- Nice, Le premier Casino de la Jetée-Promenade, fin 1882-début 1883.
INTRODUCTION
Les sources principales de mes recherches sur les photographes niçois sont en ligne, notamment sur le site des Archives Départementales des Alpes-Maritime (registres d'état-civil, registres de recensement, annuaires et guides des Alpes-Maritimes...). Elles me permettent de répertorier les photographes présents à Nice au XIX° siècle et de retracer leur vie et leur carrière.
Cependant la transcription des noms et des prénoms (sans parler de l'écriture parfois difficile à déchiffrer) me pose souvent problème, créant l’ambiguïté (s'agit-il de la même personne ?) et complexifiant la recherche (orthographique) en ligne. Si ces difficultés doivent paraître habituelles aux passionnés de généalogie, elles sont nouvelles pour moi.
LES NOMS
Il me faut parfois de longues périodes avant de réaliser que sous des noms différents (transcription erronée voire phonétique) se cache parfois un seul et même photographe et reconnaître par exemple sous "Diton", Delton Georges, sous "Hoeffert/Hoeffret/Haeffret", Wilhelm Höffert, sous "Krob", Gustave Kolb ou sous "Moosburg", Wilhelm Moosbrugger/Mosbrugger.
Les noms patronymiques subissent plus souvent encore des variations volontaires, passant d'une langue à une autre (latin des registres paroissiaux, italien des registres d'état civil de la période sarde) et parfois francisés comme, Raffignone/Raffignon ou anglicisés comme, Silli/Silly.
Lors de son mariage, l'époux affirme souvent "par serment, que son véritable nom patronymique" possède une orthographe différente, soutenu dans cette assertion par le serment de ses témoins.
Parmi ces changements orthographiques, il faut signaler de nombreuses variations dues aux accents aigus (ajout ou suppression) et plus souvent au changement d'une ou deux lettres : Alff/Halff, Cattalorda/Cottalorda, Degrange/Degranges/Desgranges, Fabio/Fabbio, Ferrara/Ferrari, Ferré/Ferret/Ferres, Garac/Garach/Garrache, Gilletta/Giletta, Guigoni/Guigonis, Luzzatto/Luzatto/Luzzato, Mazzocca/Mazzoca/Mazocca/Mazzoccal, Messy/Messi, Meurisse/Merisse, Mouë/Mouet, Pinzano/Pizano, Radigue/Radiguet, Raynaud/Raynaut/Reynaud, Silli/Sillis/Silly/Scilly.
Certains photographes ajoutent le nom de leur mère à celui de leur père, ainsi Nestor(e) Fiocchi se fait-il appeler "Fiocchi-Poggi", voire "Poggi-Fiocchi" et d'autres le nom de leur femme, comme Joseph Blanc qui se fait appeler "Blanc d'Aubigny".
D'autres à l'inverse n'affichent qu'une partie de leur nom, aussi faut-il reconnaître sous le pseudo "Essmont", le ou la photographe polonais(e) Esmont de Pietraszewski/Pietracesqui, au prénom inconnu.
Les femmes photographes, quant à elles, adoptent en général leur nom d'épouse mais parfois le pseudo de leur mari, comme Caroline Pouget qui devient "Mme L. Puget". Elles peuvent reprendre leur nom de jeune fille une fois divorcées, comme Bergagna Rosa qui redevient "Manisca Rose".
LES PRÉNOMS
Les prénoms, pour leur part, ne sont parfois pas cités, complexifiant la recherche dans le cas d'un patronyme très répandu et l'identification d'un membre d'une même famille. Les prénoms (de 1 à 4) ne sont le plus souvent cités qu'en partie et alternativement, ne permettant pas toujours de différencier le père du fils ou un frère d'un autre, du fait d'un ou deux prénoms en commun.
Le prénom devient parfois le pseudonyme du photographe, ainsi faut-il reconnaître sous, "Albert", soit Albert Niderlinder soit Albert Raffignon(e), sous "Auguste", Auguste Mures/Muris, sous "Henry", Henri Boudel ou sous "Vincent", Winceslas (?) Bolesreve de Paprochi/Paprocki/Paporocki.
Les prénoms sont généralement francisés, passant d'une langue à l'autre et impliquant à l'occasion une initiale différente (Giuseppe/Joseph, Wilhelm/Guillaume...). Ils sont parfois remplacés par un prénom non officiel (choisi).
Certains photographes incorporent leur prénom à leur nom, ainsi Couton Claude dénommé Claudius doit-il être parfois recherché à "Claudius Couton", Saint-Germain Léonard à "Léonard de Saint-Germain" ("Léonard" n'étant pas en définitive un prénom mais une partie du pseudonyme), Jean Walburg de Bray ou Debray (voire Debrey) à "Walburg De Bray/Debray Jean". La particule héritée, supprimée ou ajoutée pose de plus problème, ainsi Roux/Deroux/De Roux.
Le photographe Michal (?) Strzembosz, né en Pologne vers 1828 et présent à Paris vers 1850 se fait appeler Michel Schamboche, Schenboche, Schimboche, Chamboche avant de devenir "Michel Schemboche" puis "Michele Schemboche" dans sa période italienne, son prénom ou l'initiale de ce dernier n'apparaissant jamais sur ses cartons-photos.
Pierre Gelhay (1871-1949), né et décédé à Nice, s'est choisi comme nom de photographe "Paul Gellé". Le choix (précoce) de ce prénom vient probablement de la volonté de se différencier de celui son père. Quant au choix de l'orthographe de son nom, elle découle de l'une des 9 variations constatées dans les documents : Geley/Gellué/Gellai/Gellé/Gelé/Gelée/Gellet/Gilet/Gelhay.