- Nice, Cimetière du Château, centre du Plateau Gambetta, allée externe, côté ouest, concession n°3550 : Tombe de la Famille R., vers 1901-1903 (?),
avec le groupe sculpté de, RIVIÈRE Théodore Louis Auguste (sculpteur toulousain, 1857-1912), Les Deux Douleurs (mère et fille), vers 1901-1904 (?), installé entre 1904 et 1907 (?),
photographie numérique couleur d'octobre 2016.
- Cimetière du Château (Plateau supérieur), Nice : Tombe de la Famille R., détail, début du XX° siècle (vers 1909 ?).
Remerciements à toutes les personnes qui ont permis la réalisation de cet article, notamment à Véronique Thuin-Chaudron, Stéphane Richemond, Max Vial, à tous les personnels des Musées de Dijon, Saint-Jean d'Angély, Saint-Quentin, Toulouse, aux personnels des municipalités de Le Quesnoy, Saint-Quentin et Nice, et enfin à tous les auteurs des sites Internet et des ouvrages cités.
avec le groupe sculpté de, RIVIÈRE Théodore Louis Auguste (sculpteur toulousain, 1857-1912), Les Deux Douleurs (mère et fille), vers 1901-1904 (?), installé entre 1904 et 1907 (?),
photographie numérique couleur d'octobre 2016.
LA TOMBE NIÇOISE DES BARONS R.
La Tombe de la Famille R. fait partie des premières tombes à être installées sur le carré central du Plateau supérieur (actuel Gambetta) du Cimetière du Château de la ville de Nice, en 1900. Le numéro de la concession (3550) correspond en effet à la date de décès de la comtesse Marie-Thérèse Av. née R. (1865-1900), au début du mois de décembre 1900, à l'âge de 35 ans.
Ses grands-parents maternels, Charles (1808-1894) et Thérèse Ar. (1813-1887), décédés antérieurement en 1887 et 1894, seront rapatriés dans ce même caveau et ses parents, son père Ignace R., sa mère Eudoxie R., née Ar., et son frère Flaminius R., seront par la suite inhumés ici, comme le révèlent les noms gravés sur le pourtour en marbre, alors que l'inscription en capitales, "Ici reposent dans la Paix du Seigneur", orne la partie semi-circulaire qui adoucit l'angle de la tombe.
La Tombe de la Famille R. fait partie des premières tombes à être installées sur le carré central du Plateau supérieur (actuel Gambetta) du Cimetière du Château de la ville de Nice, en 1900. Le numéro de la concession (3550) correspond en effet à la date de décès de la comtesse Marie-Thérèse Av. née R. (1865-1900), au début du mois de décembre 1900, à l'âge de 35 ans.
Ses grands-parents maternels, Charles (1808-1894) et Thérèse Ar. (1813-1887), décédés antérieurement en 1887 et 1894, seront rapatriés dans ce même caveau et ses parents, son père Ignace R., sa mère Eudoxie R., née Ar., et son frère Flaminius R., seront par la suite inhumés ici, comme le révèlent les noms gravés sur le pourtour en marbre, alors que l'inscription en capitales, "Ici reposent dans la Paix du Seigneur", orne la partie semi-circulaire qui adoucit l'angle de la tombe.
La tombe actuelle a été conçue par l'architecte Louis Castel (1852-1922), comme le révèle Jacqueline Cuvier dans son étude sur les cimetières niçois (L'Art funéraire à Nice - Une histoire remarquable - Un patrimoine méconnu, Fédération des associations du comté de Nice, 2010, page 75).
La question qui se pose alors est de savoir si l'architecture de Louis Castel a été édifiée dès 1901, consécutivement au décès de Marie-Thérèse Av. en décembre 1900, ou si elle date de 1903, consécutivement au décès du baron Ignace R. à 73 ans (1829-1902), le 27 décembre 1902, et à son inhumation dans le caveau familial le 30 décembre (Le Petit Niçois du 28/12/1902 pp 1-2 et du 31/12/1902 p 2).
Le baron, décoré de la Croix de la Légion d'Honneur, de la médaille de la Valeur militaire et des médailles de Crimée et d'Italie, était l'époux d'Eudoxie R., née Av. (1843-1923) et le père de Flaminius R. (1862-1929) alors député des Alpes-Maritimes et conseiller général de Contes.
Eudoxie et Flaminius R. seront, à leur tour, inhumés dans le caveau familial une vingtaine d'années plus tard, respectivement en février 1923 et décembre 1929.
Comme pour l'architecture, il semble difficile de dater précisément la sculpture de la tombe niçoise (réalisation et placement) intitulée, Les Deux Douleurs (vers 1900-1904), oeuvre de Théodore Rivière (1857-1912).
Le site des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine (Base Arcade) précise que "le prix de 12000 fr. comprend l'achat du modèle et la commande de la traduction ; arrêté du 29 janvier 1902 attribue un bloc de marbre no. 828 à l'artiste", et révèle le nom du praticien qui a traduit le modèle dans le marbre : Musetti.
Simone Musetti est un artiste italien très apprécié, originaire de Carrare et installé à Paris dès 1881 (cf., Barbara Musetti, "Praticiens italiens en France au tournant du siècle. Phénomène artistique, phénomène social", Paris, 2007, page 87).
Le Musée d'Orsay cite également des œuvres en rapport : "Modèle plâtre (don de la veuve de l'artiste, 1923), musée des Beaux-arts, Dijon, autre exemplaire (achat à la fille de l'artiste, 1970), musée des Augustins, Toulouse (H. 2,35m) ; réduction plâtre, museum of fine arts, San Francisco (H. 0,25m) ; réduction bronze, museum, Maryhill (Etat de Washington), (H. 0,33m) ; version bustes : éditions en biscuit, Manufacture nationale, Sèvres".
Le Musée d'Orsay cite donc le modèle en plâtre du Musée de Dijon (198x114x93 cm) et celui du Musée des Augustins de Toulouse (dimensions, en fait, de 197x115x79 cm, vers 1903) mais ne cite cependant ni le plâtre du Musée de Saint-Jean d'Angély (200x130x83 cm), ni l'exemplaire en marbre du cimetière niçois (env. 210x140x132 cm).
Louis Rogée-Fromy écrit en 1936 : "Notre musée (de Saint-Jean d'Angély) vient de s'enrichir d'une oeuvre magistrale de Théodore Rivière, Les Deux Douleurs, dont le marbre est au Luxembourg. L'artiste avait conçu cette oeuvre pour la tombe du fils de M. R., Député de Nice." (Société d'Archéologie de Saint-Jean d'Angély et de sa région, Bulletin n° 13, 1936, pp 25-26).
C'est l'une des sources qui a pu faire penser que la sculpture de Nice était l'original et non une réplique du marbre parisien mais ce dernier a été commandé dès janvier 1901. De plus, s'il est possible que ce soit le député R. qui ait commandé la sculpture niçoise pour la tombe de son père vers 1903, l'inverse est impossible.
En dehors de toutes ces sculptures, le site des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine signale qu'en "1913, le comité Théodore Rivière demande l'autorisation de reproduire le groupe (des Deux Douleurs appartenant au musée du Luxembourg) pour le monument à élever à la mémoire de l'artiste décédé ; demande acceptée".
Il s'agit d'un monument à élever au Cimetière de l'Est, le Cimetière du Père-Lachaise, sur la sépulture de l'artiste dans une concession, allouée par la Mairie de Paris, "à titre perpétuel et gratuit, d'un terrain de 4 mètres", comme le précisent les comptes-rendus de juillet 1913, des "Procès Verbaux du Conseil Municipal de Paris" (1913 pp 927 et 1589, et 1914 p 299). Je dois dire que je n'ai, pour l'instant, pas retrouvé trace de ce monument.
En 2008, dans son article sur Théodore Rivière, Stéphane Richemond nous révèle l'origine de l'oeuvre : "L'artiste s'engagea vers des œuvres de taille plus importante. La première fut Les Deux Douleurs, en 1900, installée au cimetière de Saint-Quentin" (Les Orientalistes : dictionnaire des sculpteurs, XIXe-XXe siècles, 2008 p 187). Je n'ai pas non plus retrouvé trace de cette sculpture au cimetière de Saint-Quentin (Aisne). Le groupe a certainement disparu lors de la Première Guerre Mondiale, lors des bombardements qui ont notamment détruit une grande partie du cimetière.
Si l'on résume le résultat des recherches, on peut penser que la commande privée d'une sculpture destinée à orner une tombe du cimetière Saint-Jean de Saint-Quentin est intervenue vers 1899 et que Théodore Rivière a réalisé à cette occasion un plâtre des Deux Douleurs puis un marbre (ou un bronze ? - groupe disparu), positionné sur la tombe en 1900 (Archives Théodore Rivière du Musée d'Orsay, Paris et notes de Stéphane Richemond).
On peut penser également que l'Etat, désirant commander une sculpture monumentale à Théodore Rivière après la médaille d'or obtenue par ce dernier à Paris, à l'Exposition Universelle de 1900 (pour sa statuette en ivoire intitulée, Le Gui), ait saisi l'occasion de ce groupe des Deux Douleurs (plâtre visible dans son atelier parisien). Ce second groupe, taillé dans le marbre par le praticien Simone Musetti en 1902, a été exposé au Salon 1903, avant d'entrer au musée du Luxembourg l'année suivante, d'être attribué au Musée du Louvre en 1931, et d'être finalement positionné, lui aussi, dans un cimetière, celui de Le Quesnoy (Nord), dès 1935 (groupe toujours en place, attribué au Musée d'Orsay).
Des réductions en plâtre, en bronze et des bustes en biscuit de ce groupe (Manufacture de Sèvres) ont été édités, probablement entre 1903 (date du Salon) et 1912 (date de la mort de l'artiste), voire même après sa mort par l'action de sa veuve ou de sa fille.
Suite à la mort de l'artiste, il y a, de plus, l'action d'un Comité Théodore Rivière qui a demandé et obtenu le droit de faire une réplique du groupe parisien pour le positionner sur la tombe de l'artiste. Je ne sais pas si le projet a abouti et si, avec l'entrée en guerre de 1914, la sculpture a bien été réalisée et positionnée dans le cimetière parisien du Père-Lachaise (groupe disparu ?).
A côté des trois grands plâtres existants des musées de Dijon, Toulouse et Saint-Jean d'Angély, il y a donc eu potentiellement quatre groupes en marbre réalisés pour le Cimetière de Saint-Quentin en 1900, pour l'Etat/Paris/Cimetière de Le Quesnoy, en 1902-1903, pour le Cimetière du Château de Nice, vers 1901-1904 et enfin pour Cimetière parisien du Père-Lachaise vers 1913-1914 (à partir du groupe parisien) dont deux seuls sont conservés (le Quesnoy et Nice). Tous ces groupes ont des dimensions diverses avec une hauteur variant de 197 à 210 cm, une largeur de 79 à 140 cm, et une profondeur de 114 à 140 cm.
Il faut d'autre part préciser que le groupe des Deux Douleurs (sous l'influence des groupes sculptés d'Antonio Canova, 1757-1822) est très proche de plusieurs autres œuvres du même artiste, de groupes, comme celui de Dante et Virgile (plâtre, 1902), mais également de figures isolées de femmes voilées, comme celle de la Douleur, assise cependant (bronze, vers 1906), ornant la Tombe de la famille C.-T., au cimetière du Nord de la ville de Reims.(Cf., https://sites.google.com/site/lavieremoise/notices-necrologiques/deces-de-la-vie-remoise/le-cimetiere-du-nord et http://alain.bugnicourt.free.fr/cyberbiologie/bioramapub/cimnordreims.pdf).
Il semble logique de penser que le groupe niçois est postérieur à celui de Saint-Quentin (1900), déclenché au plus tôt par le décès de la comtesse Marie-Thérèse R., épouse A. en décembre 1900 (sœur de Flaminius R.), et au plus tard par le décès du baron Ignace R. en décembre 1902 (père de Flaminius R.). La question se pose donc de savoir s'il est antérieur (1901), contemporain (1902) ou postérieur au groupe parisien exposé au Salon de 1903 (commandé en janvier 1901 et entré au Musée du Luxembourg en mars 1904).
On peut imaginer que la tombe niçoise, par sa configuration singulière (sorte de parterre arrondi dans l'angle avant et bordé d'une balustrade à l'angle opposé) a été conçue dès l'origine (1901 ou 1903 ?) pour porter un élément central (croix, stèle ou statue) et que la connaissance du groupe des Deux Douleurs a pu inspirer son achat par les parents R. ou leur fils Flaminius, afin de compléter le monument.
PHOTOGRAPHIES ANCIENNES DE LA TOMBE NIÇOISE
Sur la carte postale ci-dessous (postée en 1908), on découvre sur la gauche, le groupe niçois des Deux Douleurs, vu de dos. Les autres monuments visibles datent de la période 1901-1903 et la Pyramide centrale dédiée à Léon Gambetta trône déjà au centre du Plateau.
La Tombe d'Alfred L. (décédé en février 1904), dépourvue de monument mais couverte de fleurs, visible à l'extrême droite de la photographie ne peut, pour sa part, qu'être datée entre février 1904 (Tombe d'Alfred L., concession n° 4149, acquise en février 1904) et décembre 1908 (date d'envoi de la carte) ; au loin derrière cette tombe, la présence sur la colline de Cimiez du Palais Hermitage, grand hôtel érigé en 1906 et inauguré en février 1907 resserre encore la datation.
Comme d'autres photographies de la Pyramide de Gambetta montrent en 1907 le monument désormais érigé sur la Tombe L., la photographie de la carte ci-dessous date donc de fin 1906 - début 1907 et atteste ainsi de la présence du monument érigé par Louis Castel et du groupe des Deux Douleurs sur la Tombe de la Famille R. à cette date.
Le baron, décoré de la Croix de la Légion d'Honneur, de la médaille de la Valeur militaire et des médailles de Crimée et d'Italie, était l'époux d'Eudoxie R., née Av. (1843-1923) et le père de Flaminius R. (1862-1929) alors député des Alpes-Maritimes et conseiller général de Contes.
Eudoxie et Flaminius R. seront, à leur tour, inhumés dans le caveau familial une vingtaine d'années plus tard, respectivement en février 1923 et décembre 1929.
Comme pour l'architecture, il semble difficile de dater précisément la sculpture de la tombe niçoise (réalisation et placement) intitulée, Les Deux Douleurs (vers 1900-1904), oeuvre de Théodore Rivière (1857-1912).
- Nice, Cimetière du Château, centre du Plateau Gambetta, allée externe, côté ouest, concession n°3550 : Tombe de la Famille R., vers 1901-1903 (?),
avec le groupe sculpté de, RIVIÈRE Théodore Louis Auguste (sculpteur toulousain, 1857-1912), Les Deux Douleurs (mère et fille), vers 1901-1904 (?), installé entre 1904 et 1907 (?),
marbre, 210x140x132 cm, photographie numérique couleur de novembre 2015.
- RIVIÈRE Théodore Louis Auguste (sculpteur toulousain, 1857-1912), Les Deux Douleurs de la Tombe niçoise de la Famille R., vers 1901-1904 (?),
détail de la signature de l'artiste, "à la grecque", sur le côté droit de la terrasse,
détail de la signature de l'artiste, "à la grecque", sur le côté droit de la terrasse,
photographie numérique couleur d'octobre 2016.
LES DEUX DOULEURS DE THÉODORE RIVIÈRE
La sculpture niçoise semble être une réplique du groupe en marbre exposé au Salon parisien de 1903 :
"n° 3142 Rivière-Théodore (L.-A), H. C. (Hors Concours car c'est une commande de l'Etat), rue de la Source, 14 - Les Deux Douleurs".
La sculpture niçoise semble être une réplique du groupe en marbre exposé au Salon parisien de 1903 :
"n° 3142 Rivière-Théodore (L.-A), H. C. (Hors Concours car c'est une commande de l'Etat), rue de la Source, 14 - Les Deux Douleurs".
Les revues de l'époque commentent ce groupe remarqué, "groupe d'une sobre exécution, ample dans ses lignes, impressionnant" (Les Annales politiques et littéraires, n° 1608, vol. 62, 1914 p 347), qui " vaut plus par la composition que par la forme " (La Revue latine, vol. 2, 1903, p 384).
En 1906, le Supplément du Nouveau Larousse Illustré, consacre un article et une photo à cette sculpture : "Douleurs (Les Deux), groupe en marbre, par Théodore Rivière, au musée du Luxembourg. Il parut d'abord au Salon de 1903. Deux femmes, deux générations, deux douleurs ; la mère a l'expérience de la souffrance. Ses yeux profondément creusés, son regard fixe, sa figure altérée, disent sa douleur ; mais elle la concentre, elle lui résiste, elle se tient encore droite et vaillante, capable de servir d'appui à une autre douleur plus jeune et plus faible, celle de sa fille. Celle-ci défaille : le cou gonflé de ses sanglots, les yeux fermés comme dans un évanouissement, elle cherche instinctivement l'épaule de sa mère, le refuge de ses années d'enfance. Et ces deux figures de deuil, dans leurs voiles flottants, penchées l'une sur l'autre, forment un groupe naturel d'une grande vérité, en exprimant tragiquement l'infini de la détresse humaine".
Le site actuel du Musée d'Orsay nous révèle l'histoire de ce groupe parisien en marbre (H :200 ; L :140 ; P:115 cm), signé du sculpteur toulousain sur le côté droit de la terrasse, comme le groupe niçois :"1901, acquis par l'Etat après commande pour 12 000 F (arrêté du 01/04/1901, accepté définitivement le 19/07/1903) ; 1904, attribué au musée du Luxembourg, Paris (arrêté du 21/01/1904, entré le 19/03/1904) ; attribué au musée du Louvre de 1931 à 1935, au Dépôt des marbres le 04/03/1931 ; 1935, déposé au Quesnoy (arrêté du 08/04/1935) ; 1986, affecté au musée d'Orsay, Paris" mais resté au cimetière du Quesnoy (Nord).
(Cf., une photo de 2015 sur https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article4553).
(Cf., une photo de 2015 sur https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article4553).
- RIVIÈRE Théodore Louis Auguste (1857-1912), Les Deux Douleurs, 1903,
marbre, 200x140x115 cm, Paris, Musée du Luxembourg,
n° d'inventaire, RF 1412, LUX 288,
carte postale du début du XX° siècle (cliché vers 1904-1906), Paris, Neurdein Éditeur.
Simone Musetti est un artiste italien très apprécié, originaire de Carrare et installé à Paris dès 1881 (cf., Barbara Musetti, "Praticiens italiens en France au tournant du siècle. Phénomène artistique, phénomène social", Paris, 2007, page 87).
Le Musée d'Orsay cite également des œuvres en rapport : "Modèle plâtre (don de la veuve de l'artiste, 1923), musée des Beaux-arts, Dijon, autre exemplaire (achat à la fille de l'artiste, 1970), musée des Augustins, Toulouse (H. 2,35m) ; réduction plâtre, museum of fine arts, San Francisco (H. 0,25m) ; réduction bronze, museum, Maryhill (Etat de Washington), (H. 0,33m) ; version bustes : éditions en biscuit, Manufacture nationale, Sèvres".
- RIVIÈRE Théodore Louis Auguste (1857-1912), Les Deux Douleurs, vers 1903 (?),
plâtre, 198x114x93 cm, Dijon, Musée des Beaux-Arts,
n° d'inventaire, 2833 bis, don de la veuve de l'artiste en 1923, photo du musée.
- RIVIÈRE Théodore Louis Auguste (1857-1912), Les Deux Douleurs, vers 1903 (?),
plâtre, 197x115x79 cm, Toulouse, Musée des Augustins,
n° d'inventaire RA 2060, achat à la fille de l'artiste en 1969.
- RIVIÈRE Théodore Louis Auguste (1857-1912), Les Deux Douleurs, vers 1901-1903 (?),
plâtre, 200x130x83 cm, Musée de Saint-Jean d'Angély (Charente-Maritime),
n° d'inventaire, D.1997.2.50, DSA LIX 2, don anonyme de 1936, photo du Musée.
Louis Rogée-Fromy écrit en 1936 : "Notre musée (de Saint-Jean d'Angély) vient de s'enrichir d'une oeuvre magistrale de Théodore Rivière, Les Deux Douleurs, dont le marbre est au Luxembourg. L'artiste avait conçu cette oeuvre pour la tombe du fils de M. R., Député de Nice." (Société d'Archéologie de Saint-Jean d'Angély et de sa région, Bulletin n° 13, 1936, pp 25-26).
C'est l'une des sources qui a pu faire penser que la sculpture de Nice était l'original et non une réplique du marbre parisien mais ce dernier a été commandé dès janvier 1901. De plus, s'il est possible que ce soit le député R. qui ait commandé la sculpture niçoise pour la tombe de son père vers 1903, l'inverse est impossible.
En dehors de toutes ces sculptures, le site des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine signale qu'en "1913, le comité Théodore Rivière demande l'autorisation de reproduire le groupe (des Deux Douleurs appartenant au musée du Luxembourg) pour le monument à élever à la mémoire de l'artiste décédé ; demande acceptée".
Il s'agit d'un monument à élever au Cimetière de l'Est, le Cimetière du Père-Lachaise, sur la sépulture de l'artiste dans une concession, allouée par la Mairie de Paris, "à titre perpétuel et gratuit, d'un terrain de 4 mètres", comme le précisent les comptes-rendus de juillet 1913, des "Procès Verbaux du Conseil Municipal de Paris" (1913 pp 927 et 1589, et 1914 p 299). Je dois dire que je n'ai, pour l'instant, pas retrouvé trace de ce monument.
En 2008, dans son article sur Théodore Rivière, Stéphane Richemond nous révèle l'origine de l'oeuvre : "L'artiste s'engagea vers des œuvres de taille plus importante. La première fut Les Deux Douleurs, en 1900, installée au cimetière de Saint-Quentin" (Les Orientalistes : dictionnaire des sculpteurs, XIXe-XXe siècles, 2008 p 187). Je n'ai pas non plus retrouvé trace de cette sculpture au cimetière de Saint-Quentin (Aisne). Le groupe a certainement disparu lors de la Première Guerre Mondiale, lors des bombardements qui ont notamment détruit une grande partie du cimetière.
Si l'on résume le résultat des recherches, on peut penser que la commande privée d'une sculpture destinée à orner une tombe du cimetière Saint-Jean de Saint-Quentin est intervenue vers 1899 et que Théodore Rivière a réalisé à cette occasion un plâtre des Deux Douleurs puis un marbre (ou un bronze ? - groupe disparu), positionné sur la tombe en 1900 (Archives Théodore Rivière du Musée d'Orsay, Paris et notes de Stéphane Richemond).
On peut penser également que l'Etat, désirant commander une sculpture monumentale à Théodore Rivière après la médaille d'or obtenue par ce dernier à Paris, à l'Exposition Universelle de 1900 (pour sa statuette en ivoire intitulée, Le Gui), ait saisi l'occasion de ce groupe des Deux Douleurs (plâtre visible dans son atelier parisien). Ce second groupe, taillé dans le marbre par le praticien Simone Musetti en 1902, a été exposé au Salon 1903, avant d'entrer au musée du Luxembourg l'année suivante, d'être attribué au Musée du Louvre en 1931, et d'être finalement positionné, lui aussi, dans un cimetière, celui de Le Quesnoy (Nord), dès 1935 (groupe toujours en place, attribué au Musée d'Orsay).
Des réductions en plâtre, en bronze et des bustes en biscuit de ce groupe (Manufacture de Sèvres) ont été édités, probablement entre 1903 (date du Salon) et 1912 (date de la mort de l'artiste), voire même après sa mort par l'action de sa veuve ou de sa fille.
Suite à la mort de l'artiste, il y a, de plus, l'action d'un Comité Théodore Rivière qui a demandé et obtenu le droit de faire une réplique du groupe parisien pour le positionner sur la tombe de l'artiste. Je ne sais pas si le projet a abouti et si, avec l'entrée en guerre de 1914, la sculpture a bien été réalisée et positionnée dans le cimetière parisien du Père-Lachaise (groupe disparu ?).
A côté des trois grands plâtres existants des musées de Dijon, Toulouse et Saint-Jean d'Angély, il y a donc eu potentiellement quatre groupes en marbre réalisés pour le Cimetière de Saint-Quentin en 1900, pour l'Etat/Paris/Cimetière de Le Quesnoy, en 1902-1903, pour le Cimetière du Château de Nice, vers 1901-1904 et enfin pour Cimetière parisien du Père-Lachaise vers 1913-1914 (à partir du groupe parisien) dont deux seuls sont conservés (le Quesnoy et Nice). Tous ces groupes ont des dimensions diverses avec une hauteur variant de 197 à 210 cm, une largeur de 79 à 140 cm, et une profondeur de 114 à 140 cm.
- RIVIÈRE Théodore Louis Auguste (1857-1912), Dante et Virgile, 1902,
plâtre signé et daté, H : 37 cm, Collection privée.
Il faut d'autre part préciser que le groupe des Deux Douleurs (sous l'influence des groupes sculptés d'Antonio Canova, 1757-1822) est très proche de plusieurs autres œuvres du même artiste, de groupes, comme celui de Dante et Virgile (plâtre, 1902), mais également de figures isolées de femmes voilées, comme celle de la Douleur, assise cependant (bronze, vers 1906), ornant la Tombe de la famille C.-T., au cimetière du Nord de la ville de Reims.(Cf., https://sites.google.com/site/lavieremoise/notices-necrologiques/deces-de-la-vie-remoise/le-cimetiere-du-nord et http://alain.bugnicourt.free.fr/cyberbiologie/bioramapub/cimnordreims.pdf).
- RIVIÈRE Théodore Louis Auguste (1857-1912), Douleur ou Pleureuse, 1906,
bronze, Tombe de la Famille C.-T.,
architecte, Philippe Ernest Kalas (1861-1928), constructeur, Joseph Wary, Reims, Cimetière du Nord.
bronze, Tombe de la Famille C.-T.,
architecte, Philippe Ernest Kalas (1861-1928), constructeur, Joseph Wary, Reims, Cimetière du Nord.
Le fait que Théodore Rivière ait réalisé également des groupes des Saintes Femmes au tombeau du Christ (deux petits groupes en bronze conservés à Goldendale, Museum Mayhill, Washington), peut laisser penser que Les Deux Douleurs voilées sont inspirées de deux des Saintes Femmes, avec notamment la jeune Marie-Madeleine (image de la Rédemption et de la Douleur), et qu'elles sont, placées sur une tombe familiale, tout à la fois un symbole de douleur ressentie par les membres de la famille et de croyance et d'espérance en la Résurrection du défunt.
(cf. : http://frenchsculpture.org/fr/artist/riviere-theodore?nid=163&language=fr&artist=RIVI%C3%88RE,%20Th%C3%A9odore&limit=15&page=30.)
(cf. : http://frenchsculpture.org/fr/artist/riviere-theodore?nid=163&language=fr&artist=RIVI%C3%88RE,%20Th%C3%A9odore&limit=15&page=30.)
LES DEUX DOULEURS DE LA TOMBE NIÇOISE
On peut imaginer que la tombe niçoise, par sa configuration singulière (sorte de parterre arrondi dans l'angle avant et bordé d'une balustrade à l'angle opposé) a été conçue dès l'origine (1901 ou 1903 ?) pour porter un élément central (croix, stèle ou statue) et que la connaissance du groupe des Deux Douleurs a pu inspirer son achat par les parents R. ou leur fils Flaminius, afin de compléter le monument.
PHOTOGRAPHIES ANCIENNES DE LA TOMBE NIÇOISE
Sur la carte postale ci-dessous (postée en 1908), on découvre sur la gauche, le groupe niçois des Deux Douleurs, vu de dos. Les autres monuments visibles datent de la période 1901-1903 et la Pyramide centrale dédiée à Léon Gambetta trône déjà au centre du Plateau.
La Tombe d'Alfred L. (décédé en février 1904), dépourvue de monument mais couverte de fleurs, visible à l'extrême droite de la photographie ne peut, pour sa part, qu'être datée entre février 1904 (Tombe d'Alfred L., concession n° 4149, acquise en février 1904) et décembre 1908 (date d'envoi de la carte) ; au loin derrière cette tombe, la présence sur la colline de Cimiez du Palais Hermitage, grand hôtel érigé en 1906 et inauguré en février 1907 resserre encore la datation.
Comme d'autres photographies de la Pyramide de Gambetta montrent en 1907 le monument désormais érigé sur la Tombe L., la photographie de la carte ci-dessous date donc de fin 1906 - début 1907 et atteste ainsi de la présence du monument érigé par Louis Castel et du groupe des Deux Douleurs sur la Tombe de la Famille R. à cette date.
- Cimetière du Château (Plateau supérieur) : Nice - La Pyramide Gambetta, vers 1906/1907, Collection personnelle.
La photographie ci-dessous, pour sa part, était datée par son ancien propriétaire anglais, vers 1904, ce qui semblait plausible, au premier abord. Le titre évoquant la Tombe du baron Ignace R. (décédé en décembre 1902), renforçait l'hypothèse. Une étude de la photographie confortait encore cette hypothèse du fait de concessions et de monuments visibles (à l'extrême gauche comme à l'extrême droite) datant de la période 1900-1902.
- Cimetière du Château (Plateau supérieur), Nice : Tombe du Baron Ignace R., photographie du début du XX° siècle (vers 1907 ?), collection privée.
Une étude plus poussée des monuments peu visibles de l'arrière-plan vient cependant repousser la datation de la photographie ci-dessus. On aperçoit en effet, à gauche du groupe des Deux Douleurs, quatre tombes qui existent toujours, avec de gauche à droite : une tombe horizontale timbrée d'une croix (allée externe nord du Plateau supérieur, Tombe de la Famille du marquis Alexandre P., concession n° 3934, acquise en décembre 1902), une tombe dominée par une grande croix verticale chargée de couronnes de fleurs (allée externe nord du Plateau supérieur, Tombe de la Famille Louis V., concession n° 3799 acquise en mars 1902), l'extrémité d'un clocheton néo-gothique (allée Pacôme, Tombe de la Famille Nicolas F., concession n° 54, acquise fin 1863-début 1864) et enfin un sarcophage surchargé de fleurs (allée externe nord du Plateau supérieur, Tombe de la Famille V.-C, concession n° 3283 acquise début 1899).
- Cimetière du Château (Plateau supérieur), Nice : Tombe du Baron Ignace R., détail du fond de la photographie, début du XX° siècle (vers 1907 ?), collection privée.
- Cimetière du Château (Allé Pacôme), Nice : Tombes actuelles, photographie d'octobre 2016.
La prise de vue depuis la Tombe de la Famille R., n'est plus possible du fait d'arbres et de monuments postérieurs, photo numérique couleur, octobre 2016.
C'est cette dernière concession qui fournit un indice intéressant. Elle accueille tout d'abord le corps de Pierre C. (décédé en novembre 1898 et transféré dans cette nouvelle sépulture) puis en janvier 1906, le propriétaire de la concession et beau-frère du précédent, Fortune Joseph V. Or tout laisse à penser (texte et emplacement des inscriptions) que le sarcophage couvert de fleurs visible sur la photo ancienne est le monument élevé après la mort de ce dernier, ce qui repousse la datation de la photo, au plus tôt fin 1906, temps nécessaire à l'érection du monument.
La photographie ancienne, qui ne montre à droite ni la Tombe de la Famille C. (concession n° 5866, acquise en juin 1910) ni la chapelle érigée dans l'année qui a suivi, peut donc être datée entre la fin de l'année 1906 et le milieu de l'année 1910.
Une photo très proche de la précédente permet de resserrer encore la datation.
- Cimetière du Château (Plateau supérieur), Nice : Tombe de la Famille R., début du XX° siècle (vers 1909 ?).
Cette photographie est postérieure à 1904 car elle montre à son extrémité droite le monument de la Tombe d'Alfred L. (concession n° 4149, acquise en février 1904 et monument datant au plus tôt de 1907) et est, elle aussi, antérieure à l'été 1910 car elle ne montre ni la Tombe de la Famille C. (concession n° 5866, acquise en juin 1910) ni la chapelle érigée dans l'année qui a suivi.
Elle s'avère cependant postérieure à la précédente, tout d'abord par l'aspect plus touffu des cyprès plantés en avant la balustrade de la tombe et masquant totalement cette dernière, et d'autre part par la disparition sur la Tombe de la Famille V.-C. visible à l'arrière-plan, des couronnes de fleurs, révélant ainsi le Livre ouvert dominant le sarcophage de 1906.
Il est donc probable que la photo précédente puisse dater vers 1907 et celle-ci, vers 1909.
Il est donc probable que la photo précédente puisse dater vers 1907 et celle-ci, vers 1909.
- Cimetière du Château (Plateau supérieur), Nice : Tombe de la Famille R., détail, début du XX° siècle (vers 1909 ?).
- Cimetière du Château (Allé Pacôme), Nice : Tombes actuelles, photographie d'octobre 2016.
La prise de vue depuis la Tombe de la Famille R., n'est plus possible du fait d'arbres et de monuments postérieurs,
photographie numérique couleur, octobre 2016.
Les articles du journal Le Petit Niçois rédigés chaque année à l'occasion des Fêtes de la Toussaint et du Jour des Morts, consacrent parfois quelques lignes aux tombes les plus visitées du Cimetière du Château, du fait de leur personnalité publique et de leur monument ; c'est le cas en novembre 1902, 1905, 1906 et 1907 mais la Tombe de la Famille R. n'est pour la première fois citée que dans l'article de novembre 1907 (Le Petit Niçois du 2 novembre 1907, p 1) où elle fait d'ailleurs l'objet d'une photographie (comme trois autres tombes seulement du Cimetière du Château).
- Cimetière du Château, Tombeau de la Famille R.,
photographie publiée dans Le Petit Niçois du 2 novembre 1907 p 1.
Aucune photo n'étant antérieure à 1906/1907, il semble donc impossible de dater avec précision l'architecture de la tombe actuelle (créée vers 1901-1903), comme l'installation du groupe des Deux Douleurs (créé vers 1901-1904), même s'il est probable qu'elle ait eu lieu entre 1904 et 1907.
- Photographe anonyme, Tombeau de la Famille R., entre 1907 et 1923,
tirage de 11,3x8,1 cm, Collection personnelle.
Les photos anciennes révèlent cependant que la tombe a subi deux modifications notables : le sol a été surélevé d'une vingtaine de centimètres, masquant la moulure inférieure de l'angle arrondi et gagnant la hauteur des inscriptions ; la tombe a été également raccourcie à l'arrière (d'environ 70 cm de longueur, faisant disparaître la découpe de la balustrade), afin de rejeter les cyprès au dos de la tombe.
- Nice, Cimetière du Château, centre du Plateau Gambetta, allée externe, côté ouest, concession n°3550 : Tombe de la Famille R.,
vue du profil et de l'arrière de la tombe, photographie numérique couleur d'octobre 2016.
Les cyprès du parterre, qui faisaient environ 4 mètres de hauteur vers 1907 et s'avéraient déjà touffus vers 1909, ont petit à petit menacé la balustrade de leurs racines et créé des désordres.
La comparaison entre deux plans du cimetière, dressés respectivement en 1909 et en 1964, montrent que déjà en 1964, la tombe a été rétrécie (découpe différente) et que les troncs des cyprès apparaissent à l'arrière de la tombe.
- Plan du Cimetière du Château daté du 7 octobre 1909, détail du plateau supérieur,
concession n°3550 (en bas à droite) : Tombe de la Famille R.,
Archives Municipales de la Ville de Nice.
- Plan du Cimetière du Château daté du 16 décembre 1964, détail du plateau supérieur,
concession n°3550 (en bas à droite) : Tombe de la Famille R.,
Archives Municipales de la Ville de Nice.
Il est probable que, suite au décès du baron Flaminius R. (le plus prestigieux membre de cette grande famille connue dès le XVII° siècle), en décembre 1929, l'on ait profité de la pose sur la balustrade de la petite stèle résumant sa carrière, pour raccourcir la tombe afin de mettre à l'abri des racines les pierres du soubassement et de dégager la balustrade et la stèle du masquage des branches. L'étude de l'environnement actuel de la tombe révèle pour sa part que certains des arbres ont dû, par la suite, être coupés.
- Nice, Cimetière du Château, centre du Plateau Gambetta, allée externe, côté ouest, concession n°3550 :
Tombe de la Famille R., vers 1900-1903 (?),
Tombe de la Famille R., vers 1900-1903 (?),
avec le groupe sculpté de, RIVIÈRE Théodore Louis Auguste (sculpteur toulousain, 1857-1912),
Les Deux Douleurs (mère et fille), vers 1901-1904 (?),
Les Deux Douleurs (mère et fille), vers 1901-1904 (?),
avec la petite croix de l'extrémité gauche de la balustrade et la petite stèle résumant la carrière du baron Flaminius R. à l'extrémité droite de la balustrade, photographie numérique couleur d'octobre 2016.
- Nice, Cimetière du Château, centre du Plateau Gambetta, allée externe, côté ouest, concession n°3550 :
Tombe de la Famille R., vers 1900-1903 (?),
Tombe de la Famille R., vers 1900-1903 (?),
détail de la stèle, encadrée d'une volute et d'une colonnette, résumant la carrière d'avocat et d'homme politique du baron Flaminius R.
- RIVIÈRE Théodore Louis Auguste (sculpteur toulousain, 1857-1912), Les Deux Douleurs (mère et fille), détail, vers 1901-1904 (?),
photographie numérique couleur d'octobre 2016.
THÉODORE RIVIÈRE ET LE SUD-EST DE LA FRANCE
Théodore Rivière avait une propriété nommée, "Maisonnette Alice", à Valescure, à deux kilomètres de Saint-Raphaël (Var). Il y fréquentait de nombreux amis, propriétaires eux aussi sur la côte. Il a réalisé notamment, autour de 1900, plusieurs sculptures pour son ami Angelo Mariani afin d'orner sa "Villa Andréa" de Valescure, le salon (statuettes de plâtre et de bronze avec les portraits d'Angelo Mariani, Oscar Roty ou Frédéric Mistral en 1900-1901), les jardins (Djinn ou Lanceur de pierre, bronze d'Attila et la Horde des Huns, d'après le plâtre de 1897) et même les alentours (avec la Nymphe conçue pour la Fontaine de la Siagnole, 1905).
- RIVIÈRE Théodore Louis Auguste (1857-1912), Nymphe de la source de la Siagnole, Saint-Raphaël-Valescure, 1905,
détail de la fontaine, érigée par Angelo Mariani et ses amis aux abords de sa Villa Andréa, inaugurée le 27 février 1905 puis donnée à la commune de Saint-Raphaël où il existe depuis une "Avenue Théodore Rivière".
La fontaine et la Nymphe en bronze (grandeur nature) sont de Théodore Rivière, avec la collaboration de l'architecte Henri Poussin, et d'Oscar Roty (graveur) pour le Masque de faune.
La sculpture de la Nymphe a été récupérée par les allemands en fin d'année 1942 pou être fondue.
Pour tout savoir sur Angelo Mariani, Théodore Rivière et cette fontaine,
Si Saint-Raphaël-Valescure est à environ 65 kms de Nice, il est probable que Théodore Rivière ait eu des liens, vers 1890-1910, avec cette dernière ville, au-delà de la commande des Deux Douleurs pour la Tombe de la Famille R. Il fréquentait notamment le militaire Albert Moussy qui avait de la famille à Nice ; ce dernier a épousé la sœur de l'artiste, Louise Gabrielle Rivière, en mars 1906, et son corps repose désormais (mort au combat lors de la première Guerre Mondiale, en 1915) au Cimetière niçois de Caucade.
(Cf., http://www.charny-sur-meuse.com/j-b-a-moussy_fr.html).
(Cf., http://www.charny-sur-meuse.com/j-b-a-moussy_fr.html).
Remerciements à toutes les personnes qui ont permis la réalisation de cet article, notamment à Véronique Thuin-Chaudron, Stéphane Richemond, Max Vial, à tous les personnels des Musées de Dijon, Saint-Jean d'Angély, Saint-Quentin, Toulouse, aux personnels des municipalités de Le Quesnoy, Saint-Quentin et Nice, et enfin à tous les auteurs des sites Internet et des ouvrages cités.