dimanche 3 juillet 2016

536-L'OEUVRE D'AUGUSTE RODIN (1840-1917)-1-1840-1879




- AUBRY Charles-Hippolyte (1811-1877), Rodin travaillant au buste du Père Eymard, vers 1863, 
Paris, Musée Rodin.


SÉRIE D'ARTICLE RÉALISÉS À PARTIR DES DOCUMENTS DU MUSÉE RODIN


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LA VIE ET L'OEUVRE D'AUGUSTE RODIN (1840-1917)
VERSION 1 du 29 juillet 2016



1840-1869
Né à Paris dans une famille modeste, Auguste Rodin ne semble pas doué pour l'école mais pour le dessin. Il entre à 14 ans, pour quatre ans, à la "Petite Ecole" et y développe ses capacités avec Horace Lecoq de Boisbaudran (1802-1897). Il apprend à dessiner de mémoire, d'après modèle vivant fixe en atelier et mouvant en plein air, dessine au Louvre et aux Estampes de la Bibliothèque Impériale Sainte-Geneviève et s'avère intéressé par le modelage.
En 1855, il étudie avec le sculpteur Albert-Ernest Carrier-Belleuse et suit les cours de dessin de la Manufacture des Gobelins où il travaille le nu.
Après trois échecs en 1857, 58 et 59, au concours d'entrée à l'Ecole des Beaux-Arts, il renonce à cette voie et commence à travailler chez des décorateurs et ornemanistes. 
Sa première oeuvre sculptée est un buste de son père (1860).
Très affecté fin 1862 par la mort de sa sœur Maria (à 22 ans, alors qu'elle était entrée dans les ordres), il entre à son tour pour plusieurs mois comme novice chez les Pères du Très-Saint Sacrement (Père Eymard) mais y poursuit son travail de sculpteur.
A partir de 1864, il suit les cours du sculpteur animalier Antoine-Louis Barye (1795-1875) et travaille comme ornemaniste dans l'atelier du sculpteur Carrier-Belleuse (1824-1887), à la décoration d'édifices parisiens (Opéra Garnier, Hôtel de la Païva, Théâtre des Gobelins), subvenant à la vie de sa compagne Rose Beuret et de leur fils Auguste-Eugène, qui naît l'année suivante.

1870-1879
Réformé pour myopie, l'artiste quitte Paris en 1870 (Guerre franco-prussienne) pour Bruxelles où il va rester sept ans. Il y travaille à nouveau avec le sculpteur Ernest Carrier-Belleuse puis, après rupture de contrat, avec Joseph-Antoine Van Rasbourgh (1831-1902) à la décoration d'édifices (Bruxelles : Palais de la Bourse, Palais des Académies, Conservatoire royal de Musique ; Anvers : Monument au bourgmestre Jean-François Loos, 1876). Il poursuit en parallèle ses créations personnelles. 
L'hiver 1875-1876, il accomplit un voyage d'étude en Italie (antiques, Michel-Ange). "J’ai oscillé, ma vie durant, dira-t-il en 1911, entre les deux grandes tendances de la statuaire, entre la conception de Phidias et celle de Michel Ange", entre la sérénité parfaitement équilibrée de l'antique et les tourments de l'âme que Michel-Ange insuffle à ses sculptures. Les années suivantes se verront marquées par la révélation des œuvres de Michel-Ange.
En 1877, il expose L’âge d’airain au Cercle artistique et littéraire de Bruxelles puis au Salon des artistes français à Paris mais il est accusé d’avoir moulé sur nature la figure du soldat belge (Auguste Neyt), son modèle. Très affecté, il constitue un dossier de témoignages et de photographies pour tenter de prouver sa bonne foi. 
Il quitte Bruxelles pour Paris et entreprend un premier voyage d'étude des cathédrales françaises.
En 1879, il participe à deux concours pour un Monument à la République et un Monument à la Défense de Paris mais ses deux projets ne sont pas retenus. Il obtient cependant, la même année, une première récompense officielle au Salon pour son Buste de Saint Jean Baptiste (mention honorable ; l'Etat en commande une épreuve en bronze en 1881).
Il entre la même année à la Manufacture de Sèvres, comme décorateur (où il restera entre 3 et 6 ans environ), sous la direction d'Ernest Carrier-Belleuse. Il travaille à Nice, à la décoration de la Villa Neptune (109 Promenade des Anglais, villa disparue mais cariatides conservées dans le jardin du musée des Beaux-Arts) puis à Marseille, à la décoration du Palais des Beaux-Arts. 



- RODIN Auguste (1840-1917), Buste de Jean-Baptiste Rodin, 1860,
bronze, 41,5x28x24 cm, Paris, musée Rodin,
sa première ouvre sculptée, jamais exposée de son vivant.

- RODIN Auguste (1840-1917), Le Père Eymard, 1863,
bronze (fonte Alexis Rudier, 1917), 59,3x29x29,2 cm, Paris, Musée Rodin,
influence de David d'Angers (1788-1856), buste en hermès, 
soin au détail du vêtement, visage mince au regard intense, chevelure importante, modelé vigoureux.


- RODIN Auguste (1840-1917), Jeune fille au chapeau fleuri, vers 1865,
terre cuite, 34x69x30 cm, Paris, Musée Rodin,
travail exécuté sous la direction Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887),
aspect conventionnel et ornemental répondant au goût bourgeois de l'époque.

- RODIN Auguste (1840-1917), Jeune fille aux fleurs dans les cheveux, 1870,
terre cuite, 49,5x34x24 cm, Paris, Musée Rodin,
aspect conventionnel et ornemental, avec des variations de chevelure et de fleurs ou fruits.


- RODIN Auguste (1840-1917), Vénus ou petite nymphe assise se peignant, 1868 (?),
terre cuite, engobé brun, 39x15,8x15,1 cm, Paris, Musée Rodin.
Vénus et l'Amour, 
version sans la coquille (37.5 cm) en terre cuite, Paris, Musée Rodin.
Source, 
version avec un Amour (37.5 cm) en terre cuite (S 1193), Paris, Musée Rodin.
La toilette de Vénus, 
Paris, Musée Rodin.
Secret d'Amour, 1871,
terre cuite, 36x14x17 cm, Paris, Musée Rodin,
un exemple de déclinaison d'un même modèle, avec variations de décor, d'accessoires et ajout de figure.


- RODIN Auguste (1840-1917), L'Homme au nez cassé (M. Bibi), 1863-1864,
plâtre, 24x22x26 cm (?), Paris, Musée Rodin,
portrait d'un vieil homme du quartier aux traits accentués, évoquant tout à la fois l'image du philosophe ou de l'écrivain antique (tête d'Homère) et celle de Michel-Ange (traits du visage),
brisé par le gel, le masque fragmentaire de plâtre fût refusé au Salon de 1865.

- RODIN Auguste (1840-1917), L'Homme au nez cassé, marbre 1874-1875,
marbre, 56,8x41,5x23,9 cm, Paris, Musée Rodin,
le buste à la française, sculpté par Léon Fourquet, fut exposé au Salon de 1875.
dénudé et pourvu d'un bandeau antiquisant dans les cheveux.


- BOICHOT Guillaume (1735-1814). Buste de Michel-Ange, c. 1800, 
terre cuite, H : 82 cm, Paris, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts.


- CARRIER-BELLEUSE Ernest (1824-1887) et RODIN Auguste (1840-1917), Piédestal des Titans, 1870-1882 (?),
céramique émaillée, manufacture de Choisy-le-Roi (?), 39x37x36 cm, Paris, Musée Rodin,
la torsion des corps et la musculature surdéveloppée font référence à Michel-Ange.

- RODIN Auguste (1840-1917), Piédestal des Titans, vers 1878,
terre cuite, 38,5x39x39 cm, Paris, Musée Rodin.


- RODIN Auguste (1840-1917), L'Âge d'airain, 1875-1877,
plâtre de 1894, 180,5x68,5x54,5 cm, Paris, Musée Rodin,
cette statue (plâtre) présentée sans titre à Bruxelles en janvier 1877 
(titre envisagé, Le Vaincu, en rapport à la défaite française)
puis au printemps au Salon de Paris sous le titre, L'Âge d'Airain 
(en rapport à l'évolution du monde dominé par la guerre) sera plus tard exposée sous le titre, L'Eveil de l'humanité (bronze, 1880), 
plâtre ancien disparu remplacé en 1894 par un nouveau plâtre d'où sont issus tous les bronzes postérieurs,
l'artiste a supprimé la lance initiale ; la qualité du modelé due à l'étude des profils a déclenché l'accusation de moulage sur nature et créé un scandale.



- RODIN Auguste (1840-1917), L'Âge d'airain, 1875-1877,
bronze (fonte Alexis Rudier, avant 1916), 180,5x68,5x54,5 cm, Paris, Musée Rodin,

- MARCONI Gaudenzio (1842-1885), Auguste Neyt (jeune soldat belge télégraphiste), modèle de l'Âge d'airain, 1877,
tirage sur papier albuminé, 24x14,8 cm, Paris, Musée Rodin.


- Statue masculine dite Diadumène de Vaison-la-romaine (découverte en 1862), vers 50 ap. J.-C.,
d'après l'original grec en bronze attribué à Polyclète, vers 430 av. J.-C.,
moulage en plâtre (de l'ENSBA de Paris, Musée du Louvre) de l'original en marbre (Londres, British Museum).

- CLÉSINGER Auguste (1814-1883), Femme piquée par un serpent, 1847,
marbre en deux parties, 56,5x180x70 cm, Paris, Musée d'Orsay.
Au Salon de 1847, l'oeuvre du sculpteur Clésinger, Femme piquée par un serpent (1847), provoque tout autant le scandale par ses sous-entendus érotiques que par le moulage sur nature du corps (et non de la tête) de la jeune Apollonie Sabatier. Loin d'un nu idéalisé prôné à l'époque, le moulage a capturé le réalisme d'un corps avec sa cellulite, ses bourrelets et son ventre arrondi. Cette technique de sculpture fait également scandale car elle sous-entend l'absence de travail et de talent du sculpteur et l'oeuvre se voit, entre autres, qualifiée de "daguerréotype en sculpture" par Eugène Delacroix.


- RODIN Auguste (1840-1917), L'Appel aux armes ou La Défense, 1879,
bronze, fonte Alexis Rudier, 1917, 230x116x84,5 cm, Paris, Musée Rodin,
ce groupe vibrant et violent dédié aux victimes civiles et militaires du siège de Paris par les prussiens en 1870, est constitué d'une allégorie féminine ailée, coiffée du bonnet phrygien et serrant les poings (France ? Paris ? La Défense ? La Liberté ?) qui évoque celle du Départ des volontaires de Rude, et d'un homme blessé (parisien résistant aux prussiens) qui évoque le Christ mort de la Pietà di Palestrina de Michel-Ange,
le projet n'est pas retenu (celui de Barrias est choisi) mais le groupe est agrandi et fondu en bronze en 1912 avant d'être agrandi à nouveau pour être offert en monument à la ville de Verdun (Guerre 14-18) par un comité hollandais et inauguré en 1920.


- Attribué à MICHEL-ANGE (Michelangelo Buonarroti dit, 1475-1564), Pietà di Palestrina, vers 1550,
marbre, H : 253 cm, Florence, Galleria dell'Academia.

- RUDE François (1784-1855), Le départ des volontaires de 1792, dit « La Marseillaise », 1830-1835,
 haut-relief en pierre, 216x134x49 cm, Paris, Arc de Triomphe de l’Etoile.

- BARRIAS Louis-Ernest (1841-1905), La Défense de Paris, 1883,
groupe en bronze, Paris, La Défense.


- RODIN Auguste (1840-1917), Buste de Saint Jean Baptiste, 1879,
bronze argenté 1880 (Gruet Jeune Fondeur), 54,6x38,5x26,4 cm, Paris, Musée Rodin,
modèle paysan, portrait expressif au modelé vigoureux.



- RODIN Auguste (1840-1917), Saint Jean Baptiste, 1879-1880,
plâtre patiné présenté au Salon de 1880, , 203x71,7x119,5 cm, Le Hâvre, MUMA,
et bronze (fonte Alexis Rudier, 1915 ?), 203x71,7x119,5 cm, Paris, Musée Rodin,
modèle paysan athlétique, en marche, dépourvu d'attribut l'identifiant.