- PACELLI Albert né CREMIERE Paul (1813-apr.1884)
Sa vie peut être divisée en plusieurs périodes : sa naissance et sa vie à Tours (Indre-et-Loire) de 1813 à 1848 environ, sous son véritable nom de Paul Crémière ; sa vie à Paris vers 1848-1850 où il adopte désormais le pseudonyme d'Albert Pacelli ; sa vie à Nice et sur la Riviera, de 1851 à sa mort dans les années 1880 ou 1890 (acte de décès non retrouvé).
Paul Crémière naît à Tours le 25 janvier 1813, au 10, place de l'Archevêché. Il est l'un des enfants d'André Crémière, négociant et de Victoire Jeuffrain, qui se sont mariés le 5 avril 1796.
Paul Crémière grandit à Tours et s'y marie à 19 ans, avec Marie Louise Clotilde Lefebvre (acte de mariage non retrouvé).
Il est "manufacturier" et travaille avec ses frères dans l'entreprise familiale, une fabrique de limes et aciers située dans la commune attenante de Saint-Symphorien (Archives nationales, F/12/4629 à 4635).
Paul Crémière est encore signalé à Tours en 1847, en tant qu'adhérent à la XV° session du Congrès Scientifique de France.
Veuf, il cède peut-être ses parts de l'entreprise familiale, vers 1848-49, à son frère aîné Jules Crémière (né en 1802) et quitte Tours pour Paris.
A Paris, il vit en 1850, remarié avec Louise Fromantin et partageant avec elle sa passion de la musique (compositeur) et du chant (acte de mariage non retrouvé).
Tous deux entreprennent dès lors de donner des matinées musicales, sous les pseudonymes d'artistes de "Paula et Albert Pacelli", probablement tout d'abord à Paris puis à Marseille où ils sont signalés en juin 1850 (La Gazette du Midi des 5 et 12 juin 1850).
Ils se rendent ensuite à Nice (passeport délivré à Marseille le 12 juin 1850) où ils semblent avoir un contrat avec le Théâtre municipal du 15 septembre 1850 à fin février (Carnaval) 1851. Ils donnent également en décembre 1850, un ou plusieurs concerts à l'Hôtel d'York (AD06, Consulat de Commerce et de Mer, 6FS 173, fol. 881 - L'Agent dramatique du Midi : correspondant des théâtres du 3 janvier 1851).
Leur séjour niçois est prolongé et son épouse accouche dans cette ville de leur fille Henriette Andrée "Pacelli" (!), le 26 mars 1851.
Le couple Pacelli participe à Nice à de nouveaux concerts, fin 1851-début 1852 (L'Avenir de Nice du 14 décembre 1851 p 2 et du 23 janvier 1852 p 2).
La lettre d'Alexandre Herzen présentée ci-dessus atteste parallèlement la pratique photographique d'Albert Pacelli à Nice dès 1851-52 (formation à Tours ou Paris ?).
L'épouse d'Albert Pacelli décède malheureusement dans les années suivantes (entre 1852 et 1855, acte de décès non retrouvé).
Albert Pacelli abandonne dès lors les concerts et vit avec sa fille à Nice, tout en conservant probablement son adresse parisienne. Son passeport d'avril 1855 qu'il signe "Paul Crémière dit Pacelli", le signale "se rendant à Lyon avec un enfant en bas âge", sa fille de quatre ans (AD06, Passeports neufs,1853-1856, 1855, N° 81, 01Z 0231).
Il est ensuite cité dans la Liste des étrangers séjournant à Nice pendant l'hiver 1855-56, : " Pacelli (M. Albert), r. des Hôtels 5, m.[aison] Isnard" (L'Avenir de Nice du 22 décembre 1855 p 4).
A partir de 1856, Albert Pacelli est à nouveau cité dans les journaux niçois mais comme "professeur de littérature française", au 5, rue des Hôtels (3ème étage) puis dès 1859 au 8, rue Gioffredo (2ème étage).
Ses différents passeports de mai 1857 et mai 1860 le qualifient également de "professeur" (se rendant à Lyon puis Paris avec sa fille), professeur de littérature mais peut-être également professeur de chant ou de photographie car son passeport de mars 1858 précise qu'il voyage avec "son élève, en Angleterre, par le Piémont, la Suisse, la Confédération Germanique et la Belgique" (AD06, Passeports neufs : 1856-1858, 1857, N° 139 et 1858, N° 46, 01Z 0232 - 1858-1860, 1860, N° 137, 01Z 0233).
Albert Pacelli attendra la saison 1863-1864 pour s'installer comme "photographe" portraitiste et paysagiste dans l'atelier du 5, rue Chauvain, tout d'abord comme associé de Michel Schemboche puis seul, de la saison 1864-1865 à celle de 1870-1871.
Pour en savoir plus sur Albert Pacelli, voir notamment :
- L'ouvrage de Didier Gayraud, La photographie à Nice, Monaco et dans les Alpes-Maritimes au XIXe siècle, Académia Nissarda, 2016.
[N.B. : Il existe deux autres photographes de ce nom : Léon Crémière né et domicilié à Paris, actif dans les années 1860-1870 et Paul Crémière, signalé à Blois (Loir-et-Cher), actif au milieu des années 1870].
- ANFOSSI Charles Jean Baptiste (1822-1907)
Charles Jean Baptiste Anfossi est né le 17 mars 1822 à La Bollène-Vésubie (Alpes-Maritimes). Il est le fils de Marc Anfossi et de Marie Catherine Eusebi/Luxebie qui se sont mariés dans cette même commune le 16 février 1817.
"Âgé de 21 ans révolus, maître Coiffeur, demeurant à Tours", il épouse dans cette ville, le 20 mars 1843, Marie Justine Estelle Marin, 24 ans (née à Angoulême, Charente, le 16 mai 1818). Lors de la naissance, dans cette ville, de son fils Pierre Marc le 31 mai 1844, il est à nouveau dit "coiffeur".
Lors d'une demande de visa le 4 juillet 1846 au Consulat de Nice pour se rendre à Tours (AD06 - Visas de passeport 1846, N° 5542 - 01Z 0261 - passeport délivré à Marseille), "Jean Baptiste Anfossi, né et domicilié à Bollène" est qualifié de "parfumeur" mais à la naissance à Tours de sa fille Marie Delphine le 19 septembre 1847, il exerce toujours la profession de "coiffeur".
En février 1854, "Charles Anfossi" est dit, à l'occasion d'une nouvelle demande de visa à Nice (voir ci-dessus), "artiste photographe, âgé de 32 ans, domicilié à Nice". Il a donc changé de profession entre 1847 et 1854 et quitté Tours pour Nice où il possède peut-être un atelier.
Au tournant des années 1860, Charles Jean Baptiste Anfossi quitte Nice pour Menton où il ouvre un atelier (près la place Saint-Roch) qu'il conservera jusqu'en 1895.
Pour en savoir plus sur Anfossi, voir :
- L'ouvrage de Didier Gayraud, La photographie à Nice, Monaco et dans les Alpes-Maritimes au XIXe siècle, Académia Nissarda, 2016.
Âgé d’environ 45 ans, il s'installe à Nice, avec son épouse et y acquiert une maison. En novembre 1854, il est cité, "maison Caillieux, ci-devant Louis Gilli à la Buffa" (L’Avenir de Nice du 18 octobre 1854 p 4).
En avril 1855, son épouse est dite "demeurant à Nice, ruelle de la Buffa n° 1" (AD06, Passeports neufs 1853-1856, 1855, N° 108, 01Z 0231) et lui-même est cité, "rue de la Buffa, 6" en décembre 1855 (L'Avenir de Nice du 15 décembre 1855 p 4).
Dans la liste récapitulative des Etrangers à Nice des 1er janvier 1858 et 1859, "Caillieux et Mme" sont cités "rue de la Buffa, 1, maison Ugo".
Il est dit "propriétaire, demeurant à Nice" lorsqu'il se rend à Paris en décembre 1856, septembre 1858 et mai 1860 (AD06, Passeports neufs : 1856-1858, 1856, N° 356, 01Z 0232 - 1858-1860, 1858, N° 261 et 1860, N° 107, 01Z 0233).
"Hippolite Caillieux, propriétaire" est ensuite cité avec son épouse, rue de la Seconde Buffa, dans les recensements de la Ville de Nice de 1861, 1866 et 1872, ainsi que dans les annuaires niçois et comme "rentier" dans les listes électorales.
Son adresse devient 21, rue Meyerbeer (près la rue de la Buffa), vers 1880.
"Rentier", Hippolyte Caillieux décède à Nice le 10 août 1894, âgé de 84 ans, au 21, rue Meyerbeer.
Il a vécu 40 ans à Nice mais rien n’indique qu’il y ait exercé la profession de photographe.
- FERRIER Claude Marie (Père, 1811-1889), FERRIER Jacques Alexandre (Fils, 1831-1911) et SOULIER Charles (1840-1875)
Claude Ferrier est né à Lyon, en 1811.
Il commence sa carrière de photographe à Paris où il est associé en 1850 à Jules Duboscq et se spécialise très tôt dans la photographie stéréoscopique.
En 1851, il réalise des vues de l’Exposition Universelle de Londres afin d’illustrer le rapport de la Commission Royale (Jean-Marie Voignier, Les vues stéréoscopiques de Ferrier et Soulier Catalogue 1851-1870, Editions du Palmier en zinc, 1992).
A partir de 1854, il effectue des reportages en Italie et en Suisse et réalise des vues des inondations de la Loire, des bords du Rhin et des Pyrénées. Des vues de Nice sont réalisées en 1855 (voir ci-dessus).
L'Almanach-Bottin du Commerce de 1856 et 1857 cite, "Ferrier, photographe, spécialité de vues stéréoscopiques, sur verre et sur papier, de Suisse, Italie, bords du Rhin, Angleterre et France, nombreuses vues de l'exposition 1855, Coquillère, 8".
En 1857, Jules Duboscq lui intente un procès (relatif à ses stéréoscopes) qu'il perd (La Photographie, n° 7, avril 1859 p 7).
En févier 1857, domicilié au 29, boulevard Saint-Martin, il dépose un brevet relatif aux images stéréoscopiques transparentes (INPI, Bases Brevets).
En 1859, Claude Ferrier participe à l'Exposition de Dijon où il obtient une médaille de deuxième classe pour ses photographies stéréoscopiques.
En 1859, il publie une vue stéréoscopique sur carton du Paillon à Nice agrémentée de ses initiales « CF ».
Il s’associe cette année-là avec son fils Jacques Alexandre et avec Charles Soulier : "Ferrier père, fils et Soulier, photogr. sur verre, Coquillère, 8 et boul. Sébastopol, 99" (Annuaire-almanach du Commerce, 1860 p 245). Charles Soulier est un ancien peintre sur verre et professeur de dessin à Beauvais, déjà photographe en 1854 et associé alors à Athanase Clouzard.
Les trois hommes se spécialisent dans la vue stéréoscopique sur verre dont la qualité est supérieure à celle des photographies sur papier. Ferrier & Soulier proposent dans leur catalogue de 1859 environ trois cents plaques de France dont cinq de Nice classées dans la rubrique « Italie », intitulées sans plus de précision, Vue générale de Nice, Panorama de Nice et le Mont Chauve, Vue du port de Nice, Panorama de la plage de Nice et Panorama de Nice, côté Quai Masséna.
Ferrier Fils (né à Paris le 9 septembre 1831) réalise en 1860 des nouvelles vues de Nice (voir la troisième partie de cet article).
La société baptisée Ferrier père et fils et Soulier prend de l’importance et leur magasin du boulevard Sébastopol emploie une quinzaine d’employés (Jean-Marie Voignier, op. cit.).
Claude Ferrier et Charles Soulier revendent leur entreprise en 1864 à deux de leurs employés Moyse Léon et Isaac Lévy qui fondent la société Léon & Lévy, plus connue sous le sigle "LL".