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INTRODUCTION
Alors qu'il existe des registres départementaux ou Registres matricules militaires (dès 1864) conservés au Archives Départementale des Alpes-Maritimes, il existe parallèlement des registres municipaux de la Ville de Nice conservés aux Archives Municipales, avec des Tableaux de recensement de classe (par année des 20 ans, dès 1792), des Registres des naissances (dès 1799) et des registres de Situations de famille (par année de naissance, dès 1800).
On pourrait penser que les renseignements concernant les cantons de Nice, présents dans les registres conservés aux Archives Départementales et aux Archives Municipales, au-delà des différences de présentation, font doublons mais ce n'est pas totalement le cas.
De rares noms peuvent être étrangement absents, pour une même année, d'un registre ou de l'autre. De plus, les registres départementaux détaillent davantage le suivi militaire et les adresses successives des jeunes gens au-delà de leur service dans l'armée active (services et mutations dans la réserve de l'armée active, passage dans l'armée territoriale puis dans la réserve de l'armée territoriale, participations aux conflits).
LES REGISTRES MATRICULES CONSERVES AUX ARCHIVES DEPARTEMENTALES DES
ALPES-MARITIMES (SERIES 01R)
Les registres suivants sont conservés :
1- Registres matricules militaires de 1864 à 1871, cités en ligne mais non numérisés (à consulter sur place).
Taper sur un moteur de recherche, "AD06 outils", aller en bas de page à, "Accès aux outils de recherche" puis :
2- Tableaux de recensement de classe (par année des 18 ans ou des 20 ans) de 1792 (1H 276) à 1983 (1H 444) ;
3- Registres des Situations de famille (par année des 20 ans), de 1800 (1H 453) à 1904 (1H 523), sous administration française, sarde puis française ;
4- Listes de recensement des fils d’étrangers, de 1860 à 1888 (1H 445) et en 1915 et 1918 (1H 446) ;
Au-delà des registres cités ci-dessus, il existe des registres spécifiques concernant les Réfractaires, Insoumis et Déserteurs de 1792 à 1859 (de 1H 524 à 1H 527), les Instructions de Conscription de 1792 à 1866 (de 1H 528 à 1H 535), les Congés et Présence de 1800 à 1855 (1H 536 à 1H 539), les Engagés volontaires de 1793 à 1928 (1H 540 à 1H 560), l'Inscription et les Affaires maritimes de 1793 à 1859 (de 1H 561 à 1H 567).
Les registres consultés
Ayant déjà consulté en ligne puis sur place, toutes les fiches matricules militaires individuelles des photographes des Archives Départementales des Alpes-Maritimes, j'ai souhaité compléter la recherche (noms les plus anciens, noms inconnus) en dépouillant systématiquement, année après année, les registres des Archives Municipales en commençant par :
- les Tableaux de recensement de classe de 1859 (1H 321) à 1901 (1H 363), sous administration française (les deux premiers registres de 1859 et 1860 étant repris de l'administration sarde) car ils permettent de découvrir les classes de conscrits nés de 1839 à 1881 (tous lieux de naissance confondus) ;
- les registres antérieurs de Situations de famille (sous administration sarde, classes à 18 ans), ont été dépouillés ensuite, permettant de découvrir les photographes nés à Nice de 1821 (1H 310) à 1841 (1H 320).
Les registres de 1859 à 1901 portent en première page : Département des Alpes-Maritimes - Cantons de Nice-Est et Nice-Ouest - Commune de Nice - Tableaux de recensement des Jeunes Gens de la classe de l’année 18..
Les deux parties consacrées aux cantons Est puis Ouest sont signées par le Maire ou son représentant (adjoint, président de la commission municipale), généralement au premier trimestre de l'année civile puis, une ou plusieurs semaines plus tard, par le représentant du Préfet (Sous-Préfet, Conseiller de Préfecture, Secrétaire Général) et à nouveau par le Maire.
Le registre annuel, présente sur chaque double page, 13 colonnes de renseignements et 6 lignes horizontales de conscrits classés par ordre alphabétique. Il renseigne sur l'identité du conscrit et son suivi militaire avec successivement, le recensement (à la fin de l'année civile des 20 ans - basé sur un questionnaire postal intitulé, Bulletin de Renseignements pour l'inscription sur les Tableaux de Recrutement), le tirage au sort (au début de l'année civile suivante), le conseil de révision décisionnel (en milieu d'année), le départ au service (en fin de l'année des 21 ans).
2- Nom, prénoms, surnoms des jeunes gens [dont les fils d'étrangers domiciliés en France et demandant la nationalité française à l'approche de leur majorité (article 9 du Code Napoléon de 1804) et ceux n'ayant pas déclaré vouloir conserver leur nationalité sarde suite au rattachement de la Savoie et du Comté de Nice à la France (Article 6 du Traité de Turin du 24 mars 1860)],
3- Date et lieu de naissance, résidence des jeunes gens [seulement l'indication du nom de la ville jusqu'en 1871 mais avec l'adresse détaillée ensuite], noms, prénoms et domicile [si différent] des père et mère,
4- Taille [case parfois non complétée],
5- Profession des jeunes gens et de leurs père et mère [en général, seulement la profession du père sauf quand ce dernier est décédé mais, à partir de 1897, la profession des deux parents est précisée],
6- Renseignements sur les Jeunes Gens : a/ Inscription d’office ou faite sur la demande des parents ou tuteurs, b/ Jeunes gens omis des classes antérieures [case plus rarement complétée],
7- Motifs d’exemption ou de dispense [taille trop courte de moins de 1m 54, mauvaise dentition, faiblesse de constitution, maladie, handicap ; frère au service ou à la réserve, fils unique ou aîné de veuve, soutien de famille, en prison ; la personne peut être totalement exemptée de service ou être affectée à un service auxiliaire, ce qui devient plus courant dans les années 1890 ; la décision peut être ajournée, parfois deux ans de suite],
8- Degré d’instruction [0 à 3 puis 0 à 5 : 0 ne sait ni lire ni écrire - 1 sait lire seulement - 2 sait lire et écrire - 3 a une instruction primaire plus développée - 4 muni du diplôme ou du brevet institué par la loi du 21 juin 1865 - 5 bachelier ès-lettres ou ès-sciences – D puis X instruction non vérifiée. Dès les années 1890, deux items sont ajoutés, "Connaît-il la musique ? - Sait-il conduire les chevaux et voitures ?" puis plusieurs autres en 1901, "Sait-il la musique ? de quel instrument joue-t-il ? Sait-il monter à cheval ? Conduire et soigner les chevaux ? Conduire les voitures ? Est-il vélocipédiste ? Est-il colombophile ?"],
9- Signature des jeunes gens [case souvent non complétée],
10- Examen et rectification du tableau par le Sous-Préfet [cases généralement non complétées],
11-N° de tirage au sort [de 1804 à 1872, le tirage au sort détermine si l’individu fait son service ou pas (avec possibilité de remplacement) puis de 1872 (loi du 27 juillet 1872) à 1889, s’il part 5 ans ou 1 an, et à partir de 1889 (loi du 15 juillet), dans quelle arme il est affecté pour 3 ans],
12- Résultat des opérations du conseil de révision : a/ jusqu’à la loterie, b/ postérieurement à la loterie,
13- Observations [peu nombreuses : postérieures voire parfois très postérieures : situation militaire, engagé volontaire, arme et régiment, insoumission, condamnation, mariage, décès].
Le résultat du dépouillement
Malgré cette longue liste, les renseignements contenus dans ces registres restent très synthétiques mais précieux.
Entre 1859 et 1901 (en 43 ans), 55 conscrits (de 0 à 4 par an) sont qualifiés de "photographes" (employés) dans les registres dépouillés (1 seul nom absent de ma liste des 401 photographes répertoriés et 2 photographes officiant alors dans le Var). Le nombre de photographes par décennie est constant dans les années 1860 et 1870 mais subit une forte baisse dans les années 1880 (alors que c'est la période où le nombre d'ateliers est le plus important) puis une forte augmentation dans les années 1890 (mais pas seulement liée au nombre croissant de conscrits).
Les photographes âgés de 20 ans sont en très grande majorité nés à Nice (38/55 dont 8 fils d'étrangers ayant opté pour la nationalité française) mais quelques-uns viennent des communes de l'ancien Comté de Nice ou du département des Alpes-Maritimes (7/55) et également d'autres départements français (10/55). Ils sont majoritairement issus de familles de commerçants ou d'artisans et plus rarement de propriétaires, de musiciens, d'employés, de marins ou de cultivateurs. Ils savent tous lire, écrire et compter (niveau 3 sur 5 d'instruction).
32 conscrits photographes ont effectué leur service militaire (30/55, quelques-uns ayant devancé l'appel ou s'étant engagés). Certains ont été affectés au service auxiliaire (8/55) ou ont été totalement exemptés de service (17/55) pour raison familiale (frère au service, aîné de veuve ou d'orphelins ; un photographe s'est fait remplacer, après paiement) ou pour raison physique (défaut de taille, faiblesse de constitution, maladie, handicap) avec des motifs parfois étonnants pour la profession de photographe (myopie et problèmes visuels, handicap du bras ou de la main, surdité et mutisme).
12 conscrits cités entre 1859 et 1901, tous métiers confondus, ont un père photographe (9 pères sont qualifiés de "photographes" et 2 de "peintres", alors qu'ils sont peintres et photographes) et 6 de ces 12 conscrits sont photographes et fils de photographes (dont 2 frères).
N.B. : Sur les Militaires dans le département des Alpes-Maritimes, voir l'excellent travail en ligne : https://fortification.pagesperso-orange.fr/militaires_dans_le_departement.html