LYCÉE APOLLINAIRE DE NICE - DOSSIER DE LUCAS PRÉSENTÉ AU BACCALAURÉAT DE JUIN 2017 - OPTION ARTS PLASTIQUES DE SPECIALITÉ - PRODUCTION N°1 - Sujet : Monument à mon objet préféré. Choisissez un objet que vous appréciez et consacrez-lui un projet de monument. Dimensions et techniques libres. Monument au couteau. Installation (en référence à Roue de bicyclette de Marcel Duchamp) avec un assemblage (160x60x60 cm) d'objets (luminaires, couteaux) peints en noir, posé au sol.
PRODUCTION N°2 - Sujet : Rouleau(x).
Réalisez une production constituée partiellement ou totalement de rouleaux, de matière identique ou différente.
Dimensions et techniques libres.
Installation (en référence àLa Porte de l'Enfer de Rodin), papier aluminium (recouvrement, modelage) sur armoire (220x130x50 cm).
PRODUCTION N° 3 - Sujet : Métamorphose du lieu. Œuvre in situ ou projet.
Dimensions et techniques libres.
Maquette (80x40x20 cm) du projet (jardinage dans un musée, au milieu d'oeuvres du XIX° siècle), technique mixte.
PRODUCTION N°4 - Sujet : Livre(s).
Votre intervention visera à passer le(s) livre(s) du statut d’objet du quotidien à celui d’objet d’art.
Production en volume. Dimensions et techniques libres.
Installation (d'environ 170x150x120 cm) (en référence à Roue de bicyclettede Marcel Duchamp) au sol de bois (arbre) ou de ses dérivés (chaise, papier) reliés entre eux.
PRODUCTION N°5 - Sujet : Projet video avec la plasticienne Emmanuelle Nègre.
Réalisez un générique, une bande-annonce ou un court-métrage adapté au genre de film de votre choix (policier, horreur…).
Possibilité de mêler images, sons et textes capturés et images, textes et sons personnels.
Vidéo maxi 2 mn 30.
Générique, film expérimental, couleur, sonore, 1minute 28 (images et sons créés).
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PRODUCTION N° 6 - Sujet : Cosmos. Dimensions et techniques libres. Technique mixte (peinture, collage de matières dont nourriture) sur format Raisin.
PRODUCTION N° 7 - Sujet : Fragment. Dimensions et techniques libres. Dessin au marker noir sur format Raisin.
PRODUCTION N° 8 - Sujet : Chute (corps, objet ou matière). Dimensions et techniques libres. Technique mixte (peinture, collage, petits éléments, nourriture) sur format Raisin.
VOIR LA VIDÉO (2010, 7 MN 44) POSTÉE PAR JOEL HOCBERG SUR YOUTUBE DE LA PERFORMANCE FONDATRICE DE JOHN CAGE (1912-1992), 4'33", 1952, INTERPRÉTÉE POUR LA PREMIÈRE FOIS PAR MARC TUDOR LE 29 AOÛT 1952,
ET RÉINTERPRÉTÉE ICI EN 1952 PAR WILLIAM MARX, PALM DESERT (CALIFORNIA), McCALLUM THEATRE.
La performance qui confronte le spectateur au silence de la salle de concert
- à son propre silence et à ses qualités musicales - était avant tout une expérience sur le découpage du temps,
la compréhension des sons contingents de l'environnement, le hasard, la participation du public et la réduction à un langage musical minimal.
A la fin des années 1950 (1958-1960), émerge, à New York, un groupe de jeunes artistes néo-dadaïstes (influencé par Marcel Duchamp - en vie et à New York - et le Dadaïsme), musiciens, plasticiens et écrivains trentenaires, qui suivent pour la plupart les cours du musicien et compositeur d'avant-garde John Cage (1912-1992), à la New School for Social Research, et forment en 1959 le "New York Audio Visual Group".
VOIR LA VIDÉO (1960, 3 MN 58) POSTÉE PAR NaVe for EVa SUR YOUTUBE AVEC JOHN CAGE (1912-1992) INTERPRÉTANT WATER WALK, 1960,
DANS UNE ÉMISSION POPULAIRE DE LA TÉLÉVISION AMÉRICAINE.
Parmi ces artistes, citons George Brecht (1926-2008), La Monte Young (né en 1935) Alison Knowles (née en 1933) ou Dick Higgins (1938-1998).
De décembre 1960 à juin 1961, ils organisent des "events" ("événements") bâtis autour d'un "score" (partitions, instructions, souvent court protocole de quelques lignes permettant à l'oeuvre d'être rejouée par son auteur ou d'autres artistes), autour de La Monte Young et de Yoko Ono (née en 1933) et du studio de cette dernière, et de George Maciunas (1931-1978) et de sa Galerie A/G.
- LA MONTE YOUNG (né en 1935), Composition 1960 #3, 1960,
New York, MoMA.
- LA MONTE YOUNG (né en 1935), Composition 1960 #5, 1960,
New York, MoMA.
- Le studio de Yoko Ono (née en 1933), New York, 112 Chambers Street, hiver 1960-1961,
avec de gauche à droite : Yoko Ono, Simone Forti, John Cage, David Tudor, un inconnu, La Monte Young, Toshi Ichiyanagi, Toshi Mayazumi, Isamu Noguchi et un autre inconnu.
En 1961, George Maciunas commence à rédiger un manifeste du groupe, "An Anthology", qui paraîtra en 1963, et définit ce qui réunit ses spécificités, « opérations de hasard, art concept, anti-art, indéterminé, improvisations, œuvre sans signification, désastres naturels, plans d'actions, histoires, diagrammes, musique, poésie, essais, compositions de danse et composition mathématique ». Il choisit, la même annéele nom de "Fluxus", à partir du mot "flux", notamment en référence à l'écoulement organique du corps, pour « purger le monde de la maladie bourgeoise, de la culture "intellectuelle", professionnelle et commercialisée ». George Maciunas voit dans ce mouvement des objectifs socio-politiques : Fluxus «est contre l’art en tant que support de l’ego de l’artiste… et tend donc à l’esprit du collectif, de l’anonymat et à l’ANTI -INDIVIDUALISME».
- MACIUNAS George (1931-1978), Trio for Ladder, Mud and Pebbles (Trio pour échelle, boue et cailloux), 1962,
15x26 cm, New York, MoMA.
- MACIUNAS George (1931-1978), Manifeste Fluxus, 1963,
tract distribué lors du Festival Fluxus, Düsseldorf, 2 et 3 février 1963,
New York, MoMA.
Traduction des phrases manuscrites :
"Purger le monde de la maladie bourgeoise, de la culture "intellectuelle, professionnelle et commercialisée,
PURGER le monde de l'art mort, de l'imitation, de l'art artificiel, de l'art abstrait, de l'art illusionniste, de l'art mathématique,
PURGER LE MONDE DE L'EUROPÉANISME" !
PROMOUVOIR UN DELUGE ET UN COURANT REVOLUTIONNAIRE DANS L'ART,
Promouvoir l'art vivant, l'anti-art, promouvoir la RÉALITÉ DU NON ART afin qu'il soit saisi par tout le monde, et pas seulement par les critiques, les dilettantes et les professionnels.
FONDRE les cadres culturels, sociaux et politiques de la révolution en un front et une action uniques".
Détachées de l'art traditionnel et des circuits institutionnels, les créations se veulent provocatrices, humoristiques, éphémères (flux ; difficiles à conserver) et en lien avec le hasard, décloisonnant les arts (musique, théâtre, poésie, danse, performance, installation...) et les arts et les sciences, renonçant à la valeur de l'oeuvre d'art, marqué par l'intérêt des arts et philosophies non occidentales, ainsi que pour le concept, le langage, le processus, fusionnant l'art et la vie ("tout est art"), axées sur le banal et le quotidien (gestes, objets, choses, nourriture, silences, bruits), la performance et le divertissement d'un public actif (chacun est un artiste). Le mouvement est international dès les premières années, avec l'artiste coréen Nam June Paik (1932-2006) (alors en Allemagne et qui rencontre John Cage dès 1958), les artistes japonais (par l'intermédiaire de Yoko Ono) comme Ay-o (né en 1931) ou Toshi Ichiyanagi (né en 1933) puis les artistes allemands avec l'installation de George Maciunas à Wiesbaden dès 1961 et la création en Allemagne du premier groupe officiel Fluxus en 1962. George Maciunas organise, avec les moyens du bord et dans des lieux non-institutionnels (théâtres, salles de concert, rues), une série de concerts et d'événements Fluxus en Europe entre 1962 et 1963, "Fluxus Internationale Festspiele neuester Musik" (Wiesbaden, Copenhague, Paris, Düsseldorf, Amsterdam, la Haye, Nice) et des galeries s'y multiplient à la même époque.
- Programme du Festival Fluxus de Wiesbaden, du 1er au 23 septembre 1962, New York, MoMA.
- MACIUNAS George (1931-1978), HIGGINS Dick (1938-1998), VOSTELL Wolf (1932-1998), PATTERSON Benjamin (1934-2016) & WILLIAMS Emmett (1925-2007), performing Philip Corner’s Piano Activities,
at Fluxus Internationale Festspiele Neuester Musik, Weisbaden, 1962,
Photograph by Hartmut Rekort.
VOIR LA VIDÉO (1962, 5 MN 54) POSTÉE PAR MODU LUM SUR YOUTUBE
FLUXUS FESTIVAL, WIESBADEN, 1962.
Au-delà des Etats-Unis, les groupes Fluxus se développent notamment en Allemagne, autour de Nam June Paik, Wolf Vostell (1932-1998) et Joseph Beuys (1921-1986) et en France, autour de Robert Filliou (1926-1987), Daniel Spoerri (né en 1930) et surtout de Ben (Vautier, né en 1935) qui organise à Nice, en 1963, le "Fluxus Festival of Total Art". L'organisation de festivals Fluxus perdure avec notamment, en 1964, "Fully Guaranteed 12 Fluxus Concerts" à New York et, "Festival der neuen Kunst" à Aachen (Aix-la-Chapelle, Allemagne).
- Affiche du Festival Fluxus d'art total et du comportement à Nice, Nice, 25 juillet-3 août 1963,
Molvena, Fondazione Bonotto.
VOIR LA VIDÉO (1963, 0 MN 33) POSTÉE PAR LA VILLA ARSON SUR VIMEO, AVEC LES PERFORMANCES DE LA MONTE YOUNG (NÉ EN 1935), DRAW A STRAIGHT LINE AND FOLLOW IT (1960), BEN (NÉ EN 1935), HOMME COUCHÉ, NICE, FLUXUS FESTIVAL OF TOTAL ART, 1963.
a
George Maciunas rentre à New York en 1963. Il réalise et édite en série les "Fluxboxes" (boîtes contenant des textes et objets) individuelles ou collaboratives des artistes (George Brecht, Yoko Ono, Ben, Robert Filliou, Christo, Takako Saito...), gardant ainsi trace des "events" ou de leur "score". Il crée également la revue "Fluxus" dès 1964. Quatorze films, conçus par des artistes Fluxus entre 1962 et 1964, sont compilés par lui dans l'anthologie, "Fluxfilm". Entre 1962 et 1970, une quarantaine de films sont réalisés au total : bandes dont la durée varie de quelques secondes à douze minutes destinées à être projetées en boucle à l’intérieur de cubes délimités par des draps blancs appelés, "Flux space centers" et jouant souvent sur des actions étirées par le ralenti (Nam June Paik, Dick Higgins, George Maciunas, Yoko Ono, George Brecht, Robert Watts, Wolf Vostell, Ben Vautier...).
- MACIUNAS George (1931-1978), Products for Fluxus editions, 1964,
photographie arentique noir et blanc, 48,5x48 cm, New York, MoMA.
- BRECHT George, Solo for Violin, Viola, Cello, or Contrabass (1962), 1964,
performed during Fully Guaranteed 12 Fluxus Concerts, Concert no. 5, Fluxhall, 359 Canal St., New York, April 25, 1964,
photographie argentique, 19x19 cm, New York, MoMA.
- KNOWLES Alison (& BEN), Music by Alison, 1964,
performed during Fully Guaranteed 12 Fluxus Concerts, New York, May 23, 1964,
photographie argentique, 36x28,5 cm, New York, MoMA.
- BEUYS Joseph (1921-1986), Festival der neuen Kunst, le 20 juillet 1964,
brandissant un crucifix sur pneumatique après avoir été frappé par un étudiant excédé d'avoir reçu de l'acide sur ses vêtements (avant de distribuer du chocolat aux spectateurs puis, une fois la manifestation stoppée par la police, de discuter avec les étudiants jusqu'au petit matin).
Après avoir exécuté un morceau d'Erik Satie, Beuys a accordé le piano à l'aide de divers objets et matières jetés à l'intérieur, a fait fondre sur un réchaud des plaques de graisse et a renversé un flacon d'acide qui est tombé et a éclaté au sol.
- BEN (né en 1935), Rentrer dans l'eau tout habillé avec un parapluie, performance, 1964/72,
texte et photos noir et blanc, sur panneau 75x75 cm.
VOIR LA VIDÉO (1964, 8 MN) POSTÉE SUR DAILYMOTION, NAM JUNE PAIK (1932-2006), ZEN FOR FILM (FLUXFILM n°1), 1964, INSTALLATION AVEC FILM 16 MM, VIERGE, SILENCIEUX, EN BOUCLE. C'est un film-dispositif (présence du projecteur et de la pellicule), un film en train de se faire (la pellicule prenant la poussière et se rayant au fur et à mesure des projections).
- SAITO Takako (née en 1929), Spice Chess (série Smell Chess, Fluxchess, Fluxus Box), vers 1965,
boite à jeu d'échec en bois où les pions, tous identiques (petits cubes fermés par un bouchon en liège),
sont identifiables par leur odeur d'épice, 32x32x6 cm,
Blois, La Fondation du Doute, Collection Ben Vautier.
- Fluxus newspaper no. 7, 1966,
avec sur la page de gauche, Do it yourself Fluxfest Presents Yoko Ono & Dance Co,
55,7x43,1 cm, New York, MoMA.
VOIR LA VIDÉO (1965, 0 MN 56) POSTÉE PAR LEILA DJUHERIC SUR YOUTUBE
YOKO ONO (NÉE EN 1933), CUT PIECE, 1964/1965, NEW YORK, CARNEGIE HALL, 21 MARS 1965.
Performance durant laquelle l'artiste, assise sur scène dans la posture traditionnelle de la femme japonaise, immobile et impassible, invite les spectateurs, un par un, à prendre une paire de ciseaux pour découper et garder un morceau de ses habits. Cette performance, effectuée au Japon en 1964, s'est répétée à New York en 1965, à Londres en 1966 puis dans les décennies suivantes.
- FILLIOU Robert (1926-1987), Optimistic Box #3 (Fluxus Box), 1969,
hommage à Marcel Duchamp, boîte manipulable, jeu d'échec pliable en bois, deux étiquettes imprimées
(couvercle : "So much the better if you can't play chess" ; intérieur vide : "You won't imitate Marcel Duchamp"), 6,5x12x2,8 cm.
En 1964, Nam June Paik quitte l'Allemagne pour New York et y rencontre la violoncelliste Charlotte Moorman (1933-1991) avec qui il va collaborer. George Brecht s'installe en France en 1965, à Villefranche/Mer où il dirige avec Robert Filliou une galerie (atelier-boutique) nommée "La Cédille qui sourit", jusqu'en 1968. La Monte Young et sa compagne plasticienne Marian Zazeela créent des "Dream Houses" dès 1966.
- BRECHT George (1926-2008) & FILLIOU Robert (1926-1987), La cédille qui sourit, 1969
boîte d'allumettes géante comprenant un ensemble de fiches cartonnées, un catalogue de photographies, un bloc de feuillets vierges de la « non-école de Villefranche » (échange inconscient d'information et d'expérience), une petite boîte d'allumettes comprenant 4 crochets.
20,6 x 16,5 cm, Städische museum Mönchengladbach.
VOIR LA VIDÉO (1969, 6 MN 59) POSTÉE PAR DRMARKALBURGER SUR YOUTUBE
NAM JUNE PAIK & CHARLOTTE MOORMAN, TV BRA FOR LIVING SCULPTURE AND CHAMBER MUSIC, 1969.
LA MONTE YOUNG (né en 1935, compositeur) et ZAZEELA Marian (née en 1940, plasticienne), Dream House, 1962-1969-1990, Lyon, MAC,
interaction entre musique (création générée en temps réel par un synthétiseur) et lumière (deux installations lumineuses et deux sculptures dont une en néon). La musique fait réagir de manière infime les mobiles suspendus conçus par Marian Zazeela. Pour l’auditeur, il s’agit de s’immerger littéralement dans le son pour en percevoir les nuances, une expérience invitant à la méditation, à être autant à l’écoute de soi qu’à l’écoute des sons. À l’intérieur de cet espace de plus de 500 m2 baigné de lumière et de musique, le visiteur vit des sensations inédites et une expérience incroyable de la durée, chacun pouvant y trouver sa place en s’asseyant ou en déambulant à son rythme tout en appréciant les modulations sonores provoquées par ses propres mouvements, aussi infimes soient-ils.
VOIR LA VIDÉO (2012, 0 MN 40) POSTÉE PAR GRAHAM MILN SUR YOUTUBE
DREAM HOUSE EXHIBIT IN LYON, FRANCE, MAC LYON, 2012.
Fluxus est davantage un état d'esprit qu'un mouvement et si certains membres sont officiellement exclus du groupe (en 1964 : Dick Higgins, Alison Knowles, Nam June Paik, Joseph Beuys, Wolf Vostell), ils n'en continuent pas moins à créer. D'autres artistes ne font pas officiellement partie du groupe mais partagent ce même état d'esprit et sont en contact avec ses membres. Si la grande époque de Fluxus semble résolument les années 1960, le mouvement perdure (events, festivals),officiellement jusqu'à la mort de George Maciunas en 1978 ("Fluxfuneral")mais en réalité bien au-delà, par ses membres et son état d'esprit.
Joann Sfar et David B. : Urani, la ville des mauvais rêves
Joann Sfar et David B., tous deux membres de L’Association, ont des styles très différents (collectif fondé en 1990 qui a révolutionné le rapport de la BD à l’autobiographique et aux expériences inédites). Le trait de David B. est très souple et net, tandis que celui de Joann Sfar est beaucoup plus libre et imprécis. Aussi, dans cet album en commun, Urani, la ville des mauvais rêves, ils ne cherchent pas à fondre leurs thèmes et dessin mais les séparent par des chapitres.
- Joann Sfar et David B. : Urani, la ville des mauvais rêves, pl 45.
David B. est un spécialiste de l’ésotérisme, des sociétés secrètes et du mystère. Joann Sfar est ici, plus dans l’action, dans les complots politiques. Chacun garde son héros. Sfar dessine seul le robot Urani. La narration, comme le style, restent un peu chaotique.
Collaboration sans suite mais qu’on retrouve dans d’autres projets des membres de L’Association.
Joann Sfar / Lewis Trondheim, etc. : Donjon
Donjon est un projet d’écriture/réalisation communes d’une parodie de Donjon & Dragon par Lewis Trondheim et Joann Sfar. Non seulement l’écriture est commune mais la réalisation graphique passe par une collaboration. Joann Sfar réalise des crayonnés qui sont ensuite réinterprétés par Lewis Trondheim.
- Joann Sfar : crayonné Donjon T2, pl 5, 1999.
- Lewis Trondheim & Joann Sfar : Donjon Zenith II Le roi de la bagarre, P 52, Delcourt, Paris, 1999.
- Joann Sfar : Donjon T2, pl 13, 1999.
- Lewis Trondheim & Joann Sfar : Donjon Zenith II, Le roi de la bagarre, p 60, Delcourt, Paris, 1999.
- Lewis Trondheim, Joann Sfar & Christophe Blain : Donjon Monster 7 :Mon fils le tueur, édition spéciale Delcourt, Paris, 2003.
- Lewis Trondheim, Joann Sfar & Killoffer : Donjon Monsters 9 : Les profondeurs, Delcourt, Paris, 2004.
- Lewis Trondheim, Joann Sfar & Carlos Nine : Donjon Monsters 8 - Crève-Cœur, Paris, 2004.
En terme de collaboration, Donjon va se développer. Joann Sfar réalise un après-Donjon : Donjon crépuscule ; Christophe Blain un avant-Donjon : Donjon potron-minet ; Manu Larcenet un Donjon comique : Donjon Parade. Puis des Donjons uniques seront confiés à d’autres dessinateurs ayant chacun leur propre style : Donjon monsters. La collaboration réunit donc plus de 22 dessinateurs officiels et 37 albums.
Mais cette diversification est virale. Il se crée sur le net un site Donjon Pirate, avec des auteurs publiant anonymement des planches imaginaires puis un site Donjon pirate pirate. Ce n’est plus de la collaboration, mais de la contamination. Lewis Trondheim finit par poser des interdictions, certains auteurs commençant à réaliser des Donjons entiers.
Chicou chicou
Chicou Chicou est une écriture commune sur Internet, racontant les mésaventures fictives d’une bande de potes de Château Gontier. Chacun des auteurs (gardant l’anonymat à l’époque) se répondant et poursuivant les histoires. Une sorte d’écriture interactive à dix mains.
Les styles des auteurs (Boulet, Lisa Mandel, Domitille Collardey, Aude Picault et Erwan Surcouf) diffèrent, permettant de les reconnaître. Les histoires évoluent, tiraillées par des intentions plastiques et narratives spécifiques. Boulet dira qu’il a fini par s’identifier à l'un des personnages.
Les auteurs savent également prendre
parti des spécificités de la lecture du blog sur Internet, avec déroulement
vertical et des innovations plastiques inattendues.