lundi 10 décembre 2018

956-NÈGRE (1820-1880), NEUBAUER (?-?) ET PUGET (1832-?), PHOTOGRAPHES




- NÈGRE Charles (1820-1880), Nice, vue générale depuis la colline du Château, vers 1867,
plaque de verre au collodion,18x24 cm, Archives Départementales des Alpes-Maritimes (cote 08FI004).


DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 25/06/2024




- Charles NÈGRE (1820-1880)


Cet article est volontairement bref du fait que la vie et l'œuvre de Charles Nègre ont été très étudiées. Il est axé sur les années 1860-1880 du photographe.

GRASSE

Charles Nègre est un peintre et photographe français, né à Grasse (Alpes-Maritimes) le 9 mai 1820. 

PARIS

Il est actif comme photographe, à Paris, dès 1844 et étudie et développe la technique de l'héliogravure dès le début des années 1850. 

NICE

Charles Nègre est nommé professeur de dessin (d’imitation) au Lycée Impérial de Nice, par décret du 14 novembre 1860 (création de poste) mais il y est remplacé dès le 29 décembre 1860 par Pierre Noël Duchesne-Varenne (Recueil des lois et actes de l’Instruction publique, novembre 1860, n° 11 p 321 ; Revue de l’Instruction publique, n° 34 du 22 novembre 1860 p 541 ; Journal de l’Instruction publique et des cultes, vol. 30, n° 4, du 12 janvier 1861 p 21).

Charles Nègre est cependant cité à Nice dès 1861, rue Chauvain, maison (du photographe) Ferret. Il participe à l'Exposition des Beaux-Arts de Nice de décembre 1861 à mars 1862, avec de nombreux tableaux et photographies. 

Il participe à l'Exposition de la Société de Photographie de Marseille et à celle de la Société Française de Photographie à Paris.

Il est ensuite présent à l'Exposition Universelle de Londres de 1862 : "1504 - Nègre (C.) à Paris, quai Bourbon, 21. Épreuves héliographiques obtenues sur planches d'acier par un procédé de l'auteur ; épreuves photographiques représentant l'intérieur de l'asile de Vincennes" (Catalogue officiel de la Section Française à l'Exposition Universelle de Londres de 1862, Paris, 1862 p 115). "M. Charles Nègre, de Grasse" obtient une récompense à l'Exposition (Le Messager de Nice du 21 juillet 1862 p 2).

En 1863, il participe à nouveau à l'Exposition de la Société de Photographie de Marseille et à celle de la Société Française de Photographie à Paris.

Il accepte en juin 1863, le poste de professeur de dessin au lycée de Nice (troisième classe), en remplacement de Pierre Noël Duchesne-Varenne, décédé le 16 juin à 67 ans. Il est officiellement nommé le 3 juillet (Journal général de l'Instruction publique et des cultes du 8 juillet 1863, vol. 32 p 523 ; Journal de Nice du 20 juillet 1863 p 3 ; G. Doublet, Le Lycée de Nice 1860-1910, c.1913 p 210).

Il est admis comme membre de la Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Maritimes à la séance du 1er septembre 1863 (Journal de Nice du 3 septembre 1863).

En 1864, il présente des gravures héliographiques à l’Exposition de Vienne (Autriche) et à l’Exposition de la Société Française de Photographie (Paris), ainsi qu’une toile au Salon annuel (Paris). 

De la même façon qu'il avait édité en 1854 un l'album Le Midi de la France constitué de vues prises en 1852, il édite en 1864 un album de même nom, contenant à nouveau des vues de Cannes (vers 1862-1864) mais également de Nice (vers 1863-1864). Il présente notamment des gravures de cet album (Antibes, Cannes, Marseille) à l’Exposition de la Société Française de Photographie de 1864 puis à l'Exposition des Beaux-Arts de Nice d'avril 1865 (Journal de Nice du 19 avril 1865).

Victor Petit, dans un article intitulé, "Préparatifs de Départ", signale également qu'à la librairie cannoise de Fortuné Robaudy, "on remarque un petit album élégant composé de douze vues de Cannes, au choix des amateurs, par M. Nègre photographe habile" (Revue de Cannes du 29 avril 1865 pp 1-2).

Charles Nègre est cité comme "photographe" lors du recensement de population de la Ville de Nice en 1866 au n° 6, rue Saint-Etienne mais dit âgé de 41 ans (il a en fait 46 ans). Son assistant, Félix Busino, alors âgé de 18 ans, est cité à la même adresse. En mai 1868, ce sera Marius Gerbin, 18 ans, qui sera son employé (Françoise Heilbrun et Philippe Néagu, Charles Nègre, photographe, 1820-1880, Musée Réattu 1980, Paris, Musée du Luxembourg 1980/81, Paris, RMN, 1980 p 32).

Charles Nègre semble prendre près de 3 années scolaires de congé de sa charge de professeur de dessin, entre 1865 et 1868 pour se consacrer entièrement à ses activités de photographe. 

Il est probable qu’il ne fasse pas entièrement l’année scolaire 1865-1866 (décret administratif non retrouvé). Il obtient un deuxième congé à compter du 12 novembre 1866 pour l’ensemble de l’année scolaire 1866-1867, un troisième du 9 octobre 1867 au 1er avril 1868 et un quatrième du 15 avril 1868 jusqu’à la fin de l’année scolaire, les trois fois, remplacé par Isidore Flacheron, suppléant (Journal de l'Instruction publique et des cultes du 17 octobre 1867 p 656 et Bulletin administratif de l'Instruction publique, 1867, tome 6, deuxième semestre 1866, 1867 p 600 ; Bulletin  administratif de l'Instruction publique, tome 8, deuxième semestre 1867, 1868 pp 368-369 ; Revue de l’Instruction publique 1868-1869 p 77).

Le 16 mars 1865, le duc de Luynes (1802-1867) a commandé à Charles Nègre des plaques héliographiques des photographies réalisées par Louis Vignes dans leur voyage en  Orient de 1864 (Syrie et Palestine), à livrer au plus tard le 1er janvier 1868. Charles Nègre se concentre dès lors sur cette tâche (James Borcoman, Charles Nègre 1820-1880, Galerie Nationale du Canada, 1976 p 55 ; voir l'ouvrage sur Gallica).

Il expose ses gravures héliographiques début 1866 à l'Exposition Internationale de Porto (Portugal) où il reçoit une médaille d'honneur (Gazette nationale du 11 mai 1866 p 2).

Il reprend parallèlement son Mémoire rédigé vers 1854 et intitulé, La Gravure héliographique, son utilité, son origine, son application à l'étude de l'histoire, des arts et des sciences naturelles, qu’il présente au Congrès scientifique de Nice en décembre 1866. 

Il reçoit pour ce dernier (et son œuvre) une médaille de vermeil à la séance du 29 décembre, alors que ses gravures héliographiques sont exposées dans la salle. Il publie ce Mémoire dès le début de l’année 1867, sans attendre la parution des Actes du Congrès (Journal de Nice du 27 février 1867 p 2 ; Congrès Archéologique de France, 1866, vol. 33, 1868, pp 404 et 437-448 ; Bibliographie de la France du 6 avril 1867 p 150).

Il prépare ensuite l'Exposition Universelle de Paris qui va se tenir d'avril à novembre 1867. Il y participe avec des gravures héliographiques sur acier et obtient une médaille d'argent (Catalogue général de l'Exposition Universelle de 1867 p 43).

L’Etat achète, en 1867, son tableau intitulé La Puissance de l’Homme et l’attribue l’été suivant au Musée de Nice (Journal de Nice du 9 août 1868 p 2 ; le tableau est actuellement conservé au Musée d’Art et d’Histoire de Provence de Grasse).

Les activités de Charles Nègre entre octobre 1867 et 1868 restent inconnues mais son quatrième congé, accordé d'avril 1868 à la fin de l’année scolaire, est désormais motivé pour "raisons de santé". 

Charles Nègre semble reprendre ses fonctions d’enseignant en octobre 1868. Il est promu professeur de deuxième classe le 27 décembre 1869 (Bulletin administratif du Ministère de l’Education Nationale, 1870, vol. 12, n° 231 p 447). En fin d’année scolaire, son élève Fricero (l’un des fils du peintre Joseph Fricero - Nicolas ?) obtient, par décret du 8 août 1870, le 2ème prix national de Dessin d’imitation et d’ornementation (Revue de l’Instruction publique 1869-1870 p 349).

Si Charles Nègre a alterné entre Nice, Paris et Grasse (?) pendant quatre ans, il n’en a pas moins réalisé des vues de Nice pendant cette même période. Très peu de vues postérieures à 1868 sont cependant connues. Seule une photographie d'une stèle de marbre de Cimiez prise en 1870 est connue (J.F. Cerquand, Etude de Mythologie grecque, Ulysse et Circé - Les Sirènes, 1873 p 154). Charles Nègre semble cependant stopper sa production photographique vers 1870. 

Il est régulièrement nommé dans les annuaires niçois de 1864 à 1879, encore au n° 3, rue Chauvain (1864 et 1865) puis au n° 5, rue Saint-Etienne, dans l'ancien atelier d'Ernest Neubauer, ainsi qu'au n° 13, rue du Pont-Neuf de 1866 à 1879 (même si les deux adresses ne sont pas toujours citées ensemble chacune de ces années-là). 

L'Indicateur des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco édité par Léon Affairous en 1869, sépare les deux adresses avec "Nègre, photographe, r. St-Etienne, 5" et "Nègre Charles, prof. de peinture au Lycée, r. du Pont-Neuf, 13". 

Dans les années 1870, il n'est plus désormais cité que comme "peintre" et "professeur", rue du Pont-Neuf, 13 (annuaires et recensement de la Ville de Nice de 1872). Le Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boistier de 1874 signale, "Nègre, artiste peintre, professeur au lycée, rue du Pont-Neuf, 13". Le recensement de la Ville de Nice de 1876, le dit "peintre" au 4, rue du Pont-Neuf. 

Il est nommé professeur de première classe fin 1877 (arrêté du 28 décembre 1877 ; Recueil des lois et actes de l'Instruction publique, 1877 , n° 35, p 733).

Il expose des gravures héliographiques à l’Exposition Universelle de Paris en 1878 et reçoit une nouvelle médaille d’argent.

Ses problèmes de santé s'aggravent cependant et entraînent un nouveau congé fin 1878. Il est cette fois remplacé au lycée par le peintre et photographe Jean Jacques Randon (arrêté du 12 novembre 1878 ; Recueil des lois et actes de l'Instruction publique, 1878, n° 29, p 667). 

Charles Nègre quitte alors Nice pour Grasse. La liste électorale de Nice de 1879 précise  "qu’il n’est plus au lycée". Il est cependant nommé en 1879, Officier d’académie (Annales de la Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Maritimes, 1881 p 421-424, séance du 15 avril 1880).

Il meurt à Grasse, le 16 janvier 1880 et est enterré dans le tombeau familial du Cimetière Sainte-Brigitte.

Pour en savoir plus, voir l'article de Jean-Paul Potron, "Charles Nègre et les Alpes-Maritimes : regards d'un pionnier de la photographie sur sa terre natale" (Nice Historique, octobre-décembre 2010, pp 334-377 - en ligne) et voir le document des Archives Départementales des Alpes-Maritimes écrit par Michel Graniou, Le Fonds Charles Nègre (PDF).

De nombreuses photographies de Charles Nègre sont conservées à Nice et notamment des plaques de verre aux Archives Départementales des Alpes-Maritimes et au Musée de la Photographie Charles Nègre. 


SUR CHARLES NÈGRE, VOIR AUSSI :












- Ernst ou Ernest NEUBAUER (?-?)

WACKENDORFF & NEUBAUER - FRANKFURT ET WÜRZBURG

Ernst Neubauer est un peintre et photographe dont la date et le lieu de naissance restent inconnus. 

Il est signalé dans les Etats allemands, à Francfort-sur-le-Main et à Würzburg (à 120 km plus à l’est), dès 1857, associé à Wackendorff/Wachendorff. Ce dernier photographe, dont la date et le lieu de naissance mais également le prénom restent inconnus, a obtenu une Mention honorable à l’Exposition générale de l’Industrie allemande de 1854.

Plusieurs petites annonces paraissent entre le 18 et le 29 juin 1857 dans le Würzburger Stadt- und Landbote puis le 11 septembre 1857 dans le Würzburger Anzeiger, faisant connaître la présence de leur atelier conjoint à Würzburg, la réalisation et l’exposition de portraits photographiques à l’Hôtel Kleebaum puis chez Herzing et Compagnie et enfin à la Librairie et boutique d’art Stahel’schen Buch und Kursthandling.

Dès le 12 septembre 1857 cependant, seul le nom d’Ernst Neubauer apparaît avec un atelier situé dans la maison du tapissier Lang, Grabengasse et Julius Promenade, où il reçoit de nombreuses commandes de toiles peintes (Würzburger Anzeiger du 12 septembre 1857).

En octobre 1857, Ernst Neubauer annonce d’ailleurs que l’ancienne entreprise avec Wackendorff a été dissoute et qu’il travaille désormais pour son propre compte. Il prévient également les habitants de Kissingen de son arrivée dans cette ville (à 60 km plus au nord), pour 8 jours, chez le commerçant Ph. Dros (Würzburger Stadt- und Landbote du 12 octobre 1857).

Il est difficile de savoir si les deux photographes ont séjourné ensemble à Würzburg. Toujours est-il qu’Ernst Neubauer a mis fin à leur association, a désiré rester à Würzburg et probablement renoncé à vivre et travailler à Francfort.

T. Wackendorff va pour sa part poursuivre son activité à Francfort, Liebfrauenstrasse, 6 et recommander son atelier pour la mise en scène de portraits, avec ou sans retouche, de toutes tailles, pour étuis et médaillons (Intelligenz-Blatt der freten Stadt Frankfurt du 28 août 1859). De rares Cartes de visite de ce photographe sont conservées et trois d’entre elles portent les dates de "1862", "1865" et "1870".

NEUBAUER – WÜRZBURG ET KISSINGEN

En 1858, Ernst Neubauer investit un nouvel atelier à Würzburg, situé Stifthauger Pfaffengasse 1, Diftr. Nr. 118 (Würzburger Stadt- und Landbote du 13 mai 1858).

En 1863, il fait cependant l’objet d’un procès, poursuivi pour non-paiement de son loyer par le maître-serrurier Friedrich Haag (Würzburger Anzeiger du 8 mai 1863).

Début 1864, le photographe signale son nouvel atelier de Würzburg terminé, et ouvert de 10h du matin à 4h du soir, à l’adresse de Stifthaugergasse (même rue que l’atelier précédent) mais au Nr. 178 (Würzburger Stadt- und Landbote du 29 janvier au 9 février 1864).

Il participe, dans la même période, aux festivités de sa ville, tant au niveau d’un opéra de Mozart qui se joue au Théâtre municipal qu’au niveau de l’organisation d’un bal masqué (Würzburger Stadt- und Landbote des 27 janvier et du 9 février 1864).

Fin mai 1864, il annonce son départ pour Kissingen et la fermeture de son atelier de Würzburg jusqu’à la fin du mois de septembre. Le court séjour de 8 jours à Kissingen signalé en 1857 est devenu un long séjour estival de 4 mois que le photographe renouvelle probablement chaque année.

Après avoir fait, en juin 1864, le portrait de l’Impératrice d’Autriche à Kissingen (Elisabeth de Wittelsbach dite Sissi) (Laibacher Zeitung du 23 juin 1864), Ernst Neubauer est appelé à Schwalbach (à 15 km au nord-ouest de Francfort) pour y réaliser celui de l’Impératrice des Français fin septembre ou début octobre (séjour d’Eugénie de Montijo du 7 septembre au 3 octobre) (Würtzburger Journal du 7 octobre 1864 ; Bayerische Kurier, 8 octobre 1864 ; Passauer Zeitung du 9 octobre 1864 ; Ingolstädter Tagblatt du 8 décembre 1864 ; Bayerische Kurier du 9 décembre 1864…).

NEUBAUER - NICE

A Nice, la seule mention d’Ernst Neubauer se trouve dans l'ouvrage d'Emile Négrin (1833-1878), Les Promenades de Nice (écrit fin 1862 ou début 1863 et publié en 1863 pour la première édition), où une publicité signale (p 323) : "Photographe : Mr Neubauer, de Francfort, vient de s'établir à Nice : Rue St-Etienne, n° 5". Son nom et son adresse restent en effet absents des annuaires.

Les cartons du photographe précisent cependant qu'il est le photographe de sa majesté le Roi de Würtemberg Guillaume Ier (1781-1864) dont il a fait le portrait (Guillaume Ier a passé à Nice les saisons d’hiver 1860-61 et 1862-63).

Plusieurs Cartes de visite conservées dont celle du Portrait de Guillaume Ier, portent au revers des inscriptions imprimées en français sur le carton ou sur une étiquette mais ne citent pas l’adresse de l’atelier de Würzburg : "Photographie - Neubauer - Kissingen, Hôtel Sedlmeyer - 5, Rue St.Etienne - Nice".

D’autres cartons confirment cependant son travail à Würzburg, en alternance, selon les saisons de cure, avec Kissingen et Nice (cartons photos blancs puis jaunes), avec au recto, "Neubauer. - - Photograph" et au verso, "Armoiries du Würtemberg - Neubauer - Photograph S Maj. Des Königs - Von Würtemberg - Kissingen - Nizza - Würzburg".


- NEUBAUER Ernest (?-?), Portrait d'homme, recto, vers 1862-1863 (?),
recto nu,
tirage albuminé de 6x9,5 cm sur carton de 6,3x10,2 cm, Collection personnelle.

- NEUBAUER Ernest (?-?), Portrait d'homme, verso, vers 1862-1863 (?),
inscriptions sur une petite étiquette rectangulaire, 
"E. Neubauer - photographe - à Nice, rue Saint-Etienne,5, - à Kissingen, hôtel Sedelmyr (sic) ",
 carton de 6,3x910,2 cm, Collection personnelle.


- NEUBAUER Ernest (?-?), Portrait de femme, recto, vers 1863-1865 (?),
recto nu,
tirage albuminé (recoupé) de 6x9,4 cm sur carton de 6,3x9,5 cm, Collection personnelle.

- NEUBAUER Ernest (?-?), Portrait de femme, verso, vers 1863-1865 (?),
inscriptions, après les armoiries du Würtemberg, 
"Neubauer - Photograph s. Maj. des Konigs - von Würtemberg - Kissingen - Nizza - Würzburg",
 carton de 6,3x9,5 cm, Collection personnelle.



Le Guide de Kissingen et de ses environs (par Paul Fuchs), paru en 1866, cite dans une publicité pour Neubauer (p 132), ses ateliers de Würzburg et Kissingen mais plus celui de Nice. Ernst Neubauer semble avoir cédé, en 1865, son atelier niçois à Charles Nègre.

Après Nice, la carrière d’Ernest Neubauer n’est pas renseignée. A-t-il continué son travail à Würzburg et Kissingen ? A-t-il stoppé les saisons d’hiver à Nice pour les passer désormais à Paris où il est signalé en 1868 ?

TOURANCHET & NEUBAUER - PARIS

En 1868, Ernest Neubauer s'associe à Paris avec François Touranchet, au n° 17, rue de la Paix : "M. François Touranchet, photographe, demeurant à Paris, rue de la Paix, 17 et M. Ernest Neubauer, artiste peintre, demeurant à Paris, avenue de Clichy, n° 65, ont formé entre eux une société en nom collectif, pour l'exploitation en commun du fonds ou atelier photographique qu'ils ont acquis de M. Adolphe Berdoy, et qu'ils font valoir depuis le premier juillet mil huit cent soixante-huit, à Paris, dans une maison sise rue de la Paix, 17" (Gazette Nationale ou Le Moniteur universel, 14 novembre 1868 p 4).

Les revers de ses cartons (un carton daté de 1867 [!] ; un carton daté de décembre 1871) porte désormais le texte suivant, le plus souvent sous les armoiries de l'Autriche et du Würtemberg : "Touranchet & Neubauer - Photographes de LL. MM. L'Impératrice d'Autriche - & du Roi du Würtemberg - 17, rue de la Paix, 17 - Paris".

Après quelques années, l'association avec Touranchet à Paris semble s’arrêter. Elle est peut-être interrompue en 1870, du fait de la Guerre franco-prussienne mais ne semble se terminer qu’en 1872, les deux photographes étant encore cités dans l'Annuaire-Almanach du Commerce de Paris de cette année-là.

François Touranchet va continuer seul à la même adresse, jusqu’en 1907 (Annuaire-Almanach du Commerce.de Paris), obtenant une médaille d'or aux Expositions françaises de Tunis en 1887 et 1889.


- TOURANCHET François & NEUBAUER Ernest (?-?), Portrait de femme, recto, vers 1868-1872,
"TOURANCHET & NEUBAUER, PHOT. - 17, Rue de la Paix",
tirage albuminé de 5,5x8,9 cm sur carton de 6,3x10,5 cm, Collection personnelle.


- TOURANCHET François (c.1860-c.1900) & NEUBAUER Ernest (?-?), Portrait de femme, verso, vers 1868-1872,
inscriptions, après les armoiries d'Autriche et du Würtemberg, 
"TOURANCHET & NEUBAUER - PHOTOGRAPHES - DE LL MM. L’IMPÉRATRICE D'AUTRICHE 
- & DU ROI DE WURTEMBERG - 17, Rue de la Paix, 17 - PARIS.",
 carton de 6,3x10,5 cm, Collection personnelle.


NEUBAUER


La date de naissance d’Ernst Neubauer, l’année de ses débuts de peintre puis de photographe, les dates où il a cessé de tenir ses ateliers de Würzburg et de Kissingen, la date où il a cessé toute activité professionnelle et enfin la date de son décès demeurent inconnues.

Dans les deux dernières décennies du XIX° siècle, un photographe nommé "E. Neubauer" est cité, en Allemagne du nord à :

- Flensburg (près de la frontière avec le Danemark, 20 puis 644, Angelburger-Strasse) où il succède à H. Johann Ludwig Eilmann vers 1880-1882,

- Schleswig, associé à Otto Seligmüller (Lollfufs 108 dans les années 1880 puis Stadtweg 147 au début des années 1890, un carton daté vers 1891),

- Segeberg (Kirchtrasfe 38), après 1885 où il succède à Friedrich Wilhelm Bruhn,

- Mecklenburg-Schwerin, quartier de Teterow (un carton daté de 1897).

Il reste difficile de dire si les différentes adresses d’atelier listées ci-dessus identifient un seul et même photographe et, plus encore, si ce dernier est celui qui a tenu les ateliers de Francfort, Würzburg, Kissingen, Nice et Paris.

Le recensement de Mecklenburg-Schwerin, effectué en 1900, précise cependant que le photographe de cette ville est né à Francfort le 20 avril 1840, ce qui semble exclure toute identification avec le photographe étudié, actif dès 1857 au plus tard.

Enfin Hervé Lestang, qui vient de mettre en ligne sur son site portraitsepia.fr la biographie de François Touranchet, m’a signalé un visa de passeport délivré en mars 1846 à Strasbourg, à "Neubauer Ernest, artiste peintre, 31 ans, de passage, se rendant à Bâle (Suisse)".

Là encore, il est impossible d’affirmer qu’il s’agit bien de l’artiste étudié mais cela reste une possibilité. Il serait né vers 1815, aurait fait des études de Beaux-Arts jusqu’au milieu des années 1830 et aurait entamé une carrière de peintre. Il se serait formé à la photographie, peut-être dès la fin des années 1840 (après 1846, selon ce visa). Il aurait mené ensuite les deux arts en parallèle et aurait stoppé toute activité professionnelle dans les années 1870, à l’âge de 60 ans environ.





- Pierre POUGET dit Léon PUGET (1832 - ?) et Caroline POUGET (1837- ?) 



BERGERAC ET BORDEAUX

Pierre Pouget est né à Bergerac (Dordogne), le 16 décembre 1832. Il est le fils de Joseph Pouget (1809-1882), marchand tanneur et de Marie Désaguillier(s) (1809-1865) qui se sont mariés à Bergerac le 29 février 1832. 

Le 20 mai 1855, "Pierre Pouget, surnommé Léonce", âgé de 23 ans, sans profession, habitant avec ses père et mère, épouse à Bergerac, Marie Boutel, 17 ans, sans profession (née à Bergerac le 6 mars 1838).

Vers 1860, Pierre Pouget semble ensuite ouvrir un atelier de photographie à Bordeaux, sous le pseudo de "L. Puget" au 2, rue du Champ de Mars puis (?) au 71, rue Condillac. 

De rares cartons-photos affichent ces adresses au verso :

- "Salon Photographique Italien (sans son nom) - 2, Rue du Champ de Mars, 2 - coin de la Rue Fondaudège. - Bordeaux." (étiquette rectangulaire),

- "Photographie Italienne - L. Puget - Peintre & Chimiste Phot. - 71, Rue Condillac, - à - Bordeaux".

Une autre adresse bordelaise apparaît sans son nom sur d'autres cartons-photos :
- "Photographie Italienne - 56 - Rue Ste. Catherine - Bordeaux".

CANNES ET NICE

Le photographe semble parallèlement entreprendre des saisons d'hiver sur la côte méditerranéenne (pour raisons de santé ?). 

Il est désormais cité avec le prénom "Léon", à Cannes, au quartier des Anglais en 1861 (recensement de la Ville de Cannes), sans qu’il soit possible d’affirmer qu’il y tient un atelier : "Puget, Léon, photographe, célibataire [!], rue de Fréjus, 8".

Fin 1861 (tout en conservant son atelier bordelais ?), c’est cependant à Nice qu’il s’installe, "Puget, photographe, rue Masséna, 5, français" (Liste des Etrangers présents à Nice au 1er janvier 1862). 

Son atelier est cependant cité à une nouvelle adresse dès novembre 1862 (voir ci-dessous). 



- Petite annonce de Léon Puget, parue dans Le Messager de Nice du 7 novembre 1862
au 29 janvier 1863,
Archives Départementales de Nice.



C'est d'ailleurs à Nice qu'il se remarie, sans que son premier mariage ni sa première femme (décédée ?) ne soient évoqués. 

Âgé de 31 ans, "Pierre Pouget, photographe" (ses parents habitent toujours Bergerac et son père est propriétaire) épouse, le 13 octobre 1864, Marie Caroline Bequet/Béquet, (et non "Marie Madeleine Requet"), 27 ans, sans profession (née le 3 octobre 1837 à Guingamp [Côtes-d’Armor], fille de Jean François Bequet [1801-1851], menuisier, et de Catherine Françoise Nivet, ménagère [1801-?] qui se sont mariés à Guingamp le 29 juillet 1824 et ont eu de nombreux enfants). La mère de son épouse vit alors à Bordeaux, ce qui permet de penser que c'est là qu'ils se sont connus et fréquentés.

Le photographe "Puget Léon" est signalé ensuite dans les annuaires niçois de 1864 à 1867, au n° 28, boulevard du Pont-Neuf (également dans, De Carli, Conseiller du touriste à Nice et ses environs, 1864-1865 p 84 - voir sur Gallica).

Les Échos de Nice signalent cependant le 7 octobre 1865 une nouvelle adresse, "Puget et Madame, photographe, rue du Temple, 7 - français", expliquant dans le même numéro que, "M. Puget, un de nos photographes avantageusement connus, vient de transférer son atelier, rue du Temple, 7, en face du consulat de Russie. Cet établissement fondé par M. Moosbroger [Moosbrugger], et depuis abandonné par ce dernier, ne pouvait tomber en de meilleures mains"

Dès novembre 1865, il cherche à céder l'atelier du 28, boulevard Pont-Neuf.


- Petite annonce de Léon Puget, parue dans Le Journal de Nice des 8, 11, 15 et 22 novembre 1865 p 4,
Archives Départementales de Nice.



De nombreuses publicités sont cependant publiées toute la saison d'hiver 1865-1866, avec l'une ou l'autre adresse, "Photographie - Puget - boulevard du Pont-Neuf, 28" et "Photographie - Puget, successeur de Moosburg [Moosbrugger], rue du Temple, 7, en face le consulat de Russie". Il conserve donc un temps les deux adresses.

Le photographe est cité sous le nom de "Pouget Léon", 34 ans, dans le (seul) recensement de la Ville de Nice de 1866, résidant avec son épouse Caroline, "ménagère", au 12, boulevard du Pont-Neuf.

Le verso de la plupart des cartons-photos des années 1862-1866 est muet. Le recto affiche cependant, "L. Puget -- Nice" ou, entouré d’un liseré bleu et à l’encre bleue, "L. Puget -- Bvart du Pont-Neuf, 28, Nice" ou bien "L. Puget, Bard du Pont-Neuf, 28 - - Nice". 

De plus rares cartons présentent un recto nu et le texte suivant au verso, "L. Puget (en lettres gothiques) - Boulevard du Pont-Neuf 28 - Nice. " ou un texte semblable entouré de rinceaux et d’entrelacs, "L Puget (en lettres gothiques) - Boulevard du Pont-Neuf, 28. - Nice".

Fin 1866, Léon Puget cherche à nouveau à céder son atelier du Pont-Neuf mais également celui de la rue du Temple. C'est Ferdinand Chardonnet qui va reprendre l'atelier de la rue Temple.


- Petite annonce parue dans Le Journal de Nice des 26 et 29 septembre 1866 p 4,
Archives Départementales des Alpes-Maritimes.


- Petite annonce parue dans Les Echos de Nice du 7 décembre 1866,
Nice, Bibliothèque municipale Nucéra.



En 1867 ou 1868, Léon Puget opte pour la nouvelle et unique adresse du 3, quai Saint-Jean-Baptiste, au cinquième étage. Il fait paraître, de début octobre 1868 à janvier 1869, des petites annonces pour cette nouvelle adresse mais à nouveau sans son nom.


- Petite annonce parue dans Le Journal de Nice du 4 octobre 1868 p 4,
Archives Départementales des Alpes-Maritimes.



L'Indicateur des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco (par Léon Affairous) de 1869, signale : "Puget L. (internationale), reproductions de peintures à l'huile, aquarelles, et restauration de tableaux, quai St. Jean-Baptiste, 3". 

Les cartons-photos de cette période portent au verso, "L. Puget -Photographe - 3, quai Saint-Jean-Baptiste - près le Lycée Impérial - Nice" (petite étiquette rectangulaire) ou "L. Puget - Peintre, Chimiste, Photographe - Quai St-Jean-Baptiste N°3 - À Nice" (texte imprimé).

Les listes électorales de la Ville de la Nice de 1869 à 1871 et les annuaires de 1870 à 1872 confirment cette même adresse. Cependant, si jusqu'en 1872, c’est le nom de "Puget", "Puget L." ou "Puget Léon" photographe, qui est cité dans les documents niçois, c’est ensuite le nom de son épouse "Puget Caroline" qui apparaît de 1873 à 1875 (annuaires, liste professionnelle des photographes) et un rare carton-photo conservé (Collection privée) témoigne de son activité avec un recto nu et un verso affichant sous les armoiries britanniques, "Mme L. Puget - Peintre Photographe - Quai St Jean Baptiste, N° 3 - A Nice". 

Léon Puget officie-t-il alors dans la région bordelaise ? Le nom des Puget disparaît des annuaires niçois après 1875.

Un "M. Puget, photographe" est cité dans le recensement de la Ville de Cannes de 1876, lors de la préparation des élections municipales de Cannes de 1881 (Les Echos de Cannes, 17 octobre 1880 p 1) puis dans Le Monde Illustré des 18 et 26 février 1899 mais il s’agit de Louis Puget, photographe, né en 1832 à Lille.


- PUGET Léon (1832-?), Portrait d'homme, recto, vers 1862-1867 (?),
"L. Puget - - Nice",
tirage albuminé de 8,7x5,8 cm, sur carton de 10,4x6,3 cm, 
dos muet, Collection personnelle.


- PUGET Léon (1832-?), Portrait d'Albert Raybaud, recto, vers 1865-1866,
Carte de visite au recto muet, 
Archives Départementales des Alpes-Maritimes, Archives privées, dossier 216J0007.

- PUGET Léon (1832-?), Portrait d'Albert Raybaud, verso, vers 1865-1866,
Carte de visite portant au verso les mentions imprimées suivantes, 
"L. Puget - Boulevard du Pont-Neuf, 28. - Nice"
[Albert Henri Maxime Raybaud est né le 30 mars 1843 à La Colle-sur-Loup (Alpes-Maritimes). Il est le fils de Jean Baptiste Camille Raybaud (1798-?), docteur en médecine, et de Marguerite Paschasie Bernard (1810-?). 
Jeune avocat, célibataire et domicilié à La Colle-sur-Loup, il décède à Cannes (Alpes-Maritimes)
 le 20 mars 1867, âgé de 24 ans].
Archives Départementales des Alpes-Maritimes, Archives privées, dossier 216J0007.


- PUGET Léon (1832-?), Portrait de femme, vers 1867-1872 (?),
recto muet,
tirage albuminé de 9,2x5,6 cm, sur carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.

- PUGET Léon (1832-?), Portrait de femme, verso, vers 1867-1872 (?),
Etiquette avec, "L. Puget - Photographe - 3, quai Saint-Jean-Baptiste - près le Lycée Impérial - Nice",
carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.




NICE, BERGERAC ET PARIS

 Certains cartons-photos révèlent cependant un autre atelier de cette même période, proche de Bordeaux, à Bergerac (Dordogne), dans la commune de naissance de Léon Puget mais là encore, étonnamment seul le nom de son épouse apparaît, sous les armoiries britanniques, "Mme L. Pouget - Peintre & Photographe - A Bergerac - Maison A Nice".  

"Mme Pouget" est citée, sans son mari, parmi les photographes de Bergerac dans l'Annuaire Didot-Bottin de 1875 (p 2293) puis dans le recensement de la Ville de 1876, rue Sainte-Catherine (quartier du Marché), "Pouget, l’Epouse, Photographe, mariée, 35 ans" [39 ans  en fait]. Son nom est cependant absent de cette adresse dans les recensements de 1872 et 1881 (registre de 1886 non conservé).

Elle seule est d'ailleurs citée à Bergerac dans l'Aide-Mémoire de Photographie de la Société de Toulouse de 1876 à 1885 sous le nom de "Mme Pouget" mais c'est ensuite le seul nom de "Pouget" qui est cité de 1889 à 1895, entretenant l’ambiguïté.

Le fait que Marie Caroline Bequet épouse Pouget soit dite "mariée" et non "veuve" dans le recensement de Bergerac de 1875, semble confirmer que son mari est toujours vivant à cette date. 

Il est difficile de croire que le couple s’est séparé et que l’épouse a repris et conservé dès 1872 l’atelier de Nice et, plus encore, l’atelier de Bergerac où son époux est né et où son beau-père, ses beaux-frères et belles-sœurs vivent encore. Son mari est peut-être gravement malade mais alors où vit-il, étant pour sa part absent du même recensement de Bergerac ?

Hervé Lestang (site : portraitsepia.fr), que je remercie, m’a cependant signalé en 2023 que :

- Pierre dit Léonce Pouget, "négociant", a eu, à Bergerac, deux enfants de sa première épouse, Marie dite Marguerite Boutel : Joseph Alexandre Pouget (né le 13 août 1856) et Paul Pouget (né le 27 mars 1859),

Marie dite Marguerite Boutel est décédée à Bergerac le 3 février 1860, Pierre Léonce Pouget étant alors "marchand mercier",

- Pierre Léonce Pouget, suite au décès de son épouse, confie ses deux fils à ses beaux-parents et part s'installer à Bordeaux (où il devient photographe),

- "Pouget Léonce, 38 ans, Photog.", est cité sans sa deuxième épouse, Marie Caroline, née Bequet, dans le recensement de Bergerac de 1881, au 11, rue Neuve (et est donc encore vivant et actif à cette date),

- Pouget Léonce a utilisé à Bergerac des cartons-photos au recto nu et  portant au verso (à l'encre rouge), "sous les armoiries de la Couronne britannique - P. Léonce (sic) - Peintre-Photographe - A Bergerac".



- POUGET Caroline (1837-?), Portrait d'Emma Cailly, recto, vers 1872-1875 (?),
recto nu,
tirage albuminé de 9,6x5,6 cm, sur carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.

- POUGET Caroline (1837-?), Portrait d'Emma Cailly, verso, vers 1872-1875 (?),
sous les armoiries britanniques, "Mme L. Pouget - Peintre & Photographe - A Bergerac - Maison A Nice". ,
carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.



- POUGET Caroline (1837-?), Portrait de militaire du 108° RI, recto, vers 1876 (?),
"Mme L. Pouget. Phot.",
tirage albuminé de 8,7x5,4 cm, sur carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.

- POUGET Caroline (1837-?), Portrait de militaire du 108° RI, verso, vers 1876 (?),
"Photographie (oblique) - armoiries de la couronne britannique - Mme L. Pouget - Peintre & Photographe - A Bergerac",
carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.



Les cartons-photos de cette période portent au verso :

- le tampon (bleu) sur fond beige de "Mme L. Pouget - Photographe - Bergerac" (années 1870 ?),

- le texte imprimé à l'encre noire sur fond blanc, "armoiries de la Couronne britannique - Mme L. Pouget - Peintre et Photographe - A Bergerac - Maison A Nice" (première moitié et milieu des années 1870 ?),

- le texte imprimé à l'encre rouge sur fond blanc ou beige-orangé, "armoiries de la Couronne britannique - Mme L. Pouget - Peintre et Photographe - A Bergerac", ou bien, "armoiries de la Couronne britannique - P. Léonce (sic) - Peintre-Photographe - A Bergerac" (milieu et deuxième moitié des années 1870 ?), 

le texte imprimé à l'encre rouge sur fond blanc, "Photographie (écriture oblique) - armoiries du gouvernement britannique - Mme L. Pouget - Peintre et Photographe - A Bergerac" (deuxième moitié des années 1870), 

- le texte imprimé à l'encre rouge sur fond blanc ou rose, "Photographie (écriture oblique) - armoiries du gouvernement britannique - Mme L. Pouget - Peintre et Photographe - 45, Bd St-Michel, 45 - Paris - Bergerac - Rue Neuve d'Argenson Jardin Public" (début des années 1880 ?),

- le texte imprimé à l'encre noire sur fond blanc, "Photographie Parisienne (texte convexe) - Mme Pouget - Peintre-Photographe - 45, Bd St-Michel, 45 - Paris - Bergerac - Rue Neuve-d'Argenson - (Jardin Public)" (années 1880 ?),

- le texte imprimé à l'encre noire sur fond jaune, "Photographie Charlemagne (texte convexe) - Mme Pouget Sr - Peintre Photographe - 45, Bd St. Michel, - Paris" (années 1880 ?).

Plusieurs éléments de ces cartons-photos sont à analyser :

- Caroline affiche le vrai nom de son époux et non son pseudo ("Mme Pouget" et non "Mme Puget") car si le couple est connu sous le nom de "Puget" à Nice, c’est sous le nom de "Pouget" qu’il est connu à Bergerac et ce nom est ensuite conservé à Paris, 

- elle est dite, "peintre et photographe", comme son époux, 

- la présence des armoiries britanniques semble héritée de la période niçoise mais ces dernières n’apparaissent à ce jour que sur les cartons mentionnant Bergerac, aussi bien pour ses propres cartons que ceux de son époux (armoiries absentes des cartons mentionnant uniquement Nice et uniquement Paris), 

- la mention, "Maison à Nice", qui évoque l'activité hivernale, disparaît des cartons-photos postérieurs et se voit remplacée par une adresse parisienne mais uniquement pour Mme Puget, 

- cette adresse parisienne du 45, boulevard Saint-Michel est celle qui était auparavant tenue par le photographe Charlemagne Verrier depuis le milieu des années 1870,

- enfin, les cartons les plus tardifs (années 1880-1890 ?) qui affichent Paris et Bergerac puis seulement Paris ne précisent plus, "Mme L. Pouget", mais seulement, "Mme Pouget". 

Plusieurs questions restent actuellement sans réponse et notamment :

- à quelles dates Pierre Pouget, dit Léon Puget, a-t-il possédé un atelier de photographie dans les villes de Bordeaux et de Bergerac ?

- où et à quelles dates Pierre et Caroline sont-ils décédés ?

[Le nom de "Pouget, photographe" apparaît, près de Reims, à Épernay (Marne) de 1877 à 1895 (Aide-Mémoire de Photographie de la Société photographique de Toulouse) mais il s'agit en fait de Jean Pouget (1830-1895). 

Le nom de "L. Pouget, photographe" apparaît à La Châtre (Indre) dans les années 1890 à 1910 (Cartes de visite) mais ce photographe, marié à une femme dont le nom de jeune fille est Bernard, est beaucoup plus jeune et meurt pendant les combats de la Première Guerre Mondiale.]