dimanche 28 avril 2024

1340-NICE, LA RÉNOVATION DU LYCÉE DANS LES ANNÉES 1860 ET 1870

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


1- MONTALIVO Ch. (?-?), dessinateur, DYONNET Charles (c.1822-c.1880), graveur,
Plan de la ville de Nice, 1856,
détail montrant les bâtiments du Collège National,
carte de 56x43 cm, B. Visconti, éditeur à Nice, Paris, BnF (Gallica).

Ce plan de 1856, présentant l'état du Collège National avant l'Annexion française, a été préféré à celui de 1860 car il détaille davantage les bâtiments et indique, à l'est, l'emplacement de l'église Saint-Jean-Baptiste (XVII° siècle) accostée de sa tour carrée (1806). Les bâtiments sont anarchiquement regroupés autour d'une grande cour centrale qu'ils enferment et précédent de grands jardins au nord (avec le grand et célèbre melaleuca linearifolia planté en 1811). Les deux bâtiments sud-ouest n'appartiennent pas à l'établissement. 


DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 28/05/2024



INTRODUCTION


De nombreuses études ont été consacrées aux bâtiments qui ont précédé l'actuel Lycée Masséna de Nice. Ces anciens bâtiments (couvent), bâtis dans la première moitié du XVII° siècle par les Augustins déchaussés, ont servi d'établissement d'enseignement (jusqu'en 1792). 

Au tournant du XIX° siècle, les Français y ont ouvert une Ecole Centrale puis un Lycée Impérial. Suite à la chute du Premier Empire, l'établissement est devenu un Collège Royal tenu par les Jésuites puis, après leur expulsion (1848), un Collège National.

Cet article a pour but d'étudier la rénovation et l'agrandissement des bâtiments du Lycée dans les années 1860 et 1870.


2- TRACHEL Ercole (1820-1872), dessinateur, DURAND Godefroy (1833-1896), graveur, 
Les habitants de la campagne et de la ville de Nice 
se rendant au scrutin pour l'Annexion par le faubourg et le Pont Vieux,
estampe extraite de L'Illustration, 1860, Collection privée.

L'estampe montre notamment la place du Collège où le scrutin se déroule les 15 et 16 avril 1860. 
Face au Pont-Vieux, les façades du Collège National sont dominées par la tour de l'église Saint-Jean-Baptiste
 et son horloge.

3- GUIAUD Jacques (1810-1876), dessinateur, DURAND Godefroy (1833-1896), graveur, 
Les Habitants de la ville de Nice se rendant au scrutin, 1860,
estampe extraite de L'Illustration, 1860.
Nice, Bibliothèque municipale Romain Gary, Est.1526 (FR).

L'estampe révèle la place du Collège, avec notamment sur la gauche, l'entrée du Collège National



LES ANNÉES 1860


1860-1861

Un Lycée Impérial est recréé à Nice lors de l'Annexion française, par décret du 13 juin 1860. Ses classes vont rouvrir dans les locaux de l'ancien Collège sarde, situé près du Pont-Vieux, au nord du quai Saint-Jean-Baptiste (classes d'école, de collège et de lycée) (Images 1 à 3 ci-dessus). 

Ses bâtiments sont cependant vétustes et eux-mêmes accostés de masures malsaines aux façades délabrées et non alignées qui bordent un quai trop étroit où la circulation est gênée. 

Les décrets du 28 juillet 1860 puis du 18 août 1860 attribuent au Lycée Impérial de Nice la somme de 60,000 francs "pour contribution aux dépenses d'appropriation des bâtiments et d'acquisition du mobilier nécessaire", ainsi qu'un prêt sans intérêts de 40,000 francs sur quatre ans (J.-B. Duverger, Collection complète des lois, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'Etat, 1860, t 60, p 506).

Un plan général de rénovation du Lycée est établi, détaillé et chiffré mais sa mise en œuvre nécessite un étalement des dépenses sur plusieurs exercices. Dès l'été 1860, des travaux sont cependant entrepris (syndic François Malausséna [1814-1882], proviseur Henri Joseph Chevriaux [1816-1883]) et sont décrits début octobre, lors de la nouvelle rentrée des classes :

"La beauté de l'installation ne laisse rien à désirer. Le plafond des dortoirs a été élevé (...), Les salles d'études sont spacieuses, bien éclairées et pourvues tout autour d'un parquet (...). La transformation n'est pas moins complète dans les classes, dans l'infirmerie, la lingerie et jusques dans les réfectoires et la cuisine. Nous avons remarqué à côté une salle de bains. Un canal d'écoulement a été pratiqué sous le sol pour recevoir les eaux de pluies qui croupissaient auparavant dans la grande cour de récréation (...).

La rectification du quai St-Jean-Baptiste pour la traverse de la route impériale amènera très-probablement la destruction d'un coin de la façade du lycée (...). L'amélioration extérieure la plus importante, dont la municipalité devra tôt ou tard s'occuper relativement au lycée, concerne l'élargissement de la rue infecte qui longeant la façade de l'établissement, se dirige vers Carabacel" (Le Messager de Nice du 5 octobre 1860).

Lors de sa venue à Nice les 12 et 13 septembre 1860, l'Empereur Napoléon III a convenu du vilain effet de cette zone qui ne correspond pas à l'aspect luxueux du reste de la rive droite et entrave la circulation et a décidé d'engager la participation de l'Etat dans la rénovation de l'ensemble du quai Saint-Jean-Baptiste. Un décret impérial du 10 novembre 1860 classe le quai Saint-Jean-Baptiste au nombre des routes impériales afin d'en permettre la rectification et l'élargissement et engage l'Etat au tiers de la dépense.

L'été 1861, lors de la première distribution solennelle des prix du Lycée, M. le Recteur de l'Académie d'Aix (en-Provence) rappelle que "cet établissement est sorti comme par prodige des ruines de l'ancien collège" (Le Messager de Nice du 1er août 1861).

Entre le 14 juin 1860 et le 1er décembre 1861, ce sont 215,000 francs qui sont accordés par l'Etat et le Conseil Général des Alpes-Maritimes "pour réparation et agrandissement du lycée à Nice" (Joseph Roux, Statistiques des Alpes-Maritimes, 1862, vol. 2 p 435). 

Les dépenses engagées lors de cette même période pour l'ameublement et les travaux de rénovation du Lycée ne sont que partiellement connues.


4- MOOSBRUGGER Peter (1831-1883), Nice, Le Lycée Impérial et le Pont-Vieux, vers 1861-1865,
tirage argentique de 23,5x18 cm, réalisé par les Editions Gilletta au XX° siècle dans la série "Nice Ancienne", Collection personnelle.

La prise de vue date peut-être de l'époque où Peter Moosbrugger présente des paysages de Nice à l'Exposition de la Société Photographique de Marseille, en mai 1863. La photographie montre l'enchevêtrement de façades non alignées face au Pont-Vieux avec, le long du quai (de gauche à droite), l'immeuble du "Café du Faubourg Saint-Jean-Baptiste" et du "Bureau d'Assurance Cie Contre l'Incendie, la Grêle et la Vie Humaine", les façades
 du Lycée Impérial dominées par la Tour et l'horloge de l'église Saint-Jean-Baptiste puis la place du Lycée avec notamment "l'Hôtel du Chapeau Rouge".



1862-1865

A la distribution des prix du 30 juillet 1862, M. le Préfet annonce que le Lycée "va recevoir un agrandissement qui lui permettra, au retour des vacances, d'accueillir un plus grand nombre d'élèves internes, de leur offrir des classes et des cours plus spacieuses, en un mot, de leur donner plus d'air et de lumière, choses si nécessaires à leur santé" (Le Messager de Nice du 31 juillet 1862).

En septembre 1862, des travaux sont en cours afin de restaurer la vieille église Saint-Jean-Baptiste. Cet édifice du XVII° siècle a longtemps servi d'église paroissiale avant d'être remplacé, en 1852, par l'Eglise Notre-Dame-du-Vœu. Elle n'est utilisée, depuis cette date, que comme garde-meubleL'idée est d'en faire la nouvelle chapelle du Lycée, afin de convertir l'actuelle chapelle intérieure en deux vastes dortoirs. 

Les travaux se continuent cependant plusieurs mois après la rentrée des classes avec, dans les nouveaux dortoirs, la pose innovante d'un plancher métallique de plus de 300 m de surface, sans aucun point de soutien intermédiaire (Le Messager de Nice du 8 septembre et du 25 octobre 1862).

Le 19 septembre 1863, le Tribunal de première Instance de Nice prononce, afin de permettre l'agrandissement du Lycée, l'expropriation de terrains (jardins, cours) et bâtiments (maisons en mauvais état ou en ruines, bâtiments en planches) situés au nord et à l'est du Lycée et, notamment, rue et ruelle du Collège et rue place d'Armes (Journal de Nice du 12 octobre 1863) (Images 4 ci-dessus et 5 ci-dessous).

Le 8 janvier 1864, la ville de Nice est autorisée par le Sénat à utiliser, pour l'agrandissement du Lycée, une partie de la somme restant libre de l'emprunt contracté en exécution du décret du 30 décembre 1860 (Procès-Verbaux des séances du Sénat, 1864 p 244). 

Les travaux d'agrandissement sont entrepris mais leur détail reste, là encore, en partie inconnu, la plupart des textes ultérieurs se contentant de signaler que "le lycée a été récemment agrandi" (Guides de Voyageurs, Dictionnaire des Communes, Journaux). 

Le 8 mai 1864, l'Evêque de Nice bénit cependant la vieille église Saint-Jean-Baptiste du XVII° siècle, récemment restaurée et fortement agrandie, et la rend au culte comme chapelle du Lycée (Journal de Nice des 8 et 9 mai 1864). 

Les travaux du Lycée s'achèvent début octobre 1865, repoussant la rentrée des classes d'une semaine, "pour laisser aux ouvriers le temps d'achever l'appropriation des cours de récréation et des nouvelles salles d'études" (Journal de Nice du 30 septembre 1865).

A la rentrée d'octobre 1866, "la division élémentaire" libère de la place aux enseignements secondaires, en quittant les locaux du quai Saint-Jean-Baptiste pour s'installer à Carabacel, dans l'ancienne maison de retraite des Jésuites (1775). Cette maison qui a reçu de nombreuses destinations au XIX° siècle, notamment Hôpital militaire (1850) puis Ecole Normale des Instituteurs (1861-1866), devient désormais une "Annexe du Lycée Impérial" ou "Petit Lycée" (emplacement de l'actuel Collège Roland-Garros). 


 5- EHRARD Georges (1821-1880), Plan Indicateur de la Ville de Nice, 1865, 
détail montrant le Lycée Impérial et, en rouge, l'alignement prévu
 et les projets de la municipalité (Plan régulateur),
Charles Jougla (1834-1909), éditeur,
Paris, BnF (Gallica).

Les bâtiments de l'établissement apparaissent moins détaillés que sur le plan de 1856 (Image 1 en tête d'article). La grande cour est représentée plus étroite mais toujours sans sa fontaine centrale. L'agrandissement récent des locaux du Lycée n'est perceptible que par le bâtiment continuant l'angle nord-est du Lycée. La petite rue Saint-Jean-Baptiste longe une partie de la façade occidentale de l'établissement. Du côté oriental, la place du Collège est devenue la "place du Lycée" mais la rue et la ruelle du Collège ont conservé leur nom d'origine. Au nord-est du Pont-Vieux, débute la rue de la place d'Armes.



En ce qui concerne la réfection du quai Saint-Jean-Baptiste, quelques améliorations sont apportées (Le Messager de Nice du 19 septembre 1862) mais plusieurs années s'écoulent sans que des travaux d'ampleur ne soient entrepris. En effet, malgré l'aide assurée de l'Etat (au tiers), le budget à la charge de la municipalité reste très conséquent et d'autres travaux apparaissent davantage prioritaires.

Le projet se concrétise cependant grâce à un accord passé, le 4 août 1864, entre la municipalité et la Société immobilière lyonnaise Poncet. Les expropriations sont prononcées (1864-1865). Au printemps 1865, la municipalité recourt à un emprunt s'élevant à 1,110,000 francs, remboursables sur quarante années à partir de 1866 et cet emprunt se voit accordé en septembre 1865 (Journal de Nice des 20 août et 20 octobre 1864 et du 7 mai 1865 ; Archives Municipales, 1D1-3, Conseil municipal du 19 septembre 1865).


1866-1868

Les travaux de rénovation du quai Saint-Jean-Baptiste sont ensuite engagés. Ils s'échelonnent de 1866 à 1868, comprenant la démolition des masures de la partie nord, le déblaiement des décombres, l'ouverture de trois rues transversales (1866), la construction du mur de digue du Paillon, l'élargissement et le nivellement de l'ensemble du quai (1866-67) et la construction de grandes et nouvelles maisons et hôtels (1867-68).

Cependant, le projet d'alignement du quai (démolitions) ne va pas jusqu'à la place d'Armes ni même jusqu'au Pont-Vieux et, malgré le fait que la voie soit refaite, le Lycée Impérial se retrouve en contrebas du nouveau quai. 

A l'automne 1867, la rénovation des façades du Lycée est encore espérée mais elle ne fait pas partie du projet. La rectification de la façade méridionale reste en attente, ainsi que le déplacement de l'entrée de l'établissement, de la place du Lycée au quai Saint-Jean-Baptiste (entrée masquée par l'exhaussement de la rampe d'accès de la rue place d'Armes au Pont-Vieux)  (Les Echos de Nice du 5 octobre 1867). 


6- EHRARD Georges (1821-1880), graveur, Plan Indicateur de la Ville de Nice, novembre 1867,
Charles Jougla (1834-1909), éditeur, Nice,
Nice, Archives Départementales des Alpes-Maritimes, 1 Fi 229.

"Le nouveau plan indique les travaux accomplis (...), le nouveau quai Saint-Jean-Baptiste"
(Journal de Nice du 24 novembre 1867). 

Les deux bâtiments qui étaient situés au sud-ouest du Lycée (comparer avec l'Image 5 ci-dessus) ont été démolis en avril 1866 pour dégager l'établissement et ouvrir la nouvelle rue Saint-Jean-Baptiste, avec un tracé légèrement différent de celui envisagé en 1865 (Image 5 ci-dessus). 



Un point sur les travaux du Lycée est fait en janvier 1868 : "Malgré les dépenses considérables qui ont déjà été faites, de compte à demi par la Ville et l'Etat, depuis l'annexion, pour approprier le local occupé par le lycée, il reste d'importants travaux à exécuter (...). 

La partie vraiment urgente comprend la construction du bâtiment destiné à l'administration, en façade sur le quai, à laquelle se rattache la consolidation de la chapelle, et le mur de clôture sur la rue récemment ouverte au nord-ouest" (Journal de Nice du 25 janvier 1868).


7- DEGAND Eugène (1829-1911), Nice, Panorama des quais, détail, vers 1870, 
vue prise depuis la Tour Saint-François,
tirage albuminé de 21 8x14,7 cm, Collection personnelle.

Noter la présence des arbres nouvellement plantés sur le quai Saint-Jean-Baptiste (mars-avril 1870),
 l'inscription "Lycée Impérial" encore présente au sommet de la façade latérale de l'établissement
 et la présence de grands arbres dans la cour d'honneur du Lycée. 



LES ANNÉES 1870


Les travaux du Lycée restent cependant en attente de 1868 à 1870 puis se voient repoussés par les évènements de 1870 et 1871, jusqu'en 1874.


8- LÉON Moïse (1812-1888) et LÉVY Isaac dit Georges (1833-1913),
 Nice, vue prise  du Château, vers 1873,
détail du quai Saint-Jean-Baptiste, de la place du Lycée et de la rue Gioffredo, 
plaque de verre pour lanterne magique de 8,2x8,2 cm, Collection personnelle.



1874-1877

A partir de 1874, le projet de rénovation semble se préciser. Le crépissage et le badigeonnage de la façade nord-ouest du Lycée sont votés début septembre 1874 (Archives Municipales, 1D1-9, Conseil municipal du 7 septembre 1874 ; Journal de Nice du 11 septembre 1874). 

L'arrivée, à la rentrée d'octobre 1874, d'un nouveau proviseur, Gabriel-Ernest Gallerand [1814-1889], ancien vice-recteur de Corse, va être déterminante.

En octobre, la Commission d'hygiène du Lycée, accompagnée de l'architecte de la ville visite l'établissement en détail et constate notamment que le logement du censeur des études est inhabitable, qu'une aile du bâtiment servant de salles d'études et de classes se trouve dans des conditions d'hygiène également déplorables et que la façade du Lycée regardant le quai Saint-Jean-Baptiste est une honte (Journal de Nice du 26 octobre 1874). 

Les bâtiments du côté des jardins sont certes recrépis et badigeonnés en octobre mais le reste des travaux se fait attendre : "Quand songera-t-on à réparer les constructions du même établissement qui regardent le quai Saint-Jean-Baptiste ? Quand délivrera-t-on ce quartier de ce réceptacle d'immondices et dispensera-t-on la vue de la lèpre immonde qui recouvre ces murs honteux ?" (Journal de Nice du 1er novembre 1874).

Début 1875, l'horloge de l'établissement elle-même n'est plus fiable et c'est un roulement de tambour, fait à la porte principale du Lycée, qui indique désormais l'heure de rentrée des externes (Journal de Nice du 17 février 1875).

Les travaux de rénovation des façades donnant sur le quai Saint-Jean-Baptiste, projetés depuis 1868, sont enfin décidés par la municipalité en janvier 1875, soumis au Ministre en février (devis révisé) et validés en mars (Archives Municipales, 1D1-10, Conseils municipaux du 13 janvier et 24 février 1875).

L'initiative, l'activité et la persévérance du nouveau proviseur ont été efficaces : "Nous apprenons que le ministre, d'accord avec la municipalité, vient d'ordonner les travaux à faire pour l'établissement de la façade du lycée sur le quai Saint-Jean-Baptiste. La somme affectée provisoirement s'élèverait, nous a-t-on dit, à 113,000 fr." (Journal de Monaco du 13 mars 1875).

Les travaux de réparation et de construction de la façade sont adjugés en mai 1875 et débutent à la fin du mois de juin 1875 par la démolition de l'extrémité des anciens bâtiments et le nivellement du terrain. Une convention définit la livraison de la nouvelle façade au bout de 7 mois, soit en janvier 1876 (Journal de Nice des 19 mai et 4 juillet 1875).

Rien ne va cependant se passer comme prévu. Fin août 1875, une grande fosse commune réunissant plusieurs milliers d'ossements humains est découverte lors des fondations de la nouvelle construction et retarde le chantier (Journal de Nice du 25 août 1875).

Fin septembre 1875, un différend concernant l'alignement de la nouvelle façade oppose désormais l'entrepreneur et les ingénieurs des Ponts-et-Chaussées. Les travaux semblent alors suspendus. 

Le détail de l'affaire n'est pas connu mais la difficulté ne semble résolue qu'au bout de plusieurs mois, les retards s'accumulant (Journal de Nice du 22 septembre 1875 ; Archives Municipales, 1D1-10, Conseil municipal du 22 septembre 1875).

Pendant un an, aucun article ne signale plus la marche des travaux. Une explication est cependant fournie à l'automne 1876 : "La lenteur avec laquelle cette magistrale construction est sortie de terre, tient à ce qu'on a été forcé de mettre l'entrepreneur en régie" (remplacé à ses frais à cause de ses difficultés et retards) (Journal de Nice du 4 octobre 1876).

Le Conseil municipal du 28 mars 1877 approuve d'autre part les travaux à exécuter pour la restauration et la consolidation de la chapelle du Lycée (Journal de Nice du 16 avril 1877).

En avril 1877, les travaux de façade sur le quai Saint-Jean-Baptiste sont en cours d'achèvement, donnant une nouvelle apparence tant à l'établissement qu'au quartier (Journal de Nice du 4 octobre 1876).

Début mai 1877, le bâtiment de façade est enfin terminé et débarrassé de sa cloison en planches qui en défendait l'entrée. Seuls quelques jours semblent encore nécessaires pour régler des détails extérieurs et intérieurs. Cependant, cette façade n'est, "au dire des gens compétents, qu'un replâtrage" (Journal de Nice du 9 mai 1877).

Fin juin 1877, un campanile en zinc est édifié au sommet du grand fronton triangulaire qui couronne la façade, avec une petite cloche reliée à l'horloge installée pour sa part au centre du fronton (Le Phare du Littoral et le Journal de Nice du 22 juin 1877) (Images 9 à 11 ci-dessous).



9- DEGAND Eugène (1829-1911), Nice, Panorama des quais, vers 1877
vue prise de la Tour Saint-François,
 tirage albuminé de 10,5x6 cm, sur carton de 11,8x7,2 cm, 
Collection personnelle.

Comparer avec les Image 7 et 8 ci-dessus pour réaliser la partie de la façade donnant sur le quai qui a été démolie puis reconstruite.



Le 13 août 1877 a lieu l'adjudication des travaux de réparation aux terrasses du Lycée (Journal de Nice du 10 août 1877).

L'approbation du décompte des travaux de la façade a lieu lors du Conseil municipal du 2 juillet 1878 et permet de comprendre les problèmes que le chantier a rencontrés : 

"M. le maire explique au Conseil que les travaux de construction (...) ont été adjugés le 10 juin 1875 au sieur Guido Oliva, mais dès le mois de janvier 1876, cet entrepreneur ayant été déclaré en faillite, l'administration a dû faire continuer ces travaux par voie de régie. Le devis primitif évaluait la dépense à 120,700 francs. Le devis supplémentaire s'élève à 18,944,80 francs. 

M. le maire constate que les travaux, faisant l'objet d'un devis supplémentaire, ont été exécutés, il importait de terminer le bâtiment ; il reste à payer une somme de 12,521 fr. 88 (...) il s'agit de travaux exécutés au cours de l'exercice 1877" (Journal de Nice du 10 juillet 1878).

Ce bâtiment de façade, commencé en juin 1875, aura nécessité deux années entières pour être livré. Il est constitué de quatre niveaux et domine les autres locaux de l'établissement. Sa face principale aligne 9 baies et ses faces latérales, 2 baies seulement. Ce bâtiment est peu profond du fait de la forme du terrain et ne permet que des dortoirs étroits, installés au-dessus des bureaux de l'administration du Lycée.


10- Plan Pittoresque de la Ville de Nice, dressé le 1er janvier 1878, détail,
Nice, Bibliothèque municipale du Chevalier de Cessole.

Le Lycée est représenté ici en élévation, avec sa nouvelle façade.



ÉPILOGUE


Dès les années 1880, les locaux du Lycée s'avèrent à nouveau insuffisants et les hypothèses d'un déplacement ou d'un agrandissement sont évoquées à de nombreuses reprises. L'établissement va être entièrement reconstruit et agrandi, entre 1908 et 1931, au même emplacement (avenue Félix Faure), puis dénommé "Lycée Masséna" dès 1963.

Le Lycée du XIX° siècle a donc totalement disparu. Son souvenir subsiste cependant au travers des textes et des photographies. Les façades de l'ancien Lycée sont notamment des repères visuels importants qui permettent de dater de nombreuses photographies de la ville.


11- ÉDITIONS GILLETTA, Le Pont-Vieux et le Lycée, vers 1905-1910, 
tirage argentique de 23,5x18 cm, réalisé au XX° siècle dans la série "Nice Ancienne",
 Collection personnelle.




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dimanche 14 avril 2024

1339-NICE, LES ATELIERS DE PHOTOGRAPHES DES ANNÉES 1870

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


- Annonce parue dans le Journal de Nice du 31 août 1874 p 4, 
Nice, Archives Départementales des Alpes-Maritimes.


DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 14/04/2024



NICE, LES ATELIERS DE PHOTOGRAPHES DES ANNÉES 1870



INTRODUCTION


Dans la décennie suivant la chute du Second Empire, le nombre d'ateliers de photographie qui avait culminé à 27 en 1870, amorce une courbe descendante, avec 24 ateliers en 1875 puis 22 en 1880, retrouvant ainsi un niveau identique à celui du milieu des années 1860. Cependant, contrairement à la décennie précédente, la plupart des noms des photographes sont désormais présents dans les annuaires.

Parmi les ateliers des nombreux portraitistes, il faut signaler ceux de Wilhelm Bienmüller, Numa Blanc et Joseph Ambrosetti.

La photographie de paysage (Nice et ses environs) semble plus particulièrement décroître, plusieurs photographes réduisant cette activité ou la stoppant (recentrement sur la peinture ou le portrait photographique, maladie, départ, décès) : Charles Nègre, Pierre Ferret (Ferret Père), Gabriel Delahaye, Emile Messy (Messy Père), Miguel Aleo, Albert Pacelli, Joseph Silli.

La production reste cependant dominée par les vues de Jean Walburg De Bray et d'Eugène Degand, auxquelles s'ajoutent celles d'Alphonse De Roux.

Les séries de vues réalisées par des photographes voyageurs (non domiciliés à Nice) restent importantes, avec celles de Joseph Lévy, Etienne Neurdein, Alphonse Davanne, Francis Frith ou Alberto Noack.

Globalement, il y a une certaine continuité, avec la présence de photographes implantés à Nice dès les années 1850 (comme Pierre Ferret, Joseph Silli et Antoine Rossi) et surtout depuis les années 1860 (comme Pierre Puget, Jean Walburg de Bray, Eugène Degand, Jean Vaglio, Pierre Constant Michel, Hugo Bannicke, Wilhelm Bienmüller, Jean Baptiste Poullan, Francesco Maria Chiapella ou Numa Blanc Père).

Certains d'entre eux travaillent d'ailleurs avec leur fils (Ferret, Numa Blanc). Très peu d'ateliers sont cependant tenus par des natifs de Nice (Jean Baptiste Poullan, Honoré Bonnet, Aristide Montel, Esprit Guarnero).

Il y a un fort renouvellement de photographes, avec des Français, Polonais, Allemands, Italiens, Suisses, comme Joseph Radiguet, Eugène Disdéri, Stanislas Julien Walery, Wilhelm Höffert, Jacques Mazzocca, Joseph Ambrosetti, Charles Zacher...

Les listes alphabétiques ci-dessous, élaborées d'après la biographie de chacun des photographes, permettent de redonner une vision d'ensemble, en remplacement de celles, incomplètes, des annuaires. Elles resteront cependant à actualiser en fonction de nouvelles découvertes.



LES ATELIERS


1870 (27 ateliers) : Aleo - Bannicke - Bienmüller - Blanc d'Aubigny (?) - Chiapella - De Bray - Degand - Delahaye G. - Dubreuil - Ferret (Père) - Guigoni - Lejeune (seul) - Messy (Père) - Michel P.C. - Montel - Moosbrugger (avec pour gérant Chardonnet) - Nègre - Numa Blanc - Pacelli - Poullan (gérant de l'atelier Lemière) - Puget - Raphaelli - Rossi Ant. - Silli - Thierry de Ville d'Avray - Trajan (seul) - Vaglio.

1871 (24 ateliers) : Aleo - Bannicke - Bienmüller - Blanc d’Aubigny & Cie (Bonnet ?) - Chiapella - De Bray - Degand - Delahaye G. - Dubreuil - Ferret (Père) - Guigoni - Lejeune (seul) - Michel P.C. - Montel - Moosbrugger (avec pour gérant Chardonnet) - Numa Blanc Père et Fils - Poullan (gérant de l'atelier Lemière) - Puget M. - Rosselli - Rossi Ant. - Silli - Thierry de Ville d'Avray - Trajan (seul) - Vaglio.

1872 (24 ateliers) : Bannicke - Bienmüller - Blanc d’Aubigny & Bonnet - Chardonnet - Chiapella - De Bray - Degand - Delahaye G. - Dubreuil - Ferret (Père) - Guigoni - Lejeune (seul)  - Michel P.C. - Montel - Numa Blanc Père et Fils - Poullan (gérant de l'atelier Lemière) – Puget M. puis Puget Mme - Rosselli - Rossi Ant. - Schier - Silli - Thierry de Ville d'Avray - Trajan - Vaglio.

1873 (25 ateliers) : Bannicke - Bienmüller - Blanc d’Aubigny & Bonnet - Boutet A. - Chardonnet - Chiapella - De Bray - Degand - Delahaye G. - Dubreuil - Ferret (Père) - Guigoni - Lejeune (seul)  - Michel P.C. - Montel - Numa Blanc Père et Fils - Poullan (gérant de l'atelier Lemière) – Puget Mme - Rosselli - Rossi Ant. - Schier - Silli - Thierry de Ville d'Avray - Trajan - Vaglio.

1874 (26 ateliers) : Bannicke - Bienmüller - Blanc d’Aubigny & Bonnet - Boutet A. - Chardonnet - Chiapella - De Bray - Degand - Delahaye G. - Dubreuil - Ferret (Père) - Guigoni - Lejeune (seul)  - Mazzocca - Michel P.C. - Montel - Mouë - Numa Blanc Père et Fils - Poullan (gérant de l'atelier Lemière) - Puget Mme - Rosselli - Rossi Ant. - Silli - Thierry de Ville d'Avray - Trajan - Vaglio.

1875 (24 ateliers) : Ambrosetti - Bannicke - Bienmüller - Blanc d’Aubigny & Bonnet - Boutet A. (puis Boutet & Radiguet) - Chardonnet - Chiapella - De Bray - Degand – Delahaye Ch. - Delahaye G. - De Roux - Ferret (Père) puis Ferret (Fils) - Höffert - Mazzocca - Métenier - Michel P.C. - Montel - Numa Blanc Père et Fils - Puget Mme - Rosselli - Rossi Ant. - Silli - Thierry de Ville d'Avray.

1876 (20 ateliers) : Ambrosetti - Bannicke - Bienmüller - Bonnet - Boutet A. & Radiguet - Chardonnet - Chiapella - De Bray (avec comme gérant Gilly ?) - Degand - Delahaye Ch. - Delahaye G. - De Roux - Ferret Fils & Anfossi - Höffert - Mazzocca - Métenier - Montel - Numa Blanc Père et Fils - Silli - Thierry de Ville d'Avray.

1877 (22 ateliers) : Ambrosetti - Bannicke - Bienmüller - Bonnet - Boutet A. & Radiguet - Castellani - Chardonnet - Chiapella - De Bray (avec comme gérant Gilly ?) - Degand - Delahaye Ch. - Delahaye G. - De Roux - Ferret Fils & Anfossi – Guarnero Esp. - Höffert - Mazzocca - Métenier - Montel - Numa Blanc Père et Fils - Silli - Thierry de Ville d'Avray.

1878 (23 ateliers) : Ambrosetti - Bannicke – Bienmüller M. puis Mme - Bonnet - Boutet A. & Radiguet - Castellani - Chiapella - De Bray (avec comme gérant Gilly ?) - Degand - Delahaye Ch. - Delahaye G. - De Roux – Echtler & Grainer - Ferret Fils & Anfossi – Guarnero Esp. - Höffert - Mazzocca - Métenier - Montel - Numa Blanc Fils & Disdéri puis Disdéri seul – Payan - Silli - Zacher.

1879 (22 ateliers) : Ambrosetti - Bannicke – Bienmüller Mme - Bonnet - Boutet A. & Radiguet - Castellani - Chiapella - De Bray (avec comme gérant Gilly ?) - Degand - De Roux - Echtler & Grainer - Ferret Fils & Anfossi – Guarnero Esp. puis Guarnero & Radiguet - Höffert – Magalon - Mazzocca - Métenier - Montel - Numa Blanc Père et Fils - Silli – Zacher - Walery.

1880 (22 ateliers) : Ambrosetti - Bannicke - Bienmüller Mme - Bonnet - Castellani - Chiapella - Disdéri - De Bray (avec comme gérant Gilly ?) - Degand - De Roux - Echtler & Grainer - Ferret Fils & Anfossi - Höffert (avec pour gérant Merle) - Guarnero & Radiguet - Magalon - Mazzocca - Métenier - Montel - Novaro - Payan - Silli - Walery.

 

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dimanche 7 avril 2024

1338-ANCIENS HÔTELS DE NICE (1775-1815)

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 08/04/2024


ANCIENS HÔTELS DE NICE (1775-1815)



INTRODUCTION


Il est très difficile d'établir une liste détaillée des établissements hôteliers présents à Nice entre la fin du XVIII° siècle et le début du XIX° siècle car ces derniers ne sont cités que par un petit nombre de documents conservés et accessibles (Guides de voyage, Journaux de voyage, articles de journaux, plans, recensements...). 

Les Guides de voyage ne citent le plus souvent que de un à trois établissements, les plus renommés, sans précision d'adresse ou de nom de maître d'hôtel. Ainsi, certains établissements se retrouvent-ils peu cités et d'autres restent inconnus. 

Les documents ne permettent pas d'attribuer une date précise d'ouverture aux établissements et seule la date du document le plus ancien connu les mentionnant peut être retenue. Ils ne permettent pas non plus de connaître la durée d'existence de certains établissements et leurs changements d'adresse éventuels.

Le peu de connaissances acquises ne doit pas empêcher d'en dresser l'état des lieux, notamment à la suite d'Alain Bottaro et de Julie Reynes (Note 1). 

Il est à noter que les termes "hôtel" et "auberge" sont indistinctement employés à l'époque.



ÉTABLISSEMENTS CITÉS DANS LES ANNÉES 1775-1790 


- Auberge à/de la POSTE : vers 1775-jusque vers 1824, quartier de la ville neuve.

- Auberge le DAUPHIN : vers 1782-jusque vers 1852, adresse ?

- Hôtel d'/de YORK/YORCK : vers 1787-jusqu'en 1858, place Saint-Dominique (dite aussi place Impériale sous l'Empire). Maître d'hôtel : L. ESPINELY dès la fin des années 1820 puis J. REYNARD/Regnard/Raynard dès le milieu des années 1840.

- Hôtel des QUATRE(-)NATIONS : vers 1786-jusque vers 1834, quartier de la ville neuve, près la porte de France, rue du Pont-Neuf : MOLIN, maître d'hôtel (vers 1792/1800) puis Jacques Marie MATHERON (vers 1815).

- Hôtel des TROIS COURONNES : vers 1786-jusqu'à ? Au Port, près la Colline du Château, face au môle extérieur.


Il est à noter que les quatre premiers établissements ci-dessus sont attestés au-delà de l'année 1815 qui limite cette étude.



NOUVEAUX ÉTABLISSEMENTS DES ANNÉES 1790-1800 


- Hôtel de L'ISLE de la Ste VIERGE DE LORETTE : vers 1792 et 1800-jusqu'à ? tenu par Jean-Paul Orengo. Quartier de la ville neuve ?

- Hôtel V. BOTIER : vers 1792/1800-jusqu'à ? Rue Pairolière, près le Puits.

- Hôtel François GRANIER : vers 1792/1800-jusqu'à ? Hors la porte Marine, n° 4.

- Hôtel du CHAPEAU ROUGE : vers 1792/1800- jusqu'à ? Faubourg Saint-Jean-Baptiste, place du Collège, près le Pont-Vieux. Tenu par P. VACQUIER.

- Auberge du CHEVAL(-)BLANC : vers 1792/1800 dont 1798 puis 1804- jusqu'en ? Faubourg Saint-Jean-Baptiste, près le Pont-Vieux et le Collège. Tenu par BAILON.

- Auberge de J. IMBERT : vers 1792/1800- jusqu'à ? Adresse ?

- Auberge du CANON D'OR : vers 1800-jusqu'à ? Faubourg Saint-Jean-Baptiste.


La plupart des établissements listés ci-dessus ne sont plus cités par la suite. L'Hôtel du Chapeau Rouge et l'Auberge du Cheval Blanc sont cependant à nouveau cités, à la même adresse, dans les années 1850.



NOUVEAUX ÉTABLISSEMENTS DES ANNÉES 1800-1815 


- Hôtel des ÉTRANGERS : vers 1801-1894 ; tenu dans les années 1810 par un SuisseFerdinand Laurent STIRE/Styre puis son épouse et dès le début des années 1850, par Jean SCHMITZ puis son épouse, rue du Pont-Neuf.

- Hôtel ou PENSION ANGLAISE : vers 1815-1859 ; Première adresse : Faubourg de la Croix-de-Marbre, Maison Goiran : vers 1815-jusqu'à 1837 ; maître d'hôtel, Ferdinand Frédéric GUARDUCCI pour les deux adresses ; Deuxième adresse : place du Jardin des Plantes : de 1837-jusqu'à 1859. 

- Hôtel IMPERIAL : vers 1812-1814 ; adresse ?

- Hôtel de Giovanni Andrea GAMON, 52 ans, "maître d'hôtel", propriétaire, né au "Puis" (sic), avec trois employés, un domestique, un cuisinier et un serveur : vers 1815-jusqu'à ? Adresse ?

- Auberge de Giovanni Battista GARIN, 40 ans, "obergista" (né en Piémont), avec sa femme et un serviteur : vers 1815-jusqu'à ?

- Auberge de Maria GAL, 40 ans, "obergista, locandiere", avec une servante : vers 1815-jusqu'à ?

- Auberge de Giovanni OVERGNIANO, 68 ans (né à Nice), "locandiere", propriétaire du mobilier, avec sa femme et deux serviteurs : vers 1815-jusqu'à ? Faubourg Inférieur.

- Auberge de Michellis AUDOLI, 42 ans (né à Nice), "locandiere", propriétaire du mobilier, avec sa femme : vers 1815-jusqu'à ? Faubourg Inférieur.

Auberge d'Antonio GAMATA, 40 ans (né à Grasse), "locandiere", avec sa femme : vers 1815-jusqu'à ? Faubourg Supérieur.

Auberge d'Antonio DROGO, 45 ans (né à Nice), "locandiere", propriétaire, avec sa femme : vers 1815-jusqu'à ? Faubourg Supérieur.


Les deux premiers établissements listés ci-dessus ont perduré au-delà de l'année 1815 qui limite cette étude. L'Hôtel des Etrangers est le seul établissement niçois a avoir perduré près d'une centaine d'années.

Certaines des personnes listées ci-dessus tiennent peut-être des établissements dont l'enseigne est citée dans les années 1775-1800.



Note 1 - Voir notamment : 

- Alain Bottaro, "1787-1860 - Le Temps des Pionniers", in, Hôtels & Palaces - Nice, Une Histoire de l'Hôtellerie de 1780 à nos jours, ouvrage collectif, Nice, Edition Gilletta, 2019, pp 11-36 (Conférence en ligne, ici) ; 

- Julie Reynes, Site de la Mission Nice Patrimoine Mondial - L'essor de l'hôtellerie niçoise de 1760 à 1960ici.




lundi 1 avril 2024

1337-NICE, L'ANCIEN HÔTEL DES QUATRE-NATIONS

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS



DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 02/04/2024



LES HÔTELS À NICE AVANT 1860


Près d'une cinquantaine de noms d'hôtels sont connus dans la ville de Nice entre 1770 (env. 18.000 hab.) et 1860 (env. 45.000 hab.). Les documents textuels les concernant restent cependant peu nombreux jusqu'aux années 1830 (récits et guides de voyage, articles et publicités dans les journaux et les ouvrages). 

Certains hôtels semblent n'avoir existé que quelques années mais d'autres ont manifestement perduré pendant plusieurs décennies. Parfois seuls les noms des établissements sont cités, laissant dans l'ombre l'adresse, les noms du propriétaire et du maître d'hôtel, le nombre de chambres, les commodités, la table d'hôte, les tarifs, la clientèle et la présence ou non d'une salle de bal ou de concert, d'une étable, d'une remise ou d'un jardin. 

Les façades de ces hôtels, en dehors de celles de quelques établissements réputés et situés dans des lieux dégagés (bord de mer, rives du Paillon, colline de Carabacel), restent peu reproduites par la gravure puis la photographie, et leurs intérieurs demeurent inconnus (décoration, mobilier).

Généralement, le maître d'hôtel investit et aménage un immeuble déjà édifié dont il devient le locataire. S'il est parfois à l'origine du projet de construction, il en est plus rarement le propriétaire. Dans les annuaires, le nom de l'hôtel peut ainsi être accosté de celui du propriétaire.

L'hôtel peut d'ailleurs occuper une ou plusieurs maisons appartenant ou non au même propriétaire. Inversement, il peut se cantonner à un ou plusieurs niveaux d'un seul bâtiment ; dans ce dernier cas, la maison peut être partagée entre des copropriétaires, des appartements loués à la saison ou à l'année voire, au milieu du XIX° siècle, avec des magasins au rez-de-chaussée et même des locaux loués à un deuxième hôtel.

Retracer l'histoire d'un hôtel pose d'emblée une question de méthode, l'axe choisi pouvant être :

- un emplacement géographique (parcelles), avec les bâtiments et les noms d'hôtels qui s'y sont succédés (construction et remaniements, voire démolition et reconstruction),

- un nom d'hôtel, avec les maîtres d'hôtels successifs et les adresses renouvelées puis la réutilisation du même nom d'enseigne, souvent sans lien avec les personnes ni les adresses précédentes,

- un nom de maître d'hôtel, avec les établissements qu'il a tenus successivement ou parallèlement au cours de sa vie, que ce soit au sein d'une même ville ou bien de plusieurs villes et pays.

Cet article va traiter de l'Hôtel des Quatre-Nations. Peu de renseignements ont pu être recueillis, alors que cet hôtel était l'un des établissements les plus anciens et renommés de la ville de Nice (Note 1).

Son enseigne évoque probablement l'Hôtel parisien des Quatre-Nations, qui l'a lui-même empruntée au Collège des Quatre-Nations du XVII° siècle (étudiants universitaires de différentes provinces). 

De nombreux hôtels du même nom existent en France, en Italie, en Espagne, en Russie... Citons notamment ceux de Barcelone, Florence, Gênes, Chambéry, Aix-en-Provence et Lyon au début du XIX° siècle (dont certains plus anciens) puis ceux d'Ajaccio, Marseille et Menton au milieu du XIX° siècle.



NICE, L'HÔTEL DES QUATRE-NATIONS


Les années 1780-1800

La date précise de l'ouverture de l'Auberge ou Hôtel des Quatre-Nations reste inconnue. Les premières mentions de l'hôtel se trouvent dans les journaux de voyage de deux Anglais, rédigés dans les années 1780.

Le premier récit, de James Edward Smith, est daté du 16 décembre 1786 : 

"A Nice, nous avons trouvé l'Hôtel des quatre nations, une auberge convenable et raisonnable ; mais nous avons été rapidement dégoûtés par les flatteries grossières que l'on fait ici aux étrangers, et aux Anglais en particulier. 

Tout le quartier a l'air d'une station balnéaire anglaise. La ville est très animée et enrichie par l'afflux d'étrangers qui y viennent pour profiter du climat en hiver, et un grand nombre de personnes y sont accueillies" (Note 2).

Le deuxième récit, d'Arthur Young, est daté pour sa part du 16 septembre 1789 : 

"L'approche de Nice annonce une ville florissante ; les bâtimens neufs y sont nombreux, preuve infaillible de prospérité. Je passe devant plusieurs jardins remplis d'orangers. 

J'arrive à tems pour dîner à table d'hôte, à "l'hôtel des Quatre-Nations", et je fais marché avec le maître de l'auberge. Nous tombons d'accord de cinq livres piémontaises, environ six livres de France, pour un appartement assez bon, et pour dîner et souper. 

Me voici donc au milieu d'un autre peuple, qui a un langage, un gouvernement et un pays différens de celui que je viens de quitter ; moment de la vie toujours intéressant, parce que tous les ressorts de la curiosité et de l'attention sont tendus. Il se trouve plusieurs Français et beaucoup d'Italiens à la table d'hôte, on n'y parle que de la révolution française : les Français pour, et les Italiens contre ; mais ces derniers l'emportent par leurs raisonnemens" (Note 2). 

En novembre 1795, le lieutenant autrichien Ellrich est capturé par les soldats de la République française, lors d'une escarmouche aux environs d'Albenga en Ligurie : "il se mit en route vers la France, en compagnie de quelques-uns de ses compatriotes prisonniers. A Nice, il en retrouva d'autres. Logés dans l'Hôtel des Quatre Nations, ils étaient au total quarante autrichiens. En ville, on assurait qu'il y en avait six mille" (Note 3).

Le nom du maître d'hôtel et l'adresse de l'établissement sont exceptionnellement précisés dans des documents de la période révolutionnaire, "Molin : Hôtel des Quatre-Nations, près la porte de France" (Note 4).

L'établissement est donc situé sur la rive gauche du Paillon, à l'ouest de la ville médiévale, au cœur de la ville neuve bâtie au milieu du XVIII° siècle. 


Les années 1800-1830

Dans son étude des premiers hôtels niçois, Alain Bottaro a relevé (en 2019) dans le recensement de la ville de Nice de 1815, le nom de Marius Matheron, originaire d'Aix, tenant l'Hôtel des Quatre Nations (Note 1). 

Il est probable qu'il s'agisse de Jacques Marie Matheron, né vers 1790 à Aix-en-Provence, fils d'Elizars Firmin Matheron (né en 1757 à Puimichel, Alpes-de-Hautes-Provence) et d'Elisabeth Roche, qui se sont mariés à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), le 8 novembre 1780 (Note 5). 

C'est à partir de 1817 que les nouvelles éditions du Guide, Itinéraire d'Italie, commencent à citer l'établissement niçois : "Auberges : le Dauphin ; les Quatre Nations" (Note 6).

Le plus souvent, l'établissement est seulement nommé dans les Guides de voyageurs, sans aucun commentaire, parmi les deux à cinq auberges principales de la ville  (Note 7).

La précision de son adresse reste rare et limitée aux documents niçois. Ainsi, Rosalinde Rancher dans son Guide des Etrangers à Nice de 1826 nomme-t-il :

"L'hôtel d'York sur la place de saint Dominique ; l'hôtel des Etrangers et l'hôtel des quatre nations, rue du pont-neuf. La pension anglaise, maison Goiran au faubourg de la croix de marbre". 

Il précise ensuite : "La rue de pont-neuf [parfois appelée rue des Etrangers] (...) conduit à la place de saint Dominique. On y remarque d'un côté [au sud] la caserne du corps des Carabiniers Royaux, et l'auberge des quatre nations [plus à l'ouest], et de l'autre côté [au nord] l'hôtel des étrangers" (Note 8).

L'auberge est proche de la place Charles-Albert et de l'entrée du nouveau Pont St-Charles ou Pont-Neuf.


Les années 1830-1850

En 1834, Paul Emile Barberi dans son Album ou Souvenir de la Ville de Nice maritime et de ses environs (Nice, Bibliothèque municipale de Cessole), écrit :

"Les hôtels qui sont le plus en réputation sont ceux des Etrangers, d'York, des Quatre-Nations [sur la rive gauche du Paillon], et la Pension Anglaise [sur la rive droite, faubourg de la Croix-de-Marbre]"

Ces hôtels, précédemment cités par Rosalinde Rancher, sont les seuls que l'auteur situe d'ailleurs sur le plan de la ville joint à son ouvrage (Image 1 ci-dessous). 

L'Hôtel des Quatre-Nations y est représenté à l'angle des rues du Pont-neuf et de l’Hôpital de St-Roch (angle actuel de la rue Alexandre Mari, n° 5, et de la rue de l'Hôtel-de-Ville, avec, au rez-de-chaussée, la Papeterie Rontani). 


1-  Plan de la Ville de Nice (Maritime), détail, 1834,
 dessiné et lithographié par Paul Emile Barberi (1775-1847), 
d'après les originaux du cadastre de L. Escoffier, Ingénieur en Chef, 
Imprimerie lithographie de Villain, Nice, 1834,
Nice, Bibliothèque Municipale de Cessole.

Des numéros identifient ici les trois hôtels cités de la rive gauche,
dans la ville neuve, avec du sud au nord :
43 : Hôtel des Quatre Nations (rue du Pont Neuf) [carré rouge] ;
42 : Hôtel des Etrangers (rue du Pont Neuf, face au précédent) [point rouge] ;
36 : Hôtel d'Yorck (sic) et Poste aux Chevaux (place St. Dominique) [point rouge].



Après le milieu des années 1830, l'Hôtel des Quatre-Nations devient irrégulièrement cité. Contrairement à d'autres hôtels niçois (comme l'Hôtel d'York), il ne semble pas diffuser de publicités dans les journaux.

Il reste absent des Guides Murray et Bradshaw mais perdure dans d'autres Guides jusqu'en 1854 (Note 9), avant de disparaître définitivement des documents

Si l'on considère uniquement les documents niçois (Guides, Annuaires, Plans, Journaux), l'établissement n'est plus jamais cité après 1834 (Note 10), ce qui rend invraisemblable sa présence dans des Guides édités près de deux décennies plus tard.

À quelle date l'Hôtel des Quatre-Nations a-t-il fermé ses portes, au milieu des années 1830, 1840 ou 1850 ? 

Aucun nouvel hôtel n'est cité à son ancien emplacement, que ce soit à la fin des années 1830 ou au début des années 1840. Seul, l'Hôtel d'Italie tenu par Etienne Rocca, apparaît dans l'Indicateur niçois pour 1845, à une adresse qui pourrait correspondre : "rue du Pont-neuf, près la Poste aux Lettres" [située rue de l'Hôpital] (Note 11). 



ÉPILOGUE


La recherche n'a pas permis d'apporter de réponses précises aux questions qui concernent l'Hôtel ou Auberge des Quatre-Nations, que ce soit au sujet de sa date d'ouverture (au plus tard en 1786) ou de sa date de fermeture (milieu des années 1830 ?).

Cependant, l'établissement a perduré au moins cinq décennies à un même emplacement. Le récit de 1786 le présente comme "une auberge convenable et raisonnable", celui de 1789 cite "un appartement assez bon". Il semble donc que l'hôtel soit un établissement de milieu de gamme pour les voyageurs de toutes nationalités à la fin du XVIII° siècle mais l'absence de textes de la première moitié du XIX° siècle, et notamment de publicités, ne permet pas de connaître l'évolution de cet établissement et de ses commodités.

Son nom a d'ailleurs été parfois omis au profit de celui d'hôtels plus réputés ou plus luxueux (Hôtel d'York, Hôtel des Etrangers, Hôtel le Dauphin). Il n'apparaît dans les Guides de voyageurs qu'à partir de la fin des années 1810, et jamais en première position. 



NOTES


- Note 1 : Sur l'Hôtel des Quatre-Nations de Nice, voir : Alain Bottaro, "1787-1860 - Le Temps des Pionniers", in, Hôtels & Palaces - Nice, Une Histoire de l'Hôtellerie de 1780 à nos jours, ouvrage collectif, Nice, Edition Gilletta, 2019, pp 11-36, cf. p 20 et p 27 (Conférence en ligne, ici) ; Julie Reynes, Site de la Mission Nice Patrimoine Mondial - L'essor de l'hôtellerie niçoise de 1760 à 1960, ici.

- Note 2 : James Edward Smith, A Sketch of a tour on the continuent in the years 1786 and 1787, publié d'abord dans The Monthly Review, 1793 p 163 puis imprimé à part à Londres, en 1794 p 200 et en 1807 p 212 (Google Books ; traduction du texte anglais). Arthur Young, version française, Voyage en Italie pendant l'année 1789, Paris, 1796, p 29 ; version anglaise, "Travels during the years 1787, 1788 and 1789", in, John Pinkerton, A General Collecte of the best and Most Interesting Voyages and Travels in all Parts of the World, vol. 4, London, 1809, p 231 ; 

- Note 3 : G. Lenotre, La Révolution française, Paris, Grasset, 1934 (2010) (Google Books).

- Note 4 : Joseph Comblet, La Révolution dans le Comté de Nice et la Principauté de Monaco, 1792-1800, éditions de 1911 puis 1925 p 12 (Google Books).

- Note 5 : Aucune autre trace de Jacques Marie Matheron n'a été trouvée à Nice en dehors de  la célébration de son mariage, à 70 ans, à la cathédrale Sainte-Réparate, le 24 mars 1860, avec Marie Josèphe Lautard, 29 ans (née vers 1831 à Puget-Théniers, Alpes-Maritimes).

- Note 6 :  Itinéraire d'Italie, chez P. et J. Vallardi, Milan, 1817, p 146 ; 1819, p 116 ; 1822, p 177... (Google Books).

- Note 7 : Jacques Barzilay, Dictionnaire géographique et descriptif de l'Italie, Paris, 1823 p 502 ; Marianna Starke, Information and Directions for Travellers on the Continent, 5éme édition, Londres, 1824, p 106 ; Jacques Barzilay, Guide de Voyageur en Italie, 1825, p 68 ; Richard, Guide du Voyageur en Italie, Paris, 1826, p 125 ; Richard/Audin, Guide du Voyageur en Italie, Paris, 1826 p 125 ; Aristide Michel Perrot, Nouvel Itinéraire portatif d'Italie, Paris, Langlois & Fils, 1827, p 119 ; Itinéraire classique de l'Italie, Paris, Langlois, 1828, p 162 ; Richard/Audin, Guide classique du Voyageur en Europe, 1829 p 425 ; Nouveau Guide du Voyageur en Italie, Milan, Epimaque et Pascal Artaria, 1829, p 21 (Google Books).

 - Note 8 : Rosalinde Rancher, Guide des Etrangers à Nice, Nice, chez la Société Typographique, 1826, 1827 et 1830, pp 68-69 (1827, Google Books).

- Note 9 : Richard, Guide du Voyageur en Europe, 1834 p 465 ; Nouveau Guide du Voyageur en Italie, Ferdinando Artaria, 1836, p 51 ; Antoine Claude Valery, L'Italie Confortable : Manuel du Touriste, 1840 et 1841 p 274, 1842 p 262 et Voyages historiques, littéraires et artistiques en Italie, Bruxelles, 1842, 1844 et 1845 p 587 ; Joseph Vallardi, Itinéraires d'Italie, Milan, Chez Pierre et Joseph Vallardi Editeurs, 1844 p 35 ; Richard, 1847 p 103 ; Antoine Claude Valery, Voyages en Italie, 1847 p 587 ; Audin, Guide du Voyageur en France, 1849, p 589 ; Audin, Guide du Voyageur en Italie,1850, p 103 ; Ernst Förster/Foerster, Manuel du Voyageur en Italie, Munich, Librairie Cotta, 1850 p 340 ; Richard, Guide du voyageur en France et en Belgique, 23ème édition, Paris, Librairie L. Maison (successeur Audin), 1851, p 616 ; Nouveau Guide du Voyageur en Italie, Paris, Maison, 1852 p 82 ; Guide du Voyageur en Italie, 1853 p 67 ; Richard, Guide du Voyageur en Europe, 1854, p 533 (Google Books).

- Note 10 : L'Hôtel des Quatre-Nations n'est pas cité dans la liste des hôtels des documents niçois suivants : Augustin Bricogne, Le Conducteur des Etrangers dans l’intérieur de Nice et dans ses environs, Nice, Imprimerie de Suchet fils, 1839, pp 90-91 (Nice, Bibliothèque municipale de Cessole) ; Antoine Risso, Nouveau Guide des Etrangers à Nice ou Nouveau Guide du Voyageur dans Nice, Nice, Société Typographique, 1844 p 75 ; dans L'Indicateur Niçois pour 1845, 1846, 1847, 1848 ; dans les listes d'hôtels publiées dans L'Avenir de Nice de 1852 et des années suivantes (Nice, Archives Départementales des Alpes-Maritimes) ; sur les plans de la ville de Nice datés de 1855 (Collection privée) et 1856 (Paris, BnF, Gallica) ; dans Pierre Cauvin, Guide du Commerce - Indicateur niçois suivi du Cicerone de l'Etranger, Nice, Imprimerie Société Typographique, 1855, p 98 (Google Books) ; dans Millie Bischoff, Guide des Etrangers à Nice 1858-59, Office Central des Etrangers, Nice, Imprimerie Canis Frères, octobre 1858 pp 55-56 mais également Indicateur Commercial pp 36-37, 65, et Annonces en fin d'ouvrage (Nice, Archives Départementales des Alpes-Maritimes).

- Note 11 : L'Hôtel d'Italie est ensuite cité "rue Ste Réparate, n. 5" (L'Indicateur niçois pour 1846) puis "rue S. François-de-Paule" (L'Indicateur niçois pour 1847 et 1848) (Nice, Archives Départementales des Alpes-Maritimes).