mercredi 10 juillet 2019

1039-CARTIÉ (1842-APRÈS 1908) & BOUTET (1836-?), ARDOIN (1839-1871), CIAIS (1855-1886), PHOTOGRAPHES




- CIAIS Séraphin (1855-vers 1885), Portrait d'homme, recto, vers 1885 (?),
inscriptions au recto, "Ciais, photogr. -- Nice",
tirage albuminé de 5,6x9,1 cm sur carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.



DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 09/09/2024




- Arsène Drozin CARTIÉ (1842-après 1908) & Raymond BOUTET (vers 1836-?)


Arsène Drozin Cartié est né à Connantre (Marne) le 7 mars 1842, fils d'Eugène César Cartié et de Sophie Apolline Violette. Il est le troisième enfant d'une famille qui sera composée de 3 fils et 2 filles. 

Arsène Drozin Cartié semble se former à la photographie dès ses 17-19 ans (?), à Paris, dans l'atelier de Pierre Petit puis accompagner ce dernier lors de ses saisons et déplacements dont Nice. Pierre Petit est notamment présent à l’Exposition des Beaux-Arts de Nice de 1861 (décembre 1861-mars 1862) et son nom apparaît dans les annuaires niçois dès 1862 : "Petit, promenade des Anglais". 

Arsène Cartié/Cartier ouvre un atelier au 4, place du Jardin Public, dès janvier 1862 (Les Echos de Nice du 10 janvier 1862) mais il est encore cité dans la liste des photographes de Pierre Petit en février de la même année (Journal de Nice du 10 février 1862 p 3). 

Il s'associe dès septembre suivant avec Raymond Bouté/Boutet parfois orthographié par erreur, "Bontet" (Le Messager de Nice du 26 septembre au 6 novembre 1862 p 4 ; Le Journal de Monaco du 16 novembre 1862)


- Petite annonce parue dans Le Messager de Nice du 26 septembre au 6 novembre 1862 p 4,
Archives Départementales des Alpes-Maritimes.


Le 3 novembre 1862, Arsène Cartié dépose une demande d'enseigne "à poser sur la maison Robiony, 4, place du Jardin public, d'une longueur de 6 mètres avec l'inscription Mss. Cartié et Boutet Photographes" (arrêté du 10 novembre 1862 ; Archives Municipales, 2T13-1148).


- Article du Journal de Monaco du 16 novembre 1862.




Jean Baptiste Raimond Boutet est né le 24 novembre 1836 à Commercy (Meuse). Il est l'un des trois enfants de George(s) Raimond Jean Baptiste Bouté, voiturier (né vers 1801), et d'Elisabeth Collignon (née vers 1808) qui semblent s'être mariés en 1832.

Arsène Cartié a 20 ans lorsque avec Catherine Conzelmann, 25 ans, rentière (née vers 1857, à Ribeauvillé, Alsace), sans être mariés, ils ont un premier enfant, Arsène Eugène, qui naît à Nice le 9 novembre 1862. 
Les témoins de naissance sont les photographes Raymond Boutet, 26 ans et Antoine Rossi, 32 ans.

Malheureusement, le fils d'Arsène Drozin Cartié, Arsène Eugène, âgé de 2 mois, décède à Nice, le 2 janvier 1863 au 4, Jardin Public. L'associé d'Arsène Drozin Cartié, Raymond Bontet (sic), est à nouveau l'un des témoins de l'acte.

L'atelier du 4, Jardin Public est cédé, au cours de l'année 1863, au photographe Sérène Lemière.

Je n'ai pas connaissance de cartons photos niçois aux noms de "Cartié & Boutet".

La suite de la vie et de la carrière de Raymond Boutet reste en grande partie inconnue. Âgé cependant de 34 ans et toujours "photographe", il se marie à Paris le 27 décembre 1870, avec Isabelle Hoyez, 44 ans, domestique (née le 3 octobre 1826 à Thoricourt, commune de Silly, Belgique), tous deux étant domiciliés au 52, rue Amelot (11ème arrondissement). A cette date, les parents de chacun des époux sont décédés.

Par contre, grâce aux recherches d'Hervé Lestang (portraitsepia.fr/), j'ai connaissance de la suite de la vie et de la carrière d'Arsène Drozin Cartié.

Après Nice, Arsène Drozin Cartié retourne dans sa commune natale de Connantre (Marne), avec son épouse, à nouveau enceinte.
C'est là qu'ils ont un deuxième enfant, Lucien Arsène qui naît le 29 octobre 1863. A cette occasion, Arsène Drozin Cartié est qualifié de ''fabricant de bas" (comme son père, son oncle maternel, son frère aîné et sa belle-soeur), probablement employé dans l'entreprise familiale.

Il semble cependant qu'Arsène Drozin Cartié, cumule, dès 1868, les deux métiers ambulants de photographe et de bonnetier dans le département de l'Yonne.
Le couple Cartié a ainsi quatre nouveaux enfants dans ce département : Blanche Lucie, le 7 septembre 1868 à Parly, Alice Lucie, le 13 octobre 1869 à Egleny, Arsène Lucien, le 1er octobre 1873 et Henriette Blanche Alice, le 30 décembre 1874, à Saint-Aubin-Château-Neuf (Archives départementales de l'Yonne).
Arsène Drozin Cartié est dit "photographe" dans les déclarations de naissance de 1868, 1873 et 1874 mais "bonnetier" dans celle de 1869 (il signe, "A. Cartié").

En 1884, la famille réside désormais à Romilly-sur-Seine (Aube), rue Sainte-Colombe où Arsène Drozin Cartié, 42 ans, "photographe" (en présence de ses parents âgés) et Catherine Conzelmann, 46 ans, sans profession, enceinte à nouveau, se marient le 31 mai 1884 et reconnaissent leurs enfants (Archives départementales de l'Aube).

Un nouvel enfant voit le jour à Romilly le 14 août 1884, Léonie Marie Appoline Lucile, mais elle décède malheureusement à 11 jours, le 25 août du même mois, rue Sainte-Colombe. 

Le 5 octobre 1889, Arsène Cartié, marie sa fille Alice Lucie, 19 ans et 11 mois, à Romilly, avec François Peillon, 41 ans, caissier parisien (10ème arrondissement), veuf d'un premier mariage.

Si Arsène Drozin Cartié est systématiquement qualifié de "photographe" dans tous les actes d'état civil de Romilly cités ci-dessus, il n'en reste pas moins vrai que la plupart des témoins, parents, amis, employés ou voisins, sont des bonnetiers. Il possède donc une boutique de bonneterie dans cette ville mais il est possible qu'il ait conservé une pratique et un atelier de photographie. Après 1889 cependant, il est désormais qualifié de "bonnetier".

Le 10 août 1890, à Romilly mais rue Béchère, son fils Arsène Lucien, "employé de bonneterie" (chez son père "bonnetier"), décède avant ses 17 ans.

Arsène Drozin Cartié (profession non précisée) marie sa fille Henriette Blanche Alice, 26 ans, sans profession, à la mairie du 11ème arrondissement de Paris, le 27 juin 1901, avec Benjamin René Chaux, ingénieur, âgé de 23 ans.

Le recensement de la Ville de Romilly de 1901 signale, rue Béchère, uniquement Arsène Drozin "bonnetier" et son épouse (Blanche Lucie se mariera à Genève, le 31 août 1912, avec Achille Siroz et décédera à Preuilly-sur-Claise, Indre-et-Loire, le 3 juillet 1965).

Le 14 décembre 1904, le père d'Arsène Drozin Cartié, Eugène César Cartié, âgé de plus de 93 ans, décède à Connantre. Arsène Drozin fait alors venir vivre sa mère à Romilly-sur-Seine. Lorsque cette dernière décède à 93 ans le 22 février 1908 au 58, rue de l'Ecole à Romilly, Arsène Drozin Cartié, signataire de l'acte de décès (qualifié par erreur de "gendre"), est dit "âgé de 65 ans, bonnetier" . 

Je n'ai pas retrouvé la date de décès d'Arsène Drozin Cartié ni de son épouse dans les archives en ligne de Romilly (jusqu'en 1932).

Je n'ai, à ce jour, connaissance d'aucun carton-photo portant le nom de Cartié.





- Justin Paul ARDOIN (1839-1871)


Justin Paul Ardoin est né à Marseille le 7 septembre 1839 au 23, rue Bernard du Bois. Il est le fils de Jean François Ardoin (né vers 1796), capitaine en retraite, et de Flavie Emilie Canavy (née vers 1806), son épouse.

Justin Paul Ardoin est pour la première fois cité à Nice, en tant que "photographe, âgé de 28 ans", le 25 avril 1868, lors de son mariage. A cette date, son père est décédé et sa mère est domiciliée à Nice. Il épouse Angélique Joséphine Leborgne, 19 ans (née à Nice le 9 février 1849). L'un de ses témoins de mariage est "employé aux ponts et chaussées".

A la naissance de leurs fils, Paul Jules, le 25 janvier 1859 puis Paul Marius, le 4 décembre 1870, ils résident au 18, rue Centrale. Lors des déclarations de naissance, Justin Paul Ardoin est désormais qualifié "d'employé des ponts et chaussées" (comme les témoins de la déclaration de naissance de son fils Paul Jules), ce qui n'est pas contradictoire avec sa fonction de photographe, l'Ecole des ponts et chaussées dispensant des cours de photographie et l'Administration des ponts et chaussées employant des photographes.

Justin Paul Ardoin, "photographe, âgé de 31 ans" décède malheureusement à Nice le 30 décembre 1871, au 18, rue Centrale.





- Pierre Séraphin CIAIS (1855-1886)


UTELLE

Pietro Serafino Ciais (ou Ciaïs) est né à Utelle (Alpes-Maritimes) le 2 juillet 1855 (paroisse de Saint-Véran). Il est l’un des enfants de Feliciano Ciais, cultivateur (né en 1819) et de Teresa Faraut (née en 1820) qui se sont mariés à Nice en 1842. Il a une sœur Adelaïde Caroline Ciais.

NICE

Pierre Séraphin Ciais est pour la première fois cité à Nice, en tant que "photographe, âgé de 21 ans", en octobre 1876, comme témoin de naissance.

Pierre Séraphin Ciais, 26 ans, "photographe", se marie à Nice le 2 mai 1882, avec Séraphine Marie Boniface, 24 ans (née à Nice le 8 septembre 1857). Ses parents sont alors propriétaires à Nice. L'un de ses témoins est le photographe Gustave Echtler. 

Séraphin Ciais (comme il signe) ouvre son propre atelier (travaillait-il auparavant chez Echtler ?) entre 1880 et 1882 (annuaires niçois absents) et très probablement l'année de son mariage (1882).


- Annonce parue dans Le Phare du Littoral du 15 août 1882,
Nice, Archives Départementales des Alpes-Maritimes.




Son adresse (domicile) apparaît dans la liste électorale de la Ville de Nice de 1882 au 28, boulevard du Pont-Neuf mais l’atelier est cité dans l'annuaire de 1883 au n° 26.

C'est d'ailleurs à cette adresse que naît leur fils Félicien Francis Gratien le 30 juin 1883. 

Dès 1883, le numéro (résidence et atelier) devient dorénavant le 24, boulevard du Pont-Neuf. L'adresse est ainsi nommée dans les annuaires niçois de 1884 à 1886, tant dans la liste alphabétique des habitants que dans la liste professionnelle des photographes, et dans les listes électorales des mêmes années.

Pierre Séraphin Ciais "photographe", est cité à Nice en tant que témoin de mariage en janvier 1885. 

Son fils Félicien Francis Gratien décède malheureusement à 19 mois et demi, le 13 février 1885, au 24, boulevard du Pont-Neuf. 

Le décès de l'enfant entraîne-t-il celui de ses parents ? Séraphin Ciais et son épouse souffrent-ils de la même maladie que leur fils ? Le couple semble se séparer dès 1886, chacun d’eux allant résider auprès de ses parents.

Pierre Séraphin Ciais décède chez ses parents à Utelle, 5 mois après son fils, le 19 juillet 1886, âgé de 31 ans. 

Sa femme Séraphine Marie, née Boniface, décède à son tour le 23 juillet 1887, à l'âge de 29 ans, au 9, ruelle Saint-Michel, à l'adresse de ses parents (où elle était déjà signalée dans le recensement de la Ville de Nice de 1886).

Si l'atelier du 24, rue du Pont-Neuf perdure dans les listes professionnelles des annuaires niçois au nom de "Ciais, Séraphin, photographe" jusqu'en 1891, il est possible que ce soit le photographe V. Batezio qui prenne la suite, entre 1886 et 1888, même si son nom n’apparaît, en parallèle de celui de Ciais, qu'à partir de l'annuaire de 1889.

La Société de Photographie de Toulouse cite pour sa part Séraphin Ciaïs (mal orthographié "Claïs"), dans la liste des photographes niçois, de 1888 à 1896. L’abonnement de 9 ans semble avoir été pris après la mort du photographe mais il est possible que l’atelier soit resté à son nom dans les deux années suivant son décès.

Les cartons-photos au nom de "Ciaïs" semblent rares. Je n'ai à ce jour connaissance que de deux seuls cartons-photos que j'ai d'ailleurs pu acquérir. 

Les deux cartons-photos présentent les indications suivantes : au recto, "Ciaïs, photogr. -- Nice", et au verso, "Ciaïs - Photographe - Boulevard du Pont neuf , 24 - Nice. - - Les Clichés sont conservés - N°..........".

Le premier est à fond jaune.


- CIAIS Séraphin (1855-1886), Portrait de femme (dans un médaillon ovale), recto, vers 1884 (?),
inscriptions au recto, "Ciaïs, photogr. -- Nice",
tirage albuminé de 5,6x9,1 cm sur carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.

- CIAIS Séraphin (1855-1886), Portrait de femme, verso, vers 1884 (?),
inscriptions, "Ciaïs (avec une grande majuscule ornée) -
 Photographe (sur un phylactère entouré de vrilles et rinceaux) - 
Boulevard du Pont neuf , 24 - Nice. - - Les Clichés sont conservés - N°..........",
carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.




Le deuxième est à fond rose et précise au verso, en petits caractères, l'indication de l'éditeur-cartonnier, "H. & F. Paris.". 

Ce carton à fond rose est typique du milieu des années 1880, ce qui est d'ailleurs confirmé par le n° 24 de l'adresse, adopté au plus tôt en 1883. La photographie présente un homme prenant la pose et tenant une barrière devant une grande toile peinte montrant le port de Nice et la Baie des Anges, vus depuis le col de Villefranche. Cette toile n'a pu être peinte qu'à partir d'une image du réel (croquis ou photographie) réalisée entre 1879 et 1882, seule période où le môle extérieur du port de Nice, allongé, a possédé deux phares, l'ancien et le nouveau, avant la destruction de l'ancien.


- CIAIS Séraphin (1855-1886), Portrait d'homme, recto, vers 1883-1886 (?),
inscriptions au recto, "Ciais, photogr. -- Nice",
tirage albuminé de 5,6x9,1 cm sur carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.

- CIAIS Séraphin (1855-1886), Portrait d'homme, verso, vers 1883-1886 (?),
inscriptions, "Ciaïs (avec une grande majuscule ornée) -
 Photographe (sur un phylactère entouré de vrilles et rinceaux) - 
 Boulevard du Pont neuf, 24 - Nice - - Les Clichés sont conservés - N°............. - -
(puis en petits caractères, l'indication de l'éditeur-cartonnier) H. & F. Paris.",
carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.