lundi 1 juillet 2019

1036-LOUIS NOVARO (1851-1898) & CHARLES CROES (1863-1884), PAULIN GILLY (1842-1900), CÉSAR BLANC (1848-1885), PHOTOGRAPHES




- NOVARO Louis (1851-1898), Portrait de fillette, recto, 1880,
inscriptions au recto, "L. Novaro -- LN -- Nice",
tirage albuminé de 5,9x9,3 cm intégrant la date de "1880",
sur carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.


DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 06/09/2024




- Jean Baptiste Dominique Louis NOVARRO ou NOVARO (1851-1898) et Charles Maurice CROES (1863-1884)


Giovanni Battista Luigi Domenico Novarro est né à Nice le 7 août 1851 et baptisé le même jour à l'église de Saint-Dominique. Il est le fils de Domenico Novarro et de son épouse Francesca Giberga.

Louis Novaro est cité dans le recensement de la Ville de Nice de 1872, comme "photographe italien", âgé de 21 ans passés et résidant au 8, rue Paradis.
Il est cité comme témoin de mariages niçois à trois reprises la même année

Il épouse vers 1874/75, Rita Agüero (née à Valparaiso, Chili) et il a avec elle, en juin 1876, un premier fils prénommé Dominique Laurent.
Louis Novaro est à nouveau cité comme témoin de mariage niçois en 1879.

N'ayant pas retrouvé sur Nice son acte de mariage ni l'acte de naissance de son fils, il est possible qu'il ait quitté Nice pour Valparaiso (?) entre 1872 et 1879.

Louis Novaro semble ouvrir un atelier de photographie sur Nice vers 1879 ou 1880 (annuaires niçois de 1880-1882 absents) au 9, quai Masséna (un carton-photo daté de 1880). 

Il est ensuite nommé dans le recensement de décembre 1881, âgé de 31 ans et résidant au 15, quai Saint-Jean-Baptiste.

Ses cartons-photos orangés de l'époque portent au verso, "Photographie Anglo-Américaine - armoiries de Grande-Bretagne et des Etats-Unis - Louis Novaro [signature oblique] - Quai Masséna, N°.9 - Nice"



- NOVARO Louis (1851-1898), Portrait de fillette, recto, 1880,
inscriptions au recto, "L. Novaro -- LN -- Nice",
tirage albuminé de 5,9x9,3 cm intégrant la date de "1880",
sur carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.

- NOVARO Louis (1851-1898), Portrait de fillette, verso, 1880,
inscriptions au verso, "Photographie Anglo-Américaine - armoiries de Grande-Bretagne et des Etats-Unis - Louis Novaro [signature oblique] - Quai Masséna, N°.9 - Nice",
carton de 6,3x10,4 cm, Collection personnelle.




"Louis Novaro" participe volontiers à des souscriptions, notamment pour les Victimes de l'Incendie du Théâtre municipal de Nice en avril 1881, alors que son atelier est dit "sous les arcades" [place Masséna], pour les Victimes de l'effondrement des tribunes de Marseille, avec un don co-signé de son associé Croes en août 1881, puis pour l'érection d'un Monument à Garibaldi en juillet 1882 (Le Phare du Littoral des 6 avril et 26 août 1881 et du 22 juillet 1882).

En mai 1882, il faut reconnaître le photographe étudié, sous le nom de "Novarra", lors d'un début d'incendie de son atelier, alors situé au 14, rue Saint-François-de-Paule (Le Phare du Littoral du 18 mai 1882).


- Brève information parue dans Le Phare du Littoral du 18 mai 1882,
Nice, Archives Départementales des Alpes-Maritimes.



En 1881 et 1882, Louis Novaro est également nommé en tant que témoin de deux mariages, de sept naissances (
dont celle du fils du photographe Jean Tongs en septembre 1881) et de trois décès dans les registres d'état civil.

Louis Novaro a un deuxième fils, Henri Robert Auguste, au 11, quai Saint-Jean-Baptiste le 25 septembre 1882 mais ce dernier décède malheureusement à 4 mois le 31 janvier 1883, au 34, route de Turin.


"NOVARO & CROES" 

La recherche a d'abord dû déterminer si l'associé de Louis Novaro était "Pauline Croes" ou "Charles Croes".

- Paolina/Pauline Croes est née à Nice le 25 janvier 1857 et a été baptisée à la paroisse Saint-Dominique. Elle est la fille d’Onorato Croes et de Teresa Dalbera qui se sont mariés le 15 février 1852.

Dans le recensement de la Ville de Nice de 1872, à 16 ans, Pauline Croes est dite "ménagère" et vit au 4, boulevard Longchamp chez son oncle maternel, Honoré Dalbera (ses parents sont décédés).

 Dans le recensement de 1876, elle est désormais "photographe, âgée de 19 ans", comme Georges Mariot (mêmes profession et âge), tous deux étant des assistants du photographe Alphonse De Roux dont ils partagent l’appartement au 2, boulevard Longchamp.
 
Pauline Croes décède malheureusement à Nice, avant ses 23 ans, le 21 décembre 1879, au 6, boulevard Longchamp. L'un des signataires de son acte de décès est le photographe Antoine Gaspard Lestrade. 

Pauline Croes n'a donc pas été l'associée de Louis Novaro.

- Charles Maurice Croes est né à Nice, le 15 janvier 1863 au 3, rue Masséna. Il est l’un des cinq enfants de Pierre Croes (1830-1884), cordonnier, et de Pauline Dalbera (1831-1897) qui se sont mariés le 7 janvier 1855 à l’église Saint-Etienne. Il est le cousin de Pauline Croes qui sera photographe (1857-1879).

A ses 20 ans (classe 1883), Charles Maurice Croes, "photographe", résidant à Nice, place Masséna 8, est exempté pour frère au service (François Croes, né en 1861), myopie (!) et bronchite chronique.

"Novaro et Croes" sont cités ensemble dans le journal dès 1881 (Le Phare du Littoral du 26 août 1881) puis dans les annuaires niçois de 1883 (Collection privée Didier Gayraud) et 1884, au 14, rue Saint-François-de-Paule (atelier).

Charles Croes est cité dans la liste électorale de la Ville de Nice de 1884 comme "célibataire, photographe, place Masséna, 8 (domicile)" mais est signalé décédé la même année. En effet, il est décédé à Nice à l'âge de 21 ans et huit mois, le 17 septembre 1884 (3 jours après son père, mort à 54 ans).

L'atelier est alors revendu fin 1884 ou courant 1885 à Joseph Fabbio (annuaire niçois de 1886).

Il existe probablement des cartons-photos aux deux noms de "Novaro & Croes", correspondants aux trois années de leur collaboration mais, à ce jour, aucun d'eux n'est connu.


Louis Novaro est ensuite témoin de la déclaration de naissance, avec le photographe Marius Mouraglia, du fils du photographe Pierre Ribaud en avril 1885. 
Si Louis Novaro est cité à cette date en tant que "propriétaire", il est à nouveau cité comme "photographe" (assistant ?) dans les années 1886-1890, comme témoin de deux naissances  et de quatre décès, ainsi que dans le recensement de la ville de Nice de 1891 ("français" désormais ?), alors qu'il réside au 27, rue de la Paix.

Témoin de naissance d'un neveu en février 1897, il est désormais qualifié "d'entrepreneur de fêtes publiques", comme son demi-frère Joseph Tobie (1872-1902), déjà signalé avec cette profession en 1894.

Louis Novaro, "entrepreneur de fêtes publiques" décède à Nice à l'âge de 48 ans, le 1er septembre 1898, au 5, rue Assalit.




- Paulin GILLY ou GILLI (1842-1900) 

NICE

Paolino Gilli est né à Nice le 15 novembre 1842. Il est l’un des sept enfants d'André Gilli (1823-1894), horloger et de Thérèse Raynaud (1818-1862), qui se sont mariés à Nice le 3 octobre 1840.

Son dossier militaire (classe 1862) le décrit ainsi, "Gilli Paulin, résidant rue Saint-François-de-Paule, 7, Mon Brondet, fils d’André Gilli et de feue Thérèse Rainaut (sic), 1m 68, horloger, fils d’horloger, frère au service dans la marine de l’Etat" (il signe  "Paulin Gilly").

Il a été formé à l'horlogerie dans l'entreprise de son père, André Gilli (né en 1823), située 1, place Saint-Dominique.

Lorsque, domicilié à Nice et âgé de 27 ans, il se marie à Menton le 7 juin 1870 avec Henriette Joséphine Dellor, âgée de 30 ans (née à Menton le 31 août 1889), il est cependant qualifié de "photographe".

Les listes électorales de la Ville de Nice citent "Paulin Gilly, photographe" à son domicile du 3, rue Masséna en 1871 avec changement d’adresse la même année, petite rue Saint-Etienne, chez Dubrais (sic) [Jean Walbourg Debray] et rue Saint-Etienne, Maison Virello en 1872 et 1873.

Son père, âgé de 47 ans (veuf depuis 1862), horloger, se remarie à Nice le 23 septembre 1871 sous le nom d’André "Gilly", avec Laurence Roux, 28 ans, sans profession (née à Nice le 18 décembre 1842).

Dans le recensement de la Ville de Nice de 1872, il est cependant dit "horloger", âgé de 29 ans et résidant 10, rue Saint-Etienne avec son épouse.
 
La même année, en juillet 1872, dans une déclaration de décès (mort du premier enfant du photographe Jean Walburg de Bray résidant au 12, petite ruelle Saint-Etienne), il est cependant à nouveau qualifié de "photographe" et ce sera désormais systématiquement le cas.
Sa rencontre avec Jean Walburg de Bray, l'a probablement amené à découvrir la photographie puis à abandonner l'horlogerie pour devenir l'assistant du photographe, comme le jeune Jean Giletta (âgé de 16 ans en 1872) qui vit avec ses parents au 2, ruelle du Collège. 

Il semble d'ailleurs que Paulin Gilly et Jean Giletta posent déjà sur une photographie de Jean Walburg de Bray prise à Monte-Carlo vers 1872.




- DE BRAY Jean Walburg (1839-1901), Les terrasses du Casino de Monte-Carlo, détail, vers 1872,
avec au premier plan, Paulin Gilly, âgé environ de 30 ans et, assis, Jean Giletta, âgé environ de 16 ans.



En juin 1873, Paulin Gilly est témoin de mariage avec les photographes François Serafino et Achille Boutet.

Les listes électorales signalent ensuite son domicile au 4, rue du Lavoir de 1873 à 1875 puis quai Saint-Jean-Baptiste, Maison Chauvain.

Dans le recensement de la Ville de Nice de 1876, il est désormais signalé au 3, rue de Russie où il réside avec son épouse.

Il apparaît ensuite dans l'annuaire professionnel niçois de 1879 (annuaire de 1878 absent), avec son atelier au 12, petite rue Saint-Etienne. Il est donc probable qu'il gère dès 1877 ou 1878 l'atelier niçois de Jean Walburg Debray, ce dernier apparaissant à la même adresse niçoise mais vivant peut-être dès cette époque à Cannes où il possède un autre atelier.

En 1881, il s'associe à Jean Giletta (Levens, 7 mai 1856 - Nice, 4 février 1933) et ensemble ils acquièrent une partie du fonds de Jean Walburg de Bray et publient un premier album, dès 1882.
En avril de la même année, "Paulin Gilli" est d'ailleurs témoin, avec le photographe Louis Giletta, du mariage de son associé Jean (Baptiste) Giletta (N.B. : de très nombreux ouvrages, une photothèque et plusieurs collections étant consacrés à l'oeuvre de Jean Giletta, sa carrière n'est pas évoquée ici).

L'annuaire niçois de 1883 (Collection privée Didier Gayraud) cite au 5, rue de Genève, "Giletta et Gilly" (annuaires de 1880 à 1882 absents), et c'est ainsi qu'ils signent leurs photos, notamment celles publiées dans la presse (Exposition Internationale de Nice de 1884 ;  Accident de train de Monte-Carlo en 1886 ; Tremblement de terre de 1887 à Nice). 


- Article paru dans Nice Artistique du 8 janvier 1885 p 62, Paris, BnF (voir sur Gallica).



De 1884 à 1889, Giletta et Gilly apparaissent désormais dans les annuaires au 7, rue Paganini. L'annuaire de 1890 les cite comme "imprimeurs" au 11, rue Paganini et comme "photographes" au 9, rue de la Paix. 

Leur association semble cependant prendre fin vers cette date-là (1889-1890) car à partir de 1891, Jean Giletta apparaît seul dans les annuaires. Les listes électorales citent Paulin Gilly au 7, rue Paganini jusqu’en 1896 mais celle de 1896 précise que Paulin Gilly est "Parti pour Menton".

MENTON

En 1896, Paulin Gilly ouvre un atelier dans la commune natale de son épouse, à Menton, à l'adresse de son domicile, avenue de la Gare (annuaire de 1897). En 1899, il transfère cet atelier et son domicile quai Garavan (annuaire de 1900).

Paulin Gilly décède cependant à l'hospice de Menton le 17 décembre 1900, âgé de 58 ans.




- GILETTA Jean (1856-1933) & GILLY Paulin (1842-?), Nice.-- la Réserve, recto, vers 1884-1889,
tirage albuminé de 9,7x14,7 cm sur carton de 10,3x16,4 cm, verso nu, Collection personnelle.




- César BLAN ou BLANC (1848-1885)

Cesare Blan naît à Nice le 10 juin 1848 et est baptisé à la paroisse Saint-Jacques le 14 juin. Il est le fils de Giuseppe Blan et de Maddalena Ciabrie.

Il est pour la première fois cité comme "César Blanc, photographe" lors de la naissance de son fils Henri François Joseph Blanc le 3 septembre 1874, au 27, rue Gioffredo. Il vit à cette adresse, sans être marié, avec Antoinette Moraglia, couturière, âgée de 26 ans (Nice 14/02/1848- Nice 25 mars 1889).

Il est ensuite signalé à la même adresse l'année suivante, lors de la naissance de son fils Joseph le 17 septembre 1875. Ce dernier, âgé de 15 mois, décède malheureusement le 22 mai 1877, au 9, rue Terrasse.

César "Blanc" puis "Blan" (signature) est encore signalé sur Nice comme témoin de deux naissances en 1880 puis de deux décès en 1882 mais n'est plus cité par la suite.

Il semble qu'il ait quitté Nice vers 1882-1883 pour Marseille. Il décède à l'âge de 36 ans à l'hôpital de la Conception, le 7 septembre 1885. Il exerce alors le métier de "crieur", est marié à Anna Astin (acte de mariage non retrouvé sur Nice et Marseille) et vit avec elle au 10, boulevard du Pharo.

Je n'ai connaissance d'aucun carton-photo portant son nom et il est probable qu'il ait travaillé sur Nice comme assistant-photographe.

[Il est à noter que plusieurs photographes portent également le nom de "Blanc" sur Nice dans la seconde moitié du XIX° siècle : 
- André Blanc, italien, uniquement cité dans le recensement de la Ville de Nice de 1872 au 5, rue Villefranche et dit âgé de 30 ans (né vers 1841 ou 1842),
- Joseph Blanc, dit d'Aubigny, cité de 1871 à 1877, associé à Honoré Benoît Bonnet (un article lui est consacré sur ce blog),
- Numa Blanc (père, Numa Prosper Blanc de Labarthe) cité à Nice vers 1868-1879 (un article lui est consacré sur ce blog),
- Numa Blanc Fils (André François Blanc de Labarthe) cité à Nice vers 1871-1878 (un article lui est consacré sur ce blog),
- Marius Blanc, cité dans les recensements de la Ville de Nice de 1891 et de 1896, comme "employé" de 28 ans puis "photographe" de 33 ans (né vers 1862 ou 1863), logé chez le photographe Joseph Messy, au 31 avenue de Beaulieu].