dimanche 20 août 2023

1309-NICE, HISTOIRE ET REPRÉSENTATIONS DU JARDIN PUBLIC-4


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DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 23/12/2023



NICE - LE  JARDIN DES PLANTES OU JARDIN PUBLIC



UN JARDIN DE PLAN TRIANGULAIRE (1854-1860)


Les années 1855 (suite) à 1860

Au printemps 1855, des plantations sont ajoutées dans le Jardin, le long du parapet de la rive du Paillon (grande allée latérale des voitures), dans la continuité de celles du quai Masséna (Image 13). 

Alors qu’il est procédé à l’enlèvement de la palissade de bois qui servait de clôture provisoire au Jardin Public (depuis décembre 1851), L’Avenir de Nice du 22 octobre 1855 conseille l’installation d’un treillage près des jeunes arbres de la grande allée du bord de rive, afin de les protéger des voitures.


13- DEROY Isidore Laurent (1797-1886), Nice, Vue du Jardin Public et du Quai Masséna, vers 1855-1856, 
vue sud-ouest/nord-est, prise depuis l'étage de l'une des maisons du côté ouest de la place,
lithographie, Paris, Imprimerie Lemercier, Collection privée.

La vue montre les parterres du Jardin entourés de treillages (1854) et l'allée du bord de rive désormais plantée de jeunes arbres, dans la continuité du quai Masséna (1855). Le coffrage du bord de rive ne semble pas représenté.

L'entrée nord-est du Jardin semble dépourvue de grille, alors que dans une photographie contemporaine (vers 1854-1855) présentant également les treillages des parterres et les plantations de bord de rive (avec le coffrage), montre une grille entre deux piliers à ce même emplacement (Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, Collection Gil(l)etta - photographie reproduite sur le site des Archives Départementales des Alpes-Maritimes, 01NUM 0008/GLT00246).

 La Bibliographie de la France du 22 mars 1856 signale l'édition d'une vue d'Isidore Deroy portant le même titre, imprimée à Paris chez Lemercier et diffusée à Nice par Visconti, mais il est difficile d'affirmer qu'il s'agit de la vue ci-dessus car Isidore Deroy est l'auteur de plusieurs vues des mêmes lieux, portant le même titre. Voir une autre lithographie (ici) sur le site de l'Académia Nissarda, Voyage Pittoresque (ici).

Sur le même site, voir également la lithographie contemporaine (vers 1855) réalisée d'après un dessin de Cassani, Souvenir de Nice, Vue du Jardin Public et du quai Masséna (ici).



L'Avenir de Nice du 31 octobre 1855 révèle que le batardeau de l'embouchure, entamé au printemps 1853 n'est toujours pas terminé. "Dans les dernières crues du Paillon, le courant a failli déborder et tourner le bâtardeau encore inachevé de l'embouchure, et envahir de nouveau la plage le long du chemin des Anglais. 

Il y a déjà plus d'un an, le Conseil d'Ornement (...) a proposé une allocution (sic) urgente de mille francs pour un enrochement complémentaire de cent mètres cubes de blocs, nécessaires à l'achèvement du bâtardeau et à son nivellement avec le jardin public. Aussitôt cette réparation faite, l'Administration Municipale devrait s'empresser de commencer l'élargissement du chemin des Anglais".

Les aménagements de la place du Jardin Public sont moins bien connus dans les années 1856-1858, du fait des numéros non conservés de L'Avenir de Nice.

Auguste Burnel, dans son ouvrage, Nice, rédigé en 1856 (préfacé du 15 décembre 1856 et édité en janvier 1857), affirme que "le Jardin-des-Plantes créé récemment sur des terrains sans valeur a donné au quartier de ce nom une importance considérable" (p 34). Il qualifie ce quartier de "plus beau quartier de Nice" et en conseille les hôtels qui, exposés en plein midi, jouissent tout "à la fois de la vue sur la mer et de celle du Jardin-Public" (appendice publicitaire).

"Voici un autre point de vue tout intérieur, que je recommande au lecteur. Placez-vous au milieu du Jardin-Public, le dos appuyé au consulat de France et la figure tournée vers le levant. Un bassin ovale s'ouvre devant vous. C'est le Paillon, fermé sur ses deux rives par une ligne d'hôtels élégants ou par des allées plantées. 

Quelques blancs clochers pareils aux minarets de l'Orient, se laissent apercevoir çà et là par dessus les maisons et les arbres. L'extrémité orientale du bassin est close par les deux mamelons du Mont-Boron et du Mont-Gros.

Ce coup d'œil est d'autant plus séduisant que vous êtes au milieu des fleurs, et qu'à votre droite. vous suivez de l'œil cette belle baie, dont la côte se dessine à l'ouest, jusqu'à la pointe d'Antibes, à l'est, jusqu'au phare de Villefranche" (p 86).

Auguste Burnel, qui a logé sur la place du Jardin des Plantes en juillet et août, livre de plus une longue et rare description du Jardin dont il s'est plu à admirer le "tableau charmant" des treillages, chaque matin, aux premières lueurs du soleil (pp 129-130) :

"Ce jardin lui-même qui ne date que de cinq ans à peine, voit croître de jour en jour les deux lignes de sycomores et de tilleuls qui bordent les allées du nord et de l'ouest. Au centre du jardin, douze ou treize poivriers déjà fort beaux, laissent tomber leur feuillage élégant comme celui du saule-pleureur autour du bassin dont le jet d'eau rafraîchit l'atmosphère.

Dans les allées qui rayonnent autour du bassin, des centaines de jeunes arbustes de tous les climats s'élèvent et promettent de fournir, dans quelques années, les ombrages les plus charmants. 

L'arbre de Judée, le cèdre du Liban, le néflier du Japon, le laurier-rose, le laurier-cerise, le pin du Nord, le myrte, le chêne vert, le datura arborea, le tamarin de l'Inde, le phytolacca, l'acacia-parasol, le magnolia, etc., etc., et une foule d'autres espèces destinées les uns à devenir de hautes futaies, les autres à conserver une hauteur de quelques pieds seulement, ont été plantés dans le Jardin-Public. 

C'est par milliers qu'il faut compter les individus qui doivent un jour décorer cette promenade charmante" (pp 134-135). L'auteur ajoute enfin, en appendice, un long inventaire de tous les arbres, arbustes et plantes qui ornent le Jardin (pp 219-224).

S'il vante le boulevard du Midi et "le gazon si frais de la Place des Phocéens""le Jardin-Public avec ses "garnitures de roses" et la Promenade des Anglais (récemment prolongée à l'ouest jusqu'au pont de Magnan, entre janvier 1855 et janvier 1856), il regrette cependant que cette dernière, plantée de petits pieds d'aloès et semée de gazon en bord de mer, reste dépourvue d'arbres et d'ombre (Image 14).


14- Plan de la Ville de Nice, détail, 1856, 
plan dressé par Ch. Montolivo, gravé par Ch. Dyonnet, B. Visconti éditeur, Nice, 1856,
BnF, Paris (voir sur Gallica).

Le plan montre un tracé détaillé du Jardin triangulaire, avec l'abandon de la symétrie rigoureuse du plan interne en étoile, la présence de cinq allées principales convergeant vers le bassin nord mais également l'existence parallèle de tout un réseau d'allées secondaires, parfois organisées autour d'un petit espace rectangulaire ou circulaire. 

Le Jardin, entre style italien (jardin plat en partie symétrique et centré) et style anglais (réseau plus aléatoire de petites allées et de parterres), semble désormais pourvu de cinq entrées (au lieu de trois) dont celles du sud et du nord-est sont encore situées dans les angles. Le rond-point sud où la musique militaire donne ses concerts n'est pas discernable ici.

15- Photographe anonyme, Le Jardin Public et le quai Masséna, vers 1854-1856,
vue nord-est/sud-ouest, depuis l'étage de l'une des maisons de la place Charles-Albert,
tirage albuminé, Nice, Archives Municipales.
(Source de l'image, sur Pinterest, ici ; autre reproduction, élargie vers le bas, ici).

Cette photographie est l'œuvre d'Édouard Baldus (1813-1889) ou du marquis Henri Charles Emmanuel de Rostaing (c.1826-1885) au début de l'année 1854, 1855 ou 1856.

Près du Jardin des Plantes, quelques plantations sont visibles en bord de rive, près du coffrage, ce qui implique au plus tôt le printemps 1854. L'enseigne du "Café du Jardin des Plantes" est encore visible, alors qu'elle va disparaître en 1856. Les acacias du quai Masséna, face aux Maisons Coppon et à l'Hôtel de France (tenu par L. Uzac et Compagnie), sont dépouillés de leurs feuilles, ce qui est l'indice probable du mois de janvier.




Le 23 novembre 1857, Les Echos de Nice émettent le vœu que disparaissent les palissades en roseau des allées (treillages de 1854), que soit terminé l’aménagement du bassin, aux abords dévastés par les travaux entamés il y a un an pour un rocher central qui n’a jamais été installé, ou mieux, que ce bassin central, "inutile et laid", cède la place à "une estrade ou un kiosque chinois" destiné à la musique.

Depuis peu, les concerts de la Garnison ont lieu deux fois par semaine au Jardin Public, le samedi et le dimanche, en début d'après-midi (l'été sur le Cours). Une estrade va être installée (entre novembre 1857 et juin 1859) mais dans le rond-point déjà dévolu à la musique, au sud du Jardin.


16- CRETTE Louis (c.1824-1872), Nice - Paillon, le Jardin public, vers 1857,
vue sud-ouest/nord-est prise depuis l'étage de l'un des bâtiments ouest de la place,
Carte de visite de 6,7x10,4 cm, Collection personnelle.

La vue montre la partie nord-est du Jardin avec les allées, bordées de treillages, conduisant vers le rond-point du bassin, avec ses poivriers et ses bancs de pierre.
Noter la présence, sur la rive gauche du Paillon, à l'entrée du Pont-Neuf, du piédestal et de l'extrémité supérieure de l'Obélisque émergeant des arbres (obélisque offert en 1826-1827 par la communauté juive de Nice au roi Carlo Felice, et qui sera démonté en août 1861).

Il existe un tirage de 24x30 cm conservé aux Archives Départementales des Alpes-Maritimes qui présente la même vue, plus nette et détaillée mais avec un cadrage identique (AD06, 10FI 4603).


17- GUIAUD Jacques (1810-1876), Jardin Public., 1857,
lithographie en couleur accompagnée des mentions suivantes : 
au-dessus du titre, Dessiné d'après nature et lithographié par Guiaud.,
et au-dessous du titre, à gauche, Nice, A. Debecchi (sic) Edit. Libraire R. du Pont Neuf,
 vis-à-vis l'Hôtel des Etrangers, et à droite, Imp. Lemercier, Paris.
vue de 13,5x20,5 cm sur planche de 27,5x36 cm, Collection privée.
Voir un autre exemplaire de cette lithographie au Rijksmuseum d'Amsterdam (ici).

Jacques Guiaud édite, à la fin de l'année 1857, une série de lithographies inspirées de photographies de Louis Crette (Image 16). Deux vues isolées dont celle-ci puis dix vues réunies dans un album intitulé, Nice Pittoresque, sont en effet respectivement signalées dans Le Courrier de la Librairie du 12 décembre 1857 p 1199 puis du 19 décembre 1857 p 1223. Des publicités sont diffusées dans L'Avenir de Nice et Les Echos de Nice de 1858 et l'album est réédité en 1859.



Le Constitutionnel du 8 avril 1858 (pp 2-3) présente le jardin en quelques mots : "La promenade des Anglais conduit au jardin public, dessiné en triangle et planté d’arbres de toutes les essences : oliviers, vernis du Japon, magnolias, bruyères arborescentes, althéas, palmiers, rosiers en fleurs, géraniums, etc., qui tous y réussissent à merveille. La musique de la garnison y joue deux fois la semaine". 

La liste des habitants ci-dessous, publiée en octobre 1858 dans le Guide des Etrangers à Nice, peut être aisément comparée avec celle du Guide du Commerce de 1855.


18- Liste des habitants de la place du Jardin-Public en 1858
extraite du Guide des Etrangers à Nice 1858-59, Nice, octobre 1858, 
troisième partie, Indicateur Commercial p 7,
 Nice, Archives Départementales des Alpes-Maritimes. 



On peut relever les changements suivants :

Coté nord - n° 1 et 3 : la veuve Trabaud est propriétaire de la Maison située au n° 1 (construite par Louis Trabaud en 1847, où la famille Mignon vit et travaille) mais également de la Maison située au n° 3 (ancienne Maison Visquis, érigée à la fin des années 1830) (Nice, AM, O4/11-017) ;

n° 5 et 7 : ces Maisons ont pour propriétaire M. Boutau, avec l'Hôtel de Grande-Bretagne et la Librairie Giraud. 

L'Hôtel Victoria de Jean Zichitelli (anciennement cité au n° 5), qui a partagé des bâtiments avec l'Hôtel de Grande Bretagne (en 1854 et 1855), est parti s'installer (en 1855) sur la Promenade des Anglais. 

Seul subsiste l'Hôtel de Grande Bretagne, tenu par Henri Brezzi (anciennement cité au n° 3 et désormais au n° 5 ?). 

La "Librairie Etrangère" de Charles Giraud, préalablement située au n° 3, quai Masséna, est venue s'installer, en 1856 ou 1857, sur la place du Jardin-Public, au bas de l'Hôtel de Grande Bretagne (à l'est du bâtiment central) ;

n° 9 : "l'Hôtel de La Pension Anglaise" a cédé la place, en 1856, à "l'Hôtel d'Angleterre" tenu par Vincent Palmieri ;

Côté ouest - n°2 : la Maison d'Auguste Laurencin a pris le nom de Félix Donaudi/Donaudy qui l'a acquise le 29 octobre 1853 ;

n°4- le magasin de modes de Mme Gonin semble être passé du n° 2 au n° 4, Maison Robioni ;

n°6- la Maison Gilli est désormais nommée à ce numéro, avec "l'Institut homœopathique" (sic) dont la pharmacie (fondée dès 1850 à un autre emplacement) par M. Arnulphi/Arnulphy est côté Jardin, et dont le dispensaire pour les pauvres (ouvert en novembre 1857) est situé à l'arrière du bâtiment, rue du Canal, 12 (l'homéopathie, notamment appréciée par les Anglais et les Allemands, s'est développée à Nice dès la seconde moitié des années 1830, notamment avec le Dr Flores) ; 

Urbain Garin, comte de Cocconato est également cité comme propriétaire au n° 6 ;

n° 8- cette Maison, dont la veuve Trabaud est également propriétaire, affiche par erreur le Bureau de La Terre Promise, alors qu'il s'agit du bureau de la revue Les Guêpes, à l'adresse du magasin d'Alphonse Karr. 

Le Consulat de France qui s'était installé au n° 4 du Jardin, vers 1851, a déménagé au n° 8 en 1856 ou 1857.

Le bassin situé au nord du Jardin voit l'installation d'un nouveau jet d’eau en mars 1859 (L'Avenir de Nice du 16 mars 1859).

En juin 1859, la Famille Tiranty offre à la Ville un grand et magnifique palmier qui devient le plus bel ornement du Jardin, côté sud, à l'est de l'estrade de la musique (L'Avenir de Nice des 17 et 19 juin 1859). 

Sa transplantation ayant eu lieu peu après la victoire franco-sarde de Magenta du 4 juin 1859 sur les troupes autrichiennes, il est proposé de donner ce nom au palmier (L'Avenir de Nice du 20 juin 1859). C'est cependant l'appellation de "Palmier de l'Annexion" qui sera retenue dès le début des années 1860

Une figure de naïade sculptée vient orner le bassin du Jardin en novembre 1859 (Les Echos de Nice du 14 novembre 1859).

C'est essentiellement du côté sud que les cochers déposent leurs clients et se rangent le long de l’entrée du Jardin (L’ Avenir de Nice du 21 novembre 1859).  

Un nouvel hôtel, "l'Hôtel des Anglais", ouvre à l'automne 1859 sur la place du Jardin-Public, à l'angle de la Promenade des Anglais, dans les Maisons Donaudi (L'Avenir de Nice du 8 novembre 1859).

Dans son ouvrage de 1860 (p 23), Baigneuses et Buveurs d'eau (préfacé le 1er mai 1860), Charles Brainne, rappelle que la Garnison joue deux fois par semaine au Jardin Public mais précise que "les autres jours, l'orchestre est composé de virtuoses allemands".


VOIR L'IMAGE ICI

19- FERRET Pierre (1815-1875), Nice, Quai Masséna, Pont-Neuf, 1859/1860, 
vue sud-ouest/nord-est, prise de l'étage de l'un des bâtiments ouest de la place du Jardin Public, 
tirage albuminé de 17x27 cm, planche 9 extraite de l'Album réalisé à Nice en 1859 (Revue de Nice du 1er novembre 1859) et plus précisément de l'exemplaire offert par Pierre Ferret à l'Empereur Napoléon III, lors de sa venue à Nice, suite à l'Annexion française, les 12 et 13 septembre 1860 (Le Messager de Nice du 15 septembre 1860), conservé au Château de Compiègne et reproduit sur le site Photo de la Réunion des Musées Nationaux (ici).

Les plantations du Jardin se sont fortement développées. Une haie taillée borde ses allées et son périmètre et les poivriers masquent désormais en partie le bassin qu'ils entourent.

Noter que la planche 4 du même album, Nice, Promenade des Anglais (vue est-ouest, prise depuis le boulevard du Midi), semble montrer la jonction de la Promenade des Anglais et de la place du Jardin-Public dépourvue de plantations (ici).



A quoi ressemble le Jardin Public lors de l'Annexion française du Comté de Nice en juin 1860 ?

Le tracé du Jardin s'est progressivement éloigné d'une géométrie rigoureuse organisée autour d'un bassin central. Le plan circulaire, envisagé depuis les années 1820, a bien été réalisé (1851-1854) mais la répartition cruciforme des allées a été abandonnée au profit d'une répartition en étoile non systématique. 

L'agrandissement du Jardin en 1854 a entraîné l'adaptation à la configuration d'un terrain sud plus étroit et l'adoption d'un plan triangulaire où le bassin s'est trouvé excentré. En 1855, le bord de rive a ensuite été planté. 


20- Bertrand (?-?), lithographe, Nice, La place Masséna, le quai Masséna et le Jardin Public, détail, 1860, 
vue nord/est-sud/ouest, détail de la couverture de la partition, 
Hommage à Napoléon III - Chant des Niçois - Hymne à la France
Paris, BnF (Gallica).

Ce chant, mis en musique par Léopold Amat (1814-1872) en 1859, est joué dès le printemps 1860 pour accompagner la célébration de l'Annexion française (Le Ménestrel du 17 juin 1860 p 228) et édité l'été 1860 à Paris par Heugel et Cie (Bibliographie de la France du 28 juillet 1860 p 354).



Les arbres, disposés aux limites nord et ouest du Jardin, ainsi qu'à la périphérie du bassin, se sont fortement développés dans la seconde moitié des années 1850. Peu de grands arbres ornent cependant les parterres, davantage réservés aux fleurs et aux arbustes. Les plantations des débuts ont été enrichies dans les années suivantes par des achats mais également par des dons d'horticulteurs et de propriétaires de jardins privés.

A la fin des années 1850, le tracé rayonnant des allées a été réduit au seul pourtour du bassin nord, de nouveaux parterres venant interrompre et faire disparaître les allées rectilignes. Le Jardin est progressivement passé du style italien au style anglais. A la zone nord du bassin, répond désormais la zone sud de l'estrade de la musique, accostée du Palmier de l'Annexion.


21- Plan de la Ville de Nice et de ses Faubourgs, détail, fin 1860, 
Nice, Archives Municipales, 1Fi 01-18.

Le Jardin affiche toujours un plan triangulaire aux angles arrondis, avec cinq entrées (trois dans les angles et deux latérales). Le plan interne en étoile des allées s'est estompé et seul le bassin entouré d'arbres et de bancs semble conserver le souvenir du plan circulaire, les autres parterres longeant principalement les limites du triangle, entourées de haies. Le rond-point de la musique est désormais repérable, près de l'entrée sud, accosté du parterre comprenant le Palmier de l'Annexion.

Dans l'axe de la rue Saint-François-de-Paule, le bassin de la place ou rond-point des Phocéens, "orné d'arbres et de belles pelouses" (Guide des Etrangers à Nice 1858-59, 1858 p 55) et le pont de l'Embouchure en sont toujours au stade de projets.


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