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Suite de la Liste des Photographes cannois du XIX° siècle.
- Jacques MASSE (1857-1909)
Jacques Masse est né à Cannes le 19 août 1857. Il est l’un des 5 enfants d’Antonio Massa/Masse, marchand de charbon (né à Tende c.1822) et de Maddalena Saramito/Saramite/Salamite, journalière (Sospel 1829-Cannes 1899) qui se sont mariés à Sospel (Alpes-Maritimes), le 14 octobre 1849.
Le père, Antoine Masse, "âgé de 50 ans, journalier" décède malheureusement à Cannes le 19 décembre 1873 (son fils Jacques a alors 16 ans).
Le recensement de la Ville de Cannes de 1876 cite la famille Masse au 17, rue Saint-Nicolas, maison Méro, avec "Saramito veuve Masse, chef de ménage, journalière, 42 ans, née à Sospel, Masse Jacques, célibataire, son fils, photographe, 20 ans, idem [non, né à Cannes], Masse Xavier, célibataire, 17 ans, idem [non, né à Cannes le 25 décembre 1859], Masse Jean, célibataire, 12 ans, né à Cannes [le 31 octobre 1864]". Joséphine Masse née à Cannes le 18 mars 1862 est décédée le 13 janvier 1865, Rosine Masse née à Cannes le 20 février 1851, s’est mariée à 23 ans, couturière, le 9 novembre 1874 à Cannes (avec Jean Baptiste Barrel, 28 ans, tailleur d’habits).
L'ouvrage Cannes en Poche de la même année 1876 cite cependant dans la liste des artistes peintres, "Masse, rue d'Antibes, 20" (Ferdinand Jacob, Cannes en Poche - Saison 1876-1877 - Guide Historique de Cannes et ses environs, Cannes, 1876 p 275).
A 22 ans, Jacques Masse apparaît dès 1879 (l’année suivant sa majorité) sur les listes électorales cannoises, comme "ouvrier photographe", rue d’Antibes.
Il se marie à Cannes le 8 novembre 1879 avec Marie Julie Bertola, 18 ans, repasseuse (née le 27 septembre 1861 au Bar-sur-Loup, Alpes-Maritimes). Le couple emménage, rue Notre-Dame, 7.
Les naissances de leurs enfants révèlent les adresses successives du couple, Catherine Jeanne Masse le 18 septembre 1880, rue d’Antibes, Joséphine Françoise Masse le 10 juillet 1882 au 52, rue Grande, André Marceau Masse le 14 juillet 1884 au 4, rue de Vallauris et Auguste Jean Masse le 30 mars 1886 au 8, rue de Grasse.
Dès 1885, suite à un procès, Jacques Masse, 27 ans, photographe, est privé de ses droits civiques et disparaît des listes électorales
Le recensement de la Ville de Cannes de 1886 cite, "Masse Jacques, 28, français, photographe, chef (de ménage)", son épouse Marie, 25 ans, repasseuse et leurs quatre premiers enfants, Catherine 6 ans, Françoise 4 ans, André 2 an et Auguste 2 mois.
Le couple a un cinquième enfant, Xavier Paul Masse qui naît le 1er mars 1888 au 5, rue Ferry.
"Jacques Masse, 36 ans, photographe" (il signe "Masse") est témoin du décès de son frère, "Jean Masse, célibataire, [à près de] 28 ans, tapissier, le 29 septembre 1892, à Cannes, au 9, rue Saint-Honoré".
Le fils de Jacques Masse, Auguste Jean décède malheureusement à Cannes au 4, rue Jean de Riouffié, le 16 août 1894, à l’âge de 8 ans et 3 mois.
Dans tous ces actes d’état civil, Jacques Masse est systématiquement dit "photographe" mais aucun des témoins cités n’exerce cette profession. Jacques Masse possède-t-il son propre atelier, alors qu’aucun carton-photo portant son nom n’est connu et que son nom ni son atelier ne sont jamais cités dans les annuaires cannois ?
Il semble que dans la seconde moitié des années 1890, Jacques Masse abandonne sa carrière de photographe.
Lors du mariage de sa fille Catherine Jeanne Masse, 20 ans, couturière, le 16 avril 1901 à Marseille, avec Joseph Lucien Aimé Ribou, 22 ans, coiffeur (né le 13 décembre 1878 à Saint-Féliu-d’Avall, Pyrénées-Orientales), Jacques Masse, consentant par acte notarié, est dit "peintre" à Cannes mais reste absent des annuaires de la ville.
Lorsque sa fille Joséphine Françoise Masse, 22 ans, lingère, domiciliée à Marseille, se marie dans cette ville le 8 octobre 1904, avec Pierre Jules Bourguès, 25 ans, typographe (né à Marseille le 7 mars 1879), Jacques Masse, consentant par acte notarié, est cette fois dit "tapissier" à Cannes (comme l'était son frère Jean).
Jacques Masse, "tapissier", décède à Cannes, 16, rue du Suquet, le 25 février 1909, âgé de 52 ans.
- Octave Marie Lucien MAYEN (1861-1934)
MARSEILLE
Octave Marie Lucien Mayen est né à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 7 octobre 1861, rue de la Grande Armée. Il est le fils de Léopold Zéphirin Mayen (né le 19 décembre 1831 à Nans-les-Pins, Var), brasseur, et de Rose Marie Henriette Yautier/Yautiez (née le 24 décembre 1833 à Avignon, Vaucluse), qui se sont mariés à Avignon le 4 juillet 1853 où ils étaient tous les deux domiciliés.
Octave a un frère aîné, Antoine Marie Edouard Mayen (né le 22 mai 1855 à Marseille) et aura une sœur cadette, Pauline Mayen (née vers 1863 - acte de naissance non retrouvé).
AVIGNON
La famille quitte Marseille dans les années 1860, pour Avignon.
Malheureusement, la mère, "Rose Marie Henriette Yautier, sans profession, âgée de [près de] 37 ans, décède le 16 novembre 1870 à Avignon, dans sa maison [familiale] place de l’Horloge, 14, femme de Mayen, débitant de tabac". Edouard a alors 15 ans, Octave a 9 ans et Pauline, 7 ans.
La liste électorale de la Ville d’Avignon signale en 1874, le père, Léopold Zéphirin Mayen, "ingénieur civil, Place de l’Hôtel-de-Ville, 14", puis en 1875, "photographe, Ste-Catherine, 3 ".
Le père, employé au chemin de fer en 1853, marchand d’huile en 1855, brasseur en 1861, débitant de tabac en 1870, ingénieur civil en 1874, n’est pas devenu photographe en 1874 mais a acquis, l’atelier du photographe Louis Valentin pour son fils aîné, encore mineur, Antoine Marie Edouard Mayen (19 ans).
Le recensement de la Ville d’Avignon de 1876, cite au 3, rue Sainte-Catherine, le père, "Mayen Léopold, rentier, veuf, 45 ans, né dans la Loire", les enfants, "Mayen Edouard, photographe, célibataire, 22 ans, né dans les Bouches-du-Rhône, Mayen Octave, SP, célibataire, 14 ans, né dans les Bouches-du-Rhône, Mayen Pauline, 12 ans, célibataire, née dans les Bouches-du-Rhône " et la grand-mère maternelle des enfants, "Martinel Jeanne, veuve Lyautier (sic), 72 ans, née dans la Drôme [née vers 1804, mariée vers 1827 avec François Henri Yautier, Avignon 1782-Avignon 1850]".
Edouard Mayen a été apprenti vers 1870, assistant puis associé à Louis Valentin vers 1872-1873, avant de devenir son successeur en 1874 (portraits et paysages). Sa fiche militaire de 1876 (Avignon) le signale "photographe", domicilié à Avignon et précise qu’il est affecté au service auxiliaire "pour myopie". Edouard n’apparaîtra dans les listes électorales, aux côtés de son père, que quelques années après sa majorité, à la nouvelle adresse de l’atelier au 8, rue Dorée (depuis fin 1875).
La liste électorale de 1880 signale cependant que son père et lui sont "partis à Marseille" (Octave est encore mineur et n’apparaît pas sur la liste).
"Mayen, photographe" à Avignon (Vaucluse) est cité dans l’Agenda photographique de 1876 p 59 et dans l’Aide-mémoire de Photographie de 1879 à 1885 (abonnement) (voir sur Gallica).
MARSEILLE
Le père Mayen et ses trois enfants ont en effet quitté Avignon pour retourner à Marseille en 1879.
Le suivi de la fiche militaire d’Edouard Mayen (Avignon, 1876) signale ce dernier à Marseille, rue St-Savournin, 35. Il semble quitter la ville fin 1880 pour l’Algérie.
Le 26 février 1881, il se marie à Bône où il demeure, rue Caraman, "photographe, auparavant à Marseille" (aucun témoin photographe), avec Annette Joséphine Canova, sans profession (née le 17 décembre 1864 à Bone). Son père, "Léopold Zéphirin Mayen, ingénieur civil à Marseille", est présent.
Edouard Mayen est peut-être employé depuis plusieurs mois dans l’atelier photographique de M. & Mme Prod’Hom, rue Damrémont (rue où habite sa belle-famille).
La fiche militaire d’Octave Mayen (Marseille, 1881) cite ce dernier à Marseille, "employé, domicilié bd Dugommier, 13", engagé pour 5 ans dans l’infanterie de Marine, en avril 1880 (à 18 ans).
CANNES
Le père, Léopold Mayen, quitte Marseille pour Cannes en 1881. Il est cité comme témoin de naissance, le 11 novembre 1882, comme "ingénieur civil, 51 ans, domicilié à Cannes". Les listes électorales le signalent en tant qu’ "agent d’affaires, rue Gare des Voyageurs, 9" dès 1884. Il déménage cependant dans l’année 1885, rue des Roses, 6.
Octave Mayen termine ses 5 ans d’Armée en février 1885 et rejoint alors son père à Cannes.
"Photographe", domicilié à Cannes avec son père rue des Roses, 6, il se marie la même année, à 24 ans, le 15 octobre 1885, avec Eugénie Mathilde Ardisson, 19 ans, sans profession (née le 22 juin 1866 à Cannes).
Octave était "employé" (?) à Marseille avant ses 5 ans dans l’Armée. Sa formation à la photographie doit dater des années 1874-1879, entre ses 13 et 18 ans, dans l’atelier de son frère Edouard (Avignon).
Est-il employé dans un atelier cannois à la date de son mariage, possède-t-il un atelier à son nom ou affiche-t-il seulement sa qualification de photographe (pas de témoin photographe à son mariage) ? Il semble bien qu’il soit en activité car il est signalé comme photographe, dans les listes électorales cannoises dès les années 1886 et 1887.
Les listes électorales suivantes (1888-1896) donnent cependant des renseignements contradictoires. Celle de 1888 signale, Léopold Mayen et Octave Mayen, "partis à Marseille" (en 1887). Leurs noms réapparaissent étrangement dans les listes des années suivantes (1889-1892), avant d'être rayés puis d'en disparaître à nouveau, celui du père dans la liste électorale de 1893, avec la mention "habite Cagnes depuis deux ans", et celui du fils dans les listes de 1895 et 1896, avec la mention "parti sans laisser d'adresse".
En fait, le père Léopold Mayen quitte Cannes, dans la période 1887-1891, pour se rendre à Marseille mais s'embarque ensuite pour l'Algérie afin, probablement, de retrouver son fils aîné. Le 14 novembre 1891, il se remarie cependant en secondes noces à Biskra (où il est dit résider depuis plus de 6 mois), à l’approche de ses 60 ans ("ingénieur civil"), avec Juana Sebastiana Triay, 53 ans, sans profession (née le 19 janvier 1839 à Port Mahon, Baléares, Espagne, veuve de Francisco Mascaro Jayme Magin). Léopold Mayen, "ingénieur civil", décède malheureusement à Alger le 4 février 1893 âgé de 61 ans.
Edouard Mayen, qui a abandonné la carrière de photographe, est pour sa part signalé, en février 1888, à Oum Teboul (près de Bône, Algérie) où il est désormais "instituteur" (suivi de la fiche militaire). La suite de sa vie et de sa carrière, comme ses date et lieu de décès, restent inconnues. Il en est de même pour celles de sa soeur Pauline Mayen (institutrice célibataire à Marseille fin XIX°-début XX° siècle ?).
SAINT-LAURENT-DU-VAR
Octave Mayen semble quitter Cannes à la même époque que son père, vers 1887-1891. Il part s’installer à Saint-Laurent-du-Var, près de Nice (Alpes-Maritimes), la commune natale de son épouse Eugénie Mathilde Ardisson.
Il part avec sa belle-mère, Marie Annette Mathilde Ardisson (née également Ardisson le 10 septembre 1845 à Saint-Laurent-du-Var et épouse [en 1865] puis veuve de Pierre Ardisson [Saint-Laurent-du-Var 26 juin 1828-Cannes 6 octobre 1884]) qui vivait à Cannes au 61, rue d’Antibes.
La carrière de photographe d’Octave Mayen semble s’être arrêtée à Cannes où elle n'a duré qu'entre 2 et 6 ans.
A Saint-Laurent-du-Var, Octave Mayen est cité comme "conseiller municipal" dès avril 1892 (Le Petit Marseillais du 30 avril 1892).
Il est dit "propriétaire", rue du Château, dans le recensement de 1896, accompagné de son épouse, de sa belle-mère et de la mère de cette dernière, Marguerite Virginie Pisany (née le 5 février 1826 à Saint-Laurent-du-Var, épouse tardive [en 1865] puis veuve de François Ardisson [Saint-Laurent-du-Var 6 novembre 1819-Saint-Laurent-du-Var 20 décembre 1876]).
Octave Mayen et son épouse ont un fils François Marie Pierre Léopold Mayen, qui naît à Saint-Laurent-du-Var le 14 novembre 1897 (AD06, NMD, 1896-1903 vue 53). A cette occasion, Octave Mayen est dit "négociant".
Octave Mayen, son épouse Mathilde, leur fils François et sa belle-mère sont à nouveau cités, à la même adresse, dans le recensement de 1901 (vue 12) mais sans la grand-mère ("Virginie Pisany, veuve Ardisson, propriétaire" est décédée le 14 mars 1898 à l’âge de 72 ans).
Octave Mayen est dit sans profession dans le recensement de 1901 puis "garçon épicier" dans le commerce de sa belle-mère dans celui de 1906. Il est à nouveau signalé en tant que "propriétaire" (comme en 1896) dans le Littoral du 4 mai 1909.
Dans le recensement de 1911 (vue 11), il est dit "agriculteur" [âgé de 49 ans], avec sa femme, sans profession [44 ans], son fils [13 ans] et sa belle-mère, agricultrice [65 ans].
Dans le recensement de 1921 (vue 12) (rue du Château ou rue Raphaël-Monso), il est dit "propriétaire exploitant" et son fils ne vit plus avec eux (il vit, après sa participation à la Première Guerre Mondiale, à Aix-en-Provence puis Strasbourg, Clichy et Paris en 1934 où il sera Chef de Bureau au Ministère des Finances - suivi de sa fiche militaire).
Dans les recensements suivants de 1926 (vue 12) et de 1931 (vue 12), rue Raphaël Monso, Octave Mayen est "cultivateur", désormais seul avec son épouse (sa belle-mère est décédée le 20 décembre 1922 à l’âge de 77 ans).
Octave Mayen, "domicilié à Saint-Laurent-du-Var, sans profession, époux d’Eugénie Mathilde Ardisson", décède le 29 décembre 1934, lors d’un séjour à Paris au 96, rue Didot (14ème arrondissement), âgé de 73 ans.
Dans le recensement de 1936 de Saint-Laurent-du-Var (vue 13), seuls son fils François Mayen, Inspecteur des Finances [38 ans] et sa veuve [69 ans] sont désormais cités.
Dès cette même année, François Mayen part travailler à Lyon, Guillotière [7ème arrondissement] et sa mère va l'accompagner. C’est d’ailleurs là qu’elle décédera au 8, rue Emile Combes (7ème arrondissement), mi-avril 1937, âgée de 70 ans (Le Salut Public du 14 avril 1937 p 4).
VOIR LA LISTE DES PHOTOGRAPHES ÉTUDIÉS
LES PHOTOGRAPHES DOMICILIÉS À CANNES AU XIX° SIÈCLE