Strip-tease baroque... Ernest-Pignon-Ernest met les âmes à nu de grandes mystiques chrétiennes.
Passés la façade brûlée de soleil, les arcades ombrées de l'église du XVIII° siècle et le grand rideau noir, nous voilà face à la scène plongée dans le noir.
Une minuterie révèle bientôt, un à un, sous une lumière jaune de plus en plus intense, les corps tendus et tordus et en partie dénudés, des amoureuses du Christ. Ces dernières se reflètent de plus dans un bassin d'eau.
La même minuterie fait, à l'inverse, baisser l'intensité de la lumière et disparaître progressivement chacun des corps. Nous restons et restons encore pour le show dans ce décor sacré qui s'illumine partiellement lui aussi.
De même que nous sommes entre la chair et l'âme, nous sommes entre le dessin et la sculpture, entre vrais et faux volumes. Les sérigraphies reposent sur de grandes feuilles rigides (résine, aluminium, résine) enroulées verticalement sur la scène, comme des attrape-lumière ou des auras individuelles qui renouvellent les angles de vue.
En approche, le modelé révèle le détail et le volume des corps grandeur nature, entre dessin illusionniste et dessin inachevé, entre trait de contour et surface ombrée, entre ombres portées dessinées et ombres portées dues aux projecteurs, entre réalité physique et reflet immatériel...
DE GAUCHE À DROITE
MADAME GUYON (1648-1702), 2008.
HILDEGARDE DE BINGEN (1098-1179), 2008
CATHERINE DE SIENNE (1347-1380), 2008.
ANGÈLE DE FOLIGNO (1248-1309)
MARIE DE L'INCARNATION (1599-1672), 2008
THÉRÈSE D'AVILA (1516-1582), 2008.
MARIE-MADELEINE, 2008.
LOUISE DE NÉANT (1639-1694), 2014.