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dimanche 10 août 2025

1397-MIGRATIONS SAISONNIÈRES ENTRE NICE ET VICHY (1860-1900)


SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS




MIGRATIONS SAISONNIÈRES ENTRE NICE ET VICHY (1860-1900)



INTRODUCTION


Les recherches menées sur les photographes du XIX° siècle installés à Nice (Alpes-Maritimes), montrent que quelques-uns d'entre eux tenaient un atelier estival dans des stations thermales comme celles d' Aix-les-Bains (Savoie), Cauterets (Hautes-Pyrénées) ou encore Vichy (Allier).

La numérisation récente, sur Gallica, de la presse ancienne des Fonds patrimoniaux de Vichy, permet désormais de renseigner tout aussi bien la présence de photographes niçois à Vichy que de photographes vichyssois à Nice, sachant, par ailleurs que ces derniers fréquentaient également d'autres stations balnéaires hivernales, comme Cannes ou Menton (Alpes-Maritimes).

Cependant, cette migration saisonnière ne concernait pas seulement quelques personnes exerçant la profession de photographe mais bien un ensemble de professions dont le détail et l'ampleur restent à découvrir.

En effet, il ne semble pas exister d'étude globale sur le sujet. Certes, la question a été évoquée au sein d'études sur l'hôtellerie, la médecine dédiée aux malades ou les tournées de spectacles, et n'a parfois été envisagée que du seul point de vue de l'attrait de la région niçoise sur les professionnels d'autres départements, comme pour les ouvriers agricoles ou ceux du bâtiment.



ENTRE NICE ET VICHY


Les villes

Les villes de Nice et de Vichy ont toutes les deux un passé prestigieux en tant que station balnéaire ou thermale. Elles voient leur développement s'accélérer dans la fin des années 1850 et, plus encore, les années 1860, avec :

- à Nice : les séjours de l'Impératrice de Russie et des Cours européennes (1856-60), le rattachement du comté de Nice à la France (1860), les visites de Napoléon III (1860 et 1864), le lancement de grands travaux urbains et l'arrivée du chemin de fer (1863-64) puis l'ouverture d'un Casino (1867) et d'un hippodrome (1869) ;

- à Vichy : la rénovation de l'Etablissement thermal (dès 1857), les cures répétées de Napoléon III (1861-1866), le lancement de grands travaux urbains, l'arrivée du chemin de fer (1862) et l'ouverture d'un Casino (1865).

La population de Nice (environ 36.000 habitants en 1841, 48.000 en 1861, 66.000 en 1881 et 105.000 en 1901) est bien supérieure à celle de Vichy (environ 1.300 habitants en 1841, 3.700 en 1861, 8.400 en 1881 et 14.000 en 1901) mais le nombre des visiteurs des deux stations (statistiques très controversées) semble bien moins important à Nice qu'à Vichy, dans les années 1860 puis à peu près égal dans les années 1880.

Les deux stations ne sont d'ailleurs pas concurrentes mais complémentaires (les concurrentes de Nice sont les autres stations balnéaires de la Méditerranée et celles de Vichy sont les stations  thermale d'Aix-les-Bains et d'Allemagne). La saison des deux villes a d'ailleurs tendance à progressivement s'allonger (seconde quinzaine de mai puis début octobre pour Vichy ; avril pour Nice).

Vichy va parfois d'ailleurs s'inspirer de Nice, par exemple pour la création de l'Union syndicale de commerçants et propriétaires, l'organisation des fêtes ou l'aménagement des quais de l'Allier. La Société Musicale de Vichy sera invitée à participer, dès 1890, aux fêtes du Carnaval de Nice. Un journal éphémère réunissant les deux villes, Vichy-Nice - Gazette des Etrangers, paraîtra également en 1890.


Les professionnels niçois

De nombreux professionnels travaillent à Nice pendant la saison d'hiver (d'octobre à mars/avril) puis dans la station thermale de Vichy pendant la saison d'été (de mai à septembre). Certains d'entre eux passent l'intégralité de la saison à Vichy, d'autres y arrivent ou en partent cependant d'une manière échelonnée.

Ce phénomène migratoire ne semble pas perceptible avant le rattachement de Nice à la France en 1860. Dans le Guide de Vichy de F. Barthez, paru en 1849 (de nombreuses fois réédité dans les années 1850 et 1860), les professionnels niçois ne sont pas cités : 

"De nombreux marchands des villes voisines et même de Paris, viennent, pendant la saison, ouvrir des magasins où l'on trouve toutes sortes de produits, parmi lesquels on distingue plus particulièrement les incrustations ou pétrifications de Saint-Nectaire ou de Saint-Alire (sic) près Clermont, ainsi que les dentelles du Puy" (F. Barthez, Guide pratique des malades aux eaux de Vichy, Paris, 5ème édition, 1857 p 26).

Entre 1860 et 1900, les découvertes, dans la presse vichyssoise, de professionnels domiciliés à Nice ou affichant une adresse dans chacune de ces deux villes, ont été peu nombreuses.

Les journaux ne mettent bien souvent en évidence que le nom de quelques commerçants et membres de professions libérales mais passent sous silence ceux des employés de tous les domaines : employés d'hôtels, de cafés et de restaurants, de maison, de commerce, des établissements de bains, du Casino, voire les vendeurs de rue et les petits artisans.


L'irritation des résidents vichyssois

Cependant, quelques articles révèlent l'ampleur de la concurrence exercée par les professionnels de Nice présents à Vichy, et l'irritation croissante qui en découle chez les résidents vichyssois.

L'Avenir de Vichy du 24 septembre 1876 en rend compte : "Les marchands nomades ont ceci de spécial qu’on ne les rencontre guère que dans les villes d’eaux. Entendons-nous et ne confondons pas nomades avec errants. On trouve partout des commerçants errants, qui parcourent les villages et exploitent les foires. 

Les marchands nomades des villes d’eaux paraissent et disparaissent à époques fixes, comme les comètes. Par conséquent, ils ne sont qu’à moitié nomades : il y a de la fixité dans leurs pérégrinations. Comme les oiseaux, ils se règlent, pour leurs migrations, sur les changements des saisons de l’année. En les voyant venir, on peut dire : Voici l’hiver ! ou Voici l’été ! et l’on ne se trompera jamais.

Du reste, le commerçant dont nous nous occupons tient maison et paie patente. Il tient même double maison et paie double patente : l’hiver à Nice, l’été à Vichy... Il a deux propriétaires et deux portiers ; un même commerce, mais sur deux places différentes. Ses frais sont doubles, il faut croire que sa recette est double aussi. 

Joignez à cela les voyages, les déménagements, les transports, les dérangements, les pertes de temps, les installations, les déballages, que sais-je ? tout le tracas et toutes les dépenses qu’entraîne cette perpétuelle mutation, cette migration périodique (...).

Les nomades ne tiennent généralement guère l'article sérieux. Leur spécialité, c’est la fantaisie. Que diable voulez-vous que fasse la fantaisie pendant les six mois de sommeil que dure la morte-saison?

Rangeons dans cette catégorie les marchands d’objets turcs, les débitants d’éventails orientaux, les négociants en strass, les commerçants en articles cuir russe, les marchands de dentelles, de broderies, d’armes damasquinées, de chinoiseries, de curiosités japonaises, de chaînes de montres en oxidé (sic), de porcelaines de Sèvres, de ceintures de dames, de bains de mer, de coquillages, de bracelets algériens, de sacs de dames, de bambous et d'articles de pêche à la ligne".

À cette catégorie, le journaliste oppose celle des "commerçants sédentaires" qui sont non seulement concurrencés par les marchands nomades mais également par le nombre, précisé pour sa part, de quatre ou cinq cents "marchands de circonstance ou bal(l)adeurs" qui vendent, sur le trottoir, leur invraisemblable pacotille.

Le commerçant sédentaire dédaigne, pour sa part, ces objets légers et privilégie tout un assortiment d'objets riches : "Chez lui, les dames trouveront les velours, les soieries, les tissus de laine nouveauté, les cachemires, etc.; tout ce qui est sérieux, tout ce qui est prud'hommesque (sic). Il tient aussi les articles fantaisie, mais comme accessoire. L’utile, voilà sa spécialité. D’ailleurs, il ne s’adresse pas aux étrangers seulement, puisque, domicilié dans sa petite ville, il compte aussi sur la clientèle stable. 

Donc, en première ligne, parmi les commerçants sédentaires, rangeons tous les marchands d’objets indispensables : les commerçants en nouveautés, les tailleurs, les chapeliers, les pharmaciens, les charcutiers, les bottiers et les cafetiers".

Ce discours anti-marchands étrangers, en partie faussé et partial, est cependant repris dans un article qui paraît dans le Courrier de Vichy du 26 février 1888 mais avec des catégories professionnelles supplémentaires :

"Nous sommes les adversaires déterminés de tout ce qui peut porter atteinte au commerce local, mais il est certaines industries que l’on peut admettre, sans préjudice pour personne, dans l’enceinte du futur Casino. 

Il y a toute une catégorie de négociants qui s’abat sur notre ville dès le mois de mai ; ils arrivent  de Nice, Monaco, etc., etc. ; véritables oiseaux de passage et de proie, ils ne viennent à Vichy que pour rançonner les étrangers, et leur donner de nous cette opinion peu flatteuse, que nous sommes des exploiteurs.

Ces industriels, qui pour la plupart vendent des bibelots, gagnent relativement des sommes considérables, sans que l’on puisse bien s’expliquer la cause de ces bénéfices exagérés, que l’on ne peut guère attribuer qu’à la bêtise humaine (...).

Eh bien! que les négociants dont nous venons de parler, bijoutiers, opticiens, marchands de bois sculptés, de curiosités, d’antiquités, de pastilles du sérail et d’objets plus ou moins turcs, de dentelles, etc., soient autorisés à louer des magasins au Casino".

L'article se termine en appelant à ce que tous les personnels du Casino non spécialisés (contrôleurs, comptables, huissiers, garçons de service) soient prioritairement recrutés parmi les gens du pays. 

L'exercice particulier de la profession de cocher à Vichy est révélateur. Si les noms des cochers de voiture de place ne sont jamais cités, la présence de professionnels venant de Nice pose problème.

Au début de l'année 1881, les cochers de Vichy adressent, au Conseil municipal, une pétition demandant que leurs tarifs soient revalorisés mais également que le droit d'exercer leur profession soit exclusivement réservé aux résidents de plus de six mois (comme pour les électeurs). 

Cette revendication vise "les cochers des autres pays" et plus particulièrement "les cochers de Nice ou de Cannes qui résident cinq mois de l'année sur le littoral et pendant les cinq mois de saison viennent chez nous" (L'Avenir de Vichy des 13 février, 5 et 13 mars 1881).

Ces questions, concernant la limitation du nombre de numéros accordés et le fait de favoriser ou non les habitants de Vichy, seront sans cesse discutées dans les vingt années suivantes, d'autant que les municipalités de Nice et de Cannes ont, soi-disant, exclu le travail de cochers étrangers (La Semaine de Cusset-Vichy du 8 avril 1882 ; Courrier de Vichy du 26 février 1888 ; Le Mémorial de l'Allier des 14 janvier et 4 mars 1894 ; Le Moniteur de l'Allier des 14 janvier, 4 mars et 14 juin 1894).


Les professionnels niçois et vichyssois

Une évidence semble cependant s'imposer : qu'ils résident à Nice ou à Vichy, ces professionnels travaillent ensemble à Nice pendant la saison d'hiver, sur la rive gauche du Paillon (quais Masséna et Saint-Jean-Baptiste, rues Masséna et Gioffredo, avenue de la Gare), et à Vichy, sur le pourtour du Parc thermal, pendant la saison d'été (passages du Parc et Noyer, rues de l'Hôpital, de Nîmes, de Paris, Cunin-Gridaine et Lucas). 

Ils quittent de concert, une ville pour l'autre, pour accompagner la clientèle de malades et de touristes dans sa migration. Cependant, les rares articles de la presse vichyssoise qui en rendent compte envisagent essentiellement la question du côté des négociants et employés de Vichy :

"Beaucoup de négociants, établis à Vichy, pendant l'été, passent l'hiver à Nice" (La Semaine de Cusset-Vichy du 26 septembre 1885).

"Circulez un peu, depuis les Célestins jusqu'à la place de l'Hôpital, vous reverrez les étalages de l'an dernier ; de l'Hôpital à l'Etablissement, les magasins anciens et nouveaux qui de Vichy sont allés à Nice, par exemple, et sont revenus" (Le Petit Libéral de Cusset-Vichy du 30 juin 1889).

"Le mois d'octobre est un mois de transition, pendant lequel on transporte son installation et son personnel. Les employés des deux sexes engagés pour la saison de Nice, à Vichy et Cusset, sont en effet plus nombreux qu'on ne pense" (Le Petit Libéral de Cusset-Vichy du 3 octobre 1897).

Dans les années 1890, Le Petit Libéral de Cusset-Vichy célèbre chaque début de saison, en décrivant l'abondance de chariots et voitures qui transportent d'énormes caisses de marchandises arrivées par wagons de Nice, Cannes, Menton mais également d'autres villes de France et de l'Etranger, "destinées à être versées dans les boutiques ou magasins restés si sombres pendant les longs mois d'hiver"Le même journal décrit le départ de ces mêmes caisses en fin de saison (Le Petit Libéral de Cusset-Vichy du 22 mai 1893, du 13 octobre 1895, du 31 mai 1896, du 3 octobre 1897).

Ces extraits révèlent notamment que nombre de magasins vichyssois sont fermés pendant l'hiver, les commerçants, mais aussi leurs employés, étant partis sous d'autres cieux. 

Il faut donc se résoudre à penser qu'il existe dans les deux stations, à côté de magasins fermés hors-saison, d'autres ouverts toute l'année, et qu'à côté d'employés qui migrent avec leur patron, d'autres embauchés sur place. Il n'est cependant pas possible de quantifier ces catégories.


La Presse vichyssoise

Outre les publicités et les avis de création ou dissolution de Sociétés, les relevés d'état civil et les comptes-rendus de procès fournissent quelques informations.

Le relevé des mariages précise tout à la fois le domicile et la profession des conjoints mais ne révèle pas le nombre des saisons effectuées ni même la future domiciliation des époux. Ces mariages célébrés à Vichy ou Cusset, une vingtaine environ, posent cependant plus de questions qu'ils n'en résolvent.

Ils datent tous des années 1890, concernent l'union d'hommes domiciliés "de droit à Nice et de fait à Vichy" avec des femmes domiciliées à Vichy ou Cusset, ou bien celle de deux personnes domiciliées à Nice. Il y a très peu d'unions entre un homme domicilié à Vichy et une femme à Nice et les deux-tiers des cérémonies ont lieu pendant la saison hivernale.

Les professions des hommes domiciliés à Nice, sont : garçons de café, de salle ou d'hôtel, limonadier, employé, employés de commerce, cordonniers, tailleur d'habits, négociant, gérant, restaurateur, asphaltier, horloger, opticien, comptable, maitre d'hôtel, artiste-peintre, artiste lyrique, pharmacien, avocat ; celles des hommes domiciliés à Vichy ou Cusset, sont : employés de commerce, valet de chambre.

Les professions des femmes (quand elles en exercent une) domiciliées à Vichy ou Cusset, sont : lingères, couturière, caissière ; celles des femmes domiciliées à Nice, sont employées, employée de commerce, couturières, lingère, blanchisseuse, femme de chambre, maître d'hôtel, artiste chorégraphe.

Les comptes-rendus de procès du Tribunal correctionnel de Cusset, pour vol ou escroquerie (ou encore bigamie), révèlent quelques personnes (auteurs ou victimes) venues de Nice à Vichy : une marchande de dentelles (procès de novembre 1875), un cuisinier (janvier 1883), un croupier (novembre 1885), une Suisse cartomancienne  (février-mars 1890), un cocher (juillet 1890) ou encore une antiquaire  (procès d'octobre 1890).


La Presse niçoise

Si les journaux vichyssois ne mentionnent, par décennie (entre 1860 et 1900), qu'une dizaine de noms de professionnels ayant tout à la fois une adresse à Nice et une autre à Vichy, les journaux niçois n'en mentionnent, pour leur part, que deux fois moins. Le fait d'afficher l'adresse de l'autre ville est une publicité pour un lieu où la même clientèle pourra retrouver le professionnel mais également une preuve de qualité et de modernité.

Les professionnels sont cependant signalés sans que l'on puisse être toujours certain de leur domiciliation dans l'une ou l'autre ville et, plus encore, de leur première implantation. 

La mobilité géographique et professionnelle des personnes qui ne sont pas nées à proximité de ces deux villes (Français issus de villes nombreuses dont Paris ; étrangers, notamment nés en Suisse ou en Italie), empêche souvent de déterminer leur première implantation et seule une étude détaillée de la vie de chacun des individus cités permettrait de le faire.

Après des années d'alternance entre Nice et Vichy, de nombreux professionnels choisissent d'ailleurs l'une des deux villes pour y travailler à l'année, mais sans que cette installation ne soit toujours définitive.



QUELQUES NOMS DE PROFESSIONNELS


Ces noms, relevés dans les journaux vichyssois et niçois, sont essentiellement issus des publicités et de plus rares avis de création ou de dissolution de sociétés.

Il est nécessaire de distinguer : les professionnels qui font paraître des annonces dans les journaux de Vichy ou de Nice mais n'y ont pas d'adresse ; ceux qui se disent "de" l'une des deux villes mais n'y possèdent plus d'adresse ; ou encore ceux qui y annoncent une "succursale", alors qu'il ne s'agit que d'un simple dépôt de produits. 

Parmi ceux qui ont réellement une adresse professionnelle à Nice et à Vichy, il faut distinguer également : ceux qui ont un large réseau de boutiques (à la saison ou à l'année ?) sur tout le territoire français, au-delà même de Nice et Vichy ; ceux qui ont un magasin ouvert toute l'année dans l'une des deux villes mais seulement en saison dans l'autre ; ceux qui précisent seulement l'une des deux adresses et se contentent d'une formule plus vague pour l'autre ("L'hiver à Nice", "Maison à Vichy") ; ceux qui font paraître des publicités qui ne couvrent pas toutes leurs années d'activité (ou ne sont connues qu'en fonction des journaux conservés) ; et enfin, ceux qui ne font pas paraître de publicités et restent indétectables.

Ces noms de professionnels (hors employés) se regroupent sous six domaines qui apparaissent prédominants, sans que l'on sache si cela reflète ou non la réalité. Ce sont ceux de la Mode, de la Santé, de l'Hôtellerie-restauration, du Portrait, des Antiquités et objets d'art et de la Bijouterie-joaillerie :


Antiquités et objets d'art

- C. Schmidt, antiquités et objets d'art, nommé fournisseur de S.M.I. Napoléon III, à Nice et Vichy, en 1863.

- La Maison Moch, de Nice, spécialisée dans les objets d'art (vases, argenterie, ivoire, tableaux) établit l'été 1892, une succursale à Vichy, rue du Casino (seulement citée cette année-là).

- Société Lambert Frères (deux frères et une sœur), d'Antiquités, objets d'art et tableaux anciens et modernes, fondée en avril 1880 avec une adresse à Nice, avenue de la Gare, 52 bis (siège social), une succursale à Vichy et une autre à Cannes. La Société est dissoute en novembre 1887. C'est Mme veuve Pallud, née Lambert, qui reprend les boutiques mais cède ensuite, en février 1892, les adresses de Vichy, Cannes (Nice ?) mais aussi Paris, à son frère Jean Lambert.

- Mme A. Timner, curiosités, objets d'art, à Nice, place de l'Hôtel-des-Postes, 12, à Vichy, place de la Croix-de-la-Mission, citée en 1892 et 1893.


Bandagistes

- M. Ernest Loriol et Mme, bandagiste-orthopédiste de Paris, à Nice, rue Masséna, 15 puis 3, à Vichy, rue de Nîmes, 12, près le Château d'Eau puis rue Cunin-Gridaine, Magasin Giboin-Montbrun, vis-à-vis le Kiosque de la Restauration, sont cités dès 1884. Une succursale cannoise, tenue par Jacques Etienne Adrien Cadoret, est ensuite précisée de 1887 et 1890, rue d'Antibes, 51 puis 60. En janvier 1891, M. Cadoret achète à M. Loriol les fonds de commerce de Nice et de Vichy. Cependant, les activités de M. et Mme Loriol à Nice et Vichy sont à nouveau citées en 1896.


Coiffeurs

- Théophile Allard (né en 1841), coiffeur de Paris (Chaussée d'Antin, 45), récompensé par deux médailles d'or, est présent à Nice dès 1867, rue Saint-Etienne, Villa Tchernisheff puis au Grand Hôtel, quai Saint-Jean-Baptiste, 9. Il ouvre ensuite à Vichy, rue du Casino, en face le Kiosque de Musique, une succursale, citée de 1876 à 1881. Il est encore signalé à Nice, après cette date.


Corsets

- Maison Autran-Giudicelli, fournisseur de la Princesse de Bulgarie, corsets sur mesure, ouvrages pour Dames, à Nice, rue Paradis, 8, et à Vichy, jardin de l'Hôpital, 4, citée de 1899 à 1905


Couteliers

- Humblot (Nice) et Ameline Guerre (Langres), société créée par les deux beaux-frères en décembre 1857 et dissoute en décembre 1864 (La Semaine du 15 avril 1865) puis seulement Ameline Guerre, à Vichy, en face le Casino (L'Avenir de Vichy des 30 juin et 7 juillet 1870).


Cristaux

- Auguste Storck et Albert Olivet, gravure et vente de cristaux et commerce de verreries et porcelaines, à Vichy, place de la Crois-de-la-Mission, Maison Chardonnet, cité de 1878 à 1885- Nice ? (L'Avenir du 4 avril 1879).


Dentelles

- Mme Clotilde B., marchande de dentelles, à Nice et à Vichy, citée en 1875.

- Marguerite Vernet, veuve de Jean Baptiste Rolle, demeurant à Nice vend, en octobre 1900, à Joseph Vernet, négociant en lingerie et à Marie Breul son épouse, demeurant à Paris, le fonds de commerce de lingerie et dentelles qu'elle exploite alternativement à Nice, rue de Paradis, 10, et à Vichy, rue Sévigné, 2.


Dentistes (chirurgiens-dentistes, prothésistes dentaires)

La première implantation du chirurgien-dentiste Etienne Férary/Ferrari (Lavalette, Charente 1830-Moulins, Allier, 1892) n'a pu être déterminée. Il ne semble alterner, entre Nice, rue Masséna, 8 et Vichy, rue de Nîmes, 17, en face de l'Hôtel de la Loire, qu'en 1869. Il n'affiche plus que la seule adresse de Vichy en 1870 puis est aidé de son fils Baptiste Némorin Férary/Ferrari, dès la fin des années 1880, avec l'affichage de dix médailles d'or et d'argent et une succursale  à Cannes. Il s'établit ensuite à Moulins où il décède en 1892.

 - Dr Linn (American Dentist de Philadelphie), à Nice, quai Masséna, et à Vichy, Chalet Maussant puis Chalet des Thermes, en face la Villa Strauss, près du Kiosque de la Musique, cité en 1874 et 1875. Il est signalé en Russie, en 1880, lors de la publication d'un traité dentaire.

- Ninck [Jean Ninck (Thionville, Moselle, 1821-Nice, Alpes-Maritimes, 1884), propriétaire ?], chirurgien-dentiste français, agrée par la Faculté de Saint-Pétersbourg, est installé à Nice, rue Masséna, 30, depuis le début des années 1860. Il publie un traité dentaire dans cette ville en 1862, dépose ensuite plusieurs brevets d'invention, reçoit un total de trois médailles en argent puis une mention honorable à l'Exposition Universelle de Paris en 1867Dans la seconde moitié de la décennie suivante, il effectue quatre cures thermales de trois semaines à Vichy. Il profite de l'occasion pour consulter les après-midis, d'abord à l'Hôtel des Bains puis à l'angle de la rue Burnol et du Parc, au-dessus du magasin d'habillements du Prophète, de 1876 à 1879. Il meurt à Nice en 1884.

 - Le chirurgien-dentiste David Cerf alterne entre Vichy, rue de Nîmes, aux Quatre-Chemins, Maison Bruneau, confiseur, et Nice, quai Saint-Jean-Baptiste, 11, de 1870 à 1880. Il ne révèle dans ses publicités, qu'à partir de 1879, qu'il fréquente Vichy depuis 1854.A partir de 1881, il abandonne Nice pour résider toute l'année à Vichy où il est encore actif en 1884.


Docteurs-Médecins

- De Vichy - Le médecin Léon Collongues (L'Isle-Jourdain, Gers, 1830-Vichy, Allier, 1908) quitte Paris pour s'installer à Vichy en 1866 ou 1867. Il est signalé en alternance à Nice, rue Longchamp, 8, dès novembre 1867 et est cité dans cette ville jusqu'en 1888. Il se fixe ensuite toute l'année à Vichy et y décède en 1908.

- Dr Blanchet, à Nice, villa Bracco, rue Jenny, derrière l'Hôtel des Empereurs, "l'été à Vichy", cité en 1886 et 1887.


Horlogers, Bijoutiers, Joailliers

- Emile Brirot, horloger demeurant alternativement à Vichy et Nice, est signalé en faillite début 1866.

- Charles Schatt, de Genève, est bijoutier fabricant, à Nice, rue Masséna, 5, depuis 1873. Son magasin de Vichy, dénommé, "Aux Buveurs d'Eau", Villa du Casino, rue du Casino, 16, derrière la Restauration, est cité de 1886 à 1888.

- A. Leriche (puis Th. Leriche et fils aîné), horloger, bijoutier, joaillier, est établi à Vichy dès 1867. Il est encore cité dans cette ville, à l'angle de la rue du Casino, presque en face de la statue de Carrier-Belleuse, en 1892 et 1897. Il est par ailleurs cité à Nice, quai Masséna, 7 puis avenue de la Gare, 3, dès 1881 et encore en 1897. 

- Magasins Claude Framinet, diamants naturels et artificiels, de Bluze successeur, joaillier, à Nice, avenue de la Gare, 19, à Vichy, rue Lucas, est notamment cité en 1894. Il possède également deux adresses à Paris et une autre à Marseille,


Hôtels, Restaurants

- M. Marret, maître d'hôtel de Vichy, tient l'Hôtel Orangine de Nice, à Cimiès, pendant l'hiver 1865-66.

- Geoffroy Roubeau-Place, 60 ans (né le 4 août 1821 à Vichy, Allier), propriétaire du Grand Hôtel des Ambassadeurs de Vichy, depuis 1858, dirige à Nice, le Grand Hôtel des Îles-Britanniques, situé à l'angle du boulevard Longchamp et de l'avenue de la Gare, pendant la saison d'hiver 1880-1881.

- Finazzi, maitre d'hôtel, à Nice, Hôtel des Deux-Mondes, avenue de la Gare, 6, à Vichy, Hôtel de la Grande-Bretagne, cité seulement en 1889.

- Coursolle, propriétaire, à Nice, du Grand Hôtel Beau-Rivage, et à Vichy, de l'Hôtel du Parc Larvy, cité en 1889-1890.

- J. Peylet, maître d'hôtel, à Nice, de l'Hôtel de l'Amirauté, et à Vichy, du Grand Hôtel de Cherbourg, sur le Parc, cité de 1891 à 1895.

- Création en mars 1892 d'une société en nom collectif pour 5 ans, entre Théophile Louveau, restaurateur, Constantin Marca, maître d'hôtel, tous deux demeurant à Nice au Casino Municipal, et Charles Cadart, rentier à Paris, pour l'exploitation du Café-Concert et du Restaurant de "l'Alcazar", sis à Vichy, rue de Nîmes dont l'immeuble appartient aux deux professionnels niçois. La Société Louveau (restaurateur à Nice), Cadart (de Paris, directeur de l'Alcazar), Marca (maitre d'hôtel à Nice, propriétaire actuellement à Drap, Alpes-Maritimes), est dissoute en avril 1894, avec partage des biens. C'est ensuite M. Tixier, gérant à Nice, de la Jetée-Promenade et, à Vichy, de l'Hôtel des Thermes, qui devient le gérant de "l'Alcazar". 

- Création de la Société Anonyme du Casino de Vichy, à Paris, le 14 septembre 1898, pour 37 ans. Les statuts sont établis par M. Louis Tessier, gérant de cercle demeurant à Nice, qui apporte tous les traités faits avec le Cercle du Casino de Vichy et la Cie Fermière de l'Etablissement thermal.

- Emile Thomas Prével (né le 29 décembre 1845 à Tronquay, Calvados) maître d’hôtel, qui gère à Nice, depuis 1869, l'Hôtel de la Paix puis le Grand Hôtel, quai Saint-Jean-Baptiste, depuis 1869. effectue une saison à Vichy, en 1900.


Massages

- G. Barberis Fils, ex-masseur à l'Hôpital Militaire de Paris, professeur de massages hygiéniques et médicaux, à Nice, rue Halévy, 8, à Vichy durant l'été, cité de 1890 à 1893. Il est le fils de M. et Mme Barberi(s), ex-propriétaires des Bains Turcs à Nice, qui se sont, dès 1879, installés à Vichy, pharmacie Desbrest, place Croix-de-la-Mission, puis Maison Ragonet, en face l'entrée des Célestins.


Modes

- Laurent, tailleur, à Nice, rue Charles-Albert, et à Vichy, rue Burnol, 11, cité en 1869.

- Gaillac-Fougère, "A la Ville de Lyon", rubans, velours, modes et fleurs, à Nice, Hôtel Chauvain, à Vichy, passage Noyer, cité entre 1882 et 1885.

- Maison Gonin, Nouveautés parisiennes, citée dès le début des années 1850, à Nice, Jardin-Public, 4 puis Robes et Manteaux dès le début des années 1880, à la même adresse. La Maison ouvre une succursale d'été à Vichy, 1, rue Lucas, en face la Grande Grille et rue du Casino, 15, mais cette dernière est seulement citée en 1884 et 1885.

- Maison Monnier, Robes et Manteaux, à Nice, Jardin-Public, 6, l'été à Vichy (Paris, rue Saint-Augustin, 31), citée en 1890 et 1891.

- Maison L. Truchet, Robes et Manteaux, à Nice, quai Saint-Jean-Baptiste, 50, à Vichy, place de la Croix-de-Mission, citée en 1892.

- Léon, chapelier à Paris (rue Daunou, 21), à Nice, place Masséna, au Casino Municipal, et à Vichy, sur le Parc, au coin du Passage Giboin, en face le Kiosque de la Restauration, cité de 1893 à 1896.

- Lavex, Bottes et chaussures, Parapluies, ombrelles et parasols, à Nice, rue Gioffredo, 62, près la place Masséna, à Paris et à Vichy, cité seulement en 1898.

- "Au Tailleur Riche", à Nice, avenue de la Gare, 47 (siège social), et à Vichy, rue Sornin, 14, cité en 1896. Puis passage de l'Eden, rue Sornin, 11, en 1900, avec la précision, "Maisons ouvertes toute l'année".


Mosaïstes sur bois de Nice

Honoré Lacroix, "mosaïste en bois, tabletier, ébéniste" (coffrets, boîtes, cannes, panneaux, tables, chaises...), est installé à Nice. Il est "l'un des représentants les plus distingués de l'industrie niçoise" présent à Vichy, au plus tard en 1864 (journaux non conservés entre 1860 et 1863), avec un magasin situé rue Montaret, 33. Il est cité en tant que fournisseur breveté de "S.M.I. Napoléon III " puis "de S.M. le roi de Suède". Il rencontre cependant des difficultés financières (dès 1866 ?) et est déclaré en faillite en mars 1869 ; les objets de son magasin vichyssois sont mis en vente aux enchères en juin de la même année.

- Galliena & Cera, sculpteurs, ébénistes, mosaïstes, sont actifs à Nice, des années 1850 à 1870 (F. Cera successeur), rue Masséna, 18 et place Saint-Etienne, et sont également présents à Vichy, rue Montaret, 14, où ils sont cités de 1864 à 1868. Ils sont les fournisseurs brevetés des Cours de Suède et Norvège, de Wurtemberg et Monaco. Ils sont récompensés par des médailles aux Expositions de Gênes en 1851, de Turin et de New York en 1853, de Nice en 1865 (médaille vermeil) et par une mention honorable à l'Exposition Universelle de Paris en 1867.


Négociants

- M. Jean Marie Théaux, négociant, demeurant à Nice, quai Saint-Jean-Baptiste, 19, acquiert à Vichy, en novembre 1881, une parcelle de terrain et ses constructions, faisant partie du Grand Hôtel de Paris, rue Cunin-Gridaine.

- "Maison Hollandaise", à Nice, place Grimaldi, à Vichy, rue du Casino, citée seulement en 1894.


Opticiens-oculistes

- L'opticien-oculiste Bartésago (Bartesago-Zanoli) installé à Saint-Etienne (Loire) ouvre une boutique à Vichy, passage Noyer en décembre 1867. Il ne passe les hivers à Nice, quai Masséna, 11 que dans les années 1877-1881/83. Il exerce ensuite uniquement à Vichy, jusqu'en 1889. Sa femme tient à Vichy, à la même adresse, une boutique de Robes et Confections, citée dès 1879.

- L. Ulrich, appareils optiques et photographiques, à Nice, Jardin-Public, 4, et à Vichy, au Casino, mais aussi à Paris, Aix-les-Bains et Monte-Carlo, cité de 1889 à 1900.


Peintre-portraitiste

- Charles Fantini, artiste itinérant, "bien connu à Nice", est notamment signalé à Vichy, chez le Photographe Chardonnet, place de l'Hôpital puis chez Frasnette, rue de Nîmes, en face l'église Saint-Louis, en 1879, et rue Burnol, 12, près le Hammam, en 1888.

- F. Charrière, "une ancienne connaissance, qui passe l'hiver à Nice, où il a du succès comme portraitiste, et vient à Vichy l'été" transforme les photographies à la peinture, dessine au crayon noir ou pastel d'après des photographie (portraits de célébrités) et d'après la pose. Il est cité à Vichy, près des Célestins, au Clos-Lardy puis boulevard National, de 1888 à 1900.


Pharmacies

- Desbrest Pharmacien, à Vichy, place Fontaine de l'Hôpital et dans les stations hivernales de Nice, Cannes, Menton (Alpes-Maritimes), Hyères (Var) et Pau (Basses-Pyrénées, actuellement Pyrénées-Atlantiques), cité en 1874


Photographes

- Le photographe Giuseppe Silli (Rome 1836-Vichy 1886), est actif à Nice dès 1858, Derrière le Temple Vaudois puis quai Masséna, 9. Il ouvre une succursale à Vichy en 1865, boulevard Victoria, ancienne Maison Coutem. Il conserve les deux ateliers, avec à Nice, l'adresse du quai Saint-Jean-Baptiste 6 puis 13, Maison du Grand Hôtel de la Paix, et à Vichy, l'adresse de la rue de Ballore puis du boulevard Napoléon qui devient boulevard National début 1871. En 1881, il abandonne l'atelier de Nice, tout en continuant à résider dans cette ville mais conserve l'atelier de Vichy jusqu'à sa mort en 1886. C'est ensuite son assistant, François Randrup, qui fait perdurer l'atelier vichyssois "Silli", jusqu'à sa mort en 1899, tout en restant domicilié à Nice.

- Le photographe Ferdinand Chardonnet (Rouvres-en-Plaine, Côte d'Or, 1833-Vichy, Allier, 1899) ouvre, dès 1863, un atelier à Nice, rue du Temple, 24 puis quai Masséna, 9. Il y adjoint une succursale vichyssoise, boulevard Victoria, Ancienne Maison Coutem, dès 1875. Il alterne entre ces deux ateliers pendant deux ans seulement. En 1877, il quitte Nice pour résider toute l'année à Vichy, maison Wasmer, en face la source de l'Hôpital puis rue Sornin, jusque vers 1892-93. C'est ensuite son fils Fernand Chardonnet qui reprend l'atelier jusqu'en 1896.

- Claudius Couton (Saint-Pourçain-sur-Sioule, Allier, 1837-Maisons-Alfort, Val-de-Marne, 1929), est actif à Clermont-Ferrand vers 1859, Maison Grabaum, rue du Terrail puis rue d'Assas, 1, et à Vichy, dès 1859, rue Prunelle puis rue Sornin. Il laisse son atelier clermontois à l'un de ses gendres en 1891 et ouvre, la même année, une succursale à Nice, d'abord Villa Soleil, à l'angle des boulevards Dubouchage et Carabacel puis quai Masséna, 4 et 4 bis, et enfin, avenue des Phocéens, 4. Il fait la navette entre les deux villes de Vichy et Nice pendant toute la décennie suivante. Suite à la faillite de son atelier vichyssois en 1900/01, il ne conserve que l'atelier niçois jusqu'en 1905/07.

- Paul Méténier (Hérisson, Allier, 1829-Saint-Amand-Montrond, Cher, 1909), sentame une carrière de photographe itinérant, vers 1859-1861 où il est successivement signalé dans les villes de Dun-le-Roi (Dun-sur-Auron, Cher), Ainay-le-Château (Allier), Poitiers (Vienne), Bourges (Cher) ou encore Gannat (Allier). Il ouvre cependant un atelier pérenne à Vichy dès 1861/63, à Montluçon de 1863 à 1867 et à Paris de 1865 à 1869/70. À Vichy, il occupe différentes adresses qui ne semblent que des dénominations différentes d'un même lieu, place de la Marine, 12, boulevard Napoléon, 6 puis 12, et enfin, rue Sévigné, 12. Il ouvre, sur la côte méditerranéenne, des ateliers à Cannes (1870-1884 ?), Nice, dès 1875 ou 1876, puis Menton (vers 1878-1883/84). Il alterne entre ses ateliers de Nice et de Vichy, de 1875-76 à 1884. Il stoppe progressivement ses succursales des Alpes-Maritimes, ne conservant plus, dès 1884, que son atelier de Vichy et un nouvel atelier créé, vers 1883/84, à Saint-Amand-Montrond (Cher). Il cesse toute activité en 1889.


Professeurs

- A. Laurens, professeur de Langues vivantes, "l'hiver à Nice, l'été à Vichy", rue du Pont, cité en 1880.




samedi 26 juillet 2025

1396-CHARDONNET, PÈRE ET FILS, PHOTOGRAPHES (NICE, VICHY, LYON)

 



- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait de classe d'Ecole religieuse, vers 1868-1871 (?),
"CHARDONNET, PHOTO.",
tirage albuminé de 5,4x9,1 cm, sur carton de 6,3x10,5 cm, Collection personnelle.



 CHARDONNET, PÈRE ET FILS, PHOTOGRAPHES


Cette recherche, mise en ligne une première fois en décembre 2018, a été fortement modifiée et complétée en juillet 2025, grâce à la numérisation récente de la Presse ancienne des Fonds patrimoniaux de Vichy sur Gallica, et aux contacts fructueux avec un descendant de cette famille.



- FERDINAND CHARDONNET (1833-1899)

 

 

NAISSANCE À ROUVRES (CÔTE-D’OR)

 

Jean Baptiste dit "Ferdinand" Chardonnet est né le 7 mai 1833, à Rouvres, près de Dijon (Rouvres-en-Plaine, Côte-d’Or). Il est l’un des enfants de Jean Baptiste Chardonnet, manouvrier (né à Chevigny-Saint-Sauveur, Côte d’Or le 3 janvier 1801) et de son épouse, Pierrette Renaud, sans profession (née à Rouvres le 8 mai 1803), qui se sont mariés à Rouvres le 15 avril 1828.

 

 

COIFFEUR À MARSEILLE (BOUCHES-DU-RHÔNE) PUIS VIDAUBAN (VAR)

 

Jean Baptiste Chardonnet, âgé de 23 ans, "coiffeur" à Marseille (Bouches-du-Rhône), se marie, avec le consentement par acte notarié de ses parents toujours domiciliés à Rouvres, le 3 mai 1857 à Vidauban (Var), avec Thérèse Julien/Saumier, 26 ans, modiste, domiciliée dans cette commune (née le 10 avril 1831 à Draguignan, Var).

Le 4 septembre 1858, lors de la naissance de son fils "Théodore Fernand", Jean Baptiste Chardonnet est dit âgé de 24 ans [25 ans] et désormais installé à Vidauban (Var), comme "coiffeur"

 

 

COIFFEUR À NICE (ALPES-MARITIMES) (1860-1863)

 

Fin 1860, "Ferdinand" Chardonnet part, avec sa famille, s'installer comme coiffeur à Nice. Son salon est cité dans Les Echos de Nice dès le 27 novembre 1860, rue Masséna, 13.

 

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- Publicité parue dans Les Echos de Nice du 1er mars 1861 p 8,
Nice, Bibliothèque Nucéra.

 

 

Il est ensuite signalé dans le recensement de 1861 comme "Chardonet (sic) Ferdinand, coiffeur", domicilié rue Masséna, 26, avec sa femme et son fils "Ferdinand"

Il exerce toujours la profession de "coiffeur" à Nice (âgé de 29 ans), en 1862, notamment et en juillet 1862, à la naissance de leur première fille Thérèse (Marie) (Le Messager de Nice du 22 janvier 1862 ; annuaire de 1862, liste professionnelle, rue Masséna, 40 et appendice publicitaire, rue Masséna, 13). 

Associé au coiffeur Lambert de Paris fin 1862, il succède à ce dernier dès le début de l’année 1863 (Le Messager de Nice du 22 décembre 1862 p 3 et du 1er février 1863 p 4).


 

PHOTOGRAPHE À NICE (1863-1875)

 

Ferdinand Chardonnet semble cependant se former à la photographie dès 1863, peut-être dans l’atelier de Peter Moosbrugger.

La liste électorale de 1864 le cite en tant que "photographe, rue du Temple, Maison Vespa" (Archives municipales de Nice).

Lorsque son épouse accouche à Lantosque (Alpes-Maritimes), le 17 octobre 1864, de leur fille Thérèse (Léonie Hyppolytta), Ferdinand Chardonnet est dit "propriétaire".

C'est en tant que "négociant", qu'il a en effet acquis, le 15 mai 1863, un ensemble de terres agricoles et de maisons rurales et civiles situées sur la commune de Lantosque, à environ 45 km au nord de Nice (Archives départementales des Alpes-Maritimes, Registres des Hypothèques).

Fin 1866, il s'installe dans l'ancien atelier de Peter Moosbrugger : "Il nous faut encore souhaiter la bienvenue à M. Chardonnet, qui vient de prendre l'ancien local de Mootbrugger (sic), rue du Temple [avec une entrée rue Masséna], où, grâce à une lumière toute exceptionnelle, il a fait déjà de ravissants portraits" (Les Echos de Nice du 8 janvier 1867).

Dans un premier temps, le nom de Chardonnet reste absent des publicités de l'atelier et c'est le nom de Moosbrugger qui resurgit dans des intitulés qui reprennent mot pour mot les anciennes annonces de ce dernier. 

 

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- Petite annonce parue dans Les Echos de Nice du 26 janvier 1867,
Nice, Bibliothèque municipale Nucéra.



Ce n'est qu'à partir du 19 octobre 1867 que le nom de "Chardonnet" apparaît dans les publicités. Les numéros des Echos de Nice des 5 et 20 février 1868 vantent ses "ravissants portraits-album et portraits-cartes", et "son exposition et son atelier, situés rue du Temple, 7, près la place Grimaldi".

Son atelier reste cité à cette même adresse dans l'Indicateur des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de Léon Affairous, en 1869, dans le Nice-Guide du Dr Lubanski de 1870 puis dans les annuaires niçois de 1870 et 1871.

Son nom n'apparaît pas dans les annuaires niçois des années 1863-1868 ni dans le recensement de 1866. Les listes électorales de Nice le citent cependant en tant que "marchand de vins, rue Masséna, 14" de 1865 à 1867 puis "photographe, rue du Temple, 7" ou "rue du Temple, Maison Vespa" de 1868 à 1872et enfin, "photographe, quai Masséna, 9" à partir de 1873 (Archives municipales de Nice).

C'est en fait en 1871 qu'il laisse l'atelier de la rue du Temple au photographe Joseph Blanc, pour s'installer quai Masséna, 9 (annuaire de 1872)Le recensement de 1872 le dit encore domicilié avec sa famille rue du Temple (n° 3) mais il quitte cet appartement au cours de la même année pour loger quai Masséna. 

Un article de La Vie Mondaine à Nice du 19 mars 1874, fait à nouveau l'éloge de ses portraits : "Au point de vue de la perfection, certains portraits exposés à Masséna, chez Chardonnet, ne laissent rien à désirer. Ces photographies que l'on désigne du nom de "Portraits à la Rembrandt" (...) possèdent des effets de lumière qui tiennent du merveilleux (...). 

Les rayons lumineux, traversant des mousselines diaphanes, produisent, d'un côté, une lumière diffuse, tandis que, d'un autre côté, un éclair de lumière directe traverse la scène à représenter et n'éclaire absolument que les parties indiquant le caractère distinctif du modèle".

Le revers de ses cartons-photos de cette époque précise :

- "Chardonnet - Photographe - 24, rue Masséna, - Nice - Rue du Temple 7" (vers 1867-1868 ? - un carton daté de mai 1868), 

- "Chardonnet - Photog. - Rue du Temple 7 - Près la Place Grimaldi" (vers 1868-1870 ?), 

- "Photographie Artistique - Fnd. Chardonnet - Nice" (vers 1870-1875 ?).


- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait de femme, vers 1867-1868 (?),
"Fnd CHARDONNET, Photogrphe",
tirage albuminé de 9x5,4 cm, sur carton de 10,5x6,2 cm, Collection personnelle.

- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait de femme, vers 1867-1868 (?),
"Fnd CHARDONNET - Photographe - Rue Masséna, 24 & Rue du Temple, 7 - Nice",
carton de 10,5x6,2 cm, Collection personnelle.


- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait de classe d'Ecole religieuse, vers 1868-1871 (?),
"CHARDONNET, PHOTO.",
tirage albuminé de 5,4x9,1 cm, sur carton de 6,3x10,5 cm, Collection personnelle.

- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait de classe d'Ecole religieuse, vers 1868-1871 (?),
"Chardonnet - Photog. - Rue du Temple, 7 - près la Place Grimaldi - Nice - 
Tous les clichés sont conservés - Rappeler le N°. ",
tirage albuminé de 5,4x9,1 cm, sur carton de 6,3x10,5 cm, Collection personnelle.


- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait de famille niçoise, vers 1868-1871 (?),
"Chardonnet - Photog. - Rue du Temple, 7 - près la Place Grimaldi - Nice - 
Tous les clichés sont conservés - Rappeler le N°. ",
tirage albuminé de 5,5x9 cm, sur carton de 6,3x10,5 cm, Collection personnelle.

- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait de famille niçoise, vers 1868-1871 (?),
"Chardonnet - Photog. - Rue du Temple, 7 - près la Place Grimaldi - Nice - 
Tous les clichés sont conservés - Rappeler le N°. ",
carton de 6,3x10,5 cm, Collection personnelle.


- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait d'homme, vers 1871-1873 (?),
"CF",
tirage albuminé de 5,4x8,9 cm, sur carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.

- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait d'homme, verso, vers 1871-1873 (?),
"PHOTOGRAPHIE ARTISTIQUE - NICE - Fnd Chardonnet - Les Clichés sont conservés -  ",
carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.


- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait d'homme, vers 1873-1875 (?),
tirage albuminé de 5,4x8,9 cm, sur carton de 6,3x10,2 cm, Collection personnelle.

- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait d'homme, verso, vers 1873-1875 (?),
"PHOTOGRAPHIE ARTISTIQUE - NICE - Fnd Chardonnet - Les Clichés sont conservés -  624",
carton de 6,3x10,2 cm, Collection personnelle.



PHOTOGRAPHE À NICE ET VICHY (1875-1877)

 

Nice

Début 1875, La Vie Mondaine à Nice cite, à de nombreuses reprises, le photographe. "M. Chardonnet, 9, quai Masséna, joint à sa qualité de photographe celle d'artiste, il opère lui-même, ce qui lui a valu la réputation bien méritée dont il jouit à Nice" (La Vie Mondaine à Nice du 11 mars 1875).

L'abonnement à ce journal permet d'ailleurs d'obtenir des réductions dans son atelier. Ses prix habituels sont : "La douzaine de portraits-cartes bombés (genre Camée) : 18 francs - La douzaine de Cartes Cabinet : 40 francs - Portraits grandeur naturelle : 100 francs" (La Vie Mondaine à Nice du 4 novembre 1875).

Le journal offre ensuite à ses abonnés "12 CDV en buste bombé par M. Chardonnet" du 28 octobre 1875 au 6 janvier 1876.

Le domicile de Ferdinand Chardonnet est cité au n° 9 du quai Masséna dans les listes électorales de 1873 à 1877 mais au n° 8, dans le recensement de 1876.

Son atelier est à nouveau signalé au 9, quai Masséna dans l’annuaire niçois de 1877 avec, "English Spoken-Maison Spéciale" ou parfois la mention, "photographe-miniaturiste", ainsi que dans dans une publicité de février 1877 (Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boistier de 1874 ; Annuaire des Alpes-Maritimes de 1877 ; Le Phare du Littoral du 1er février 1877).


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- Publicité parue dans Le Phare du Littoral du 1er février 1877 p 4.


 

Ferdinand Chardonnet semble quitter Nice en 1877. La liste électorale de la Ville de Nice de cette année-là le signale, "Parti, fixé à Paris" (à Vichy).

 

Vichy

Ferdinand Chardonnet a ouvert une succursale à Vichy, dès le printemps 1875 (saison thermale de mai à septembre) (L’Avenir de Vichy du 20 juin 1875) et n'a regagné Nice qu'en octobre (La Vie Mondaine à Nice du 28 octobre 1875)

L'année 1876, il a alterné également alterné les saisons à Nice (automne et hiver) et Vichy (printemps et été).


- Annonce parue dans L'Avenir de Vichy du 20 juin 1875,
Fonds patrimoniaux de Vichy.



Ses ateliers vichyssois sont situés, "boulevard Victoria, dans l’ancienne Maison Coutem" (acquise par la Banque de Cusset, Butin & Cie, en 1872, suite à la mort de ce photographe mais revendue, en 1874, suite à la faillite de cette banque) (Journal de Cusset et de Vichy des 7 mai et 15 septembre 1876).

Ses publicités ont annoncé, dès février 1876, l'ouverture de ses ateliers au 1er mai et présenté la "Photographie Chardonnet de Nice" et ses "Portraits inaltérables au charbon" (L'Avenir de Vichy du 16 février 1876).

En octobre 1876, à la fin de sa deuxième saison à Vichy, il a cependant annoncé son changement d’adresse pour la saison suivante (L’Avenir de Vichy du 22 octobre 1876).


- Annonce parue dans L’Avenir de Vichy du 22 octobre 1876,
Fonds patrimoniaux de Vichy.



Au printemps 1877, il cède cependant son atelier niçois à Félix Busin et s’installe définitivement en mai, à Vichy, dans la "Maison Wasmer, vis-à-vis la chapelle de l’Hôpital civil, place Rosalie".

Le revers de ses cartons photos de cette époque précise :

- "Photographie Artistique - F. Chardonnet - Nice - Quai Masséna, 9 - Vichy - Boulevard Victoria" (vers 1875-1877).


- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait d'homme, vers 1875-1876 (?),
"F. CHARDONNET -- NICE. VICHY.",
tirage albuminé de 5,4x9,1 cm, sur carton de 6,3x10,5 cm, Collection personnelle.

- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait d'homme, verso, vers 1875-1876 (?),
"PHOTOGRAPHIE ARTISTIQUE - NICE - F. Chardonnet - Nice - Quai Masséna, 9 - Vichy - Boulevard Victoria",
carton de 6,3x10,5 cm, Collection personnelle.


- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait de femme, recto, vers 1876 (?),
"F. CHARDONNET -- NICE, VICHY.",
tirage albuminé de 5,5x9 cm, sur carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.

- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait de femme, verso, vers 1876 (?),
"PHOTOGRAPHIE ARTISTIQUE - NICE - F. Chardonnet - Nice - Vichy",
carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.


 

PHOTOGRAPHE À VICHY (1877-1886)

 

Désormais domicilié à Vichy, Ferdinand Chardonnet ne s’en rend pas moins au Carnaval de Nice de 1878 pour en réaliser des photographies (La Semaine de Cusset et de Vichy du 23 mars 1878).

Il a formé son fils Théodore Fernand et ce dernier travaille désormais avec lui.

Une publicité de 1879 cite son atelier, "En face la source de l’hôpital" (L’Avenir de Cusset et de Vichy du 12 janvier 1879).


- Publicité parue dans L'Avenir de Nice à partir du 12 janvier 1879,
Fonds patrimoniaux de Nice.



Ferdinand accueille dans son atelier vichyssois, pendant l'été 1879, le peintre itinérant Charles Fantini (Journal de Cusset et de Vichy du 15 juillet 1879).

Il expose des photographies au Concours agricole de Randan du 8 au 10 août 1879 et remporte une médaille de bronze de 1ère classe.

Au printemps 1881, il transfère ses ateliers, "rue Sornin, en face le Cercle international", une maison d’un étage qu’il a fait construire, avec deux magasins (en location) en rez-de-chaussée (actuel musée Boucheix) (Journal de Vichy du 24 mai 1881).


- Annonce parue dans le Journal de Vichy du 18 mai 1881,
Fonds patrimoniaux de Vichy.



La famille Chardonnet (les parents et leurs trois enfants) est citée rue Sornin, dans le recensement de Vichy de fin 1881.

Le 15 avril 1884, Ferdinand Chardonnet assiste, à Nice, au mariage de son fils, Théodore Fernand, 25 ans, "photographe, domicilié à Vichy".

A partir de cette date, il devient parfois difficile de distinguer l'activité photographique du père et celle du fils désignés d'une façon semblable, "M. Chardonnet" ou "F. Chardonnet", d'autant que des documents attribuent parfois aux deux, le prénom de "Ferdinand".

La fille aînée de Ferdinand Chardonnet, Marie, sans profession, épouse à 23 ans, à Vichy, le 28 juin 1886, Antoine Féraud, 27 ans, pharmacien à Nice (né le 27 février à La Colle, Alpes-Maritimes), et sa fille cadette, Léonie, 21 ans, sans profession, épouse , à Vichy, le 16 août 1886, Gaston Jean Marie Rousseau, 29 ans, négociant (né le 30 novembre 1856, à Saint-Etienne, Loire), fils du photographe François Rousseau dit "Chéri-Rousseau", de Saint-Etienne (Loire).

Le fait que deux de ses enfants se marient avec une personne domiciliée à Nice prouve que la Famille Chardonnet a maintenu ses liens avec cette ville, y revenant probablement en saison d'hiver, peut-être à chaque Carnaval. 

Les séjours entre parents et enfants vont se multiplier à Vichy, Nice, Saint-Etienne (et bientôt Lyon) : les séjours sont attestés par la présence des membres de la famille dans les différentes villes, en tant que signataires d'actes d'état civil.

Les cartons-photos de la période affichent :

- au recto comme au verso, un fond blanc ou un fond orangé (vers 1877-1881), avec au verso l'adresse, "En face la Source de l'Hôpital" (1877-1881 ; un carton daté de 1879) 

- au recto comme au verso, un fond blanc (vers 1881-1886) ou un fond noir (vers 1883-1886), avec l'adresse, "Rue Sornin".


- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait de jeune fille, recto, vers 1877-1882 (?),
"F. CHARDONNET -- VICHY.",
tirage albuminé de 5,5x9 cm, sur carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.

- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899), Portrait de jeune fille, verso, vers 1877-1882 (?), "PHOTOGRAPHIE ARTISTIQUE - NICE - F. Chardonnet - En Face La Source de L'Hopital (sic) - VICHY", carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.


- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899) ou CHARDONNET Fernand (1858-?), Portrait de femme, recto, vers 1883-1886 (?),
"F. CHARDONNET -- VICHY.",
tirage albuminé de 5,7x9,1 cm, sur carton de 6,2x10,5 cm, Collection personnelle.

- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899) ou CHARDONNET Fernand (1858-?) , Portrait de femme, verso, vers 1883-1886 (?), "PHOTOGRAPHIE ARTISTIQUE - NICE - F. Chardonnet - Rue Sornin - Vichy", carton de 6,2x10,5 cm, Collection personnelle.



PHOTOGRAPHE À VICHY ET LYON (1886-1892)


La Famille Chardonnet ouvre, début 1886, une succursale à Lyon, confiée à Fernand. 

Après le départ de son fils, Ferdinand Chardonnet (53 ans) continue de gérer l'atelier vichyssois. Il semble cependant se faire de plus en plus plus discret, ne faisant plus paraître de publicités. 

Son nom n'est plus cité dans les journaux que par le biais des commerçants qui louent les magasins situées au rez-de-chaussée de la "Maison Chardonnet"

Ferdinand Chardonnet partage même, en 1888 et 1889, son atelier avec la belle-famille de sa fille aînée, le photographe "Chéri Rousseau & Fils".

Au printemps 1892, son fils Fernand cède l'atelier lyonnais au bout de six ans et revient s'installer définitivement à Vichy.

Il semble que Ferdinand Chardonnet lui cède alors l’atelier vichyssois et cesse toute activité à l’approche de ses 60 ans.

Les cartons-photos de cette période adoptent un fond blanc, beige ou noir au recto, et un fond blanc, noir ou rouge-bordeaux au verso, avec des encres de couleur dorée, rouge ou brune (un carton à fond rouge portant la date manuscrite de "janvier 1887" un carton à fond noir avec la date imprimée de "1887").

Ils présentent la seule adresse de Vichy ("Rue Sornin"), la seule adresse de Lyon ("6, Place Bellecour - Au Rez-de-Chaussée") ou les deux. De cet ensemble, il semble impossible de distinguer les cartons vichyssois datant des années 1892-1896.

"Chardonnet" (père & fils) sont cités dans la "Liste générale des principaux photographes" publiée par la Société de Photographie de Toulouse : à Nice de 1877 à 1885 ; à Lyon, de 1888 à 1896 ; et à Vichy de 1888 à 1904. 

Le père et le fils ont été essentiellement des portraitistes (individus et groupes). Le père a cependant réalisé des vues du Carnaval de Nice (notamment en 1878) et des reproductions de lithographies (Le Grand Hôtel du Parc de Vichy). 

"Rentier", Ferdinand Chardonnet se retire dans l’une de ses propriétés vichyssoise, située sur la route de Creuzier.

C’est là qu’il décède à Vichy, le 6 juin 1899, à l'âge de 66 ans. Son épouse, Thérèse, décèdera à Andrézieux (Loire), le 11 juillet 1904, à l'âge de 73 ans.


- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899) ou CHARDONNET Fernand (1858-?), Portrait de femme, recto, vers 1886-1892,
"Fnd Chardonnet -- Lyon.",
tirage albuminé de 5,7x8,9 cm, sur carton de 6,1x10,3 cm, Collection personnelle.


- CHARDONNET Ferdinand (1833-1899) ou CHARDONNET Fernand (1858-?), Portrait de femme, verso, vers 1886-1892,
"Photographie - Fnd Chardonnet - Lyon - 6, Place Bellecour - Au Rez-de-Chaussée",
carton de 6,2x10,5 cm, Collection personnelle.




 

- FERNAND CHARDONNET (1858-1935)

 

NAISSANCE À VIDAUBAN (VAR)

 

Théodore Fernand Chardonnet est né le 4 septembre 1858, à Vidauban (Var). Il est le fils de Jean-Baptiste dit "Ferdinand" Chardonnet, coiffeur (1833-1899) et de Thérèse Julien/Saumier, modiste (1831-1904), qui se sont mariés dans cette commune le 3 mai 1857.

Il suit sa famille à Nice (Alpes-Maritimes) où son père devient photographe puis à Vichy (Allier). Il est sans doute formé à la Photographie, dès l’adolescence, par son père.

 

 

PHOTOGRAPHE À VICHY

 

Dès la fin des années 1870, il travaille avec son père dans l’atelier de Vichy.

Le 15 avril 1884, à l’âge de 25 ans, il se marie cependant à Nice, avec une jeune fille domiciliée dans cette ville, Marie Mélanie Salignon, âgée de 23 ans (née le 18 mai 1861 à Marseille, Bouches-du-Rhône). 

Le couple vit tout d'abord rue Sornin, avec les parents de Fernand. Leur premier enfant, Gaston Jean Casimir Chardonnet, naît à cette adresse, le 27 janvier 1885.

 

 

PHOTOGRAPHE À LYON (1886-1892)

 

Au début de l'année 1886, Fernand Chardonnet (27 ans) ouvre cependant un atelier à Lyon (2ème arrondissement), "6, place Bellecour, rez-de-chaussée" (Lyon s’amuse du 26 mars 1886, Bibliothèque numérique de Lyon).


 

- Lyon s’amuse, annonce du 26 mars 1886 et publicité du 29 août 1886, 
Bibliothèque numérique de Lyon.



En juillet 1886, la visite d'un publiciste au nouvel atelier de M. Chardonnet, "artiste et homme d'esprit", en liste tous les points forts : "pas d'étage à monter", un bon accueil, "des résultats inconnus jusque-là", "des clients de plus en plus nombreux", des "produits exposés dans sa belle vitrine", des "ateliers de pose aujourd'hui les plus importants de notre ville" (Lyon s'amuse du 11 juillet 1886).

Plusieurs autres articles lui sont consacrés dans ses trois premières années d'activité, célébrant notamment ses portraits très ressemblants et notamment ceux, très expressifs, des comédiens (Lyon s'amuse du 18 avril 1886 et du 20 janvier 1887 ; Le Mousquetaire du 26 juin 1887). 

Le journal Lyon s'amuse offre d'ailleurs à ses lecteurs, comme prix d'une tombola, "un portrait grandeur naturelle, d'une valeur de deux cents francs" exécuté par Fernand Chardonnet, et celui du Progrès de Lyon affiche parfois certaines de ses photographies dans la Salle des Dépêches (Lyon s'amuse des 16 décembre 1886, 13 janvier et 27 janvier 1887 ; Le Progrès de Lyon du 14 octobre 1887).

Une nouvelle visite de l'atelier célèbre sa 1ère année d'existence : "On avait tout d'abord pu admirer dans ses montres [vitrines] de superbes albumines (...) puis vinrent de grandes et petites épreuves au charbon, noires et en couleurs (...) et aujourd'hui, un nouveau procédé qu'il est le seul à pratiquer à Lyon, connu sous le nom de photo-crayon" (Lyon s'amuse du 7 avril 1887).

Quelques jours plus tard, Fernand Chardonnet rentre à Vichy et fait annoncer son retour par la presse (Journal de Vichy du 10 avril 1887).

Est-ce lui ou son père qui présente des natures mortes de fleurs à l'Exposition de la Société d'Horticulture et d'Agriculture organisée à Vichy l'été 1887 ? Cette série se voit récompensée par une médaille d'argent de 2ème classe décernée par la Section Horticole, "en raison de leur bonne réussite et des services que peuvent rendre ces tableaux, soit à l'enseignement botanique et horticole, soit aux artistes dessinateurs" (Journal de Vichy du 15 août 1887 ; La Semaine de Cusset et de Vichy du 20 août 1887).

La fille de Fernand Chardonnet, Suzanne Marie Thérèse Chardonnet naît, rue Sornin à Vichy, le 14 septembre 1887.

Fernand Chardonnet a ainsi passé toute la saison estivale à Vichy, auprès de son père et on pourrait penser qu'il exerce désormais sa profession de photographe en alternant la saison d'hiver à Lyon et celle d'été à Vichy. Cependant, cela ne semble pas avoir été le cas lors de sa première année d'activité lyonnaise et cela ne semble pas se reproduire dans les années suivantes.

Sa fille, Suzanne Marie Thérèse Chardonnet décède malheureusement à 5 mois et 3 semaines, place Bellecour à Lyon, le 9 mars 1888. L'un des témoins de l'acte de décès est le grand-père de l'enfant, "Ferdinand Jean Baptiste Chardonnet".

Au printemps 1888, Fernand Chardonnet embauche une caissière de 24 ans (fille d'un photographe de la ville) mais se rend compte au bout de trois mois, qu'elle détourne l'argent de la caisse. Elle, et son complice de mari, seront notamment condamnés, en août, pour escroquerie, à trois mois de prison par le Tribunal correctionnel de Lyon (Le Progrès de Lyon du 3 août 1888).

En mars 1889, Fernand Chardonnet, "photographe de mérite mais expert en chimie" présente des groupes et portraits au charbon très remarqués à l'Exposition du Crédit Lyonnais de Nice (Il Pensiero di Nizza du 17 mars 1889).

La fille de Fernand Chardonnet, Yvonne Léonie Thérèse Chardonnet, naît place Bellecour le 29 décembre 1890 mais décède à Lyon, à la nouvelle adresse de la rue des Marronniers, 4, à 12 mois et demi, le 11 janvier 1892.

L'acte de décès est signé par deux jeunes photographes qui sont les employés de Fernand Chardonnet : Justin Borron, 22 ans [23 ans, né le 3 décembre 1868 à Longecombe, Hauteville-Lompnes, Ain] et Auguste Excler, 28 ans [27 ans, né le 14 mai 1864 à Saint-Jean-Bonnefonds, arrondissement de Saint-Etienne, Loire], qui avait déjà été le témoin de naissance de l'enfant.

Fernand Chardonnet cède son atelier lyonnais au photographe Jules Héron (né à Paris, le 17 avril 1862) et s'apprête à retourner vivre à Vichy.



PHOTOGRAPHE À VICHY (1892-1896)

 

"Chardonnet Fils" reprend alors l’atelier de Vichy que lui cède son père.


Le Journal de Vichy, annonce du 15 mai 1892 et publicité du 15 janvier 1893,
Fonds patrimoniaux de Vichy.

 

 

Sa fille, Andrée Jeanne Léonie Chardonnet, naît rue Sornin, à Vichy, le 13 août 1893.

 

 

AGENT D’AFFAIRES À VICHY (1894-1927)

 

À partir d'avril 1894, Fernand Chardonnet entame, parallèlement à sa profession de photographe, une carrière "d'agent d'affaires" (agent immobilier).


- Annonce parue dans le Journal de Vichy du 17 mai 1894,
Fonds patrimoniaux de Vichy.



À son nouveau domicile de la rue Ballore, naît sa fille, Marcelle Marie Antoinette Chardonnet, le 8 mai 1895.

Début 1896, Fernand Chardonnet s’investit parallèlement dans une carrière politique municipale.

Lors du recensement de 1896, Fernand Chardonnet, "agent de publicité", est cité au 7, rue Sornin, avec sa femme et ses enfants, Gaston, Andrée et Marcelle.

Il met fin à son activité de photographe à la suite de l'été 1896.

Sa fille, Jeanne Louise Fernande Chardonnet, naît rue Ballore, le 30 août 1898 mais décède malheureusement à la même adresse, le 21 octobre 1899, âgée de 13 mois et demi.

Fernand Chardonnet est ensuite dit, "agent d’affaires", domicilié rue de Ballore, lors du mariage de son fils Gaston Jean Casimir Chardonnet à Bellerive, le 2 avril 1911 puis "agent de locations", domicilié 65, rue Jean Jaurès (anciennement rue Sornin), lors du mariage de sa fille Andrée Jeanne Léonie Chardonnet, à Vichy, le 4 février 1920.

Il semble cesser toute activité en 1927 (à 69 ans). 

Son épouse décède à Vichy le 24 octobre 1927, à l'âge de 66 ans, lors d'un accident d'automobile dans la ville où lui-même est blessé (La Semaine de Cusset et de Vichy du 29 octobre 1927).

Fernand Chardonnet décède à Vichy, 10, rue Roovère, le 1er septembre 1935, à l’âge de 77 ans.