dimanche 21 septembre 2025

1408-BREVETS ET ARMOIRIES DES PHOTOGRAPHES DU SECOND EMPIRE-1-PARIS


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BREVETS ET ARMOIRIES DES PHOTOGRAPHES DU SECOND EMPIRE (1)



INTRODUCTION 


Au XIXe siècle, les souverains européens perpétuent la tradition de distinguer, par des titres honorifiques, les artisans et professionnels d’exception à leur service, "Médecin du Roi", "Peintre de la Cour" ou plus généralement "Fournisseur de Sa Majesté". Dès 1839, cette reconnaissance s’étend aux daguerréotypeurs et photographes.

En France, les documents manquent sous la Monarchie de Juillet mais le roi Louis-Philippe signe l'achat du brevet d'invention du Daguerréotype en 1839, pose lui-même à plusieurs reprises au cours des années 1840 (notamment photographié par Louis Daguerre le 7 mars 1841 et par Antoine Claudet le 15 avril 1843), et fait photographier les funérailles de son fils, Ferdinand-Philippe d'Orléans, le 30 juillet 1842 (La France du 8 mars 1841 ; Journal des Débats politiques et littéraires du 20 avril 1843 ; photographies conservées). 

Les documents, peu nombreux également sous la IIe République, deviennent cependant plus fréquents sous le Second Empire. Ce premier article va notamment étudier les photographes parisiens qui ont bénéficié du titre de photographe de Sa Majesté l'Empereur et des armoiries correspondantes.



LES PHOTOGRAPHES PARISIENS


Sous la IIe République

Victor Maucomble est dit, dès début octobre 1852, "Photographe de Son Altesse Impériale prince Président" Charles Louis Napoléon Bonaparte (Le Charivari du 4 octobre 1852) puis, "premier photographe-portraitiste de l'empereur Napoléon". 


Sous le Second Empire

Ce sont ensuite, les Frères Mayer en 1853, Emile (Pigelet) Defonds en 1857, Eugène Disdéri en 1859,  Léon Crémière, en 1862 ou encore René Dagron en 1864, qui reçoivent ce titre (La Presse du 16 juin 1853 ; La Patrie du 13 août 1857 ; Journal des Débats politiques et littéraires du 8 août 1859 ; Messager des Théâtres et des Arts du 15 avril 1862, décret du 1er avril ; La Patrie du 9 septembre 1864).

Au-delà de ces photographes parisiens, il existe également quelques photographes de province (et d'Algérie) qui ont bénéficié de ce titre, comme par exemple, Adolphe Braun de Dornach (Alsace) ou Paul Coutem de Vichy (Allier), tous deux dès 1861, mais encore Chéri Rousseau de Saint-Etienne (Loire), Odinot de Nancy (Meurthe, aujourd'hui Meurthe-et-Moselle) et Louis Guyot de Pau (Basses-Pyrénées, actuelles Pyrénées-Atlantiques)...

Une vingtaine de noms, au total (Paris et province), ont pu être retrouvés.

 



LES BREVETS


Attribution du Brevet de Photographe de S.M. L'Empereur

Le brevet de "Photographe de Sa Majesté l'Empereur" est accordé par Napoléon III, sur sa décision personnelle ou à la demande de membres de la Famille impériale.

Par décision en date du 26 juillet 1859, Eugène Disdéri reçoit ainsi "les titres et brevets de S.M. l'Empereur, de S.A.I. le prince Jérôme et de leurs AA. II. le prince et la princesse Napoléon". Il affichera par la suite, dans certaines de ses publicités, qu'il est le "Photographe de de S.M l'Empereur et de S.M. l'Impératrice".

D'autres photographes vont porter plus spécifiquement le titre de, "Photographe de S.M. l'Impératrice", comme Nadar jeune (Adrien Tournachon), dès 1856 ou Georges Spingler, dès 1862 (La Presse Théâtrale du 10 février 1856 ; Photographisches Archiv., Band III, Nr. 35, November 1862 p 241)).

Ce titre officiel est décerné par le biais d'un Brevet signé du Ministre de la "Maison de l'Empereur" (Palais des Tuileries), ce qui justifie la mention de ces termes chez certains  photographes, comme Léon Crémière ou Henry Tournier. Ce brevet est très certainement le même que celui accordé aux Fournisseurs :

"L'Empereur Napoléon, Sur les témoignages avantageux qui lui ont été rendus de la moralité de Monsieur...[nom, profession et adresse]ainsi que de la réputation distinguée qu'il s'est acquise dans sa profession, désirant lui donner une marque particulière de sa bienveillance et de sa protection, Nous avons ordonné de lui accorder le Titre de Fournisseur de l'Empereur" (voir un Brevet conservé, ici).

Ce brevet, dont les journaux notifient la date d'obtention, a pour but de féliciter le photographe pour son accueil, ses ateliers (décor, confort et équipement), sa renommée (inventions, expositions) mais surtout pour ses épreuves, obtenues suite à la séance de pose de leurs majestés. 

Si c'est un signe de gratification de la part du souverain, c'est également une façon pour lui, de diffuser le culte de sa personnalité, en répandant en très grand nombre de portraits de lui et de ses proches, qu'il a validés (iconographie officielle). Ce brevet est parfois même accompagné d'un cadeau personnel de l'Empereur, un petit bijou en or et diamants (bague, épingle de cravate, tabatière).

Il faut cependant préciser qu'une visite de l'Empereur, suivie d'une séance de pose dans les ateliers du photographe et de la remise de portraits, n'entraînent pas obligatoirement l'obtention de ce brevet. Un recours peut être fait grâce à une demande écrite du photographe qui aboutit parfois positivement, ce dernier se voyant alors autorisé à porter ce titre.

Ce brevet peut être remis pour d'autres motifs que la réalisation de portraits impériaux, notamment pour des missions effectuées d'une façon remarquable : reportages sur une expédition ou un évènement ; commandes ou cadeaux d'albums de vues de paysages, de monuments ou d'ouvrages d'art.


Affichage du brevet

Ce brevet accorde au photographe un titre honorifique et lui donne une distinction commerciale qui prouve ses qualités professionnelles et attire une clientèle encore plus nombreuse et aristocratique. 

Le photographe peut la reporter sur ses enseignes, plaques et inscriptions murales mais également sur ses cartons photographiques, ses albums, ses "montres" (vitrines), ses publicités (journaux et ouvrages) et documents professionnels (tarifs, factures, lettres). Son titre est, de plus, sans cesse rappelé dans les articles qui lui sont consacrés. 

Un photographe tel qu'Eugène Disdéri, sait user et même abuser de son brevet dans les journaux. D'autres photographes restent plus discrets sur l'affichage de leur titre et il est parfois même difficile de trouver la preuve et la date de son obtention. 

C'est par exemple le cas de Gustave Le Gray/Legray et d'Eduard Baldus et des autres membres de la Mission Héliographique (dès 1852 ?), de Pierre Ambroise Richebourg (au plus tard en 1856, avec les photographies du Prince Impérial nouveau-né ?), des Frères Bisson (dès 1857, suite à la visite de leurs ateliers par l'Empereur et l'Impératrice le 29 décembre 1856 ou seulement en 1859 ?) ou encore de Charles Soulier (en 1866 ?).

Ce brevet, acquis à vie, rejaillit sur l'ensemble des personnels de l'atelier et notamment sur ceux qui ne manqueront pas, lors de l'ouverture de leur propre atelier, d'en assurer la publicité, en se revendiquant, à Paris, comme en province, "ancien élève", "ex-opérateur", "ex-associé" ou même "successeur" d'un "Photographe de S.M. l'Empereur". 

Ce sera le cas, par exemple, d'Achille Tamy, ancien élève d'Adrien Tournachon, dès 1858 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), de Bousseton & Appert, successeurs d'Emile (Pigelet) Defonds dès 1861 à Paris, ou encore de Paul Descomps, ex-opérateur d'Adrien Tournachon et d'Eugène Disdéri, dès 1864 à Bourges (Cher).





LES ARMOIRIES


Armoiries françaises du Second Empire

La mention de "Photographe de S.M. l'Empereur Napoléon III", de "S.M. l'Empereur des Français" ou de "S.M. l'Impératrice", s'accompagne souvent des armoiries du Second Empire, notamment au verso des cartes de visite.

Ces armes impériales, héritées de celles de Napoléon Ier, présentent sur fond d'un manteau de velours pourpre semé d'abeilles d'or et doublé d'hermine, un écu surmonté d'une couronne au globe crucifère (portée ou non par un heaume). 

L'écu, bordé du collier de la Légion d'Honneur, présente en son centre un(e) aigle impérial(e) tenant le foudre et, dans ses angles, la main de Justice et le sceptre du Pouvoir (de Charlemagne). 

Ces armes sont présentes sur les sceaux, drapeaux, médailles, insignes, monnaies, objets d'apparat et documents officiels.

Deux questions se posent alors. À partir de quelle date ces armoiries sont-elles apparues sur les photographies et d'où provient cet usage ? Voici quelques hypothèses.


Armoiries et photographies

Il ne semble qu'aucune carte de visite de photographes brevetés de S.M. L'Empereur ne porte les armoiries du Second Empire avant 1861.

Si celles de Mayer & Pierson ou des Frères Bisson peuvent les présenter dès 1861, celles de Bousseton & Appert (successeurs d'Emile Pigelet Defonds), d'Eugène Disdéri ou encore de Numa Blanc père, attendent manifestement 1863 ou 1864 pour le faire.

Le seul cas, où l'on trouve les armoiries du Second Empire associées à des photographies avant 1861, est celui des couvertures des albums dédiés ou offerts à l'Empereur ou à ses proches, dans les années 1850, comme : 

Souvenirs de la Guerre de Crimée - Hommage à S.M. L'Empereur (vers 1855-56), Congrès de Paris (1856), L'Algérie photographiée (1856-57) ou encore, Souvenirs du Camp de Chalons dédiés au Général de Montebello (1857) (Paris, BnF). 

Ce sont certains des photographes brevetés de l'Empereur qui ont d'ailleurs réalisé une partie de ces albums, comme Mayer & Pierson pour celui du Congrès de Paris ou Gustave Le Gray pour celui des Souvenirs du Camp de Chalons

Aucun décret ou dépôt d'un brevet d'invention relatif aux timbres secs ou humides apposés sur les cartons-photos n'a été retrouvé. Seul un brevet et un certificat d'addition d'Armand du Bourblanc, dont les procès-verbaux sont respectivement datés des 29 décembre 1864 et 8 avril 1865, concernent la reproduction des armoiries mais pour insérer ces dernières dans l'épreuve photographique elle-même (Archives I.N.P.I.).


Photographes du Panthéon de la Légion d'Honneur

On peut noter que la date de "1861" coïncide avec celle du lancement du réseau national des "Photographes représentants du Panthéon de l'Ordre de la Légion d'Honneur", proposés à la nomination par leur confrère parisien, Titus Albitès (Seine) (voir, ici).

Dès leur nomination, les différents représentants départementaux vont afficher au verso de leurs cartons-photos la mention citée et le dessin de la médaille de la Légion d'Honneur, parfois accompagnés du dessin de l'Aigle impérial(e), des armoiries du Second Empire ou encore d'une ou plusieurs médailles, présentant le profil de Napoléon III sur l'avers, et leur nom, la mention "Beaux-Arts" ou les lieu et date d'une exposition, au revers.

Cependant, dans cette liste publiée en décembre 1861, seul le représentant de l'Allier, Paul Coutem, de Vichy, est dit "photographe de l'Empereur".


Médailles obtenues aux Expositions

L'hypothèse d'un usage des armoiries découlant de l'affichage des médailles impériales remportées lors de grandes expositions (1849, 1855, 1867), a été également explorée.

Les exposants primés, toutes professions confondues, ont eu à cœur de citer la médaille notamment obtenue en novembre 1855 à l'Exposition Universelle de Paris, voire de la représenter dans leurs publicités (comme l'Orfèvrerie Cristofle, dès octobre 1856).

Son dessin est semblable à celui des pièces de monnaie : l'avers, positionné sur la gauche de la publicité, présente le profil de Napoléon III, et le revers, sur la droite, l'Aigle impérial(e).

Ces représentations ne vont, elles-aussi, se multiplier qu'au tournant des années 1860, les médailles étant parfois accompagnées ou remplacées par les seules armoiries du Second Empire. 

Cependant, contrairement aux autres commerçants, les photographes ont rarement inclus ces armoiries dans leurs publicités, les réservant à leurs cartons-photos.


Brevets S.G.D.G.

Enfin, il faut rappeler l'existence du "brevet s.g.d.g.", instauré par la loi du 5 juillet 1844, qui s'est substituée aux lois antérieures (édictées entre 1791 et 1807). 

Il s'agit cette fois des brevets et des certificats de perfectionnements décernés par le Gouvernement à la suite du dépôt officiel d'une invention mais "sans examen préalable (...) et sans garantie de la réalité, de la nouveauté ou du mérite de l'invention"

L'affichage d'un brevet mensonger ou d'un brevet non accompagné de la mention "sans garantie du gouvernement", ou de son acronyme S.G.D.G., sur les "enseignes, annonces, prospectus, affiches, marques ou estampilles" est passible d'une amende (Loi sur les brevets d'invention promulguée le 5 juillet 1844, Paris, 1844).

Cette mention, présente dans les journaux depuis les années 1850, reste cependant rare pour tous les genres de commerces, y compris celui des photographes.

On peut citer cependant les publicités de Charles Reutlinger (brevet et publicités dès 1852), Félix Tournachon dit Nadar (brevets de 1858, 1861, 1863 et publicités dès 1861), René Dagron (brevets de 1859 et de 1861 et publicités dès 1861), Ferdinand Mulnier (brevet de 1859 et publicités dès 1862) ou encore Eugène Disdéri (six brevets déposés entre 1854 et 1870 ; publicités dès 1867 : "inventeur de la carte de visite (Brevet s.g.d.g., 27 septembre 1854)" ; La Presse du 10 avril 1867).

Cette mention est en revanche plus souvent présente au revers des cartons-photos des photographes "inventeurs", accompagnée ou non de la présence des armoiries du Second Empire. Plus de 900 brevets d'invention en lien à la Photographie ont été déposés avant fin 1870.


Brevets, médailles et armoiries

La multiplication des types de brevets (de S.M. L'Empereur, des commissions et écoles impériales ; S.G.D.G.), comme des médailles (relatives aux Expositions, voire à l'ordre de la Légion d'Honneur), crée une certaine ambiguïté.

On peut ainsi trouver les mentions , "Photographe médaillé de S.M. l'Empereur" (Jean Thierry) ou "Médaille décernée par S.M. l'Empereur", accompagnées des armoiries du Second Empire.

Le Belge Alphonse Liébert, breveté s.g.d.g. (pour sa chambre solaire en 1863 et 1864), affiche-t-il ainsi ce brevet, au verso de ses cartes de visite (vers 1866-68), sous l'enseigne de son atelier, "Photographie Américaine" et les armoiries françaises du Second Empire. Ces dernières sont accompagnées de celles de sept autres pays et d'une médaille, qui dominent son nom et son adresse parisienne. Ces armoiries correspondent pour la plupart aux pays dans lesquels il a déposé son brevet. Le seul brevet de souverain dont il semble en effet détenteur est celui de "photographe de la famille impériale mexicaine", obtenu en 1866 (L'Evènement du 29 avril 1866).

Il faut cependant préciser que de nombreux photographes, tout d'abord "brevetés S.G.D.G.", sont devenus par la suite, "brevetés de S.M. l'Empereur", comme les parisiens, Mayer Frères & Pierson, Gustave Le Gray, Adrien Tournachon, Defonds & Bousseton, Bisson Frères, Eugène Disdéri, René Dagron...

Frédéric Martens est l'un des très rares photographes parisiens à cumuler le brevet s.g.d.g. (procès-verbal du 11 juin 1845), la médaille de chevalier de l'ordre impérial de la Légion d'Honneur (décret du 29 octobre 1855) et le brevet "du Cabinet de S.M. l'Empereur", au plus tard en 1861 (Cosmos, 1861, Séance de l'Académie des Sciences du 11 février 1861, p 188).



BREVETS ET ARMOIRIES DE COURS ÉTRANGÈRES


Photographes Français

Les photographes parisiens ne se contentent pas de citer le brevet de "Photographe de S.M. L'Empereur", ils citent également, après 1860, ceux obtenus, parfois même antérieurement, auprès de souverains étrangers, photographiés à Paris, en France ou même à l'étranger (voyages et succursales).

En mai 1857, Emile (Pigelet) Defonds, "peintre et photographe de S.M. la reine d'Espagne", est appelé aux Tuileries et cumule, pendant l'été, les nouveaux titres de "peintre et photographe de S.A.I. le grand-duc Constantin, de S.M. l'Empereur [Napoléon III], de S.Exc. Ven-Pacha et des grands dignitaires de l'Orient" mais aussi "des grands dignitaires de Bavière, de Prusse, d'Angleterre, des grands généraux du Mexique" (Le Constitutionnel du 13 mai 1857 ; La Patrie du 13 août 1857 ; Le Figaro du 27 septembre 1857). 

Mayer & Pierson se présentent, en 1862, en tant que "premiers photographes de S.M. L'Empereur, S.M. le roi de Wurtemberg, S.M. le roi du Portugal, S.M. le roi de Suède, S.M. la reine des Pays-Bas" (Annuaire-Almanach du Commerce Firmin-Didot de 1862).

Eugène Disdéri, dénommé, dès 1860, "le photographe de l'Empereur et l'empereur des photographes" (L'Illustration du 22 décembre 1860), liste ses brevets dans ses publicités de juin 1867 (parues dans de nombreux journaux), comme : "Photographe de S.M. l'Empereur, de S.M. la Reine d'Angleterre (by special appointment), de S.M. la Reine d'Espagne, de S.M. le Roi de Portugal, de S.M. le Roi de Hollande, de S.M. l'Impératrice du Mexique, de S.A.I. la Grande-Duchesse de Russie", et ajoute en 1868, "de S.M. le Roi des Hellènes".

Cependant Eugène Disdéri, comme Mayer & Pierson et d'autres, n'affichent au revers de leurs cartons-photos que les emblèmes du Second Empire (armoiries, aigle impérial(e), couronne impériale, "E couronné" de l'Impératrice Eugénie), alors que d'autres, comme René Dagron (brevets du microscope à effets stéréoscopiques, 1859-1861), les cumulent avec des armoiries étrangères.


Photographes étrangers à Paris

Il en va de même pour les photographes étrangers, installés à Paris, qui disposent d'un système de brevet semblable obtenu dans leur pays d'origine ou en France, et qui l'affichent dès le début des années 1860, accosté des armoiries correspondantes.

Il est possible, qu'à l'image de certains fournisseurs étrangers (comme les fabricants de meubles londoniens Jackham & Grason, en 1863), des photographes étrangers aient d'ailleurs été brevetés de S.M. l'Empereur Napoléon III, comme Eduard Baldus. 

Le photographe russe Sergey Levitsky/Levitski/Lewitsky a notamment réalisé et diffusé des portraits de l'Empereur, de l'Impératrice et du Prince impérial mais aucune preuve d'un potentiel brevet, accordé en 1864, n'a pu être retrouvée. Son successeur, A. Le Jeune, affichera cependant au dos de ses cartes de visite, "Photographe Breveté de S.A. Le Prince Impérial".

Le jeune peintre et photographe suisse, Jean Geiser, installé à Alger, est pour sa part nommé "photographe de S.M. L'Empereur" en 1869 (Le Monde Illustré du 14 août 1869 ; Le Moniteur de la Photographie du 1er décembre 1869). Il est à noter que ce dernier est le fils de Julie Geiser, de l'atelier des photographes Alary (Français) & Geiser, nommés fin 1861, "représentants du Panthéon de l'Ordre de la Légion d'Honneur" pour le département d'Alger.



ÉPILOGUE


Dans les six mois suivant la chute du Second Empire (le 4 septembre 1870), la mention de "Photographe de S.M. l'Empereur", de "S.M. l'Impératrice" et les armoiries et emblèmes du Second Empire vont disparaître des cartons-photos et autres supports des photographes, malgré l'absence d'une loi nationale les interdisant formellement.

Seules y subsisteront, parfois, les médailles d'Expositions remportées sous le Second Empire et portant l'effigie de Napoléon III.


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