Musée du Louvre, Cour Puget - DESJARDINS (Martin van den Bogaert dit) (1637-1694), Captifs, 1682, groupe sculpté de quatre captifs provenant du piédestal du Monument à la gloire de Louis XIV (Place des Victoires) et représentant les nations vaincues à la Paix de Nimègue (1679). Détail du Captif, dit La Hollande, bronze, autrefois doré, 220x200x170 cm. Photo R.Patin.
I-LA SCULPTURE TRADITIONNELLE :
1-Techniques - De l’Antiquité au XIX° siècle, la sculpture a été dominée par trois techniques principales :
-Le modelage : ajout et retrait de matière molle, terre (argile), plâtre ou cire, sur une structure métallique ; certaines œuvres en terre, sont cuites pour être conservées. Le modelage sert souvent au sculpteur à rechercher et définir (esquisse de petites dimensions) le projet de son œuvre définitive (de plus grandes dimensions et en matériaux nobles et durables).
-Le moulage suivi de la fonte : réalisation d’un plâtre (modèle) aux dimensions définitives, qui est ensuite moulé ; dans le moule réalisé au noyau plein, du métal fondu (alliage de cuivre et d’étain) est coulé pour finaliser la sculpture (creuse) en bronze.
-La taille directe : retrait de matière dure d’un bloc (ou de parties assemblées) de pierre (souvent du marbre), mais aussi de bois, et pour des sculptures de plus petites dimensions, d’os ou d’ivoire.
2-Formes - La sculpture traditionnelle a revêtu deux formes principales :
-La ronde-bosse : sculpture dont on peut faire le tour et qui repose sur un socle de matériau identique ; elle est cependant le plus souvent destinée à être surélevée par un piédestal ou à être vue de face (vue frontale), du fait de son positionnement devant un mur ou dans une niche.
-Anonyme, Laocoon et ses fils, II° siècle av. J.-C., groupe de marbre sculpté en ronde-bosse, 246 cm de haut, Rome, musée du Vatican.
-MICHEL-ANGE (1475-1564), Piétà, vers 1498-1500, groupe en marbre, 174x195x69 cm, basilique Saint-Pierre de Rome.
-NANTEUIL (1792-1865), Le Général Desaix, 1848, ronde-bosse en bronze de 6 m de haut sur un piédestal de pierre de 4 m, Clermont-Ferrand, place de Jaude.
-Le relief : formes se détachant sur un fond ; le relief est le plus souvent destiné à être intégré dans le mur d’un monument. Différents niveaux de relief peuvent exister dans une même œuvre : certaines formes peuvent être seulement gravées (détails en creux), sculptées en méplat (faible relief), en bas-relief (moins de 50% de la forme), en haut-relief (environ 75% de la forme) ou en très haut-relief (parties détachées du fond et plus fragiles).
Ces sculptures étaient le plus souvent lissées (pour effacer les traces d’outils ou de moulage), colorées (parfois recouvertes de feuilles d’or), et complétées par des détails peints ou collés (regard…) et des accessoires (bijoux, emblèmes, armes, vêtements…).
-Anonyme, bas-reliefs grecs antiques en marbre, IV° siècle av J.-C
-DONATELLO (ca1386-1466), Annonciation, ca1433, pierre grise et rehauts dorés, Florence, église Santa Croce, chapelle Cavalcanti.
-RUDE François (1784-1855), La Marseillaise, Arc de triomphe de Paris, 1833.
VOIR LA VIDÉO DE FR3 : "C'EST PAS SORCIER - LA SCULPTURE" (26 MN 01, 2011)
VOIR SUR VIMEO : LA TECHNIQUE DE LA FONTE DU BRONZE À CIRE PERDUE EN STOP MOTION (4 MN 19, 2015)
VOIR LA VIDÉO DE FR3 : "C'EST PAS SORCIER - LA SCULPTURE" (26 MN 01, 2011)
VOIR SUR VIMEO : LA TECHNIQUE DE LA FONTE DU BRONZE À CIRE PERDUE EN STOP MOTION (4 MN 19, 2015)
II-LA SCULPTURE CONTEMPORAINE :
A partir du début du XX° siècle, les artistes remettent en question les notions de socle et de piédestal, se détournent de l’imitation du réel et ouvrent la voie abstraite. Ils développent, parallèlement aux techniques et aux formes traditionnelles, d’autres formes de sculpture.
-PICASSO Pablo (1881-1973), Portrait de Fernande Olivier, 1909, bronze, 41,3x24, 7x26, 6 cm, New-York, MOMA.
-MATISSE Henri, 1869-1954, Dos, 1909 et 1950, relief en bronze, 190x116x17 cm, Paris, C. G. Pompidou.
-ARP Hans (1886-1966), La mise au tombeau des oiseaux et papillons, Portrait de Tristan Tzara, 1916-17, bois peint, 40x32, 5x9, 5 cm.
-PICASSO Pablo (1881-1973), Figure (Projet de monument à G.Apollinaire), 1928, fil de fer et tôle, 51x19x41 cm, Paris Musée national Picasso.
1-Matériaux – Ils emploient :
-des matériaux pauvres (papier, carton, tissu, ficelle, verre, métal, déchets) et nouveaux (plastique, polycarbonate, béton),
-de la couleur (elle existait le plus souvent dans la sculpture traditionnelle mais avait disparu avec les siècles)
-des écritures, des images (dessins, peintures, photographies, sérigraphies – technique d’imprimerie permettant de reproduire une photo avec de l’encre ou de la peinture filtrée par une trame de soie -, films, vidéos, images numériques fixes au animées),
-des objets (présentés ou « ready-made », récupérés, détournés, transformés, détruits),
-des éléments naturels (végétaux, terre, pierre, eau…),
-des odeurs,
-des systèmes électriques et des machines produisant des lumières, des sons (lampes, enregistrements sonores, moteurs, écrans, nouvelles technologies), du mouvement réel,
-ou encore de nouveaux procédés (fabrication industrielle, systèmes vidéo, programmes informatiques…)
-et même le corps (humain, animal).
2-Formes et techniques
-Le tableau-relief : œuvre accrochée au mur comme un tableau rectangulaire et contenant des parties peintes ou des collages mais aussi des éléments en relief qui émergent du fond ou sortent du tableau.
-SCHWITTERS Kurt (1887-1948), Construction for nobles ladies, 1919, carton, bois, métal, peinture, 102, 87x83, 82 cm, Los Angeles County Museum of Art.
-RAYSSE Martial (né en 1936), Soudain, l'été dernier, 1963, 3 panneaux, photo peinte à l'acrylique et objets, 100x225 cm, Paris, MNAM.
-RAUSCHENBERG Robert, Jackpot Derby, 1978, Combine-painting, collage de photos et ombrelle, 229x199x30 cm, MAMAC.
-STELLA Frank, Hacilar aceramica, 2001, résine époxy et peinture en aérosol sur fonte d'aluminium.
-L’assemblage : sculpture constituée d’éléments divers (matériaux, objets, choses) réunis par des techniques variées (superposition, entassement, collage, agrafage, liens, couture, soudure…).
-PICASSO Pablo (1881-1973), Guitare, 1912, assemblage de tôle découpée, 63x33x19 cm, New-York, MOMA.
-DUCHAMP Marcel (1887-1968), Roue de bicyclette, 1913, assemblage de tabouret en bois peint et de roue métallique 126,5x31, 5x63, 5 cm, Paris, MNAM.
-OPPENHEIM Meret (1913-1985), Déjeuner en fourrure (de gazelle), 1936, New-York, MOMA.
-PICASSO Pablo (1881-1973), Tête de taureau, 1942, selle cuir et guidon métal, 33,5x43, 5x19 cm, Paris, musée national Picasso.
-L’installation : combinaison d’éléments divers, réunis ou dispersés, prenant en compte l’espace périphérique (sol, mur, plafond) mais ne constituant qu’une seule œuvre.
-KOSUTH Joseph (né en 1945), One and three chairs, 1965, chaise en bois et deux photos, 200x271x144 cm, New-York, MOMA.
-CRAGG Tony (né en 1949), Opening spiral, 1982, matériaux divers, 152x300x400 cm, MNAM.
-BOLTANSKI Christian (né en 1944), Autel (lycée Chases), 1988, installation, 112 boîtes, 15 photos N.B. et 15 lampes, Paris, MNAM.
-HIRST Damien (né en 1965), Mother and child divided, 1993, technique mixte, 190x322,5x109 cm, Londres, White Cube, installation avec des animaux naturalisés sciés en deux.
L’installation est dite in situ quand elle est réalisée pour et en fonction d’un lieu précis et unique.
L’installation forme un environnement lorsqu’elle reconstitue un lieu (fermé ou ouvert) dans lequel évolue le spectateur.
L’installation forme un environnement lorsqu’elle reconstitue un lieu (fermé ou ouvert) dans lequel évolue le spectateur.
-KIENHOLZ Edward (1927-1994), Roxy's, 1961, environnement, Allemagne, musée de Bremen.
-AGAM Yaacov (né en 1928), Aménagement pour l'antichambre privée à l'Elysée de G.Pompidou, 1972-74, matériaux divers, dispositifs lumineux, 450x548x622 cm, MNAM.
-DALI Salvador, Salle Mae West, 1974 (d’après son tableau de 1934), Figueras, Musée Gala S.Dali.
-BUREN Daniel (né en 1938), Les deux plateaux, 1985-86, Cour du Palais Royal, Paris, œuvre in situ, environnement.
L’environnement peut devenir une véritable architecture, un monument éphémère ou définitif.
-LE FACTEUR CHEVAL (1836-1924), Le Palais idéal, 1879-1912, Hauterives.
-DUBUFFET Jean (1901-1985), La closerie et villa Falballa. Périgny, 1971-76, jardin de béton armé peint en noir et blanc avec villa centrale sans fenêtre contenant le Cabinet Logologique (1967-69) avec une écriture colorée en haut-relief sur trois faces.
-DE SAINT-PHALLE Nikki, TINGELY Jean, ULTVEDT Per Olof, Hon-en-katedral (Elle, en cathédrale), 1966, 28x6x9 m (cinéma, bar, planétarium…), Suède, Stockholm, Moderna Museet.
-RAYNAUD Jean-Pierre, La Maison, vue de la salle de bains, 1969-1993 et Les 100 containers de ses débris, 1993, Bordeaux, CAPC.
-KAWAMATA Tadashi (né en 1953), Tram Passage, Verein StadtRaum Remise, Vienne, Autriche, 1995 (architecture en bois, passage, circulation, lien social).
L’installation est dite éphémère lorsqu’elle ne dure pas dans le temps (installation démontée ou utilisation de matières fragiles ou périssables) comme certaines installations in situ et comme de nombreuses œuvres de Land Art (art utilisant le paysage naturel ou urbain comme support ou matériau) et dont la trace est souvent conservée par la photographie ou la vidéo.
-LONG Richard (né en 1945), A line made by walking, 1967.
-CHRISTO (né en 1935) et JEANNE-CLAUDE (1935-2009), Paris, The Pont Neuf wrapped, 1975-85.
-GOLDSWORTHY Andy (né en 1956), Started to rain-laid down-waited-left a dry shadow, Haarlemmerhout, Holland, 29 August 1984.
-GOLDSWORTHY Andy (né en 1956), Feuilles d’érable, 1985 (Land art, installation éphémère in situ conservée par la photographie).
-HEIZER Michael (né en 1944), Double negative, Nevada, 1969-1970, 2 tranchées, 457 mètres de long, 15,2 mètres de profondeur, 9,1 m de large 218.000 tonnes.
L’installation et l’environnement jouent sur l’implication du regardeur (il les regarde mais aussi les parcourt) voire sa participation (interactivité) : le spectateur devient une composante de l’œuvre ou même l’élément principal (par son comportement : il la complète, la manipule, la déforme, la détruit…)
-SOTO Jesus-Rafael (1922-2005), Pénétrable, 1973 et 1995, 5x14x5 m, Parque Garcia Sanabria, Santa Cruz de Tenerife, installation et environnement impliquant le corps du spectateur.
-BADEN Mowry (né en 1936), Je peux voir la salle entière II, 1997 toile alu, plexiglas, circuits lumière, son, moteur lit oscillant et tournant, 150x20x127 cm, Calgary Glenbow Museum.
-TIRAVANIJA Rirkit, thai (né en 1961 en Argentine), Untitled, Pad thai, 1990-2007, dimensions variables (repas à partage).
-DU Wang (né en 1956), Le tunnel d'espace-temps, 2004, métal, tv, magazines, 590x680x292 cm, Suisse, Ullens Foundation.
L’installation peut jouer sur le point de vue de l’auteur et du spectateur
L’installation et l’environnement peuvent présenter des oeuvres immatérielles (le vide, l’espace, la projection multimédia)
- KLEIN Yves (1928-1962), Le vide, 1958, Galerie Iris Clert, Paris.
-GERZ Jochen (né en 1940), 2146 pierres, Monument contre le racisme, Sarrebruck, 1993.
-La performance : mise en scène du corps vivant par l’artiste, avec ou sans public. La performance peut être unique ou se répéter mais elle est éphémère et le plus souvent conservée par des traces photos ou vidéos réalisées par l’artiste ou ses assistants.
-KLEIN Yves (1928-1962), Anthropométrie de l'époque bleue, 1960, 155x281 cm, MNAM.
-BEUYS Joseph (1921-1986), Comment expliquer la peinture à un lièvre mort, 1965, performance de 3 heures dans l’exposition de Düsseldorf, galerie Schmela, miel et poudre d'or, micro, vitre de séparation, vidéo retransmettant la performance.
-HORN Rebecca (née en 1944), Handschuhfinger (Gants-doigts), 1972.
-RAMETTE Philippe (né en 1961), Balcon 2, Hong Kong, 2001, photo couleur 120x150 cm, FRAC Champagne-Ardenne.
-YILIN Lin (né en 1964), Safely manoeuvring across Lin He Road, 1995, performance de 90 minutes.
3-L’espace de l’oeuvre:
-L’échelle : rapport au corps humain et au lieu (figure, objet, abstraction, Land Art)
figure
-MOORE Henri (1898-1986), Figure couchée, 1951, plâtre peint, Cambridge, Fitzwilliam Museum.
-HANSON Duane (1925-1996), Supermarket Lady, 1969-70, fibre de verre, polyester, vêtements, objets, 166x130x65 cm, Aix-la-Chapelle, Ludwig Forum.
-CATTELAN Maurizio (né en 1960), A perfect day, 1999, directeur de la galerie et rubans adhésifs.
-MUECK Ron, Austr. (né en 1958), Baby, a girl, 2006, matériaux divers, 110x502x134, 5 cm, Ottawa, National Gallery of Canada.
-PLENSA Jaume, Esp. (né en 1955), Nomade, port d'Antibes, 2007.
objet
-DUCHAMP Marcel (1887-1968), Fontaine, 1917 - 1963, urinoir retourné en porcelaine, ready-made, 63x48x35 cm, Paris, Musée National d’Art Moderne.
-BEUYS Joseph (1921-1986), Infiltration homogène pour piano à queue, 1966, piano recouvert de feutre et tissus, 100x152x240 cm Paris, MNAM.
-OLDENBURG Claes (né en 1929), Clothespin (pince à linge), 1976, Philadelphie, Centre Square Plaza.
abstraction
-TATLIN(E) Vladimir (1885-1953), Corner Relief (Contre-relief), 1915-17.
-SCHWITTERS Kurt (1887-1948), Merzbau, 1923-1936, construction habitable et évolutive réalisée dans sa maison de Hanovre (disparue) additionnée d'objets trouvés. Oeuvre détruite. Photo d'archives, 1930.
-BRANCUSI Constantin , Roum. (1876-1957), La Colonne sans fin, Monument 1° Guerre,Tirgu-Jiu, Roumanie, 1934-37, fonte, H : 29,33 m, photo de l'artiste, vers 1938.
-SERRA Richard (né en 1939), Snake, 1996, 3 plaqus d’acier laminé, env. 180 tonnes et au global 4x31, 7x7, 84 m, Bilbao, Musée Guggenheim.
land art
-CHRISTO (né en 1935) et JEANNE-CLAUDE (1935-2009), Wrapped Coast, 1968-69, 93000 m2, Little Bay, Australie.
-SMITHSON Robert (1938-1973), Spiral-jetty-from-rozel-point, 1970, Great Salt Lake, Utah, spirale du sel et du mythe du lac.
-Le mouvement (représenté toujours mais aussi réel – art cinétique) : déplacement des formes dans l’espace et le temps (figure, abstraction, machine)
figure
-KOUNELLIS Janis, Gr. (né en 1936), 12 chevaux attachés, Rome, galerie L'Attico, 1969.
abstraction, objet, machine
-DUCHAMP Marcel (1887-1968), Rotative, 1920, plaques de verre, H: env: 1, 5 m, New Haven, Yale University Art Gallery.
-SCHOEFFER Nicolas (1912-1992), CYSP-1, 1956, œuvre cybernétique et spatio-dynamique au mouvement et son dûs à l’environnement sonore et lumineux.
-ANSELMO Giovanni (né en 1934), Torsion, 1968, barre de fer (l 200 cm; diamètre 10), futaine 300 cm, œuvre 200x190 cm.
-CALDER Alexander (1898-1976), Stabile-Mobile, 1970, Nice, MAMAC, esplanade Niki de Saint Phalle.
-PAN Marta, Hongr. (1923-2008), Sculpture flottante, Otterlo, 1960-61.
-L’éclairage : étalement dans l’espace des lumières et des ombres (lumières artificielles, projection multimédia).
-BOLTANSKI Christian (né en 1944), Théâtre d'ombres, 1984.
-FLAVIN Dan (1933-1996), Untitled, 1987.
-NOBLE Tim (né en 1966) et WEBSTER Sue (née en 1967), British Wildlife, 2000, 88 an.imaux taxidermisés, projecteur, 150x90x180 cm, Londres, Gagosian Gallery.
POUR EN SAVOIR PLUS (VOCABULAIRE)
POUR EN SAVOIR PLUS (VOCABULAIRE)
-PETIT GLOSSAIRE A L'USAGE DE CEUX QUI PRÉTENDENT N'Y CONNAÎTRE RIEN (LES ABATTOIRS - BORDEAUX):
-GLOSSAIRE GÉNÉRALISTE (ACADÉMIE DE GRENOBLE):
-DICO D'ART JEUNE PUBLIC (RÉUNION DES MUSÉES NATIONAUX):