samedi 3 décembre 2016

621-UN THÈME BIBLIQUE : DANIEL, BEL ET LE DRAGON (DN 14)-4



- Speculum Humanae Salvationis, Darmstadt, Hessische Landesbibliothek, Ms. 2505, Westphalia, c.1360.



LES ŒUVRES GOTHIQUES

A partir du XIII° siècle, les épisodes étudiés, en dehors de celui de Daniel dans la fosse aux lions, semblent disparaître définitivement de la sculpture mais se maintiennent et se déclinent dans quelques Bibles gothiques. Ils deviennent cependant très courants aux XIV° et XV° siècles, avec le succès des Bibles historiales et des Speculum humanae salvationis manuscrits puis imprimés.


BIBLES DU XIII° S.

Au tournant du XIII° siècle, la Bible de Pampelune réalisée pour le roi de Navarre Sanche VII (Bibliothèques d’Amiens Métropole, Ms. 108 C, latin, 1197), consacre à nouveau de nombreuses illustrations au cycle de Daniel (fol 133v à 143r). Huit images réparties en cinq folios illustrent le chapitre 14 (fol. 139r à 141r - une grande image verticale au folio 139r puis deux images horizontales superposées aux folios suivants) mais l’épisode de Bel n’est pas représenté : 



 - Bible de Pampelune réalisée pour le roi de Navarre Sanche VII, Bibliothèques d’Amiens Métropole, Ms. 108 C, latin, fol. 138v° et 139r°, 1197.



Daniel devant le roi refusant d’adorer le serpent : la grande image montre Daniel tenant son bâton de prophète, devant le roi, en présence du dragon qu’il s’engage à tuer sans épée ni bâton, comme le rappelle le texte d’accompagnement.



 - Bible de Pampelune réalisée pour le roi de Navarre Sanche VII, Bibliothèques d’Amiens Métropole, Ms. 108 C, latin, fol. 139v° et 140r°, 1197.



- Daniel devant le roi, son bâton de prophète à la main, met son plan d’empoisonnement à exécution, comme le souligne le texte,

Le serpent mort, le dragon est réduit en morceaux pour signifier sa mort,

Les babyloniens demandant au roi de leur livrer Daniel,

Daniel livré par le roi,



- Bible de Pampelune réalisée pour le roi de Navarre Sanche VII, Bibliothèques d’Amiens Métropole, Ms. 108 C, latin, fol. 140v° et 141r°, 1197.



Daniel dans la fosse aux lions,

Daniel secouru par Habacuc transporté par l’ange,

L’exécution des ennemis de Daniel dévorés par les lions.


Une Seconde Bible de Pampelune datant du début du XIII° siècle (Harburg, Ms. 1-2, lat. 4°, 15, entre 1194 et 1234, vers 1200 ?) s’inspire de la précédente et offre une succession de scènes semblables (fol. 158v à 160v), y ajoutant cependant l’image d’Habacuc apportant le repas aux moissonneurs (Dn.14,33-35) déjà présente dans la sculpture romane berrichonne du XII° siècle (chapiteaux de Saint-Genou, Neuilly-en-Dun, Germigny-l’Exempt et Gargilesse). Dans ces deux manuscrits, la succession et le traitement des scènes où Daniel est tour à tour arrêté, condamné et délivré, attestent leur parallélisme avec la Passion du Christ. Quant à l’épisode de Daniel empoisonnant le serpent, il évoque dans le même manuscrit (Harburg, fol. 63r) l’épisode de Moïse et du Veau d’or (Ex.32,20) où l’idole brisée en morceaux est, tout à la fois, une statue comme Bel et un animal comme le serpent.

Au XIII° siècle, en dehors de ces manuscrits, les épisodes du chapitre 14 de Daniel, excepté celui de la Fosse aux lions, semblent peu représentés. Notons cependant la scène de Daniel empoisonnant le dragon dans la Bible rhénane d’Heisterbach (Berlin, Staatsbibl., Ms. Theol. Lat., fol. 360, vignette de la Préface de Jérôme au Livre de Daniel, vers 1240 ?) avec le dragon devant sa caverne, renversant la tête pour engloutir l’offrande, ainsi que dans la Bible anglaise de Robert de Bello (British Library, Burney MS 3, fol. 348, ALivre de Daniel, vers 1230-1240) où le prophète, en avant du dragon, tient d’une main un phylactère et enfourne de l’autre une boule dans la gueule du monstre. 



 - Bible rhénane d’Heisterbach, Berlin, Staatsbibl., Ms. Theol. Lat., fol. 360, vignette de la Préface de Jérôme au Livre de Daniel, vers 1240 (?).


- Bible anglaise de Robert de Bello, British Library, Burney MS 3, fol. 348, ALivre de Daniel, vers 1230-1240.




BIBLES ET HISTOIRES DE DANIEL DES XIV° et XV° S.

On retrouve les épisodes étudiés dans une nouvelle Copie de la Première Bible de Pampelune, datée du premier quart du XIV° siècle (New York, Public Library, Spencer Collection, MS 22) avec Daniel devant le roi refusant d’adorer le dragon (fol. 96vb) et les Détracteurs de Daniel dévorés par les lions (fol. 97ra), les autres images étant perdues.

Dans une Bible en latin réalisée en Bohême à la fin du XIV° siècle (New-York, Pierpont Morgan Library, MS M. 833, fol. 181 v, A, Prague ou Raudnitz, 1391, sous le règne de Wenceslas IV, roi de Bohême et empereur germanique), le début du Livre de Daniel offre la scène isolée de Daniel empoisonnant le dragon avec le monstre crachant des flammes et « faisant le beau » pour obtenir la boule de pain.


- Bible en latin réalisée en Bohême à la fin du XIV° siècle (New-York, Pierpont Morgan Library, MS M. 833, fol. 181 v, A, Prague ou Raudnitz, 1391, 
sous le règne de Wenceslas IV, roi de Bohême et empereur germanique.



Près d’un siècle plus tard, une Bible de Stuttgart rédigée en langue allemande et datée de 1477 (Heidelberg, Universitätsbibl., Cod. Pal. Germ. 18, atelier de Ludwig Henfflin, Stuttgart ?) illustre très richement, cette fois, le Livre de Daniel lui consacrant vingt-quatre vignettes (306v-362v), dont cinq pour le chapitre 14, illustrant huit scènes.

Les scènes, présentant Daniel jeune et blond, aux cheveux longs et frisés (fol. 360v-362v), sont les suivantes : 

- Daniel, dans le temple, répandant de la cendre devant la table à offrandes, en présence du roi qui s’apprête à fermer la porte (et à apposer son sceau ?),

- Daniel, dans le temple, s’apprêtant à briser l’idole de Bel à l’aide d’une masse, en présence du roi qui fait exécuter les  prêtres devant l’entrée (à l’épée),

- Bible de Stuttgart rédigée en langue allemande et datée de 1477, 
Heidelberg, Universitätsbibl., Cod. Pal. Germ. 18, fol. 360v°, atelier de Ludwig Henfflin, Stuttgart (?).

- Bible de Stuttgart rédigée en langue allemande et datée de 1477, 
Heidelberg, Universitätsbibl., Cod. Pal. Germ. 18, fol. 361r°, atelier de Ludwig Henfflin, Stuttgart (?).





- Daniel empoisonnant le dragon (sans ailes) en plein air, à l’aide d’une grosse boule de pain (qui peut laisser penser qu’elle renferme les pointes de fer citées dans les chroniques juives),

- Daniel, dans la fosse aux (sept) lions,

- Daniel, tiré de la fosse par deux hommes alors que ses accusateurs sont dévorés par les fauves.

En dehors des Bibles, il faut signaler la présence, parmi les premiers ouvrages allemands imprimés en typographie dans le troisième quart du XV° siècle, des recueils édités à Bamberg par Albrecht Pfister qui comportent une Histoire de Daniel parmi celle de quatre héros bibliques (Historie von Joseph, Daniel, Judith und Esther). Les exemplaires conservés, datés de 1462-1463 (B.N.F., RES.A.1646, vol. 2, fol. 24v et 25r, Bamberg) offrent deux gravures sur bois, parfois coloriées, situées en haut de page, illustrant les scènes suivantes du chapitre 14 avec Daniel représenté enfant (ce qui ne correspond pas au temps du récit) : 

Daniel renversant l’idole de Bel d’un simple geste de bénédiction (colonne brisée) pendant l’Arrestation des prêtres, (absence de Daniel empoisonnant le dragon)

-  et Daniel dans la fosse aux lions secouru par Habacuc transporté par l’ange, avec la figure du roi dans la ville de Babylone.



- Historie von Joseph, Daniel, Judith und Esther). Les exemplaires conservés, datés de 1462-1463, 
Paris, B.N.F., RES.A.1646, vol. 2, fol. 24v et 25r, Bamberg.



Notons aussi, dans un manuscrit de la fin du XV° siècle de l’Histoire Tripartite ou Chronique de Baudouin d’Avennes (British Library, MS Royal 18 E.V, fol. 125v, manuscrit en français, Bruges, entre 1473 et 1480), une scène exceptionnelle montrant le moment précis où Daniel est jeté dans la fosse (Dn.14,31).



BIBLES HISTORIALES DES XIV° ET XV° S.

L’Historia scholastica  écrite vers 1170-1173 par un chanoine troyen surnommé Petrus Comestor (1100-1179) a remporté un succès qui a duré plusieurs siècles avec sa synthèse de l’histoire du monde mélangeant récits profanes et récits bibliques tronqués ou délayés (de la Genèse à l’Ascension) dont L’Histoire de Daniel et le chapitre De idolo Belis et dracone (très proche de la version de la Vulgate). 

Si cette œuvre en latin semble avoir été diffusée avec peu d’illustrations aux XII° et XIII° siècles, sa traduction assez libre en langue française, achevée en 1295 par un chanoine d’Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais) dénommé Guiard des Moulins, va par contre être richement enluminée dans les manuscrits parisiens des XIV° et XV° siècles destinés à la dévotion royale et laïque et connus sous le nom de Bibles historiales. Ces manuscrits (environ 850 exemplaires conservés) peuvent être richement ornés ; ils présentent, pour le Livre de Daniel, une vignette ou plus rarement plusieurs.

Seule une Bible historiale de Charles V, datant du troisième quart du XIV° siècle (Hamburg, Kunsthalle, Ms. fr. 1, Maître de la Bible de Jean de Sy, vers 1370-1375), orne le Livre de Daniel de treize vignettes (130v-141r), avec une vignette supplémentaire, placée dans le sommaire illustré du début de volume (fol. 3r) et commentée comme suit (fol. 2r ou 2v) : « l’imayge d’un prophète qui gette en la bouche d’un dragon par quoy est segnefié le livre de Daniel si comme est escript ou XIIII° chapitre de son livre ».

Lorsque les vignettes illustrent le chapitre 14 étudié (dans plus d’une centaine de manuscrits ?), elles présentent, en général, un choix opéré parmi les scènes suivantes :


Les babyloniens adorant Bel et le dragon, scène rare où les babyloniens agenouillés présentent leurs offrandes à l’idole dorée de Bel (figure humaine vêtue) ainsi qu’au dragon doré lui aussi, accroupi sur l’autel (New York, Pierpont Morgan Library, MS M.322 I, fol. 237v, Paris, vers 1320-1330), 

- Daniel et Cyrus au Temple de Bel, où le prophète explique au roi son refus d’adorer Bel ; la scène se passe devant l’édifice (Paris, Bibl. Sainte-Geneviève, MS 22, fol. 219v, Maître du Roman de Fauvel, Paris, vers 1330) ou, le plus souvent, à l’intérieur du temple, devant l’autel et l’idole. L’idole, représentée sur l’autel ou bien sur une colonnette, adopte généralement la forme d’une figure humaine parfois couronnée et le plus souvent nue, au sexe masqué (Paris, B.N.F., Ms. français 8, fol. 195, Maître du Roman de Fauvel, Paris, vers 1330 ; Paris, B.N.F., Ms. français 156, fol. 152v, Maître du Roman de Fauvel, Paris, première moitié du XIV° s.) mais aussi plus rarement et tardivement celle d’un dragon (Paris, B.N.F., Ms. français 9, fol. 261v, Paris, début du XV° s.).



- Bible historiale, Paris, B.N.F., Ms. français 8, fol. 195, Maître du Roman de Fauvel, Paris, vers 1330.




- Daniel démasquant le subterfuge des prêtres de Bel avec Le roi scellant la porte (Paris, B.N.F., Ms. français 160, fol. 200, Maître du Roman de Fauvel, Paris, vers 1300-1325), et Le Festin nocturne des prêtres et de leurs familles (La Haye, MMW 10B23, fol. 261v, Paris, 1371, réalisée par Jean Bondol pour Charles V),


Bible historiale, Paris, B.N.F., Ms. français 160, fol. 200, Maître du Roman de Fauvel, Paris, vers 1300-1325.



- et Daniel empoisonnant le dragon (sans ailes), en présence du roi, devant la caverne du monstre ou dans un paysage (La Haye, MMW 10B23, fol. 262r, Paris,1371).

Au début du XV° siècle, s’ajoute la scène de l’Exécution des prêtres de Bel devant le roi, scène qui coexiste avec celle de Daniel s’apprêtant à détruire l’idole de Bel (New-York, Pierpont Morgan Library, MS M.394, fol. 199r, Paris, premier quart du XV° s. ; l’exécution se fait à coups de pierre et la destruction de l’idole à coups de masse).


Bible historiale, New-York, Pierpont Morgan Library, MS M.394, fol. 199r, Paris, premier quart du XV° s.




Le roi, omniprésent aux côtés du prophète est généralement barbu et couronné. Daniel est pour sa part représenté indifféremment âgé, jeune ou même enfant. Il est tour à tour représenté barbu ou imberbe, les cheveux courts ou longs et la tête nue, encapuchonnée, coiffée du bonnet juif ou plus rarement auréolée. Il tient parfois son bâton de prophète, le Livre de la Loi, le rouleau ou un phylactère.
L’Historia Scholastica a été traduite, dès le XIII° siècle, en d’autres langues que le vieux français. Au début du XV° siècle, d’autres centres que Paris vont produire des ouvrages enluminés, comme le Saint Empire romain germanique (Alsace, Bavière, Autriche) et les États bourguignons (Flandre, Pays-Bas).

Les manuscrits d’Utrecht rédigés en néerlandais, vont ainsi offrir un choix de scènes proches des Bibles historiales parisiennes, avec souvent une, deux ou trois vignettes pour le chapitre 14 :

- avec Daniel mettant en place le piège en faisant répandre de la cendre (La Haye, KB 78D 39, fol. 284, Utrecht, vers 1435),

Daniel montrant au roi la table vide et les empreintes dans le temple,

- Daniel empoisonnant le dragon (sans ailes) dans un paysage, 


- Bible historiale, La Haye, KB 78D 39, fol. 284, Utrecht, vers 1435.





- mais vont ajouter cependant la scène de Daniel dans la fosse aux lions secouru par Habacuc (ces trois dernières scènes sont présentes dans un manuscrit de La Haye, KB 78D38I, fol 256r-256v, enluminé par Claes Brouwer, Utrecht, 1430), où la fosse devient une tour-prison et où l’on aperçoit parfois un moissonneur au travail (La Haye, MMW 10A 19, fol. 85v, Utrecht, vers 1435).

Un manuscrit viennois du XV° siècle, représentatif des autres centres de production (Weltchronik, Wien, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. Nr. 2766, fol. 168v et 169r, Vienne, vers 1470), consacre une image à l’épisode de Bel (Daniel répandant de la cendre) et une autre à l’épisode du Dragon (Daniel mettant la main dans la gueule du dragon pour lui faire avaler une boule empoisonnée).


- Weltchronik, Wien, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. Nr. 2766, fol. 168v et 169r, Vienne, vers 1470.



Notons que l’Historia Scholastica et ses traductions seront imprimées dès la seconde moitié du XV° siècle ainsi qu’au siècle suivant.



SPECULUM HUMANAE SALVATIONIS DES XIV° ET XV° S.

De nombreux manuscrits (environ 380 exemplaires manuscrits et imprimés sont conservés dont 130 illustrés) du Speculum humanae salvationis illustrent aussi, aux XIV° et XV° siècles, les épisodes du chapitre 14 du Livre de Daniel. Le Speculum humanae salvationis est un ouvrage en prose rimée écrit en latin (compilant essentiellement l’Historia Scholastica de Petrus Comestor et la Legenda Aurea de Jacques de Voragine) afin de diffuser l’enseignement des philosophes de l’Antiquité et du christianisme au travers des vies de la Vierge et du Christ. 

L’ouvrage semble avoir été rédigé en 1324 (ou peu avant) par un auteur qui reste mal identifié ; il a longtemps été attribué au milieu rhénan et en particulier à Ludolphe de Saxe, dominicain strasbourgeois, mais les recherches les plus récentes l’attribuent désormais au milieu italien, peut-être à un franciscain ou un dominicain de Bologne, dans le premier quart du siècle (le plus ancien manuscrit conservé n’est plus connu que par des photos : Toledo, Archivo y Biblioteca Capitulares, MS 10.8, latin, Bologne, vers 1324-1335). L’ouvrage italien illustré s’est rapidement diffusé dès le second quart du siècle, en Hongrie, en France et surtout dans les pays germaniques, influençant durablement les nouveaux ouvrages par son iconographie.

A côté des versions latines très nombreuses vont coexister en Europe des traductions en langue vernaculaire en prose et en vers (surtout en allemand, mais aussi en français et en néerlandais, et plus rarement en anglais et en tchèque) avec des images identifiées par des légendes rédigées tout à la fois en latin (Daniel interfecit Beel et draconem, Daniel destruxit Bel et interfecit draconem, Daniel interfecit bel et dracone occidit) et en langue vernaculaire. 

Les traductions françaises sont connues sous le titre générique du Miroir du Salut du Genre Humain, titre qui recouvre des versions diverses comme Le Miroir de la Salvation Humaine (traduction de Jean Miélot pour Philippe III le Bon, duc de Bourgogne, en 1448) ou Le Mirouer de la Rédemption de l’Humain Lignaige (traduction de Julien Macho pour une édition lyonnaise de 1478). 

Les manuscrits, à destination des laïcs et des clercs, sont  illustrés de modestes dessins à la plume (Munich, Bayer. Staatsbibl., clm 146, en latin, fol. 15v, vers 1340-1350, Italie) ou bien de riches miniatures (jusqu’à 192 illustrations par ouvrage) ; chaque groupe de quatre illustrations (une ou deux par page et plus rarement quatre par page) correspond aux quatre parties d’un même chapitre (45 chapitres) et offre quasi-systématiquement une scène du Nouveau Testament accompagnée de trois scènes de l’Ancien, en tant que préfigures.

Les deux épisodes de Bel et du Dragon (Spec., chap.13) sont réunis dans une même image comme s’ils étaient concomitants. Cette image précède celles de David triomphant de Goliath et de David triomphant du lion et de l’ours et suit celle de la triple Tentation du Christ au désert, préfigurant, précise le texte, la victoire du Christ sur la gloutonnerie. Les illustrations insistent d’ailleurs sur le parallèle entre le geste du diable proposant au Christ une pierre à transformer en pain et le geste de Daniel proposant le pain empoisonné au dragon (Cambridge, Fitz. Bibl., Ms. 23, en latin, fol. 14v, fin XIV° s., Italie).


- Speculum Humanae Salvationis, Chantilly, musée Condé, Ms. 139, en français, Gand ou Bruges, vers 1500.


- Speculum Humanae Salvationis, Chantilly, musée Condé, Ms. 139, en français, fol. (?) et 14v°, Gand ou Bruges, vers 1500.




La scène de Daniel dans la fosse aux lions secouru par Habacuc (Spec., chap. 28 ou 29) est liée, pour sa part, à celles de la Mort et de la Résurrection du Christ (Descente aux Limbes ou Hiérarchie des lieux célestes et infernaux), Daniel indemne dans la fosse préfigurant le Christ sauvé de la mort (La Haye, MMW 10C23, en latin, fol. 32r, 1450). Contrairement aux Bibles historiales, la plupart des Speculum humanae salvationis ornés (plus d’une centaine) montre donc les scènes du chapitre 14 de Daniel.

Objet de succès, le Speculum humanae salvationis fera partie, dès la fin des années 1460, des premiers livres imprimés (en latin et en langue vernaculaire) ornés de gravures sur bois (British Library, G.11784, incunable xylographique, Utrecht ou Munich, vers 1475-1479) parfois coloriées (Lyon, B.M., Res. Inc. 1043, fol. 33, 370v, France, 1482), et de nombreuses éditions se succéderont jusqu’au début du XVI° siècle. 

Dans ces ouvrages, manuscrits comme imprimés, les représentations de Daniel et du roi sont semblables à celles des Bibles historiales, cependant le roi est plus rarement présent mais tient systématiquement le sceptre (Chantilly, musée Condé, Ms. 139, en français, fol. 14v, Gand ou Bruges, vers 1500).

L’idole de Bel adopte parfois encore une forme humaine, quasiment nue  (Copenhagen, Royal Library, GKS 79 2°, fol. 39r, ouvrage en allemand réalisé en France, vers 1430) avec parfois une coiffure étrange (B.M. Marseille, Ms. 89, fol 13v, 1475), ou bien vêtue d’un habit de bouffon pourvu d’oreilles (Chantilly, musée Condé, Ms. 139, en français, fol. 14v, Gand ou Bruges, vers 1500) (FIG. 10). 

Plus fréquemment, l’idole adopte une forme hybride, mi-humaine, mi-animale (Yale University, Beinecke rare book and manuscript library, MS 27, olim Z 109.073, en latin, fol. 31v, Angleterre, début du XV° s.), avec un corps nu, griffu et velu, pourvu d’une longue queue et d’une tête plus ou moins monstrueuse pourvue de cornes ainsi que de grandes oreilles qui sont le symbole ancien de son grand entendement. Bel, debout sur l’autel ou sur une colonne, feint de manger et de boire (montrant ainsi sa gloutonnerie, son avidité gourmande des nourritures terrestres et des péchés, à l’opposé des jeûnes de Daniel et du Christ de la Tentation), de jouer de la flûte (emblème de la séduction) ou bien tient un ou deux objets symboliques de son pouvoir (bâton, fanion, lance, bouclier) mais reste impuissant, voire ridicule.

Daniel se tient  le plus souvent au centre de l’image, dans le temple ou un paysage, près de l’autel souvent chargé d’offrandes. Il tourne en général le dos à l’idole de Bel et tend une boule empoisonnée au dragon, parfois du bout d’une cuiller (New-York, Pierpont Morgan Library, MS M 766, en latin, fol. 34v, Angleterre, début du XV° s. ) ou d’un long bâton (B.M. Lyon, Ms. 245, en latin, fol 132v, 1462), ou bien tire la langue du monstre pour lui enfourner la boule (Paris, B.N.F., Ms. français 188, fol 17v, 1450).


- Speculum Humanae SalvationisB.M. Lyon, Ms. 245, en latin, fol 132v, 1462.


-  Speculum Humanae Salvationis, Paris, B.N.F., Ms. français 188, fol 17v, 1450.




Plus rarement, Daniel se tourne vers l’idole de Bel et la renverse d’un geste de bénédiction (Heidelberg, Universitätsbibl., Cod. Pal. Germ. 432, en allemand, fol. 18r, Rhin Moyen, vers 1420-1430) ou bien empoisonne d’une main le dragon et tire l’idole de l’autre, en présence du roi mais aussi des prêtres en train de manger, émergeant du passage secret (La Haye, MMW 10B34, fol. 13v, Cologne, vers 1450). Enfin, l’épisode est parfois divisé en deux images (Copenhagen, Royal libr., GKS 80 2°, en allemand, fol. 27v, vers 1440-1450, France ou Allemagne ?) :

- avec une première image montrant Daniel brisant l’idole en deux à l’aide d’une masse pendant l’Exécution des prêtres de Bel (à coups de masse et de pierres) commandée par le roi,

- et la seconde montrant Daniel empoisonnant le dragon.

Le dragon représenté debout, assis ou couché, de la taille d’un mouton ou d’un bœuf, adopte en général une tête monstrueuse crachant parfois le feu, un corps ailé ou non (ailes d’oiseau repliées ou ailes de chauve-souris éployées), deux ou quatre pattes griffues, parfois palmées (B.M. Lyon, Ms. 245, en latin et français, fol 132v, 1462 ; Chantilly, musée Condé, Ms. 139, en français, fol. 14v, Gand ou Bruges, vers 1500) et une queue de serpent ou de quadrupède.

Si les illustrations du Speculum humanae salvationis ont influencé de nombreuses œuvres d’art (Livres d’Heures, vitraux, tapisseries, retables et peintures murales), les scènes de Bel et du Dragon semblent avoir été rarement imitées ou avoir disparu. Elles sont toutefois présentes dans les vitraux du second quart du XIV° siècle du chœur de l’église alsacienne de Saint-Étienne de Mulhouse (Haut-Rhin, verrières 108, vers 1330-1340), dans la grande broderie du XV° siècle du couvent de Wienhausen (Basse-Saxe, laine sur toile ; scènes étrangement placées après celles de David) et dans les peintures murales de la fin du XV° siècle des voûtes de l’église suédoise de Gryta (commune d’Uppland, 1487, inspirées là de gravures de peu antérieures : British Library, G.11784, incunable xylographique, Utrecht ou Munich, vers 1475-1479).


- La grande broderie du XV° siècle du couvent de Wienhausen Basse-Saxe, laine sur toile.


- Peintures murales de la fin du XV° siècle des voûtes de l’église suédoise de Gryta, commune d’Uppland, 1487, inspirées là de gravures de peu antérieures : British Library, G.11784, incunable xylographique, Utrecht ou Munich, vers 1475-1479.



CATALOGUE

BIBLES

- Bibliothèques d’Amiens Métropole, Ms. 108 C, Bible en latin, fol. 139r-141r, 1197, Première Bible de Pampelune composée pour Sanche VII, roi de Navarre (1194-1234).
- Harburg, Collection du Prince Dettingen-Wallerstein, Ms. 1-2, lat. 4°, 15, Bible en latin, fol. 158v-160v, entre 1194 et 1234 (vers 1200 ?), Seconde Bible de Pampelune.
- British Library, Burney MS 3, Bible de Robert de Bello, fol. 348, A, vers 1230-1240, Angleterre.
- Berlin, Staatsbibliothek, Bibel von Heisterbach, Ms. Theol. Lat. fol. 360 et 361, XIII° s. (vers 1240 ?).
- Heidelberg, Universitätsbibl., Cod. Pal. Germ. 18, Bible, Ancien Testament, en allemand, fol. 360v-362v, atelier de Ludwig Henfflin, Stuttgart (?), 1477.
- New York, Public Library, Spencer Collection, MS 22, fol. 96vb et 97ra, Copie de la Première Bible de Pampelune, premier quart du XIV° s.
- New-York, Pierpont Morgan Library, Bible, MS M. 833, fol. 181 v, A, Prague ou Raudnitz, 1391, sous le règne de Wenceslas IV.


HISTOIRES DE DANIEL

- British Library, MS Royal 18 E.V, l’Histoire Tripartite ou Chronique de Baudouin d’Avennes, manuscrit en français, fol. 125v, Bruges, entre 1473 et 1480.
- Paris, B.N.F., RES.A.1646, vol. 2, Histoire de Daniel, en allemand, fol. 24v et 25r, Bamberg, Albercht pfister imprimeur, 1462-1463.


BIBLES HISTORIALES (quelques exemples)

- Hamburg, Kunsthalle, Ms. fr. 1, réalisée par le Maître de la Bible de Jean de Sy pour Charles V, vers 1370-1375.
- Iéna, Friedrich-Schiller Universität und Landesbibliothek, MS EL. Fol 95-96 , fol. 77v, Mons, vers 1465-1473.
- La Haye, KB : 71A 23, fol. 229v, Maître du Roman de Fauvel, vers 1320-1340, Paris ; 78D 38I, fol. 256r, 256va-b, enluminée par Claes Brouwer, Utrecht, vers 1430 ; 78D 39, fol. 268v et 284r, Utrecht, vers 1430-1440  ( ?).
- La Haye, MMW : 10B 23, fol.261v et 262r, 1371, Paris, enluminée par Jean Bondol pour Charles V ; 10A 19, fol. 85v, Utrecht, vers 1435.
- Londres, British Library, Royal MS 15 D.I, fol. 57 et fol. 58, Bruges, vers 1470-1479 pour le jeune prince Édouard V d’Angleterre.
- Paris, B.N.F., Ms. Français 160, fol. 200v, Maître du Roman de Fauvel, vers 1300-1325, Paris ; Ms. Français 8, fol. 195, Maître du Roman de Fauvel, vers 1320-1330, Paris ; Ms. Français 156, fol. 232v, Maître du Roman de Fauvel, vers 1300-1350, Paris ; Ms. Français 9, fol. 261v, début du XV° s., Paris.
- Paris, Bibl. Sainte-Geneviève, Ms. 22, fol. 219v, Maître du Roman de Fauvel, vers 1325-1335, Paris.
- New-York, Pierpont Morgan library, MS M.322 I, fol. 237v, en français, Paris, vers 1320-1330.
- New-York, Pierpont Morgan Library, MS M.394, fol. 199r, en français, Paris, premier quart du XV° s.
- Wien, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. Nr. 2766, Weltchronik, fol. 168v et 169r, Vienne, vers 1470.


SPECULUM HUMANAE SALVATIONIS (quelques exemples)

Le premier folio cité est celui de Bel et du Dragon, le second celui de Daniel dans la fosse secouru par Habacuc.
- Cambridge, Fitzwilliam Library, MS 23, fol. 14v, en latin, fin XIV° s., Italie, (le reste de l’ouvrage est conservé à Paris, BNF, MS lat. 9584).
- Chantilly, musée Condé, Ms. 139, en français (images légendées aussi en latin), fol. 14v et 30r, Gand ou Bruges, vers 1500 (?).
- Copenhagen, Royal Library, GKS 79 2°, ouvrage en allemand réalisé en France, fol. 39r, vers 1430 ; GKS 80 2°, ouvrage en allemand, fol. 27v, vers 1440-1450.
- Heidelberg, Universitätsbibl., Cod. Pal. Germ. 432, en allemand, fol. 18r et 36r, Rhin Moyen, vers 1420-1430.
- Glasgow, University Library, Special collections department, MS Hunter 60 (T.2-18), traduction française de Jean Miélot de 1448 pour Philippe III le Bon, duc de Bourgogne, fol. 19v et fol. 40v, Bruges, 1455.
- Kremsmünster Stiftsbibliothek MS 243, en allemand, vers 1330-1340.
- La Haye, MMW : 10B 34, fol. 13v, 29r,  Cologne, vers 1450 ; 10C 23, fol. 16v et 32r, Allemagne (?), vers 1450 ( ?).
- Londres, British Library, G.11784, incunable xylographique, Utrecht (ou Munich ?), vers 1475-1479.
- Lyon, B.M., Ms. 245, en latin (images légendées aussi en français), fol. 132v et  148, copiste Jacques de Choquez, pour l’abbaye Notre-Dame de Mons (Belgique), 1462 ; Res. Inc. 1043, fol. 370v et 436, traduit en français par Julien Macho, éditeur Matthias Huss, Lyon, 1482.
- Marseille, B.M., Ms. 89, fol. 13v et 29, vers 1470-1480, France (Sud-Est ?).
- Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Clm. 146, en latin, fol. 15v, possession de Sélestat, Alsace, vers 1340-1350, réalisé en Italie, Bologne ? ; et livre imprimé vers 1475 par Peter Drach à Speyer.
- New-York, Pierpont Morgan Library, MS M 766, en latin, fol. 34v, Angleterre, début du XV° s. ; MS M 385, en latin et flamand, fol. 15b, Bruges, première moitié ou plutôt milieu du XV° s. ; MS M 140, en latin, fol. 15v, Allemagne, Nuremberg (?), seconde moitié du XIV° s. ; INCUNOS1, ChL454, livre imprimé par Peter Drach à Speyer vers 1481.
- Paris, B.N.F., MS Français 400 fol. 8, vers 1350-1400, Grande-Bretagne ; MS Latin 511, fol. 13v et 29r, vers 1370-1380, Alsace ou Allemagne de l’Ouest ; MS Latin 512, fol. 14v, XV° s., Bâle ; MS Français 188, fol. 17v et fol. 33r, Bruges ( ?), vers 1460 ; Paris, Bibl. de l’Arsenal, MS 593, XIV° s., Italie.
- Prague, Metropolitan Chapter Library, MS A.13, décor italo-bohémien, fin du XIV° s.
- Rome, Biblioteca Corsiniana, MS 55.K.2, décor franco-italien, XIV° s.
- Toledo, Archivo y Biblioteca Capitulares, MS 10.8, en latin, fol. 15v, Bologne, vers 1324-1335.
- Vatican, MS Reg. Lat. 99, fol. 15v, 1428, Hongrie (sous influence d’un ms italien du XIV° s.).
- Vienne, Oesterreichisches Nationalbibliothek, MS s.n. 2612, 1336, Autriche.
- Yale University, Beinecke rare book and manuscript library, MS 27 (olim Z 109.073), en latin, fol. 31v et fol. 53r, Angleterre, fin XIV° ou début du XV° s.

BRODERIES, VITRAUX ET PEINTURES MURALES

- Broderie du couvent de Wiesbaden (Basse-Saxe), quatrième registre, XV° s..
- Vitraux du chœur de Saint-Étienne de Mulhouse (Haut-Rhin), verrières 108 et 109, vers 1330-1340.
- Peintures murales des voûtes de l’église suédoise de Gryta (commune d’Uppland, 1487).


BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

- AVRIL (François), « Une Bible historiale de Charles V », Jahrbuch der Hamburger Kunstsammlungen, XIV-XV, 1970 p 45-76 (Hambourg, Kunsthalle, Ms. fr. 1, Maître de la Bible de Jean de Sy, vers 1370-1375 : Livre de Daniel p 72, 73, 75 et fig. 2, 3 et 38-41).
- BUCHER (François), The Pamplona Bibles, New Haven and London, Yale University Press, 1970, 2 vol.: vol. 1, Text, vol. 2, Facsimile (Cycle de Daniel, vol. 1 p 242-245 et vol. 2 p 312-331), Dn.14, vol. 1 p 244-245 et vol. 2 pl. 323-327 (Amiens, B.M., Ms. lat. 108, 1197 – Harburg, Ms. 1-2, lat. 4°, 15, vers 1194-1234).
- COMESTOR (Petrus), « De idolo Belis et dracone », Historia scholastica :
 http://la.wikisource.org/wiki/Historia_Scholastica_Daniel  p 1, 12-13.
- HELENIUS-ÖBERG (Eva), « Avguden Bel och frälsningens spegel i Gryta kyrka »,  Iconographisk-Post, 1996 (3), p 12-29 (Daniel empoisonnant le dragon, fig. 4 p 15 - 4a : peinture murale de Gryta ; 4b : Speculum Humanae Salvationis, incunable xylographique, Utrecht ou Munich, vers 1475-1479 - et fig. 5 p 16 : Speculum Humanae Salvationis, New-York, Pierpont Morgan Library, MS M 385, fol. 15b, Bruges, première moitié ou plutôt milieu du XV° s.).
- KOMADA (Akiko), Les illustrations de la Bible historiale – Les manuscrits réalisés dans le Nord, Thèse de 3° Cycle, 2000, (Iéna, Friedrich-Schiller Universität und Landesbibliothek, MS EL. Fol 95-96 , fol. 77v, Mons, vers 1465-1473, notice 28 p 740 ; Londres, British Library, Royal MS 15 D.I, fol. 57 et fol. 58, Bruges, vers 1470-1479 notice 38 p 784 ; Hambourg, Kunsthalle, Ms. fr. 1, Maître de la Bible de Jean de Sy, vers 1370-1375, notice 63bis p 887-891 ; pas d’images de ces folios).
- LABRIOLA (Albert C.), SMELTZ (John W.), The Mirror of Salvation  - Speculum Humanae Salvationis – An edition of British Library Blockbook G.11784, Duquesne University press, 2002 (Daniel, Bel et le dragon p 42-43 et 125-128, fig. 50 p 42).
- Reallexikon zur deutschen Kunst-Geschichte (dir. SCHMITT Otto), T III (25), Stuttgart, 1954 (Daniel et le dragon, col. 1033-1049 ; Speculum humanae salvationis, Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Clm. 146, fol. 15v, milieu du XIV° s., fig. 7, col. 1041-1042).
- SILBER (Evelyn), “The reconstucted  Toledo Speculum Humanae Salvationis : the Italian connection in the early fourteenth century”, Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, vol. 43, 1980 p 32-51 et planches (Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Clm. 146, fol. 15v, Italie, Bologne ?, vers 1340-1350, pl. 5b ; Toledo, Archivo y Biblioteca Capitulares, MS 10.8, en latin, fol. 15v, Bologne, vers 1324-1335, pl. 6a ; Vatican, MS Reg. Lat. 99, fol. 15v, 1428, Hongrie, pl. 8a).
- SWARZENSKI (Hanns), Die lateinischen illuminierten Handschriften des XIII. Jahrhunderts in den Ländern an Rhein, Main und Donau, 2. Bde, Berlin, 1936 (Bibel von Heisterbach., vol. 1 p 93 et n. 32, vol. 2, fig. 84-85).
- The Mirour of Mans Saluacioun, A Middle English translation of Speculum Humanae Salvationis, edited by Avril Henry, University of Pennsylvania Press, Philadelphia, 1987 (bois gravés - publiés pour illustrer le texte d’un manuscrit anglais réalisé vers 1429 - tirés du livre imprimé vers 1475 par Peter Drach à Speyer : Munich, Bayerische Staatsbibliothek ; Daniel, Bel et le dragon, illustration p 90, texte p 36 et 93, et Daniel dans la fosse aux lions, illustration p 152, texte p 39 et 153).
- WILSON (Adrian) and WILSON (Joyce Lancaster), A Medieval Mirror, Speculum humanae salvationis 1324-1500, Berkeley University of California Press, 1984,

(ouvrage en ligne: http://67.118.51.201/bol/DeweyResults.cfm?DeweyP=940 (Medieval Mirror, cliquer sur l’un des auteurs ; image de Daniel, Bel et le dragon: The New York Pierpont Library, MS M 766, fol. 34v, début du XV° s., Angleterre, ch.II, fig. 24 p 47 ; image de Daniel entre les lions secouru par Habacuc : bois gravé, édition de Jean Veldener, Culemborg (près d’Utrecht), 1483, ch.VI, fig. p 166).




L'ARTICLE INTEGRAL A ETE PUBLIE DANS 
LE BULLETIN HISTORIQUE ET SCIENTIFIQUE DE L'AUVERGNE
TOME CVII - NUMERO 768-769 - JANVIER-JUIN 2006 PP 27-65