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DERNIERE MISE A JOUR DE CET ARTICLE : 22/04/2023
- Jean Jacques RANDON (1830-1898), peintre et photographe
ANTIBES
Jean Jacques Randon est né à Antibes le 19 février 1830 (commune du Var puis des Alpes-Maritimes). Il est le dernier des quatre enfants (1 fille et 3 fils) de Joseph Randon (Nice 1790-Antibes 1858), charcutier (bourrelier puis épicier) et de Marianne Cochois (Antibes 1788-Antibes 1867) qui se sont mariés à Antibes le 11 mai 1822.
PARIS
Adolescent, Jean Jacques Randon est repéré pour ses qualités artistiques (Ecole de Dessin varoise ?) et est soutenu financièrement par le Conseil municipal d’Antibes et le Conseil Général du Var pour effectuer des études à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris au début des années 1850. Il y est élève du peintre Léon Cogniet (Paris 1794-Paris 1880), prix de Rome (1817), membre de l’Institut (1849) et professeur à L’Ecole de Beaux-Arts dès 1851.
Jean Jacques Randon semble initié à la photographie à cette époque.
Ses carrières de peintre et de photographe sont très peu documentées et il n’est pas cité dans les catalogues d’expositions, ni dans les dictionnaires d’artistes, contrairement à d’autres peintres, dessinateurs et photographes contemporains portant le même nom. Ses œuvres, tableaux et photographies, restent globalement inconnues mais semblent avoir été essentiellement des portraits.
Jean Jacques Randon quitte Paris dans le milieu ou la seconde moitié des années 1850.
TOULOUSE
Le 5 mars 1859, âgé de "26 ans [29 ans], artiste peintre, domicilié à Antibes", Jean Jacques Randon (il signe "JJ Randon" - son père est décédé à cette date et sa mère est consentante par acte notarié) épouse à Toulouse (Haute-Garonne), Jeanne Marie Dulac, 25 ans, marchande de modes (née le 13 août 1833 à Toulouse).
Le couple s’installe à Toulouse au 36, rue des Marchands et a une enfant qui naît l’année suivante, Reine Marie Aristide Randon, le 9 janvier 1860.
SOREZE
Jean Jacques Randon occupe un poste de professeur de dessin au Collège de l’Abbaye dominicaine de Sorèze (Tarn, à 57 km de Toulouse), sans que les dates précises en soient connues.
Il y travaille "plus de six ans" (comme le révèle l’article paru dans Les Echos de Cannes du 22 mars 1874), recruté par le Père Henri Lacordaire (1802-1861) qui dirige le Collège de l’été 1854 à sa mort, le 21 novembre 1861.
Ces six années semblent antérieures à la mort du Père Lacordaire car, après cette date, Jean Jacques Randon "dut prendre, avec tous les religieux, le chemin de l’exil" (Frère J.D. Mercier, "Un portrait inédit du Père Lacordaire", L’Année dominicaine : Bulletin du tiers-ordre de Saint-Dominique, 1876, pp 24-25). Il semble qu’il ait alors donné sa démission, comme plusieurs professeurs (La Gazette de France du 17 mars 1862 p 2 ).
Les années 1855-1861 semblent donc s’imposer mais il reste étrange qu’à la date de son mariage, Jean Jacques Randon soit dit "domicilié à Antibes" au lieu de "domicilié à Sorèze". Si cette période est confirmée, cela implique que Jean Jacques Randon a probablement connu sa future femme à Toulouse alors qu’il travaillait à Sorèze puis qu’il a vécu une partie des années 1859-1861, séparé de sa femme et de sa fille.
Il apparaît que Jean Jacques Randon a réalisé deux portraits peints en buste du Père Lacordaire en 1861, l’un de son vivant (malade), montrant son profil droit au front illuminé (L’Année dominicaine, 1876, op. cit.) et l’autre sur son lit de mort (Frère Michel Albaric, "Dossier Lacordaire, Son visage", Lumière & Vie, n° 289, janvier-mars 2011, pp 41-51).
A la demande des dominicains, Jean Jacques Randon acceptera plus tard de diffuser par la photographie ces deux portraits, et notamment, vers 1876, celui réalisé du vivant du Père Lacordaire, en divers formats, "1ère grandeur, carte-album et carte-visite" (L’Année dominicaine, 1876, op. cit. ; Marie-Odile Munier, Catalogue des Archives de l’Abbaye-Ecole de Sorèze, 2009, p 90).
Après son départ de Sorèze, il est possible que Jean Jacques Randon reste quelques années à Toulouse avant de retourner à Antibes, accompagné de sa famille.
CANNES
Il semble que c’est en 1866 que Jean Jacques Randon s’installe, avec sa femme et sa fille, à Cannes (où vit une partie de ses frères et sœur). Il ouvre, dans la rue du Port, un atelier de peinture alors que son épouse ouvre un magasin de modes (chapeaux, coiffures, lingerie).
Par acte du 29 septembre 1868, il autorise d'ailleurs son épouse, "à exercer pour son propre compte" (Journal de Nice du 4 novembre 1868 p 3). Cette dernière, "tailleuse de Paris", semble ouvrir à Nice un deuxième magasin de modes, place Saint-Etienne, 18 [ou rue Masséna, 18], y succédant à Mme Cassini (Journal de Nice du 22 novembre 1868 p 3).
Les nombreuses publicités et mentions parues dans les journaux cannois (Revue de Cannes, Le Courrier de Cannes, Les Echos de Cannes), de décembre 1866 à mars 1878, concernent le magasin de son épouse, "Aux Modes de Paris", situé au n° 19 rue du Port puis au n° 37, à côté de la Maison Buchillon (au plus tard en 1871 - changement d’adresse ou de numérotation ?).
Les mentions et publicités de Jean Jacques Randon, plus rares, n’apparaissent qu’à partir de 1871 pour son atelier de peintre et ne mettent en avant son activité de photographe qu’à partir de 1872.
Le recensement de la Ville de Cannes de 1872 cite, "Randon Jacques, peintre, 43 ans [42 ans]", son épouse Dulac Marie, 35 ans [38 ans], sa fille Randon Reine, 12 ans et Gautier Joséphine, domestique, 20 ans.
Le Courrier de Cannes du 22 mars 1874, consacre un article au peintre-photographe, mettant en avant ses portraits photographiques, leur "double caractère de ressemblance parfaite et de grâce délicate", et "leur fini d’exécution" dû à la maîtrise de la retouche picturale.
Le Guide des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco de D. Boistier de 1874 signale dans la liste des photographes cannois, "Randon (J.-J.), rue du Port, 37".
Etrangement, aucune photographie portant son nom n’est connue à ce jour, en dehors de la reproduction du portrait peint du Révérend Père Lacordaire conservé dans les trois formats évoqués (23x20 cm, 13x10 cm et 9,5x5 cm - Archives Départementales des Alpes-Maritimes, cotes respectives 10FI 0349, 0350 et 0351).
Les 19 et 25 décembre 1875, une publicité paraît dans Les Echos de Cannes pour l’atelier du 37, rue du Port mais ne cite plus le nom de Jean Jacques Randon, annonçant l’ouverture, le 26 décembre de l’atelier de "Photographie Américaine - Nouveaux Procédés Américains".
Le recensement de 1876, cite au 37, rue du Port, "l’époux Randon absent", Dulac Marie, modiste, 40 ans [43 ans], Randon Reine, 16 ans et Sauvan Thérèse, domestique, 29 ans mais dans l’appartement voisin, les photographes Rabbe Félix, 49 ans (sa compagne et leurs enfants) et Vidault [Bidault] Jacques, 26 ans.
Jean Jacques Randon, propriétaire des locaux ("Maison Randon"), a cédé son cabinet de photographie pour prendre un poste de professeur de dessin près de Rennes, d'abord à Pontivy (Morbihan), pendant les années scolaires 1875-1876 et 1876-77 puis à Laval (Mayenne), l'année scolaire 1877-1878 (arrêté du 10 novembre 1875 le nommant à Pontivy comme professeur de troisième classe, Bulletin administratif du Ministère de l'Instruction publique, 1875, t XVIII, n° 371 p 739 ; arrêté du 11 décembre 1877 le nommant à Laval comme professeur de troisième classe, Recueil des lois et des actes de l'Instruction publique, 1877, n° 33, p 693).
Fin 1878, il est cette fois nommé à Nice. Son nom est retiré de la liste électorale cannoise de 1879.
Sa famille quitte Cannes pour le suivre.
NICE
Jean Jacques Randon devient professeur de dessin au Lycée Impérial de Nice, en remplacement de Charles Nègre (1820-1880, peintre et photographe), très malade (arrêté du 12 novembre 1878 le nommant professeur de deuxième classe à Nice, Recueil des lois et actes de l'Instruction publique, n° 29, 1878 p 667).
Jean Jacques Randon est ensuite cité lors du mariage à Nice, le 20 septembre 1879, de sa fille, Reine Marie Aristide Randon, 19 ans, sans profession, avec Jules Armand Dubosq, 27 ans, propriétaire (né le 11 octobre 1851 à Beaumont-en-Auge, Calvados).
Le jeune couple aura 4 enfants qui vont naître entre 1880 et 1889 en Algérie, leur cinquième enfant naissant dans le Finistère en 1894. Jules Armand Dubosq est notamment dit "propriétaire" lors de la naissance à Alger de sa fille Jeanne Adélaïde le 3 août 1880 (acte de naissance non retrouvé de son fils Pierre Edmond né à Bordj-Bouïra, au sud-est d'Alger, le 19 novembre 1884), "photographe" lors de la naissance à Alger de sa fille Adèle Marie le 4 avril 1887, "propriétaire" lors de la naissance à Alger de son fils Edmond Prosper le 22 juillet 1889 et "photographe" lors de la naissance de sa fille Berthe Jeanne à Saint-Pierre-de-Quilbignon, près de Brest le 20 avril 1894.
Le nom de Jean Jacques Randon reste absent des annuaires niçois conservés des années 1870, 1880 et 1890.
ALGER ?
A une date inconnue des années 1880 et 1890, Jean Jacques Randon quitte Nice.
Il est possible que ce départ date de 1880 (alors qu’il a 50 ans) pour s’installer à Alger, accompagné de son épouse, de sa fille et de son beau-fils.
Si c’est le cas, revient-il en même temps que ces derniers, au début des années 1890, alors que sa fille et ses petits-enfants rejoignent la région natale de son beau-fils (entre 1889 et 1894), d’abord à Saint-Pierre de Quilbignon, banlieue de Brest (Finistère) où naît leur cinquième enfant en 1894 puis à Bayeux (Calvados) ? Les accompagne-t-il dans ces déplacements ou revient-il s’installer dans les Alpes-Maritimes ?
Aucun document ne vient confirmer le séjour de Jean Jacques Randon à Alger. Le fait que son beau-fils soit devenu "photographe" en Algérie reste cependant troublant, même si ce dernier a pu être initié par son épouse Reine, elle-même formée à l’adolescence par son père.
ANTIBES
Jean Jacques Randon se retire ensuite à Antibes, avec son épouse. Son nom n’apparaît cependant pas dans les annuaires professionnels antibois ni dans le recensement de la Ville d’Antibes de 1896 mais uniquement dans son acte de décès.
"Randon Jean Jacques, professeur de peinture, âgé de 68 ans, marié à Marie Dulac", décède en effet à Antibes, le 22 mars 1898.
Jeanne Marie Randon née Dulac (1833-apr.1912), rejoint alors sa fille Reine (1860-?) à Bayeux (Calvados).
Sa fille divorce cependant de son époux le 4 avril 1904 (Tribunal civil de Bayeux), les enfants demeurant en partie avec leur père, Jules Armand Dubosq (1851-1944), propriétaire-cultivateur à Trungy dès 1904 (hameau de Véchy - recensements de 1906 et 1911). Reine se remariera à Nantes le 25 décembre 1912, avec Ernest Benoît Faivre, rentier à La Jon(n)elière (né à Nantes le 29 octobre 1863).
CANNES - VOIR LA LISTE DES PHOTOGRAPHES ÉTUDIÉS
NICE - VOIR LA LISTE DES PHOTOGRAPHES ÉTUDIÉS