samedi 25 mars 2023

1296-NICE, LES TRAVAUX DE LA VOIE FERRÉE ET DE LA GARE-4 (1866)

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


- La Gare de Nice, vestibule de départ des voyageurs
estampe extraite du Monde Illustré du 22 septembre 1866 p 189-190 (GoogleBooks).
Les murs du vestibule sont garnis d'un grand revêtement en bois de chêne ; deux cartes murales, sous un ciel dans la coupole, mettent de la gaieté dans cette salle peinte au ton de pierre (réalisation fidèle au projet décrit dans le Journal de Nice du 1er septembre 1865 p 3).


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CHRONIQUE DES TRAVAUX DE LA VOIE FERRÉE ET DE LA GARE DE NICE (1866)


1866

Tout laisse penser que les travaux des bâtiments de la gare de Nice se sont achevés vers décembre 1865 ou le tout début de l'année 1866. 

Cependant, la fin officielle des travaux n'est signalée par des journaux nationaux qu'entre mai et septembre 1866 (Le Monde Illustré du 22 septembre 1866 pp 189-190 ; Journal des Chemins de fer du 4 mai 1867 p 284). Il semble que les travaux de terrassement du terre-plein aient duré plus longtemps que prévu.

En 1866, l'urbanisation des quartiers proches de la gare, ceux de Longchamp(s), Saint-Etienne, Saint-Philippe, Saint-Barthélemy, s'accélère mais de nombreuses rues restent projetées, inachevées et en mauvais état. 

Suite à l'accord passé au mois de décembre 1865 entre la Compagnie de chemin de fer et la Compagnie du gaz pour l'éclairage de la gare de Nice, les tuyaux déposés le long de l'avenue du Prince-Impérial commencent à être placés fin janvier (Journal de Nice du 30 décembre 1865, du 31 janvier et du 10 février 1866 p 2). 

En février 1866, "les travaux du pont qui doit être établi sur le Paillon pour la construction du chemin de fer de Nice à la frontière d'Italie, avancent rapidement, et si nous sommes bien informé, ils seront terminés avant trois ou quatre mois. 

Nous croyons savoir aussi que de nombreux ouvriers s'occupent sans relâche des travaux de maçonnerie du tunnel de Villefranche et qu'avant huit mois cette œuvre d'art, une des plus remarquables de la ligne, sera entièrement achevée" (Journal de Nice du 14 février 1866 p 2). 

Les travaux du tunnel de Cimiez avancent pour leur part avec rapidité (Journal de Nice du 15 mars 1866 p 2).

Les travaux de la ligne Nice-Monaco se développent. Les premiers jalons du chemin de fer sont plantés au pied de Roquebrune (Journal de Nice du 26 février 1866 p 2). Les pluies torrentielles de mars créent cependant des éboulements désastreux sur la ligne en construction sur la commune d'Eze (Journal de Nice du 21 mars 1866 p 2-3).

Suite à l'assemblée générale de la Compagnie des chemins de fer le 27 avril 1866, le rapport suivant est publié : "Ligne de Toulon à Nice - La gare de Nice s'achève et sera prochainement mise à l'exploitation.

"Ligne de Nice à la frontière d'Italie - Les souterrains, au nombre de dix, forment un ensemble une longueur de 4,300 mètres sont percés sur 4, 200 mètres. Le viaduc du Paillon [Nice] avance rapidement. Les culées et les piles sont à la hauteur des naissances, et les arcs en fonte pourraient être mis en place dès le mois de mai prochain.

Il n'a encore rien été fait pour la traversée de la Principauté de Monaco, sur une longueur de 3,000 mètres. Du territoire de Monaco à la frontière d'Italie, les terrains ont été mis à la disposition de la Compagnie (...). Les travaux ne sont point encore commencés sur cette section de 9 kilomètres environ" (Journal des Chemins de fer du 5 mai 1866 p 278).

Mi-septembre 1866, "les tunnels de Villefranche et de Cimiez sont ouverts, le pont-viaduc sur le Paillon est presque terminé" (Journal de Nice du 12 septembre 1866 p 2).

Fin novembre, "le pont-viaduc [sur le Paillon] qui fait communiquer la place d'Armes avec la route de Turin est entièrement terminé" (Journal de Nice du 25 novembre 1866 p 2). Une rare photographie de Charles Nègre, Nice depuis la colline de Cimiez, montre la voie ferrée et le pont achevé (Nice, Musée de la Photographie Charles Nègre, ici).

"L'avenue, ou plutôt l'impasse Delphine" (avenue Durante - vers 1881 - et rue Durante actuelle), située face à la gare, va être dotée d'un escalier en pierre de taille pour faciliter l'accès des piétons (Journal de Nice du 25 novembre 1866 p 2). 

En décembre, l'avenue du Prince-Impérial est enfin éclairée au gaz (Journal de Nice du 30 décembre 1866 p 2) mais les plantations et les bancs restent attendus.


Inauguration de la gare de Nice, façade principale
estampe et texte extraits du Monde Illustré du 22 septembre 1866 p 189-190,
"L'élégance, je serais tenté de dire la richesse de cette construction, due à M. Jules Bouchot, architecte des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, nous a déterminés à en reproduire le dessin" (GoogleBooks).
Le Journal de Nice ne rend compte d'aucune cérémonie d'inauguration de la gare.



Laissons le mot de la fin à Emile Négrin décrivant la promenade sur la route de Brancolar : "On passe peu après [le quartier de Carabacel] sur les rails de la voie ferrée et on voit à droite le trou qui sert d'orifice au tunnel de Cimiès (600 met. de long) [au lieu des 430 mètres prévus]. Je dis trou parce que ce n'est ni ogive, ni plein cintre, ni anse de panier. Ce trou se voit parfaitement, sans doute pour nous faire oublier la gare qui ne se voit pas assez" (E. Négrin, Les Promenades de Nice, 5ème édition, décembre 1866 p 213).



SYNTHÈSE (années 1860)


Malgré cette série d'articles, une chronologie des travaux est difficile à établir car de multiples chantiers ont été menés parallèlement et les dates précises de chacun d'entre eux ne sont pas toujours citées (dates de début, voire de fin). Enfin, il n'est pas toujours possible, sur un même chantier, de dissocier les dates de travaux de terrassement de celles de construction.

D'ouest en est :

- [Inauguration de la ligne Toulon-Solliès-Pont : 31 décembre 1861] ;

- [Inauguration de la ligne Toulon-Les Arcs : 1er septembre 1862] ;

- Ligne Les Arcs-Vence/Cagnes : construction, fin 1861 (mois ?) - mars 1863 ; ouverture, 10 avril 1863 ;

- Gare de Vence/Cagnes : construction, juillet 1862 - printemps 1863 puis remplacement de bâtiments provisoires, comme celui des voyageurs, jusqu'à fin 1863 ou début 1864 (?) ;

- Ligne Vence/Cagnes-Nice : fin 1861 - mars 1863 ; ouverture, 10 avril 1863 ;

- Pont-viaduc sur le Var : février 1862 - début 1864 (au plus tard en avril) ;

- Gare provisoire de Car(r)as : septembre 1863 - décembre 1863 (?) ;

- Tranchée de Saint-Philippe : septembre 1862 - septembre  1864 ;

- Gare de Nice au quartier de Saint-Etienne : terrassements de la plateforme et construction, juin 1862 - été 1866 (début septembre ?) ;

- Avenue du Prince Impérial : ouverture, 1862 (après juin) - septembre 1864 ; éclairage au gaz, décembre 1866 ;

- Gare provisoire de Nice, place des Phocéens : construction, janvier 1863 - avril 1863 ; utilisation avril 1863 - fin 1864 (mois ?) ; démontage, septembre 1865 ;

- Gare provisoire de Nice au quartier de Saint-Etienne : construction, juin 1864 - septembre 1864 (?) ; utilisation, octobre 1864 - 1865 (mois ? - après juin) ;

- Pont sur l'avenue du Prince-Impérial : construction, début 1864 (au plus tard en mars) - 1865 (mois ?) ;

- Tunnel de Cimiez : réalisation, 1864 (après avril) - septembre 1866 ;

- Pont-viaduc sur le Paillon : juin 1865 - novembre 1866 ;

- Tunnel de Villefranche : mars 1864 - septembre 1866 ;

- [Gare de Villefranche : 1866 (mois ?) - été 1867 (août)] ;

- [Ligne Nice-Monaco : hiver 1864 - automne 1867 ; consolidation des ouvrages d'art, automne 1867 - automne 1868 ; ouverture de la ligne le 19 octobre 1868] ;

- [Ligne Monaco-Menton : construction, fin 1866 - fin 1869 ; ouverture le 6 décembre 1869].




dimanche 19 mars 2023

1295-NICE, LES TRAVAUX DE LA VOIE FERRÉE ET DE LA GARE-3 (1865)


SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


- La Gare de Nice, détail du Plan Indicateur de la Ville de Nice, 1865
Georges Erhard Schieble, graveur (1821-1880), Charles Jougla (1834-1909), éditeur, Paris, BnF (Gallica).


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CHRONIQUE DES TRAVAUX DE LA VOIE FERRÉE ET DE LA GARE DE NICE (1865)


1865

Au début de l'année 1865, les travaux de construction des bâtiments de la gare de Nice semblent globalement terminés mais les travaux intérieurs s'amplifient. Deux longs bâtiments parallèles, encadrant les voies couvertes par une halle métallique, sont accostés d'ateliers, de locaux techniques et de bâtiments provisoires accueillant les voyageurs (plan de Nice ci-dessus, édité en janvier 1865 ; Journal de Nice du 22 janvier 1865 p 2).

Les ouvrages d'art de la voie ferrée entre la gare de Nice et Villefranche sont en cours de réalisation, avec le pont sur l'avenue du Prince Impérial, le tunnel de Cimiez, le pont sur le Paillon et le tunnel de Montalban.

L'ancienne gare provisoire des Phocéens est aménagée fin mars-début avril 1865 (image ci-dessous) pour accueillir l'Exposition des Beaux-Arts (du 11 avril au 15 mai) puis le Concours régional d'Industrie et d'Agriculture (du 28 avril au 15 mai). Ces bâtiments ne seront démontés qu'à la fin du mois de septembre 1865 (Journal de Nice du 22 septembre 1865 p 3).


- Les bâtiments de l'ancienne gare provisoire de la place des Phocéens, affectés à l'exposition industrielle et agricole, avril 1864,
estampe parue dans Le Monde Illustré du 22 avril 1865 p244 (GoogleBooks).


La ligne de chemin de fer entre Nice et Monaco (14 km) est en pleine exécution au printemps 1865 et les expropriations se poursuivent.

A la suite de l'assemblée générale de la Compagnie de chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée le 27 avril 1865, le rapport suivant est publié : "La ligne de Marseille à Nice est ouverte jusqu'à Nice depuis le 11 octobre dernier. Toutefois la gare de Nice n'est pas encore terminée. Il reste à exécuter 60,000 mètres cubes de terrassement pour terminer le terre-plain (sic) de la gare ; le bâtiment des voyageurs, dont le gros œuvre est achevé depuis quelques semaines ne pourra être remis au service de l'exploitation que vers le mois d'août prochain

"La ligne de Nice à la frontière italienne, qui doit compléter notre grande artère, de Paris à la frontière d'Italie de 1124 kilomètres de longueur, est en pleine exécution, sur 14 kilomètres, entre Nice et Monaco. La seconde partie, de Monaco à la frontière, sera commencée aussitôt que les terrains pourront être mis à la disposition des entrepreneurs" (Journal des Chemins de fer du 13 mai 1865 p 324)

Le percement du tunnel de Montalban se termine fin août 1865 (fête du 21 août ; Journal de Nice du 23 août 1865 p 3) mais de nombreux mois seront désormais nécessaires pour le maçonner.

Le Journal de Nice du 1er septembre 1865 délivre une description détaillée de la gare de Nice bâtie en pleine campagne, avec des abords qui restent à aménager. Le regret de ne pas avoir positionné la gare définitive dans l'axe de l'avenue du Prince Impérial perdure. 

A l'exception de la voie carrossable de 200 mètres de longueur qui conduit à l'est à l'avenue du Prince Impérial, la gare n'est desservie que par des chemins qui viennent buter contre sa haute plateforme située 7 mètres plus haut. Le chemin de Saint-Etienne reste à remblayer et à élargir afin de permettre le mouvement des marchandises. 

"La gare de Nice est formée de deux bâtiments parallèles, séparés par une halle bordée de trottoirs ; elle occupe une superficie totale de 600 mètres carrés. Les travaux sont aujourd'hui terminés à l'extérieur et ils sont déjà suffisamment avancés à l'intérieur pour que l'on puisse facilement décrire l'aménagement des divers services de l'exploitation.

La façade principale, précédée d'une cour plantée, avec trottoir de refuge au milieu, a une longueur de 103 mètres et elle est construite en brique et pierre-tendre, et conçue dans le style de Louis XIII. Cette façade se compose d'un grand pavillon central, relié à deux pavillons extrêmes par des portiques en terrasse avec balustrade à jour. Au-dessus du pavillon central est placé le motif [sculpté] de l'horloge.


- Photographe anonyme, Façade méridionale du bâtiment des voyageurs de la gare de Nice, sans date, photographie extraite de l'album Alpes-Maritimes : Photographies (voir l'album au complet de l'Ecole des ponts ParisTech sur Gallica).

Cette photographie et les trois suivantes font partie de clichés fournis par de nombreux photographes régionaux à la demande de l'Ecole des Ponts-et-Chaussées. Cette dernière a en effet souhaité, à partir de 1867 et pendant plus d'une décennie, constituer des albums photographiques des ouvrages d'art français réalisés dans les décennies précédentes, et les présenter aux Expositions Universelles (voir la datation de cet album dans l'article de ce blog).

Jean Walburg de Bray (1839-1901), qui a notamment fourni des photographies des Alpes-Maritimes, peut être l'auteur de ces photographies. Cependant, il existe une possibilité pour que l'auteur soit Edouard Baldus (1813-1889) car il a participé à ces albums, s'est spécialisé dans les vues de gares de chemin de fer, a travaillé dans le Midi de la France et a particulièrement affectionné les prises de vues multiples des halles de gares.

La date de prise de vues des photographies de la gare de Nice est également inconnue. Les photographies semblent avoir été prises un matin, du fait du positionnement des ombres portées. Elles ne peuvent être envisagées avant 1865, du fait de l'état des lieux, mais peuvent être bien postérieures.



A l'intérieur, et au centre du bâtiment, un vaste vestibule, d'une grande hauteur, avec coupole, et d'une richesse de décor peu commune, servira au moment du départ et donnera accès, à gauche, à un salon réservé [de style Louis XVI] et aux différentes salles d'attente des 1ère, 2° et 3° classes [à la décoration très riche] (...).

A la suite du vestibule, seront : le télégraphe, les bureaux, la sortie des voyageurs et le salon d'attente à l'arrivée. Tout ce côté de la gare nous a paru à peu près terminé, et sera, assure-t-on, mis au service dès l'ouverture de la prochaine saison d'hiver (...). Pour le service des bagages, on a dû construire à la suite [de ce bâtiment], une salle de 35 m. de longueur sur 10 m. de largeur. Cette salle est complètement terminée.

La halle, d'une largeur de 25 m. 45 c. (...) est toute construite en pierres de taille d'Arles. Elle est faite d'une suite d'arcades en doubleaux, avec tables saillantes dans les trumeaux, au centre des quels sont posés de magnifiques appareils à gaz, style Louis XIV (...). Au-dessus des doubleaux, on a représenté tous les Etats européens par les Armes de leur capitale (...). Le comble de la halle s'élève à une hauteur de 16 m. 50, au-dessus des rails (...). Il est de forme cintrée et composé de fermes en fer, sans tirants ni armatures (...). La halle est en service depuis 11 mois. 

De l'autre côté de la grande halle, on trouve les remises des voitures, les bureaux, le buffet, la salle à manger, la buvette et leurs dépendances (...). Tous les travaux restants seront, on nous l'a affirmé, entièrement terminés vers la fin du mois de décembre prochain [plus d'un an de travaux intérieurs].


- Photographe anonyme, Extrémité occidentale de la halle de la gare de Nice, vue depuis l'intérieur, sans date, photographie extraite de l'album Alpes-Maritimes : Photographies (voir l'album au complet de l'Ecole des ponts ParisTech sur Gallica).


- Photographe anonyme, Extrémité orientale de la halle de la gare de Nice, vue depuis l'intérieur, sans date, photographie extraite de l'album Alpes-Maritimes : Photographies (voir l'album au complet de l'Ecole des ponts ParisTech sur Gallica).


- Photographe anonyme, Bâtiments orientaux de la gare de Nicevus depuis l'extérieur, sans date,
avec notamment la façade nord du bâtiment bas des Messageries sur la gauche de l'image,
et la halle située entre le bâtiment des voyageurs (sur la gauche) et le bâtiment du buffet (sur la droite), photographie extraite de l'album Alpes-Maritimes : Photographies (voir l'album au complet de l'Ecole des ponts ParisTech sur Gallica).



La gare de Nice, est l'œuvre de M. Jules Bouchot, architecte du gouvernement, architecte en chef de la compagnie (...). Les travaux de maçonnerie, de charpenterie et de plâtrerie, ont été exécutés par M. Laroze de Paris (...). Les sculptures sont de MM. Huber frères et Hamel, de Paris (...). Le comble de la halle, a été exécuté par M. E. Bachelier, de Lyon [comme les charpentes de la rotonde des machines].

La rotonde des machines est un bâtiment poligonal (sic) de vingt-quatre côtés, dans lequel on peut placer 22 locomotives. Au centre se trouve une plaque tournante de 11 mètres 50 centimètres de diamètre, sur laquelle rayonnent les voies des fosses des machines. Autour de la plaque, 24 colonnes en fonte supportent une coupole en fer, percée d'une lanterne (...).

A l'extérieur, deux verrues, ou avant-corps [bureaux du dépôt et salles réservées aux mécaniciens], diamétralement opposées sur la voie libre et percées de grandes baies, marquent l'entrée de la rotonde (...).

Enfin, tous les travaux de la gare de Nice, à partir du fond des fondations, ont été dirigés par M. Eugène Daumas, l'habile architecte, l'inspecteur du service de l'architecture de la compagnie, de la station des Arcs, à la frontière d'Italie" (Journal de Nice du 1er septembre 1865 p 3).

La réalisation des bâtiments semble s'achever à l'extrême fin de l'année 1865.


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mercredi 15 mars 2023

1294-NICE, LES TRAVAUX DE LA VOIE FERRÉE ET DE LA GARE-2 (1863-64)

 

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CHRONIQUE DES TRAVAUX DE LA VOIE FERRÉE ET DE LA GARE DE NICE (1863-1864)


1863

Dès le 1er mai 1863, le Journal de Nice affiche les horaires des trains reliant Nice à Marseille et Paris. Les trains pour Paris mettent de 14h (Trains Express 1ère classe) à 36 h (Trains Omnibus) en saison d'hiver.

Les études de la voie ferrée entre Nice et Menton se poursuivent ; les travaux doivent débuter sous peu et se terminer vers la fin de l'année 1865 (Journal de Nice du 4 mai 1863 p 2).

Les expropriations nécessaires à l'ouverture de l'avenue du Prince Impérial (décret du 7 mars 1863) sont en cours d'exécution (Journal de Nice du 8 mai 1863 p 3).

Le Journal des Chemins de Fer du 9 mai 1863 et le Journal de Nice du 10 citent le rapport de l'assemblée générale des actionnaires de la Compagnie de Lyon à la Méditerranée qui a eu lieu, à Paris, le 29 avril  : "La section des Arcs à Cagnes, de 77 kilomètres, a été livrée le 10 de ce mois. Il ne reste plus à achever que quelques travaux de consolidation dans les tranchées ainsi que les gares de marchandises. 

A la gare de Cagnes, qui doit former pendant quelques temps le terminus de la ligne, des installations provisoires ont été faites pour assurer convenablement le service des voyageurs. Une installation semblable a été faite au centre même de la ville de Nice, pour servir de point de départ et d'arrivée aux omnibus de voyageurs et aux fourgons de bagages (...).

La section de Cagnes à Nice est du reste vigoureusement attaquée. Les travaux sont terminés jusqu'au Var, à l'exception d'une tranchée où il reste encore 36,000 mètres cubes de déblais à enlever. Le viaduc en fonte sur le Var, composé de six arches de 50 mètres d'ouverture chaque, est entièrement fondé. Trois piles et la culée rive gauche sont à hauteur, et l'on va commencer la pose des voussoirs. Cet ouvrage sera terminé vers le mois de novembre prochain.

L'importante tranchée de St-Philippe, qui doit fournir tous les remblais de la station de Nice, est attaquée sur trois points du côté de Nice, et elle a déjà fourni 68,000 mètres cubes en partie extraits dans une roche calcaire très dure. Il reste encore à enlever de cette tranchée 300,000 mètres cubes environ, dont une partie pourra être portée du côté du Var.

A la station de Nice, tous les bâtiments sont fondés, et les soubassements sont de quelques mètres au-dessous du sol. Mais il est nécessaire de faire le remblai de la plate-forme avant d'élever les bâtiments de la station. Dans ces conditions difficiles, on ne peut pas espérer de les terminer avant le mois de septembre 1864" (Journal de Nice du 10 mai 1863 p 2).

Une grande fête d'inauguration du chemin de fer à Cagnes a lieu le dimanche 17 mai 1863 (Journal de Nice des 17 et 20 mai 1863 p 3).

Début juillet, le transport de marchandises de toutes classes débute sur la voie entre Les Arcs et Vence-Cagnes (Journal de Nice du 6 juillet 1863 p 2). 

La ligne de Nice à la frontière d'Italie, de 28 kilomètres de longueur (en deux parties de Nice à Monaco puis de Monaco à Vintimille), concédée par le décret du 11 juin 1863 doit, aux termes de la convention du 1er mai précédent, être terminée dans un délai de trois ans. La correspondance journalière de Nice à Gênes a lieu sur les paquebots des Messageries Impériales dès le 15 juillet 1863.

L'établissement d'une gare provisoire au quartier de Caras (à moins de 5 km du centre ville) est souhaité par le Conseil Général des Alpes-Maritimes (Journal de Nice du 13 septembre 1863 p 2).

En octobre 1863, la tranchée de St-Philippe, la plus considérable de la ligne Toulon-Nice (1 km de long et 25 m de profondeur à son point culminant), avance. Alors que les déblais (400.00 mètres cubes) du côté occidental vont être utilisés au terrassement de la gare de Caras dont les bâtiments sont prêts à être couverts, les déblais du côté oriental vont servir au terrassement de la gare de Nice. De nombreux ouvrages d'art ont déjà été exécutés entre la gare de Nice et le pont-viaduc du Var (où trois travées sur les six sont terminées) dont le pont-biais de Magnan.

Sur le site de la gare de Nice, "les fondations des bâtiments des voyageurs à l’arrivée et au départ sont entièrement terminées, les soubassements du bâtiment d’arrivée sont posés ; ils sont en pierre dure de la Turbie, d’une teinte grise d’un bel effet. On a commencé depuis peu l’élévation des maçonneries en pierres d’Arles et briques ; toutes les façades seront construites sur le même modèle. 

Les fondations des remises pour vingt-quatre locomotives sont achevées et l’on terminait les fondations des ateliers et de la gare de marchandises. La gare de Nice couvre une superficie de 10 hectares y compris les chemins d’accès (…). 

L’accès de la gare située, on le sait, à mille mètres du pont neuf se fera avec des rampes de 3%, se raccordant avec l’avenue du Prince Impérial, laquelle traversera le chemin de fer à l’extrémité est de la gare, sous un pont à travées métalliques" (Journal de Nice du 25 novembre 1863 p 3).

Les travaux des entrepreneurs Laroze, Lefebvre et Maurel dirigés par l’ingénieur en chef Gaduel et le chef de section Brenac de la Compagnie de la Méditerranée, avancent bien et l’ouverture de la ligne est espérée pour la fête nationale du 15 août 1864.


1864

Au début de l'année 1864, la Compagnie de Chemin de fer de Paris à Lyon à la Méditerranée adjuge les travaux de la ligne de Nice à la frontière italienne : la  première partie, de Nice à Monaco, est divisée en deux lots, dont le premier, de Nice à Beaulieu, est attribué aux entrepreneurs Lefebvre et Maurel. Les travaux du souterrain (ou tunnel) de Villefranche doivent débuter en mars (Journal de Nice du 13 mars 1864 p 3).

Parallèlement, les travaux de la section depuis Vence-Cagnes et ceux de la gare de Nice se poursuivent : "Aujourd'hui [avril 1864], ces vastes travaux [de la gare], qui n'ont pas un seul instant été suspendus pendant cet hiver, (...) semblent avoir couvert plus de deux hectares de terrain sur une superficie qui n'en comporte pas moins de dix. Ces immenses constructions seront, sinon entièrement terminées en octobre prochain, tout au moins arrivées au point d'offrir assez de bâtiments emménagés pour permettre l'ouverture de la section de Vence-Cagnes à Nice. 

La gare, une fois terminée aura par ses lignes puissantes un caractère imposant et grandiose qui fera, trop tard, regretter qu'on ait cru devoir l'éloigner de sa véritable place, au fond de l'avenue du Prince Impérial, dont elle eût majestueusement couronné la perspective (...). 

Les travaux de nivellement couvrent à présent une superficie de six hectares. Les remblais fournis par la tranchée St-Philippe (...) ont pu monter à la hauteur du pont qui donnera passage à l'avenue du Prince Impérial. Ce passage se composera d'une travée métallique de douze mètres et de deux issues latérales de cinq mètres chacune pour les piétons (...). Les fondations de la culée principale du pont [sont] terminées (...) et, en même temps, dans ce rayon, les terrains nécessaires (...) ne sont pas encore expropriés et l'on doit attendre ce moment propice avant d'entamer la section de la gare au souterrain de Villefranche (...).

Les deux principaux ouvrages à exécuter dans cette partie sont : premièrement, le tunnel de Cimiés, d'une longueur de 588 mètres, et débouchant par une courbe d'un faible rayon à cent mètres environ, au Nord du champ de Mars ; secondement le pont-viaduc sur le Paillon. Ce pont aura plus de 100 mètres d'ouverture ; il sera accompagné de deux travées latérales pour le passage de deux routes qui longent le torrent, il aura une élévation de six mètres au-dessus de ces routes (...). Les travaux de percement du souterrain de Villefranche [1,500 mètres] ont été simultanément commencés, le 20 mars dernier, en six points différents"  (Journal de Nice du 11 avril 1864 p 2).

Le Journal des Chemins de Fer du 7 mai 1864 et le Journal de Nice du 13 diffusent le rapport de l'assemblée générale de la Compagnie de chemin de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée du 28 avril : "La dernière section de Vence-Cagnes à Nice, de 11 kilomètres de longueur, comporte des travaux fort considérables : un pont sur le Var, plusieurs grandes tranchées et la station de Nice.

Le Pont sur le Var, formé de six arches en fonte de 50 mètres d'ouverture est achevé. On s'en sert maintenant pour amener au remblai de la rive gauche du Var les déblais de la tranchée située sur la rive droite de cette même rivière.

 Il ne reste plus que 120,000 mètres cubes environ à enlever des tranchées situées entre le Var et Nice. Une partie de ces déblais est conduite dans la plaine basse du Var, le reste est employé à former la plate-forme de la station de Nice.

Les terrassements et les ouvrages d'art de cette section seront terminés dans le courant du mois de juillet. 

Les travaux de bâtiment de la station de Nice, longtemps ralentis par la difficulté et l'importance des fondations, marchent aujourd'hui d'une manière satisfaisante. La remise des machines est prête à recevoir la charpente, le bâtiment principal est à la hauteur du premier étage et le comble de la grande halle pour le départ et l'arrivée des trains de voyageurs pourra être prochainement mis en place.

Les mesures sont prises pour que la section de Cagnes à Nice puisse être ouverte à la circulation au commencement du mois d'octobre prochain (...).

La ligne de Nice à la frontière d'Italie, de 28 kilomètres de longueur, concédée par le décret du 11 juin 1863, doit, aux termes de la convention du 1er mai précédent, être terminée dans un délai de trois ans (...). Les études ont en été faites sans retard, et le projet définitif de la première section de Nice à la principauté de Monaco, sur 14 kilomètres de longueur, est déjà depuis longtemps soumis à l'examen de l'administration. Nous n'attendons que l'approbation du projet pour mettre la main à l'œuvre".

Début juin 1864, sur la section comprise entre la station de Cagnes et le pont-viaduc du Var, la voie définitive est posée et ballastée. Entre le pont-viaduc et la gare de Nice, il manque un remblai d'environ 50 m et un déblai d'environ 19.000 mètres cubes. La mise en exploitation reste fixée au 1er octobre 1864.

"Il est évident, à l'inspection des bâtiments en construction de la gare de Nice, que ces constructions ne pourront être prêtes en octobre et que leur achèvement exige six mois encore d'énergiques travaux (...). Des bâtiments provisoires seront prochainement installés pour le service des voyageurs ; qu'une partie des charpentes de la station de Cagnes doit servir à cette destruction, et que l'on pourra assez facilement attendre l'inauguration de la gare de Nice" (Journal de Nice du 8 juin 1864 p 3).

La gare provisoire des Phocéens pourrait, dès lors, être démontée mais elle est conservée afin d'y accueillir, le Concours régional d'Industrie et d'Agriculture en avril et mai 1865 (Journal de Nice du 29 septembre 1864 p 3).

En septembre 1864, l'avenue du Prince Impérial, réalisée en dix mois, est livrée à la circulation.

En septembre également, les épreuves de solidité du pont-viaduc du Var sont réalisées et la tranchée de Saint-Philippe est terminée. Le 26 septembre 1864 après-midi, un train de réception des travaux de la ligne (Commission ministérielle des Travaux publics) parcourt la ligne Vence-Cagnes à Nice, salué par la foule, avec une pause au pont-viaduc du Var puis à la station de Caras, et entre dans la gare de Nice toute pavoisée à 5 h du soir (Journal de Nice du 28 septembre 1864 p 3). Le lendemain, c'est la réception de la ligne de Cagnes à Draguignan. 

Nice est désormais rattachée à Toulon, Marseille, Lyon et Paris. L'ouverture définitive de la section Cagnes-Nice est prévue le 17 octobre prochain, quitte à mettre un train spécial à disposition de l'Impératrice de Russie qui doit arriver avant cette date.

L.M. l'Empereur Alexandre II et l'Impératrice de Russie arrivent en fait à Nice, par train spécial, le 21 octobre 1864, suivis le 27 octobre par l'Empereur Napoléon III et L'Impératrice des Français. Napoléon III quitte Nice par le train le 30 octobre et Alexandre II le 31.

Le départ de ce dernier permet la plus ancienne vue connue de la gare de Nice (image ci-dessous). Elle montre que les façades méridionales sont pratiquement terminées, même si le bâtiment oriental (sur la droite de l'image) comporte encore des échafaudages (L'Illustration du 12 novembre 1864 p 309).


- Départ de S.M. Alexandre II de la gare de chemin de fer de Nice pour Toulon, le 31 octobre 1864, vers 11h du matin, estampe parue dans L'Illustration du 12 novembre 1864 p 309 (GoogleBooks).


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samedi 11 mars 2023

1293-NICE, LES TRAVAUX DE LA VOIE FERRÉE ET DE LA GARE-1 (1860-63)

 

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CHRONIQUE DES TRAVAUX DE LA VOIE FERRÉE ET DE LA GARE DE NICE (1860-1863)


1860

Suite à l’Annexion française du Comté de Nice, la ligne de Toulon à la frontière du Var, actée par décret du 3 août 1859, est prolongée jusqu’à Nice par décret du 22 août 1860 (Journal des Chemins de fer du 10 mai 1860 p 421 ; La Presse du 25 août 1860 p 2).


1861

Début 1861, la Compagnie de chemin de fer espère mettre en exploitation la ligne Toulon-Les Arcs avant la fin de 1862 et la ligne Les Arcs-Cagnes, jusqu'au pont du Var, vers le milieu de 1863 (Journal des Chemins de Fer du 27 avril 1861 pp 281-284).

Le site de la future gare de Nice est dès lors envisagé au nord-ouest de la ville, à une position qui deviendra centrale suite à l’extension prévue, même si certains niçois sont partisans d’une installation dans le quartier de Riquier (nord-est).

"Dans l’avant-projet de la Compagnie, la gare est indiquée au quartier de Longchamp, derrière l’hospice de charité, à 600 m environ de la place Masséna. En vue de l’adoption de cet emplacement, le conseil général des Alpes-Maritimes a exprimé le vœu que l’avenue du prince Impérial fût déclarée route impériale. 

La gare devant occuper cent mille mètres carrés, et les terrains à Lonchamp étant d’un prix assez élevé, il faut savoir gré à la compagnie d’avoir choisi elle-même un emplacement que l’extension de la ville vers le Var et St-Barthélémy doit rendre de plus en plus central" (Le Messager de Nice du 26 mai 1861 pp 1-2).

Le 24 juin 1861, la préfecture ouvre une enquête préalable de 8 jours (à compter du 28 juin) concernant l’emplacement des stations entre le ruisseau du Cros-de-Cagnes (commune de Cagnes) et Nice. Les dossiers des communes traversées sont ensuite examinés par une commission spéciale qui se réunit le 7 juillet et délibère sous 7 jours (Le Messager de Nice du 26 juin 1861 p 2).

En septembre 1861, la Compagnie de chemin de fer présente à l'administration un projet de pont sur le Var (Journal des Chemins de Fer du 5 octobre 1861 p 758).

Le 25 novembre 1861, le ministre des Travaux publics valide l’installation des stations de Saint-Laurent et de Nice : "Conformément au vœu manifesté par le conseil municipal de Nice, le chemin de fer coupera l’avenue du prince Impérial à 1000 mètres du Pont-Neuf, c’est-à-dire à 300 mètres plus loin que le projet soumis à l’enquête, et la gare sera établie sur le côté gauche de cette avenue" (Le Messager de Nice du 29 novembre 1861 pp 2).

La section Toulon-Solliès-Pont est ouverte à la circulation le 31 décembre 1861 ; les travaux de la section Solliès-Pont-Les Arcs continuent.

 

1862

Les travaux du pont du Var sont entamés en février 1862 (Le Messager de Nice du 24 février 1862 p 2).

Dès le mois de mars 1862, débutent les séances des jurys d’expropriation de la ville de Nice (Le Messager de Nice du 12 mars 1862 p 3), ainsi que les travaux du chemin de fer "aux environs de Nice, dans le plateau du Var, non loin du quartier de Caras" (Le Messager de Nice du 29 mars 1862 p 3).

Le 29 mars, les crues entraînent l'arrêt provisoire du chantier du pont du Var et emporte le pont de service des ouvriers (Le Messager de Nice du 31 mars 1862 p 2 et du 5 avril 1862 p 3).

L'ouverture de la ligne Toulon-Les Arcs est envisagée pour juin puis septembre 1862 et celle des Arcs-Cagnes, avec un service d'omnibus reliant Nice, pour octobre puis novembre 1862 et celle de Cagnes-Nice vers le milieu de l'année 1863 (Le Messager de Nice du 3 mars 1862 p 3, du 6 avril 1862 p 2 et du 30 mai 1862 p 3 ; Journal des Chemins de Fer du 26 avril 1862 pp 284-285).

Dès le 27 mai 1862, le projet d'extension de la ligne de Nice à la frontière italienne (Menton), envisagé depuis le printemps 1860, est également à l'ordre du jour. L’avant-projet de Nice à Villefranche est notamment détaillé : "En partant de ce point, où se termine la gare de Nice, la ligne passe sur le boulevard du Prince Impérial, à l'aide d'un pont en tôle de 15 m. d'ouverture en deux travées, avec passages latéraux pour piétons, et se dirige vers le côteau gypseux de Cimiés qu'elle franchit, pour arriver au Paillon, en courbe de 750 m. de rayon, à l'aide d'un souterrain d'une longueur de 430 m.

Après avoir traversé le Paillon, d'équerre, sur un viaduc en maçonnerie composé de 5 arches de 15 m. d'ouverture, le chemin passe, à l'aide d'un pont en tôle, sur la route Impériale de Nice à Turin, tourne légèrement à gauche pour se diriger vers le col situé au Nord du Mont-Alban, franchit ce contrefort dolomitique à l'aide d'un souterrain de 1,450 m. de longueur et débouche à l'extrémité du magnifique golfe de Villefranche, au Nord de cette dernière ville" (Le Messager de Nice du 1er juin 1862 p 2).

Le projet non voté par le corps législatif sera présenté à nouveau à la session de 1863 (Journal des Chemins de Fer du 21 juin 1862 p 504 et 565).

"Les travaux préliminaires d'installation de la Gare de Nice vont être commencés sous peu de jours, et les fondations de ce vaste établissement devront être achevées à la fin du mois de septembre prochain" (Le Messager de Nice du 4 juin 1862 p 2).

En parallèle, l'ouverture de l'avenue du Prince-Impérial qui doit conduire de la place Masséna à la gare de chemin de fer est envisagée (Le Messager de Nice des 18 et 22 juin 1862 p 2).

Un décret du 25 juin 1862 décide qu'il "sera procédé à la construction d'un pont sur le Var, pour le service de la route Impériale n° 7 de Paris en Italie (...). Ce pont sera accolé au viaduc qui doit être établi pour le chemin de fer de Toulon à Nice" (Le Messager de Nice du 11 juillet 1862 pp 2-3). Le plan de l'ouvrage est transformé : le pont-viaduc va être composé de six arches à culées de pierre et à travées en fer légèrement cintrées, ayant chacune 55 mètres de développement.

Les travaux de la ligne entre Antibes et Cagnes avancent, et les bâtiments de la gare de Cagnes sont en construction (Le Messager de Nice du 9 juillet 1862 p 2).

Avant le 1er novembre, une gare provisoire doit donc être établie à Nice, avec un service d'omnibus à chevaux reliant la gare de Cagnes située à 11 km. La mise en place de ce service d'omnibus semble poser problème (Le Messager de Nice du 25 juin 1862 p 2) mais un compromis est par la suite trouvé entre les Messageries Impériales et l'administration du chemin de fer (Le Messager de Nice du 18 juillet 1862 p 3).

En août 1862, alors qu'on travaille avec activité au pont du Var (Journal des Chemins de Fer du 2 août 1862 p 598), la section Toulon-Les Arcs (4 chemins) est inaugurée le 14 du mois et son exploitation commence sous dix jours (Le Messager de Nice des 16, 24 et 27 août 1862 pp 2-3).

L'ouverture de la section Les Arcs-Cagnes est toujours prévue pour fin octobre 1862. Les chantiers inachevés de la tranchée de Saint-Philippe et du pont sur le Var empêchent encore l'ouverture de la section Cagnes-Nice (Le Messager de Nice du 23 août 1862 p 3). 

Fin septembre, les travaux entre Les Arcs et Cagnes étant en cours d'achèvement, l'ingénieur en chef Gaduel déplace ses bureaux de Cannes à Nice (Le Messager de Nice du 24 septembre 1862 p 2). Des intempéries retardent cependant les travaux et repoussent l'ouverture de la voie au mois de décembre (Le Messager de Nice du 25 octobre 1862 p 2). 

Début novembre, les bureaux de la Police de chemin de fer se transportent de Mandelieu à Saint-Laurent-du-Var (Le Messager de Nice du 6 novembre 1862 p 3). Le 9 novembre, une fête a lieu pour célébrer la fin des fondations du pont du Var (Le Messager de Nice du 12 novembre 1862 p 3). Les forges de Fourchambault sont désormais chargées, concurremment avec les hauts fourneaux de Marseille, de la fonte des pièces du pont du Var (Journal des Chemins de Fer du 22 novembre 1862 p 895).

Début décembre 1862, le Conseil municipal de Nice autorise la Compagnie de la Méditerranée à établir la gare provisoire sur la place des Phocéens (Le Messager de Nice du 12 décembre 1862 p 3).

Les accords pour souder les lignes ferroviaires françaises et italiennes sont passés à la même époque (Le Messager de Nice du 15 décembre 1862).

"La gare des voyageurs, que la compagnie du chemin de fer, de Paris-Lyon à la Méditerranée, va établir à Nice, s'élèvera bientôt sur la place des Phocéens. La façade principale de cet édifice provisoire sera tournée du côté de la rue St-François-de-Paule. 

Les bâtiments occuperont une surface de terrain couvert de mille mètres carrés, et comprendront (...) des salles d'attente pour les voyageurs de toutes classes ; des bureaux pour les divers employés, des magasins pour l'enregistrement et la délivrance des bagages ; des cours intérieures serviront de lieu de stationnement, pour les fourgons et les omnibus.

La circulation, pour l'arrivée, aura lieu par la rue St-François-de-Paule ; au départ, par le quai des Phocéens" (Le Messager de Nice du 18 décembre 1862 p 2).


1863

Du fait de  pluies torrentielles, les travaux de la section Les Arcs-Cagnes prennent à nouveau du retard et l'ouverture de la voie est repoussée à début mars ou début avril 1863 (Le Messager de Nice des 8 janvier et 1er février 1863 p 3). 

Avec le retour du beau temps, les travaux de la voie de chemin de fer reprennent en février, la pose des rails s'achève et la pose des poteaux télégraphiques en bord de voie commence (Le Messager de Nice des 5, 12 et 16 février 1863 p 3). Les futurs horaires de train sont publiés.

En parallèle, les travaux de la gare provisoire des Phocéens pour les voyageurs et la Messagerie sont engagés fin janvier 1863 pour que cette dernière soit prête à l'ouverture de la ligne (Le Messager de Nice du 24 janvier 1863). 

L'ensemble des plantations du square (en dehors de la rangée d'arbres bordant le cours du Paillon) cède la place à la construction du long, étroit et bas bâtiment de 1.000 m2 de la gare provisoire, pourvu d'un étage et présentant 12 baies sur sa longueur et 2 sur sa largeur. 

Les remises destinées à accueillir jusqu'à 30 omnibus et 80 chevaux sont pour leur part en cours d'installation rue Chauvain (Le Messager de Nice des 12 février 1863 p 3).

Les charpentes de la gare provisoire, en attente à Cannes, sont livrées et les travaux se poursuivent pendant le Carnaval et même de nuit (Le Messager de Nice des 5, 16 et 20 février 1863 p 3). Fin février, le briquetage de la gare est à peu près terminé, la charpente avance, la pose du parquet s'opère et le sol des remises en galandage de la rue Chauvain est en cours de nivellement (Le Messager de Nice du 26 février 1863 p 3). Les travaux de la gare provisoire se continuent en mars.

Les épreuves de solidité de la voie Les Arcs-Cagnes sont effectuées et suivies de la commission de réception mi-mars 1863 (Le Messager de Nice des 26 février, 4 et 14 mars 1863 pp 2-3). Le 26 mars, le Ministre des Travaux Publics autorise la mise en exploitation de la ligne Les Arcs-Cagnes pour le service des voyageurs seulement, à partir du 10 avril 1863 (Le Messager de Nice des 29 mars p 2, 2 avril p 3, 3 avril p 1 et 4 avril 1863 p 3).

Le 9 avril 1863, 60 chevaux et 20 omnibus arrivent à Nice pour assurer la liaison, dès le lendemain matin, entre le bureau de ville de la place des Phocéens (éclairé par 80 becs de gaz) et la station Vence-Cagnes située à 11 km. Le 10 avril, la gare provisoire est prête et l'exploitation de la ligne commence. 

Les travaux de terrassement et de fondations des bâtiments de la gare de Saint-Etienne sont activement menés.


Plan de la Ville de Nice, gravé par écrit par Gérin et F. Lefebvre, écrit par Langevin, détail, 1863,
publié dans l'ouvrage d'Elisée Reclus (1830-1905), Les villes d'hiver de la Méditerranée et les Alpes-Maritimes, 1864 p 190, GoogleBooks.

Le site de la future gare de Nice est situé en haut et à gauche de l'image ("Embarcadère") ;
 celui de la gare provisoire est situé à l'embouchure du Paillon, au tiers gauche et au bas de l'image
 ("Place des Phocéens").


- ALEO Miguel (1824-c.1900), Nice, Le Jardin Public et les quais du Paillon, 1863,
vue ouest-est, détail de la gare provisoire, place des Phocéens, face à la rue Saint-François-de-Paule,
 tirage albuminé, Collection personnelle.


- ALEO Miguel (1824-c.1900), Nice, La gare provisoire, place des Phocéens, 1863,
 vue sud-ouest/nord-est, tirage albuminé, Collection personnelle.


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