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dimanche 5 février 2012

87-VOCABULAIRE DE LA B.D.



INTRODUCTION

Beatus Liebanensis, Commentarius in Apocalypsin,
manuscrit enluminé présentant le Combat du dragon et de l'Archange Saint Michel (Ap. 12),
 Espagne, Navarre, fin du XII° siècle, Paris, BNF, Manuscrits, Nal 1366, fol. 103.


TÖPFFER Rodolphe (suisse, 1799-1846), L'Histoire de Monsieur Jabot, 1833, planche 11.
 La première B.D. occidentale (sans bulles) nommée alors "la littérature en estampes".

La bande dessinée a été influencée par la peinture du Moyen-âge mais elle est véritablement née au début du XIX° siècle et s’est développée (journaux, magazines, albums) à partir des années 1930-1960.
La B.D. emprunte ses codes et moyens d’expression tout à la fois à la littérature (texte : scénario, narrateur, dialogues, ponctuation), au dessin et à la peinture (images : bandes, vignettes, composition, lignes, formes, perspective, lumière, noir et blanc, couleur, techniques) mais également à la photographie et au cinéma (points de vue, mouvements de caméra, succession des plans et des cadrages, montage, séquences).


POUR EN SAVOIR PLUS - DOSSIER INTERACTIF SUR LA B.D.

FRED (français, né en 1931), Philémon et le naufragé du A, page 12, publié en 1968
 dans le magazine Pilote puis édité chez Dargaud en 1972.


VOCABULAIRE

Le synopsis : résumé et présentation en 2 ou 3 pages de la B.D., séquence après séquence.
Le scénario : découpage détaillé planche par planche et case par case.
La documentation : recherches permettant de vérifier des points historiques et de se procurer des images ou photographies de l’époque afin de dessiner les architectures, les véhicules, les vêtements, les objets…
La planche : page de B.D.
La bande : succession horizontale de plusieurs vignettes.
La vignette : case de la planche. Les vignettes ne sont pas obligatoirement en bandes et peuvent être décalées, fléchées, superposées.
Le cartouche : cadre enfermant le texte du narrateur (récitatif).
Le phylactère ou bulle : cadre flottant (rectangulaire, carré, circulaire, ovale – net ou flou) enfermant les paroles, pensées, rêves ou sentiments des personnages.
L’appendice : extrémité (triangle, lignes, nuages) de la bulle désignant la figure qui parle ou pense.
Le hiatus : espace (généralement blanc) entre 2 vignettes, jouant un rôle dans le rythme (écoulement du temps) et la compréhension de l’histoire (ellipse : le lecteur fait le lien entre deux cases et/ou reconstitue ce qui s’est passé entre elles : mouvements, action).
La séquence : scène constituée de plusieurs cases ou planches, avec unité de temps et d’action (ex : séquence dans l’appartement puis les personnages sortent, séquence dans l’escalier puis séquence dans la rue).
Les onomatopées : mots permettant de traduire les bruits et les sons.
Les pictogrammes : signes ou dessins simplifiés identifiant un élément concret, figure, objet, ou chose (ex : le dessin d’un piéton sur un feu de circulation) mais aussi traits rendant visibles la poussière, la pluie, l’étonnement, la peur. Les traits rendant le souffle, le mouvement sont des traits cinétiques.
Les idéogrammes : signes abstraits (symboles, lettres de l’alphabet, chiffres, motifs ou graffitis) ou ensemble de plusieurs pictogrammes exprimant une idée ou un sens figuré, dans ou hors la bulle (les sentiments, l’état ou l’intonation du personnage, amour, colère, tristesse, douceur, rêve ; ex : scie, bûche et zzz, pour évoquer le sommeil).
Le gras : style appliqué aux traits, aux cadres, aux bulles, aux mots et idéogrammes dont les dimensions varient, permettant d’attirer encore plus l’attention, et de monter le son (cri, surprise, colère).

ESKENAZI Marianne (française, née en 1978), Le Maillot rouge, 2008, page 8, Editions Paquet.




LE CADRAGE


LES CHAMPS :
Le champ : espace délimité par le cadre de la vignette.
Le contrechamp : espace faisant face au précédent (ex : deux personnages qui dialoguent, montrés tour à tour).
Le hors-champ : c’est l’espace hors du cadre de la vignette, censé continuer les éléments de l’image (ex : visage ou décor coupé par le cadre).

L’ECHELLE DES PLANS : du plus large au plus rapproché
Le plan de grand ensemble ou plan très général : vue éloignée du paysage entier ou de la ville, situant le lieu de l’action.
Le plan d’ensemble ou plan général : vue du paysage naturel ou urbain avec de petites figures.

Le plan de petit ensemble ou plan large : petits personnages dans leur environnement (coin de paysage, rue, intérieur).

Le plan moyen : personnages cadrés en pied (en entier, de face ou de dos), avec ou sans décor.
Le plan américain : personnages cadrés jusqu’aux genoux ou aux cuisses (de face ou de dos).
Le plan rapproché : personnages cadrés à la taille ou en buste (de face ou de dos).
Le gros plan : partie du corps (ex : main, visage), chose ou objet, occupant toute la vignette.

Le très gros plan ou insert : détail occupant toute la vignette (ex : yeux, bijou).





LA SUCCESSION DES PLANS :
Le plan fixe : absence de mouvement, les vignettes se succèdent sans changement de plan.
Le panoramique : mouvement, de vignette en vignette, balayant la scène horizontalement ou verticalement.
Le zoom (ou travelling) : mouvement progressif avant ou arrière, de vignette en vignette.

LES POINTS OU ANGLES DE VUE :
L’angle normal : vision à la même hauteur que le personnage ou le décor.
La plongée : vision de dessus (effet d’écrasement ou d’affaiblissement du personnage).
La contre-plongée : vision de dessous (effet d’agrandissement ou de puissance du personnage).

LES DIRECTIONS ET POSTURES DES FIGURES : de face, de dos, de trois-quarts ou de profil (droit ou gauche).


TAN Shaun (australien, né en 1974), Là où vont nos pères, ch.2, The Arrival,  2006,
 crayon sur papier, édition française, Dargaud, 2007.



POUR EN SAVOIR PLUS - DOSSIER INTERACTIF SUR LA B.D.
http://www.curiosphere.tv/dimensionBD/home/accueil.htm