval, et en voiture, le Paris de la politique, des arts, des cercles, du grand monde, de la haute galanterie, du loisir et de la distraction, diplomatie, noblesse étrangère, les attelages à deux et à quatre chevaux. 

Merveilleux pandemonium dont le cirque n'est que là, à Paris, autour du lac, comme l'a si bien avisé cet improvisateur d'élégante peinture, qui se nomme Ollivier Pichat" (L'Estafette du 22 juin 1880).

La banque du Crédit parisien fait l'acquisition de l'Hôtel du Parc (Villa de Félix Pécoud), situé sur la Promenade des Anglais, en vue de construire le bâtiment d'exposition de cette toile dans son magnifique jardin (Journal de Nice des 9 et 18 juillet 1880 ; Gil Blas du 18 juillet 1880).

La Société du Panorama de Nice est créée pour sa réalisation et son exploitation, le 25 juillet 1880 (Journal des Sociétés civiles et commerciales françaises 1880 p 134).

Cependant, cette Société anonyme cède bientôt la place à une deuxième Société du Panorama de Nice le 10 septembre 1880 (Archives Commerciales de France du 14 octobre 1880 p 1346). Un nouvel emplacement niçois, sur un terrain voisin de Félix Pécoud (deux rues plus à l'est), est alors choisi pour le bâtiment du Panorama, rue Saint-Philippe. 

Le 5 novembre 1880, un traité est passé par Olivier Pichat avec des collaborateurs et notamment l'artiste peintre André Charles Voillemot (Paris 1822-Paris 1893), chargé des figures. Ce dernier n'ayant toujours pas entamé son travail au 15 janvier 1881, s'ensuit une rupture de contrat et un procès qui durera un an (Voillemot sera condamné par le Tribunal civil de la Seine, le 24 janvier 1882, à restituer l'argent reçu et à payer les dépens ; Le Droit du 29 janvier 1882).

L'exécution du panorama a cependant commencé. De nombreux croquis et de nombreuses photographies ont été utilisés pour mettre au point et documenter le Panorama. Certains personnages sont venus poser dans l'atelier.

Olivier Pichat (qui a réalisé les esquisses des figures et peint des personnages et des animaux) a choisi le peintre Edmond Morin (Le Havre 1824-Sceaux 1882) (surtout pour les paysages) pour succéder à André Charles Voillemot, en tant que collaborateur principal.

Parmi ses autres collaborateurs, citons :

- Henri Langerock (Gand 1830-Marseille 1915) (paysages), 

- Edouard Pail (Corbigny 1851-Villeneuve-le-Roi 1916) (paysages), 

- Louis Béroud (Lyon 1852-Paris 1930) (paysages), 

- Hippolyte Gibon (soldats), 

- Maurice Blum (1832-1909) (femmes), 

- Adolphe Willette (Châlons-dur-Marne1857-Paris 1926) (femmes), 

- Charles Drivon (?-?), 

- Léon Tanzi (Paris 1846-Blida 1913), 

- Georges Levadé (?-?), 

- Paul Merwart (Marianovka 1855-Saint-Pierre 1912)

(La Vie Mondaine à Nice du 2 mars 1882 ; Adolphe Willette, Feu Pierrot (1857-19.. ?), 1919, H. Fleury, Paris, pp 96-100).


1881

Au printemps 1881, le projet se précise. "Ce projet, la Société du Panorama de Nice va le réaliser, dans des conditions de nature à accroître encore les éléments de succès qu'un travail de ce genre rencontrerait partout.

La promenade des Anglais, à Nice, est, comme on sait, le lieu de rendez-vous de la société la plus élégante du monde entier. C'est là que sera installé le Panorama, au centre même de cette promenade, dans un terrain dont la Société s'est rendue propriétaire (...).

Comme nous l'avons déjà dit, tout le high life parisien sera représenté sur cette toile (...). Il était également nécessaire - et les promoteurs de cette œuvre l'ont bien compris - de conserver toujours au Panorama un caractère de fidélité absolue et pour ainsi dire photographique. Aussi a t-il été tenu compte de ces conditions toutes spéciales d'un spectacle qui doit toujours être une actualité.

Toutes les modifications, toutes les retouches rendues nécessaires, soit pour ajouter des personnages nouveaux, soit pour effacer ceux qui auront disparu, soit encore pour se conformer aux changements mêmes de la mode, seront exécutés sur la toile(Gil Blas du 1er mai 1881 ; voir aussi, Le Figaro du 30 avril 1881).

La Société du Panorama de Nice entre en Bourse avec un appel à souscription à actions, les 5 et 6 mai 1881, à la Banque de l'Union Départementale (La Liberté du 4 mai 1881). La Banque générale des Alpes-Maritimes prête également son concours à cette affaire. 

Le même mois, un immense terrain parisien, correspondant au site de l'ancien hippodrome en bois du sieur Arnault (détruit par un incendie en septembre 1869), est loué avenue et place d'Eylau (actuel boulevard Victor-Hugo), afin d'achever la toile dans une rotonde de planches puis de l'exposer à Nice dès le 1er décembre 1881 (Le Phare du Littoral des 3, 20 et 23 mai 1881).

Le projet prend du retard. Cependant, en novembre 1881, la toile du "Tour du Lac" ou du "Tout-Paris au Bois de Boulogne, un jour de courses" est presque achevée. 

"Les journalistes seront invités bientôt à l'aller voir ; mais c'est déjà un régal de Parisiens et de Parisiennes avides de primeurs d'entrer dans l'atelier de la place d'Eylau et de surprendre, sur leurs échelles, leurs escaliers, leurs plates-formes, hautes comme un second étage, les artistes occupés à enlever une figure, à faire caracoler un cheval ou frissonner des branches d'arbres. Les curieuses regardent, lorgnent, ne craignent ni la poussière, ni l'odeur de peinture. Les peintres travaillent (...).

Sur une pelouse verte, l'artiste a groupé spirituellement quelques-unes des célébrités les plus parisiennes du moment. Quand je dis parisiennes, je, devrais dire européennes. Victor Hugo, tête nue, est assis sur l'herbe, jouant avec son petit-fils Georges et sa petite-fille Jeanne. 

Un peu plus loin Alexandre Dumas, debout à côté de Gounod, qui regarde ; Alphonse Daudet, assis ; Delaille, qui prend un croquis ; de Neuville, coiffé d'un sombrero, cause avec Augier, tandis que, tout près, Mlle Blanche Pierson, assise sur un pliant devant un chevalet, fait une étude de paysage sous le regard de Bonnat. Sarah Bernhardt n'est pas loin. Elle a pour voisin Carolus Duran qui envoie aux arbres du bois la fumée bleue de son papelito. Lorsqu'il est venu visiter le panorama, Carolus Duran a lui-même donné quelques coups de pinceau à sa figure et retroussé, en coloriste, sa moustache noire. 

Primitivement, ce n'était point Mlle Pierson qui peignait, c'était Meissonier. Meissonier, sachant bien que personne n'ignore qu'il sait peindre, a demandé qu'on l'éloignât du chevalet et qu'on le mît à cheval, dans l'allée des cavaliers. Il caracole quelque part, au premier plan, parmi une infinité de célébrités et de personnages considérables. 

C'est une revue des renommées de Paris que cet amusant panorama. M. Gambetta y passe en voiture découverte ; M. de Galliffet y apparaît a cheval ; Mlle Croizette y cause sur un banc avec M. Febvre ; M. Dupuis, du Vaudeville, y salue Mme Chaumont. Parmi les piétons causant, je reconnais M. Jules Ferry, M. Turquet ; un peu plus loin M. Clémenceau et M. Ranc. Voici M. Paul de Castagnac, et, en uniforme, le général Lambert, puis les deux principaux auteurs de l'œuvre d'art, M. Pichat et M. Morin. 

Prenez le Dictionnaire de Vapereau ; le panorama du Bois de Boulogne en est comme l'édition illustrée, et les Niçois et cette colonie étrangère qui a adopté Nice auront tout Paris au bord de la Méditerranée. 

La façon dont on a groupé sur une pelouse la plupart des renommées de la littérature ou du journalisme : Sardou, Sarcey, Vitu, Albert Wolff, etc., est ingénieuse. Tous ces personnages, tête nue ou le chapeau sur la tête, risquaient de paraitre réunis avec un peu trop d'apprêt. Voici ce qu'on a fait : au premier plan, un photographe représenté par une figure de cire et la tête enfouie sous le rideau noir de son appareil (un appareil réel, tangible) semblera tout simplement exécuter un groupe de ces célébrités posant ainsi très naturellement devant l'objectif. L'idée est des plus heureuses.

C'est que ce sera un petit événement parisien que l'inauguration de ce Panorama avec ses courses, sa banlieue, ses coteaux de Saint-Cloud, ses allées du Bois, ses moissonneurs et ses fantassins en sentinelle sur les talus des fortifications" (Le Temps du 19 novembre 1881).

Un nouvel article paraît quelques jours plus tard :

"Voici le tour du lac avec ses beaux chevaux, ses voitures élégantes, ses promeneurs à pied, à cheval, ou en carrosse, ses députations de tous les mondes (...).

C'est très amusant et très bien fait, il n'y a pas dire le contraire ; le paysage dans lequel se meut, vit et respire ce peuple de connaissances est plein d'air et de lumière. 

M. Olivier Pichat, comme de raison, n'a pas exécuté seul cette page immense ; il a dû s'entourer d'un bataillon de collaborateurs de talent, à la tête desquels je n'ai pas été surpris de retrouver M. Edmond Morin, le peintre attitré du chic parisien.

Je n'insiste pas sur les difficultés artistiques de l'œuvre, mais elle soulève aussi des difficultés sociales. On ne demande pas mieux que d'y figurer, mais à condition de ne pas être à pied quand Madame une telle est en voiture ; on veut être au milieu de personnes de son monde et non pas de visages trop ou trop peu connus" (Le Jockey du 23 novembre 1881 ; La Vie Mondaine du 29 décembre 1881).



LA CONSTRUCTION DU BÂTIMENT (NICE)


1880-1881

À Nice, le terrain choisi de la rue Saint-Philippe, entre la rue de France et la Promenade des Anglais, est acheté fin 1880. 


Plan de la ville de Nice dressé par M. François Aune, Visconti éditeur, 1882, 
détail de la Promenade des Anglais, Paris, BnF (Gallica),
avec ajout en chiffres bleus, 
1 - 1er emplacement prévu du Panorama (Villa de Félix Pécoud, Hôtel du Parc)
 2 - 2ème emplacement retenu du Panorama
 (terrain du Pavillon de Félix Pécoud, rue Saint-Philippe) 
avec le plan au sol du bâtiment (en rouge).



Le terrain est déblayé et nivelé. Après une demande d'autorisation de Félix Pécoud déposée début 1881 (Nice, Archives Municipales, 2T 75-89), la construction du bâtiment d'exposition commence et se poursuit pendant toute l'année 1881, sous la direction de l'architecte François Alziary de Malaussène (Nice 1837-Nice 1905).

C'est tout d'abord une immense cage circulaire qui s'élève, formée de seize fermes de fer forgé. Ensuite, les fermes sont reliées par une haute muraille aveugle, faite de briques pleines. 

La date d'ouverture espérée au 1er décembre doit être cependant repoussée. La salle du panorama est en cours d'achèvement en décembre 1881. Elle fait 36 m de diamètre et, selon les textes, 10 m 35 ou 13 m de hauteur sous la corniche de la façade occidentale et 18 m (?) au sommet du clocheton central. 

"Ce cylindre est surmonté d'une couverture conique, aplatie comme un couvercle, ayant au centre un lanternon. Elle est vitrée tout autour, sur la moitié de sa surface faisant couronne.

Cette disposition est exigée par les lois de l'optique, pour que la lumière tombe d'aplomb et que toutes les parties de la salle soient également éclairées (...).

La salle se trouve à l'entrée de la rue Saint- Philippe, avec une fausse porte d'entrée formant portique et façade rectiligne. Cette fausse porte aura un certain caractère, elle sera en beau marbre foncé. A droite et à gauche, la courbe du bâtiment sera masquée par deux pavillons, l'un destiné à l'administration, l'autre à l'installation d'un Café-Buffet des plus confortables, attraction pour les promeneurs du bord de la mer et pour les baigneurs.

L'immense rotonde de brique sera recouverte d'un revêtement en plâtre uni, sans autre ornement que la corniche fortement en saillie. L'entrée aura lieu par un couloir latéral au buffet, perpendiculaire à la rue Saint- Philippe (..)..

[A l'intérieur,] au milieu du grand cercle s'élève une sorte de tour d'environ 8 mètres de diamètre et de 4 mètres de hauteur. Elle renferme un escalier conduisant sur la plate-forme. On arrive à cette tour par un escalier sombre.

Supposons le spectateur sur la plate-forme entourés d'une balustrade. Il fait partie lui-même de l'ensemble du Panorama (...). Tout autour, sont des objets matériels réels (...). C'est le Panorama circulaire de l'horizon se perdant dans le ciel à d'immenses distances.

Ce qui complète l'illusion, c'est l'éclairage du tableau. Le spectateur a au-dessus de la tête, un écran noir (...), faisant partie intégrante du milieu dans lequel il se trouve et interdisant la vue de la toiture vitrée, tout en laissant le jour éclairer la scène(Le Phare du Littoral du 9 décembre 1881).



L'OUVERTURE DU PANORAMA


Les derniers travaux

Olivier Pichat arrive à Nice mi-décembre 1881, suivi quelques jours plus tard par la toile panoramique (Gil Blas du 28 décembre 1881 ; La Vie Mondaine à Nice du 29 décembre 1881).

La toile subit ensuite ses dernières modifications et est installée avec l'ensemble du décor, la date d'inauguration étant repoussée à plusieurs reprises.

"[Le 25 janvier 1882,] nous sommes rendu rue Saint-Philippe, entre la Promenade des Anglais et la rue de France, dans ce vaste établissement qui, vu du dehors, a aspect d'un gazomètre. Le Panorama n'est pas fini. Les peintres, sous la direction de M. Olivier Pichat, travaillent avec ardeur (...).

On arrive dans l'intérieur par un long couloir parqueté qui prend accès sur la rue Saint-Philippe. Lorsqu'on entre dans le vaste cirque, on semble sortir, vu de la plate-forme centrale, de l'ouverture d'une casemate des fortifications de Paris. Les chambranles de la porte d'entrée simulent les pierres des forteresses.

Procédons par ordre : Le Panorama représente quatre vues principales, qui toutes s'enchaînent. Ce sont les Courses d'Auteuil :

1. En entrant, à gauche, les fortifications de Paris. Sur le gazon sont disséminés des élèves- tambours et des élèves-clairons sous la conduite des sergents. En dehors des fortifications, Paris, puis le Paris d'Auteuil, le Paris des usines, des manufactures, des vastes ateliers aux grandes cheminées tranchant dans le ciel bleu ;

2. Le champ de Courses, avec les tribunes ensoleillées, la foule, les chevaux qui sautent les haies, les rivières, les banquettes irlandaises ;

3. Le retour des Courses pris à l'intersection des deux routes, près des lacs. C'est un fourmillement de voitures, d'amazones, de cavaliers. Sur les pelouses bordant la route sont les spectateurs, parmi lesquels nous reconnaissons quelques types connus (...).

4. Pour finir, à droite de la porte d'entrée, sont, les uns assis et les autres debout, les célébrités (...). Tout le monde respire, parle, vit enfin. La ressemblance est parfaite. Les paysages sont d'une finesse de touche remarquable" (Le Phare du Littoral du 29 janvier 1882).


L'Inauguration

L'ouverture officielle du Panorama, prévue dans la première quinzaine de janvier puis le 25 janvier et enfin le 10 février, a lieu en définitive le lundi 13 février 1882, en présence de plus de 500 visiteurs (Le Phare du Littoral des 16 janvier, 10, 13 et 14 février 1882).

Le Panorama est ouvert tous les jours de 9 h du matin à 6 h du soir. Le prix d'entrée prévu à hauteur de 3 francs dès le mois de mai 1881 a été abaissé à 1 franc. Les dimanches, jours fériés et en période estivale, le prix est même réduit à 50 centimes. Des lorgnettes sont à la disposition des visiteurs. Aux recettes quotidiennes, s'ajoutent les ventes accessoires, telles que les reproductions photographiques (parties et détails), les catalogues et les biographies (collectives et individuelles).

De longues descriptions du lieu paraissent le 2 mars 1882 :

"C'est certainement l'attraction de curiosité la plus intéressante que nous ayons à Nice. Son succès s'est affirmé dès le premier jour. La meilleure publicité, la meilleure réclame qui puisse lui être faite est certainement le compte-rendu oral des impressions que les nombreux visiteurs ont déjà répandu dans le public (...).

Le moment choisi par le créateur de cette œuvre gigantesque est un jour de courses au printemps, par une belle journée toute ensoleillée (...). Les ondes de verdure roulent dans le paysage comme les nuages dans le ciel (...). Les rayons du soleil raient de lumière la buée des fraîcheurs humides (...). Le ciel se mire dans les eaux de la Seine et des lacs qui servent de miroir à la nature entière. 

Paris, le grand Paris, occupe presque la moitié de l'horizon - Mais dans la vaste étendue, mille cités anciennes et nouvelles, bourgs, villages, hameaux, palais, clochers, villas et fermes sont semés dans le plus splendide des décors.

Du haut de l'Esplanade nous contemplons ce spectacle. Nous touchons de vrais arbres ; des rampes de vraie verdure descendent dans le fossé des fortifications ; une vraie palissade suit le talus. Ici un poteau télégraphique avec de vrais fils ; une meule de foin authentique ! 

A quelle distance cela s'arrête-t-il ? Où l'arbre peint par Langerock remplace-t-il celui qui a été planté par le jardinier ? Où la muraille cesse-t-elle d'être en pierre, pour être continuée par une perspective du plus étonnant relief ? Où ces fils de fer cessent-ils pour faire place à leur continuation apparente?

La verdure se prolonge au delà des distances possibles. Et la palissade ! Quel est son dernier poteau en bois ? Ce massif est moitié vrai, moitié faux ! Où est la différence ? Ici est le vrai mais où commence l'illusion ?

[A côté de l'illusion d'optique du paysage, les portraits sont très appréciés.] Non pas des portraits, comme ces toiles que nous voyons dans les musées, dans les galeries artistiques - mais ce sont des gens comme ceux que nous rencontrons dans la rue, la foule qui peuple les places et les boulevards. Tous sont distribués, répartis dans le paysage, tels qu'ils vivent, tels qu'ils sont quand nous les rencontrons à Nice - Car il y a là beaucoup de physionomies parisiennes que nous reconnaissons" (La Vie Mondaine à Nice du 2 mars 1882 ; voir aussi, The Nice Times du 2 mars 1882).


- Publicité parue dans le Guide Joanne, Itinéraire général de la France - Provence, Corse, Alpes-Maritimes, 1882,
appendice publicitaire 1882-1883, p 19 (Google Books).




ÉPILOGUE


1882-1887

Dès 1882, Olivier Pichat se lance dans la réalisation de nouveaux panoramas destinés à d'autres villes mais cette fois sans l'aide d'Edmond Morin, décédé le 18 août de cette même année.

Le Conseil d'Administration de la Société du Panorama de Nice est modifié le 19 avril 1882 (Le Capitaliste du 6 décembre 1882 ; Archives Commerciales de la France du 14 mai 1882 p 687). 

Après une assemblée générale du 10 février 1883, la Société est dissoute le 22 février 1883 (L'Europe du 28 janvier 1883 ; Archives Commerciales de la France du 25 février 1883 p 260).

En 1884, les propriétaires-directeurs du Panorama sont Libercier et Balestre (Annuaire des Alpes-Maritimes de 1884).

La même année, il est question, de déplacer la toile du Tout Paris au Bois de Boulogne, pour une présentation temporaire à l'Exposition nationale de Turin, déjà commencée (La Vie Mondaine à Nice du 1er juin 1884).

Des animations ont parfois lieu sur le site du Panorama de Nice, comme en juin 1885, avec le ballon dirigeable de M. Sallé (Le Petit Niçois du 14 juin 1885).

L'histoire du Panorama de Nice semble cependant se terminer vers décembre 1887 :

"Versons un pleur sur un de nos édifices publics qui va disparaitre, je veux parle du Panorama de St-Philippe ou était exposée la belle toile d'Olivier Pichat, si vivante et si réaliste. 

La cruelle saisie immobilière va fermer les portes de cet établissement, qui, quoique très connu de nos concitoyens, n'en était pas moins assez fréquenté l'hiver par la colonie étrangère" (Nice Artistique du 3 décembre 1887).

Le devenir de la toile reste inconnu. Malgré ses 5 ou 6 années d'existence et la vente de nombreuses reproductions photographiques, le Panorama de Saint-Philippe ne semble avoir laissé qu'une seule représentation de son bâtiment (dessin de façade, Nice, Archives Municipales, 2T 75-89) et aucune de sa toile peinte. 





samedi 3 août 2024

1353-PHOTOGRAPHES DU XIX°s. : SITES ET BLOGS-2


SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS



EUROPEANA, le site du Patrimoine culturel numérique européen (images, textes...).

Un site incontournable avec recherche par thème, lieu, auteur, collection... 

Plus de 32 millions d'images. Il est souvent nécessaire de faire une recherche avancée afin de resserrer le nombre de réponses.


LUCERNA, The Magic Lantern Web Resource.

Un site conséquent spécialisé dans la numérisation des vues pour lanterne magique, permettant une recherche internationale par lieu ou par éditeur


LUMINOUS-LINT, Photography, History and Analysis.

Un site important avec accès gratuit (partiel) ou sur abonnement, avec des entrées par thème, par technique ou par photographe.

Articles sur plus de 7.500 photographes : ici


LE STÉRÉOPÔLE (Le CLEM), Le Principe de la Stéréoscopie, Les Fonds, Les Editeurs & Photographes, Le Dépôt légal, Les Distributeurs.

Un site très riche avec notamment la Stéréothèque comprenant plus de 16.000 vues stéréoscopiques accompagnées d'une fiche individuelle : ici

Le site permet aux collectionneurs de partager leurs vues stéréoscopiques sous forme d'images numériques et de préciser l'identification et la datation de chacune de leurs propres vues ou des vues déjà présentes sur le site (fiches individuelles).


PHOTOSTEREO.ORG, Photographies stéréoscopiques du 19ème siècle. 1850-1871.

Recherche par lieu ou auteur.



VOIR AUSSI SUR CE BLOG :

PHOTOGRAPHES DU XIX° s. : DOCUMENTS EN LIGNE

PHOTOGRAPHES DU XIX° s. : SITES ET BLOGS-1