mercredi 25 juillet 2018

904-"SOURIEZ, VOUS ETES FILMÉ !"-IMPLICATION DU SPECTATEUR-1



- PISTOLETTO Michelangelo (né en 1933), Le Présent (autoportraits sur tableaux-miroirs, Quadri-Specchianti), 1962,
 autoportraits peints sur papier de soie fixé sur un fond en acier poli comme un miroir qui reflète le lieu
et le spectateur, unissant virtuel et réel, temps de l'oeuvre et temps présent du reflet.

- MEGERT Christian (né en 1936), Environnement, Documenta 4, 1968,
miroir, bois, acrylique, 4x4x4 m.


- HÖLLER Carsten (né en 1961), Sliding Doors, 2003
disposée dans la partie centrale du musée, de telle façon que le milieu de l’œuvre coïncide précisément avec l’axe médian du bâtiment, Sliding Doors se présente comme une succession de cinq portes en miroirs, à ouvertures coulissantes automatiques. Le visiteur est amené à se voir successivement, comme démultiplié à l’infini.

- ERLICH Leandro (né en 1973), Bâtiment, installation, Paris, 2004 et 2011.
Un miroir monumental incliné reflète le décor d'une façade horizontale.
Le public qui se positionne sur cette dernière a le vertige et défie les lois de la gravité
 en se regardant dans le reflet verticalisé et en adoptant des postures de circonstance.



"SOURIEZ, VOUS ÊTES FILMÉ !"

METTRE LE CORPS À L'OEUVRE,
OBSERVER L'IMAGE DE SON PROPRE CORPS,
ADOPTER DES POSTURES, JOUER AVEC L'ESPACE ET LE TEMPS
ÊTRE TOUR À TOUR ACTEUR ET SPECTATEUR,
OBSERVER LES AUTRES ET ÊTRE OBSERVÉ PAR EUX


- RAYSSE Martiel (né en 1936), Identité, maintenant vous êtes un Martial Raysse, 1967,
en circuit fermé 1 caméra noir et blanc, 1 moniteur noir et blanc sur armature bois, métal, plexiglas, 199,5 x 150 x 50 cm, Paris, MNAM,
installation composée d’une structure de contreplaqué noir représentant, de manière simplifiée, l’ovale d’un visage de femme évidé se détachant d’un fond blanc, à l’intérieur duquel est incrusté un moniteur vidéo. Lorsque le visiteur s’approche, il fait face au moniteur vidéo, qui lui renvoie son image filmée par une caméra de surveillance, de dos et en plongée, avec un décalage de quelques secondes.


- NAUMAN Bruce (né en 1941), Going around the corner piece, 1970, 
installation vidéo en circuit fermé avec 4 caméras et 4 moniteurs en noir et blanc et muets, 1 cube blanc de 284x654x654 cm,
le spectateur circule autour du cube blanc aux angles duquel sont placés les caméras qui le filment et les moniteurs qui lui restituent son image en léger différé, déstabilisant ses points de repères. Le spectateur poursuit son image (et l'image de l'espace qu'il parcourt), sans pouvoir l'atteindre.

- NAUMAN Bruce (né en 1941), Live-Taped Video Corridor, 1969-1970, 
panneaux muraux, caméra vidéo, deux moniteurs vidéo, enregistrement vidéo et appareil de lecture vidéo, 3,65x9,7x0,50 m, 
le couloir comporte deux écrans de télévision superposés reliés à une caméra installée à l'entrée du couloir : le moniteur supérieur lit le flux en direct depuis la caméra, tandis que le moniteur inférieur lit les images pré-enregistrées du passage vide sous un angle identique. En descendant le couloir, le spectateur se voit de derrière dans le moniteur supérieur et sa taille diminue au fur et à mesure qu'il se rapproche de lui. L'objectif grand-angle de la caméra augmente la désorientation en augmentant légèrement la vitesse du mouvement. Pendant ce temps, le spectateur est totalement et étrangement absent du moniteur inférieur. Le résultat global est une expérience (claustrophobique) auto-consciente troublante de dédoublement et de déplacement.


- CAMPUS Peter (né en 1937), Interface, 1972,
Installation vidéo en circuit fermé, dimensions variables, 1 caméra vidéo noir et blanc, 1 projecteur de lumière, 1 vidéoprojecteur, 1 vitre, Paris, MNAM.
En entrant dans une salle plongée dans la pénombre, le spectateur se trouve confronté à un panneau de verre qui reflète deux images de lui-même : l’une, en couleurs, qui n’est autre que son reflet immédiat, l’autre, en noir et blanc, qui est la projection de la captation de son corps par une caméra vidéo située à l’arrière du panneau. Le reflet est une image de soi inversée (comme dans tout miroir), l’image projetée est également une image de soi, cette fois, à l’endroit, autrement dit, telle que les autres nous perçoivent. Les deux doubles ne peuvent jamais coïncider et s’écartent ou se superposent simultanément selon le déplacement du visiteur.


- CAMPUS Peter (né en 1937), Optical Sockets, 1972-1973,
installation vidéo en circuit fermé, dimensions variables, 
4 caméras vidéo de surveillance, 4 moniteurs vidéo CRT, 1 mixer vidéo.
Quatre caméras placées sur des trépieds au ras du sol, aux quatre coins d’un périmètre carré, filment en continu le visiteur qui entre dans le champ. Leurs images superposées grâce à un mixer sont transmises en direct à quatre moniteurs vidéo placés entre elles au milieu de chaque côté. Selon
sa position dans le champ, le visiteur se voit sous différents angles en même temps, mais toujours de façon multiple. Au centre du périmètre, ses images se rassemblent pour produire un volume multidimensionnel de son propre corps composé des quatre points de vue simultanés.


- CAMPUS Peter (né en 1937), dor, 1975,
Installation vidéo en circuit fermé, dimensions variables, 1 caméra vidéo, 1 vidéoprojecteur, 1 projecteur de lumière. San Francisco Museum of Modern Art.
Dans un couloir éclairé menant à une chambre obscure est placée une caméra
orientée vers l’entrée de cette chambre et le spectateur y est filmé. Quand il pénètre dans la pièce sombre, il voit son image disparaître, projetée en direct sur le mur qui est dans le prolongement de l’entrée. Ainsi l’image du visiteur ne peut-elle apparaître que lorsque celui-ci est dans le champ
de la caméra et dans la zone de lumière, c’est-à dire encore dans le couloir mais
il ne peut s'apercevoir que s’il est déjà un peu dans la chambre obscure, sur le
seuil. Il reste donc là pour voir son image mais ne peut se voir que de profil. 

- GRAHAM Dan (né en 1942), Present Continuous Past(s), 1974,
installation vidéo en circuit fermé 1 caméra noir et blanc, 1 moniteur noir et blanc, 2 miroirs, 1 microprocesseur, 244 x 366 x 244 cm, Paris, MNAM.
Le spectateur entrant dans la salle est filmé à son insu. Le miroir réfléchit le temps présent.
La caméra vidéo enregistre ce qui est immédiatement en face d’elle et l’image réfléchie par le miroir qui lui fait face. L’image vue par la caméra apparaît huit secondes plus tard sur l’écran du moniteur. Le spectateur est tout à la fois regardeur et acteur.
VOIR UNE VIDÉO DE L'INSTALLATION


- GRAHAM Dan (né en 1942), Opposing mirrors and video monitors on time delay, 1974/1993,
installation vidéo, San Francisco Museum of Modern Art,
deux postes de télévision placés face à un miroir sont surmontés d'une caméra qui filme le spectateur et son reflet et retransmet son image avec un décalage temporel de six secondes sur l'écran et dans le miroir (reflet de l'écran) créant une mise en abyme de l'image.
VOIR LA VIDÉO DE L'INSTALLATION - DE 2'21 À 3'23



Résultat de recherche d'images pour "dan graham opposing mirrors and video monitors on time delay"
- GRAHAM Dan (né en 1942), Public Space / two audiences, 1976,
37éme Biennale de Venise de 1976,
deux pièces contiguës, mais sans communication, sont offertes au spectateur ; le mur de séparation des deux espaces est pour sa part constitué d'un miroir sans tain. Dans la pièce de gauche, le spectateur peut voir dans le miroir de gauche son reflet et celui des autres visiteurs (se regardant voir et vus) et observer, sans être vu, les spectateurs de la pièce de droite (mais sans les entendre) ; dans la pièce de droite, les spectateurs peuvent voir le reflet dans le miroir et, dans certaines configurations de l'oeuvre, observer leur image retransmise sur un poste de télévision.
Dans les deux cas, le spectateur prend conscience de son corps, de son image et de sa relation au groupe.


Résultat de recherche d'images pour "bill viola he weeps for you"
- VIOLA Bill (né en 1961), He Wheeps for You, 1976,
installation vidéo,
Avec répétition, une goutte d’eau émerge d’un robinet, grossit (agissant comme une lentille et donnant une vision déformée – distorsion - de l’espace entier, intégrant le minuscule reflet inversé du spectateur) puis chute sur la peau d’un tambour placé au sol, provoquant un son répétitif, lié à l’image, qui est amplifié et subit des variations. Le visiteur près du robinet ne voit pas son image déformée, agrandie et projetée sur un écran. L’espace en entier est parfois montré dans la vidéo de cette installation, multipliant les points de vue sur la même scène (image d’image, métaphore de la vidéo) de cette chute visuelle et sonore qui établit des liens entre haut et bas, infime et amplifié, cause et conséquence, microcosme et macrocosme. Le spectateur n’est pas informé sur l’ensemble de l’œuvre, ne comprend pas de suite le lien entre le son et l’image, assiste à sa disparition répétitive dans le goutte à goutte et ne saisit qu’après son intégration dans l’œuvre.
VOIR UNE VIDÉO DE L'INSTALLATION


- OURSLER Tony (né en 19), Switch, détails de Simulacre et de Wall Projection, 1995,
2 caméras de surveillance ; 1 moniteur de contrôle, 5 poupées, 1 sphère en fibre de verre, 2 ampoules sonores, 6 bandes vidéo couleur, son et silencieux (français. anglais), 4'29" à 34'14", Paris, MNAM.
l'artiste reçoit une commande du MNAM afin de concevoir une installation pour des espaces du bâtiment habituellement non dédiés aux expositions. Il réalise alors les huit éléments de Switch qui illustre les interrogations de l’artiste sur la notion de Moi, celle d’une identité générée par notre culture environnante sous l’emprise des médias.
Simulacre est, interactif : le spectateur peut, à travers la poupée dont il est invité à manipuler le dispositif (une caméra et un micro), grâce à une station de surveillance avec moniteur, micro et manette, entrer en contact avec un autre lieu de l’espace d’exposition, et se déplacer ainsi avec un faux corps. Dans Wall Projection, une caméra de surveillance cachée capte les personnes qui se trouvent à l’extérieur du musée et projette leur image à l’intérieur, sur un mur, transformant les temps et les espaces, ainsi que leurs fonctions.
VOIR LA VIDÉO DES INSTALLATIONS


- SORIN Pierrick (né en 1960), Un spectacle de qualité, 1996,
vidéo-installation,
une petite ouverture de la cloison permet au spectateur de jouer les voyeurs en regardant un spectacle vidéo dans une salle de bains et de découvrir son propre visage dans la personne qui prend son bain. Ayant été filmé à son insu, il découvre qu'il s'observe lui-même.
VOIR UN EXTRAIT DE VIDÉO - EXPOSITION FONDATION CARTIER - 2001 - DE 4'45 À 5'16


- HÖLLER Carsten (né en 1961), Infrared Room, 2002,
caméras infrarouges, vidéoprojecteurs, ordinateurs, câbles, dimensions variables,
les visiteurs pénètrent dans une salle obscure équipée de caméras infrarouges ; filmés ils voient trois fois leur image projetée,  avec un décalage temporel à peine perceptible qui s’amplifie et diminue progressivement. Cet état donne la sensation d’être guidé par une « force magique ».


- WORTHINGTON Philip (né en 1977), Shadow Monsters, 2004,
Java, Processing, BlobDetection, SoNIA et logiciel de physique,
devant des écrans éclairés les spectateurs sont filmés de dos et leur ombre agrandie est projetée en temps réel sur des écrans géants placés sur les murs mais transformées par l'ordinateur et pourvues d'excroissances monstrueuses. Le spectateur adopte des postures, forme des groupes et utilise même des accessoires pour découvrir la métamorphose.
VOIR UNE VIDÉO DE L'INSTALLATION


- MILK Chris (né en 1975), The Treachery of Sanctuary, 2012,
Unity 3D (environnement de développement de jeu), openFrameworks (plate-forme de codage créative), caméra de détection Kinect, trois écrans,
en arrivant devant les écrans, le spectateur est filmé de dos et son ombre est projetée ; s'il approche devant le premier écran et bouge les bras, son ombre se transforme en envol d'oiseaux et se dissout de haut en bas jusqu'à disparition complète ; devant le deuxième écran, les oiseaux attaquent et dévorent son ombre morceau par morceau, du haut vers le bas ; devant le troisième, l'ombre s'augmente d'une paire d'ailes qui suit le mouvement des bras du spectateur.
VOIR UNE VIDÉO DE L'INSTALLATION


- SOMMERER Christa (née en 1964) & MIGNONNEAU Laurent (né en 1967), Portrait on the Fly, Selfie2, 2015,
installation interactive, caméra, ordinateur, écran plat de 101 cm,
le spectateur filmé voit apparaître sur l'écran, sa silhouette formé par un essaim de mouches bourdonnantes, l'image se dissolvant et se reformant ou moindre mouvement du spectateur.


- Ai WEIWEI (né en 1957) et les architectes Jacques HERZOG (né en 1950) & Pierre de MEURON (né en 1950), Hansel & Gretel, 2017,
New York, Arsenal Park Avenue, 7 juin-6 août 2017,
cette installation ayant pour thème la surveillance dont nous sommes en permanence l'objet (ordinateurs, caméras ; thème cher à Ai Weiwei) est interactive et notamment constituée de 56 ordinateurs équipés de caméras infrarouges et de drones tourbillonnants, projetant une image persistante et encadrée de rouge des visiteurs prise en plongée, à côté d'eux, ce qui les incite à prendre des postures et à se photographier avec leur double.
VOIR DES VIDÉOS DE L'INSTALLATION



SUR L'IMPLICATION DU SPECTATEUR, VOIR ÉGALEMENT :
"Prière de toucher !",
 "Prière de manger !",
 "Prière de déambuler !",
 "Prière de s'immerger dans la lumière, la couleur et le son !",
 "Prière de percevoir l'invisible !",
 "Prière d'adopter une posture, un point de vue !",
 "Bougez, vous êtes détecté !"