- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), Nice, vu du Vieux Château, vers 1875,
vue panoramique, tirage albuminé de l'album, Souvenir de voyage, Février 1876,
Paris, BnF, vue 35 (voir l'ouvrage sur Gallica).
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DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 05/08/2024
ORLEANS
Jean Auguste Théodore Walburg de Bray est né le 19 janvier 1839 à Orléans (Loiret), faubourg Saint-Jean. Il est l'un des enfants de Nénette Debray (née Schuler), dite Betsy (ou Betzy) (Bordeaux 1809-Cannes 1901) et de Jean Daniel de Bray, pasteur (né à Bolbec, Seine-Maritime en 1811-décédé entre 1879 et 1901), qui se sont mariés à Strasbourg (Bas-Rhin) le 12 août 1836.
Le père, élève (bachelier) de l'Académie de Strasbourg où il a été consacré, exerce ses fonctions de pasteur tout d’abord en France, successivement à Reims (Marne) de 1835 à 1837, à Orléans (Loiret) de 1837 à 1839, où naît son fils Jean Auguste Théodore Walburg (le 19 janvier 1839) puis à Niort (Deux-Sèvres) de 1839 à 1846, où naît son fils Jean Paul Gottfried (le 1er décembre 1840).
A partir de 1846, il exerce en Suisse, comme pasteur et directeur d'école dans le canton de Vaud, notamment à Morges où semble naître son fils Louis (en 1846 ou 1847) et où il officie jusqu'en 1851, à Romainmôtier de 1851 à 1856 puis à Montreux de 1856 à 1861.
Jean Daniel de Bray étudie l'histoire du protestantisme et sa liturgie. Il publie notamment, Exposition de la doctrine chrétienne à l'usage des églises évangéliques en 1837, réimprime et commente à plusieurs reprises le Journal de Jean Migault en 1840, 1846 et 1854, publie les Annales administratives des églises chrétiennes évangéliques de France et Recueil de psaumes et cantiques chrétiens en 1842 puis Tableau général de l'histoire ecclésiastique et L'Ami des affligés en 1855.
Après avoir investi dans des propriétés des cantons de Vaud et du Valais, Jean Daniel de Bray se retrouve en faillite en 1861 et se voit défroqué, ce qui provoque le départ de Suisse de la famille et son éclatement (Journal de Genève du 7 juillet 1861 ; Gazette de Lausanne des 2 et 7 mai 1862).
NICE
En 1861, Jean Walburg "Debray (sic), artiste sculpteur" et professeur d’ébénisterie et sculpture, ouvre à Nice, à l'âge de 22 ans, une boutique "d'Objets d'Art en bois sculptés, 6, rue du Pont-Neuf".
Il dépose une demande d'enseigne pour cette même adresse et fait paraître des petites annonces dans Les Echos de Nice, dès octobre de la même année.
Nice, Bibliothèque municipale Nucéra.
La boutique est ensuite signalée dans l'annuaire niçois de 1862, avec une grande publicité dans les pages jaunes.
En avril 1862, il fait ensuite paraître l’annonce suivante : "Monsieur Debray, sculpteur, rue du Pont-Neuf, 6, donne avis aux personnes qui ont fait des commandes chez lui de les retirer avant le 5 mai. En liquidation les articles en bois de figuier et les vues de Nice. Réouverture du Magasin le 1er octobre" (Journal de Nice du 30 avril 1862 p 3).
Cette annonce interroge sur la nature des vues de Nice évoquées (ses photographies ?) mais également sur la résidence d’été du sculpteur (Pyrénées ?).
"De Bray Jean Walbourg" est dit "photographe" dès 1863. Il est cité comme tel dans la liste électorale de la Ville de Nice de 1864, domicilié petite rue Saint-Etienne, 12 puis, dans Les Echos de Nice du 26 septembre 1865, résidant avec sa famille, villa Besson, rue du Temple.
"Walbourg de Bray, photographe, domicilié à Nice pension Besson", achète début septembre 1865, une parcelle de terrain de 465 mètres carrés (pour construction) au quartier de la Buffa, donnant sur la petite rue Saint-Etienne (AD06, Conservation des hypothèques, acte enregistré le 8 septembre 1865, hypothèque du 20 septembre).
Le photographe est ensuite signalé avec sa mère au n° 10, ruelle Saint-Etienne lors du recensement de la Ville de Nice de 1866 puis avec sa famille dans Les Echos de Nice du 15 septembre 1867, petite rue Saint-Etienne, villa Sainte-Sophie.
Ses photographies les plus anciennes connues sont des vues de Cannes prises vers 1865.
- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), Nice vue dans les oliviers, vers 1865-1870,
tirage albuminé de 14,9x9,5 cm sur carton de 16,3x10,3 cm, Collection personnelle.
Jean de Bray est cité comme témoin de mariage à Nice, en 1867 (mariage du photographe Jean Depeyre) et 1868 (deux mariages).
En 1869, il est répertorié dans la liste alphabétique des habitants (annuaire niçois et Indicateur des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco), comme "De Bray, photographe, petite rue Saint-Etienne" puis devient systématiquement signalé dans les listes alphabétique et professionnelle des Annuaires des Alpes-Maritimes aux noms de "Debray", "De Bray", "Walbourg de Bray" ou "Walburg de Bray", avec son atelier "petite rue", "chemin" ou "ruelle Saint-Etienne, au n° 12", et, dès 1873, son magasin au n° 55 puis 17 (1877) et enfin 19 (1879), "quai Saint-Jean-Baptiste" (annuaires manquants de 1880 à 1882).
- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), Nice. le port et la maison Garibaldi,
prise de vue vers 1865-1872, tirage des années 1870 (voir l'article de ce blog, ici),
tirage albuminé de 14,8x9,5 cm sur carton de 16,4x10,8 cm, Collection personnelle.
NICE ET CANNES
Jean de Bray acquiert de plus, en 1869, une boutique d'Objets d'Art et d'Antiquités à Cannes au 19, rue d'Antibes (la date de création est évoquée dans une petite annonce de 1887, voir plus bas). Cette boutique est citée sans son nom dès fin 1871 (Le Courrier de Cannes des 21 et 31 décembre 1871) et, avec son nom, seulement à partir de 1874 (Le Courrier de Cannes, Les Echos de Cannes).
Il réalise plus de 500 tirages albuminés (clichés dès les années 1870 ?) ayant pour sujet les villas de Cannes et de ses environs, avec souvent leurs propriétaires (clichés conservés à Nice, à la bibliothèque municipale du Chevalier de Cessole). Il réalise d'autre part des photos des chars et des groupes des Cavalcades cannoises et remporte des médailles pour ses inventions d'objets en bois (cabane à lapins, brouette). Il sera par la suite membre de la Société scientifique et littéraire de Cannes et de l'arrondissement de Grasse (signalé en 1879).
Jean Walburg de Bray, 32 ans, domicilié à Nice, se marie d'ailleurs à Cannes le 25 avril 1871, avec Joséphine Imbert, 24 ans, sans profession (née le 23 octobre 1846 à Draguignan, Var). Le père de Jean Walburg de Bray est absent à la cérémonie car il vit à Kouba (Algérie), près d'Alger, alors que sa mère est présente. Ses témoins de mariage sont Jean-Baptiste Anfossi, photographe à Menton, et Albert Ruegger, commis (qui, par la suite, dans sa boutique de mosaïques en bois, distribuera les photographies de Jean de Bray sur Nice).
De son union avec Joséphine Imbert, naîtront au moins trois enfants, à Nice au 12, petite rue Saint-Etienne :
- Jean Jacques Daniel Paul Walburg de Bray né à Nice 19 juin 1872 mais décédé à Nice 15 juillet 1872,
- Jeanne Marie de Bray, née le 5 août 1874 à Nice (mariée à Auguste Raoul Ricard à Nice le 7 juin 1904 et décédée à Nice le 13 novembre 1940)
- et Jean Louis Daniel de Bray, né le 5 février 1876 à Nice (cité à Paris en 1901, et décédé à Paris, 15ème le 14 février 1921).
Jean Walburg de Bray est nommé dans le recensement de la Ville de Nice 1872, résidant avec sa femme au 1, ruelle Saint-Etienne puis dans celui de 1876, résidant avec sa femme et leurs deux enfants, Marie et Jean, au 9, ruelle Saint-Etienne.
Le Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boistier de 1874 signale à Nice, "Bray (W. de) " ou "Debray", "photographe-paysagiste, ateliers, petite rue Saint-Etienne, magasin, quai Saint-Jean-Baptiste, 17", et à Cannes, "tableaux et photographies, rue du Port, 46".
Sa famille, "Bray (Mme Veuve et fils) " sont signalés à Nice dans ce même Guide, "Maison Tiran, passage du Temple, 2ème étage" puis dans le recensement de 1876, sa mère, âgée de 66 ans et son frère Louis, "photographe, âgé de 29 ans", "passage du Temple, 6".
Jean Walburg de Bray travaille, dès le début des années 1870, avec comme assistants le jeune Jean Gilletta (1856-1933), avant même ses 16 ans, et Paulin Gilly (1842-1900).
Il est probable que ce dernier gère dès 1877 ou 1878 l'atelier niçois de la ruelle Saint-Etienne, Jean Walburg De Bray apparaissant toujours à Nice (19, quai Saint-Jean-Baptiste) mais vivant peut-être dès cette époque à Cannes.
- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), tirages albuminés présents en fin de l'ouvrage de Frédéric Hamilton, La Botanique de la Bible, 1871,
n°1, Triticum sativum (ou froment commun),
n° 11, Punica granatum (le grenadier), cueilli à Nice (Alpes-Maritimes),
n° 14 Olea europea (l'olivier), à Beaulieu (Alpes-Maritimes),
(voir et télécharger l'ouvrage sur Archive.org).
n° 11, Punica granatum (le grenadier), cueilli à Nice (Alpes-Maritimes),
n° 14 Olea europea (l'olivier), à Beaulieu (Alpes-Maritimes),
(voir et télécharger l'ouvrage sur Archive.org).
- Souvenir de Monaco et Monte-Carlo, vers 1868,
- Panoramas de Monaco, vers 1868,
- Principauté de Monaco, vers 1868.
Dans les années 1870, il édite également :
- Bray (de), Trois jours à Grasse et aux environs par un photographe paysagiste, Moulins, Imprimeur Fudez frères, 1870,
- Frédéric Hamilton, La Botanique de la Bible, étude scientifique, historique, littéraire et exégétique des plantes mentionnées dans la Sainte Ecriture, Nice, Imprimerie Eugène Fleurdelys, 1871, édition illustrée de 25 épreuves albuminées de W. de Bray, photographe à Nice (voir et télécharger l'ouvrage sur Archive.org),
- deux albums consacrés à Monaco en 1873 (Le Palais du Prince puis La Cathédrale, avant sa démolition) et de nombreuses vues panoramiques,
- des albums consacrés à la Cavalcade de Cannes, notamment en 1874 (Les Echos de Cannes du 1er mars 1874 p 2 ; voir l'album conservé aux Archives Municipales de Cannes - ici) et probablement des albums consacrés au Carnaval de Nice. La septième et dernière vue de l'album de Cannes de 1874 montre la carriole du photographe avec l'inscription, "W. De Bray - Photographe Paysagiste - Breveté s.g.d.g. - Magasins à Nice & Cannes - Atelier à Nice petite-Rue-St.Etienne".
- Les Théâtres de Nice, publicité pour Debray, parue tout au long de l'année 1875 en page 4, Paris, BnF (en ligne sur Gallica).
- Souvenir de Voyage (Cannes, Monaco, Nice, Menton), Février 1876, album de 31 photographies panoramiques sur papier albuminé d'après des négatifs sur verre au collodion (voir l'ouvrage sur Gallica), identifié grâce au tampon "W. de Bray à Nice" et W. de Bray Photo : Cannes",
- Souvenir des Alpes-Maritimes, Nice, Monaco, Menton, Cannes, vers 1875-1877 (voir l'ouvrage sur Gallica), album de 24 tirages albuminés, W. de Bray photographe présumé, les mêmes photographies existant en cartons-photos identifiés.
- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), Nice - La Promenade des Anglais, vers 1875-1880,
tirage albuminé du recueil, Souvenir des Alpes-Maritimes, vers 1875-1880,
tirage albuminé du recueil, Souvenir des Alpes-Maritimes, vers 1875-1880,
Paris, BnF, vue 10 (voir l'ouvrage sur Gallica).
Il est probable que d'autres albums (non identifiés et dont les photos sont en vente sur Internet) de photos panoramiques de la même décennie soient également de Jean Walburg de Bray, comme Nice et ses environs et Cannes et ses environs.
Le Journal de Monaco du 13 mai 1873 précise que M. de Bray est l'auteur "pour les Alpes-Maritimes du splendide album des Ponts-et-Chaussées envoyé à l'exposition de Vienne par le gouvernement français". Le photographe continuera à fournir des vues de son département pour les expositions puis les ouvrages des Ponts-et-Chaussées (Ministère des Travaux publics) (voir l'article de ce blog, ici).
Il me semble que le recueil anonyme de la Bibliothèque Romain-Gary de Nice (cote : PHO354), constitué de 24 photographies de 9x15 cm des Alpes-Maritimes (vers 1877), soit attribuable à Jean Walburg de Bray : voir les photographies en ligne sur le site de la BMVR.
- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), Square et Statue Masséna et Grand Hôtel, tirage vers 1870-1874,
cliché datant probablement vers 1870-1873,
vue panoramique, recto et verso (Collection personnelle),
cliché datant probablement vers 1870-1873,
vue panoramique, recto et verso (Collection personnelle),
éditeur Raphaël Lucchesi, Photographie Universelle, 17, quai Saint-Jean-Baptiste, Nice,
Les photographies de Jean Walburg de Bray sont distribuées alors par :
- Raffaele Lucchesi [Lucheze/Luchesi/] (né vers 1842 à Lucca, Toscane ; marié à Emilie Capra) ; il possède une boutique de Beaux-Arts (estampes, photographies, peintures) à Nice au 17, quai Saint-Jean-Baptiste de 1870 à 1874. Le Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boistier de 1874 le signale pour ses "estampes, photographies et tableaux" aux 15 et 17, quai Saint-Jean-Baptiste, Grand Hôtel de la Paix : "Vues de tous pays, fleurs symboliques, imagerie, fac-simile - Correspondant des principaux photographes d'Europe - Commission". En 1874, il emménage au 3 puis 6, avenue de la Gare (mais apparaît encore au 17, quai Saint-Jean-Baptiste dans l'annuaire de 1877 dans la rubrique Objets d'Art) puis prend une deuxième boutique au n° 52 de la même avenue au plus tard en 1889. Il édite de nombreuses photographies de Jean Walburg de Bray aux formats carte de visite, cabinet et panoramique, ainsi qu'une série de vues stéréoscopiques intitulée, "Vues de Nice et de ses environs". Il cesse son activité en 1896, du fait d'une faillite.
- Veuve Morel et Fils (Félix Morel, Genève 1842-Paris 1900) : leurs boutiques de papeterie, beaux-arts, marqueterie, photographie sont situées au 14, rue d’Antibes à Cannes (Chalet Suisse) et au 3, rue du Pont-Neuf à Nice (voir l'article de ce blog, ici).
- Anatole Chartier (1834-c.1877), successeur de Photographie & Beaux-Arts Visconti, 2, rue du Cours à Nice (voir l'article de ce blog, ici).
- Albert Ruegger (Neuchâtel c.1839-Nice 1906) ; il vend, dès 1872, des photographies dans sa boutique d'objets en bois dénommée "Aux Bois d'Olivier", rue du Pont-Neuf à Nice (rachetée probablement à Félix Morel). Il possède une succursale d'été à Allevard (Isère). Son tampon affiche au revers des photographies, "Bois de Nice - A. Ruegger - Nice - Photographies".
Jean Walburg de Bray s’est essentiellement consacré aux vues de paysages urbains et naturels. Il a cependant réalisé des portraits de sa famille (un seul portrait de sa femme est connu) et probablement ceux de la famille princière de Monaco dont il a été le photographe officiel. Il a également reproduit des œuvres d'art (Journal de Nice du 7 juin 1875).
Il a édité de nombreuses stéréoscopies, Cdv, Cabinets, Vues panoramiques et grands formats.
De rares Cdv, collées sur carton rouge, portent au recto un titre manuscrit et au verso le texte imprimé, "W. De Bray - Photographe-Paysagiste - 12, Petite Rue St. Etienne - Nice". De rares Cabinets portent un texte semblable au recto, "Cabinet WB Views – W. De Bray, Photographe paysagiste, A Nice".
Ses vues stéréoscopiques sur fond jaune portent le texte imprimé suivant au recto, "Vues de Nice (ou Cannes) - W. De Bray. Photo." suivi de son adresse et sont accompagnées d'un titre manuscrit.
Beaucoup de ses Cdv, Cabinets et de ses photos panoramiques ne portent cependant pas son nom mais seulement le titre en majuscules, collé sur une petite étiquette rectangulaire ou imprimé au recto avec un numéro, et parfois le nom du distributeur.
Certains tirages de grand format sont cependant signés dans le négatif de ses initiales "WB" (exceptionnellement accompagnées d'un titre et numéro), sont accompagnés de "Photographie de Bray à Nice" ou encore de son tampon bleu, "W. de Bray Photo. Nice (ou Cannes)" (au recto ou au verso).
Le photographe semble poser dans plusieurs de ses prises de vue extérieures mais également dans celles d'Eugène Degand. Il était de petite taille, le visage rond et imberbe (vers 1870).
- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), Autoportraits (?) devant un paysage (détails) de Monaco, en 1869 et devant l'Olivier centenaire de Beaulieu, vers 1870-1875.
Il participe également à l'Exposition Universelle de Philadelphie en 1876 (de mai à novembre) où il expose des "Photographies de Nice et ses environs" et est récompensé (Journal Officiel de la République Française du 8 janvier 1877 pp 1-2).
- Les Echos de Nice du 4 décembre 1876,
Nice, Bibliothèque municipale Nucéra.
Membre de la Société des Archives photographiques, historiques et monumentales depuis 1876, il est récompensé par une médaille d'or lors de leur exposition de 1877.
En 1877, il réalise une grosse vente dans sa galerie d'art cannoise, rue Bivouac, et édite à cette occasion un catalogue, "Collection de [133] tableaux, aquarelles et dessins anciens et modernes" (GoogleBooks).
Il expose ensuite, à titre personnel des "Photographies" (sans autre précision) à l'Exposition Universelle de Paris en 1878 mais également d'autres vues par le biais de la Société des Archives photographiques, historiques et monumentales et par le biais du Ministère des Travaux publics.
A cette même Exposition Universelle de 1878, on note également la présence du "Baron Jean de Bray" (qui a déjà participé à celle de Vienne en 1873) qui présente une plante textile, "la ramie", sur laquelle il publie un ouvrage scientifique l'année suivante : La Ramie, plante textile supérieure au chanvre, au lin et au coton : sa culture, son rendement, ses avantages : ouvrage à l'usage des colons et des écoles primaires rurales de l'Algérie, Paris, Librairie A. Drouin, 1879 (voir Annales des Mines, T XVI, 1879, p IX).
Ce "baron Jean de Bray" est son père (ancien pasteur, vivant à Kouba, Algérie) dont il partage le prénom. L'intérêt du photographe pour la botanique se comprend mieux à la lumière de la passion de son père.
En 1881, Jean Walburg de Bray vend une partie de son fonds niçois à Jean Giletta et Paulin Gilly, et une autre partie à Achille Courret. Ces photographes-éditeurs réutiliseront un grand nombre de ses photographies dans leurs albums des années 1880.
Nice, Archives Départementales des Alpes-Maritimes.
Paris, BnF (Retronews).
Jean Walburg de Bray n’est plus cité à Nice après 1881 (annuaires, recensements) sauf dans les listes électorales au 12, rue Saint-Etienne puis au 12, rue Rossini (nouvelle appellation de la rue) où son nom va perdurer jusqu’en 1895, avec cette année-là, l’observation, "Parti pour Cannes, renseignement de son frère". Jean Walburg de Bray va cependant conserver une adresse niçoise.
- Annonces parues dans Le Phare du Littoral (Nice) des 23 septembre et 9 novembre 1881,
Nice, Archives Départementales des Alpes-Maritimes.
Il affiche cependant à nouveau la profession de "Photographe" de 1888 à 1892, d'abord au 3, rue Hoche (1888) puis à la seule adresse de la rue Centrale, au n° 47 (1889) qui devient ensuite le n° 57 (dès 1890). Les deux adresses jouxtent la rue d'Antibes, la rue Hoche lui étant parallèle et la rue Centrale étant dans sa continuité vers l'ouest. Le tampon à l'encre violette qu'il utilise alors au verso de ses photographies est d'ailleurs "Photographie De Bray - Rue d'Antibes - Cannes".
Il fournit des photographies de souvenirs du Duc d'Albany à Cannes (Fontaine et Villa Edelweiss) à l'Univers Illustré du 16 avril 1887 (p 5). Dès octobre 1887, Jean de Bray cherche cependant à vendre son atelier de photographie (voir annonce ci-dessous).
- Annonce de Jean de Bray parue dans Le Petit Marseillais du 10 octobre 1887 p 4, Paris, BnF (Retronews). |
Dès 1888, Jean de Bray se spécialise dans la vente de papeterie et cherche des commis et des vendeurs connaissant ce domaine et parlant anglais (annonces parues dans Le Petit Marseillais du 31 août 1888 et du 9 novembre 1889 p 4). Il participe cependant à l'Exposition horticole de Cannes fin janvier 1888 (vues de jardins) et édite un nouvel album de vues de Cannes, avec un titre et des légendes en anglais dont l'une porte la date, "Cannes, February 1889".
En 1890, il cherche à nouveau à vendre son atelier de photographie pour raison de santé (voir l'annonce ci-dessous).
- Annonce de Jean de Bray parue dans Le Petit Marseillais du 19 mars 1890 p 4,
Paris, BnF (Retronews).
Paris, BnF (Retronews).
Son adresse n'affiche plus désormais que "Papeterie-Photographie " en 1893, (il a 54 ans) et un magasin de meubles au n° 8 rue du Bivouac. Il semble se consacrer ensuite à ce seul commerce familial de meubles (au 52, rue Centrale et au 7, rue Grande) qui se continue au début du XX° siècle.
Le photographe est cité dans la "Liste générale des principaux photographes" publiée par la Société de Photographie de Toulouse de 1877 à 1885 à Nice, et de 1888 à 1896 à Cannes.
Je n’ai pas retrouvé son acte de décès à Cannes. La tombe de la famille De Bray, située au Cimetière du Grand Jas de cette ville, a malheureusement disparu.
Je pensais entreprendre des démarches complémentaires auprès de la Mairie de Cannes, afin d'essayer de connaître la date de décès du photographe mais Didier Gayraud, dans son excellent ouvrage qui est paru en décembre 2016, La Photographie à Nice, Monaco et dans les Alpes-Maritimes au XIX° siècle (Académia Nissarda) a relevé de très nombreux éléments de la carrière du photographe et a notamment retrouvé son certificat de décès : Jean Walburg de Bray est décédé à Nice, 12, rue Rossini, le 28 janvier 1901, âgé de 62 ans (quelques jours après le décès de sa mère au 8 bis, rue Grande à Cannes, le 24 janvier 1901, à l'âge de 91 ans).
Son épouse Joséphine, reviendra vivre à Nice et y décédera le 3 mai 1932, à l’âge de 85 ans. Son corps et celui de Jean Walburg de Bray reposent au cimetière niçois de Caucade.