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jeudi 6 août 2020

1137-TROIS CHAPITEAUX ROMANS DE SOUVIGNY ET PAYERNE-2




- Les chapiteaux du Christ entouré des élus de Souvigny et Payerne.







II/ LE CHAPITEAU DU CHRIST
 

A/ SOUVIGNY

Ce chapiteau situé dans la travée la plus orientale de la nef centrale (côté sud, retombée est de la grande arcade) est davantage connu et reproduit (FIG.3 et 4).


- FIGURE 3 - Eglise Saint-Pierre de Souvigny, Chapiteau du Christ entouré des élus, grande arcade sud-est de la nef. 





Sous un tailloir orné de billettes, la corbeille présente, comme dans les deux autres chapiteaux de Souvigny étudiés ici, des personnages dont les corps et plissés sont sommairement traités ; leur visage est caractérisé par des yeux globuleux sous des arcades sourcilières saillantes et par la non-représentation des oreilles.

Ce chapiteau a parfois été identifié comme représentant la scène du Jugement Dernier mais n’a jamais été étudié en détail. Il est vrai qu’avec son faible relief et ses dix-sept figures (quinze figures humaines et deux figures animales), il est peu lisible. Présente-t-il, d’ailleurs une apparition triomphale et intemporelle du Christ dans une vision paradisiaque où les élus sont d’ores et déjà à ses côtés ? Présente-t-il plutôt une apparition du Christ-Juge de la fin des temps, entouré des seuls élus (Seconde Parousie) ou séparant élus et damnés (Jugement Dernier) ?

Au centre de la face principale (FIG.3), le Christ, légèrement barbu, dépourvu de mandorle, est assis sur un trône peu visible, auréolé d’un nimbe crucifère ornementé et accosté de l’alpha et de l’oméga (52). Il bénit de la main droite et tient la croix de la gauche.

Le Christ est ici impérial et triomphal. Central et présenté de face, il trône comme un empereur cosmocrator de la Basse-Antiquité, bénissant d’une main droite immense. 

La croix hampée et gemmée de tradition constantinienne qu’il tient de la main gauche, est plus qu’un sceptre, elle est symbole de victoire et d’immortalité, insigne de son triomphe sur la mort et sur Satan, croix de la Résurrection et du Salut et signe de ralliement de l’humanité rachetée. La croix évoque le bois même du sacrifice car la hampe est un bâton sommairement ébranché (53).

Autour du Christ, treize personnages plus petits (dont douze debout) sont répartis en plusieurs groupes et échelonnés sur deux niveaux ; ils représentent la foule des élus et évoquent les 144.000 vêtus d’une longue robe blanche (54). 

A droite, sept personnages très ordonnés montrent le contenu du livre de leur vie, tiennent la palme du martyre, du triomphe et de l’immortalité ou, en position d’orant, présentent leurs mains, paumes ouvertes devant leur poitrine (55).

Le Christ, par sa posture comme par ses attributs, évoque de nombreux Christ représentés dans les scènes peintes, basées sur les écrits de saint Matthieu et de saint Jean (56), essentiellement celles de la Seconde Parousie et du Jugement Dernier (57). 

La représentation des élus échelonnés, vêtus d’une robe blanche et tenant la palme, évoque davantage la scène de l’Adoration de l’Agneau (Ap.7,4-12). Le Christ entouré des seuls élus, évoque aussi quelques œuvres sculptées dont un célèbre chapiteau de Saint-Benoît/Loire (face gauche) (58).

La partie gauche du chapiteau de Souvigny n’a jamais été étudiée ; elle semble d’ailleurs plus difficile à expliciter (FIG.3 et 4). A l’ordre strict des élus décrits à la gauche du Christ, fait place un ensemble de figures plus diversifiées dans leurs postures et dans leur taille. 


- FIGURE 4 - Eglise Saint-Pierre de Souvigny, Chapiteau du Christ entouré des élus, grande arcade sud-est de la nef 
(détail de la partie gauche). 
 


L’Alpha voisine avec un bel alignement de têtes révélant à nouveau les élus de face ;  en dessous, cependant, trois personnages de profil, tournés vers le Christ, semblent former un groupe à part, s’adaptant au cadre de la main divine. Parmi eux, le personnage inférieur, assis, semble se relever (buste redressé et jambes pliées) et porter la main à sa joue, en signe d’éveil, d’extase ou de frayeur sacrée.

Il semble que ce soit ici (malgré l’absence de sarcophages) la scène où les élus (hommes et femmes ?), ressuscitent déjà vêtus, saisis par l’extase. Ils se tournent vers Dieu et lui doivent leur salut et l'accès à la vie éternelle. 

Le groupe des personnages de Souvigny repose d’ailleurs sur deux quadrupèdes couchés, affrontés à l’angle inférieur de la corbeille, corps de profil et tête de face, le pelage exprimé par des incisions. Ils peuvent symboliser la mer (pour l’un), la mort et l’Hadès (pour l’autre) rendant leurs morts (Ap.20,13 ; I Hénoch 51,1-3).

La scène de la résurrection est essentiellement traduite ici par la figure du personnage en train de se relever. Ce dernier semble répondre à l’injonction des versets suivants : “ Eveille-toi, toi qui dors, lève-toi d’entre les morts, et sur toi luira le Christ ” (Eph.5, 14 - à la suite d’Is.26,19 ; 60, 1) (59). 

Par sa posture face à la main divine, le personnage du chapiteau de Souvigny évoque d’ailleurs les figures illustrant des versets de même sens, du Psautier d’Utrecht (vers 830, Ps.72,23-24) (60) ou du Psautier d’Odbert (fin du X° siècle, Ps.3,6) (61). Il évoque de même l’âme qui se tourne vers Dieu et l’Eglise et leur doit son salut sur l’initiale du Livre de l’Apocalypse de la Bible de Saint-Bénigne de Dijon (première moitié du XII° siècle) (62). Il rappelle enfin, dans le domaine de la sculpture, la figure du tombeau d’Alfonso Ansùrez à Sahagùn (fin du XI° siècle) (63) et celle de saint Paul, accueilli par la main divine après son martyre sur les reliefs de façade de l’église Saint-Paul de Varax (Ain, vers 1140-1150) (64).

Il ressort de cette étude que la posture du personnage en train de se relever est une figure de la résurrection. Elle identifie parfois un personnage particulier mais désigne le plus souvent une image plus générale de l’homme. 

Il est d’ailleurs possible que le personnage de Souvigny qui se relève soit Adam, image de l’humanité désormais délivrée du péché et de la mort (Vie grecque d’Adam et Ève, 41,1-3), gagnant les félicités célestes, reposant sur le domaine de l’Hadès (et positionné devant Eve ?).
 
Saint Paul à propos de la résurrection des morts (1Cor.15,20-28, 42-49) cite Adam, puis saint Irénée (commentant 1Co.15,45 ss) et saint Jérôme (commentant justement Eph.5,14) font de même après lui (65) :  “ Le Christ est ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis (…). De même en effet que tous meurent en Adam, ainsi tous revivront dans le Christ (…). Puis ce sera la fin (…) car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait placé tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi détruit, c’est la Mort ” (1Co.15,20-26). “ Ainsi en va-t-il de la résurrection des morts (…) ; on est semé corps psychique, on ressuscite corps spirituel (…). Le premier homme, Adam, a été fait  âme vivante ; le dernier Adam, esprit vivifiant (…). Le premier homme, issu du sol est terrestre, le second, lui, vient du ciel (…). Et de même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste ” (1Co.15,42-49).

Certaines images du Psautier d’Utrecht assimilent d’ailleurs le psalmiste relevé du tombeau par le Christ, à Adam tiré de la fosse, comme sur l’image illustrant le Ps.29 : “ Je t’exalte Yahvé qui m’a relevé (…) ; tu as tiré mon âme du shéol, me ranimant d’entre ceux qui descendent à la fosse ” (Ps.29,2,4) (66). 

En dehors de la scène de l’Anastasis (67), Adam, seul ou accompagné d’Ève, est souvent présent dans la scène de la Résurrection des Morts, aux pieds du Christ-Juge (68) ou, plus souvent, du Christ en croix (69). Dans la Crucifixion gothique de Wechselburg (Allemagne, après 1230), Adam adopte la même posture allongée qu’à Souvigny, buste redressé, semblant se relever aux pieds du Christ (70).

Sur la face latérale gauche du chapiteau de Souvigny (FIG.4), enfin, un dernier personnage, plus grand et dégagé que les autres, est là, debout, frontal et hiératique, les bras devant le corps, sa main droite enserrant son bras gauche (71). Il est dépourvu de tout élément d’identification mais est situé à la droite du Christ et est accosté, à hauteur de sa tête, d'un motif végétal qui peut être ici symbole de vertu, de martyre ou bien de l’Arbre de Vie de la Jérusalem céleste.

Il semble que ce soit ici la figure de saint Jean, auteur de la vision d’Apocalypse 20, 11-15, comme dans l’Apocalypse de Trêves (début IX° siècle), l’Apocalypse de Cambrai (vers 900), l’Apocalypse de Bamberg (tout début XI° siècle), la Bible moralisée de Vienne (vers 1220-1230) ou la Bible moralisée de Paris-Oxford-Londres (vers 1220-1240) (72).

 La scène du chapiteau de Souvigny, tant dans l’ensemble que dans le détail, évoque de nombreuses autres œuvres mais n’est identique à aucune d’entre elles. 
Elle s’avère fort originale : 
- par sa rareté tout d’abord, peu de chapiteaux romans présentant une telle scène ; 
- par son ambition ensuite, au risque de la confusion, avec le déroulement de ses dix-sept figures méplates entassées : le sculpteur va jusqu’à placer un élu entre le bras du Christ et la croix (FIG.3), déplace sur le côté Adam et les monstres habituellement placés sous les pieds du Christ et positionne la figure de Jean sur le dos d’un des quadrupèdes (FIG.4) ; 
- par sa grande fidélité au texte de saint Jean (Ap.20,11-15), enfin,  avec Jean face à sa vision, le Christ trônant, les morts debout devant le trône et la mer, la mort et l’Hadès rendant leurs morts. 

La scène est d’ailleurs dépourvue d’éléments propres à la vision de Matthieu, le Christ de Souvigny étant représenté sans ostension des plaies, instruments de la Passion ou anges buccinateurs et offrant autour de lui les morts ressuscités dans une image ordonnée et paradisiaque d’où les damnés sont absents. Une telle image semble influencée par les manuscrits carolingiens (ou ottoniens), eux-mêmes dérivés des images romaines de la Basse-Antiquité.

 
B/ PAYERNE

Le chapiteau de Payerne, situé à l’angle sud-est du croisillon sud, offre une théorie de cinq personnages vêtus d'une longue robe, debout sur l’échine de deux quadrupèdes (FIG.5 et 6). 


- FIGURE 5 - Eglise Sainte-Marie de Payerne, Chapiteau du Christ entouré des élus, angle sud-est du croisillon sud. 
 


Les monstres (lions ?), représentés de profil avec la tête de face, sont couchés et affrontés (pattes jointes). Leur pelage est exprimé par des incisions géométriques et la queue du lion de gauche passe sous son ventre avant de revenir sur son flanc. 

Les personnages offrent un visage imposant, imberbe, pourvu d'yeux globuleux, de petites oreilles rondes haut placées et d'un nez pyramidal. 

Le personnage central, situé à l’angle du chapiteau, les pieds reposant sur les têtes des deux monstres, a la tête couverte d’un petit diadème ouvragé et orné d’une croix en son milieu. Il semble tenir dans la main droite une crosse ou un sceptre (au manche court ?) et un livre dans la gauche. Deux personnages l’accostent de part et d’autre, présentant soit des livres de vie (qu’ils tiennent de leur deux mains), soit des oiseaux.

La présence de la crosse comme attribut de la figure centrale et le traitement des coiffures de l’ensemble des personnages ont incité de nombreux auteurs à identifier le groupe des personnages à la représentation d’un abbé entouré de ses moines (73).

Il semble que le personnage central soit cependant le Christ Roi et Juge.  Il tient le bâton divin ou le sceptre royal (74) et a le front ceint du diadème royal. Il domine des quadrupèdes couchés et vaincus sous ses pieds (75) qui semblent les deux lions (ou monstres malfaisants) symboliques des forces du mal vaincues, de ses ennemis (Ps.109,1-2) ou des domaines de la mort et de l’Hadès précipités dans l’étang de feu (Ap.20,14) (76). 


- FIGURE 6 - Eglise Sainte-Marie de Payerne, Chapiteau du Christ entouré des élus, angle sud-est du croisillon sud
 (détail de la partie gauche). 



Les personnages qui accostent le Christ sont certainement les élus. A gauche, ils présentent le livre de vie (FIG. 6) ; à droite (FIG. 5), ils sont accompagnés, à la hauteur de leur poitrine, comme dans l’art paléochrétien, d’oiseaux (colombes ?) qui sont les symboles de la vie spirituelle, de l’âme au Paradis et de la vie éternelle (77). 

Ce chapiteau s’affirme donc comme une image de la Jérusalem céleste “ Voici la demeure de Dieu avec les hommes (…); ils seront son peuple, et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu (…). De mort, il n’y en aura plus (…) car l’ancien monde s’en est allé ” (Ap.21,3-4).

Une telle scène évoque un chapiteau de l’arc triomphal de Colombier (Allier, dépendance de Souvigny) où le Christ est, là aussi, accosté de chaque côté de deux élus (78).

Dominant les personnages de la corbeille de Payerne (FIG.5), un masque humain d’angle, laisse jaillir un rinceau ondulant, formé de trois brins et chargé de fruits granuleux, quasi identique à celui de la corbeille de la Femme à l’Enfant, mais généré à ses extrémités par des gueules animales (FIG. 5 et 6). 

Ce rinceau évoque l’eau vive et l’arbre de vie (79) de la Jérusalem céleste, donnant eaux et fruits guérisseurs aux nations. Il est probable que les gueules animales soient l’évocation des fleuves du Paradis (80) et que le masque humain soit l’évocation de l’élu buvant l’eau de la source de la sagesse divine (Ap.21,6 ; 22, 1-2 et 17) et mangeant les fruits de l’arbre de Vie (Ap.2,7 ; 22, 2 et 14) (81).

Au-dessus de l’ensemble (FIG. 5), deux Arbres de Vie (Ap.22,2,14) souples et schématisés, l’un aux tiges rondes, l’autre aux tiges plates à trois brins, occupent d’ailleurs les deux faces d’une nouvelle corbeille qui sert de tailloir au chapiteau étudié. Ils évoquent les arbres du Paradis des chapiteaux bourguignons (Farges, portail- Cluny, chœur - Saône-et-Loire) mais aussi de Souvigny (nef) (82).

 

C/ RAPPROCHEMENTS

Si la composition du chapiteau de Payerne (FIG.5), réduite à quelques figures exprimées dans un relief plus fort, semble cette fois plus lisible que celle du chapiteau de Souvigny (FIG.3), elle n’en comporte pas moins les mêmes éléments que lui, avec la figure centrale du Christ entouré des élus et deux monstres semblables, couchés sur l’astragale et affrontés à l’angle. 


- Les chapiteaux du Christ entouré des élus de Souvigny et Payerne.



Les deux chapiteaux évoquent la résurrection des morts, la fin de l’ancien monde et les félicités de la vie éternelle auprès du Christ. Si le chapiteau de Souvigny est une illustration détaillée d’Ap.20,11-15, le chapiteau de Payerne semble davantage à la charnière traditionnelle d’Ap.20,11-15 et d’Ap.21,1-8 (83).



NOTES

(52) “ Je suis l’Alpha et l’Oméga le Premier et le Dernier ”, selon Is.44,6 ; 48,12 ; Ap.1,8,17 ; 21,6 ; 22,13.

 

(53) comme la croix du Christ de la Seconde Parousie de Reichenau-Oberzell (peinture murale de la contre-abside de Saint-Georges, vers 1100), cf. :

- CHRISTE (Yves), La Vision de Matthieu, (Matth. XXIV-XXV). Origines et développement d’une image de la Seconde Parousie, Klincksieck, Paris, 1979, fig. 106.

- CHRISTE (Yves),  Jugements Derniers, op. cit.,  dessin p 179.

 

(54) les élus, selon Ap.7,9-10,13-15 ; 14,3-5 ; 20,11-12 ; Mat.24,32 et Dan.7, 10-12 ; les 144 000 selon Ap.7,4,8 ; 14,1- 4 ; la robe blanche selon Ap.3,4-5 ; 6,11 ; 7,9-14 ; 22,14 et Dn.12,10.

 

(55) Le(s) Livre(s) de Vie, selon Ap.3,5 ; 13,8 ; 17,8 ; 20,12,15 (et selon Ex. 32,32-33 ; Ps.68,29 et 138,16 ; Is.4,3 ; Dan.7,10 et 12,1 ; Lc.10,20).

Les palmes sont citées en Ap.7,9.

 

(56) Matth.19,28; 24,29-31; 25,31-46 ; Jean Ap.4,1-11; 5,1-14; 19,1-10; 20,11-15.

 

(57) - CHRISTE (Yves), “ Christ assis tenant lui-même la croix ”, La Vision de Matthieu, (Matth. XXIV-XXV), op. cit., ch. III B, p 55-58.

- CHRISTE (Yves), “ Ap.20,11-15 ”, L’Apocalypse de Jean. Sens et développements de ses visions synthétiques, op. cit., p 10, 31, 46, 50, 71, 86, 102-105, 110, 111 n 28, 113, 117, 118, 133, 162, 166, 189, 195.

- CHRISTE (Yves), “ Apocalypse et Jugement Dernier ”, Jugements Derniers, op. cit., p 53-95.

 

(58) Dans la sculpture, voir par exemple :

- AZIRE (véronique) et PAIREAULT (Jean-Paul), “ Saint-Restitut ”, Promenades en France romane, Sélection du Reader’s Digest, Paris-Bruxelles-Montréal-Zurich, 2001 p 160-161 (tableaux sculptés de la frise de la tourde Saint-Restitut, Drôme, XII° siècle).

 - BUDDE Rainer, Deutsche Romanische Skulptur, op. cit., pl. 90 (décor en stuc de l’arc d’Erfurt, Allemagne, vers 1160).

- CABANOT (Jean), “ L’ancienne abbatiale de Marcilhac ”, Congrès Archéologique 1989 (p 340-364) fig. 16 p 360 (chapiteau de la salle capitulaire, troisième quart du XII°s).

- CHRISTE (Yves), L’Apocalypse de Jean, op. cit., fig. 74 p 236 (chapiteau de la tour-porche de Saint-Benoît/Loire, XI° s., face droite), fig. 58 p 229 (portail de l’ancienne cathédrale Saint-Vincent de Mâcon, XII° s.).

- CHRISTE (Yves), Jugements Derniers, op. cit., p 195-196 et pl. 93 (portail de Saint-Vincent de Mâcon).

- DURLIAT (Marcel), “ La sculpture du XI° siècle en occident ”, op. cit., (chapiteau de Saint-Benoît/Loire) p 169-170, fig. 57 (face gauche) et fig. 58 (face centrale).

- PATIN (Roland), “ Scènes de l’Apocalypse sur les chapiteaux romans de Colombier ”, op. cit. (chapiteau de l’arc triomphal, Allier, fin du XI° siècle).

- PROUST (Evelyne), “ L’église Saint-Etienne de Lubersac” (Corrèze), La sculpture romane en Bas-Limousin…, op. cit., p 419-420 et fig. 345 à 347 (chapiteau de l’abside, vers 1120-1140)

- REY (Raymond), “ La cathédrale de Narbonne ”,  Congrès Archéologique de France, 1954 (p446-475) p 455 (panneau sculpté du IX° siècle).

 

(59) Sur l’éveil, cf., aussi Ps.16,15 ; Ez.37,9-10,13-14 ; Dn.12,2-3,13 et I Hénoch 91,10 ; 92,3.

 

(60) Sur le fol.41v du Psautier d’Utrecht illustrant le verset 24 du Ps.72, cf. :

- DUFRENNE (Suzy), Les illustrations du psautier d’Utrecht - Sources et apport carolingien, op. cit., pl. 77, 23.

 

(61) Sur l’illustration du verset 6 du Ps.3 du Psautier d’Odbert (abbé de Saint-Bertin, 986-1007) , cf. :

- MORALEJO (Serafin), “ The tomb of Alfonso Ansurez (+1093) : its place and the role of Sahagun in the beginnings of Spanish Romanesque Sculpture ”, Santiago, Saint-Denis and Saint-Peter, The reception of the roman liturgy, ed. by F.Reilly, New-York, Fordham University Press, 1985 (p 63-100) fig.4.

 

(62) Sur l’initiale du Livre de l’Apocalypse de la Bible de Saint-Bénigne de Dijon, (B.M, ms.2, fol 470 v, première moitié du XII°S- second quart ?), cf. :

- GARNIER (François), Le langage de l’image au Moyen-Age, Le Léopard d’Or, Paris (T I Signification et symbolisme, 1982, T II Grammaire des gestes, 1989), T I pl. 42.

 

(63) Sur le tombeau d’Alfonso Ansurez (mort en 1093), cf. :

- DURLIAT (Marcel), La sculpture romane de la route de Saint-Jacques- De Conques à Compostelle, Mont-de-Marsan, 1990, ch.6, p 197-202. L’auteur cite l’inscription (empruntée à Jb.19,25-27) du tombeau de Bernward, évêque de Hildesheim (de 993 à 1022) réalisé en 1150 : “ Car je sais que mon Rédempteur est vivant et que le dernier jour je me lèverai de la terre Et je revêtirai à nouveau ma peau et dans ma chair je verrai Dieu mon Sauveur… ”.

- MORALEJO (Serafin), The tomb of Alfonso Ansurez (+1093) : its place and the role of Sahagun in the beginnings of Spanish Romanesque Sculpture, op. cit., p 63-100 et fig.3.

 

(64) OURSEL (Raymond), “ Saint-Paul de Varax ”, Lyonnais, Dombes, Bugey et Savoie Romans, op. cit., 1990 p 258-259 et pl. 82 et 89.

 

(65)- LACOSTE (Jean-Yves, Dir.) Dictionnaire de Théologie, op. cit., p 584-585 (Irénée comm. 1Co.15,45ss - Adv. Haer.5,12,2).

- Le Monde des Symboles, op. cit., p 227 et p 372-373 (Le Livre d’Adam -apocryphe - fait dire au premier homme : “ le lieu où mon corps repose est le centre de la terre, et de là Dieu viendra pour sauver toute notre race ”).

- VERDIER (Paul), “ La colonne de Colonia Aelia Capitolana et l’Imago Clipeata du Christ Hélios ”, Cahiers Archéologiques XXIII, 1974 p 27 et note 53 (saint Jérôme comm. Ep.5,14 - P.L. XXVI, 209, 526).

 

(66) DUFRENNE (Suzy), Les illustrations du psautier d’Utrecht, op. cit., note 502 p 147 et fig. 19, 20 et 21 pl. 90 (illustrant respectivement Ps.15,10 au fol.8 – Credo,6 au fol. 90, et 1Sam.2,6 au fol. 84v) et fig.34 pl.77(Ps.29 fol. 16v).

 

(67) Sur le lien entre Descente aux Limbes et Résurrection finale, cf. :

- KARTSONIS (Anna D.), Anastasis, The making of an image, Princeton, 1986, p 152-164, fig.57 et 58 (coffret d’ivoire du X° siècle conservé à Stuttgart et mosaïque du revers de façade de l’église de Torcello, fin du XI° siècle).

- CRAPLET (Bernard), Auvergne Romane, op. cit., p 108-110 (chapiteaux du rond-point du chœur de l’église de Saint-Nectaire, Puy-de-Dôme, second quart du XII° siècle).

 

(68) DER NERSESSIAN (Sirarpie), L’art arménien, Flammarion, 1989 p 91-94, fig. 64 p 91 et note 19 p 248 (peintures du mur ouest de l’église de Tat’ev, consacrées en 930).

 

(69) Sur la présence d’Adam, souvent accompagné d’Eve, dans les œuvres du X° au XIII° siècle, au pied de la Croix :

- BUDDE (Rainer), Deutsche Romanische Skulptur, op. cit., p 26, 29, 111-112 et 286.

- CAHN (Walter), Romanesque manuscripts -  The twelfth century, Harvey Miller Publishers, 1996, 2 vol., I Text and illustration, II Catalogue, fig.15 (cat.8), et fig. 288.

- GABORIT-CHOPIN (Danielle) et TABURET (Isabelle), Objets d’art du moyen-âge Ecole du Louvre, Notice d’Histoire de l’Art, n 4, Paris, 1981, notice 15.

- O’REILLY (Jennifer), Studies in the iconography of the Virtues and Vices in the Middle Ages, Garland publishing, Inc., New-York-London, 1988 pl. 24 à 25 c.

- SCHILLER (Gertrud),  Iconography of Christian Art, vol. 2, 1972, fig 381, 387, 409 et 440.

- WILLIAMS (John),  Manuscrits espagnols du Haut Moyen Age, op. cit., pl. 29 et 97.

 

(70) BUDDE (Rainer), Deutsche Romanische Skulptur, op. cit., pl. 286 et 289.

 

(71) La posture symbolique et énigmatique des bras du personnage de Souvigny n’est pas sans évoquer celle, inversée, de l’un des deux anges de la baie axiale d’Espalem (Haute-Loire, XII° siècle), cf. :

- “ L’église d’Espalem ”, Canton de Blesle, Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France, Images de Patrimoine, n° 135, année 1994 p 71.

 

(72) Sur les représentations d’Ap.20,11-15, cf. :

- BASCHET (Jérôme), Les justices de l’au-delà – Les représentations de l’enfer en France et en Italie, Ecole française de Rome, 1993, fig. 68 (Bible moralisée en trois volumes répartis à Paris, Oxford et Londres ;  Apocalypse, Paris, B.N. fr. 403, fol. 40v).

- CHRISTE (Yves), Jugements Derniers, op. cit., pl.35 (Bible moralisée de Vienne, ÖNB, Cod.1179, fol.243v, vers 1220),  pl.78 (Apocalypse de Bamberg, Staastsbibl. Msc. Bibl.140, fol. 53r).

- CHRISTE (Yves), “ Ambroise Autpert et le cavalier de la mort dans la sculpture du XIII° siècle et la Bible moralisée de Vienne ”, Studien zur Geschichte der Europaïschen Skulptur in 12/13. Jahrhundert, 1994, vol. 1 p 381-386 et vol. 2 fig. 6 p 223.

- GOUSSET (Marie-Thérèse), “ La représentation de la Jérusalem céleste à l’époque carolingienne ”, Cahiers Archéologiques, t XXIII, 1974 p 45-52 et fig. 3 et 5 p 51 (Apocalypse de Trêves, Stadtbibliothek, cod. 31, fol. 67r, et Apocalypse de Cambrai, B.M., ms.386, vers 900, fol.39r).

- La Gerusalemme Celeste, op. cit., p 231 (Apocalypse de Trêves, et  Apocalypse de Cambrai).

- YOSHIKAWA (Itsuji), L’Apocalypse de Saint-Savin, op. cit., fig.B pl. XIV (Apocalypse de Cambrai).

 

(73) C’est l’avis de :

- CHAMPEAUX (Gérard de ) et STERCKX (dom Sébastien), Le Monde des Symboles, op. cit., p 324 et pl. 119.

- MEIER (Hans Rudolph), “ Payerne ”, Suisse Romane, op. cit., p 170 et pl. 66.

- ZARNECKI (George), “ La sculpture à Payerne ”, op. cit., p 144.

 

(74) Bâton de Dieu remis à Moïse (Ex.4,17…), Aaron et Elisée (2R.4,29) ; sceptre royal cité dans le Ps.44,7 et 109,2. Diadème royal cité en 2.S.1,10 ; 2R.11,12 ; Ps.88,40 ; Ps.131,18.

 

(75) Jos.10,24-25 ; Ps.90,13 ; 109,1 (repris en Ac.2,34-35); Rm.16,20 ; 1Cor.15,24-27 ; Eph.1,20-22.  Voir aussi : Ps.8,7 ; 46,3-4 ; 95,4-5 ; Mal.3,21 ; Lc.20,43, et Ps.98,5 ; 131,7 ; Is.60,14.

 

(76) Ces monstres ne sont pas sans évoquer par leur traitement, les monstres de l’Apocalypse représentés dans les œuvres espagnoles, comme les monstres du Beatus de Gerone (Ap.9,1-12, fol. 156v, 975- traitement de la tête), ou celui du chapiteau de la nef de Saint-Jacques-le-Vieux près de Zamora (Ap.20,10, XII° s., traitement du pelage du monstre central), cf. :

- Les Jours de l’Apocalypse, op. cit., pl. 34,  (Beatus de Gerone).

- VINAYO GONZALEZ (Antonio), L’ancien royaume de Léon Roman, Zodiaque 1972, fig. 125 (chapiteau de Zamora).

 

(77) Je ne partage pas l’avis de G.Zarnecki (La sculpture de l’église de Payerne, op. cit., p. 144-145) qui voyait à la gauche immédiate du Christ une évocation des damnés. Même si certaines représentations d’oiseaux sur des bustes d’hommes sont des représentations maléfiques (voir les exemples relevés ci-dessous), je pense qu’ici les figures portant les oiseaux représentent les élus ressuscités ayant gagné la vie éternelle.

Sur la représentations des élus avec deux oiseaux, cf. :

- La mosaïque de Tunisie, (ouvrage collectif), CNRS éditions, Paris,1994 p 45 (mosaïque tombale provenant de Tabarka, V° s., musée de Tunis).

- GARLAND (Emmanuel), “ Le portail de Santa Maria de Covet ”, Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, 1997 p 151 fig. 10 (seconde voussure torique, milieu du XII°s).

- HOWE (John), “ La Vita Leopardini, source pour la Paix de Dieu ”, Cahiers de Civilisation Médiévale, 40° année, avril-juin 1997 (p 175-180) p 178 (description de l’apparition du saint “ des colombes sur les épaules ”, XI° s.).

Les oiseaux se posent parfois sur la figure du Christ (BRENK Beat, Tradition und Neuerung in der Christlichen Kunst des Ersten Jahrtausends, Wien, 1966, pl. 83-85).

Voir aussi la figure d’Orphée charmant les oiseaux (DEONNA Waldemar, “ Sculptures et mobilier de la cathédrale Saint-Pierre de Genève ”, Congrès Archéologique 1952, reproduction d’un chapiteau face à la page 171).

Sur les représentations d’oiseaux maléfiques assaillant un homme :

-Légende dorée du Limousin, Les saints de la Haute-Vienne, Cahiers du Patrimoine, 1993 p 51 (Paris, B.N., ms. Lat. 1121, fol.28v, M de Martialem, premier tiers ou milieu du XI° siècle ?).

- CABANOT (Jean), “ Saint-Pierre de Vertheuil ”, Congrès Archéologique  1987 (p 343-362)  p 357 fig. 15 (chapiteau de la nef, second quart du XII° s.).

- CABANOT (Jean), Gascogne Romane, op. cit., pl. 131 (modillon de l’absidiole nord de l’église Sainte-Marie d’Arthous, Gascogne, vers 1160).

- Les Jours de l’Apocalypse, op. cit., pl. 32 (Sauterelles, Beatus de l’Escorial, X° s., R.B de San Lorenzo, & II5, fol. 95v).

 

(78) Sur Colombier, cf. supra note 11.

 

(79) Gn.2,8-9 et 16 ; Gn.3,2-3,22 ; Ps.45,5 ; Pr.11,30 ; Ct.7,9 et son exégèse dans les Moralia in Job ; Ez.47,12 ; Za.14,8 ; Jn.7,39 ; Ap.2,7 ; Ap.22, 2 et 14. Cf. aussi : I Hénoch 24,3-4 ; 29,2. ; Vie grecque d’Adam et Eve, 28,2-4 ; Testament de Lévi,18,11 ; Apocalypse d’Elie,3,60.

 

(80) - GHISLAIN (Jean-Claude), “ Les fragments de fonts baptismaux romans découverts à Merksem-lez-Anvers ”, Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire, LII, 1980-1981 p 51-82 (résumé dans Bulletin Monumental 1983 t 141-I p 83) (un “ félin mord les extrémités d’une tige végétale sinueuse ” sur le rebord de la cuve baptismale de l’abbaye prémontrée de Saint-Michel sur l’Escault.

- Iconographie médiévale, (DUCHET-SUCHAUX Gaston dir.), C.N.R.S, Paris, 1990 fig. 5 p 174 et fig. 6 p 176 (quatre masques  évoquant les fleuves du Paradis de la mosaïque de pavement de la chapelle de l’ancien Evêché Saint-Nicolas de Die (Drôme, XII°s),).

 

(81) - PIANZOLA (Maurice), “ Une Fuite en Egypte de l’école souabe de la fin du XV° siècle ”, Genava,  T XV 1967 (p 107-115) p 106-109 (miracle du palmier dans l’Evangile apocryphe du pseudo-Matthieu).

 - WEISBACH (Werner), “ Les images des évangélistes dans l’évangéliaire d’Othon III  (ou d’Henri II, Munich, Staastsbibl. Cod. Lat. 4453, première moitié du XI° siècle) et leurs rapports avec l’Antiquité ”, Gazette des Beaux-Arts, 2° série, t 21, 1939 p 131-152, fig.8 p 148 (hommes buvant à la source).

- Voir aussi les écrits de saint Ephrem (Diatessaron,1,18-19 – Sources Chrétiennes n° 121).

 

(82) Sur ces arbres de vie, cf. :

- CHAMPEAUX (Gérard de ) et STERCKX (dom Sébastien), Le Monde des Symboles, op. cit., fig. 132 et 133 (Farges), p 307 et pl.112 (Cluny).

- DUPONT (Jean), Nivernais, Bourbonnais Roman, op. cit., p 76 (Souvigny).

 

(83) - CHRISTE (Yves), L’Apocalypse de Jean – Sens et développements des visions synthétiques, op. cit., p 34-35, 37-40, 42-43 (lien entre Ap.20, 11-15 et 21, 1-8). 



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