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NICE, HISTOIRE ET REPRÉSENTATIONS DE LA PLACE MASSÉNA
LES ANNÉES 1850
A partir de 1853, la place est dénommée "place Masséna".
Une photographie prise par Edouard Baldus (1813-1889) et/ou Henri Charles Emmanuel de Rostaing (1824-1885) vers 1854-1856, depuis l'autre extrémité du Pont-Neuf, permet de découvrir l'intérieur de la place (Image 6).
"Nous voici maintenant au Pont-Neuf. Cette construction, remarquable est formée de trois arches surbaissées, en pierres de taille, et sa longueur entre les culées est de 70 mètres" (Guide du Commerce, Indicateur Niçois suivi du Cicerone de l'Etranger pour 1855, vol. 2, pp 80-84).
Des acacias ont été plantés, au tournant des années 1850, sur l'ensemble du quai Masséna mais seulement à l'extrémité sud du quai Saint-Jean-Baptiste. Ils apparaissent, comme ceux de la rive gauche, dépouillés de leurs feuilles, ce qui induit un mois de décembre ou de janvier.
L'image révèle à l'extrémité nord du quai Masséna, la maison d'Antoine Cauvin (érigée vers 1840-1841) qui fait l'angle de la place Masséna avec, sous le grand balcon central, la tenture d'une boutique de "Pianos et Musique", celle d'une épicerie "Vins - ... (?) - Thés", puis, sur le pilier d'angle, l'enseigne, "Pianos - Musique - ... (Librairie ?) - Zani" (Image 6 ci-dessus et Image 7 ci-dessous).
L'autre façade de la maison Cauvin donne sur la place Masséna, accolée à la maison Pin-Donaudy (érigée vers 1841-1843) qui forme l'angle de la rue Masséna (Image 6 ci-dessus). Leur centre est orné d'une succession de huit pilastres corinthiens, dominés par un attique dont la balustrade est couronnée de vases.
Le Guide du Commerce, Indicateur Niçois [vol. 1] suivi du Cicerone de l'Etranger [vol. 2] pour 1855, édité par Pierre Cauvin, décrit précisément les lieux (vol. 2, pp 80-84) :
"Quai Masséna. Voici maintenant (...) le Magasin de Musique de M. Zani, où l'on trouve un assortiment de pianos à louer [quai Masséna, 1] ; enfin le magasin de Droguerie, Thés, Vins, Denrées coloniales et articles anglais de MM. H. et V. Gent [quai Masséna, 1], à l'angle même de la place Masséna (Image 7 ci-dessus).
Sur la place Masséna, côté nord, un groupe de trois bâtiments bas réunis autour d'une cour latérale est antérieur à l'alignement envisagé (Image 8 ci-dessous).
Du côté ouest, plusieurs maisons de deux ou trois niveaux (érigées entre 1836 et 1847), qui appartiennent à la veuve et aux enfants de Victor Tiranty (1765-1836), s'échelonnent sur un sol nettement en contrebas de celui de la place, notamment à l'entrée de la rue Masséna.
Au centre, le jardin notamment complanté d'un bosquet de cyprès et de deux palmiers, est celui de l'une des maisons d'Angelica Salietti veuve Tiranty (1787-1869), érigée vers 1845-1847. Près du bosquet de palmiers, une pancarte annonce "Théâtre - ... (Tiranty ?)".
Cette propriété a été représentée au milieu du XIX° siècle par les peintres Jacques Guiaud ([1810-1876] ; aquarelle datée de 1847, ici ; peinture à l'huile conservée au Musée Masséna de Nice, ici) et Emmanuel Costa ([1833-1921] ; aquarelle, ici) mais les grands peupliers d'alors (plus au nord) ont désormais disparu.
"En prolongement de la maison A. Tiranty se trouve le manège de M. Vizzani" (chevaux de selle à louer) [est-ce l'ensemble des bâtiments bas visibles sur la photographie - Image 8 ci-dessus - ou le bâtiment masqué par la maison d'angle - Image 10 ci-dessous) ?
"Au nord [-ouest] on voit la maison à arcades de Mme veuve Tiranty [place Masséna, 4], où se trouve M. le Conseiller de Griève, consul de Russie" [cette maison n'est pas visible sur la photographie - voir l'Image 10 ci-dessous),
"le Théâtre-Cirque pour représentations à [sic] giorno [forte lumière simulant le jour], également à Mme veuve Tiranty [la date d'ouverture de ce théâtre, habituellement située le 27 septembre 1856, semble erronée - ce bâtiment n'est pas visible sur la photographie - voir l'Image 10 ci-dessous - il deviendra le "Théâtre Français", dès 1861],
et au milieu du beau et vaste jardin une autre grande maison, encore à Mme veuve Tiranty.
Ici nous suivons la rue Masséna [au sud-ouest], remarquant à droite [rue Masséna, 6] la maison de M. Ambroise Tiranty [1784-1869], où il exerce les fonctions de vice-consul de Tunis, à gauche [rue Masséna, 13] la maison Magnan où demeure le chevalier de Ricordy, consul de Belgique" (Guide du Commerce, Indicateur Niçois, op. cit., vol.2, pp 80-84) (Image 8 ci-dessus et Image 10 ci-dessous).
Sur la place Masséna, côté nord-est, la maison d'Ambroise Tiranty est bâtie sur le même modèle que les maisons du côté opposé, avec un haut portique surmonté de deux étages et d'une toiture pourvue de lucarnes uniquement du côté du quai.
Sept baies sont alignées sur le quai (cinq baies sur la place), avec un grand balcon central et deux petits balcons latéraux placés sous le premier niveau de fenêtres.
Au rez-de-chaussée du quai Saint-Jean-Baptiste, une tenture affiche, "M. Clerissy" puis une enseigne, "Bureau de Commission" (organisme règlementant les activités commerciales et industrielles (Image 9 ci-dessous).
"La belle maison de M. Ambroise Tiranty [place Masséna, 2] forme l'extrémité du quai et l'angle de la place Masséna. L'angle de la maison A. Tiranty est occupé par le magasin de Thés et Vins de M. Clerissy, qui donne à la fois sur le quai de Saint-Jean-Baptiste et sous les arcades de la place ; la maison de commerce de M. Clerissy jouit d'une bonne et ancienne réputation pour les épiceries, denrées coloniales, articles anglais, thés et vins de choix" (Guide du Commerce, Indicateur Niçois, op. cit., vol.2, pp 80-84) (Image 9 ci-dessus et Image 10 ci-dessous).