VÉRONÈSE (1528-1588), Villa Barbaro, Maser (1560-1561)
- fresques de la Sala a Crociera , avec le décor en trompe-l’œil du mur nord du croisillon oriental,
- fresques de la Stanza di Bacco, avec un détail montrant l'exécution du modelé d'Apollon et Vénus, peints au sommet du mur oriental.
- fresques de la Sala a Crociera , avec le décor en trompe-l’œil du mur nord du croisillon oriental,
- fresques de la Stanza di Bacco, avec un détail montrant l'exécution du modelé d'Apollon et Vénus, peints au sommet du mur oriental.
Texte officiel du programme du baccalauréat 2015 - Arts plastiques - Option facultative toutes séries : Paolo Caliari, dit Véronèse, fresques de la villa Barbaro à Maser (1560-1561).
Au-delà d'un dialogue entre la peinture et l'architecture, les fresques de la villa Barbaro témoignent de l'ambition de Véronèse d'instaurer une relation entre l'observateur et l'œuvre. Les séquences architecturales (vestibules, escaliers, galeries, passages en enfilade, espaces de réception et de vie, etc.) et le programme iconographique (thèmes mythologiques et religieux riches d'évocations narratives et bucoliques) organisent un vaste espace scénique. Le spectateur est stimulé pour être un observateur, mais il est aussi observé par les protagonistes des représentations. Insertion de l'image dans l'architecture, jeux sur les points de vue et les proportions, surgissements de personnages et ouvertures sur des espaces fictifs, déplacements, expérience temporelle des dispositifs narratifs, sont autant de modalités qui visent à englober le spectateur dans l'œuvre.
PAOLO CALIARI DIT VÉRONÈSE (Vérone, 1528- Venise, 1588)
Né à Vérone (Véronèse) d'un père tailleur de pierre, Paolo Caliari se consacre à la peinture. Il fréquente les ateliers d'Antonio Badile, de Giovanni Caroto et de l'architecte Michele Sanmicheli. Ses premiers tableaux connus datent de ses 18 ans (1546). Il affectionne les scènes religieuses, les allégories, les scènes mythologiques, les scènes d'histoire antique et les portraits.
Après Vérone, il s'installe à 25 ans à Venise où il réalise notamment des œuvres pour l'église San Sebastiano (dès 1555-56), le Palais des Doges (1555-56 puis 1574-82), la Bibliothèque Saint-Marc (1556-57) et l'église San Giorgio Maggiore (1562-63). Il est, avec Le Titien (c.1488-1576) et Le Tintoret (1518-1594), l'un des grands peintres vénitiens de l'Art maniériste, célèbres pour leur travail de la couleur et de la touche, fortes et vibrantes.
Véronèse développe des visions en contre-plongée (peintures au plafond) ainsi que la profondeur des scènes (corps étendus de trois-quarts, décor en perspective). Il place souvent ses personnages sur fond de paysage grandiose ou d'architecture théâtrale (palais, ruines antiques) sur des supports de grands formats (tableaux, fresques). Il réalise notamment de nombreux repas du Christ (Repas d’Emmaüs, Noces de Cana, Repas chez Simon, La Cène, Repas chez Lévi), dans de grandes compositions scénographiques (palais, loggia ouvrant sur le ciel) où la scène se déroule avec de nombreux personnages individualisés, animés et expressifs (portraits de contemporains) et un grand luxe de détails (costumes, accessoires) qui donnent à l'ensemble l'ambiance somptueuse des fêtes de l'aristocratie vénitienne.
Interrogé par le tribunal de l'Inquisition, à propos d'une commande d'un tableau de La Cène (ré-intitulé, Le Repas chez Lévi, 1573), sur ses « fantaisies » (ajout d'un chien, de bouffons, de hallebardiers allemands) , il répond : « Nous autres peintres, nous prenons les mêmes libertés que les poètes et les fous ».
Sala a crociera, partie sud, arcade peinte du mur oriental : chien en trompe-l’œil, fausse arcade et balcon ouvrant sur un paysage
orné de ruines antiques et animé par la présence de petits personnages.
Sala a crociera, partie sud, arcade peinte du mur occidental : détail du paysage et des figures.
SUR LA VILLA BARBARO DE MASER
VOIR LES VIDÉOS DE LA CONFÉRENCE DE
JEANNE GUYON DE CHEMILLY, PROFESSEUR D'ARTS PLASTIQUES DU LYCÉE CLAUDE BERNARD DE VILLEFRANCHE/SAÔNE
UN DOSSIER TRÈS COMPLET RÉALISE PAR GENEVIÈVE BLONS, PROFESSEUR D'ARTS PLASTIQUES AU LYCÉE HONORÉ D'ESTIENNE D'ORVES DE NICE
LE RÉSEAU CANOPÉ A ÉDITÉ DÉBUT 2015 L' OUVRAGE DE
ANNE-SOPHIE MOLINIÉ, LES FRESQUES DE LA VILLA BARBARO, VÉRONÈSE
VÉRONÈSE (Paolo CALIARI, 1528-1588), Autoportrait (?), vers 1558-1563,
huile sur toile, 63x51 cm, Saint-Pétersbourg (Russie), Musée de l'Ermitage.
Après Vérone, il s'installe à 25 ans à Venise où il réalise notamment des œuvres pour l'église San Sebastiano (dès 1555-56), le Palais des Doges (1555-56 puis 1574-82), la Bibliothèque Saint-Marc (1556-57) et l'église San Giorgio Maggiore (1562-63). Il est, avec Le Titien (c.1488-1576) et Le Tintoret (1518-1594), l'un des grands peintres vénitiens de l'Art maniériste, célèbres pour leur travail de la couleur et de la touche, fortes et vibrantes.
Véronèse développe des visions en contre-plongée (peintures au plafond) ainsi que la profondeur des scènes (corps étendus de trois-quarts, décor en perspective). Il place souvent ses personnages sur fond de paysage grandiose ou d'architecture théâtrale (palais, ruines antiques) sur des supports de grands formats (tableaux, fresques). Il réalise notamment de nombreux repas du Christ (Repas d’Emmaüs, Noces de Cana, Repas chez Simon, La Cène, Repas chez Lévi), dans de grandes compositions scénographiques (palais, loggia ouvrant sur le ciel) où la scène se déroule avec de nombreux personnages individualisés, animés et expressifs (portraits de contemporains) et un grand luxe de détails (costumes, accessoires) qui donnent à l'ensemble l'ambiance somptueuse des fêtes de l'aristocratie vénitienne.
Interrogé par le tribunal de l'Inquisition, à propos d'une commande d'un tableau de La Cène (ré-intitulé, Le Repas chez Lévi, 1573), sur ses « fantaisies » (ajout d'un chien, de bouffons, de hallebardiers allemands) , il répond : « Nous autres peintres, nous prenons les mêmes libertés que les poètes et les fous ».
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POUR EN SAVOIR PLUS SUR
L'ART ITALIEN DE LA PÉRIODE MODERNE
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ET SES PISTES PÉDAGOGIQUES EN ARTS VISUELS
POUR EN SAVOIR PLUS
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LES FRESQUES DE LA VILLA BARBARO DE MASER
- PALLADIO Andrea (1508-1580), Villa Barbaro, Maser, I quattro libri dell'architettura , Venise, 1570,
Livre 2, page 51, illustration gravée sur bois et texte imprimé, 21,6x29,8 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art.
Livre 2, page 51, illustration gravée sur bois et texte imprimé, 21,6x29,8 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art.
Sur la vue en élévation montrant le projet initial, des groupes de trois statues couronnent les trois frontons.
Le décor de la Villa (construite vers 1555-1558) est réalisé en 1560-61 par Véronèse (Paolo Caliari), assisté de son frère cadet Benedetto Caliari (1538-1598) et de ses élèves.
Le programme iconographique mêle la culture antique (scènes mythologiques, dieux olympiens, nymphes et muses, scènes allégoriques, vocabulaire architectural) et la culture chrétienne (scènes religieuses, Sainte Famille) et les fusionne habilement (Harmonie, Vertus) pour évoquer la culture, la foi, l'amour, la famille et le domaine agricole des frères Barbaro.
Plus qu'ailleurs, Véronèse adopte ici une palette claire et lumineuse (architectures et sculptures blanches en trompe-l’œil, ciels bleutés et nuagés), rehaussée des contrastes colorés, acidulés et brillants des vêtements et tentures et des dorures des statues et objets.
Le décor mural est concentré au premier étage de la maison de maître (l'étage noble) dans les espaces de réception et plus encore dans les appartements privés.
L'entrée se fait par les escaliers de la loggia pour aboutir à un palier (situé à l'extrémité nord de la Sala a Crociera) qui relie et dessert les deux bâtiments :
Plan d'ensemble de la Villa Barbaro avec indication des salles ornées de l'étage.
Du fait de la configuration des lieux (pente de la colline), les salles sud dominent le paysage d'un étage,
alors que les salles nord se retrouvent de plain-pied avec la cour arrière et le ninfeo.
Maquette de la Villa Barbaro : partie centrale et vue de l'étage des salles ornées.
Les salles sont majoritairement voûtées en plein cintre mais ce plein cintre est surbaissé dans les deux stanze di Bacco et dell'Amore,
et la carrée de la Sala a crociera est couverte d'une voûte d'arêtes.
Les deux pièces les plus au sud, Stanza di Bacco et Stanza del Tribunale d'Amore (environ 25 m2 chacune),
sont percées d'une porte et de trois fenêtres (1 au sud et 2 aux extrémités du mur extérieur) et pourvues d'une grande cheminée face à la porte.
La Sala a crociera est éclairée d'une porte-fenêtre dans le mur sud (en plein cintre) et à l'extrémité de chaque croisillon (est et ouest).
La Sala dell'Olimpo (40 m2 environ et de grande hauteur sous plafond) est percée d'une haute arcade d'entrée au sud,
de deux portes (murs est et ouest), et de deux étages de baies au nord (une porte-fenêtre centrale, accostée de deux fenêtres,
est surmontée d'un ensemble de trois plus petites baies dont celle du centre est en plein cintre).
Les deux pièces attenantes à la Sala dell'Olimpo, Stanza della lucerna et Stanza del Cane, sont de petites dimensions (15 m2 environ), percées de deux portes (murs est et ouest) et sont éclairées par l'étagement d'une grande baie surmontée d'une plus petite, percées dans le mur nord.
- au sud les salles de réception, avec une salle en croix (Sala a Crociera) encadrée de quatre petites pièces,
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Sala a crociera : vue de la nef dans l'axe sud-nord avec les quatre pièces
avec à l'ouest, la Stanza di Bacco et à l'est la Stanza del Tribunale d'Amore,
au centre la croisée et plus au nord la Sala dell' Olimpo et l'ouverture sur la cour arrière.
Sala a crociera : la galerie (vue dans l'axe nord-sud de la nef), ornée d'arches
ouvrant sur des paysages bucoliques ponctués de ruines antiques, glorifie le monde antique et l'environnement agricole.
Sala a Crociera : Victoire ailée de l'écoinçon d'une fausse arcade de la nef.
(N.B. : Véronèse a déjà utilisé un décor de Victoires ailées dorées dans les écoinçons des caissons
du plafond de l'église San Sebastiano de Venise, en 1556 ; il reprendra ce décor dans les arcades de la grande toile du Repas chez Lévi, 1573).
orné de ruines antiques et animé par la présence de petits personnages.
Sala a crociera, partie sud, arcade peinte du mur occidental : détail du paysage et des figures.
Dans la Sala a Crociera, tout est peint, en dehors de vrais frontons couronnant les portes et des moulures de l'entablement continu et des voûtes dépourvues de décor (non réalisé ou disparu) : murs ornés d'architectures ombrées en trompe-l'oeil, colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens, masques, camées en grisaille ornés de scènes équestres au cavalier en armure, fausses portes à personnages, fausses arcatures plein cintre aux écoinçons ornés de figures dorées ailées (Victoires), fenêtres aux balcons à balustres rivalisant avec les vraies ouvertures et leur vue mais ouvrant sur des paysages imaginaires (arcadiens), niches profondes des croisillons contenant les figures colorées et ambiguës de huit musiciennes, représentations d'animaux et d'objets. La présence de vrais éléments en stuc sculptés au-dessus des fausses portes et d'une vraie corniche renforce la cohésion et l’ambiguïté de l'ensemble et montre la complicité entre Véronèse et Alessandro Vittoria dans le programme décoratif.
Sala a crociera, vue du côté occidental, croisillon (mur sud) et nef.
La galerie dans l'axe est-ouest (croisée et croisillons) est ornée de musiciennes, symboles des arts et de l'Harmonie qui flanquent par paires de vraies portes du côté nord (cagibis) et de fausses portes (peintes) du côté sud. Aux extrémités des deux galeries, les portes-fenêtres sont cependant accostées de trophées militaires (lances complètes ou brisées, drapeaux, trompettes) évoquant le prestige de la République de Venise et de l'ancêtre médiéval (XII° s.) de la famille Barbaro.
Sala a Crociera : musicienne au tambourin (mur nord du croisillon oriental) et musicienne à la lyre (mur nord du croisillon occidental).
Deux par deux, les huit musiciennes, symboles de l'harmonie, flanquent chacune des portes (vraies et fausses) du bras horizontal de la croix (croisillons). Elles esquissent dans leur niche un pas de danse et se préparent au concert, tenant ou accordant leur instrument de musique (tambourin, tambour béarnais, trombone, flûte, violon, luth, hautbois, lyre). Leur posture déhanchée est variée et leur vêtement coloré et contemporain accroche la lumière (en contraste avec les éléments d'architecture monochrome) alors que leur débordement et leur ombre portée renforcent l'effet d'apparition.
(N.B. : l'oeuvre de Véronèse comporte de nombreuses figures peintes dans une niche : saints, personnages mythologiques et allégories).
Ces figures évoquent de nombreuses figures de la Renaissance et notamment les figures en pied dans des niches et les anges musiciens de retables et peintures murales. Citons les Anges musiciens (c.1480) de Melozzo da Forli (1438-1494) accompagnant l'Ascension du Christ de l'abside de la basilique des SS Apôtres à Rome (fresques déposées à la Pinacothèque Vaticane) et les Deux anges musiciens au luth et vielle dans des niches (c.1483-1508, actuellement à la National Gallery de Londres) d'Ambrogio de Predis (c.1455-c.1508), accostant le panneau central du Retable de la Vierge aux rochers (peint par Léonard de Vinci) pour la chapelle de l'Immaculée Conception de l'église San Francesco de Milan.
Sala a Crociera, Jeune page entrant (mur nord du croisillon oriental), et, Jeune fille passant la tête par une fausse porte (mur sud du croisillon occidental), Lances et bannières (angle sud-ouest du croisillon occidental).
Sans cesse, Véronèse va jouer sur des jeux de masquage pour donner l'illusion de la profondeur : personnage, statue, animal ou objet en avant ou en arrière d'une porte, d'une colonne ou d'une balustrade. Ces éléments amènent également des instants de vie et la présence d'un monde peint parallèle à celui des vivants, tout en reflétant les habitants de la famille Barbaro. Le visiteur se voit confronté à des architectures et des personnages à taille réelle et entre dans un monde symbolique, à l'image des faux personnages par leur fausse porte.
dont le Salon orné de Bacchus (Stanza di Bacco), côté ouest
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Sur la voûte de la Stanza di Bacco, la scène centrale est ornée de l'Enseignement du vin par Bacchus, avec quatre divinités (les quatre saisons de la vigne ?) reposant sur les nuées, dans quatre postures différentes (dont Vertumne et Priape ou bien les dieux Lares ?), notamment Bacchus (automne) et la vendange (au centre), et Saturne allongé (hiver, image physique et intellectuelle de Daniele Barbaro ?), avec de fabuleux raccourcis des corps dont ceux des putti ;
De chaque côté de la scène centrale de la voûte, des décors de treilles chargées de raisin se détachent sur le ciel, avec probablement une allusion au domaine viticole de la Villa.
(N.B. : avec l'Automne, la Stanza di Bacco évoque le Printemps et l'Eté, tant par des allégories (Vénus, Cérès) que par des représentations réalistes de récoltes de fruits (pêches de l'été et raisins et pommes de la fin de l'été et du début de l'automne).
Stanza di Bacco, décor de treille de la voûte (axe sud-nord) et décor du mur du fond (nord) avec une fausse fenêtre ouvrant sur un Paysage avec villa au bout d'une allée arborée animée. Le paysage se continue dans la fausse petite fenêtre située au-dessus de la corniche mais également au-dessus des vraies fenêtres.
Sur les murs de fausses fenêtres ouvrent sur des paysages, des inclusions de faux-marbre et de fausses architectures aux chapiteaux ioniques, des niches et des statues qui encadrent notamment la grande cheminée du mur ouest réalisée par Alessandro Vittoria.
Stanza di Bacco, détail de la cheminée accostée de figures peintes en grisaille ;
détail du décor de la fausse fenêtre du mur nord, ouvrant sur Paysage avec villa, au bout d'une allée arborée animée.
Au centre de la cheminée se lit l'inscription suivante, en relation au feu : IGNEM IN SINU/NE ABSCONDAS" ("Ne cache pas le feu en ton sein"), citation biblique (Proverbes 6, 27), contre la convoitise et le péché.
Stanza di Bacco, dans l'angle nord-est de la pièce, fausse sculpture et faux tableau masqués par de fausses colonnes ;
au-dessus de la corniche dominant la porte (mur oriental), les figures d'Apollon et Vénus.
et le Salon de l'Amour conjugal ou du Tribunal de l'Amour (Stanza del Tribunale d'Amore), côté est
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Stanza del Tribunale d'Amore, sur la voûte, se déroulent les vues latérales de treilles en perspective débouchant sur le ciel (comme à la Stanza di Bacco) et la scène centrale du Tribunal de l'Amour, avec le juge Hymen, sur les nuées, accosté de Junon et Vénus, face à la jeune mariée agenouillée entre son mari (Giustinia et Marcantonio Barbaro ?) et son défenseur. Deux putti voletant jettent des fleurs, et un troisième présente une couronne de myrte (symbole de Vénus) annonçant l'issue heureuse du procès (mariage).
(N.B.: cette scène n'est pas sans évoquer une oeuvre plus tardive de Véronèse, L'Union heureuse, Allégorie de l'Amour, c.1570-1575, oeuvre conservée à la National Gallery de Londres).
Stanza del Tribunale d'Amore, sur les murs, alternent fausses architectures et paysages, niches à statues, décor de treilles et objets.
Une cheminée (comme dans la Stanza di Bacco mais positionnée sur le mur oriental) est accostée des fausses statues de la Concorde et de l'Harmonie et est dominée par un trio de musiciennes (allégorie de la Musique/Harmonie).
L'inscription en rapport au feu est cette fois la suivante : IGNEM GLADIO/NE FERIAS ("Ne remue pas le feu avec l'épée", sentence pythagoricienne qui renvoie à la prudence et l'humilité ("Ne pas exciter la colère et l'indignation des puissants).
Stanza del Tribunale d'Amore, face à ce trio de musiciennes, au-dessus de la porte (mur ouest), des putti transportent l'argenterie (allégorie de la Fécondité/Abondance/Charité).
Allégorie de l'Abondance, dessin préparatoire de Véronèse, crayon et encre, 19,1x28 cm,
Naples, Museo Nazionale di Capodimonte.
Stanza del Tribunale d'Amore, Balai et chaussures déposés, angle sud-ouest, partie basse.
De même que pour les figures, Véronèse affectionne la représentation d'objets qui semblent négligemment posés là pour un instant, donnant plus de réalité à la scène, rompant le rythme des architectures et affirmant par leur oblicité, leur raccourci et leurs ombres, la profondeur
- au nord, donnant sur le nymphée et la cour fermée, le Salon orné de l'Olympe (Sala dell' Olimpo), accosté de chaque côté de pièces privées en enfilade,
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Sala dell'Olimpo, mur oriental et vue des pièces en enfilade jusqu'à la fausse porte peinte au portrait de chasseur.
Dans la Sala dell'Olimpo, se retrouvent sur les murs des ouvertures sur des paysages fictifs, de fausses architectures à chapiteaux corinthiens (comme dans la Sala a crociera) et de fausses statues. Au-dessus se note un décor de balcons à balustres et de colonnes torses où se font face des personnages accompagnés d'animaux, d'une part une femme, souvent identifiée comme l'épouse de Marcantonio Barbaro, Giustinia, accompagnée de la nourrice de ses enfants, d'un petit chien et d'un perroquet, et d'autre part deux enfants, accompagnés d'un chien et d'un singe. Les deux lunettes latérales offrent une représentation, deux à deux, des Quatre Saisons. Sur la voûte se découvrent les Quatre Eléments qui encadrent les Dieux de l'Olympe dans l'octogone central qui s'ouvre sur le ciel.
avec le Salon orné du Chien (Stanza del Cane), côté ouest
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Dans la Stanza del Cane, là encore fausses architectures à chapiteaux ioniques et vues de paysages imaginaires alternent sur les murs. Au centre de la voûte, une allégorie de La Fortune, accompagnée des figures féminines de l'Ambition (ou de la Noblesse) et de l'Envie (ou du Vice).
(N.B. : on peut penser également à la Fortune accordant ses bienfaits à Venise, jalousée par les autres cités).
En-dessous, les scènes allégoriques formées chacune de deux figures, La Chance couronnant un homme endormi (le Mérite ?) (mur ouest) et Le Temps (Saturne) et l'Histoire (mur est).
Le mur du fond (mur sud), conçu comme une conque absidale, est dominé par une Sainte Famille, avec la Vierge à l'Enfant Jésus accostée de Jean-Baptiste enfant et des Saints Joseph et Catherine (Mariage mystique). Une grande fenêtre rectangulaire ouvre sur un paysage bleuté.
Stanza del Cane, devant le balcon de la fenêtre du mur sud, un Chien assis qui a donné son nom au Salon, et le point de vue élevé d'un Paysage portuaire. Ce paysage traduit bien la conception de ce thème à la Renaissance : vue sereine grandiose au ciel prédominant, présence aquatique, affirmation de l'architecture, jeu spatial des arbres ainsi que des obliques qui guident dans la profondeur, perspective atmosphérique avec le blanchiment des couleurs avec l'éloignement, intérêt à la lumière, sensation de plans découpés et superposés (sol, mer, montagnes, ciel).
Détail d'un autre Paysage du Salon (mur est), montrant la présence de personnages et d'animaux donnant vie à l'ensemble.
Dans l'ensemble de la Villa, les paysages illusionnistes qui se découvrent par les fausses fenêtres rivalisent avec les fenêtres et les vues réelles du paysage environnant et cherchent à démontrer la supériorité de l'art. Il y a dans les salles étudiées un total de 26 grands paysages (3 dans la Stanze di Bacco et d'Amore, 6 dans la Sala a crociera, 4 dans la Sala dell'Olimpo et 5 dans les Stanze della Lucerna et del Cane).
et le Salon de la Lampe (Stanza della Lucerna), côté est
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Stanza della Lucerna: sur la voûte, une scène allégorique centrale montrant La Foi (accostée de la Bible) et la Charité guidant l'homme mortel vers l'éternité divine.
Les parties latérales de la voûte sont exceptionnellement ornées d'un décor de grotesques (rejeté par Daniele Barbaro selon les préceptes de Vitruve) au centre duquel volètent des anges ou putti ; l'un d'eux (côté sud) surgit du ciel et pénètre dans l'espace du plafond pour tenir la vraie Lampe de la Foi qui a donné son nom au Salon.
Stanza della Lucerna, sous la corniche (mur est), une Allégorie de la Force (Courage, Hercule) et de la Prudence (Sagesse, Vertu) ;
La Sainte Famille (au centre de la lunette du mur sud en forme d'abside, comme dans la Stana del Cane), avec ici la Vierge à l'Enfant Jésus (blond), accostée de Joseph et d'une servante.
et aux extrémités est et ouest du bâtiment, l'autoportrait de Véronèse et le portrait de sa femme Elena (?).
Autoportrait de Véronèse (extrémité est de l'étage) de retour de la chasse, accompagné de ses lévriers (qui déborde du cadre de la porte),
et Portrait d'Elena Badile à l'éventail (fille de son premier maître) que Véronèse épouse en 1566 (extrémité ouest de l'étage).
Cette identification est cependant mise en doute et il pourrait s'agir de Marcantonio Barbaro
revenant de la chasse (L'Automne ?) et de son épouse, Giustina Giustiniani, revenant du jardin (l'Eté ?).
Les figures en pied sont plus grandes que nature pour jouer avec la perspective de l'enfilade des pièces
et elles se détachent, dans le cadre d'une fausse porte ouverte sur fond de paysage.
(N.B. : Véronèse a peint un autre chasseur dans l'encadrement d'une porte, sur le panneau du Fauconnier, c.1560 (?), conservé à Toulouse, Musée de la Fondation Bemberg).
VOIR UN EXTRAIT DE LA VIDÉO (3 MN 20, 2009)
DU FILM DE STAN NEUMANN PRÉSENTANT
LES FRESQUES DE VERONESE
A LA VILLA BARBARO DE MASER
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