jeudi 26 octobre 2023

1318-NICE, LES VUES ANCIENNES DE LA "COLLECTION L.L. PARIS"


SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 22/01/2024


Image 1- "25. Nice. Le Port.", "Collection L.L. Paris""Méditerranée"vers 1873,
vue sud-ouest/nord-est prise en contrebas du quai Lunel (actuel quai Amiral Infernet),
 épreuves stéréoscopiques sur papier contrecollées sur carton de 8,7x17,5 cm
Vienne, Albertina Museum, Foto GLV2000_16830.


VOIR LA PREMIÈRE PARTIE DE CET ARTICLE



INTRODUCTION


Cet article concerne essentiellement l'étude des stéréoscopies sur papier de la "Collection L.L. Paris", consacrées à la ville de Nice. 

Il fait suite à un premier article (lien ci-dessus) concernant les épreuves positives sur verre albuminé, stéréoscopies et vues pour lanterne magique, de "Ferrier Père, Fils & Soulier" puis de "M. Léon & J. Lévy", "J. Lévy & Cie" et "Lévy Et Ses fils".

Deux questions préalables sont nécessaires à l'étude de la "Collection L.L." : de quand date le dépôt de cette marque et quels noms recouvre-t-elle ?

Beaucoup d'études restent très ambiguës sur la date de création de la marque "L.L", laissant sous-entendre que cette dernière ait pu exister dès les années 1860, lors de l'association Léon & Lévy. 

Cependant, Michel Mégnin, dès le Dictionnaire des orientalistes de langue française (2001-2012) (ici) situe bien cette date en "1901" (ce qui est confirmé par les textes de l'époque). Cela implique que tous les supports qui la portent datent au plus tôt des premières années du XX° siècle, même si les prises de vue qu'ils diffusent sont antérieures.

Quant aux noms que les initiales "L.L." recouvrent, tout le monde semble s'accorder sur "Léon & Lévy" mais est-ce bien le cas ? 

Ce "L" de "Léon" serait-il un hommage à son ancien associé et beau-père ou bien à son épouse ? C'est difficile à croire car au retrait de Moyse Léon en 1874, Isaac Lévy opte pour "J. Lévy & Cie" puis "Lévy Et Ses fils". Pourquoi revenir près de trente ans plus tard à "Léon & Lévy" ? 

Ne serait-ce pas plutôt "Lévy & Lévy" ? Les documents des premières années du XX° siècle citent "L.L. (Lévy et ses fils)" (L'Homme Préhistorique, 1er septembre 1905 p 287, Gallica) ou "Lévy & ses fils, Marque L.L., Marque I.N.P. [Imprimerie Nouvelle Photographique]" (Le Tarif des droits d'octroi de Paris, T II, 1907 p 1254, rthcards.co.uk).


Image 2- "19, Nice, le quai du Midi", "Collection L.L. Paris""Vues de France"vers 1873,
vue ouest-est prise depuis le Pont des Anges vers le quai du Midi (actuel quai des Etats-Unis),
 épreuves stéréoscopiques sur papier contrecollées sur carton de 8,7x17,5 cm
Vienne, Albertina Museum, Foto GLV2000_16828.



COLLECTION L. L. : VUES STÉRÉOSCOPIQUES SUR PAPIER


Inventaire

La recherche s'est d'abord axée sur l'inventaire des vues de Nice de la "Collection L.L.". Ce dernier, certes non exhaustif, est un moyen d'étudier la Collection toute entière au travers du seul prisme niçois. Si certains collectionneurs veulent m'aider à compléter la liste ci-dessous, merci de m'adresser un message à : patin.camus@gmail.com. 

Les vues répertoriées sont pour la plupart conservées au Musée Albertina de Vienne (Autriche) (ici).

Les vues stéréoscopiques niçoises sont formées de deux tirages de format presque carré aux angles supérieurs arrondis, contrecollés sur un carton de couleur pourvu d'un numéro et d'un titre (sous l'une des vues) et de l'inscription "COLLECTION L.L. PARIS", sur l'un des côtés verticaux et le nom de la série, sur l'autre. De plus rares cartons ne comportent cependant ni le nom de l'éditeur ni celui de la série mais uniquement le titre de la vue, lui-même dépourvu de numéro.

Les cartons des vues connues sont le plus souvent de couleur jaune. C'est d'ailleurs une tradition de la Maison Lévy. Ses cartons de l'Exposition Universelle de 1867 à Paris, au fond jaune pâle (mais également jaune orangé ou orange), en témoignent : chaque carton de cette exposition porte l'inscription, "Photographié par M. Léon & J. Lévy" mais le haut des deux tirages est cependant découpé en forme d'arc plein cintre. La série de l'Exposition Universelle de 1867 a été rééditée au début du XX° siècle sous la marque "L.L.", avec la même configuration que les vues niçoises.

Il est donc probable que des cartons présentant des vues de Nice aient existé, signés "M. Léon & J. Lévy" puis "Lévy & Cie" dès les années 1860 et 1870. Etrangement, aucun d'eux n'est connu mais cela peut être dû aux hasards de la conservation, les vues des Collections privées restant, de plus, peu accessibles.

Les séries de vues stéréoscopiques comprenant des vues de Nice sont : 

- "VUES DE FRANCE" - la série sur carton de couleur jaune pâle comporte au moins 5 vues niçoises connues dont les numéros s'échelonnent entre le n° 16 et le n° 31 (ce qui laisse présumer une série d'au moins 16 vues) :

"16, Nice, quai Masséna" [avec un homme posant - épreuves stéréoscopiques sur papier, Vienne, Albertina Museum] (Image 3) ;

"19, Nice, le quai du Midi - - - Nice" [épreuves stéréoscopiques sur papier, Vienne, Albertina Museum] (Image 2) ;

"22, - NICE, VUE DE LA BAIE DES ANGES." [Collection en ligne La Stéréothèque] ;

"24, - NICE, VUE DE LA RESERVE." [Collection privée] ;

"26, - NICE, PONT DES ANGES ET BOULEVART DU MIDI." [Collection personnelle] ;

"31, - NICE, QUAI MASSENA ET LE PAILLON". [vue proche de la vue 16 de la même série mais avec deux personnages (femmes ?) posant - Collection personnelle] ;

"Sans titre" (Nice, Promenade des Anglais) [avec un homme barbu assis sur une chaise au premier plan, à l'extrémité orientale de la Promenade, et quatre hommes en arrière sur la chaussée - Collection privée].


- "FRANCE" - la série est sur carton à fond rouge et affiche "Collection L.L." sans mentionner "Paris" ; une seule vue de Nice est connue à ce jour : 

"1, Nice l'Entrée du Port" [vue est-ouest prise depuis le col de Villefranche, entre les oliviers, avec un homme assis sur le côté gauche ; Collection privée].

- "MEDITERRANÉE" - la série, qui montre notamment des vues de Monaco, Menton, Antibes et Cannes, comporte 8 vues niçoises connues dont les numéros s'échelonnent entre le n° 8 et le n° 26 (ce qui laisse présumer une série d'au moins 19 vues) ; trois vues différentes, dont deux représentant le même site, affichent cependant le n° 25 :

"8 Nice, vue générale prise de Montboron" [épreuves stéréoscopiques sur papier, Vienne, Albertina Museum] ;

"18, - NICE. VUE PANORAMIQUE DU PORT ET DE LA VILLE." [épreuves stéréoscopiques sur papier, Vienne, Albertina Museum] ;

"21 Nice, vue du port" [épreuves stéréoscopiques sur papier, Vienne, Albertina Museum] ;

"22 Nice. le château Smith" [épreuves stéréoscopiques transparentes sur papier et colorisées au verso, Collection privée] :

"25, - NICE. LE PORT." [épreuves stéréoscopiques sur papier, Vienne, Albertina Museum] (Image 1) ;

"25 Nice, vue prise du château - - - Nice" [vue de Carabacel - épreuves stéréoscopiques sur papier, Vienne, Albertina Museum] (Image 5) ;

"25 Nice, vue prise du château" [vue de la Baie des Anges - épreuves stéréoscopiques sur papier, Vienne, Albertina Museum] ;

"26 Nice, la vallée prise du château" [vue de Carabacel - épreuves stéréoscopiques sur papier, Vienne, Albertina Museum] (Image 4).


Les titres présentent des variantes : numéro suivi ou non d'une virgule ou d'un point ; titre entièrement composé de majuscules et suivi d'un point ou titre présentant des majuscules réservées aux noms propres et dépourvu de point final ; indication supplémentaire ou non de la ville à l'extrême droite du carton.

Force est de constater cependant que ces variantes se retrouvent au sein même des séries et révèlent davantage un choix éditorial d'une époque qu'une différenciation marquée.

La question de savoir si, au sein d'une même série, les prises de vue sont contemporaines ou non s'impose donc.


Datation

La datation des vues répertoriées n'est pas toujours aisée et cela pour plusieurs raisons : les vues sont souvent générales, les reproductions consultées ne sont pas toujours en haute résolution ni les vues originales en bon état (ne permettant pas d'en visionner le détail).

Plusieurs campagnes de prises de vue semblent avoir été réalisées à quelques années d'intervalle et retracent en partie l'évolution des sites emblématiques de la ville. Aucune des vues citées n'est cependant antérieure à 1870 ni postérieure à 1885. Deux périodes semblent s'imposer : 

- vers 1873 : 

La grande majorité des vues répertoriées, toutes séries confondues, impliquent cette date par la configuration des quais du Port et des abords du Paillon.


Image 3- "16, Nice, quai Masséna.", "Collection L.L. Paris""Vues de France"vers 1873,
vue du Paillon, prise à proximité du Jardin public, montrant le quai Masséna (actuelle avenue de Verdun) et le quai Saint-Jean-Baptiste (actuelle avenue Félix-Faure), avec notamment l'Hôtel de la Paix (1868),
épreuves stéréoscopiques sur papier contrecollées sur carton de 8,7x17,5 cm
Vienne, Albertina Museum, Foto GLV2000_16826.



- vers 1883 : 

La seule vue connue de la série "FRANCE", "1, Nice l'Entrée du Port" montre un état des lieux qui ne peut être antérieur au début des années 1880, du fait de la présence de la chapelle du Petit-Séminaire (érigée en 1880-1881) mais également de la disparition de l'ancien phare du môle extérieur du port, au profit du nouveau phare érigé plus à l'est (1879-1880), alors que les deux ont coexisté jusqu'en 1882.

La vue, "22 Nice. le château Smith" de la série "MEDITERRANEE", date de cette même période car elle montre le Restaurant de la Réserve édifié en 1876-77 en bord de rive et, sur les rochers voisins, un Chalet et un faux bateau, respectivement érigés en 1867 et 1882. Enfin, la vue ne montre pas encore la haute arcature qui, en 1885, va porter une villa et contrebuter le flanc de la colline au-dessus de la nouvelle route de Villefranche.

La vue, "25 Nice, vue prise du château" de la série "MEDITERRANEE", date de cette même période car elle montre dans la Baie des Anges, la toiture du Théâtre italien détruite par l'incendie de 1881, la plate-forme de la Jetée-Promenade déjà dégagée de la carcasse du Premier Casino, détruit par l'incendie d'avril 1883, mais pas encore le bâtiment dont la construction débute cette même année à l'est du Théâtre (actuel "Palais des Etats-Unis").

La vue, "26 Nice, la vallée prise du château" de la série "MEDITERRANEE" est contemporaine des précédentes car elle montre un état des architectures des villas de la Colline de Carabacel postérieur à 1880.


Image 4- "26 Nice, la vallée prise du château", "Méditerranée""Collection L.L. Paris"vers 1883, 
vue sud-est/nord-ouest prise depuis la terrasse du Château, montrant l'allée du Cimetière 
puis en contrebas, la rive gauche du Paillon avec une partie de la Vieille Ville
 et la rive droite, avec notamment le quartier de Carabacel,
épreuves stéréoscopiques sur papier contrecollées sur carton de 8,7x17,5 cm
Vienne, Albertina Museum, Foto GLV2000_16833.



Un même site est, d'une part, photographié sous des angles différents à plusieurs reprises à une même date et, d'autre part, photographié à nouveau à une date postérieure. Certaines vues sont tellement semblables qu'il est difficile de croire qu'elles aient été insérées dans une seule et même série. 

Il semble y avoir eu plusieurs éditions de séries intitulées, "Vues de France", avec une présentation variée des titres mais toutes constituées de vues datant vers 1873 (du moins celles qui sont connues). La série intitulée "France", n'étant à ce jour connue que par une seule vue qui date de 1883, il est difficile d'en tirer des conclusions. Les séries intitulées "Méditerranée" présentent des variantes de titre mais semblent, pour leur part, constituées de vues datant vers 1873 et/ou vers 1883. 

Les séries qui se sont succédées sous le même nom comportaient-elles systématiquement des vues identiques ou bien des vues équivalentes ? Ces séries ont-elles été rééditées dans les années 1880 et 1890, et si oui, comportaient-elles uniquement des vues prises la même année ou mixaient-elles des vues de dates différentes ? 

Dans tous les cas, il est assez étonnant de voir que ces photographies ont été rééditées sous la marque "L.L." au tout début du XX° siècle, soit deux ou trois décennies après leur prise de vue, alors qu'elles ne correspondaient plus à l'actualité des lieux, contrairement aux cartes postales de la marque.

Y-avait-il une volonté d'évoquer le passé ? Celui qui achetait ou visionnait ces vues, en France ou à l'étranger, était-il conscient du décalage temporel, certes peu sensible sur les vues générales et aériennes, mais plus évident sur les vues plus resserrées, notamment celles du Pont des Anges (disparu) et des abords du Paillon (transformés) ?

Aucune vue de Nice de grand format sur papier albuminé ne semble connue (vues et albums de la Maison Lévy), contrairement à celles d'autres villes, régions et pays.



J. LÉVY : VUES SUR VERRE


Vues stéréoscopiques sur verre

Il est logique de penser que les vues niçoises ont également été diffusées sur verre. Si aucun négatif sur verre n'est connu, l'existence de telles séries est prouvée par la conservation de rares vues stéréoscopiques positives sur verre : 

"Nice. Vue générale.", vers 1873 [vue de Carabacel prise du château - épreuves stéréoscopiques sur verre, Collection privée - vues complémentaires des vues "25 Nice, vue prise du château - - - Nice" de la série "Méditerranée" épreuves stéréoscopiques sur papier, Vienne, Albertina Museum] ;

"Nice. Promenade des Anglais.", vers 1873 [épreuves stéréoscopiques sur verre - Collection privée - l'homme debout au premier plan est le même que celui qui pose assis sur les vues de la Promenade, "Sans titre", de la série "Vues de France" - vues stéréoscopiques sur papier, Collection privée] ;

Sans titre, vers 1873 [vue du Paillon depuis le quai Masséna - épreuves stéréoscopiques sur verre, Collection privée et Société Getty Images - vues semblables aux vues "16, Nice, quai Masséna" de la série "Vues de France" (Image 3) mais avec plusieurs hommes posant au lieu d'un seul, 5 sur la vue de gauche et 6 sur celle de droite - épreuves stéréoscopiques sur papier, Vienne, Albertina Museum] ;

"Nice. Vue prise du fort MontAlban.", vers 1873 [épreuves stéréoscopiques sur verre - Collection privée] ;



Vues sur verre pour lanterne magique

Quelques vues positives sur verre pour lanterne magique sont également conservées dans des Collections privées ainsi qu'au George Eastman Museum de Rochester, avec parfois des titres différents (ici). 

La vue, "10176, Nice, vue prise de fort Mont-Alban" [épreuve sur verre pour lanterne magique, conservée au G. Eastman Museum de Rochester] est ainsi la même que la vue, "Nice. Vue prise du fort MontAlban." [épreuves stéréoscopiques sur verre - Collection privée] et que la vue, "8 Nice, vue générale prise de Montboron" [épreuves stéréoscopiques sur papier, Vienne, Albertina Museum].

Les vues pour lanterne magique qui datent vers 1873 ont été étudiées dans la première partie de cet article (ici). Il est cependant intéressant de confronter, quand c'est possible, la même vue sous forme d'épreuves stéréoscopiques sur papier et d'épreuve sur verre pour lanterne magique, et de constater la qualité supérieure et pérenne des vues sur verre (Images 5 et 6).


Image 5- "25 Nice, vue prise du château - - - Nice", "Collection L.L. Paris", "Méditerranée", vers 1873, 
vue sud-est/nord-ouest montrant la suite (partie sud)
 du panorama de la vue précédente mais dix ans auparavant,
épreuves stéréoscopiques sur papier contrecollées sur carton de 8,7x17,5 cm
Vienne, Albertina Museum, Foto GLV2000_16832.

La vue est postérieure à 1872 car elle montre, notamment,
 la nouvelle façade de l'Hôpital Saint-Roch (sur la droite). 
Elle est cependant antérieure à l'été 1875 car elle ne montre pas encore
 la nouvelle façade du Lycée Masséna (sur la gauche).

Image 6- Sans titre, Nice, vue générale prise depuis la Colline du Château, vers 1873,
vue sud-est/nord-est montrant la Vieille Ville, les quartiers Saint-Jean-Baptiste et Carabacel,
plaque de verre pour lanterne magique de 8,2x8,2 cm, Collection personnelle.



La recherche a permis de revisiter les vues niçoises conservées au G. Eastman Museum et d'attribuer désormais à "J. Lévy & Cie" deux autres vues distribuées à New York par T.H. McAllister :

"Baie des Anges, Nice", vers 1878 [cette vue montre le boulevard du Midi récemment planté de palmiers (vers 1876-1877) - épreuve sur verre pour lanterne magique conservée au G. Eastman Museum de Rochester] ;

"Le Paillon, Nice", vers 1878 [cette vue montre, sur le quai Saint-Jean-Baptiste, l'exhaussement en cours de la façade orientale du Grand-Hôtel (vers 1876-1880) - épreuve sur verre pour lanterne magique conservée au G. Eastman Museum de Rochester].

Il faut enfin évoquer une vue pour lanterne magique postérieure, qui peut être datée vers 1883 :

"Panorama de Nice" ou "General View - Entrance of the port - Nice" [vue de l'entrée du Port depuis la route de Villefranche, entre les oliviers, avec un personnage debout posant au tout premier plan (Image 7) ; cette vue est proche de la vue stéréoscopique sur carton rouge de la série "France", intitulée "1, Nice, l'Entrée du Port" - épreuve sur verre pour lanterne magique, Collection personnelle, avec l'étiquette, "France II, Topic 21/36" ; épreuve sur verre pour lanterne magique, Collection privée avec l'étiquette "Lévy & Ses Fils"].


Image 7- "General View - Entrance of the port - Nice""France II, Topic 21/36", vers 1883, vue est-ouest prise de la route de Villefranche montrant, entre les oliviers, l'entrée du port. Sur la gauche de l'image, le phare (érigé en 1879-1880) est désormais unique (depuis 1882), et sur la droite, la chapelle du Petit Séminaire est présente (1880-1881), plaque de verre de 8,4x10,1 cm, Collection personnelle.

 Cette même vue existe sous le nom de "Panorama de Nice" et est signée "Lévy & ses Fils - photographes éditeurs - 25, Rue Louis-le-Grand, 25, Paris" (édition postérieure à 1894), Collection privée.



ÉPILOGUE


Les vues étudiées sur papier et sur verre impliquent donc plusieurs campagnes de prises de vues niçoises, notamment vers 1873, 1878, 1883 (tous les cinq ans) et, bien entendu, d'autres campagnes postérieures. 

Il ne faut pas oublier la campagne, constituant le même fonds, qui s'est tenue vers 1862-1865 (réalisée par "Ferrier Père, Fils & Soulier" ou par "M. Léon & J. Lévy") et a été mise en évidence dans la première partie de cet article (ici). 

Cependant, aucune de ces vues des années 1860 ne semble, à ce jour, connue sous la marque "L.L.", et il semble en être de même pour les séries niçoises antérieures créées par Claude Marie Ferrier en 1854-1855 et 1859. 

La "Vue du port de Nice." prise par Ferrier en 1859 a cependant circulé sous forme de vue pour lanterne magique de la série "France", distribuée par T.H. McAllister aux Etats-Unis (G. Eastman Museum de Rochester). 

Ceci permet de penser que le fonds ancien de la Maison Lévy a été exploité pendant de nombreuses décennies, les vues de Nice sur verre et sur papier se retrouvant en plus ou moins grand nombre selon les séries puis en fonction de leur conservation aléatoire. Cet article devra donc être modifié par la suite, en fonction des vues niçoises qui se révèleront.

Il faut enfin émettre l'hypothèse que certaines vues niçoises, voire des séries entières (notamment des années 1870 et 1880), aient été réalisées par des photographes n'appartenant pas à la Maison Lévy mais acquises et distribuées par elle.