mercredi 3 octobre 2012

133-ÉTUDES DE LUMIÈRE (Peinture)





1-LUMIÈRE SACRÉE

Le fond doré des icônes byzantines qui manifeste la lumière divine influence les peintures religieuses italiennes jusqu'au XV° siècle.


Anonyme, La Vierge à l'Enfant entourée des empereurs Justinien et Constantin, 944,
mosaïque du tympan de l'entrée sud-ouest de Sainte-Sophie de Constantinople.


Anonyme, Vierge de tendresse, dite de Vladimir, icône byzantine, début du XII° siècle, 
tempera à l'oeuf sur bois, Moscou, Galerie Tretiakov, musée national russe.


CIMABUE (1240-1302), La Vierge et l'Enfant en Majesté entourés de six anges, vers 1280,
tempera sur bois, 427x280 cm, Paris, musée du Louvre.


VENEZIANO Paolo (1290-c.1360), Triptyque de la Vierge, 1324, Parme, Galerie nationale.


FRA ANGELICO (Guido di Pietro dit) (1387-1455), Le Couronnement de la Vierge, 1434-1435,
 tempera sur bois, 114x113 cm, Florence, Galerie des Offices.



2-INTÉRIEURS OBSCURS

L'effet de clair-obscur qui apparaît à la fin du XV° siècle, crée de fortes oppositions de lumières et d'ombres (du blanc au noir) dans la Peinture. Il se développe au XVII° siècle grâce aux oeuvres italiennes du Caravage qui crée un effet dramatique en faisant surgir les formes de l'obscurité, comme éclairées par un projecteur (lumière d'une bougie présente ou rayon de soleil latéral pénétrant par une fenêtre hors-champ) ; certains personnages en contre-jour sont réduits à de simples silhouettes. 
L'effet gagne toute l'Europe, et plus particulièrement les Ecoles du Nord, où l'on parle de Caravagisme ou de Ténèbrisme (ténèbres). Le clair-obscur touche des thèmes marqués par la religion chrétienne (natures mortes, Vanités, scènes religieuses) mais également des scènes mythologiques, des portraits et des scènes de genre.



MEMLING Hans, (c.1435-40-1494), Fleur, vers 1490,
 huile sur bois, 29,2x22,5 cm, Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza.


LE CARAVAGE (Michelangelo Merisi da Caravaggio dit) (1571-1610), David tenant la tête de Goliath, 1607,
 huile sur toile, 90,5x116,5 cm, Vienne, Kunsthistorisches Museum.


HONTHORST Gerrit van (1590-1659), Le Marieur, 1625,
huile sur toile, Utrecht, Centraal Museum.


ZURBARAN Francisco de (1598-1644), Nature morte, 1633,
huile sur toile, 60x107 cm, Los Angeles, The Norton Simeon Foundation.

DE LA TOUR Georges (1593-1652), Saint Joseph charpentier, vers 1642,
 huile sur toile, 137x102 cm, Paris, musée du Louvre.


REMBRANDT (Rembrandt Harmenszoon van Rijn dit) (1606-1669), Autoportrait au chevalet, 1660,
 huile sur toile, 85x111 cm, Paris, musée du Louvre.


FRAGONARD Jean-Honoré (1732-1806), Le Verrou, vers 1777,
huile sur toile, 74x94 cm, Paris, musée du Louvre.



3-LUMIÈRES DU PAYSAGE

Le thème du paysage devient un thème majeur à partir du XVII° siècle, étudié pour lui-même mais également servant de cadre à des scènes religieuses, mythologiques ou champêtres ; il va être consacré aux études de lumière du ciel et de ses reflets dans l'eau : ciel d'orage aux effets dramatiques, lumière orangée et mystique du lever et du coucher du soleil, scènes nocturnes éclairées par la lumière magique de la lune, obscurité des sous-bois. 


PATINIR Joachim (c.1485-1524), Saint Christophe portant l'Enfant Jésus (scène religieuse),
 début XVI° siècle, huile sur bois, 48x59,5 cm, Anvers, musée Rockoxhuis.


RUYSDAËL Salomon van (1600-1670), Après la pluie, 1631, 
huile sur toile, Budapest, Musée des Beaux-Arts.


LE LORRAIN (Claude GELLÉE dit) (c.1600-1682), Port de mer au soleil couchant (avec scène mythologique), 1639,
huile sur toile, 137x103 cm, Paris, musée du Louvre.


POUSSIN Nicolas (1594-1665), Paysage orageux avec Pyrame et Thisbé (scène mythologique), 1651,
 huile sur toile, 191x273,5 cm, Francfort, Städtische Galerie.


NEER Aert van der (c.1603-1677), Paysage au clair de lune, c. 1657, huile sur bois, 40x42 cm.


FRIEDRICH Caspar David (1774-1840), Femme devant le lever ou le coucher de soleil (scène mystique), c.1818,
huile sur toile, 22x30 cm, Essen, Museum Folkwang.


TURNER William (1775-1851), Lumière et couleur, le matin après le Déluge, Moïse écrivant le Livre de la Genèse (scène religieuse), 1843,
 huile sur toile, 30x30 cm, Londres, Tate Galley.


ROUSSEAU Théodore (1812-1867), Sous les hêtres, le soir ou Le curé, 1842-1843,
 huile sur bois, 42x64 cm, Musée de Toledo (Ohio).


MONET Claude (1840-1926), Impression soleil levant, 1872, 
huile sur toile, 49x63 cm, Paris, Musée Marmottan.


VAN GOGH Vincent (1853-1890), La nuit étoilée, 1889,
huile sur toile, 73x92 cm, New-York, Musée d'Art Moderne.



4-COULEUR-LUMIÈRE ET NOIR-LUMIÈRE

Les peintures abstraites des XX° et XXI° siècles vont elles aussi s'intéresser à la révélation de la lumière mais elles ne vont pas la représenter mais en transmettre l'expérience physique et émotionnelle. 
Les oeuvres de Mark Rothko, de grand format et présentées sur des murs peu éclairés, vont englober totalement le corps du spectateur et ce dernier va vivre l'expérience du surgissement de la lumière dû à la vibration spatiale et au flottement de champs rectangulaires colorés aux contours estompés. 
Les oeuvres de Pierre Soulages vont être fondées pour leur part sur la réflexion de la lumière par les états de surface de la matière noire ou "outrenoir" ; le travail de la matière ainsi étalée, empâtée, griffée, creusée, marquée des sillons de l'outil utilisé va contradictoirement en effet révéler la lumière, les couleurs, les reflets et les ombres ; le déplacement du spectateur devant l'oeuvre va alors modifier la perception des clairs et des sombres et en transformer la vision.


ROTHKO Mark (1903-1970), Orange and yellow, 1956,
 huile sur toile, 231x180,3 cm, New-York, Albright-Knox Art Gallery, Buffalo.


VOIR LA VIDÉO (1 MN 30) SUR LES PEINTURES NOIRES DE
PIERRE SOULAGES (né en 1919)