vendredi 1 novembre 2013

166-CLAES OLDENBURG : LA BICYCLETTE ENSEVELIE, 1990





Claes OLDENBURG (né en Suède en 1929, naturalisé américain en 1954, vit et travaille à New-York, artiste du Pop-Art) et sa compagne, Coosje VAN BRUGGEN (1942-2009, Pays-Bas), Bicyclette ensevelie (Buried Bicycle)œuvre installée en novembre 1990 au Parc de la Villette, Paris,
 acier, aluminium, plastique renforcé par des fibres, peinture émail de polyuréthane, quatre éléments, dans une zone d'environ : 46 x 21,7 m (roue : 2,8 x 16,3 x 3,2 m, guidon et sonnette : 7,2 x 6,2 x 4,7 m, selle: 3,5 x 7,2 x 4,1 m, pédale: 5,0 x 6,1 x 2,1 m).

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VOIR UNE VIDÉO DE 3 MN SUR CETTE OEUVRE
RÉALISÉE PAR JERÔME SADLER
(Professeur d'Arts plastiques du 06)

LE SENS


-Présence insolite, archéologie contemporaine, objet de consommation.
-Anti-monument (monument =échelle, poids, verticalité) par son absence de socle, son horizontalité, sa couleur, sa transparence et sa disparition partielle mais échelle de grandes dimensions (amenant une part de fiction dans la promenade, la nature ayant enfoui les restes d'une bicyclette abandonnée par un géant).
-La mémoire, l’oubli (émergence, enfouissement), Vanité  contemporaine en tension avec les éléments pérennes (n'apparaissent plus que la selle, une pédale, un bout du guidon et le haut d'une roue).


Projet des artistes.


Déclaration des Artistes : « L’idée de Coosje sur l'anti-héros Molloy de Samuel Beckett - qui tombe de son vélo et se retrouve couché dans un fossé incapable de reconnaître l'objet - a incité le choix d'un vélo comme le sujet d'une "intervention" proposée par le ministère français de la Culture. Le travail devait être installé dans le nouveau Parc de la Villette, conçu par l'architecte Bernard Tschumi, à la périphérie de Paris. Le vélo a des liens étroits avec la France, ayant été inventé là et célébré dans le Tour de France. Le vélo a  également été mis en vedette dans l'art, avec la Roue de bicyclette (1913) de Marcel Duchamp, montée sur un tabouret ou  la Tête de taureau (1942) de Picasso, fabriquée à partir d'une selle de vélo et d’un guidon. En fait, ayant décidé que les parties et les détails étaient de meilleurs sujets pour une configuration d'éléments sculpturaux que l'ensemble trop  lourd, notre solution a été d'enterrer la plus grande partie du véhicule. Faire cela nous a permis de sélectionner une échelle monumentale, appropriée aux grands espaces du parc. Nous avons installé un vélo invisible, d’environ 46 mètres par 22, avec la roue avant tournée légèrement de sorte qu'une partie apparaîtrait en saillie au-dessus du sol, et nous avons tracé les emplacements d'une pédale, une moitié de la selle, et un guidon avec une sonnette, en nous servant comme modèle d’un ancien vélo de notre fille. Alors que la sonnette du vélo de Molloy était rouge, celle-ci serait bleue, contrairement à un certain nombre de «folies» rouges placées par l’architecte dans le parc. Cependant, notre projet précis a été modifié ; en effet, pour empêcher la pédale d'empiéter sur l’espace de la Folie Belvédère et l'espace occupé par un groupe de chaises de Philippe Starck, nous avons dû modifier son axe ».



LE(S) COMMANDITAIRE(S), MÉCÈNE(S) OU DONATEUR(S)

Commande de l’Etat, Délégation aux Arts Plastiques, ministère de la Culture, établissement public du Parc de la Villette, en 1985.



L’ARTISTE ET SES COLLABORATEURS

Collaboration avec l’architecte Bernard Tschumi.


LE PUBLIC

Promeneurs, rencontres fortuites et volontaires, amateurs d’art informés.





ESPACE DE PRÉSENTATION OU D’EXPOSITION


-Espace public urbain (présence d’un espace naturel domestiqué)
-Vélo semblant enfoui en partie dans le sol, absence de socle, situé au centre d’une parcelle végétalisée.
-Le Parc de la Villette, réalisé de 1980 à 2000, est un parc culturel urbain (Zénith, Grande Halle, Géode, Cité des Sciences et de l’Industrie, Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, Cité de la Musique et salle des concerts, musée de la Musique) unique en son genre : espace de détente (26 folies, 12 jardins thématiques, prairies), lieu de culture et de divertissement, le parc de la Villette s'étend de la porte de la Villette à la porte de Pantin sur 55 hectares, ce qui en fait le plus grand parc culturel urbain de la capitale. A l'emplacement des anciens abattoirs et grâce au projet architectural de Bernard Tschumi, il fait figure depuis 1979 de trait d'union entre les différentes institutions culturelles du site. Un mot résume l'esprit du parc, celui de rencontre. Rencontre entre les bâtiments anciens et les ouvrages nouveaux, entre l'eau, le végétal et le minéral, entre l'immense et l'intime, entre la ville et la nature... Cet esprit de rapprochement a guidé le travail de Bernard Tschumi, l'architecte du parc de la Villette, qui a articulé l'aménagement du site autour d'un triple système de points, de lignes et de surfaces.

SUPPORT/NATURE, MATÉRIALITÉ/FORMAT


Terre herbeuse et allée bordée d’arbres, acier, aluminium, plastique, couleurs.

Jeu de lignes courbes et dynamiques, monumental.





REPRÉSENTATION/PRÉSENTATION, STATUT DE L’ŒUVRE
Représentation réaliste, partielle et fractionnée d’un objet banal de grande consommation mais monumentale et singulière, obligeant le spectateur à une reconstruction mentale de l’image.
Œuvre in situ.
Assemblage donnant l’impression d’un vélo entier, avec des parties cachées.
Vestige, trace d’un temps proche.
L’œuvre investit un lieu avec lequel elle entre en résonance (promenade à pied ou à vélo, loisirs de plein air, présence d’enfants). 





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RÉALISÉE PAR JERÔME SADLER
(Professeur d'Arts plastiques du 06)