samedi 31 octobre 2020

1158-REISPOCHIER (c1856-?), PASTORELLI (1856-?), PAGLIANO (1884-1935), PASQUIER (?-?), PHOTOGRAPHES

 

SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS


- Nice, Le Jardin Public et le Palmier de l'Annexion, vers 1875.



DERNIERE MISE A JOUR DE CET ARTICLE : 30/06/2021




- Wilhelm/Guillaume REISPOCHIER (c.1856-?)


Wilhelm/Guillaume Reispochier est uniquement cité dans le recensement de la Ville de Nice de 1876, en tant qu' "allemand, âgé de 19 ans, célibataire, apprenti" du photographe Guillaume Höffert, domicilié avec ce dernier au 5, rue du Temple, dans son atelier cité à la même adresse, ouvert cette année-là.



- Pierre PASTORELLI (1856-?)


Pierre Pastorelli est né à Briga Marittima (province de Cuneo, Italie ; actuellement La Brigue, Alpes-Maritimes) le 16 septembre 1856. Il est l'un des enfants de Pierre et Marie Pastorelli, cultivateurs.

Âgé de 29 ans, Pierre Pastorelli, "garçon de magasin, domicilié à Nice" (ses parents vivent toujours à Briga), épouse à Nice, le 15 mai 1886, Madeleine Thérèse Ferreri, 24 ans, domestique (née le 30 novembre 1861 à Saint-Etienne-aux-Monts [Saint-Etienne de Tinée], Alpes-Maritimes). L'un de ses témoins est son frère Jacques, âgé de deux ans de moins que lui, domicilié à Nice et garçon limonadier.

Le couple va avoir trois enfants à Nice, Pierre Joseph Emmanuel Pastorelli, né le 21 octobre 1887 au 7, rue Foncet, Thérèse Pastorelli, née vers 1890-91 (acte de naissance non retrouvé) et Dorothée Marie Thérèse Pastorelli, née le 2 avril 1895 au 21, rue de l'Hôtel-des-Postes. Lors de la naissance de sa fille Dorothée en 1895, Pierre Pastorelli est toujours "garçon de magasin" et son épouse, "domestique".

Pierre Pastorelli semble cependant ouvrir sa propre boutique à Nice au 4, avenue de la Gare dès 1896. Il est cité à cette adresse dans l'annuaire de 1897, à la rubrique "Photographies, Gravures, Aquarelles" dans la liste professionnelle et son nom est suivi de "grav." dans la liste alphabétique des habitants et de "gravures" dans la liste des habitants par rue. Il semble graveur de profession et cède d'ailleurs sa boutique à "Motti A., graveur sur métaux", dès 1897.

Dans les annuaires de 1898 et de 1899, il est désormais cité au 4, rue de l'Hôtel-des-Postes, toujours vendeur de photographies, gravures et aquarelles dans la liste professionnelle mais  en tant que "photog." dans les autres listes. A cette même adresse, il affiche "papeterie" dans la liste des habitants par rue à partir de l'annuaire de 1900 mais "photog." dans les autres listes. L'adresse de son domicile du 7, rue Foncet, est parallèlement citée dans les annuaires à partir de 1903 et Pierre Pastorelli y apparaît en tant que "négociant".

A partir de l'annuaire de 1909, à l'adresse du 4, rue de l'Hôtel-des-Postes, la mention "photog." est remplacée par celle de "papetier" dans la liste alphabétique des habitants et Pierre Pastorelli n'est plus cité dans la rubrique professionnelle "Photographies, Gravures, Aquarelles", sans pour autant apparaître dans celle des "Papetiers".

La fiche matricule militaire des 20 ans de son fils Pierre Joseph Emmanuel (classe 1907, exempté pour faiblesse générale) désigne ce dernier comme "dessinateur" et le père comme "commerçant". Le mariage de son fils à Nice le 20 juin 1908, cite les mêmes professions.

Lors du mariage à Nice de sa fille Dorothée âgée de 21 ans, sans profession, le 16 mai 1916, avec Jean Wladimir Marius Aubin Latapie-Gaye, 21 ans, commis des postes (né le 4 septembre 1888 à Varages, Var), Pierre Pastorelli et son épouse sont dits "commerçants", comme son fils Pierre, 29 ans, témoin avec sa sœur Thérèse, 25 ans, sans profession.

Pierre Joseph Emmanuel, "dessinateur", décède malheureusement à l'âge de 30 ans, le 5 décembre 1916 au 7, rue Foncet et Dorothée Marie Thérèse, sans profession, à l'âge de 23 ans, le 26 octobre 1918. A ces dates, les parents sont toujours "commerçants".

Après la Première Guerre Mondiale, la boutique de papeterie de Pierre Pastorelli prend le n° 22 de la rue de l'Hôtel-des-Postes. Il la cède vers 1920-21 (absence de l'annuaire de 1921).

Ce dessinateur-graveur, probablement initié à la photographie, n'a jamais été photographe professionnel.

Pierre Pastorelli décède à Nice le 11 octobre 1942, à l'âge de 86 ans. 

Son épouse décèdera à Nice le 3 juillet 1955.

Les corps du couple Pastorelli et de leurs enfants reposent au Cimetière niçois de Caucade.



- Oscar Antoine PAGLIANO (1884-1935)


Oscar Antoine Pagliano est né à Nice le 31 janvier 1884 au 6, ruelle de la République. Il est l'un des treize enfants de Florent Pagliano, marbrier sculpteur italien (1854-1923), né à Bonvicino (province de Cuneo) et de Françoise Baptistine Marie Faraut, couturière (française née à Nice, 1858-1928) qui se sont mariés le 26 juillet 1877.

A l'âge de 16 ans, Oscar Pagliano est cité en tant que "photographe" dans le recensement de la Ville de Nice de 1901, vivant avec sa famille au 12, rue Emmanuel Philibert. 

A 21 ans, il est cependant "marbrier" comme son père et certains de ses frères (fiche matricule militaire, classe 1905) et effectue son service militaire d'octobre 1906 à septembre 1907.

Oscar Pagliano souffre de surdité bilatérale et se voit exempté du conflit en 1914 (fiche matricule militaire).

En avril 1917, il est signalé domicilié au 12, rue Ségurane (fiche matricule militaire).

Lorsqu'il se marie à Nice le 24 avril 1920 avec Antonia Thérèse Ipperti, employée de commerce, âgée de 22 ans (née le 19 novembre 1897 ), il est âgé de 36 ans, marbrier et domicilié 10, rue Ségurane.

Après son divorce de janvier 1924, marbrier, âgé de 40 ans, résidant 8, rue Ségurane (son père est alors décédé), il se remarie à Nice le 16 octobre 1924, avec Joséphine Massa, 45 ans, sans profession (née à Nice le 30 novembre 1878).

Marbrier, domicilié au 10, rue Ségurane, il décède à Nice au 46, avenue de la Voie Romaine, le 3 mars 1935, âgé de 51 ans.



- A. PASQUIER (?-?)


A. Pasquier est cité pour la première fois à Nice comme photographe, Villa Soleil, 3, boulevard Dubouchage (ancienne adresse du photographe Helios ?), dans une publicité publiée dans The Nice Times à partir du 12 décembre 1886 (voir ci-dessous).


- Publicité parue dans The Nice Times du 12 décembre 1886 au 6 mars 1887 (voir sur Gallica).


Il est ensuite cité à Nice dans la liste professionnelle des photographes de 1887 à 1889, à la même adresse. Il n'est cité dans la liste des habitants qu'en 1887.

Installé fin 1886, il n'a conservé son atelier que quatre années au plus. Aucune trace de lui n'a été trouvée à Nice avant ou après cette période.

L'Aide-Mémoire de Photographie de 1898 signale le dépôt de brevet à la date du 23 janvier 1897 par "Pasquier" d'un appareil photographique dit "Photo-jumelle pelliculaire à rouleaux", sans qu'il soit possible d'affirmer qu'il s'agit bien de la même personne. 

Le détail de la vie et de la carrière d'A. Pasquier reste à ce jour inconnu, ainsi que son prénom et ses dates et lieux de naissance et de décès.



VOIR LA LISTE DES PHOTOGRAPHES ÉTUDIÉS









lundi 26 octobre 2020

1157-LES PHOTOGRAPHES À NICE AVANT 1860-2

 


SOMMAIRE DES ARTICLES DU BLOG ET LIENS DIRECTS




UN ARTICLE ÉCRIT EN COLLABORATION AVEC 

DIDIER GAYRAUD

gchateauvil@orange.fr






LES DOCUMENTS (1850-1855)


1851-1852


Lettre d'Alexandre Herzen (philosophe russe), écrite de retour à Nice en août 1867,
 P.S. Parmi les ruines de [18]51 et [18]52 j'ai trouvé ici -
 Pacelli - photographe,
Ferret - idem.

 Emmanuel Desurvire, Charles Edmond Chojecki, 2011, T II pp 195-96.



- Annonce de Pierre Ferret parue dans L'Avenir de Nice du 5 mai 1852 p 2,
Archives Départementales des Alpes-Maritimes.



- Passeport de Pierre Ferret, Nice, le 3 juin 1852, passeport neuf, N° 163,
Le Sieur Ferret pierre, ouvrier en Photographie, né à Veuvet, Côte-d'Or, demeurant à Nice, Immatriculé en ce Consulat, passeport délivré pour 1 an, sur sa demande et le dépôt d'un passeport périmé de ce consulat du 29 avril 1850, âgé de 38 ans.

Nice, Consulat de France, Passeports neufs, 1851-1853,
Archives départementales des Alpes-Maritimes (cote 01Z 0230).



1853


- Annonce de Josserand Ferriol parue dans L'Avenir de Nice des 14 et 21 janvier et 10 février 1853 p 4,
Archives Départementales des Alpes-Maritimes.



L’Avenir de Nice annonce du 8 octobre 1853,
Nice, Archives Municipales. 



1854


- Annonce d'un photographe anonyme parue dans L'Avenir de Nice des 20 et 21 janvier 1854 p 4,
Archives Départementales des Alpes-Maritimes.



- Passeport de Charles Anfossi, Nice, le 23 février 1854, visa de passeport, N° 702,
Anfossi Charles (et sa fille), artiste photographe, âgé de 32 ans, né et domicilié à Nice, dernière provenance et dernier visa : Nice, destination : Marseille, passeport délivré à Nice le 18 février 1854.

Nice, Consulat de France, Visas de passeports, 1854,
Archives départementales des Alpes-Maritimes (cote 01Z 0270).



- Passeport d'Hippolyte Caillieux, Nice, le 28 février 1854, visa de passeport, N° 813,
Caillieux Hippolyte, Photographe, 42 ans, né à Crépy, domicilié à Paris, dernière provenance : Paris, dernier visa : Var, destination du passeport : Etats sardes, date du passeport : 29 septembre 1852.

Nice, Consulat de France, Visas de passeports, 1854,
Archives départementales des Alpes-Maritimes (cote 01Z 0270).



- Passeport de Pierre Ferret, Nice, le 3 août 1854, passeport neuf, N° 228,
le sieur Ferret Pierre, Ouvrier en Photographie, avec sa femme, 36 ans, ses deux fils de 13 et 7 ans et sa fille âgée de 10 ans, né à Veuvet (sic), Côte-d'Or, demeurant à Nice, Maison Adé, immatriculé en ce Consulat, allant à Grasse (Arrondissement), passeport délivré pour un an sur sa demande et le dépôt d'un passeport périmé de ce Consulat du 3 juin 1852, âgé de 40 ans.

Nice, Consulat de France, Passeports neufs, 1853-1856,
Archives départementales des Alpes-Maritimes (cote 01Z 0231).



- Photographies d'Alfred Backhouse, 1854-1855.



- Photographies d'Eugène Jouët, 1854-1855.



1855


- Voyage de Claude Ferrier en Italie, 1854-1855,
Il y a quelques temps, M. Ferrier revenait d'Italie. Il avait passé là-bas les plus beaux mois de l'année, aussi rapportait-il quatre albums contenant plusieurs centaines de vues stéréoscopiques (...). On sait que cet artiste opère sur glace albuminée (...). Toute l'Italie est dans ces splendides albums. On passe de Nice à Turin, de Turin à Gênes, de Gênes à Florence ; on parcourt Rome, Venise, Padoue, Pise.

La Lumière du 24 février 1855,
Paris, BnF (Gallica).



- Photographies de Charles Emmanuel Henry de Rostaing, 1854-1859.



- Passeport de Charles Mylius, Nice, 15 mars 1855, visa de passeport, N° 856,
Mylius Charles, Photographe, 21 ans [28 ans], né et domicilié à Francfort, Dernière provenance : Turin, Vient de : St-Raphaël, Destination passeport : Belgique, Destination visa : France, Date du passeport : 23 septembre 1852.

Nice, Consulat de France, Visas de passeports, 1855,
Archives départementales des Alpes-Maritimes (cote 01Z 0271).



- Passeport de Crette Romet Lodoisck, Nice, 6 avril 1855, visa de passeport, N° 1162,
Crette Romet Lodoïsck (et son épouse), photographe, 30 ans, né et domicilié à Paris, dernière provenance : Paris, destination du passeport : Etats sardes, destination du visa : France, date du passeport : 31 août 1854.

 Nice, Consulat de France, Visas de passeports, 1855,
Archives départementales des Alpes-Maritimes (cote 01Z 0271).



- Passeport de Pierre Ferret, Nice, 2 juin 1855, visa de passeport, N° 2063,
Ferret pierre (épouse et 3 enfants), Ouv(rier) en Photographie, 40 ans, né à Veuvet (sic), domicilié à Nice, dernière provenance : Grasse (Var), destination du visa : Paris, délivrance du passeport : Nice, le 3 août 1854.

Nice, Consulat de France, Visas de passeports, 1855,
Archives départementales des Alpes-Maritimes (cote 01Z 0271).



- Passeport de Jean Ponce Célestin Degoix, Nice, 20 juin 1855, passeport neuf, N° 195,
Mr Degoix (Jean Ponce Célestin), Artiste Photographe, avec sa femme âgée de 27 ans (et sa fille) âgée de 7 ans 1/2, né à Mer, Loir-et-Cher, demeurant à Nice, Maison Coppon, au rez-de-chaussée, allant à Turin, passeport délivré pour 1 an sur sa demande et un passeport périmé du Préfet de Police, âgé de 30 ans.

Nice, Consulat de France, Passeports neufs, 1853-1856,
Archives départementales des Alpes-Maritimes (cote 01Z 0231).





LES PHOTOGRAPHES A NICE (1850-1855)



- PACELLI Albert né CREMIERE Paul (1813-apr.1884)

Sa vie peut être divisée en plusieurs périodes : sa naissance et sa vie à Tours (Indre-et-Loire) de 1813 à 1848 environ, sous son véritable nom de Paul Crémière ; sa vie à Paris vers 1848-1850 où il adopte désormais le pseudonyme d'Albert Pacelli ; sa vie à Nice et sur la Riviera, de 1851 à sa mort dans les années 1880 ou 1890 (acte de décès non retrouvé).

Paul Crémière naît à Tours le 25 janvier 1813, au 10, place de l'Archevêché. Il est l'un des enfants d'André Crémière, négociant et de Victoire Jeuffrain, qui se sont mariés le 5 avril 1796.

Paul Crémière grandit à Tours et s'y marie à 19 ans, avec Marie Louise Clotilde Lefebvre (acte de mariage non retrouvé)
Il est "manufacturier" et travaille avec ses  frères dans l'entreprise familiale, une fabrique de limes et aciers située dans la commune attenante de Saint-Symphorien (Archives nationales, F/12/4629 à 4635).
Paul Crémière est encore signalé à Tours en 1847, en tant qu'adhérent à la XV° session du Congrès Scientifique de France.

Veuf, il cède peut-être ses parts de l'entreprise familiale, vers 1848-49, à son frère aîné Jules Crémière (né en 1802) et quitte Tours pour Paris.
A Paris, il vit en 1850, remarié avec Louise Fromantin et partageant avec elle sa passion de la musique (compositeur) et du chant 
(acte de mariage non retrouvé)

Tous deux entreprennent dès lors de donner des matinées musicales, sous les pseudonymes d'artistes de "Paula et Albert Pacelli", probablement tout d'abord à Paris puis à Marseille où ils sont signalés en juin 1850 (La Gazette du Midi des 5 et 12 juin 1850).

Ils se rendent ensuite à Nice (passeport délivré à Marseille le 12 juin 1850) où ils semblent avoir un contrat avec le Théâtre municipal du 15 septembre 1850 à fin février (Carnaval) 1851. Ils donnent également en décembre 1850, un ou plusieurs concerts à l'Hôtel d'York (AD06, Consulat de Commerce et de Mer, 6FS 173, fol. 881 - L'Agent dramatique du Midi : correspondant des théâtres du 3 janvier 1851).

Leur séjour niçois est prolongé et son épouse accouche dans cette ville de leur fille Henriette Andrée "Pacelli" (!), le 26 mars 1851. 

Le couple Pacelli participe à Nice à de nouveaux concerts, fin 1851-début 1852 (L'Avenir de Nice du 14 décembre 1851 p 2 et du 23 janvier 1852 p 2).

La lettre d'Alexandre Herzen présentée ci-dessus atteste parallèlement la pratique photographique d'Albert Pacelli à Nice dès 1851-52 (formation à Tours ou Paris ?). 

L'épouse d'Albert Pacelli décède malheureusement dans les années suivantes (entre 1852 et 1855, acte de décès non retrouvé). 

Albert Pacelli abandonne dès lors les concerts et vit avec sa fille à Nice, tout en conservant probablement son adresse parisienne. Son passeport d'avril 1855 qu'il signe "Paul Crémière dit Pacelli", le signale "se rendant à Lyon avec un enfant en bas âge", sa fille de quatre ans (AD06, Passeports neufs,1853-1856, 1855, N° 81, 01Z 0231).

Il est ensuite cité dans la Liste des étrangers séjournant à Nice pendant l'hiver 1855-56,  : " Pacelli (M. Albert), r. des Hôtels 5, m.[aison] Isnard" (L'Avenir de Nice du 22 décembre 1855 p 4).

A partir de 1856, Albert Pacelli est à nouveau cité dans les journaux niçois mais comme "professeur de littérature française", au 5, rue des Hôtels (3ème étage) puis dès 1859 au 8, rue Gioffredo (2ème étage). 

Ses différents passeports de mai 1857 et mai 1860 le qualifient également de "professeur" (se rendant à Lyon puis Paris avec sa fille), professeur de littérature mais peut-être également professeur de chant ou de photographie car son passeport de mars 1858 précise qu'il voyage avec "son élève, en Angleterre, par le Piémont, la Suisse, la Confédération Germanique et la Belgique" (AD06, Passeports neufs : 1856-1858, 1857, N° 139 et 1858, N° 46, 01Z 0232 - 1858-1860, 1860, N° 137, 01Z 0233).

Albert Pacelli attendra la saison 1863-1864 pour s'installer comme "photographe" portraitiste et paysagiste dans l'atelier du 5, rue Chauvain, tout d'abord comme associé de Michel Schemboche puis seul, de la saison 1864-1865 à celle de 1870-1871.

Pour en savoir plus sur Albert Pacelli, voir notamment :
- L'ouvrage de Didier Gayraud, La photographie à Nice, Monaco et dans les Alpes-Maritimes au XIXe siècle, Académia Nissarda, 2016.
- L'article de ce blog

[N.B. : Il existe deux autres photographes de ce nom : Léon Crémière né et domicilié à Paris, actif dans les années 1860-1870 et Paul Crémière, signalé à Blois (Loir-et-Cher), actif au milieu des années 1870].



- FERRET Pierre (1815-1875) - Voir la biographie du photographe dans la première partie de cet article.



- FERRIOL Josserand (?-?)

Josserand Ferriol est uniquement signalé à Nice, en tant que daguerréotypiste dans la petite annonce (ci-dessus) publiée les 14 et 21 janvier 1853 dans L'Avenir de Nice, situant son atelier au 8, rue Saint-François-de-Paule, maison Juge. 



- BEQUET (?-?) & FONTANA (?-?)

L’Avenir de Nice annonce, dans un article politique du 8 octobre 1853 (voir ci-dessus), l’expulsion de Messieurs Becquet (français) et Fontana (italien) qui avaient fondé un atelier de photographie à Nice. 

Là encore, si l’information est intéressante, il ne nous a pas été possible de déterminer le lieu. Cela reste la seule allusion à ces deux personnes qui ne font plus parler d’elles par la suite dans le domaine du daguerréotype ou de la photographie. 



- ANFOSSI Charles Jean Baptiste (1822-1907)

Charles Jean Baptiste Anfossi est né le 17 mars 1822 à La Bollène-Vésubie (Alpes-Maritimes). Il est le fils de Marc Anfossi et de Marie Catherine Eusebi/Luxebie qui se sont mariés dans cette même commune le 16 février 1817.

"Âgé de 21 ans révolus, maître Coiffeur, demeurant à Tours", il épouse dans cette ville, le 20 mars 1843, Marie Justine Estelle Marin, 24 ans (née à Angoulême, Charente, le 16 mai 1818). Lors de la naissance, dans cette ville, de son fils Pierre Marc le 31 mai 1844, il est à nouveau dit "coiffeur".

Lors d'une demande de visa le 4 juillet 1846 au Consulat de Nice pour se rendre à Tours (AD06 - Visas de passeport 1846, N° 5542 - 01Z 0261 - passeport délivré à Marseille), "Jean Baptiste Anfossi, né et domicilié à Bollène" est qualifié de "parfumeur" mais à la naissance à Tours de sa fille Marie Delphine le 19 septembre 1847, il exerce toujours la profession de "coiffeur".

En février 1854, "Charles Anfossi" est dit, à l'occasion d'une nouvelle demande de visa à Nice (voir ci-dessus), "artiste photographe, âgé de 32 ans, domicilié à Nice". Il a donc changé de profession entre 1847 et 1854 et quitté Tours pour Nice où il possède peut-être un atelier.

Au tournant des années 1860, Charles Jean Baptiste Anfossi quitte Nice pour Menton où il ouvre un atelier (près la place Saint-Roch) qu'il conservera jusqu'en 1895.

Pour en savoir plus sur Anfossi, voir :
- L'ouvrage de Didier Gayraud, La photographie à Nice, Monaco et dans les Alpes-Maritimes au XIXe siècle, Académia Nissarda, 2016.



- CAILLIEUX Charlemagne Hippolyte (1810-1894)

Charlemagne "Hippolite" Caillieux est né à Bouillant Saint-Germain, Crépy-en-Valois (Oise), le 31 mars 1810. Il est l'un des enfants de Denis Charlemagne Caillieux, cultivateur et de Jeanne Rosalie Desouche(s), mariés le 27 juin 1803.

Âgé de 27 ans, "Hippolyte" Caillieux est domicilié à Paris au "136 St-Denis", lorsqu'il se marie dans cette ville le 22 juin 1837, avec Pauline Prudence Gauthier (née vers 1818 à Paris).

Hippolyte Caillieux, "photographe, domicilié à Paris", est cité à Nice le 28 février 1854 (voir visa ci-dessus), avec un passeport pour les Etats sardes qui date de septembre 1852. 

Âgé d’environ 45 ans, il s'installe à Nice, avec son épouse et y acquiert une maison. En novembre 1854, il est cité, "maison Caillieux, ci-devant Louis Gilli à la Buffa" (L’Avenir de Nice du 18 octobre 1854 p 4).

En avril 1855, son épouse est dite "demeurant à Nice, ruelle de la Buffa n° 1" (AD06, Passeports neufs 1853-1856, 1855, N° 108, 01Z 0231) et lui-même est cité, "rue de la Buffa, 6" en décembre 1855 (L'Avenir de Nice du 15 décembre 1855 p 4).

Dans la liste récapitulative des Etrangers à Nice des 1er janvier 1858 et 1859, "Caillieux et Mme" sont cités "rue de la Buffa, 1, maison Ugo".

Il est dit "propriétaire, demeurant à Nice" lorsqu'il se rend à Paris en décembre 1856, septembre 1858 et mai 1860 (AD06, Passeports neufs : 1856-1858, 1856, N° 356, 01Z 0232 - 1858-1860, 1858, N° 261 et 1860, N° 107, 01Z 0233).

"Hippolite Caillieux, propriétaire" est ensuite cité avec son épouse, rue de la Seconde Buffa, dans les recensements de la Ville de Nice de 1861, 1866 et 1872, ainsi que dans les annuaires niçois et comme "rentier" dans les listes électorales. 

Son adresse devient 21, rue Meyerbeer (près la rue de la Buffa), vers 1880.

"Rentier", Hippolyte Caillieux décède à Nice le 10 août 1894, âgé de 84 ans, au 21, rue Meyerbeer.

Il a vécu 40 ans à Nice mais rien n’indique qu’il y ait exercé la profession de photographe.



- BACKHOUSE ALFRED (1823-1888)

En 1854, un photographe britannique issu d’une famille de banquiers et de naturalistes effectue un court séjour en France où il se rend sur la French Riviera. Il réalise quelques vues influencées par le naturalisme, notamment At Nice, représentant une vieille masure campagnarde bordée d’un cactus géant ou Trunk of a Date Palm with Ivy (Getty Museum) et Villa FrancaNice (Canadian Center for Architecture).

L’année suivante, Alfred Backhouse, désormais membre de la Photographic Society, voyage en France où il photographie Strasbourg et Paris puis retourne dans les Etats Sardes où il réalise une nature morte intitulée Pots and Pans, représentant sous la fenêtre d’une maison provençale de la campagne niçoise, une potiche entourée de cruches et de récipients divers en terre (Paula and Robert Hershkowitz Collection), House with Succulents (Harry Ransom Center), ainsi qu’une vue de l’actuelle Promenade Maurice Rouvier à Saint Jean. 

Il expose à la London Photographic Society en 1855 et 1857 (Photographic Exhibitions in Britain 1839-1865, British Library). Signalons que ses frères Arthur et Thomas Backhouse s’adonnèrent aussi à la photographie en Grande-Bretagne.

- Voir les photographies d'Arthur Backhouse au J.P. Getty Museum de Los Angeles, getty.edu/, au Canadian Center for Architecture de Montréal, cca.qc.ca/fr/, au Metropolitan Museum de New York (Exposition, metmuseum.org/) et sur europeana.eu/.


-  JOUËT Charles Eugène (1826-1883)


Charles Eugène Jouët est né à Paris (7ème arrondissement), le 30 juillet 1826. Il est l'un des enfants de Charles Frédéric Jouët et de Clémence Rose Grimoult (mariés à Paris le 11 avril 1825).

Âgé de 25 ans, Eugène Jouët est pour la première fois cité à Nice alors que, domicilié à Paris, il voyage avec ses parents et sa sœur à destination de Milan, en mai 1852 (AD06 - Visas de passeport, 1852, N° 2485, 01Z 0268). 

A 28 ans, il se marie le 30 octobre 1854 (à Bruxelles ?), avec Victorine Rosalie Joséphine Rey (née à Bruxelles le 24 novembre 1832).

Le 12 janvier 1855, c'est en tant que "rentier" parisien, âgé de 27 ans, qu'Eugène Jouët, revenant de Londres avec sa mère, est signalé à Nice (AD06 - Visa de passeport, 1855, N° 139, 01Z 0271)

Il réalise en 1856, deux albums photographique dont l'un au moins comporte plusieurs tirages de Nice, de Villefranche et du village de Cagnes. Il ne semble pas avoir réalisé de nouvelles photographies de Nice par la suite. 

Il est membre de la Société Française de Photographie et publie en 1859, deux notes sur la technique au collodion, l'une avec Alphonse Davanne en avril puis une, seul, en octobre (Bulletin de la S.F.P., 1859 p 114 et 301). Il expose avec la S.F.P. des paysages et des portraits en 1859, « Jouet, à Paris », en 1861, « Jouet, passage Laferrière, 10, à Paris » et 1863, « Jouet (E.), rue Blanche, 10, à Paris ». 

Il sera présent également à l’Exposition Universelle de Londres de 1862 où il obtiendra une Mention honorable "pour photographie de paysage". Il est encore cité comme membre de la S.F.P. en 1866.

A la date de la mort de son père à Nice, en mars 1876, "Eugène Charles Jouët, propriétaire, demeure 6, avenue Ruysdaël" à Paris (8éme arrondissement).

Il décède à Monaco le 9 décembre 1883, "Consul du Portugal en cette ville, propriétaire, âgé de 57 ans". Il possède toujours à cette date son adresse parisienne du 6, avenue Ruysdaël et une autre à Bruxelles, 50, rue de Ligne (FranceArchives).


- FERRIER Claude Marie (Père, 1811-1889), FERRIER Jacques Alexandre (Fils, 1831-1911) et SOULIER Charles (1840-1875)

Claude Ferrier est né à Lyon, en 1811. 

Il commence sa carrière de photographe à Paris où il est associé en 1850 à Jules Duboscq et se spécialise très tôt dans la photographie stéréoscopique. 

En 1851, il réalise des vues de l’Exposition Universelle de Londres afin d’illustrer le rapport de la Commission Royale (Jean-Marie Voignier, Les vues stéréoscopiques de Ferrier et Soulier Catalogue 1851-1870, Editions du Palmier en zinc, 1992). 

A partir de 1854, il effectue des reportages en Italie et en Suisse et réalise des vues des inondations de la Loire, des bords du Rhin et des Pyrénées. Des vues de Nice sont réalisées en 1855 (voir ci-dessus).

L'Almanach-Bottin du Commerce de 1856 et 1857 cite, "Ferrier, photographe, spécialité de vues stéréoscopiques, sur verre et sur papier, de Suisse, Italie, bords du Rhin, Angleterre et France, nombreuses vues de l'exposition 1855, Coquillère, 8".

En 1857, Jules Duboscq lui intente un procès (relatif à ses stéréoscopes) qu'il perd (La Photographie, n° 7, avril 1859 p 7).

En févier 1857, domicilié au 29, boulevard Saint-Martin, il dépose un brevet relatif aux images stéréoscopiques transparentes (INPI, Bases Brevets).

En 1859, Claude Ferrier participe à l'Exposition de Dijon où il obtient une médaille de deuxième classe pour ses photographies stéréoscopiques.

En 1859, il publie une vue stéréoscopique sur carton du Paillon à Nice agrémentée de ses initiales « CF ». 

Il s’associe cette année-là avec son fils Jacques Alexandre et avec Charles Soulier : "Ferrier père, fils et Soulier, photogr. sur verre, Coquillère, 8 et boul. Sébastopol, 99" (Annuaire-almanach du Commerce, 1860 p 245). Charles Soulier est un ancien peintre sur verre et professeur de dessin à Beauvais, déjà photographe en 1854 et associé alors à Athanase Clouzard.  

Les trois hommes se spécialisent dans la vue stéréoscopique sur verre dont la qualité est supérieure à celle des photographies sur papier.  Ferrier & Soulier proposent dans leur catalogue de 1859 environ trois cents plaques de France dont cinq de Nice classées dans la rubrique « Italie », intitulées sans plus de précision, Vue générale de Nice, Panorama de Nice et le Mont Chauve, Vue du port de Nice, Panorama de la plage de Nice et Panorama de Nice, côté Quai Masséna

Ferrier Fils (né à Paris le 9 septembre 1831) réalise en 1860 des nouvelles vues de Nice (voir la troisième partie de cet article).

La société baptisée Ferrier père et fils et Soulier prend de l’importance et leur magasin du boulevard Sébastopol emploie une quinzaine d’employés (Jean-Marie Voignier, op. cit.). 

Claude Ferrier et Charles Soulier revendent leur entreprise en 1864 à deux de leurs employés Moyse Léon et Isaac Lévy qui fondent la société Léon & Lévy, plus connue sous le sigle "LL". 




- DE ROSTAING Henri Charles Emmanuel (c.1826-1885)

Le marquis Henri Charles Emmanuel de Rostaing, aristocrate né à Paris vers 1826, est signalé à Nice le 18 mars 1854, comme "propriétaire, âgé de 28 ans, né et domicilié à Paris", venant de San Remo et se rendant à Marseille (AD06 - Visa de passeports 1854, N° 1134 - 01Z 0270). 

Elève du grand Edouard Baldus, il revient à Nice en janvier 1855 (venant de Paris, se rendant à Londres) puis en avril 1855 (venant du Var, se rendant à Venise) et produit une vue de la place Victor (actuelle place Garibaldi), datée de février 1855 (AD06 - Visas de passeports 1855, N° 149 et N° 1239 - 01Z 0271).

Il revient à Nice en avril 1856 (venant de Marseille, se rendant en Italie) (registre des visas 01Z 0272), en janvier 1857 (registre des visas ). S’il semble absent de Nice en 1858, il s’y rend de nouveau dès le mois de janvier 1859 (AD06 - Visas de passeports 1856, N° 1958 01Z 0272 ; 1857, 01Z 0273 ; 1859, 01Z 0275). 

Hormis Nice qui reste son sujet de prédilection et où il réalise plusieurs vues de villas dont celle où résida la grande-duchesse Stéphanie de Bade, la villa Massingy et les deux villas d’Abadie, il photographie durant ces années-là quelques vues de Levens sans que l'on sache ce qui présida au choix de cette commune de l’arrière pays, bien à l’écart des lieux habituels de fréquentation touristique et il effectue deux clichés de la citadelle de Villefranche. 

Précisons que ces vues dont certaines sont parfois signées en bas à droite à l’encre violette "Mquis de Rostaing", ont généralement un grand format, aux alentours de 400 x 330 mm ou même 450 x 350 mm, ce qui implique bien sûr une chambre de mêmes dimensions puisque les agrandissements n’existent pas encore. 

Notons également que le marquis, s’il passe quelque temps à Nice et aux environs, poursuit généralement ses périples photographiques à  Londres, Venise, Paris ou dans d’autres villes de France. N’étant pas soumis à des impératifs commerciaux et de rentabilité, le marquis se rend là où son humeur l’entraîne et photographie tout simplement ce qui retient son attention. 

Le marquis se désintéresse sans doute de la photographie à partir de 1860. Il vit alors entre Paris et le village de Seillans dans le Var où il possède des attaches familiales. En 1874, il se marie à Saint Raphaël avec Jeanne de Villers La Faye et meurt dans cette ville le 6 août 1885 (acte de décès f° n°28). 

Pour en savoir plus sur de Rostaing, voir :
- L'ouvrage de Didier Gayraud, La photographie à Nice, Monaco et dans les Alpes-Maritimes au XIXe siècle, Académia Nissarda, 2016.



- MYLIUS Carl Friedrich (1827-1916)

Carl Friedrich Mylius est un photographe allemand né à Francfort le 10 janvier 1827. 

Formé dans cette ville à la lithographie, à l'art et à la photographie dans les années 1840, il s'installe comme photographe à Nuremberg au début des années 1850 puis dès 1854 à Francfort (Biebergasse). Il est connu pour ses photographies d'architecture de Nuremberg dès 1854 (La Lumière du 30 décembre 1854) puis pour celles de Francfort.

"Domicilié à Francfort", il est cité à Nice en mars 1855 (voir le visa ci-dessus), après Turin, avant de se rendre en France.

Pour en savoir plus sur Carl Friedrich Mylius, voir :
- Le site et les liens wikipedia.



- CRETTE Louis (c.1824-1872)

Lodoisck/Louis Crette naît à Paris vers 1825 (acte non retrouvé). Il semble se marier, à Paris (?), au début des années 1850 (acte non retrouvé). 

Au début des années 1850, il se forme, à Paris, à la photographie auprès de Gustave Le Gray. Il expose notamment à Londres en 1852 et ouvre un atelier à Paris en 1853 et 1854 au 3, boulevard Montmartre.

Louis Crette est cité à Nice dès avril 1855 (voir ci-dessus) puis dans la Liste des Etrangers du 21 décembre 1855, "Français - Crette (M.), et sa famille, r. St-Etienne 7" (L'Avenir de Nice du 21 décembre 1855) et dans celle du 11 septembre 1856, "Français - Crette (M. et Mme), rue St-Etienne, maison Audiffret" (Les Echos de Nice du 11 septembre 1856). Il reste domicilié à Paris jusqu'en mai 1856.

Son studio niçois est attesté au 5, rue St-Etienne, dès décembre 1856 (voir la troisième partie de cet article). 

En 1857, des estampes inspirées des vues par Louis Crette de Nice et de ses environs, sont exécutées par le peintre et dessinateur Jacques Guiaud (1810-1876) puis réunies dans un album édité la même année puis réédité en 1859 (Courrier de la Librairie, 1857 t II, pp 1199 et 1223 ; Bibliographie de la France, 1858 p 11 - voir annonce de septembre 1858 ci-dessus).

Louis Crette expose à Bruxelles en 1857 (Mention honorable). Il ouvre la même année une succursale à Turin, au 4, via della Rocca. 

Dès 1858, il est qualifié de "photographe du roi de Sardaigne" ou de "roi du Piémont", notamment lors du procès suite à la réalisation du portrait post mortem de la tragédienne Rachel  (Journal des Débats politiques et littéraires du 12 juin 1858 p 2 - Le Messager de Paris du 17 juin 1858 p 4).

Le 24 novembre 1858, des dommages causés à des clichés sur verre de Louis Crette pendant leur transport sont expertiséssur demande du Tribunal, par le peintre et photographe Alexandre Clerissy. La liste des prises de vue de Louis Crette révèle de nombreux portraits ainsi que des vues de Nice et de ses environs (AD06 - Consulat de Commerce et de Mer - 06FS 0236). Une présentation des tarifs pratiqués par Louis Crette est jointe à l'expertise (voir la troisième partie de cet article).

En 1860, "Crette-Romet [noms de ses deux parents accolés] Lodoisck, Artiste Photographe de S.M. le Roi de Sardaigne, accompagné de sa femme, demeurant à Nice, âgé de 36 ans" (voir la troisième partie de cet article), se rend à Turin et en France (AD06, Passseports neufs, 1858-1860, N° 154, 01Z 0233). Il est cité dans le recensement de la Ville de Nice de 1861 comme "Crete (sic) Louis, photographe, âgé de 38 ans, sa femme Adèle, 38 ans, sa mère (?) "Rommé (sic), rentière, veuve, 68 ans" et un domestique de 24 ans, demeurant au 64, Longchamp Supérieur.

Louis Crette conservera son atelier niçois jusqu'en 1865.

Pour en savoir plus sur Louis Crette, voir notamment :
- L'ouvrage de Didier Gayraud, La photographie à Nice, Monaco et dans les Alpes-Maritimes au XIXe siècle, Académia Nissarda, 2016.



- DEGOIX Jean Ponce Célestin (1825-1902)

Jean Ponce Célestin Degoix est né le 4 février 1825 à Mer, près de Blois (Loir-et-Cher). Il est le fils de Ponce Antoine Degoix, receveur des contributions indirectes (né en 1782) et de son épouse Marie Anne Riollet (née en 1786). 

Célestin Degoix est signalé ensuite en 1851, à l’âge de 26 ans, comme clerc de notaire à Paris, domicilié au 31, rue Saint-Lazare (FranceArchives).

Après s’être initié à la peinture et à la photographie, il quitte Paris pour s’installer à Nice entre fin 1853 et début 1855. 

Il est en effet signalé à Nice le 20 juin 1855 à l’occasion d’un renouvellement de passeport auprès du Consulat de France et sur présentation de son passeport périmé délivré par le Préfet de Police le 1er octobre 1853. Il est dit alors "artiste photographe, demeurant à Nice, Maison Coppon, au rez-de-chaussée" (quai Masséna), âgé de 30 ans, mesurant 1m 70, voyageant avec sa femme, âgée de 27 ans, non nommée (acte de mariage de la fin des années 1840 non retrouvé) et sa fille, âgée de 7 ans et demi. C’est avec elles qu’il se rend alors à Turin (AD 06, Consulat de France, Passeports neufs 1853-1856, 1855, N° 195, 01Z 0231).

L'Indicateur niçois suivi du Cicerone de l'Etranger pour Nice et ses environs édité par Pierre Cauvin en 1855, cite cette fois "Degoix C., q. Masséna 15" dans la liste des "Peintres" (p 103).

Célestin Degoix est à nouveau signalé au Consulat de Nice l’année suivante, alors qu’il renouvelle son passeport annuel en mai 1856. Il est à nouveau dit "artiste photographe" mais ne demeure plus à Nice où il est dit "de passage" (la ville de son domicile n’est pas précisée) et cherche à se rendre, seul, à Gênes et Livourne (AD 06, Consulat de France, Passeports neufs 1853-1856, 1856, N° 127, 01Z 0231).

A-t-il ouvert un studio de photographie lorsqu’il vivait à Nice ? S’est-il uniquement consacré à la photographie d’architecture et de paysage ou bien a-t-il réalisé dès cette époque des portraits ? Où habite-t-il en 1856 ? A quelle date s’établit-il à Gênes ?

Célestin Degoix, associé à C. Hodcend (François Constant Hodcend né le 25 mai 1835 à Charbonnières, Eur-et-Loir ?), ouvre à Gênes, un atelier rue Ste Catherine, 9, le 21 avril 1862, et tous deux sont "brevetés de S.M. le Roi d’Italie" (Paolo Venturoli, Del disegno alla fotografia : L’Armeria reale illustrata, 1837-1898, 2003 p 247)

L’association semble ne durer que quelques années jusqu'en 1864, date à laquelle Célestin Degoix s’installe seul au 10, via Carlo Felice (Annuaire-Almanach du Commerce et de l’Industrie, Italie, Gênes, "Hodcend et Dagaix (sic)", le 1er juillet 1863 p 2744 et le 1er août 1864 p 2806).

Avant 1882, il ouvre également un magasin de vente via Nuovissima, 7. Dans le courant des années 1890, son atelier est désormais situé piazza della Meridiana, 16 et son magasin au 7 de la même place.

Célestin Degoix semble décéder à Gênes en 1902.

Pour en savoir plus sur Célestin Degoix, voir :
- L'ouvrage de Didier Gayraud, La photographie à Nice, Monaco et dans les Alpes-Maritimes au XIXe siècle, Académia Nissarda, 2016.
-Yves Degoix (PDF, 2019), docplayer.fr/




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vendredi 23 octobre 2020

1156-PETIT ALBUM PHOTOGRAPHIQUE DU "DAUPHINÉ", 1863/1880

 

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Ce petit album non daté, au format à l'italienne, possède une couverture cartonnée recouverte de percaline rouge et présente un titre aux lettres dorées et des pages cartonnées à tranche dorée. Il est intitulé "Dauphiné", mesure 14,3x9,2 cm et contient 12 tirages albuminés de 9,5x5,5 cm.

Les photographies de l'Isère offrent 3 vues de Grenoble, 3 de Sassenage, 2 d'Allevard, 2 d'Uriage, 1 de Vizille et 2 de Saint-Pierre de Chartreuse.

La première vue porte, en bas à droite, la mention "Photographie Eug. Léon".

Ce photographe (1841-1916) est né à Grenoble le 18 mars 1841. Après avoir été employé par le photographe grenoblois Guillaume Mérienne, il est devenu son associé vers 1868 et son successeur vers 1871 au 4, rue Lafayette.

Ce petit album peut être daté vers 1880 (milieu des années 1870-début des années 1880), du fait de sa couverture et de la présence de titres imprimés. La mention "Photographie Eug. Léon", se retrouve notamment dans une publicité pour ce photographe grenoblois, publiée dans plusieurs numéros du Dauphiné de juin 1874 (notamment du 18 et 28 juin), annonçant l'ouverture saisonnière de sa succursale à Uriage. Cependant les prises de vue sont bien antérieures et n'ont pas été réalisées par Eugène Léon qui n'est là que le distributeur.

Ces vues ont été prises par Alphonse Davanne (1824-1912) vers 1863 et présentées à Paris aux Sixième et Septième Expositions de la Société Française de Photographie de 1864 et 1865. Certaines vues peuvent être légèrement postérieures, "M. et Mme Davanne, de Paris" étant notamment signalés dans Le Dauphiné d'août 1866 dans les hôtels d'Uriage-les-Bains et d'Allevard-les-Bains.

On retrouve d'ailleurs des vues semblables (parfois légèrement recadrées), sous forme de stéréoscopies, CDV, Cabinets et de plus rares grands formats signés d'Alphonse Davanne (timbre sec et humide) puis, dès la fin des années 1860, signés également de son associé Miguel Aleo (1824-c.1900). Ces nombreuses vues (deux ou trois vues différentes par site) sont distribuées (notamment chez les libraires et éditeurs Maisonville & Fils & Jourdan au 8, rue du Quai à Grenoble) jusqu'aux années 1880.